Un énième accident # Nathanaël

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Un énième accident

Vendredi 1er décembre, 16h

"Mais ça va, Vicky ! Regarde, c'est à peine ... Outch ..."

Il n'en fallut pas plus pour que Vicky prenne mon sac et transplane avec moi devant Sainte-Mangouste. Et autant dire que lorsqu'elle avait une idée en tête, je ne pouvais pas vraiment la faire changer d'avis. Donc, telle une enfant boudant, je la suivis à l'accueil des urgences où on me demanda de patienter. Vicky ne pouvait pas rester, car elle avait un rendez-vous urgent pour sa boutique, donc elle me laissa.

Je ne peux cacher que j'avais bien failli me sauver lorsqu'on m'appela. Je n'avais pas que ça à faire d'attendre ... Bon d'accord, j'avais tout le bras brûlé et cela faisait tout de même mal. Mais j'avais les décorations de Noël à installer dans l'agence matrimoniale, et c'était bien plus important qu'une plaie, aussi étendue soit-elle.

"Miss Ronsmal, le Docteur Pierce va vous recevoir."

Je m'avançai dans le cabinet, soupirant. Le pauvre allait se dire que j'étais vraiment un boulet, car ce n'était pas la première fois que je venais ... S'il reprenait mon dossier, il se rendrait vite compte : ce n'était pas mon premier rodéo à Sainte-Mangouste.

La première fois que je m'étais retrouvée ici, c'était pour une tentative un peu audacieuse de tester un sort de lévitation inversée. Je m'étais dit qu'il serait amusant de faire flotter les objets du sol au plafond dans mon agence pour une décoration unique. Malheureusement, j'avais oublié de préciser le plafond comme limite dans l'incantation, et je m'étais retrouvée plaquée au plafond moi aussi, les pieds collés aux moulures pendant plusieurs heures avant que quelqu'un ne me trouve. J'avais eu besoin d'une intervention pour retrouver ma gravité normale.

Puis, il y avait eu ce fameux incident avec la potion de vieillissement. J'avais voulu créer un filtre d'amour un peu original pour un client très particulier, mais au lieu de rendre la personne plus séduisante, la potion m'avait transformée en une vieille dame de 90 ans pour une journée entière. J'avais dû venir à l'hôpital pour m'assurer que les effets étaient réversibles. C'était à la fois hilarant et humiliant d'avoir des cheveux blancs et une canne, ne serait-ce que pour 24 heures.

Il y avait aussi cet épisode mémorable où j'avais accidentellement libéré une volée de colombes enflammées dans ma boutique, pensant qu'ils étaient de simples oiseaux décoratifs. Il avait fallu un bon coup de baguette pour éteindre les flammes et soigner les petites brûlures qu'ils m'avaient laissées.

Et bien sûr, l'incident récent où j'avais tenté de créer un sort pour des chocolats magiques qui changeraient de goût selon l'humeur de la personne qui les mangeait. Tout allait bien jusqu'à ce qu'un des chocolats décide de devenir tellement pimenté que je ne pouvais plus m'arrêter de vomir, comme empoisonnée.

Assise sur la chaise, je me préparais mentalement à expliquer comment une simple décoration de Noël avait dégénéré en catastrophe, tout en essayant de minimiser la gravité de la situation. Après tout, les fêtes approchaient et je ne pouvais pas me permettre d'avoir un bras inutilisable. Il fallait que je termine la décoration de mon agence, et surtout, que j'arrête de me retrouver ici plusieurs fois par moi.

Mais bon, il faut dire que je n’ai jamais été du genre à faire les choses à moitié. Même les accidents chez moi ont toujours un petit côté spectaculaire...

