The Sound of Us

09.02

Elle aurait pu lire en lui comme dans un livre ouvert. Cette conversation était loin d'être terminée mais il lui agitait déjà d'autres chiffons rouges sous le nez et, sans doute de bonne guerre, elle consentit à ce changement de sujet. Alors quand il lui proposa une traque, cela sonna à ses oreilles comme une trêve. Un sourire enthousiaste passa sur ses lèvres. D'ordinaire elle faisait toujours en sorte de ne pas l'avoir dans les pattes lorsqu'elle partait en chasse, mais en ce moment plus qu'en tout autre, elle avait besoin de moments de complicités avec Jameson. Son sourire espiègle acheva de dissiper toute sorte de venin et Maeve finit par fondre dans un sourire amoureux. Elle s'apprêtait à effacer la distance qui les séparait dans l'idée de glisser sa main dans sa nuque et plonger son regard dans le sien. Elle lui aurait sans doute offert ce Je t'aime Jameson Clearwater qu'elle lui avait refusé quelques instants plus tôt. Un aveu qui n'avait que trop longtemps été différé. Mais en lieu de ça, c'est un Siobhán presque outré qui sortit de sa bouche alors que les portes de sa chambre s'ouvraient à la volée.

« Mère ! », cette interjection-ci, d'autant plus outrée, s'adressait à la petite silhouette qui faisait mine de se trouver tout à fait fortuitement à cet endroit du couloir à ce moment précis.

S'il y avait bien une chose que Maeve ne tolérait pas, c'était qu'on bafoue son autorité et pire encore, son intimité. Mais devant la détresse de Siobhán, toute velléité de tempêter s'écarta. Elle l'avait appelé Ares. Lady Rowene lui avait raconté le petite épisode du Bal de Yule, sous tendant que des liens s'étaient noués ce soir-là. L'état de fébrilité dans lequel elle retrouvait celle qu'elle avait élevée comme sa fille ne démentait en rien les suppositions de la vieille dame. Tandis qu'elle jaugeait de la profondeur de la détresse de Siobhán, Aderyn avait disparu et la jeune femme poursuivait. Il était inutile de chercher à la raisonner. Ces mots-là, Maeve les connaissait bien. C'était les mêmes qu'elle pouvait porter quand il s'agissait d'Eochaid, envers et contre tous. Elle s'abstint de chercher à corriger la jeune femme, en lui rappelant l'agent quasiment coupé en deux au Magenmagot, ou la pile de cadavres en lambeaux qui avait été retrouvé derrière chacune de ses charmantes têtes blondes à l'exception peut-être de la douce Aphrodite, qui n'avait laissé derrière elle que des questions sans réponse. Maeve réserva aussi son opinion sur les sparas en général, après lesquels elle courrait depuis des mois pour des histoires de rapts d'enfant.

« C'est ce que nous ferons. », rectifia-t-elle, plus prudente que Jameson, « Nous ne pouvons pas prendre cette traque à la légère au risque de la faire échouer. », avertit-elle.

Elle approcha de Siobhán, plongeant son regard bleu d'acier dans le sien longuement puis, après quelques secondes de cet examen silencieux, Maeve décida de tout simplement la croire sur parole. Une caresse douce vint se poser sur la joue de la toute jeune femme, avant qu'elle ne la serre dans ses bras.

« Par Taliesin, que je n'aime pas te retrouver dans cet état Siobhán. », soupira-t-elle, « Killbyrnes. Ce ne peut être que Killbyrnes n'est-ce pas ? », elle avait côtoyé la plupart des jeunes hauts gradés du ministère sur les bancs de Poudlard, il ne lui était pas bien difficile d'en venir à cette conclusion, Il a toujours eu le goût des maléfices pervers. Comment t'en es-tu sortie ? », demanda-t-elle, plus soucieuse.

