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Le jour d'après

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Le jour d'après

Poudlard, 9 mars 2024, 11h

Le printemps, petitement, faisait son apparition. Le soleil se faisait chaque jour plus hardi, dardant des rayons engaillardis par la promesse d’un équinoxe prochain. Certes, là-haut en Écosse, le temps était encore frais. Les étudiants et le personnel de Poudlard n’avaient pas encore abandonné totalement leurs vêtements d’hiver. En ce deuxième samedi de mars, les couloirs de l’école étaient déserts. Une grande partie des étudiants avec choisi de profiter des bienfaits du soleil, préférant le parc de l’université magique à la bibliothèque. Au vu de la qualité des devoirs qu’il corrigeait, Cepheus Prewell estimait cependant que d’aucuns auraient bénéficié de travailler un peu plus. Le Professeur de Sortilèges avait demandé à des étudiants vingt centimètres de parchemin sur les propriétés et applications pratiques du sortilège Finite. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il était déçu. L’ancien préfet de Poufsouffle aurait l’occasion, lors du prochain cours, de se faire comprendre quant au niveau d’implication que requérait la poursuite d’un cursus académique magique.

Cepheus posa sa plume et contempla le tas de parchemins. Il les réunit, les aligna et les enferma dans une pochette de cuir. Il leva les yeux et inspira profondément, contemplant la salle de classe de Sortilèges. Depuis son arrivée en septembre, il y avait passé beaucoup de temps. Certes, c’était-là qu’il enseignait et qu’il dispensait, pour les élèves qui en faisaient la demande, des leçons de soutiens. Néanmoins, il s’y rendait souvent hors des cours, pour y travailler. Cette salle était l’une des plus lumineuses, donc l’une des plus agréables, que comptait Poudlard. La pièce était tout en longueur. Deux rangées de gradins de bois, qui permettaient aux étudiants de s’asseoir, se faisaient face. Entre les deux gradins, un grand espace restait libre et inoccupé. Cet agencement permettait à Cepheus de se placer au milieu de la pièce pour que tous les étudiants puissent observer leur enseignant lancer le sortilège étudié. En bout de la salle de classe se trouvait son bureau, installé sur une petite estrade. À gauche et à droite de l’estrade, sur le mur, étaient accrochés deux grands tableaux à craie sur lesquels le natif du Gloucestershire traçait, à la main ou à l’aide de sa baguette, des indications diverses. Derrière le bureau en lui-même, le mur s’incurvait vers l’extérieur. Une grande verrière y avait été installé, permettant à la lumière d’inonder la pièce.

Sur sa gauche, près de lui, un curieux objet était en lévitation. L’objet ressemblait à une lyre, mais pleine et allongée, presque comme une palme. Il comptait onze cordes qui, enchantées, jouaient une douce mélodie. Il s’agissait d’un kantele, soit un instrument à cordes, proche du gusli russe, quelque part entre le luth et la lyre. Cepheus l’avait acquis lors de ses années passées tout au nord de la Norvège, proche de la Finlande d’où l’instrument était originaire.

Trois coups furent alors frappés à la porte, tirant notre homme de ses pensées. Il jeta un coup d’œil à sa montre à gousset, posée sur le plateau du bureau. Elle était à l’heure. Par « elle », il s’agissait bien sûr d’une étudiante pour laquelle Cepheus avait une bienveillance toute particulière. Apolline Dunn était une élève qui jusqu’en septembre dernier avait fait un déni grossesse. Aussi, au cours du premier semestre, elle avait dû jongler entre l’acceptation de sa nouvelle situation, et tous les bouleversements induits, mais aussi le regard des autres étudiants. Cepheus savait à quel point le milieu universitaire pouvait dur pour qui, pour une raison ou une autre, se trouvait subitement dans une situation de fragilité. Dans le cas d’Apolline, non seulement elle avait eu à subir les moqueries et railleries de ses camarades, mais aussi l’évolution de sa magie. Rapidement, il devint évident que la jeune femme rencontrait des problèmes pour canaliser ses pouvoirs. Aussi, Cepheus s’était proposé de l’aider.

Du reste, il s’agissait aussi pour l’enseignant de lui montrer qu’il existait, dans l’école, des personnes prêtes à l’aider. Elle n’était pas seule. Et puis notre homme, bienveillant de nature, était prompt à aider ceux qui faisaient face à toute forme d’injustice. Tout au long du premier semestre, jusqu’en décembre, Apolline et Cepheus s’étaient retrouvés, ici même dans la salle de sortilèges, pour qu’Apolline travaille sur sa magie et qu’elle bénéficie du soutien de son enseignant en matière de sortilèges. Parfois, la séance avait simplement constitué en une simple discussion, calme et apaisée, loin du brouhaha avilissant de la rumeur dont les murmures bruissaient sur le passage de la jeune femme. Cepheus était depuis longtemps convaincu que le dialogue, le fait de parler et de s’ouvrir dans un climat de confiance, pouvait faire autant qu’une dizaine de leçons magiques particulières. Car, pour quiconque avait un tant soit peu étudié ce qui signifiait lancer un sortilège, il était évident que l’état psychologique du lanceur était tout aussi important que ses capacités magiques. Plus largement, Cepheus avait foi à la vertu curative de l’échange. L’humain avant tout. Dans sa pratique d’enseignant comme ailleurs, l’humain prévalait toujours.

Apolline venait de rentrer à Poudlard. Le Professeur de Sortilèges lui avait fait délivrer un billet lui proposant de venir, à 11h, le deuxième samedi de mars, afin qu’ils fassent le point sur son état. Au cours de l’absence de la jeune femme, Cepheus avait tenu un registre des leçons, et de leur contenu, pour ce qui tenait aux Sortilèges. Certes, Apolline allait avoir de la lecture pour tout rattraper, mais c’était pour la bonne cause. Qui plus est, les leçons particulières pourraient toujours continuer si elle souhaitait.

Le Professeur descendit d’un bon l’estrade et se dirigea vers la porte, à l’autre bout de la salle de classe. Il était vêtu d’un pantalon beige, d’un pull noir porté sur une chemise blanche dont les manches avaient été relevées, comme il le faisait souvent. Arrivé devant la porte, il l’ouvrit en disant : « Bienvenue, chère Apolline. Entrez, je vous en prie ». Il ferma la porte derrière elle et l’invita d’un geste à s’avancer. Quand ils furent arrivés au milieu de la salle, il s’accouda à l’un des gradins et reprit : « Je suis très heureux de vous revoir en ces murs. Très sincèrement. » Il avait posé ses prunelles bleu-gris, au fond desquelles brillait son habituelle lueur de bienveillance et de gentillesse, sur son vis-à-vis. Il nota alors que le kantele continuait de jouer. « Veuillez m’excuser un instant ». Il sortit sa baguette et l’agita avec délicatesse vers l’instrument qui, instantanément, se tut et alla se poser sur le sol de l’estrade. « Voilà qui est mieux » ajouta-t-il avec un demi-sourire amusé. Il s’écarta et, avec un mouvement du bras, proposa à Apolline de s’asseoir sur l’un des gradins inférieurs. « Asseyez-vous Miss Dunn ». C’était moins protocolaire que de converser de chaque côté du grand bureau, là-bas sur l’estrade. « Le temps que vous preniez place, dites-moi, souhaitez-vous boire quelque chose ? » Il était onze heures. Un peu tôt pour du thé et peut-être un brin tard pour un café. Qu’importe, Apolline dirait ce qu’elle désirait ou pas.

