Les événements ayant eu lieu dix jours plus tôt en avaient secoué plus d'un, au sein de la communauté sorcière anglaise. Si on lui demandait son avis, le bibliothécaire donnerait une réponse assez neutre et laconique sur le fait qu'il n'avait personnellement rien contre les hybrides et que le Ministère de la Magie qui ne faisait que son travail. Malgré tout, pour lui qui avait été obligé de fuir son île d'origine près de vingt-deux ans plus tôt pour finalement réapparaître sous une identité tout autre il y a moins de quinze ans sur une autre île, il arrivait plus facilement à s'identifier aux dits hybrides pour lesquels il ne prenait pas officiellement partie, tout en étant pas plus officiellement contre. Ces derniers étaient crucifiés sur l'hôtel des jugements de sorciers bien pensant qui avaient peur de ce qu'ils ne connaissaient pas. De la même façon, le clan d'origine de celui qui était désormais connu sous le nom de Yamatao avait été lâché par leurs soutiens ministériels devant un tribunal dès qu'ils l'avaient pu. Preuve, dans tous les cas, d'un certain manque de courage flagrant. Mais qui n'était pas apte à retourner facilement sa veste dès qu'il ne voyait pas d'intérêt dans la situation dans laquelle il était?
Yaslana lui-même en était capable. Lui qui serait capable de prendre la tangente et de quitter la Grande-Bretagne, quitte à abandonner femme et enfants, en fonction de comment les choses venaient à tourner ou si, un jour, sa véritable identité venait à être découverte -
surtout si ça véritable identité venait à être découverte et s'il avait encore une possibilité de fuir à ce moment-là!
Mais pour le moment, l'asiatique était nonchalamment accoudé à une fenêtre du Chadron Baveur. Une épaule posée contre la rambarde, une tasse de thé fumant dans les mains, il avait l'air austère. Mais qui ne l'avait pas, en ce moment?
On était dimanche après-midi. L'homme avait fermé la bibliothèque de Poudlard, comme il lui arrivait parfois de le faire. De toute façon, rares étaient les étudiants qui venaient lui emprunter ou lui rendre des ouvrages le dernier jour de la semaine, même s'ils existaient. Et le
vieux rat de bibliothèque qu'il était quittait parfois son antre, même si ça pouvait en surprendre certains. La présence de la police magique que
@Luke Korrigan avait accepté entre les murs de l'école oppressait quelque peu Yaslana, bien qu'au demeurant, il s'y accommodait. Il avait donc eu le besoin, en ce dimanche, de couper avec Poudlard et ses environs, malgré le fait qu'il vivait à Prés-au-Lard avec sa famille. En temps normal, il aurait probablement embarqué Siam et Chihiro avec lui pour aller flâner dans un parc du Londres Moldu, comme ça lui arrivait parois de faire lorsqu'il avait un peu de temps, le week-end ou après être allé les chercher à Mutinluntin Malinpesti. Mais avec les restrictions et le minimum de contact demandé avec le monde Moldu, il fallait oublié. Il aurait pu les prendre pour boire un verre au Chadron Baveur avec lui, ça leur aurait permis de quitter un peu Près-au-Lard, surtout après les événements qui s'étaient déroulés aux Trois Balais. Mais Yaslana avait besoin d'être seul et s'il voulait continuer de donner l'illusion d'être un père de famille aimant, il avait besoin de ce moment en tête-à-tête avec lui-même.
Avec les attaques qui avaient eu lieu quelques jours auparavant, il n'y avait pas grand monde dans le célèbre pub sorcier de la capitale anglaises, malgré le fait que l'on soit dimanche et qu'il faisait plutôt doux, malgré le fait qu'on soit en février. Les quelques clients présents murmuraient, pour beaucoup, au sujet des derniers événements. Yaslana, lui, les yeux perdus sur la rue donnant sur le monde Moldu, finit par se retourner. Faisant un pas vers l'avant, il ne voit pas immédiatement la personne qui lui passe à côté. Perdu dans ses pensées, il y fait attention lorsqu'il lui rentre dedans. Ce n'était pas son genre d'être autant dans la lune, pourtant, mais le bruit de sa tasse se fracassant sur le sol le fait revenir sur terre.
“Sumimasen. Excusez-moi. Je ne vous ai pas brûlé, j'espère?” Qu'il s'excuse en attrapant sa baguette pour la pointer sur la tasse désormais brisée et sur le liquide répandu su sol pour réparer le contenant avec un sort de base.