09.02 « - Ton ami, hein ? » Releva Jameson, avec un sourire taquin. Il n'en dit pas plus, préférant en rester là pour éviter de mettre un peu trop @Siobhán Gavalagh-Korrigan  dans l'embarras. C'était quelque chose qu'il avait appris à faire avec ses propres enfants, histoire que @Fergus Clearwater et @Lucy Clearwater se rendent bien compte que leur père était particulièrement à l'écoute sur ce qu'ils lui disaient. Les enfants aimaient se sentir écouter, c'était quelque chose qu'il avait appris grâce aux siens et que les étudiants de Poudlard lui avaient confirmé comme un fait plus général au cours de ces nombreuses années où Jameson enseigna les Sortilèges.


(...)

À la description donnée par Siobhán, Jameson ne fit qu'un signe de tête affirmatif à la proposition de @Maeve Cynfeirdd. S'il y en avait bien un qui méritait de passer un sale quart d'heures, c'était bien ce fils de veracrasse. Jameson allait mener sa petite enquête avant de pouvoir coincer l'Auror afin de lui refaire passer l'envie de s'en prendre à une étudiante de l'école, en particulier lorsqu'il s'agissait de la fille de son meilleur ami. Le directeur du Dpt. de la Justice magique se contenta d'écrire brièvement quelques notes (notamment le nom des élèves qui avait accompagné Siobhán dans les contrées de Terre-la-lande) qu'on ne comprendrait peut-être pas au premier coup si on ne connaissait pas l'Ecossais avant de finalement ranger son carnet, le regard sombre.

Jugeant Siobhán du regard alors qu'elle terminait son histoire sans rien dire, Jameson osa un regard vers Maeve. La matriarche du clan Cynfeirdd semblait vouloir se montrer plus prudente que lui sur l'implication de la fille de Korrigan. Pourtant, tout laissait sous-entendre dans la façon que Siobhán avait de parler qu'elle ne comptait pas rester sur la touche quoique pouvait en penser Maeve ou même @Luke Korrigan. D'ailleurs, ce dernier avait plus ou moins abondé dans son sens lors de leur court entrevue à la tête du sanglier lorsque Jameson tentait de mettre @Saúl Ochoa-Reyes dans les pattes du directeur pour mieux surveiller la nouvelle professeur de Défense contre les Forces du mal qui se tenait là, à côté de lui.

Le gamin qu'il était ne put s'empêcher de jubiler à l'idée de mettre sous surveillance sa femme tout en protégeant l'un de ses agents que la jeune étudiante ici présente aimerait avoir sous les yeux. Cette situation dans laquelle Jameson se trouvait depuis qu'il était directeur du Dpt. des Mystères lui donnait cette curieuse sensation de pouvoir qui ne pouvait que l'exalter.

Néanmoins, il préféra très vite se focaliser sur autre chose avant que les deux sorcières les plus perspicaces de leur génération ne risquent un regard un peu trop long dans ses yeux marrons.

« - Mrs. Krépine n'est plus sous le contrôle du ministère de la magie, si ça peut te rassurer, Siobhán. Elle s'est montrée particulièrement retorde avec les agents qui ont tenté de l'interrohger. » Avoua Jameson, un sourire amusé sur sa face d'ours.

Mrs. Krépine avait bien compris les rouages de la politique en mettant en avant le fait que si le Ministère de la magie s'en prenait à elle, elle serait capable de provoquer une révolte d'anthologie parmi les elfes de maison. Si les sorciers les avaient libérés, ils n'en restaient pas moins dépendant pour toutes ces tâches que certains sorciers se refusaient de faire. Par chance, une très grande majorité de ces gens-là se trouvaient être dans le camp du ministère. À croire qu'en les libérant, les sorciers avaient inversé les rôles en faveur de ces petites créatures bien trop longtemps sous-estimées.

Les Clearwater n'en avaient jamais eut, bien que certaines eurent rêvées d'en posséder un au travers les siècles.

« - Reprenons donc. Arès est entre les mains du ministère mais il n'est pas à Azkaban. Je pense que quelqu'un a bien compris quel genre de sorcier j'étais... On me tient loin de cette information pour une raison qui me dépasse. Et en même temps, cela veut dire qu'il est encore en vie, sinon ils se seraient très vite jeter sur l'occasion pour se faire mousser auprès des médias. »

Jameson s'approcha d'une table sur lequel traînait quelques affaires de Maeve. D'un mouvement de l'index, il vira tout par terre par sa magie avant de claquer des doigts pour faire apparaître une carte interactive de la Grande Bretagne. Quelques zones floues étaient présentes avec des annotations compliqués : il s'agissait notamment d'Azkaban, Poudlard et d'autres endroits magiques complètement incartables qui n'étaient placés sur cette carte que de manière totalement hypothétique.