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Un énième accident

@Serena Ronsmal & Nathanael E. Pierce

« Everyone makes mistakes, even if some are worse than others. Accidents happen. »
Nicholas Sparks

Certains des collègues de Nathanael avaient choisi d'autres services, plus tranquilles, où l'urgence n'était pas leur quotidien. Ils avaient préféré choisir leurs patients et avoir le temps de les traiter correctement, plutôt que de jongler entre vitesse et contrôle, jusqu'à parfois ne devoir faire que du contrôle des dégâts. Nathanael comprenait, tout le monde ne gérait pas l'urgence de la même façon, le fait d'avoir des vies entre ses mains était suffisamment stressant pour ne pas avoir envie d'en rajouter davantage. Lui ? Lui il avait l'habitude de faire du contrôle des dégâts depuis bien trop longtemps, vivre avec un stress permanent était une seconde nature pour lui, alors...alors les urgences et admissions firent tout leur sens, pour le médicomage.
Oh oui, il aurait pu se plaire dans d'autres services, assurément, mais le Pierce appréciait le faire de se salir les mains et d'adopter l'approche la plus directe pour régler un problème. Il était la première ligne de défense, le premier visage que les désespérés et meurtris pouvaient voir, en poussant les portes de cette institution. Il n'aurait échangé cette position pour aucune autre...enfin jusqu'à très récemment.

Il aimait travailler ici, mais depuis quelques semaines les priorités du médicomage avaient changées et, s'il ne pouvait envisager autre chose que médicomage comme choix de carrière, le Pierce commençait à voir un avenir hors de ces murs. Il avait d'autres idées, d'autres plans mais, en attendant qu'elles ne se réalisent, il continuait à faire ce qu'il savait faire de mieux, avec la passion et le dévouement qu'on lui connaissait. La fin de l'année approchait et, si Nathanael savait que les deux dernières semaines allaient être un enfer, aujourd'hui une certaine accalmie lui permettait de confier les quelques urgences à d'autres, pour s'occuper des admissions qui étaient moins...question de vie ou de mort, en somme. Toutes les urgences n'en étaient pas, mais il fallait tout de même les traiter. Aussi, le colosse termina de traiter une patiente âgée pour une mauvaise chute, avant qu'un autre dossier lui soit tendu.

Nathanael voyait énormément de patients sur une semaine, ou un mois. Parfois les noms et les visages s'embrouillaient et parfois...certains noms revenaient plusieurs fois, et attiraient la curiosité du jeune homme. Certaines personnes étaient maladroites et pour d'autres...oh il savait que les vêtements amples ne pouvaient cacher les punitions que jusqu'à un certain point, pour en avoir lui-même fait les frais. Alors il se devait d'être attentif, de tendre l'oreille, de devenir ce que sa patiente n'osait lui avouer, par peur de représailles.
Quand il rentra dans le cabinet de consultation, le visage de la demoiselle lui revint en tête, car il l'avait traitée plusieurs fois, par le passé. Elle semblait être de la première catégorie, des maladroites, aussi ce fut avec un petit sourire rassurant que le colosse s'avança dans la pièce, avant de percer le silence d'un « Ah, je me disais bien que ce nom me disait quelque chose. Bonjour, miss Ronsmal. J'imagine que ce n'est pas nécessaire de vous demander comment vous allez, aujourd'hui ? » Le fait de côtoyer Amaranth avait au moins permis au jeune homme d'enlever – au moins en partie – le manche à balais logé dans ses fondements. Il était moins...coincé, un peu plus humain que d'habitude, et certains de ses collègues et patients ne s'étaient pas manqués de le lui faire savoir. Il n'avait simplement pas réalisé ce changement lui-même, jusqu'à ce qu'on le lui fasse remarquer.

Mais cela ne changeait rien à ses compétences. Ainsi, attrapant un tabouret qu'il fit glisser jusqu'à la demoiselle, son regard bleu océan vint se poser immédiatement sur le bras meurtri devant lui, imaginant déjà les circonstances de cette blessure. Mais comme son imagination n'était jamais aussi précise que la réalité, il avait besoin de précisions. Attrapant une paire de gant qu'il ne tarda pas à enfiler, il vint alors demander, avant de commencer « Alors, dites-moi, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Sur une échelle de 1 à 10, comment est la douleur ? »

NE

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Un énième accident

Vendredi 1er décembre, 16h

Je levai les yeux vers le docteur Pierce, un sourire un peu contrit étirant mes lèvres. Je ne comptais plus le nombre de fois que je me retrouvais ici, et même si j’aurais préféré être ailleurs, il y avait quelque chose de rassurant dans sa présence.

