Nice to meet you

Cela faisait quelques jours que Rhys avait son rôle de préfet et cela commençait à lui tenir à cœur. En ce jour, il était parti du château entre deux cours pour aller tirer l'oreille de deux premières années de sa maison. En effet, alors qu'il lisait son manuel d'Histoire de la Magie avancée dans la salle commune, il entendit trois élèves parler d'abrutis qui avaient eu comme brillante idée d'aller espionner la capitaine de Serdaigle qui devait visiblement avoir l'habitude de s'entraîner à cette heure-là. Alors que le soleil était encore haut dans le ciel, le Gallois laissa aux gamins une dizaine de minutes d'avance. Quel mal cela pouvait-il faire ? Il viendrait à temps.

Alors qu'il profitait de la brise de l'air frais d'un printemps qui commençait à poindre le bout de son nez une question vint le tarauder. Ces abrutis finis la pisse de sombral ne seraient tout de même pas assez bête pour essayer de l'espionner dans les vestiaires ? Clairement, Rhys avait une réputation de cancre et il était devenu préfet un peu à la surprise générale. Cependant, son côté cancre n'était dû qu'à sa participation régulière à des rixes et à une violence importantes vers ceux qu'il considérait être comme des déchets du monde sorcier. À savoir ceux qui osaient mépriser les gens en raison de leur sang. Par contre, tout ce qui était arriver en retard en cours, se promener dans la forêt interdite ou espionner les toilettes des filles, ça, c'était une chose qu'il n'avait jamais vraiment considéré faire. Il y avait bien une fois où il avait pensé à s'introduire dans le dortoir des filles, mais ce n'était même pas pour y entrer réellement, juste pour pouvoir se vanter d'avoir contourné les protections. Bref, il réalisait petit à petit que peut-être que les deux abrutis étaient des cancres d'une espèce différente.

Se pressant un peu, il entra dans le stade de quidditch en toute hâte, désormais décoiffé. Merde, les deux Gryffondor s'étaient visiblement déjà infiltrés. Son seul espoir était de trouver la préfète de Serdaigle pour la prévenir. S'il s'y prenait bien, il éviterait une perte de points de maison... Pour ça, il allait devoir faire quelque chose qu'il répugnait et qui devenait pourtant peu à peu une seconde nature, mentir. C'était ce que lui avait dit sa directrice de maison non ? Pas vu, pas pris. La fin justifiait les moyens... Bref, il pouvait continuer à se réciter des proverbes à deux noises, cela ne changeait pas que ça restait sa meilleure option. Apercevant la demoiselle commençant à entrer dans les vestiaires, Rhys se recoiffa pour sembler présentable. Sourire charmeur, chaque fois qu'il s'adressait à une demoiselle, il appela la capitaine par son nom de famille.

« Grimm ! »

Si possible, ne pas vexer la belle-sœur de sa meilleure amie... Trouver un mensonge cohérent... Et surtout après tirer les oreilles aux deux premières années. Trottinant vers elle, il passa sa main derrière sa tête, gêné de devoir lui parler. Si seulement il s'était pressé un peu plus...

« Désolé de te déranger... Tu ne dois pas me connaître. Rhys Ddraig. Préfet de Gryffondor, sixième année. Dis... Je sais que tu as l'habitude de venir parfois t'entraîner ici... Je ne voudrais pas te déranger... Juste, j'ai perdu deux premières années que je dois amener au bureau de Madame Miller. Ils ne connaissent pas encore par cœur Poudlard et je leur avais donné rendez-vous ici après leur cours de... Botanique. Tu ne les aurais pas vus, par hasard ? »

Bien sûr, les coins du sourire du garçon montraient qu'il mentait, ce n'était pas encore devenu si naturel que ça. Pourtant, il misait sur le fait que ne l'ayant jamais vu, la demoiselle ne percerait pas à jour son petit stratagème.

