The Things We Said ft. Luke Korrigan

Le petit objet étrange, se tournait et se retournait encore dans mes doigts. Des arcs électriques verts et argents s’élançaient pour finir dans mes doigts et me brûler légèrement. D’instinct, je levais la main. Les charmes placés pour protéger l’objet, qui contenait un savoir ancien et perdu, que je me devais absolument de récupérer en ces temps si sombre me résistait. J’avais mon véritable visage, comme à chaque fois que je pratiquais la magie. Concentré, sérieux, j’observais l’objet tourner dans le vide et je le regardais d’un air grave. Alors que j’allais lancé un sort pour essayer de briser à nouveau l’enchantement sans devoir faire appel à Jameson, j’entendis la porte frapper. Je regardais l’heure. J’avais dit 14h03.
Fâché, je rangeais ce dernier dans un étoffe ancienne, aux armoiries des Serpentards. Avec calme et patience, je la plaçais là où elle devait être, dans l’armoire sécurité situé derrière mon bureau. Passant ma main derrière cette dernière, je refermais la porte.
Trois minutes plus tard, j’ouvrais cette dernière en offrant le visage que j’abordais à tous. Un léger sourire amusé passa sur mes lèvres.

« Vous êtes en avance. Ce n’est pas très poli, mais entrez donc. » dis-je en ouvrant la porte en chêne.

Je n’eus pas fini d’ouvrir la porte en grand que Stalker s’élança sans réfléchir pour venir se poser sur l’épaule de Xris, et lui faire un énorme calin avec sa petite tête poilu. Son plumage était beau en cette saison et il se mit à lui pincer un peu l’oreille pour avoir des caresses.

« Vous avez de la chance, il a failli égorger McGuiniss la semaine dernière. »

McGuiniss était le préfet des Serpentards. Septième année, concentré sur sa scolarité, il avait abandonné son insigne en cours de route, comme le faisait souvent les lâches de cette maison. L’observant, je me dirigeais vers mon fauteuil qui était identique à celui des invités. Passant un geste vague pour lui dire de s’asseoir, je fronçais les sourcils.

« Ce sont des pancakes de Poudlard ça monsieur Anderson ! Je comptais sur un dessert maison… Un dessert dont seul les Anderson ont le secret. Vous savez ce qui reste des gens qui disparaissent dans les familles illustres ? Les titres ? Les manoirs ? Non. Ce qu’il reste toujours, ce sont les recettes de cuisine et de potion. »

Je pris quand même les pancakes. Ouvrant un tiroir pour trouver le sirop d’érable qu’un élève d’Illvermorny m’avait apporté, je fis apparaître deux assiettes, une pour lui et une pour moi. Posant un pancake, je mis largement la dose nécessaire sur ce dernier.

« Est-ce que vous vous êtes calmé depuis hier hm ? »

Je me concentrais pour bien appliquer le sirop d’érable sans même le regarder dans les yeux.

« Parce que si vous êtes encore tendu, j’ai bien peur que je ne dois vous accompagner à l’infirmerie. Venir oser défier le Directeur de l’établissement devant tout le monde est certainement le signe d’une démence précoce… Vous avez de la chance d’être tombé sur le plus gentil d’entre tous. »

Je lui déposais un pancake, puis fit apparaître sucre, chocolat et sirop d’érable.

« Prenez, prenez. Plus vous êtes lourd, plus Serdaigle à des chances de gagner la coupe. » dis-je avec un léger sourire amusé.

Je continuais de manger avec bon appétit. Observant Xris du coin de l’oeil, je le regardais me faire son petit numéro d’honnêté un peu trop franche à mon goût et je fis une légère grimace. Lui tendant l’assiette, je me permis de commencer notre entretiens par un léger :

« Prenez en, prenez en. Ils vont être froid Monsieur Anderson. »

Je savais bien que cela le mettait en rogne, et je voulais clairement testé sa capacité à être déstabiliser. A vrai dire, quand je voyais leur imbécillité à avoir réagi de cette manière, sans prendre conscience de ma pensée profonde, j’étais à la fois soulagé et agacé. Soulagé, car cela signifiait que je jouais mon rôle à merveille, et agacé parce que ceux en qui je misais le plus d’espoir n’avait visiblement aucune jugeote.

