Sheraz s'était empressé de rassembler ses effets pour filer à la serre ce matin-là. Non pas qu'il se sentait particulièrement en vaine, la pratique botanique était un véritable écueil pour lui, même quand la matière était enseignée par une excellente amie qu'il ne manqua pas de saluer d'un Pr Souvorov très poli en entrant. Il nota la fluidité des mouvements d'Ana. Elle se faisait à la prothèse mécamagique bien plus vite qu'il ne l'avait espéré. Saluant d'autres étudiants, il choisit de s'installer à côté de  @Kira Dagoniat , presque comme d'habitude et parce qu'il aimait bien la petite Serpentard.

Le sujet du cours promettait un mélange de théorie et de pratique. A la bonne heure. Sheraz laissa cependant ses camarades prendre la parole les premiers. Depuis qu'il avait cessé de bondir à chaque question, il avait remarqué qu'Anémone Frost le taclait un peu moins souvent et c'était excellent pour sa couleur de cheveux.

« On a tendance à se focaliser uniquement sur les plantes mais comme le souligne @Freya Korrigan, d'autres paramètres entrent en jeu. Il faut voir une serre comme un microcosme vivant. On devrait toujours y observer une symbiose entre les habitants, d'où l'importance de choisir des essences qui sauront se succéder au fil des saisons et susciter les événements voulus. Organiser une serre c'est une réflexion complexe sur les réactions en chaîne spontanées ou provoquées et les impacts différés des associations que l'on fait. Qu'il s'agisse des plantes, des auxiliaires, de la gestion des ressources à commencer par l'hygrométrie et la densité en minéraux des terreaux et même des "parasites" - encore que je mettrais un bémol sur ce nom car lesdits "parasites" peuvent également apporter leur contribution dans un environnement bien maîtrisé. Dans la serre idéale, on rechercherait une forme d'équilibre auto-entretenu qui serait capable de se maintenir sans intervention du botaniste au fil des saisons. Évidemment, l'idée est en elle-même une utopie. Il faut plutôt voir le botaniste comme un auxiliaire, lui-même intégré à l'écosystème de la serre. »

Une réponse très Sheraz en somme. Son regard s'attarda sur  @Milo McLeod qui griffonnait quelque chose sans rien dire.

Pas en avance mais pas non plus en retard, Thalia était arrivée en cours de botanique en même temps que la plupart des élèves. Elle était enchantée de ce cours. Il était l’un des rares que Thalia suivait sans rechigner ! Naturellement Thalia s’installa à un des établis, juste à côté de son amie et colocataire de dortoir, @Chelsea L. Waldorf. L’Allemande lui adressa un léger sourire en guise de salutation avant d’écouter le programme du jour.

Préparer un engrais magique était un bon sujet, pratique pour obtenir les meilleurs plants et donc pour pouvoir concocter des potions de qualité. Comme à son habitude, Thalia n’était pas trop théorie. Elle laissait ça à tous les autres qui se précipitait pour raconter leurs savoirs, dans l’espoir surement de gratter quelques points de maison. La sorcière n’était pas intéressée par tout ce blabla, encore moins le cycle des saisons. Ce qu’elle voulait c’était réaliser la recette, passer à l’action. C’est pourquoi Thalia ne leva pas le doigt, contrairement à sa camarade.

Il n’était pas difficile de lire sur son visage qu’elle ne semblait pas enchantée quant au thème du cours et à ce qu’ils allaient devoir faire. Cela extirpa un sourire amusé et absolument taquin qu’elle adressa à son amie.

« Ce sont que des ongles, ça se nettoie Chelsea. » souligna Thalia.

Parfois elle se demandait comment elles avaient pu devenir amie, ces deux-là. Surement par intérêt. Si Thalia ne voulait pas retrouver sa tête dans le Chelsea Express, il fallait s’en faire une amie. Mais son côté princesse pouvait être agaçant parfois.