« - Normalement, il n'est pas à Azkaban vu qu'il ne figure pas sur les registres, il n'est pas à Poudlard, probablement pas au Ministère même si j'avoue trouver l'idée plutôt ingénieuse de me le cacher dans mon propre département, Pré-au-Lard est en cours de réparation, la chaussée des géants est surveillée, Sherwood n'est plus sous la protection du ministère de la magie et il faut tout de même s'assurer de ne pas être trop, non plus, isolé, quand on maintient un sparas qui n'a plus rien à perdre en captivité. On a donc deux possibilités : Soit, ils l'ont mis dans un endroit en retrait mais sous protection magique donc ça limite pas mal les endroits possibles, soit il est dans une poche où les sorciers sont plus puissants... On peut donc éviter tous les endroits trop proches des entrées soupçonnées vers le Tir NA nOG... »

À mesure qu'il parlait, la carte s'activait, mettant en lumière plusieurs endroits possibles où chercher Arès. Jameson se tapotait le bout du nez. Il y avait quand même bien trop de zones d'ombre sur cette carte et dans son raisonnement. S'il était facile d'entrée dans la tête d'un brigand ou d'un mage noir, il était particulièrement difficile de prédire les plans des hautes-sphères de la communauté sorcière, surtout lorsqu'ils compilaient les plus grosses fortunes du Royaume-Uni.

Jameson finit par détacher son index de son nez pour lever le regard vers Maeve et Siobhán, attendant qu'elles ne lui fassent par de leurs idées.

09.02 Maeve aussi avait bien noté les termes employés par la jeune femme. Elle avait surtout noté le décalage entre ce choix de mots et l'état émotionnel précaire dans lequel Siobhán semblait se trouver. Comme à son habitude, elle choisit de ne faire aucun commentaire mais Jameson, bien moins subtile, ne se priva pas de mettre les deux pieds dans le plat. Elle les laissa se débrouiller de ce sujet, déjà toute entière à la suite de la conversation.

« Non ma chérie, rechercher c'est ce que l'on fait dans une bibliothèque. Nous parlons de trouver des individus qui nous voudrons tout sauf du bien si nous leur tombons dessus, et qui par ailleurs, font déjà tout ce qu'il faut pour qu'on ne leur mette pas la main dessus. Ce n'est pas une recherche. C'est belle et bien une traque. Et le temps nous est compté. », corrigea la Chasseresse d'un ton doux mais ferme, « Je sais à quel point tout ce vocabulaire te fait horreur mais il faut que tu acceptes les choses telles qu'elles sont. Tout cela te concerne de près, tu as raison. Nous chassons le mal dans cette famille depuis des générations. L'essentiel est de savoir où il se situe. »

Le coeur même des enseignements qu'elle entendait dispenser à Poudlard. Bien évidemment, elle ne se permettait jamais de répondre à cette question elle-même. Le Ministère y trouverait son compte, parce qu'il ne se posait pas trop de questions. Les étudiants les plus éclairés sauraient y trouver le rai de lumière vers lequel elle espérait les guider. Quant aux autres...

« Tu sais que je ne suis pas pour vous emmener en chasse avec moi, un vaste sujet, qui avait bien souvent fait trembler les murs de la forteresse. Maeve n'acceptait de former que ce qui le désiraient le plus ardemment quand son père, leur aurait tous mis le pied à l'étrier, « mais je ne suis pas non plus pour te mettre à l'écart si c'est pour mieux te voir emprunter des chemins de ronces plus périlleux encore. Je te demanderai simplement de ne rien nier de ce que nous allons faire et de ne pas faire cavalier seul, même quand ça te démangera. Je sais que ce ne sont pas des choses qui te plaisent, mais nous ne pouvons pas lutter contre cet ennemi-ci avec de belles phrases. »

Il était primordial que Siobhán soit du même côté qu'elle. Le contraire aurait été la preuve évidente que Maeve prenait un risque inconsidéré.