Cepheus s’éclaircit la voix avant de poursuivre : « Alors, comment vous sentez-vous ? Ce retour se passe-t-il bien ? »

Apolline Dunn
Gryffondor

Bêta Testeur
Vous avez été là depuis le début et vous avez contribué à la Bêta Test. Merci pour tout !
Préfet.e en Chef.fe
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Joueur.se de Quidditch pour Gryffondor
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Expertise : Bombarda !
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All Hallow Fest
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Apolline Dunn
   
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Messages : 2030
Faceclaim : Danielle Campbell
Sang : Sang-pur
Particularités : Ce n'est pas une particularité magique, mais Apolline a une mémoire eidétique.
Profession : 7ème année et dernière année, double cursus Justice Magique & Civilisation Magique ; Préfète-en-chef
Côté Cœur : En couple avec Michel-Ange Grimm, depuis fin Décembre 2022.
Multis : Thalia Böhm
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Maturité Magique (MM)
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Education Magique (EM)
:
Le jour d'après Left_bar_bleue70/100Le jour d'après Empty_bar_bleue  (70/100)

Potentiel Magique (PM)
:
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Rigueur Magique (RM)
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Expérience Magique (XM)
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Témoins de l'Histoire
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Inventaire
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Le jour d'après

Le jour d'après K9kc
@Cepheus Prewell

09.03.24 à 11H

Le réveil matinal avait surement grillé quelques neurones à l’ancienne préfète-en-cheffe. Elle qui avait justement comme projet de redemander son poste la deuxième semaine de Mars, avait failli oublier son cours particulier avec le professeur de sortilèges. Sacrilège ! Après son escapade dans les gradins du stade de Quidditch, Apolline n’avait pas continué son chemin vers la sortie du domaine de Poudlard. Non, elle avait rebroussé chemin pour retourner dans l’enceinte du château.

Regagnant le plus rapidement possible sa salle commune, Apolline se changea, adoptant une tenue plus confortable pour un cours qui pouvant mêler théorie et pratique. Elle en profita pour prendre quelques patacitrouilles au passage – pêché mignon de la brune. Descendre presque tout le château allait lui demander du temps. Aussi, elle ne perdit pas une seconde pour se mettre en route, une patacitrouille en bouche.

Il était dix heures et cinquante neuf minutes lorsqu’Apolline arriva devant la porte. Un timing parfait. Mais elle attendit qu’il soit onze heures pile pour donner trois coups à la porte de la salle de classe de sortilège. La minute ne passa pas rapidement, tant l’excitation d’Apolline était importante. Cela dû se voir sur son visage lorsque le professeur Prewell lui ouvrit.

« Bonjour professeur, merci bien. » répondit-elle, ne se faisant pas prier pour s’engouffrer dans la salle.

Il s’agissait là d’une de ses matières préférées et cela se ressentait sur ses notes. Néanmoins, les récents événements avaient quelque peu modifier sa magie, la rendant instable. L’aide qu’elle avait eu du professeur pendant ses quelques mois de grossesse à Poudlard l’avait grandement aidé. Et maintenant qu’Apolline n’avait plus de problème d’instabilité, elle se retrouvé tout de même avec un problème de pratique. La jeune femme en avait malheureusement fait les frais un mois auparavant lors de l’attaque des loups-garous à Pré-au-Lard. Bref, elle avait besoin de pratique et il était l’une des meilleures personnes vers qui se tourner.

« Merci beaucoup. Je le suis également. C’est vraiment plaisant de revenir ici. Je dois même avouer que cela m’avait manqué. »

Même si évidemment, tout ne tournait plus autour des études pour Apolline, elle avait gardé son amour pour l’apprentissage et les connaissances. Débout, la jeune maman détailla cette pièce comme si c’était la première fois qu’elle la découvrait alors qu’il n’en était rien. Elle prit place là où le professeur l’invitait à s’asseoir. Une fois assise, elle ouvrir son sac pour en sortir le livre de sortilèges et enchantements avancé.

« Oh. C’est gentil. Je veux bien une tasse de thé, s'il vous plait. »

Apolline avait déjà fait sa dose de sucre, elle n’avait pas rajouté de la caféine en plus. Un sourire illumina le visage de la gryffondor lorsqu’il lui demanda son état de santé, et plus encore. Sous ses traits heureux, on pouvait évidemment lire de la fatigue. Mais cela était la conséquence directe de sa remise au travail peut-être encore un poil intensif. Bien qu’elle s’était améliorée sur ce point.

« J’imagine que l’on peut déceler un peu de fatigue sur mon visage. Néanmoins, je vous rassure, je vais très bien. Je suis heureuse d’être de retour, assister aux cours, réaliser mes devoirs. » expliqua Apolline avant de faire une légère moue. « Après pour être tout à fait honnête avec vous, j’ai encore du travail à faire sur moi…surtout depuis ce qui s’est passé à Pré-Au-Lard. Mais c’est en bonne voie. » annonça-t-elle avant finalement de continuer sur un aspect moins positif. « Il est évident que mon retour ne fait pas plaisir à tout le monde. Mais je balaye les remarques d’un revers de la main. Tout du moins, j'essaie. »

Elle n’avait pas de temps à gaspiller à ces idiots. Mais d'un côté, il y avait son impulsivité.

« Par quoi commençons-nous, professeur ? » s’interrogea Apolline qui avait bien du mal à cacher son impatience et son excitation.

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Le jour d'après

Poudlard, 9 mars 2024, 11h

Apolline s’était installée, une tasse de thé dans la main. L’étudiante de Griffondor, malgré les traits un peu tirés, paraissait ravie d’être présente, un samedi matin, dans la salle de classe de Cepheus. Cela attestait du niveau de motivation de l’ancienne Préfète-en-Chef. Le Professeur de Sortilèges l’écouta avec attention, sa propre tasse dans sa main. Certes, la fatigue se lisait par endroits sur le visage de la jeune sorcière, mais, au vu de ce qu’elle avait traversé et des responsabilités qui étaient maintenant les siennes, c’était normal. Du reste, il semblait à Cepheus qu’elle s’en sortait bien. « Je me réjouis de votre enthousiasme, Miss Dunn. Votre envie d’apprendre manquait à cette salle et à la promotion des septièmes années, quelle que soit leur spécialité et leur maison ». Il lui sourit avec bienveillance. « J’espère que votre nouveau-né se porte à merveille et que vos nuits sont, autant que faire se peut, calmes ». Apolline mentionna les remarques que son retour n’avait pas manqué de susciter. Il n’était guère surpris, bien qu’un peu déçu pour la jeune sorcière. Bien sûr, il n’avait jamais été directement témoin d’étudiants se permettant de railler l’étudiante de la féline maison. Il en aurait alors cuit pour ces imprudents. Cepheus lui adressa un sourire de compassion. « Vous faites bien de les balayer ou, tout du moins, d’essayer, pour reprendre vos mots. Concentrez-vous sur l’essentiel ». Il marqua une pause et ajouta : « Je ne souhaite rien de moins que de jouer les pères-la-morale, mais ce que vous avez accompli, la naissance de votre enfant j’entends, est merveilleux Apolline. Cela dépasse toutes les formes de magie, croyez-moi ». Cepheus était persuadé de son affirmation. « L’amour est la plus puissante des magies et rien ne sert à exceller dans quelques sortilèges pour qui vit sans amour ». Il esquissa un demi-sourire. « Quant au travail qu’il vous reste à faire, nous sommes là pour ça ». Le Professeur de Sortilèges avait employé la première personne du pluriel car il ne doutait pas que toute l’équipe pédagogique, à commencer par la Directrice de Griffondor, répondrait présente pour aider Apolline.

« À propos, tenez ». Il lui tendit alors ce qui rassemblait à un grand cahier à la reliure de cuir. « J’y ai noté toutes les séances que vous avez manquées ainsi que leur programme, notamment les sortilèges travaillés. J’ai également ajouté un résumé de mes leçons, ainsi que quelques notes personnelles pour vous aider à travailler ». Il ouvrit le cahier au hasard et tomba sur la séance consacrée au sortilège Protego Duo. « Voyez, dit-il en montrant du doigt un chiffre précédée de la mention ‘‘p.’’, j’ai pris la liberté de noter les pages qui correspondent à ce charme dans votre manuel de sortilèges avancés. Cela vous fera gagner du temps ».

