Chronologie
01/02/1982 : Premier né de Jenaro et de Sofía Cervantes. Américo voit le jour en plein cœur de l'hiver cubain. Beaucoup d'amour vinrent entourer ce jeune garçon qui semblait remplir toutes les promesses d'une prospérité placée sous le signe de la providence.
1982 - été 1989 : Une enfance heureuse où il ne manqua de rien, où chaque jour n'était qu'une aventure de plus dans laquelle il se lançait gaiement, idolâtrant un père qui se montrait toujours plus généreux que le jour précédent.
été 1989 : Américo vit un premier traumatisme qui forgera à jamais celui qu'il est aujourd'hui en détruisant instantanément tout ce qu'il était lors de cette chaude journée dont il se souviendrait à jamais chaque moment, chaque odeur, chaque détail.
été 1999 : Rico s'éloigne de Cuba pour entrer dans la très célèbre école de sorcellerie d'Amérique Latine,
Castelobruxo.
1999 à 2004 : En première année, ses professeurs ont tenté de faire savoir à son père que le comportement de leur fils n'était pas ce qu'ils attendaient réellement d'un élève pour une institut aussi célèbre. Son père, bien qu'on ne puisse réellement lui mettre cet acte sur le dos avec certitude, leur envoya la
tête d'un homme sans rien ajouter d'autres.
Les années qui suivirent furent assez chaotiques. Il n'y avait que le professeur de Botanique qui adorait l'avoir en classe au point d'en devenir particulièrement proche. Il est probablement, encore à ce jour, le seul
adulte qui est véritablement compté pour Américo.
2004 - 2022 :
Détaillé plus haut, rien qui n'ait réellement besoin d'être mis en valeur pour le moment.2022 : Arrivé en Angleterre. Une période rude où il se terre dans les ombres où il cherche surtout à se faire petit. C'est probablement la première fois où il travaille réellement en compilant plusieurs petits boulots. C'est au cours de cette année où il prend contact avec
@Selma Montero & sa jumelle
@Alejandra Montero pour trouver un peu d'aide.
2023 : Entrée à Poudlard en quatrième année où il intègre la maison Poufsouffle.
I sincerely apologize
Te pido disculpas de corazón
Grandir dans une famille qui ne vous montre que le bonheur, la joie, l'amour et la richesse ne peut que vous laisser innocent face à certaines situations qui viendront secouer les fondations même de votre essence lorsque vous y ferez face. C'est exactement ce qui s'est passé pour Américo qui n'imaginait pas un seul instant à quel point son monde allait voler en éclat, du haut de ces sept ans, alors qu'il cherchait désespérément son père pour faire cette partie de ballon que ce dernier lui avait promis.
Attendant patiemment dans cette espèce de voiture d'un autre âge à la couleur vert de bleu, Rico tenait son ballon contre lui, le regard tourné vers l'extérieur. La chaleur était accablante dans cette voiture. L'enchantement que son père avait lancé un peu plutôt s'était dissipé ce qui rendait l'attente insupportable pour le jeune cubain qui ne se languissait que d'une chose : c'était de se retrouver dans un coin d'ombre, à jouer avec son père, pour finir cette incroyable journée autour d'une glace sur une place de la Havane.
C'était probablement la chose la plus cliché du monde, pourtant, c'était ce qu'Américo vivait régulièrement lorsque son père parvenait à se détacher un peu de ce travail beaucoup trop prenant. Alors quand Jenaro avait du temps, il faisait les choses biens pour son fils et le reste de ses gosses. Mais pour Américo, c'était un peu particulier. C'était son petit préféré. Son aîné. Celui qui le regardait constamment avec des étoiles plein les yeux, bien trop heureux de le voir lui. Rico était cet enfant qui lui donnait cette impression d'être si spécial...
... Ce que Rico n'imaginait pas, c'était qu'effectivement, Jenaro était quelqu'un de spécial.
Finalement, au bout de quelques dizaines de minutes interminables, Américo finit par ouvrir la portière pour s'échapper de ce four en métal. Les mains moites, le front dégoulinant de sueur, il fit tomber maladroitement son ballon qu'il s'empressa de récupérer avant de se diriger vers cette maison où son père était rentré précédemment.
Ce n'était qu'en approchant qu'il se figea un bref instant. Tendant l'oreille, il était persuadé avoir entendu un cri, puis un autre cri étouffé et quelques bruits étranges comme si des meubles tombaient par terre. Se demandant ce qui se passait, Rico s'inquiéta malgré lui pour son père qu'il savait dans cette maison. Aussi, il s'empressa de le rejoindre pour voir si tout allait bien pour Jenaro.