Jameson avait lui aussi quelques billes à donner. Des informations sur l'elfe de maison des Longerbane, ou pour être plus juste leur gouvernante de ce que Maeve savait des us des faes. Ils ne s'attardèrent d'abord pas sur la question, l'écossais recentrant sur Ares.

D'un geste de baguette souple, Maeve empêcha ses affaires de se fracasser au sol, envoyant dans le même temps la carte de Jameson voler et s'étendre pour que tous puissent la voir correctement.

« Directeur mais pas fée du logis mh. », envoya-t-elle d'un petit ton sec. Elle le tenait peut-être de sa mère, ou des dizaines de génération de Cynfeirdd qui veillaient jalousement leurs trésors. Elle n'aimait pas qu'on saccage ses effets de la sorte. Laissant de côté les manières grossières de son cher et tendre, elle balaya la carte du regard, sans cacher une petite moue un peu moqueuse quand elle voyait les hypothétiques entrées du Tir Na Nog selon le Ministère. Laissant son envie de se moquer du Ministère de côté, elle considéra plus sérieusement la carte dans son ensemble.

« Je pense que nous nous fourvoyons. Si j'avais fait une prise comme celle que vient de faire Astor, je voudrais la garder au plus près de moi. Je la garderai dans les donjons de Caer Cynfeirdd. Nous devons nous mettre dans la tête d'Astor. Où sont ses donjons à lui ? Un endroit qui serait à proximité, à l'abri des regards... »

Ils n'auraient de toute manière pas d'autres choix que de procéder par élimination.

« J'éliminerai le Domaine familial des Astors. Cela représenterait un trop grand risque de ramener une créature aussi dangereuse tout près des membres de la famille Astor. Mais ça pourrait bien être une résidence secondaire. Tu as accès à ces informations ? »

09.02 « - Ce n'est pas Longerbane que nous comptons traquer, Siobhán. Mais le ministère de la magie. Lui, c'est juste la motivation de faire les choses biens. » Ajouta Jameson, pour venir appuyer les propos de @Maeve Cynfeirdd alors qu'il sentait bien que @Siobhán Gavalagh-Korrigan se tendait un peu à propos de la nature du jeune sorcier. À l'instar d'Arès Longerbane, Siobhán était aussi une hybride. Jameson n'avait pas besoin de sortir de Serdaigle pour comprendre que la jeune femme faisait là un parallèle qui pourrait, évidemment, lui arriver. Il n'y avait qu'à regarder l'actualité sorcière ces dernières années, plus particulièrement celle de l'an passé, pour se rendre compte qu'avoir un sang plus magique que les autres posaient quelques problèmes auprès de la diaspora sorcière au sang soi-disant pur.

Après avoir entendu les propositions de Maeve sur l'emplacement potentiel d'Arès Longerbane, Jameson se grattouilla la barbe, l'air pensif. Son oreille se tendit quelque peu lorsqu'il entendit Siobhán mentionner à la fois @James Grey et Caerfyrddin avant de lever le regard vers la jeune étudiante, le regard indescriptible.

« - Caerfyrddin est la seule chose que je maîtrise réellement au sein du Ministère de la magie. » Coupa Jameson, sans pour autant se montrer agressif envers Siobhán.

C'était une vérité. Mais quelque part... Il s'en fichait un peu. Jameson avait très vite compris que sa confiance ne pouvait être donner à n'importe qui et qu'il lui faudrait un certain temps avant de se laisser aller comme il l'eut fait à l'époque où il n'était qu'un simple Briseur de sorts. Quelques personnalités se détachaient, bien sûr, de ce jeu de pouvoir comme Chinenye Ayodele, @James Grey ou encore son propre fils, @Fergus Clearwater. En d'autres termes, il pouvait les nommer sur les doigts de sa main.