« Bonjour, docteur Pierce, » répondis-je, en essayant de cacher la grimace de douleur qui menaçait de déformer mes traits. « On va dire que c’est une journée... particulièrement festive. Mais bon, rien que vous n’ayez pas déjà vu, j’imagine. »

Je l’observai enfiler ses gants avec une précision qui m’impressionnait toujours. Pour quelqu’un comme moi, qui réussissait à se brûler en tentant d’ajouter un peu de magie à une guirlande, voir quelqu’un aussi méticuleux avait quelque chose de fascinant.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé, cette fois ? » Je laissai échapper un petit rire. « Eh bien, vous savez que je ne fais jamais les choses à moitié. J’étais en train de préparer des décorations de Noël pour l’agence... Vous savez, je voulais que ce soit vraiment féerique, avec des guirlandes illuminées par des mini-cracheurs de feu. Ça devait être magnifique... en théorie. »

Je jetai un coup d'œil à mon bras, où la peau rougeoyante racontait l’histoire de ma dernière idée un peu trop ambitieuse. « Quant à la douleur... On est à un bon 7. Ça chauffe, disons. Mais rien d’insurmontable, vraiment. »

Je me penchai un peu vers lui, baissant la voix comme si je lui confiais un secret. « Honnêtement, docteur, je sais que je finis souvent ici pour des raisons... disons, créatives. Mais je vous promets que cette fois, j’avais vraiment tout préparé. »

Je soupirai doucement, me laissant un peu plus aller dans le fauteuil. « Vous voyez, j’adore mon travail. J’aime tellement voir mes clients sourire, les voir partir de l’agence avec des étoiles dans les yeux. Alors, forcément, je veux toujours faire plus, ajouter un peu de magie, rendre chaque moment unique... et parfois, ça se retourne un peu contre moi. »

Je tentai de croiser les jambes, mais la douleur me rappela rapidement à l’ordre. « Mais cette fois, je promets d’être plus prudente. Enfin... jusqu’à ce que la prochaine idée brillante me frappe, bien sûr. »

Je levai les yeux vers lui, un éclat espiègle dans le regard. « Peut-être que vous pourriez me prescrire une potion pour modérer mon enthousiasme, ou un sortilège pour freiner mes idées trop folles ? Ça pourrait vous éviter de me voir aussi souvent. »

Je ponctuai ma phrase d’un sourire, espérant qu’il partagerait un peu de l’humour que j’essayais de tirer de la situation. Après tout, si je devais me retrouver ici régulièrement, autant que ce soit avec une touche de légèreté.

« Dites-moi, vous êtes célibataire ? »

Oui, cette question était sortie comme ça, sans aucune préparation. Et il ne me venait même pas à l'esprit que le médecin puisse penser que je le draguais, car ce n'était absolument pas le cas. Ok, c'était un bel homme, mais je me disais surtout qu'il serait particulièrement apprécié de certaines clientes !

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@Serena Ronsmal & Nathanael E. Pierce