Les bruits se faisaient plus intenses alors qu'il entrait dans ce couloir défoncé comme s'il avait essuyé des impacts d'il-ne-savait-quoi. En avançant doucement, la tête légèrement tendue comme s'il espérait voir plus loin qu'il ne le pouvait déjà, il marcha sur une planche en bois qui craqua sous son poids. Aussitôt, il n'eut plus aucun bruit.
Américo sentait son coeur tambourinait dans sa poitrine. Quelque chose qu'il n'était pas censé voir semblait avoir lieu dans cette bâtisse toute défoncer par des sorts et autres objets magiques. Un combat semblait avoir eu lieu et même si Rico n'en avait encore jamais vu, son esprit semblait deviner malgré lui de quoi il en retournait.
Ce ne fut que lorsque les bruits reprirent qu'Américo se décida d'avancer de nouveau. Le souffle coupé, il marchait le plus doucement possible, tendant l'oreille pour se rapprocher des bruits qui baissaient en intensité. Un rire effroyable lui glaça le sang alors qu'il arrivait devant la dernière porte, à peine entrouverte. S'approchant le plus délicatement possible, il observa par l'ouverture et vit son père qui tenait une machette fermement dans sa main. Dans l'autre, il voyait sa baguette magique. Ne voyant pas son visage, il poussa légèrement la porte et l'instant d'après...
... Américo vit son père couper la tête de ce pauvre homme devant les pleures horrifiés de sa femme qui était baillonné. Sans même s'en rendre compte, Rico avait poussé la porte, laissant tomber son ballon qui roula jusqu'au pied de son père qui venait de sceller le sort de la femme comme il venait de le faire avec ce qui était peut-être son mari.
En voyant le ballon à ses pieds, Jenaro se figea. Il ne se passa rien pendant minutes avant que ce dernier finisse par se retourner pour voir son fils, plus blanc que blanc, le visage tordu par l'horreur, la peur ayant ôter toute la joie qu'il arborait habituellement dans son regard innocent.
Jenaro, lui, était couvert de sang, sa machette dégoulinant encore comme si cette dernière était bien trop repu pour tout ce qu'elle avait avalé. Sa chemise orangée ne ressemblait plus à rien, collant le torse de son porteur à cause du sang qui lui avait giclé dessus.« - ¿ Tata ? »« - Papa ? »« - Américo, ¿ Qué estás haciendo aquí ? »« - Américo, qu'est-ce que tu fais ici ? »Aucun son ne sortit des lèvres d'Américo qui regardait son père l'air interdit. Lorsque Jenaro fit un geste pour avancer vers son fils, ce dernier fit un pas en arrière, reculant malgré lui, la peur lui rongeant l'estomac. Ce ne fut que lorsque Jenaro se lança un sortilège pour faire disparaître tout le sang qui l'entachait qu'Américo consentit silencieusement à ne plus bouger. Incapable de prendre les jambes à son cou devant ce père qu'il vénérait jusqu'alors, Américo se crispa malgré lui lorsque son père vint le serrer contre lui.
« - Lo siento tanto... »« - Je suis vraiment désolé... »Rico sentit les lèvres de son père sur sa tempe. Il ferma les yeux, une larme roulant sur sa joue avant de finalement lever les bras pour enlacer le torse de Jenaro. Que pouvait-il faire d'autre ? Après tout, Jenaro était son héros, non ?
Dead new world
Dios aprieta pero no ahoga
Après cela, ce fut compliqué pour Rico de faire comme si de rien était. Si au début, il parvint à faire quelques efforts en publique, lorsqu'ils se retrouvaient seuls, c'était une autre paire de manche. Le seul avantage qu'il tira de cela, c'est que son père tentait de se montrer plus doux et plus affectueux qu'il ne l'était déjà avec lui jusqu'alors. C'était d'autant plus complexe pour Américo qui se sentait sale à chaque fois qu'il ressentait de la peur à l'idée de rester seul avec Jenaro. Etrangement sage, plus calme, comme éteint, sa mère, Sofía finit par se rendre compte qu'il se passait quelque chose. Mais Rico se contentait toujours de répondre qu'il n'avait rien ou, suivant le degré d'insistance de sa mère, qu'il était un peu fatigué.
Ainsi se passa le reste de son enfance jusqu'à ce qu'il soit envoyé dans la meilleure école d'Amérique latine : Castelobruxo.