« Un ressenti de mes étudiants ? A ce jour, vous êtes le seul à avoir eu le courage, ou devrais-je dire l’audace de venir me le dire en face. Les petits Gryffondors comme  @Milo McLeod  ou  @Zion Webb  se sont bien gardé de parler trop prêt de moi et ont pris la poudre d’escampette bien trop vite pour leur Maison si vous voulez mon avis. Ils ont agi en Serpentard, vous avez agi en Gryffondor. Le monde tourne à l’envers. »

Je m’appuyais au fond de mon fauteuil et je le regardais désormais dans les yeux. La discussion venait de changer de ton. D’atmosphère. J’avais été plus cassant et froid, pour exprimer mon mécontentement face à leur imbécillité évidente et mise à la vue de tous. Seule point noir dans ce tableau, restait ma propre fille Siobhan. Je plissais des yeux, et pianotait l’accoudoir de mon fauteuil dans un signe de nervosité. Je ne savais jamais ce qu’elle pensait. Elle avait quitté la salle vite. Bien trop vite pour une Préfète à mon goût, mais rien n’était sorti.

« Parce que vous pensez que j’ai le choix Monsieur Anderson ? Vous pensez que je suis Tout-Puissant et que je suis au dessus des lois que nous dicte se brave Ministère de la Magie ? Réfléchissez un peu. Connectez là haut je vous pris, vous valez bien mieux que cela. Je me dresse, je pars. Je pars, ils me remplacent. Vous voulez que je continue pour vous expliquer en détails la ligne politique que mon successeur suivra ou vous voulez que je passe par le dessin ? »

Je le regardais froidement et sans bouger. Ca m’exaspérait. Mais au moins cela avait le mérite de marcher. Personne ne comprenait donc que si je partais, la sécurité des hybrides au sein de cet établissement, professeurs comme étudiants étaient largement compromise ? Que Poudlard était le seul bastion encore libre même légèrement opprimé ?

« Vous avez tous grandi dans des draps de soies et un monde en paix bourré de certitude. Faites confiance ceux qui savent ce qu’est Poudlard, mené par une poigne faisant parti de ceux que vous haïssez. »

Je m’avançais, prenant alors un parchemin qui était enroulé dans un tiroir à ma droite avec le sceau de Poudlard. Griffonnant une série de mots, précises que je connaissais déjà par coeur, je lui répondis tout en écrivant puisque mon cerveau était capable de faire plusieurs choses à la fois.

« Des plans, il y en a des milliers dans mon esprit. Mais tous ceux qui réussissent contiennent des gens clairvoyant, avec assez de sagesse et de bon sens pour savoir qui sont leurs ennemis et surtout qui sont leurs alliés. »

Je signais le parchemin, d’un geste visiblement énervé. J’avais voulu être gentil. J’avais voulu partager les pancakes avec lui en guise de paix, mais il était venu terminé de régler ses comptes.

« Vous verrez ce que les responsabilités impliques, dans ce monde tortueux et fou qu’est le notre et Poudlard. Vous portez cette lettre au Professeur  @Maeve Cynfeirdd , qui vous remettra vos insigne de Préfet des Serpentards, McGuiniss l’ayant abandonné, il vous revient de droit désormais. »

Puis, je pris un autre parchemin, je n’étais pas le genre de personne à perdre mon temps. Notant une liste de nom, je poursuivais toujours avec le même ton impérieux, qui ne laissait pas de place à la négociation ou au refus.