C’est pas si mal ! Bien sûr je pourrais faire encore mieux, mais ce n’est pas si mal. Cet entrainement n’était pas totalement inutile. Je m’améliore. De toute façon je suis à bout de force alors même si je ne suis pas à la perfection, je vais devoir être patiente et attendre demain pour m’y remettre. Alors que je me dirige vers les vestiaires, avant même que je ne sois entré à l’intérieur, un jeune homme m’interpelle par mon nom de famille. Je me stoppe et me retourne vers lui.  

«  Salut, tu a perdu… Deux premières années ? »

Je me mord la lèvre inférieur pour me retenir de rire, ça ne serait vraiment pas très poli. Je n’ai pas envie de me moquer de lui. Toutefois je suis vraiment amusé. Voir intrigué. Certain perde leur stylo, leur manuel de classe ou très fréquemment leur chaussette mais… une personne tout entière ?!?  Comment cela est-ce possible ?!

La suite de sa phrase me donne un début de réponse à mes interrogations : un problème d’orientation ! Dans un sens ce n’est pas étonnant. Poudlard est si grand. Pas toujours facile pour les premières années.

«  A quoi est-ce qu’ils ressemblent tes première années ? »

Le garçon qui me fait face à l’air anxieux, alors c’est naturellement que je me mets à lui sourire, comme pour l’encourager à parler. Je ne voudrais pas te déranger  Est-ce que j’ai l’air si occupé ? Si inaccessible ? En tout cas je trouve sa façon de m’aborder assez touchante.

Rhys Ddraig ? S’il ne venait pas de me dire son nom je n’aurais jamais été capable de m’en souvenir. Je suis capable de récité par cœur des pages entière de livres quand le sujet me passionne, mais même après cinq année à aéré dans le château, je n’arrive pas à connaitre le nom de tout les élèves. Il faut croire que ma mémoire est sélective. Même quand il s’agit du préfet d’une de nos maisons. C’est dans ces moments là que je réalise à quel point Serdaigle m’est approprié. Ne dit-on pas que la maison des Aigles aient remplis de rêveur totalement dans leur monde ? Lui semble savoir parfaitement savoir qui je suis. Difficile en même temps de passer inaperçu quand on fait partit de la célèbre famille Grimm. Surtout quand on est la petite sœur de Michel-Ange, on ne peut pas dire que mon grand frère ait fait dans la… discrétion… quand il était à Poudlard.

«  Est-ce que tu a essayé de faire un sort de localisation ? »

A sa place c’est la première chose que j’aurais essayé, mais ici certaine personne ont plus de facilité à utiliser la magie que d’autre. Je m’étire légèrement pour essayer de relaxer mes muscles endoloris par l’entrainement. Je n’y suis peut-être pas allé de main morte aujourd’hui. J’ai mal partout. Il faut dire que lorsqu’il s’agit de Quidditch j’ai du mal à m’arrêter. Mon corps est en sueur et chaque centimètre de ma peau réclame une bonne douche. Sentir l’eau chaude couler sur moi j’en rêve ! Mon regard se perd une seconde vers les vestiaires que je suis impatiente de rejoindre. Je ne sais pas comment faussé compagnie à Rhys pour aller me doucher. Je ne suis pas du genre mal poli mais là ça devient une nécessité. Je ne suis pas timide non plus, mais pourtant je ne sais pas comment m’y prendre pour mettre fin à cette conversation.

«  J’ai besoin d’une douche »

Dire tout haut ce que je pense tout bas est peut-être la solution après tout.

Visiblement, ce qu'avait dit le Gallois prêtait à rire vu la façon dont la demoiselle avait de se mordre la lèvre inférieure. Geste très mignon qui aurait pu faire facilement craquer le préfet, s'il n'avait pas été là pour récupérer deux petits cons. Certes, dit comme ça, perdre deux personnes, c'était un peu drôle, mais en même temps, on paumait souvent des premières années, vu le nombre de retard qu'ils avaient les premiers mois. Ok, on était plus le premier mois, mais cela restait crédible non ? Et puis vint la question assez gentille sur le portrait des deux Gryffondor. Le problème, c'était que Rhys était assez peu doué pour décrire les gens. Du moins il était mauvais pour décrire les gens qui ne l'intéressaient pas. Cela lui prit bien de longues secondes avant de trouver une réponse convenable.