Ce fut, pour lui, une véritable libération. Une libération qui lui permit de mettre sous clé, au tréfond de sa mémoire, ce souvenir qui lui rendait la vie difficile jusqu'à présent. Le seul problème, dans tout cela, c'est qu'il se libéra réellement, prenant une confiance en lui qui le rendait particulièrement horrible à gérer en cours.
Il ne se passa pas une soirée sans qu'il n'y fasse un tour. Très vite, il devint un gars populaire. Il avait la tchatche, le sourire, la joie et un rire qui le rendait si particulier. C'était le gars cool de l'école, celui qui empilait les conquêtes sans forcer, qui s'amusait jusqu'aux heures les plus tardives de la nuit tout en se permettant des choses qu'aucun autre élève ne se risquait de faire (sauf s'il devait finir, peut-être, dans le sillage des cartels du coin). La rumeur concernant cette tête d'homme fraîchement coupée trouvait en salle des professeurs ne fit qu'accroître sa réputation et son pouvoir au sein de l'école.
Il était peut-être difficile de réellement être sûr quant aux activités de Jenaro mais le nom des Cervantes, des Montero ou encore des Ochoa revenaient un petit peu trop dans les médias pour qu'un professeur ne prenne pas cette menace au sérieux quand justement certains d'entre eux avaient tenté de virer Rico de l'école quelques jours auparavant.
Mais leur enfer ne devait durer que trois ans. Trois années où un seul professeur avait réussi à capter l'attention et comprendre Américo malgré tout ce qu'il montrait aux autres. Rico en garderait un excellent souvenir. Même encore aujourd'hui, il lui arrive d'y penser lorsqu'il est dans un moment sombre avant de finalement s'abrutir la tête avec des substances ou de l'alcool.
Obtenant donc ses B.U.S.Es, certains lancèrent alors la rumeur comme quoi Jenaro avait payé les professeurs. Mais cela ne revint jamais aux oreilles de Rico qui, même s'il n'avait que très (trèèèèès) peu bossé, était bien loin d'être l'abruti qu'il paraissait.
À la fin de sa troisième année, les B.U.S.Es en poche, Américo quitta Castelobruxo pour profiter de ce que la vie avait à lui offrir.
Et sans même s'en rendre compte, il devint un dealer. Ayant accès à un stock phénoménal, Rico, dans les soirées, faisait tourner beaucoup d'herbes enivrantes. Son père l'embrigada dans les affaires du clan Montero et sans qu'il ne puisse dire non, il s'y engouffra bien malgré lui. Il se passa ainsi une bonne dizaine d'années avant que les choses ne tournent au vinaigre pour Rico.
Can't forgive, can't forget
A un gustazo, un trancazo
Avant qu'il n'eut le temps de s'y faire, Rico voyait la descente aux enfers de sa famille (au sens large). Une espèce de guerre s'était déclarée sous l'impulsion d'un clan bien particulier : celui des Almadovar. Il n'aurait pas su dire pourquoi, il n'aurait pas su dire comment, mais si la situation dans laquelle Jenaro avait mis sa famille était dangereuse, les choses empirèrent de deux ou trois crans. Il dut faire une croix sur son amitié pourtant si forte avec un certain Enrique Almadovar avec qui il lui arrivait de passer du bon temps dans certaines fêtes aux ambiances ésotériques.
Mais ce ne fut pas le pire. Devant les défaites écrasantes des Montero et les pertes de marché dans les différents domaines où ils exerçaient jusqu'alors un certain monopole, Jenaro ne tarda pas à se rapprocher de ses propres enfants pour les mettre aux charbons. Si jusqu'à maintenant, ce dernier ne s'était jamais réellement posé de questions sur une potentielle succession, c'était devenu son obsession. Il lui fallait former ses fils à reprendre le flambeau, à se tenir prêt, par appât du gain probablement, pour gérer leur part au sein de l'empire Montero même s'ils devraient, un jour, les écraser pour prendre le relais.
Devant la faiblesse d'Américo qui faisait face à ses traumatismes enfouis au plus profond de sa mémoire, Jenaro se montrait particulièrement intraitable avec ce dernier. N'étant pas très bon dans tout ce qui était combat (qu'ils furent physiques ou magiques), Américo se montra être un bien piètre héritier pour ce que Jenaro avait imaginé. L'amour que Jenaro portait vers son premier né devint alors sa nouvelle obsession. Il fallait faire de Rico une brute, une arme, un héritier malgré les regards mauvais du reste de la fratrie qui ne demandait qu'à faire leur preuve.