« Et votre première tâche sera de vérifier que les nouveaux étudiants de vos maisons sont heureux, et en sécurité à Poudlard. Puisque c’est ce que le Ministère demande, vous aussi vous vous appliquerez aux goûts du jour. Vous passerez une heure avec eux, en tête à tête pour être sur qu'ils ne manquent de rien. »

Je glissais le parchemin. Plusieurs noms étaient écris, et j’avais pris soin de placer celui de Grace Davis ( @Aphrodite Longerbane ) au milieu.

« Un peu d'aide à la Préfète qui semblait si pressée de quitter les lieux alors qu'elle devait ramener les étudiants dans leurs dortoirs fera plus grand bien. »

Je le fixais avec intensité. Me demandant à quel point je pouvais rester sans rien dire face à son impertinence et ses affronts. Attrapant une espèce de balle, qui changeait d’aspect dés que je la malaxais, je me penchais en arrière de mon fauteuil et je déclarais d’un ton froid et assez cassant.

« Réunissez donc un procès contre moi Monsieur Anderson. Après tout vous n’êtes pas le seul à avoir cette idée lumineuse. Continuez de pointer ce qui ne vous convient pas pour vivre votre petite utopie, je vous en pris. J’ai tout mon temps. »

Je la malaxais. C’était ma psy qui me l’avait offerte. Ca faisait un bien fou et ça empêchait surtout de dire trop de mauvaise chose, ou d’avoir des excès de comportement négatif dans des situations comme celle là précisément. Normalement je me l’étais gardé pour Siobhan mais il fallait dire que l’énergumène en face de moi avait droit au même respect.

« Si je n’agissais pas, comme vous aimez tant à me le rappeler, c’est à Azkaban que vous auriez fini pour votre impertinence l’autre soir. Croyez vous que votre petite séquence soit passée inaperçue hm ? Je vous ai protégé, et je vois que ça porte bien ses fruits. Continuez sur ce chemin, avec cette présence d’esprit remarquable et cette envie directe et impertinente d’en découdre et une cellule vous attendra. Et croyez moi, vous regretterez de ne pas avoir manger ces précieux Pancakes. »

Je le fixais. Ce n’était pas une menace mais bien la réalité. S’il décidait de rester les bras croisés, mais qu’il s’y prenait comme il s’y était pris l’autre soir, alors il courrait à sa propre perte. Et je n’avais pas tellement envie qu’un étudiant, aussi impertinent et manquant à ce point de clairvoyance soit traité de la sorte. Je soupirais, serrant encore ma balle anti-stresse et je passais ma main sur mon visage d’un air fatigué.

« Il n’y a aucune directive ministérielle pour vous. Vous appliquerez ce que vous demande d’appliquer votre Directrice de Maison, point à la ligne. Quand à ma fille... »

Je me penchais, cette fois-ci un brin menaçant. Mes yeux se plissèrent bleus comme jamais. Je restais assez loin de lui pour ne pas éviter de le prendre par le col et de le secouer comme un prunier. Si ce pauvre imbécile savait ce que j’avais fait, il aurait immédiatement changé d’opinion sur moi. Tout comme Siobhan.

« Elle l’a mon soutiens depuis le jour où ses petits cheveux roux ont vu les étoiles. Ca n’a jamais changer et ça ne changera jamais. Vous devriez justement prendre exemple sur moi tous les deux. Garder vos aspirations pour votre coeur et agir en secret pour cela. Et montrer le visage que les autres veulent voir. C’est juste dommage que vous et elle n’êtes pas assez clairevoyant pour l’instant. Mais un jour, vous comprendrez. »

Je le regardais et je me calmais finalement un peu.

« Vous faites bien la pair. »

Il venait enfin de comprendre. Repartant dans mon fauteuil j’écoutais sa simple question d’un air plus calme. Me détendant un petit peu, je ne savais pas encore si je pouvais lui faire confiance ou non. Siobhan semblait lui faire confiance, mais Aphrodite avait un amour aveugle pour lui, je l’avais vu dans ses yeux. Et cela n’amenait jamais bien de chose raisonnable. Par amour, les gens pouvaient devenir terrible et dangereux, et Xris pouvait l’être aussi. Ne voulant pas trahir ma parole faites à Aphrodite de ne rien rajouter à son sujet, je déclarais simplement.