« Alors ils sont relativement petits. Ils portent sur le visage le fait que ce ne sont pas les carpes les plus oxygénées du ruisseau. Il y a un blond et un roux... Le blond a un nez qui pourrait servir à faire des trous dans les murs de Poudlard... Et le roux est tellement doué avec sa baguette que je ne serai pas étonné de le retrouver avec cette dernière enfoncée dans un de ses orifices... Le nez de préférence. »

Un peu comme s'il avait des origines italiennes, il accentua chaque description avec des mimes, sans doute pour appuyer sur le côté comique et exagéré. Ce n'était pas très sérieux pour un préfet, sans doute, mais Rhys faisait toujours les choses à sa manière. Et avec un peu de chance, si ces deux lascars écoutaient la conversation, ils seraient tellement outrés qu'ils feraient un bruit qui trahirait leur localisation. Raté, malheureusement, ils devaient être ailleurs. Pourvu qu'ils n'étaient pas déjà cachés dans le vestiaire des filles, il aurait du mal à trouver une excuse pour ça. Et surtout éviter une perte de point pour sa maison. L'exclusion potentielle des deux abrutis ? C'était aussi un sujet, mais pas la priorité du Gallois.

Alors que la capitaine de Serdaigle proposa un sort, la mine du garçon se fit perplexe. Un sort de localisation ? Bien sûr, il connaissait la théorie, le principe du sort. Mais il ne l'avait jamais pratiqué. Il n'était pas enseigné en cour de sortilège et enchantement. Sans quoi, ça lui aurait facilité la vie. Si elle le connaissait ça pouvait l'aider. Ceci dit, selon où ils étaient, demander à la capitaine de le lancer, cela pouvait définitivement condamner les deux lionceaux. Non, il devait trouver un plan, mais lequel ? Il n'était pas un Serpentard contrairement à ce que certaines langues de vipère lui disaient. Non, là, il ne voyait pas. Un numéro de charme ? Lui proposer de boire un verre ? Bof. C'était une sang-pur. Une Grimm en plus. S'il voulait se faire charrier par Apolline... Voire l'avoir sur le dos, il n'y avait pas meilleur plan. Cependant, à force de réfléchir sur ce qu'il pouvait bien répondre, le temps lui manqua et Azraël sembla bien décidée à aller prendre sa douche. Hochant la tête, se disant que ça lui laissait plus de temps pour réfléchir, il réalisa que c'était exactement ce qu'il cherchait à empêcher. Se précipitant devant elle, bras écarté pour ne pas la laisser passer, Rhys décida d'improviser. Yolo... On ne vivait qu'une fois, la seule bonne nouvelle dans cette phrase, c'était surtout qu'on ne mourrait qu'une seule fois.

« Euh, non, tu ne peux pas faire ça ! »

Ah ? Pourquoi ? C'était le problème avec la précipitation, cela n'aidait pas à avoir de meilleurs plans. C'était même l'inverse, il sentait toute son intelligence couler depuis ses oreilles. Ce qui selon ses amis ne devait pas faire beaucoup de liquide, à croire que son crâne était un désert n'ayant qu'une petite oasis.

« Je veux dire... Personnellement, je ne sais pas lancer de sort de localisation... Et si ça se trouve... Ils sont quelque part dans les vestiaires... Parce qu'ils auraient pris ça pour... Une salle de réunion ? Donc tant que je ne les ai pas retrouvés, je déconseille la douche, une erreur est vite arrivée ! Mais promis dès que j'ai mis la main dessus, je te laisse tranquille... Et tu me diras comment je peux me faire pardonner pour la gêne occasionnée ! »

Si au départ le Gryffondor semblait être pire qu'un chaton affolé, peu à peu, il prit en assurance dans son mensonge en y mêlant un fond de sincérité. En effet, une fois qu'elle l'aurait sorti de ce pétrin, il lui devrait une grosse faveur. Cherchant à mieux faire passer la pilule, il chercha à dégainer un de ses plus beau sourire, que lui avait appris Finn. Un sourire charmeur bien que malheureusement, chez le Gallois, il y avait un rien de malice et de provocation au coin de ses lèvres.