« Knowing yourself is the beginning of all wisdom. »
Aristotle

Des maladroits, Nathanael en rencontrait à la pelle tous les jours. Des plus vieux aux plus jeunes, en passant par des sorciers en mal d'aventure et d'expérimentation, ils finissaient tous par passer entre les mains expertes du Pierce, tôt ou tard. Pour les vieux il n'y avait rien à faire, leur corps fragile ne pouvait plus supporter la même charge qu'avant. Les plus jeunes, eux, avaient besoin de se blesser pour apprendre leur leçon, pour qu'ils comprennent que certains jeux n'en valaient pas la chandelle. Et puis il restait les autres, les entre deux, ceux qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment ou, dans le cas de sa patiente du jour, ceux qui semblaient être nés avec deux mains gauche.
Pour eux, il y encore de l'espoir. Ils pouvaient encore entendre raison, écouter les conseils du médicomage. C'était avec eux que Nathanael décidait de passer le plus de temps, afin de pouvoir les voir le moins possible, à l'avenir. Serena était l'archétype de la maladroite. Oh elle était volontaire, toujours déterminée, mais sa coordination laissait parfois un peu trop à désirer. Le Pierce avait de l'admiration pour sa persévérance, ceci dit. Il garda donc l'oreille tandis, alors qu'il examinait la profonde et l'étendue des blessures, pour savoir si cela allait nécessiter un soin majeur...ou mineur.

Nathanael ne put s'empêcher de sourire quand sa patiente expliqua ce qu'elle avait fait, et le dévouement qu'elle accordait à sa décoration. Une telle détermination ne pouvait être que louée mais, lorsqu'on voyait le résultat, le jeu en valait-il la chandelle ? Sur un ton léger, conscient des nombreuses visites de la demoiselle, le colosse releva son regard océanique vers elle, lui demandant, amusé « Vous avez pensé à vous faire aider ? Pour la prochaine fois où vous voudrez refaire la décoration...ou déplacer un membre. Ce n'est pas que je n'apprécie pas votre compagnie, mais il y a des façons moins douloureuses de se voir, vous savez. »

Il continua d'examiner la blessure, jusqu'à ce que Serena n'arrive à chiffrer la douleur. Pas assez haut pour être une question de vie ou de mort, mais assez pour qu'il ait besoin de se presser. Hochant la tête, il termina d'examiner ce bras meurtri en confirmant que « Bien, je vais m'occuper de ça. Essayez de ne pas trop bouger, ce ne sera pas long. » C'était sans doute plus facile à dire qu'à faire, mais l'immobilisme allait être nécessaire, pour qu'il ne laisse rien derrière-lui.
Terminant son examen, il ne put s'empêcher de sourire quand sa patiente parla de ses clients, de ce qu'elle était prête à faire pour eux, pour les voir sourire à leur tour. Un tel dévouement était admirable mais, tout médicomage de son état, le Pierce ne pouvait s'empêcher de demander « C'est tout à votre honneur, mais pensez aussi à votre sécurité. D'accord ? » N'était-ce pas, après tout, plus important encore que de prendre soin des autres ? Certains argumenteraient que non mais...Nathan n'était pas là pour ouvrir un débat, juste pour faire son boulot et prodiguer des conseils avisés.

L'idée de potion de la demoiselle était intéressante. Quelqu'un y avait-il déjà pensé ? Le colosse n'était pas spécialiste des potions, mais il imaginait bien que non. Cela servirait à bon nombre de ses patients les plus maladroits, assurément. Ainsi, il confirma avec un sourire en coin que « Ah ça...le jour où une telle potion est inventée, croyez-bien que vous serez la première à qui je la proposerait. » Et cela lui éviterait beauuuuucoup de visites.

Alors qu'il s'apprêtait à commencer les soins, le jeune homme ouvrir des yeux ronds comme des queues de pelle, en direction de sa patiente qui le prit...au dépourvu, très clairement.« Pardon ? » Ce n'était pas la première fois qu'on lui posait la question. Il savait qu'il n'était pas vilain à regarder, loin de là, mais il ne s'y étais simplement pas attendu, aujourd'hui. Cela lui prit quelques secondes pour chasser la surprise, reprendre contrôle sur ses pensées et, dans un ricanement étouffé, avoua que « Excusez-moi, je ne m'attendais pas à cette question. Et pour y répondre, non, je suis déjà pris. » Oui il aurait pu dire qu'il était fiancé à la plus belle femme du monde, mais ce genre de détail ne le regard que lui, et lui seul. La question avait été simple, la réponse devait l'être tout autant.