Il s’interrompit alors et se figea l’espace d’un instant. Il venait de se rappeler. « Oh, j’allais oublier » dit-il plus pour lui-même que pour la jeune femme. Il descendit d’un bond la marche du gradin sur lequel il se trouvait et se dirigea vers son bureau, au bout de la pièce. Il saisit son cartable de cuir marron qui se trouvait posé contre et en sortir un petit objet. Cepheus revint alors vers Apolline et lui tendit l’objet en question. C’était une peluche. Un petit lion portant une livrée vermeille et or, aux couleurs de Griffondor. « Tenez, c’est pour votre nouveau-né. J’ai pensé que cela pourrait lui faire plaisir, bien que j’imagine que sa chambre doit être déjà remplie de peluches ». Il sourit et ajouta : « La peluche est enchantée. Si vous lui caressez le dessous du menton elle rugira brièvement. Enfin, cela ressemble plus à un lionceau tentant de rugit ». Cepheus s’exécuta et la peluche se fendit d’un petit rugissement, plus mignon que véritablement effrayant. « Bien sûr, pour éviter que l’enfant ne déclenche pas inadvertance le rugissement, vous n’avez qu’à tapoter de votre baguette la tête du lion deux fois et la peluche redeviendra une simple peluche ». Le choix de l’animal, bien sûr, n’avait rien du hasard. Cepheus avait pensé qu’un lion irait bien au nouveau-né d’une Griffondor, qui plus est Préfète-en-Chef. Le Professeur de Sortilèges se demanda un instant si elle reprendrait cette responsabilité maintenant qu’elle était de retour. Il l’interrogerait là-dessus tout à l’heure. Il était temps de se mettre au travail. Cepheus laissa quelques instants à Apolline pour terminer sa tasse de thé.

« Sur ces entrefaites, je vous propose de nous mettre à notre entraînement du jour. Comment vous l’avez précisé tout à l’heure en mentionnant les événements de Pré-au-Lard, votre capacité à vous concentrer vous fait un peu défaut ces temps-ci. Canaliser la magie, comme vous le savez, permet de la concentrer en un point précis pour la plier à votre volonté dans ce que l’on appelle lancer un sortilège. Le résultat de cette dynamique - canaliser, concentrer, plier, lancer - c’est bien sûr le succès ou l’échec du sortilège ». Il marqua une brève pause. « Pour travailler votre concentration, je vous propose de travailler votre endurance. Le premier exercice que je vous propose va nécessiter de votre part une concentration permanente, tout au long de la durée au cours de laquelle le sortilège va agir ».

Il agita sa baguette vers le centre de la pièce et, instantanément, un mannequin de bois, semblable à ceux que les moldus utilisaient pour exposer les vêtements dans les boutiques, apparut. Ce mannequin-là, en revanche, était entièrement articulé. Il pouvait ainsi réaliser les mêmes mouvements qu’un humain. « Vous allez devoir lancer un sortilège que vous connaissez : Piertotum locomotor. C’est un sortilège de sixième année. Il permet d’animer un objet inanimé – ça c’est facile – et de le soumettre à votre volonté dans le temps en le faisant agir selon vos désirs – ça, c’est plus compliqué. Vous allez lancer le sortilège à voix haute et, ensuite, sans un mot, vous allez obliger le mannequin à marcher quelques pas, à se pencher en avant, à monter les gradins et à venir s’asseoir là où vous vous trouvez actuellement. Idéalement, vous ne devez pas briser le sortilège ni le relancer. C’est cela qui requiert de la concentration, et qui est donc difficile. Pour vous aider, je vous conseille de garder votre baguette levée et de viser le mannequin ».

Cepheus agita à nouveau la baguette et le mannequin eut un petit geste, comme s’il se mettait au garde-à-vous. « Si vous réussissez, nous recommencerons en corsant un peu le tout. Mais n’anticipons pas » continua-t-il avec une once de mystère dans la voix. Cepheus avait également songé à travailler un autre sortilège après Piertotum locomotor. Cependant, il n’y avait aucune obligation. Ils prendraient le temps qu’il faudrait sur ce premier sortilège et sur le premier exercice. « N’ayez pas peur d’échouer. C’est normal. Nous avons tout notre temps ». Il lui sourit. « Rejoignez-moi dans l’arène » dit-il en l’invitant à se placer dans le vaste espace libre au milieu de la salle. Lui, fit quelques pas en arrière de manière à observer Apolline et le mannequin. « C’est quand vous voulez ».

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@Cepheus Prewell

09.03.24 à 11H

Un large sourire illumina le visage d’Apolline tandis qu’elle portait à ses lèvres la tasse de thé. Ce qu’il venait de lui dire ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Il y avait chez cet enseignant quelque chose que l’on ne retrouvait pas chez beaucoup, un quelque chose qu’Apolline ne saurait qualifier mais qui faisait qu’elle se sentait bien et libre d’être pleinement elle-même dans cette salle de cours.

« Ce que vous me dites là me va droit au cœur. Je vous en remercie Professeur Prewell. J’avais hâte de revenir pour cette dernière année ici. »

Elle n’arrivait pas encore à imaginer que c’était la dernière. Cela faisait un peu moins de sept ans qu’elle foulait les couloirs de cette prestigieuse université de magie. Un énorme bout de sa vie. Elle en avait vécu des choses. Et la dernière en date était sa grossesse imprévue.

« Rachel se porte à merveille. Les nuits ont été hachées, comme beaucoup de jeunes parents l’ont vécu. Alors forcément, mes nuits ici sont beaucoup plus calme qu’il y a une semaine. »

Peut-être même un peu trop calme. Cela lui arrivait même d’entendre Rachel pleurer, des pleurs fantômes, lui rappelant à chaque fois qu’elle était loin de sa fille. Sa grossesse avait fait couler beaucoup d’encre. Son retour à Poudlard semblait en faire couler beaucoup, réanimant certaines rumeurs. Mais Apolline avait fait le choix de passer au-dessus, comme souvent. Néanmoins, la fatigue accumulée, le stress de réussir sa scolarité, le manque de sa famille, autant de facteurs qui rendait cela difficile, se prenant parfois de pleins fouets les réflexions et son impulsivité revenant au galop.

« Je compte bien le faire. » affirma Apolline concernant la concentration sur l’esssentiel, et ici c’était les études, avant d’avoir un nouveau large sourire et les joues légèrement rosées de ce qu’elle prenait comme un compliment. « Cette grossesse a été une véritable épreuve, une véritable aventure que je n’ai pas souhaitée, que j’ai même regretté parfois. Pourtant, depuis que Rachel est entrée dans nos vies, à Michel-Ange et moi, je ne souhaiterais pour rien au monde revenir en arrière. »

Alors Apolline comprenait parfaitement chaque mot de son enseignant. Donner vie était quelque chose qui allait bien au-delà de la magie. La gryffondor avait fait la connaissance avec l’amour à son état le plus brut. Mais elle n’était pas ici pour discuter de sa fille – même si c’était naturellement un sujet de conversation qu’elle adorait – mais pour se remettre en selle, à niveau.

Mais alors qu’Apolline pensait que le professeur de sortilège allait lui annoncer le programme, ce dernier lui tendit un grand cahier avec un couverture en cuir. Une véritable mine d’or si on écoutait le contenu détaillé par Mr Prewell.

« Je ne sais comment vous remercier pour cette bible de savoir, qui me permettra sans aucun doute à retrouver mon niveau d’antan. » s’exclama Apolline, les yeux pétillants. « Je ne comprends pas pourquoi on ne vous a pas proposé le poste de directeur de Poufsouffle. » s’insurgea la jeune maman qui savait ce poste pourvu par quelqu’un qui n’avait pas les épaules pour cela.

La jeune femme commença bien évidemment à feuilleter le précieux livre, sans s’attarder sur les pages. Comme elle l’avait fait avec le dossier que la directrice de sa maison lui avait constitué, un mois avant son retour. Apolline fronça les sourcils lorsque Mr Prewell indiqua avoir oublier quelque chose. La jeune femme leva la tête, arquant un sourcil interrogatif face à la situation. Qu’avait-il bien pu oublier ?

Les émotions submergèrent Apolline en voyant la petite attention du professeur. Cette peluche était à croquer et c’était un cadeau auquel elle ne s’attendait pas. Aussi, avec tout ce qu’il venait de faire pour elle, Apolline ne put s’empêcher de pleurer légèrement. Fichue chute d’hormone. Apolline, pourtant, se ressaisit rapidement, séchant ses larmes d’un revers de manche.

« Pardonnez-moi. C’est…que…vous n’auriez pas dû. C’est vraiment très gentil de votre part. Je suis persuadée que Rachel va l’adorer et que @Michel-Ange Grimm en sera jaloux. Mais oui, c’est bien la fille de sa mère, une véritable lionne. »

Apolline détailla l’objet en question, ne pouvant s’empêcher de sourire bêtement et d’imaginer sa fille la câliner. La gryffondor rangea la peluche dans son sac, ainsi que le livre que lui avait écrit son professeur avant de terminer sa tasse de thé. Il avait raison, il était temps de se mettre au travail. La jeune femme grimaça légèrement quand il évoqua les évènements de Pré-au-Lard. C’était quelque chose qu’elle préférait oublier, même si finalement cela lui avait grandement servi de leçon. Apolline écouta chaque parole, chaque mot du professionnel en face d’elle, hochant régulièrement pour lui signifier qu’elle comprenait tout ce qu’il disait.