Ils portent sur le visage le fait que ce ne sont pas les carpes les plus oxygénées du ruisseau. Une fois encore je mordille la lèvre inférieure pour ne pas rire. Ce garçon est drôle. Est-ce que c’est une façon poli de dire qu’ils sont stupides ? Je l’ignore mais une chose est certaine, je réutiliserais cette expression à ma guise. Elle me plait. Un roux et un blond. Xris ? Non première année il a dit ! Le Anderson est loin de la première année ! Au vue de sa description j’ai bien la confirmation qu’ils sont stupides.

«  Je ne les ai pas vu »

Je hausse les épaules comme pour m’excuser, lui souriant tendrement. Je me ferais une joie de l’aider mais le timing est mauvais. Cet entrainement m’a épuisé et mes muscles ont besoin de se délassé sous l’eau chaude.  Hors…

«  Hum… Et Pourquoi cela ? »

J’affiche une mine perplexe mais pas seulement. Je semble aussi un peu contrarié. Je n’ai jamais vraiment apprécié qu’on me dise ce que je puisse faire ou non. Contrairement à beaucoup de Serpentard je sais suivre les règles, je suis une élève assidue et je sais me tenir tranquille. Il n’empêche qu’en dehors des cours, j’aime mes sentir libre. Ma famille est une grande famille et il n’est pas toujours simple à table de faire entendre sa voix, d’arrivé faire sa petite place, surtout étant donné le fort caractère de chacun. Mais j’y suis arrivé et j’ai pris l’habitude de ne laisser personne me dire ce dont je suis capable ou non de faire.

J’aime repousser mes limites. Je suis quelqu’un d’indépendant et je n’ai pas besoin qu’on me donne l’autorisation pour faire quelque chose. Aussi j’attends avec impatience de savoir pour qu’elle raison je ne « pourrais pas » prendre cette douche. Tout en sachant d’avance que cette raison à intérêt d’être bonne. Ce n’est certainement pas la présence de Rhys devant moi qui va m’en empêcher. Puis il n’avait pas deux premières années à retrouver ?! Je suis perdu.

J’écoute avec attention les explications du préfet et une chose me semble assez claire : il me cache quelque chose ! Aussi vrai que les Grimm sont plus fort que les Gobelins je peux affirmer sans mal que ce qu’il vient de m’affirmer n’a aucun sens.

«  Une salle de réunion ?! »

Je suis loin d’être stupide. S’il pense que je le suis, je vais me faire une joie de lui démontré le contraire. Je croise mes mains contre mon torse, mon regard se faisant un tantinet méfiant. Le fait que j’ai mal et que je rêve de me doucher ne me rend pas patiente. Loin de là !

«  Tu leur a donné rendez vous dans les serres de Botaniques, qu’est-ce qu’ils feraient dans les vestiaires des filles ?! »

J’essaye de comprendre la logique à tout ça alors que mon interlocuteur me sourit comme s’il avait mis les doigts dans une prise électrique, c'est-à-dire d’une façon assez… figeait en somme. Mon regard s’attarde sur sa dentition que son large sourire me laisse tout le loisir d’admiré.

« Tu… Tu a quelque chose… Sur… »

J’agite mon index devant ma propre bouche, mimant un peu une brosse à dent qui enlèverait sans mal un reste d’aliment.