Réajustant sa position sur son tabouret, se penchant sur le bras meurtri, la paume ouverte vers le bras, Nathan leva son regard vers sa patiente et la prévint enfin que « Allez. Détendez-vous, ça va bien se passer. Episkey. » Et à ces mots, la lueur verdâtre put jaillir de paume de la main de l'homme, rappelant qu'il n'avait pas besoin de baguette pour faire ce pour quoi il était si doué. Cela ne durerait pas longtemps. Il allait accélérer la guérison naturelle de la peau et des cellules, pour redonner à ce bras sa couleur d'antan.

Cela ne durerait pas longtemps. Cela ne laisserait pas de marque.

NE

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Vendredi 1er décembre, 16h

Je sentis un sourire se dessiner sur mes lèvres lorsque Nathanael répondit à ma question sur son statut marital. Ce n'était pas une curiosité déplacée, mais plutôt une information d'ordre professionnel. « Ah, je vois. Eh bien, je suis sûre que votre partenaire est une personne très chanceuse. » Mon ton était sincère, sans aucune déception. Ce n'était qu'une question pratique après tout, pour savoir s'il aurait pu être un client potentiel de mon agence.

Son léger ricanement m'avait mise à l'aise, dissipant la petite tension qui s'était installée après ma question. J'étais toujours impressionnée par la manière dont il gérait chaque situation avec un mélange de professionnalisme et de chaleur humaine. « Pour être tout à fait honnête, » poursuivis-je, en croisant son regard, « je vous ai posé cette question parce que je gère une agence de rencontre. Je me demandais simplement si je devais vous compter parmi mes clients potentiels. » Un sourire en coin apparut sur mes lèvres, un peu malicieux. « Mais visiblement, je peux rayer cette option de ma liste ! »

Alors qu'il s'apprêtait à appliquer le sort de guérison, je pris une grande inspiration pour me détendre, comme il me l'avait demandé. La chaleur douce du sort parcourut mon bras, dissipant la douleur avec une efficacité qui me laissait toujours admirative. Ce qu'il faisait semblait si simple, et pourtant, je savais que derrière cette apparente facilité se cachaient des années de pratique et un talent indéniable.

Mon esprit vagabonda un instant sur cette idée de potion contre la maladresse que j'avais évoquée plus tôt. « Vous savez, si un jour cette potion voit le jour, j'aimerais bien être la première à la tester. Ça pourrait me sauver de bien des ennuis... et vous épargner quelques visites supplémentaires ! » Je ris légèrement, consciente que mes maladresses avaient dû déjà bien remplir son emploi du temps.

Quand il eut terminé de soigner mon bras, je rouvris les yeux et observai la peau désormais intacte, un sourire de soulagement se dessinant sur mon visage. « Merci beaucoup. Je vous dois encore une fière chandelle. » Mes yeux brillèrent de gratitude alors que je le remerciai, consciente que ce n'était pas la première fois qu'il venait à ma rescousse. Et peut-être que, d'une certaine manière, ce ne serait pas la dernière non plus.

Je ris légèrement en ajoutant : « Promis, je vais essayer d'éviter les autres catastrophes... mais je ne garantis rien ! » C'était presque devenu une plaisanterie entre nous, ce côté maladroit que je ne pouvais jamais vraiment dompter. Mais au fond, je savais que ces visites récurrentes n'étaient pas totalement involontaires. Peut-être qu'une partie de moi appréciait simplement la compagnie du médicomage.