Caerfyrddin, en plus, avait une signification particulière pour Jameson. L'amoureux d'Histoire qu'il était voyait en cette antique édifice une porte vers un passé où il était sûr de trouver des réponses. Nul doute qu'il convierait Siobhán à le rejoindre un de ces jours pour pousser un peu plus l'exploration en compagnie de son fils, de James et d'@Apolline Dunn. En plus, il ferait tout droit d'excellent Briseur de sorts. Leur goût pour défaire les secrets et obtenir des réponses démontraient un esprit particulièrement orienté pour une telle profession.

Pensif, Jameson se tapota le bout du nez alors qu'il venait de croiser ses bras.

« - Une résidence secondaire... » Murmura Jameson avant d'ajouter à voix normale : « On peut facilement cacher ce genre d'informations. Mais oui, je peux avoir accès à celles qu'ils auraient déclarer auprès du registre des habitations sorcières. »

Il s'approcha de la cheminé avant de se retourner vers elle :

« - Je peux utiliser ta cheminé ? »

Maeve lui fit un signe de la tête. Jameson sortit de sa poche une petite bourse de cuir pour en extirper une pincée de poudre argenté qu'il balança aussitôt dans l'antre crépitant. Les flammes se tintèrent d'un vert émeraude et aussitôt, le Clearwater passa sa tête dans le feu sans que ce dernier ne lui provoque une quelconque brûlure.

Du point de vue de Maeve et Siobhán, cela dura quelques minutes. On le vit tendre son bras pour le plonger dans les flammes et lorsqu'il ressortit sa main, Jameson dégageait le reste de son corps en tenant fermement une liste griffonnée à la va-vite sur un parchemin froissé.

« - Est-ce qu'une de ces maisons pourraient convenir, Maeve ? » Lui demanda Jameson, en lui donnant la liste sur laquelle figurait la liste des hauts-fonctionnaires du C.Q.F.D.

09.02 Maeve arqua un sourcil devant la levée de bouclier de Siobhán. Elle était si tendue et insécurisée peut-être, qu'elle n'entendait pas ce que sa tante disait exactement. Mais Jameson corrigea promptement et intérieurement, cet harmonieux alignement lui apporta comme un sentiment de fierté. Elle se tut mais au pli discret de ses lèvres, tout était dit. Comme par anticipation, Siobhán s'attachait tout de suite à défendre son ami.

« Je n'ai pas pour habitude de tirer à vu sans avoir jugé par moi-même. », se contenta de répondre Maeve.

C'était d'ailleurs en parfaite cohérence avec sa prise de position au Magenmagot. Aucune blessure mortelle, elle et Morana avaient surtout tenu lieu d'observateurs. Ce qu'elle savait des sparas ne l'incitait pas à l'indulgence et pour sa part, un joli minois et de belles manières ne suffiraient pas à faire illusion. Si Ares Longerbane était digne de confiance, il lui faudrait le démontrer. La chasseresse réserva pour elle cette impression. Il ne fallait pas avoir siégé au CSI pour comprendre pourquoi. Jameson était béni des fées et n'avait cessé de s'en gargariser depuis leur petit tour dans le Tir Na Nog. Siobhán était l'amie un peu trop intime de ces Longerbane. Ce qu'elle avait vu du Magenmagot et de Terre-la-Lande ne lui permettait pas de se faire une réelle opinion et elle ne pouvait pas non plus compter sur Crowley, la nouvelle coqueluche de M. le Ministre. Mais il y avait une longue piste sanglante qui semblait suivre nos amis Longerbane où qu'ils aillent depuis le 7 février. Une piste qui mêlait cadavres de civils autant que de fonctionnaires. Sans faire omission des enlèvements d'enfant qui l'avaient tenue occupée avant tout cela et des archives de Caer Cynfeirdd qui dépeignaient les sparas comme les super-prédateurs du monde féérique. Maeve préférait donc ne rien promettre et aviser le moment venu.

La question de la nature des sparas ne se posa pas d'avantage. Ce qui les retenait c'était l'emplacement où le jeune Longerbane pouvait être retenu. Maeve crut difficilement à la théorie de Caerfyrddin. Le lieu était emprunt d'une magie sauvage que le Ministère ne maîtrisait pas dans son entier. Il aurait été inconscient d'y amener une créature fae sachant les liens étroits que Merlin entretenait avec cette engeance selon certain. Fils de démon, un point que l'histoire n'avait jamais réussi à éclaircir suffisamment pour dire lequel. Encore une fois, Jameson, qui était en charge du dossier, allait dans le même sens qu'elle.