Le premier exercice qu’il proposait était très intéressant, car surement un point faible chez Apolline désormais. La concentration permanente. Le tout avec un sortilège qu’elle utilisait peu qui avait pourtant une capacité de ressource infinie. Lancer le sortilège était normalement à sa portée, mais ce qu’il lui demandait de faire la suite était complexe. Néanmoins Apolline ne se démonta pas, elle garda la tête haute, les idées claires.

Sans faire plus attendre son enseignant, Apolline prit sa baguette et avança jusqu’à l’espace libre au milieu de la salle. Elle fit face au mannequin. La jeune maman ferma les yeux, tentant de puiser sa magie mais surtout de la canaliser au plus profond d’elle. Elle prit une grande inspiration et au moment d’expirer Apolline ouvrit les yeux, sa baguette pointée sur le mannequin.

« Piertotum locomotor » lança Apolline avec volonté et détermination, à voix haute, ne se risquant pas de faire un informulé pour ce genre de sortilège.

L’éclair fusa, touchant la cible de plein fouet. Un sourire victorieux s’installa sur le visage d’Apolline. Mais elle n’avait fait que la première partie de l’exercice et il lui restait le plus dur à accomplir. Il fallait commencer doucement. Alors la sorcière ne fit bouger que le bras du mannequin, dans un premier temps. Voyant que cela fonctionnait, Apolline osa tenter plus. Elle le fit marcher quelques pas, avant de le faire asseoir là où elle était quelques instants auparavant.

« Je n’ai pas tant perdu que cela ! » s’enthousiasma Apolline, qui resta tout de même très concentré sur le mannequin et son sortilège.

Réussir cet exercice, et du premier coup, rassura énormément Apolline sur ses propres capacités magiques. Malgré quelques ratés, notamment à Pré-Au-Lard, elle semblait rester une bonne sorcière. Elle n’avait pas été major des ASPICs pour rien.

« Voulez-vous que je lui fasse faire quelque chose en particulier ? »

Était-elle en train de demander une consigne supplémentaire ? Surement.

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Le jour d'après

Poudlard, 9 mars 2024, 11h

Depuis le début de cette session d’entraînement, Apolline avait manifesté une grande maturité. Cepheus avait acquiesçé d’un signe de tête aux propos de son étudiante. Il était normal d’avoir douté, parfois même d’avoir pu regretter cette aventure qu’était la grossesse. Mais l’ancienne préfète-en-chef avait surmonté les épreuves. L’essentiel, finalement, était là. Son monde, depuis la venue de Rachel, s’était agrandi. L’ancien Poufsouffle balaya l’air d’un geste nonchalant de la main : « Ne me remerciez pas, Apolline. Il est tout à fait normal de vous aider. Vous êtes une sorcière talentueuse. Aussi, je ne suis guère inquiet sur votre capacité à rattraper rapidement le programme et à regagner le niveau qui était le vôtre il y a peu ». Il ne put retenir un rire clair à la mention de la direction de Poufsouffle. Il ne pouvait pas nier y avoir jamais pensé. Bien sûr, cela représenterait un immense honneur pour lui, ancien élève et ancien préfet de la maison de jais et de safran. Il savait aussi, cependant, qu’il n’était pas à Poudlard depuis longtemps. Il comprenait parfaitement la volonté du Directeur d’attendre que les enseignants fassent leurs preuves avant de leur confier de plus éminentes responsabilités. Ceci dit, peut-être que, d’ici quelques mois, il solliciterait un rendez-vous auprès du Professeur @Luke Korrigan pour évoquer cette possibilité. Mais chaque chose en son temps. Il sourit à Apolline. « Je vous remercie pour vos douces paroles. Votre foi en ma personne m’honore. Cependant, je crois nécessaire de faire mes preuves au sein de cette vénérable institution ». Il marqua une pause. « Je n’ai pas d’autres ambitions que de servir cette école en poursuivant la quête de transmission du savoir qui s’y perpétue depuis tant de siècles. Prendre, un jour, peut-être, la direction de la maison Poufsouffle serait un plaisir que j’accueillerais comme un devoir et un honneur. Si un ou une autre a cet honneur, alors je me réjouirais pour lui ou elle ». Son sourire s’élargit. « Voyez-vous, je suis de nature à me contenter de ce que j’ai ».

Apolline accepta avec joie la peluche que lui avait tendue Cepheus. C’est vrai qu’il n’avait pas, sur le coup, pensé que le père n’était pas Griffondor. Ceci dit, au vu des traditionnelles bonnes relations entre cette maison et Poufsouffle, il y a fort à parier que le père n’y verrait pas d’inconvénient. Du reste, dans le magasin de jouets animés dans lequel Cepheus s’était rendu, il n’avait pas trouvé de peluche en forme de blaireau. À la nuance près qu’après être tombé sur le petit lion, notre homme n’avait pas cherché plus loin.

Puis vint l’entraînement en lui-même. Avec enthousiasme et détermination, Apolline avait rejoint Cepheus dans l’espace libre entre les deux rangées de gradins. Quand elle fut prête, elle prit une longue et profonde inspiration. Puis elle lança le sortilège. Sa voix était claire et forte. Aussi, l’effet fut immédiat. L’éclair jaillit de sa baguette, frappa le mannequin qui s’anima aussitôt. L’étudiante parvint à maintenir le sortilège et à faire agir mannequin ainsi que Cepheus le lui avait demandé. C’était très bien. Apolline paraissait ravie de ce premier succès. Il y avait de quoi. « Bravo, bravo ! » Cepheus pointa sa baguette sur le mannequin qui disparut alors. « Félicitations. Vous avez parfaitement réussi ». Il lui sourit avec douceur. « Outre le fait que vous avez réussi à conserver votre concentration – ce qui était l’enjeu essentiel de l’exercice –, je note que votre incantation était clairement exprimée. Je n’insisterai jamais assez, et croyez-moi je le répète tout le temps aux premières années, sur l’importance d’énoncer hautement et à voix parfaitement intelligible le sort. Un charme mal formulé peut avoir d’effets très indésirables, pour ne pas dire contre-productif ». Pourquoi donc ? Car la parole, comme la baguette, ne sont que des outils pour canaliser la magie qui réside dans le sorcier. Une baguette défaillante produit un mauvais sortilège. Il en va de même pour la voix. Par voie de conséquence, certains sorciers utilisent la magie sans baguette ou sans la voix, dans le cas des sortilèges informulés notamment.

« Maintenant, nous allons corser un peu l’exercice, étape par étape. Le but est toujours le même : travailler votre capacité à demeurer concentrée. Pour ce faire, vous allez devoir refaire la même chose avec le mannequin ». Cepheus agita sa baguette et le mannequin réapparut au même endroit, là où il était quand Apolline avait lancé le premier sort. Le Professeur de Sortilèges se dirigea alors vers l’estrade sur laquelle se trouvait son bureau. Dans un coin de la pièce, une petite bibliothèque du même bois que le bureau avait été installée. À côté des livres, des petites fioles étaient posées sur l’une des étagères. Cepheus en prit une et retourna vers Apolline. Il lui tendit la fiole. « Buvez-en une gorgée. Cette potion va engourdir votre bouche de manière à rendre votre élocution beaucoup difficile. Oh, bien sûr, l’effet est moins fort que pour le sortilège de langue de plomb. Néanmoins, vous aurez bien de mal à parler. L’effet ne dure que quelques instants, juste assez pour que vous puissiez lancer et maintenir le sortilège ». Cepheus esquissa un demi-sourire. « Cette fois-ci, car vous aurez du mal à formuler clairement l’incantation, vous allez devoir redoubler de concentration pour que le sortilège soit efficace au début ». Il marqua une pause avant de poursuivre. « Mais je veux aussi que vous travailliez la concentration pendant l’exercice. Alors, pendant que vous maintiendrez le sortilège, vous allez, en même temps, me raconter une histoire. Cela peut être un souvenir heureux, ce que vous avez fait ce matin, un résumé du dernier livre que vous avez lu ou bien un des contes de Beedle le Barbe ». Il s’arrêta un instant, laissant à Apolline le soin de réfléchir à ce qu’elle allait raconter. « Vous comprenez, je crois, l’objectif. Non seulement vous allez devoir lancer le sortilège dans une situation plus ardue – vous ne pourrez pas bien parler -, mais, en plus, vous allez devoir maintenir le sortilège dans un contexte multi-taches – vous devrez me raconter ce que vous voudrez. J’attends que votre récit soit clair, bien exposé et, surtout, intelligible. La concentration nécessaire pour raconter votre histoire en ayant la bouche presque paralysée, avec un gros effort d’articulation va, de fait, perturber la concentration que vous auriez mis au maintien du sortilège ».