Bien sûr, les mensonges avaient de gros défauts. Quand ils n'étaient pas pratiqués avec une expérience ou alors un don inné, qui interrogerait sur la nature de l'âme de la personne qui oserait les proférer, les failles apparaissaient comme s'ils étaient cousus de fils blancs. Rhys n'était pas un bon menteur, il avait ça en lui, mais il avait tellement poussé cette partie de lui aux confins de son âme qu'il avait du mal à y faire appel. D'ailleurs, cela se voyait avec l'incrédulité de la serdaigle. En même temps, il pouvait voir dans son regard une certaine vivacité d'esprit. Et le léger agacement de se voir accordé sa douche sacrée montrait aussi un certain sentiment d'indépendance. Est-ce que cela allait faire changer d'avis le Gryffondor ? Absolument pas.

Comme lui avait dit un de ses aînés qui depuis avait terminé sa scolarité "Rhys, à force d'être têtu, tu vas finir buté". Le jeu de mots faisait encore sourire le gryffondor, qui allait tout de même s'enfermer dans sa bêtise. Puis vint le commentaire sur son sourire, et notamment d'un aliment qu'il aurait entre les dents. Détournant son visage de la demoiselle pour s'en occuper, il s’avéra qu'il avait effectivement un bout de salade coincé. Il baissa la tête comme un gamin dont les parents avaient eu le dernier mot. Il venait juste de se ridiculiser au lieu d'être charmant. C'était vraiment son jour de chance, il avait l'impression d'être Lheina tellement il avait la poisse.

« Je comprends mieux pourquoi Circé me regardait bizarrement... »

Après tout, ce n'était pas dans les habitude de la demoiselle de dévisager le garçon, mais sa gentillesse l'avait sans doute poussé à ne rien dire. Ou alors, il était parti tel un ouragan ne lui laissant pas le temps de l'avertir. Les deux options n'étaient pas incompatibles. Finalement, reprenant un peu d’aplomb, il finit par pousser un long soupir. Il n'allait pas pouvoir s'en sortir comme ça. Soit il finissait par avouer, risquant des points à sa maison, soit il abandonné, laissé la demoiselle aux regards intrusifs potentiels des deux abrutis.

« Ok... Ok... »

Malgré ce mot qui montrait une décision, le garçon hésitait encore. Il savait quelle était la bonne chose à faire. Cependant, la seule idée de décevoir sa directrice de maison en faisant perdre des points de maisons à Gryffondor le révulsait. Qui de son honneur ou de sa culpabilité gagnerait ? Finalement têtu, il préféra être ce qu'il appelait le moindre mal.

« Bon... Je t'ai menti... Pas sur les deux abrutis... Mais en fait, je suis leur préfet et on m'a dit qu'ils voulaient admirer la capitaine de Serdaigle, tant ils la trouvaient jolie... Or là, je me demande où ils vont chercher à l'observer et les douches ne me semblent pas à exclure. Si je ne t'ai pas dit ça avant, c'est parce que... Je ne veux pas faire perdre de point à ma maison. »

Une fois que le mensonge tombait, l'attitude du garçon était bien plus naturelle et le charme qu'il avait essayé d'insuffler à son sourire se fit moins forcé et beaucoup plus spontané. Il était juste lassé d'avance par l'attitude de ses camarades. On pouvait d'ailleurs lire dans son regard un certain dégoût pour le voyeurisme de ces derniers. Oh, lui aussi avait déjà eu des idées du genre, comme celle de s'introduire dans le dortoir des filles. Sauf que dans son cas, il l'avait eu car c'était impossible. Une fois dans le dortoir, il serait reparti pour se vanter sans même importuner les demoiselles. Eux, visiblement, étaient moins bien intentionnés.

« Mais si perdre des points de maisons m'embête... L'idée qu'ils puissent violer l'intimité de quelqu'un d'autre me révolte. Alors s'il te plaît Azraël... Peux-tu bien m'aider à m'assurer au moins que les douches des demoiselles ne risquent rien ? »

Bien sûr, il aurait pu ne rien dire et laisser la capitaine se débrouiller. Les deux Gryffondor auraient fait perdre des points, mais leur exclusion auraient assainis les rangs de Gryffondor et personne n'aurai blâmé le Gallois. C'était cette partie de lui qu'il enfouissait aux confins de son âme qui lui murmurait ça. Cependant, c'était écœurant comme façon de penser. Non, définitivement, il ne voulait pas être un lâche qui se cachait derrière ce qu'on pouvait lui reprocher ou non. Il préférait être mal vu en raison d'une défaite à la coupe des quatre maisons que responsable des sentiments de la charmante demoiselle si elle se rendait compte que quelqu'un avait eu un œil là où il n'aurait pas dû.