« On attend les signes. » dis-je simplement.

Je continuais de le fixer assez durement et je me demandais si je ne devais pas lui dire. Mais… J’avais vu beaucoup de traître même dans l’ordre du Phénix pour lui accorder une simple confiance aveugle.

« Et on commence par penser mieux qu’eux surtout. Avoir un temps d’avance, car on a un temps de retard. Quand les astres s’aligneront, alors nous agirons. Pour l’instant, je vous recommande la plus grande prudence Monsieur Anderson. Agir sans réfléchir pourrait couter cher à bien plus de personne que vous ne pouvez l’imaginer. »

Je me levais et je me dirigeais vers la porte. Je n’aimais pas cacher des choses aux gens, et il était hors de question que je reste encore ainsi, à lui donner ce qu’il attendait. Tout en tenant la porte, je le regardais dans les yeux et je réfléchissais très vite. Etait-ce le bon moment ? Il fallait passer d’abord par un intermédiaire…

« Prenez des cours de vol particulier avec notre nouveau Professeur. Je suis sur que vous aurez des réponses plus précises à vos questions, et qui sait... »

Je le fixais dans les yeux, décochant un léger sourire.

« Peut être qu’il vous proposera une nouvelle équipe de jeu. »

Je voulais bien évidemment parler de l’Ordre du Phénix. Mais cela ne fonctionnait pas ainsi, pour rentrer, il fallait que plusieurs personnes de l’ordre estime la nouvelle recrue digne de confiance.

Je tenais la porte et je l’écoutais. L’espace d’un instant j’hésitais vraiment à lui dire encore la vérité. Mais ce n’était pas à moi d’en juger, mais à la principale intéressée. Elle jugerait finalement le moment opportun elle même dans sa grande sagesse qui était au moins équivalente à la mienne si ce n’est supérieur. Je me mis à ricaner pour détendre un peu l’atmopshère.

« Oui, les signes. Avec un S. Comme Serpentard. Attendez pas l’arrivée des cygnes blancs au lac cet été... »

Je le fixais le regard un peu rieur. Il fallait bien trouver la force de rire un peu, pour avancer comme toujours et se sentir plus vivant. Je le toisais encore un peu, enregistrant bien ce qu’il disait sur la famille Longerbane. Je serrais la poignée de la porte et je répondis d’un ton calme et qui se voulait le plus apaisant du monde.

« La famille qu’on choisit est toujours la meilleure. Restez proche de Siobhan, et considérez que désormais nous faisons en quelque sorte parti de la même, même si elle a tendance à changer de nom de famille aussi vite qu’un éruptif en colère... » dis-je toujours le regard amusé.

Mais il n’y avait qu’une seule information de vraie et de sincère dans tout cela. Restez proche de Siobhan. Mes yeux se posèrent sur lui, et j’allais le congédier mais je voulus quand même terminer sur un point qui me semblait essentiel.

« Lui même. Et allez aussi voler avec elle, ça lui fera le plus grand bien, et croyez moi elle comprendra. » dis-je avec un léger soupçon de malice.

Je l’invitais finalement à partir, cette fois-ci pour de bon. Mais avant qu’il ne passe le pas de la porte, je tendais finalement la main pour le bloquer au niveau du buste. Le fixant dans les yeux, je me permis de dire finalement :

« Gardez espoir mon ami. Tous ceux qui errent ne sont pas perdus, et croyez moi, deux de sauvés valent mieux qu’un. Accrochez vous, restez proche de vos amis, et essayez de percevoir le monde avec votre coeur et non plus avec vos yeux. Cela pourra vous aider j’en suis certain. »

Je lui fis un léger clin d’oeil, et finalement je lui retendis les pancake que j’avais fais apparaître dans ma main.
Tout chaud et appétissants, juste pour lui.