Il pointa sa baguette vers le mannequin qui, à nouveau, raidit comme pour se mettre au garde-à-vous. « Bien, si tout est clair, allez-y. C’est quand vous voulez ».

Apolline Dunn
Gryffondor

Bêta Testeur
Vous avez été là depuis le début et vous avez contribué à la Bêta Test. Merci pour tout !
Préfet.e en Chef.fe
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Joueur.se de Quidditch pour Gryffondor
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Expertise : Bombarda !
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Apolline Dunn
   
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Messages : 2030
Faceclaim : Danielle Campbell
Sang : Sang-pur
Particularités : Ce n'est pas une particularité magique, mais Apolline a une mémoire eidétique.
Profession : 7ème année et dernière année, double cursus Justice Magique & Civilisation Magique ; Préfète-en-chef
Côté Cœur : En couple avec Michel-Ange Grimm, depuis fin Décembre 2022.
Multis : Thalia Böhm
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: Dé Habile (70%)

Maturité Magique (MM)
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Education Magique (EM)
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Potentiel Magique (PM)
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Rigueur Magique (RM)
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Le jour d'après

Le jour d'après K9kc
@Cepheus Prewell

09.03.24 à 11H

Le professeur Prewell savait trouver les mots justes et cela réconfortait Apolline, lui donnant encore plus de courage pour affronter tout ce qu’elle devait affronter et redoubler d’effort pour retrouver son niveau d’avant grossesse.

« Avec votre aide, je n’ai presque aucun doute sur ma capacité à redevenir aussi excellente qu’avant. Peut-être même plus. »

Après tout, la perfection n’était jamais atteinte. Il y avait toujours quelque chose à apprendre, à retravailler. Et Apolline n’était qu’une étudiante, elle savait qu’il y avait encore beaucoup de chose qu’elle ignorait ou qu’elle ne maitrisait pas suffisamment. Face à la réaction du professeur de sortilèges et enchantements, l’ancienne préfète en cheffe – à cet instant – ne pouvait contenir son sourire amusé mais très sincère. Car elle pensait évidemment chaque mot qu’elle avait prononcé concernant le poste de directeur de Poufsouffle.

« Je suis persuadée que je ne suis pas la seule à croire en vos capacités pour ce poste. Néanmoins, vous avez surement raison. Mr Korrigan va vouloir vous tester. Mais je suis persuadée qu’un jour, sans doute prochain, vous obtiendrez ce poste. »

Il était le plus légitime à ses yeux.

Après cette discussion fort intéressante et remplie d’émotion, il fallait laisser place à la pratique, à ce pourquoi Apolline était venue ce jour-là. Le premier exercice fut un succès, aussi, Apolline attendit avec impatience le deuxième.

« Merci. Je suis entièrement d’accord avec vous sur l’incantation. Beaucoup trop d’élèves et même d’anciens élèves sous-estiment le pouvoir de la prononciation et de l’élocution. »

Une erreur qu’Apolline ne faisait pas, même si parfois les sortilèges informulés étaient plus pratiques car plus discrets. Mais là encore, il y avait tout un art, qu’Apolline ne maîtrisait pas toujours. La gryffondor arqua un sourcil quand Mr Prewell lui indiqua qu’il allait refaire l’exercice mais en corsant un peu la tâche. A première vue, rien n’avait changé. Le mannequin que l’enseignant avait fait disparaître venait de faire son apparition au milieu de l’espace où ils se trouvaient.

En prenant la potion tendue, Apolline fronça les sourcils. Elle avait un peu peur de ce que lui réservait son enseignant. Mais elle lui faisait confiance. Aussi Apolline n’attendit même pas d’avoir toutes les informations en main pour boire une gorgée.

L’effet ne se fit pas attendre et Apolline fit les gros yeux. D’abord pour la sensation qu’elle avait dans sa bouche, mais également par rapport aux nouvelles consignes de Mr Prewell. N’avait-il pas dit qu’ils iraient étape par étape ? Là, elle avait l’impression de devoir franchir un escalier entier. Son exercice demandait un niveau de concentration énorme.

« U excherchiche que che garchons n’arrivchait pas à chaire. » expliqua Apolline avant de mettre sa main contre sa bouche, choquée de ce qu’elle entendait.

Son élocution était minable. Elle croyait moyen à sa réussite.

« Chpiertochtum locomotor » lança Apolline en pointant sa baguette vers le mannequin.

Son regard se ferma. Elle entendait parfaitement, à défaut de parler convenablement. Aussi elle avait entendu son sortilège mal prononcé. Il était évident que cela échouerait ou pire, que cela risquait d’avoir des effets indésirables. Mais de toute façon, son sortilège loupa sa cible. Que lui arrivait-il ? La potion avait-elle un effet sur sa capacité à viser également ? Non cela ne servait à rien de se trouver des excuses. Apolline se contenta de soupirer. Lui laisserait-il une seconde chance, avec peut-être de nouveaux conseils ? 

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Le jour d'après

Poudlard, 9 mars 2024, 11h

Apolline semblait avoir pleinement conscience de l’importance de l’élocution. Tant mieux. Cela serait déterminant dans les exercices qui allaient suivre. Cepheus esquissa un sourire en entendant Apolline articuler avec difficulté. Il ne se moquait certes pas, simplement l’effet de la potion avait toujours quelque chose de comique. Autant le premier essai fut une réussite, autant le second fut plus compliqué à réaliser. Cela n’avait guère d’étonnant. Cepheus avait conscience d’avoir aggravé la difficulté de l’exercice. Apolline avait parfaitement lancé le sort la première fois, il était normal de franchir une nouvelle étape. Lors du deuxième essai, l’élocution entravée par la potion avait distrait la sorcière et son sortilège avait manqué la cible. De fait, elle n’avait pas non plus s’entraîner à maintenir le sortilège tout en racontant une histoire de son choix à Cepheus.

Ce dernier lui sourit, puis regarda sa montre. L’effet de la potion était passé. « Vous devriez pouvoir parler normalement à présent ». Sa voix était calme, posée et avait toujours la même intonation bienveillante. Il semblait que le Professeur de Sortilèges n’avait pas vu qu’Apolline avait raté son sortilège. Cepheus poursuivit : « La potion laisse un goût un peu amer en bouche, buvez un peu si vous le souhaitez ». Il pointa sa baguette vers la petite étagère d’où il avait pris la potion et un verre se dirigea vers eux, arrêtant sa course sur l’un des gradins inférieurs, à hauteur de main d’Apolline. Notre homme pointa sa baguette vers le verre désormais immobile et marmonna Aguamenti. Le contenant se remplit aussitôt d’une eau cristalline, de celle qui coule dans certaines rivières de haute montagne, là où la main de l’homme ne l’a pas encore trop grandement altérée.