Pour la deuxième fois, je mords la lèvre inférieure pour ne pas rire. Il parait que j’ai le rire facile, mais ce n’est pas toujours bien vu. Rhys a cette façon bien à lui d’être drôle sans chercher à l’être et je ne voudrais pas le vexer. Je trouve ça mignon en fait.

Pour ma défense je suis plutôt bon public, je m’amuse facilement. Il n’est pas rare que je me prenne un fou rire dans ces moments où tout le monde doit être calme et silencieux. Si j’adore la bibliothèque, il est préférable pour moi de m’y rendre seule, sans quoi je deviendrais vite l’ennemi numéro 1 du personnel. Pas très sérieux pour une Serdaigle.

Je ne crois pas une seconde les explications de Rhys. Je suis assez intelligente pour me rendre compte quand on me ment.

Bien vu l’aveugle ! Un sourire victorieux s’immisce sur mes lèvres alors que le préfet semble rendre les armes. Mon impatience s’évanouit et ma curiosité surpasse mon envie de me prélasser sous l’eau chaude. Il voulait admirer la capitaine de Serdaigle tant ils la trouvaient jolie ? Hum… Est-ce qu’il est encore en train de me mentir ?! Je hausse un sourcil, pas vraiment convaincu que je puisse à ce point attiré l’intérêt, mais soit, je le laisse finir ses explications.

«  Comment tu aurais put faire perdre des points à ta maison alors que c’est toi le préfet ? » je souligne avec un sourire et une certaine douceur, décroissant mes bras pour la remplacer pour une posture beaucoup plus ouverte. Bien que préfet ou pas, a bien y réfléchir, pénétré dans les vestiaires est une violation de l’intimité. Si l’un de nos professeurs le surprend, il risque en effet d’être puni. Je suis une fille je ne crains rien, mais lui…

«  D’accord. Je veux bien t’aider. »

Sur ce, je sors ma baguette qui ne me quitte jamais – même lors d’un entrainement. Je la pointe vers le genou de Rhys et prononce d’une voix claire « cutis Iaceratio » . Aussitôt le préfet se retrouve avec une égratignure. Rien de grave, mais une blessure quand même.

«  Si on doit justifier ta présence dans les vestiaires, on pourra dire que tu t’es blessé sur le terrain quand j’ai voulu t’évité de te prendre un cognard et que nous somme aller épongeait ensemble le sang. Tu viens ? »

Le côté pragmatique et réfléchie d’Azrael, sa tendance à toujours trouver des solutions à tout, prenait souvent le pas sur le reste. Le plus important pour elle étant d’avoir une excuse valable si un professeur trouvait Rhys dans les vestiaires, elle ne se rendait pas compte qu’on ne blesse pas l’un de ses camarades pour… ça !

Le rire de la demoiselle était toujours aussi plaisant même s'il ne cachait pas entièrement ses soupçons quant à l'honnêteté du préfet. Il apprenait encore à mentir pour remplir son rôle. Ce n'était ce qu'il aimait le plus. Cependant, cela le mettait encore plus mal à l'aise en voyant qu'elle ne comprenait pas pourquoi il ne voulait pas admettre la vérité d'entrée de jeu. Certes, il était le préfet de sa maison, il n'allait pas enlever des points. Cela était évident. Tellement évident qu'il n'avait même pas pensé à ça. Non, il avait directement pensé aux rumeurs, à ce que diraient des professeurs s'ils l'apprenaient. Bref, il avait pensé à plus loin et surtout, il avait prêté à la capitaine des intentions qu'elle n'avait pas, celle de nuire à sa maison. En même temps à force de fréquenter les Serpentard, il en avait perdu l'esprit presque de fraternité qui liait parfois les élèves de différentes maisons. Apolline lui disait souvent que la rivalité de maisons n'était plus d'actualité, que c'était puéril. Elle avait souvent tort. Ceci dit, il s'avérait que pour une fois, il était obligé de reconnaître sa grande sagesse. Enfin... D'après elle cela arrivait plus souvent qu'il n'était prêt à le concéder.