Je levai les yeux vers Nathanael, un sourire malicieux au coin des lèvres. « D'ailleurs, maintenant que je sais que vous êtes pris, je me demande si vous avez déjà pensé à offrir une consultation de votre expertise en dehors de vos heures de travail... peut-être en tant que coach pour les maladroits comme moi ? »

Je laissai échapper un petit rire, mais derrière cette boutade se cachait une idée plus sérieuse. « Plus sérieusement, si vous avez des conseils pour éviter que je ne revienne trop souvent ici, je suis preneuse. Peut-être un exercice ou deux pour améliorer ma coordination ? »

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@Serena Ronsmal & Nathanael E. Pierce

« Knowing yourself is the beginning of all wisdom. »
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D'habitude, les personnages âgées étaient les plus curieuses, celles qui posaient le plus de questions. Nathanael n'avait pas toujours le temps d'y répondre mais il faisait son possible, se focalisant sur les soins d'abord sans oublier l'accueil et le confort. Il ne s'était, par contre, par attendu au même genre de question de la part de sa patiente du jour, ce qui le prit quelque peu au dépourvu, il fallait bien l'admettre. Heureusement, il parvint à retrouver sa concentration et, même s'il avait assez de retenue pour ne pas dévoiler toute sa vie entière dés la première question, il parvint tout de même à fournir une réponse semblant satisfaisante. Cependant, lorsque sa patiente affirma que sa partenaire était chanceuse, au lieu de contester ce propos le jeune homme choisir de répondre « Je dirai plutôt que c'est moi, le chanceux, dans l'histoire. » Mais il n'allait pas s'étendre davantage sur le sujet, bien entendu. Ce sujet là, il le gardait pour famille et proches.

Alors que Nathan continuait les soins, il apprit la raison de cette question anodine. Sa patiente gérait une agence de rencontre et, entre son physique avantageux et sa position confortable, il aurait sans doute fait une proie de choix, pour les célibataires de la région. Quand la demoiselle comprit qu'elle ne pourrait pas compter le Pierce parmis les célibataires disponibles du coin, un sourire espiègle se dessina au coin de ses lèvres. L'occasion était trop bonne, il ne pouvait alors s'empêcher de souffler que « Vous pouvez, effectivement. Par contre, j'ai peut-être un frère à vous recommander...voire peut-être deux. » Après tout, aux dernières nouvelles ni Zach ni Ethan n'avaient de personnes dans leur vie. Il faudrait que Nate vérifie, tout de même, juste pour être sûr.

Laissant ce sujet de côté, le médicomage se concentra donc sur ce sort simple et pourtant si essentiel, si utile dans bon nombre de situations différentes. Il s'autorisa un sourire à la mention de la potion, conscient que Ethan, son cadet, aurait sans doute autant besoin de cette option que Serena. Combien de fois avait-il eu à soigner son cadet, après bon nombre de mésaventures ? Trop de fois pour pouvoir les compter, en réalité. Nathan décida de se reporter alors sur les soins et, quand sa patiente fidèle tint à le remercier, comme à son habitude le médicomage avait du mal avec les remerciements. Ainsi, il dévia la conversation d'un « Vous n'avez pas besoin de me remercier. Juste de me promettre de vous montrer plus prudente. » Mais il n'était pas dupe, il savait que les choses n'étaient jamais aussi simples. Aussi, quand la demoiselle promis d'essayer, Nathan décida de s'en contenter, en répondant « C'est tout ce que je veux. L'essai est le début du succès. » Il était certain d'avoir déjà entendu ça...mais où ? Aucune idée.

Plus il avançait, plus il se demandait comment une personne pouvait être aussi maladroite. Était-ce un manque d'attention, ou y avait-il autre chose qui se cachait, là-dessous ? La question devait être posée. Aussi, quand Serena aborda elle-même le sujet, Nathan se mit à réfléchir à des solutions. Souriant, il admit que « Je fais souvent des visites à domicile, surtout pour ceux qui ont des difficultés à se déplacer. Par contre, pour la maladresse...» il s'autorisa une légère pause, réfléchissant de plus belle, avant de demander « Je me demande s'il n'y a pas une cause à votre maladresse. Est-ce que cela vous arrive, depuis longtemps ? Ou est-ce que c'est apparu, du jour au lendemain ? »

Peut-être qu'il creusait pour rien, mais il se devait tout de même de le faire. Il était curieux, et elle avait besoin qu'on l'aide alors...pourquoi pas ?

NE

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