Cepheus releva que l’étudiante manifestait une certaine déception face à cet échec. Elle venait d’ailleurs de soupirer. « Nous allons recommencer » dit Cepheus, toujours de la même voix. « L’échec n’a rien de honteux, ni de désespérant. Au contraire. Vous allez y arriver. Peut-être que ce sera long, peut-être que le prochain essai sera le bon. Qu’importe. Le plus important est de comprendre pourquoi l’on a échoué ». Il marqua une pause. « Et c’est justement mon travail » ajouta-t-il dans un demi sourire. Il fit quelques pas et posa son regard dans les prunelles de la jeune sorcière. « Lorsque je vous ai parlé de l’élocution, il y un instant à peine, je vous ai dit qu’elle était à la fois accessoire – accessoire car on peut s’en passer, ainsi pour les sortilèges informulés – et essentielle – essentielle car elle permet de concentrer la magie qui circule en nous. Et bien c’est cela qui vous a fait défaut ». Il s’arrêta un instant, la voix en suspens, puis reprit : « Je m’explique. Lorsque vous lancez un sortilège, celui-ci résonne en vous. Vous pensez à l’incantation et vous l’exprimez à haute voix. Lors du précédent exercice, vous avez mal prononcé l’incantation. C’est la faute à la potion me direz-vous ». Cepheus désigna de la main la petite fiole à peine entamée. « Pas du tout. Avant même de lancer le sort, vous saviez que votre élocution serait peu claire. Vous avez intériorisé cette réalité après avoir prononcé quelques mots juste après avoir bu la potion. Dès lors, vous aviez perdu l’allant qui vous habitait lors de la première tentative. Il me semblait que vous n’étiez que peu convaincue de votre réussite. Dans ces conditions, il n’y avait aucune chance que vous parveniez à ne serait-ce que toucher la cible. Pourquoi votre magie vous obérait-elle si vous n’êtes pas convaincue de votre capacité à la plier à votre volonté ? »

Il sourit à Apolline. La dernière question était certes rhétorique, mais elle lui permettait d’aller plus dans son explication. « Voyez-vous, le fonctionnement d’un sortilège est le même quand on prononce l’incantation et dans le cas d’un sort informulé. Pourquoi ? Parce que dans les deux cas, on le prononce en soi-même, dans sa tête. La magie affecte jusqu’aux coins les plus enfouis de notre être. Nous ne sommes qu’une caisse de résonnance et, ce faisant, en la laissant chanter en nous, nous pouvons la manipuler ». Il marqua une nouvelle pause. « Vous aviez déjà raté avant de lancer le sort car vous saviez que vous parleriez mal. Vous vous êtes entendue rater le sortilège avant même de vous entendre parler. Si je peux me permettre une analogie avec les Moldus, certains, parmi les Moldus donc, sont bègues. Ils buttent sur les mots et leurs phrases sont hésitantes. Or, lorsqu’on bouche les oreilles d’un Moldu bègue ou qu’on lui fait écouter de la musique, par exemple avec l’un de ces casques audio dont il raffole, et qu’on lui demande de parler, et bien le Moldu parle sans difficulté. Pourquoi ? Car il ne s’entend pas. Ou, plutôt, il entend uniquement sa voix intérieure. Et elle, elle ne bégaye pas. C’est pareil pour vous ».

Son regard se fit plus intense. Les mots suivants étaient déterminants. « Vous connaissez l’incantation. Vous connaissez le sort, ses effets et la formule. La preuve, vous l’avez réussi il y a quelques instants à peine. Aussi, fermez les yeux et laissez l’incantation résonner en vous. Dans votre tête, votre élocution est parfaite. Entendez les mots dans votre esprit. Piertotum locomotor. Laissez-les se diffuser en vous et, alors, que vous soyez muette, bègue ou sous l’effet de la potion, le sortilège jaillira avec autant de puissance que tout à l’heure ». Il lui sourit. « Piertotum locomotor. Piertotum locomotor. Piertotum locomotor. Répétez-le dans votre esprit. Que celui-ci ne soit tourné que vers ses deux mots. Écoutez votre voix intérieure, celle qui, dans votre tête, ne bégaye pas ».

Il hocha la tête d’un air entendu. « Bien sûr, si vous le souhaitez, je peux lancer Assurdiato. Ce faisant, vous ne vous entendrez pas parler et ce sera plus facile. Mais je crois que vous pouvez y arriver sans cela. Ce n’est pas votre talent magique qui est en question, simplement la manière dont l’on canalise sa magie dans un effort de concentration ». Il inclina légèrement la tête en reprenant : « N’oubliez pas qu’après que le sortilège a réussi – car il réussira, j’en suis sûr – vous devrez le maintenir et faire agir le mannequin en me racontant une histoire ». Il passa une main dans sa barbe. « Bien évidemment, si déjà vous lancez le sortilège avec succès et que le mannequin s’anime, cela m’ira. On rajoutera la petite histoire à raconter lors d’un essai prochain, mais retenez déjà que sur le fond c’est la même chose. Le sortilège va continuer à résonner en vous. Dans votre tête, tout sera tourné vers ces deux mots et leur résonnance dans toutes les fibres de votre être. L’histoire à raconter n’est que du détail. Aussi, si le sortilège fonctionne, ne vous privez pas pour poursuivre l’exercice et faites le agir à votre guise tout en me parlant ». Il sourit. « Prenez le temps nécessaire pour vous concentrer. Quand vous êtes prête, buvez une nouvelle gorgée de potion, et allez-y ».


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@Cepheus Prewell

09.03.24 à 11H

Les effets de la potion se dissipaient. Apolline le ressentait dans sa bouche. Elle retrouvait une sensation plus commune et il fallait avouer que cela faisait du bien. C’était la première fois qu’elle faisait cette expérience et c’était plutôt désagréable. Elle n’avait donc pas hâte de recommencer. Malheureusement il allait falloir le faire. Car Apolline avait raté au premier essai. Il allait donc y avoir un second essai. Heureusement. Puisqu’Apolline était quelqu’un de perfectionniste, qui ne pouvait pas rester sur un échec.

La jeune maman tendit son bras pour attraper le verre vide qui voltigeait devant elle. Elle l’observa se remplir sous l’effet du sortilège d’eau de l’enseignant. Sans attendre plus longtemps, Apolline porta le verre à sa bouche et le vida entièrement. Cela faisait un bien fou. Apolline avait sous-estimé la perte d’eau après une telle concentration.

Plus que ravie de pouvoir essayer une nouvelle fois, dans le but de réussir l’exercice proposé, Apolline écouta très attentivement les différents conseils du professeur Prewell. Tout était limpide. Le problème résidait dans sa confiance en ses propres capacités, à la pensée de l’échec avant même d’avoir prononcé le sortilège. Ses références aux moldus firent bien évidemment arquer un sourcil à la jeune femme, qui ne s’y connaissait que trop peu sur eux. Mais le plus important c’est qu’elle arrivait à saisir son propos.

Face à sa proposition concernant le sortilège Assurdiato, la Gryffondor secoua négativement la tête. Ce serait une forme de triche à ses yeux. Il était hors de question qu’elle ne s’aide d’une quelconque manière. Apolline ferma les yeux, faisant le vide autour d’elle. Lorsqu’elle se sentit prête, elle rouvrit les yeux, le regard plongé sur la potion donc elle but une nouvelle gorgée.

Cette fois-ci, il était hors de question de penser aux effets de cette potion. Elle ferma de nouveau les yeux. Elle se concentra, se voyant lancer le sortilège, convenablement articulé, touchant sa cible sans la rater. Plusieurs fois elle répéta le sortilège dans son esprit…avant de finalement le faire à haute voix, sa baguette pointée sur le mannequin, les yeux grands ouverts.

« Piertotum locomotor ! »

Il était difficile pour Apolline de savoir si son élocution avait été réellement parfaite. Mais dans sa tête ça l’était et surtout, son sortilège avait percuté de plein fouet le mannequin…qu’elle fit de nouveau bouger comme une marionnette. Désormais, il fallait continuer l’exercice et rajouter la difficulté supplémentaire.

« Hm… »

Et voilà. Faire deux choses à la fois semblait compliquée pour Apolline. Si elle arrivait à maintenir parfaitement le sortilège en place, elle était néanmoins incapable de raconter une histoire. Elle ignorait si cela venait du fait qu’elle mettait trop d’énergie à chercher quelle histoire lui raconter, ou si c’était parce qu’une fois encore elle s’imaginait parler n’importe comment.

Apolline lâcha sa concentration, mettant fin au sortilège. Le mannequin tomba lourdement au sol.

« On peut faire une pause ? S’il vous plait. »

Il était clair qu’Apolline n’avait plus la même énergie qu’avant. Elle parvenait à ressentir la fatigue couler dans ses veines. Il fallait qu’elle s’assoie. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit avant même d’avoir la réponse de son enseignant. 