« Alors... Moi, je ne comptais pas enlever des points à ma maison... Mais tu sais... Même si on suppose que tu en resterais là... Tu as des amis à qui tu racontes sans doute tes journées... Qui pourraient eux-mêmes en parler à d'autres personnes... Jusqu'à ce que ça arrive aux oreilles des professeurs qui... Pourraient... Erm... Être moins conciliants que toi ? Je veux dire... Il n'y a pas que les préfets qui enlèvent des points. Et comme tu n'as aucune raison de garder le secret, je m'étais dit qu'arrondir les angles, c'était la meilleure façon pour limiter les dégâts. »

Essayant de penser à autre chose pour éviter de s'attarder sur son côté un peu vert et argent, il remarqua que la capitaine des pigeons avait sa baguette bien en main et comptait s'en servir pour l'aider... Ce n'était pas un sortilège informulé. Il avait bien eu le temps d'entendre chaque syllabe. Son visage avait eu le temps de commencer à indiquer qu'il était inutile d'aller jusque-là. Mais visiblement, Azrael n'était pas le genre de fille que l'on pouvait arrêter.

« Aïe. »

Ce n'était pas un cri de douleur, juste un mot prononcé d'une voix lasse. Il s'était assez battu pour avoir l'habitude de ce genre d'égratignure. D'ailleurs, on était loin d'un Sectumsempra. Bon, on ne pouvait pas dire non plus qu'elle avait été douce. Posant sa main sur la plaie, il la caressa presque pour montrer sa main qui avait une légère trace de sang.

« C'était vraiment nécessaire ? Je suppose que tu t'occupes des soins après ! »

N'arrivant pas à maintenir un visage neutre, il finit par ricaner de sa bêtise. À dire vrai, il était capable de s'en occuper tout seul, il voulait juste la taquiner. Sans plus de cérémonie, il se mit en route vers le vestiaire féminin avec la demoiselle. Il était concentré dans sa traque. C'était comme s'il se sentait observé, mais incapable de trouver la source. Ils n'étaient qu'en première année donc ils n'avaient pas recours à des sortilèges complexes. Alors si ce n'était pas ça, ils devaient avoir eu recours à des méthodes moldu.

« Ah depuis le temps que je rêvais de venir ici juste pour dire de l'avoir fait... Je suppose que Sobek va avoir une attaque quand je vais lui raconter... »

Le but était de faire la conversation, comme pour indiquer qu'il n'était pas en quête d'une proie, mais qu'il était juste en train de passer du bon temps avec la capitaine. Peut-être que si les deux Gryffondor étaient assez stupides, ils penseraient voir et entendre des choses qu'ils ne devraient pas voir. C'était en tout cas son objectif, captiver leur attention et les pousser à leur faire commettre une erreur. Et alors qu'Azrael rentrait avec lui, Rhys entendit un petit souffle coupé. Un petit sourire conquérant, il s'approcha de sa complice, le sourire aux lèvres, jusqu'à être à quelques centimètres d'elle pour le pousser un peu plus à faute.

« Ne bouge pas, tu as un insecte près de toi... »

Bingo. Un deuxième bruit qui confirma ses soupçons. Sans jouer plus la comédie, son regard se faisait plus dur en un instant, il fit le mouvement en silence et le sort informulé s'écrasa contre les planches des vestiaires qui explosèrent révélant un des Gryffondor. Maintenant... Il manquait le deuxième...