Siobhán posait également les bonnes questions.

« Pas à ma connaissance. Mais nous pouvons en effet commencer par Astor. Où que ce trouve Ares Longerbane, c'est à Astor que sera revenu la décision finale. Nous avons donc tout intérêt à le connaître mieux que lui-même ne se connait. », commenta Maeve alors que Siobhán demandait si Astor était susceptible d'avoir des liens avec le Pays de Galles.

A cela, Jameson crut bon de puiser dans ses ressources personnelles. Observant longuement la liste des adresses qu'il avait ramenées, sans doute de ses quartiers au Département des Mystères, elle l'interrogea du regard avant de biffer les lieux qu'ils pouvaient éliminer d'office, à commencer par les résidences principales des Astor et de leurs descendants. C'était un point de départ. Une dizaine d'adresses restantes sur lesquelles il allait falloir se renseigner pour faire un choix. Trouver l'unique bonne option avant de tracer les contours précis d'une opération d'exfiltration. Il y avait fort à parier que les prochaines semaines allaient être studieuses...

« Une dernière chose. Je ne ferais rien derrière son dos de ton père. Promets moi de toucher un mot de tout ça avant qu'on ne puisse plus revenir en arrière. »

09.02 Jameson se contenta tout simplement d'hocher de la tête lorsque @Maeve Cynfeirdd parla. Il n'y a que lorsqu'elle mentionna @Luke Korrigan que le vieux Clearwater leva les yeux au ciel avant de finalement acquiescer d'un geste dépité de la tête. Le Korrigan était plutôt mauvais joueur et quand cela ne se passait comme il le voulait lui, ça partait toujours en cacahuète. C'était un trait de caractères à toutes les personnes de pouvoir. Il n'y avait qu'à voir ce qui se passait dans certains couloirs du ministère de la magie pour se rendre compte que certains avaient un sacré besoin de contrôle pour asseoir leur pouvoir. Luke n'était pas vraiment comme ça. Mais il avait cette propension à ne jamais écouter les autres qui le rendait parfois agaçant. Surtout lorsqu'il fallait cohabiter avec le lascar. Malgré cela, c'était un bon gars. Un homme avec un bon fond qui ne faisait que le bien même s'il n'avait pas son pareil pour signer chacune de ses actions.

Néanmoins, Maeve avait raison. Si @Siobhán Gavalagh-Korrigan devait se lancer dans un pareil périple, avertir son père ne serait pas de trop. Dans le pire des cas, Luke viendrait taper sur le bois de Caer Cynfeirdd pour avoir une entrevue avec Maeve qui finirait bien par le convaincre.

Siobhán les remercia. Jameson lui fit un clin d'œil. Qui était-il pour l'en dissuader de toute façon... À son âge, le Clearwater faisait parti de la résistance sous le chant du phénix. Il ne pouvait décemment pas faire quoique ce soit qui irait contre la volonté de la jeune femme sinon en l'aidant du mieux qu'il le pouvait.

Et il y avait un autre sorcier qui avait cette pensée là. C'était @Saúl Ochoa-Reyes. Un sourire amusé finit par se dessiner sous son épaisse barbe grise et alors que Siobhán souhaitait prendre congés, Jameson l'interrompit.

« - Attends deux secondes. »

Il farfouilla dans sa poche intérieur pour sortir quelque chose. On ne pouvait voir grand chose tant ses mains étaient épaisses. Sa patte d'ours renfermait quelque chose qu'il vint fourrer dans la paume de la main de Siobhán qu'il prit délicatement de sa main libre.

C'était une magnifique pièce d'or estampillée d'un phénix.

Jameson, qui tenait toujours sa main, referma de sa main désormais libre, les doigts de Siobhán sur cette fameuse pièce.

« - De la part de notre ami commun. » Ajouta le vieux Gryffondor, avec un brin de malice.