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Poudlard, 9 mars 2024, 11h

Cette nouvelle tentative fut bien plus réussie. Apolline avait parfaitement lancé le sortilège qui avait percuté de plein fouet le mannequin, le mettant en mouvement pendant quelques instants. L’étudiante, sous l’effet de la potion, n’avait pas mieux articulé l’incantation que la première fois mais, grâce à sa concentration, la formule avait dû être parfaite dans son esprit, au point que l’effet fut le même que si elle l’avait prononcée correctement. C’était ce qu’il fallait. L’ancienne préfète-en-chef s’en tirait fort bien. Et ce, même si la seconde partie de l’exercice était plus difficile. Cepheus le savait, mais il lui semblait nécessaire qu’Apolline expérimente cette difficulté. Il aurait l’occasion de lui expliquer cela plus précisément. Pour le moment, il se contenta d’ouvrir les bras, un sourire bienveillant sur le visage, en disant : « Bravo Miss Dunn. C’est très bien ». L’étudiante demanda une pause. En effet, son visage marquait un peu le coup et ses traits s’étaient quelque peu tirés. Il était bien temps de faire une pause. Du reste, elle alla s’asseoir après avoir demandé une pause.

Le Professeur de Sortilèges s’approcha des gradins. Il murmura à nouveau l’incantation et le verre se remplit d’eau fraîche. « Buvez, cela vous fera du bien. Vous devez avoir la bouche pâteuse à cause de la potion ». Pour reprendre des forces, rien de mieux qu’une petite collation. Cepheus, toujours prévenant, avait prévu le coup. Nouveau mouvement de baguette et un plateau, sans doute en argent, apparut près d’Apolline. Sur le plateau, plusieurs biscuits étaient disposés. Il s’agissait d’un assortiment de gâteaux typiquement anglais. Pêle-mêle, l’on y trouvait des biscuits ronds traditionnellement servis avec le thé, d’autres dits « viennese », soit deux petits biscuits beurrés rectangulaires tenant en sandwich une fine de couche de chocolat au lait, des biscuits longs et fins, semblables à des doigts, enrobés de chocolat et, enfin, des biscuits appelés « ginger nut » à base de poudre de gingembre, de cannelle et de noisettes. Ces derniers étaient, au passage, les préférés de Cepheus. « Remercions les elfes de maison du château pour avoir bien voulu préparer ce petit plateau de biscuits. Je les avais prévenus que nous pourrions en avoir besoin ». Un sourire amusé étira les lèvres du sorcier.

« Prenez votre temps, buvez et mangez. Et, surtout, reposez-vous ». Notre homme en profita pour tendre le bras et saisir un biscuit au gingembre dont il mangea une moitié. Définitivement, c’étaient bien ses préférés. « Comme je vous le disais à l’instant, vous vous en êtes bien tirée. Dans votre tête, l’incantation était claire. Aussi, le sortilège fut lancé à la perfection. Cela montre que vous avez su parfaitement canalisé votre magie et votre concentration pour tendre, malgré un environnement hostile – ici les effets de la potion – vers un but unique : le sortilège. Bravo ». Certes, ce n’était pas la même chose qu’en situation de combat mais, en pareilles circonstances, l’on était parfois paralysée par la peur ou, au contraire, comme dopés par l’adrénaline. Dans les deux cas, il est dur de conserver la tête froide. « Pour ce qui est de la seconde partie de l’exercice, vous n’avez pas réussi à dissocier le fait de raconter une histoire et de maintenir le sortilège ». Sa voix n’avait pas une once de reproche. Au contraire même, il s’était faite un peu plus grave, comme plus chaleureuse et bienveillante. « Il est très difficile de réussir cela du premier coup, mais, en vérité, l’essentiel n’était pas là ». Il marqua une pause. « Non pas que je pense que vous ne puissiez pas réussir, loin de là même, mais je souhaitais surtout que vous expérimentiez cet exercice. C’est essentiel pour comprendre ce qui va suivre ». Il lui sourit. Il porta à sa bouche la seconde, et dernière, moitié du biscuit au gingembre.

« Voyez-vous, les sorciers utilisent ou, plutôt, peuvent utiliser la magie. C’est ce qui les différencie des autres humains ». Il fit une brève pause. « Peut-être êtes-vous en train de penser que j’enfonce des portes ouvertes ». Sa main passa un instant dans sa barbe, dans un geste qui lui était familier. « Une fois que l’on a dit ça, on n’a pas dit grand-chose. En effet, d’aucuns en restent trop souvent à cette simple constatation. Or, c’est essentiel car cela induit que la magie est en nous. En réalité, elle est partout, dans l’air qui nous entoure, dans des végétaux ou des animaux. Ce n’est pas un hasard si certains lieux sont, pour des raisons qui nous échappent encore, plus imprégnés que d’autres de magie ». Il posa un regard plus lourd sur l’étudiante. « Tout cela pour dire que vous, pas plus que moi d’ailleurs, ne créez pas la magie que vous utilisez. Vous l’utilisez simplement et, par votre entraînement et vos dispositions naturelles vous lui faites faire des choses plus ou moins grandes. Nous ne naissons pas avec une puissance innée de magie. Nous sommes des réceptacles de magie. Elle s’immisce en nous comme en toute autre chose. Ainsi, les sorciers les plus puissants sont simplement plus réceptifs, plus sensibles si vous préférez, à la magie. Elle est puissante en eux car elle circule plus facilement en eux, comme une rivière qui coule avec un débit plus fort dans certaines vallées. Les magiciens les plus puissants parviennent ainsi à plier la magie plus facilement à leur volonté et à produire des sortilèges plus puissants ». Peut-être Apolline commençait-elle à comprendre où Cepheus voulait en venir. « Il m’a donc semblé que ce second exercice était le meilleur moment pour que vous le compreniez ». Il se fendit d’un nouveau sourire complice. « La magie est autour de vous et en vous. Vous devez la canaliser dans un sortilège, mais vous ne pouvez pas la rejeter d’une partie de vous. Cela nécessite trop d’énergie et cela vous épuiserait ». Sa voix se tut un instant. Le Professeur de Sortilèges savait qu’il parlait beaucoup, mais c’était important. « Pour réussir l’exercice, vous ne devez pas dissocier votre esprit en deux parties : l’une focalisée sur le sortilège et l’autre sur le récit de l’histoire. En faisant ça, c’est comme si vous rejetiez la magie de la partie de votre esprit consacré au récit de l’histoire. L’erreur est donc de penser que l’on n’a pas besoin de magie pour raconter une histoire pendant que l’on lance un sortilège. Au contraire, la maîtrise implique de la clarté. On visualise souvent l’esprit comme une boîte ou une armoire à plusieurs tiroirs. C’est on-ne-peut-plus faux ». Maîtrisant parfaitement l’Occlumencie, Cepheus avait eu tout le loisir de réfléchir à la question. « Votre esprit est une vallée verdoyante dans laquelle coule une rivière, la magie. À vous de voir comme vous souhaitez infléchir le cours de cette rivière ». Il fit une brève pause, indiquant à Appoline d’un geste de la main qu’elle pouvait reprendre un biscuit si elle le souhaitait. « Pour réussir l’exercice, vous devez, avant de lancer le sortilège, le laisser résonner en vous. Ça, vous l’avez bien fait. Cette résonnance de l’incantation n’est que l’écho de la magie qui circule en vous. Pour réussir, disais-je, vous devez laisser votre magie emplir pleinement chaque recoin de votre esprit. Laissez-là couler comme la rivière, quitte à ce qu’elle déborde de son lit. Vous le saurez lorsque ce sera le cas. Et quand ce sera le cas, alors lancez le sortilège, l’esprit calme et rassuré par la présence de la magie en vous. Le sortilège sortira de lui-même mais, surtout, ne bloquez rien, n’imposez rien à votre esprit. Gardez ce calme et cette sérénité, nécessaire à toute concentration, et, simplement, parlez. Laissez votre voix s’exprimer. Le plus simplement du monde. Vous serez alors surprise par votre capacité à maintenir le sortilège tout en parlant. Votre magie vous aidera à parler tout en restant concentrée ». Il lui sourit. « Bien sûr, car Piertotum Locomotor est un sortilège exigeant, vous vous épuiserez vite, mais ce n’est pas un souci. Vous aurez réussi et, ce faisant, vous aurez appris une grande leçon pour qui veut lancer un sortilège, quel que soit le contexte. Rien ne sert de forcer votre concentration ou de vous faire violence pour vous concentrer. C’est contre-productif. La magie est votre alliée, accueillez-là en vous pour la plier à votre volonté et laissez-là vous aider ».