Violence physique et mentale, Rico traversa une période sombre. Plus il échouait, plus Jenaro l'écrasait sous le poids de ses attentes. Au prix de multiples sacrifices et douleurs, Américo finit par s'endurcir devenant peu à peu autre chose. Après tout, son père voulait le meilleur pour lui, non ? Il l'aimait plus que tout, non ? C'était son héros, non ?
S'il finit par devenir ce que Jenaro attendait de lui, il y avait une chose que Rico évitait de faire, c'était de tuer.
Se rendant compte de cela après qu'un de ses frères l'ait balancé à leur père, Jenaro le mit au pied du mur. Ultime épreuve qui plongea Américo dans ses souvenirs de cet après-midi là... Quand il n'avait que sept ans et son ballon dans les mains. Le visage de Jenaro aspergé d'un sang qui n'était pas le sien, tenant fermement cette machette gorgée de ce liquide vermeil qui tétanisait Américo.
Devant ce membre de la
Taskforce de la Confédération internationale des Sorciers, Américo tenait cette machette que son père lui avait mis dans les mains. Tous le regardaient devant ce sorcier ligoté sur cette chaise qui implorait leur pitié, parlant de ses enfants et de sa femme qu'il aimait avec une douleur qui faisait écho chez Rico. Ce dernier n'entendait plus les ordres de son père. Il n'entendait pas les rires étouffés de ses frères qui ne cherchaient qu'à plaire à leur père. Il ne voyait pas non plus les hommes de son père qui l'observait. Américo ne revoyait que ce souvenir tourné en boucle dans sa tête, les yeux humides, la peau transpirante.
Lorsqu'il finit par lever le regard vers son père, l'implorant silencieusement de ne pas le faire, Jenaro vrilla. Tout ce temps perdu, tout cet investissement pour... Rien ? Alors il enfonça son poing dans la joue de son fils. Sous la puissance du coup, Américo vacilla. Tombant un genou au sol, se rattrapant Dieu seul savait comment, il releva le regard vers Jenaro qui lui en remettait une, puis une autre et encore une. Américo ne se souvint pas du nombre de coup qu'il prit dans la tête ce jour-là. Tout ce qu'il se souvint, c'était que la douleur le sortit de son inconscience.
Le corps meurtri, il avait mal partout sur le visage. Américo se mit alors à tousser, sentant quelque chose coulait dans sa trachée. Il se rendit rapidement compte que c'était son propre sang qui commençait peu à peu à obstruer ses poumons. Lorsqu'il parvint à retrouver son calme, les yeux humides, il se rendit compte alors que le corps du sorcier de la Taskforce était séparée de sa tête.
Américo se surprit à vomir tout ce qu'il savait.C'était au beau milieu de la nuit qu'Américo apparut dans le domaine familial, les vêtements couverts de son propre sang, le visage boursoufflé par les hématomes. Il y avait une seule personne suffisamment folle pour l'attendre dans les ténèbres de la nuit : c'était sa mère.
Sofía se mit la main devant la bouche pour ne pas hurler de douleur. Elle vint à la rencontre de son fils pour le prendre dans ses bras. Le premier réflexe d'Américo fut de la repousser et de s'asseoir sur les marches qui menaient vers sa chambre. Sofía disparut quelques instants pour revenir les bras chargés d'onguents et de potions qu'elle le força à prendre après des trésors de persuasion.
Lorsqu'Américo retrouva de sa
superbe, sa mère se rendit compte que le regard de son fils semblait s'être éteint. Elle n'avait pas besoin de lui demander ce qu'il s'était passé. Elle ne le savait pas pour autant mais elle préférait rester ignorante sur le sujet. Son imagination lui suffisait. Elle finit par l'enlacer dans ses bras et, tout de suite, Rico éclata en sanglot. Lui embrassant le crâne, elle lui murmura en cubain que tout irait bien.
Ce qu'elle n'imaginait pas, c'était que c'était la dernière fois qu'elle verrait Américo.
Au petit matin, il avait disparu. Ce fut Jenaro qui s'en rendit compte après avoir retourné le domaine. Américo avait récupéré quelques trucs avant s'éclipser seul Dieu savait où laissant la rage d'un homme d'affaire s'enflammait en sachant très bien ce qu'il risquait de lui arriver sans ses précieuses affaires. Américo fut, dès lors, renié.