Il croisa les bras, le visage toujours bienveillant et serein. « Avez-vous des questions quant à ce que je viens de dire ? » Sa voix s’était faite plus grave. « Prenez le temps de bien intégrer tout ce que je viens de vous dire. J’ai conscience que c’est un peu théorique, mais c’est essentiel. Prenez quelques instants pour l’intégrer et reprendre des forces. Nous pouvons simplement discuter pendant ce temps ». Son sourire chaleureux ne s’était pas effacé. « Nous recommencerons quand vous vous sentirez prête. Pour ce troisième essai, vous n’êtes pas obligée de prendre la potion. Si vous le souhaitez, simplement le sortilège puis la double action – maintenir le sortilège et raconter une histoire de votre choix ». La potion était cependant toujours là, posée par Cepheus à côté d’Apolline. Si elle souhaitait l’utiliser, elle le pouvait. Le temps de cette pause, autant s’enquérir de la manière dont la jeune maman envisageait son retour à Poudlard : « Dites-moi, d’ailleurs, comptez-vous reprendre votre fonction de préfète-en-chef ? »

Apolline Dunn
Gryffondor

Bêta Testeur
Vous avez été là depuis le début et vous avez contribué à la Bêta Test. Merci pour tout !
Préfet.e en Chef.fe
Vous êtes Préfet.e en Chef.fe
Joueur.se de Quidditch pour Gryffondor
Vous êtes joueur.se de Quidditch pour Gryffondor
Expertise : Bombarda !
Sortilège de Niv.3
Expertise : Waddiwasi !
Sortilège de Niv.5
All Hallow Fest
Vous êtes un.e adepte du All Hallow Fest
Unicorn Fest
Vous êtes un.e adepte du Unicorn Fest !
Apolline Dunn
   
INFOS
Messages : 2030
Faceclaim : Danielle Campbell
Sang : Sang-pur
Particularités : Ce n'est pas une particularité magique, mais Apolline a une mémoire eidétique.
Profession : 7ème année et dernière année, double cursus Justice Magique & Civilisation Magique ; Préfète-en-chef
Côté Cœur : En couple avec Michel-Ange Grimm, depuis fin Décembre 2022.
Multis : Thalia Böhm
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Situation actuelle
:

Dé utilisé
: Dé Habile (70%)

Maturité Magique (MM)
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Le jour d'après Left_bar_bleue24/50Le jour d'après Empty_bar_bleue  (24/50)

Education Magique (EM)
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Potentiel Magique (PM)
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Rigueur Magique (RM)
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Expérience Magique (XM)
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Le jour d'après

Le jour d'après K9kc
@Cepheus Prewell

09.03.24 à 11H

Assise sur l’un des gradins, Apolline observa son verre se remplir de nouveau. A peine fut-il rempli que la jeune maman avala d’une traite le breuvage. Elle laissa s’échapper un soupir de bien-être et un sourire à moitié satisfait. Elle ne pouvait pas l’être complètement. Apolline n’avait pas réussi l’exercice complètement. Il y avait un petit goût d’inachevé qui empêchait la gyrffondor d’être entièrement fière de ce qu’elle avait produit. Cela devait se voir sur son visage.

Mais l’apparition de l’assiette remplie de biscuits changea la donne. Apolline laissa de côté son petit échec pour s’intéresser à ce qu’il y avait à côté d’elle. C’était vraiment une belle attention de la part de son professeur.

« Oui. Heureusement que ces petits elfes sont là. » acquiesça la jeune femme avant de prendre un biscuit rond. « Mais je tiens également à vous remercier ! Vous êtes très prévenant. »

Et c’était plaisant. Cela rendait la séance encore plus agréable qu’elle n’était déjà. Apolline comptait bien profiter de ce petit moment pour reprendre des forces. Et tandis qu’elle croquait dans son biscuit rond, la jeune femme écouta les compliments de son enseignant. Elle lui adressa un large sourire, en guise de remerciement. Avant que son sourire ne se transforme en une légère grimace, se rappelant parfaitement qu’elle n’avait exécuté qu’une partie de l’exercice. Le sourcil arqué, Apolline ne s’attendit pas à ce que Mr Prewell lui annonce que l’essentiel n’était pas là. Il s’agissait pourtant d’une contrainte de l’exercice ? C’est qu’elle devait avoir son importance, non ?

Lorsque Cepheus développa son argumentaire, Apolline comprit naturellement où il voulait en venir. Il fallait voir la magie comme un tout sans en rejeter aucune partie même si l’on avait plusieurs tâches à effectuer. Il fallait qu’Apolline l’accueille en elle, dans son entièreté. Les paroles du professeur résonnaient en Apolline et elle hocha donc naturellement la tête au fur et à mesure. Jusqu’à la question de Cepheus, où là l’ancienne préfète-en-cheffe secoua négativement la tête.

« Je pense avoir saisi l’essentiel de ce que vous m’avez dit. C’était très complet, très théorique, mais nécessaire pour ce que je souhaite réaliser. Alors, je vous en remercie. »

Apolline le gratifia un large sourire sincère avant de prendre un deuxième gâteau dont elle ne fit qu’une bouchée pendant que le professeur posait sa question quant à son poste de préfète-en-cheffe. Son sourire se fit plus léger, plus nostalgique.

« Hmm. Dire que je n’y pense pas serait mentir. J’en ai parlé avec Mme Miller, la directrice des Gryffondor. Elle n’y voit pas d’inconvénient. J’aimerais continuer dans mes fonctions, c’est un rôle que j’ai depuis ma 5ème année. C’est quelque chose que j’apprécie. Mais j’ignore si ce poste me sera de nouveau confié. »

Apolline fit une petite moue, pensive. Elle n’avait pas encore osé voir le directeur de Poudlard, @Luke Korrigan, pour lui faire cette demande. Elle préférait d’abord reprendre ses marques à Poudlard, avant de s’engager dans d’autres activités. Secouant la tête brusquement, Apolline sortit de ses pensées. Elle attrapa un dernier gâteau avant de se lever.

« Je suis prête, allons-y ! » s’exclama la jeune maman avant d’engloutir le petit gâteau en une bouchée et de boire une gorgée de la potion, lui rendant l’élocution difficile.

Elle fit le vide. Son sortilège bien en tête. Mais finalement, un petit bruit la déconcentra, et elle se perdit dans son élocution dans un premier temps. Mais il était hors de question de se laisser abattre. Alors Apolline essaya une seconde fois. Mais là encore, échec. Figée, interdite, face à ces deux échecs au point où elle avait pourtant réussi auparavant, Apolline ne comprenait pas et elle sentit la moutarde lui monter au nez. La colère et l’impulsivité revenaient au galop.

Apolline tenta d’utiliser ces deux fortes émotions pour relancer une troisième et dernière fois le sortilège malgré les effets de la potion. Et miracle ! Cette fois-ci, le mannequin bougea, se pliant à la volonté d’Apolline. Désormais il lui fallait réaliser la dernière partie de l’exercice, et réussir. La gryffondor ferma les yeux, elle laissa la magie l’envahir, elle tentait de la ressentir dans chaque veine de son corps. Elle chercha également à se calmer, à se canaliser. C'était important pour la suite.

« J’ai rencontré @Michel-Ange Grimm dans une fête foraine sorcière de Londres, lorsque nous avions 8 et 9 ans. Ce jour-là, il m’a dit que nous deux, ce serait pour toujours. Et…à croire qu’il est devin. Aujourd’hui nous sommes ensemble et nous avons Rachel. » raconta Apolline alors qu’elle continuait à faire bouger le mannequin, le faisant monter les marches pour atteindre le deuxième étage du gradin.

Elle ignorait si son histoire était compréhensible aux oreilles de son enseignant, mais se souvenir de cette scène la fit sourire, un sourire amoureux. Jamais la Apolline de 9 ans n’aurait imaginé vivre tout ce qu’elle avait vécu et en être arrivé là, aujourd’hui.

MADE BY @ICE AND FIRE.


Dé:

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