Echoes Of The Unknown — ft. Xris Andērson

Le plafond de la chambre de Xris scintillait de mille feux.
Ensorcelé a la manière de celui de la Grande Salle, le Serpentard pouvait y admirer les constellations dans sous ses yeux dans un enchaînement régulier et rassurant.
Quelques étoiles filantes lui rappelèrent la rapidité avec laquelle un tableau astral pouvait changer.
Et de nombreuses fois, il s'était retrouvé à faire un souhait en les observant se désintégrer au loin.
Un souhait pouvait-il être exaucé par un astre si lointain que lorsque sa lumière vous parvenait, elle s'était déjà éteinte en réalité.
Les iris claires d'@Aphrodite Longerbane  brilleraient-elles encore un jour en se posant dans les siens ?
Xris soupira, terrassé par l'abattement de cette constante incertitude.
D'un potentiel deuil qu'il se refuserait toujours à admettre.
Un jour, elle serait là, en haut des escaliers de la Salle Commune des Serpentards, à l'attendre.
Ils passeraient ensemble une nouvelle journée pleine de retentissements, pleine d'émerveillement.
Pleine de bonheur et de plénitude enfin retrouvée.

Xris soupira et se leva de son lit.
Enfilant un t-shirt, il regagna l'air frais, presque pinçant du petit matin.
Et il entreprit, comme chaque matin, cette course effrénée contre le temps.
Contre ses pensées parasites.
Contre ce désarroi qui le guettait.
A l'affût du moindre faux pas, de la moindre faiblesse.

Après une bonne heure d'exercice autour du Lac Noir, Xris revint finalement au Château, l'esprit plus libre.
Les poumons remplis d'un air neuf.

Après avoir regagné son dortoir et profité d'une douche revigorante, le Préfet s'était dirigé vers la Grande Salle ou la majorité des élèves terminaient doucement leur petit-déjeuner.

Mais ce matin, une drôle d'atmosphère résignait dans les couloirs.
Un murmure constant.
Une excitation presque palpable.
Quelque chose se tramait sans que le Vert et Argent ne sut dire quoi.
Au détour d'un couloir, il trouva un journal oublié sur un banc.
La une, placardée en haut de page lisait :



Son cœur rata un battement.
Arès était vivant ?!
Après avoir déroulé avec avidité les quelques paragraphes sur la brigade de recherches dédiée à la famille Longerbane, Xris tomba sur la ligne qu'il avait cherché.

"Aphrodite Longerbane toujours portée disparue. Des équipes toujours mobilisées pour sa recherche."

Xris soupira.
Le papier se froissa entre ses mains pleines de frustration. Au loin, une voix familière l'interpella.
La seule qu'il avait envie d'entendre à cet instant, @Siobhán Gavalagh-Korrigan .

Pour guise de réponse, et sous le craquement du quotidien abîmé, le regard de Xris se porta sur le visage du survivant.
Ses sourcils se froncèrent.

- Oui, j'ai vu la une. Tout le monde en parle. Mais...

Xris hésita.
Il perçut la lueur d'espoir qui s’était éteinte depuis un certain temps dans les iris de son amie.
Et il fut tenté d'en rester là. De célébrer avec elle cette bonne nouvelle.
Mais en était-ce réellement une ?
Défroissant le journal, Xris rapprocha la photo de lui.
Arès Longerbane, autrefois symbole même de ce que devait être une vie pleinement vécue, n'était plus que l'ombre de lui-même.
Amaigri, pâle et amorphe, il lui manquait surtout cette étincelle dans le regard qui le caractérisait tant.

- Sio, souffla Xris, est-ce que c'est vraiment lui ?

Il reporta son attention sur l'image qui se pouvait toujours sous ses yeux.
Si son corps était bel et bien aux côtés du Ministre de la Magie, sont esprit était-il toujours là ?
Et que lui était-il arrivé après tout ce temps ?

- Ils disent qu'elle n'a toujours pas été retrouvée, répondit Xris, sa voix se brisant légèrement, et je n'arrive plus à savoir si c'est une bonne chose ou pas.

Car à en juger par l'image que renvoyait Arès, et même si le Serpentard se réjouissait de le revoir enfin - et en vie -, il ne voulait pas crier victoire trop tôt.
Car il n'oubliait pas, et ne le ferai probablement jamais, de quel côté s'étaient retrouvés les assassins de Lady Antonia et, très probablement d'Alaric Longerbane.

18 mars 2024 Ce matin-là, elle s'était éveillée le coeur plus léger. Le retour de la délégation envoyée à Mahoutokoro était un soulagement, quoiqu'à bien des égards, il lui avait fallu se garder de l'exprimer. Elle était descendue prendre son petit déjeuner à la Grande Salle, satisfaite de mettre le plus de distance possible entre elle et @Xris Andērson, qu'elle trouvait déjà en train de discuter avec  @Siobhán Gavalagh-Korrigan. L'expression outrée de Martin lui laissa deviner qu'il s'était passé quelque chose mais comme tous les matins, son centre d'intérêt premier ne se porta pas sur ses camarades mais plutôt pour ce qui se disait dans la presse.

Les hiboux postaux avaient déjà fait leur office et, les quotidiens nationaux jonchaient les tables en piles désordonnées mais bien ficelées. Un peu plus loin, Mr Plinx observait la scène d'un oeil soucieux. Comme chaque matin, il avait lu les feuillets de la presse bien avant Miss Davis, jaugeant de ce qu'elle pourrait y trouver d'intéressant. Or s'il y avait une chose dont l'elfe pouvait être certain, c'était que si Miss Davis lisait ce qu'il se disait dans la presse ce matin, elle ne resterait pas une minute de plus à Poudlard. C'était aussi l'avis du Directeur  @Luke Korrigan , tiré du lit dès potron-minet, bien avant l'arrivée des hiboux postaux.

Aussi, juste avant qu'elle ne pose ses yeux sur la Une de la Gazette du Sorcier, profitant qu'elle détournait le regard pour tremper ses lèvres dans son thé, l'elfe accomplit son petit méfait sans se faire remarquer.

Grace déplia le journal. La Une était curieusement banale.


La jeune femme plissa le front, incrédule. L'éditorialiste était soit devenu bipolaire soit il n'y avait vraiment strictement rien à dire pour aujourd'hui, ce qui paraissait fortement improbable. Elle feuilleta avidement le reste du journal, pour arriver à une grande double page centrale consacrée à la météo. Apparemment le Ministre en personne se félicitait de ce redoux. C'était surréaliste. Comme une mauvaise blague. Dédaignant la Gazette du Sorcier, elle jeta son dévolu sur le Chicaneur. Là encore, Mr Plinx veillait au grain. Il fit plus subtil cette fois, se rabattant sur la déclaration d'Howard Sholtz au Conseil Sorcier International sur les menaces actuelles sur le Secret Magique. Mais il lui fallut faire preuve d'inventivité pour remplacer la double page semi-conspirationniste sur le sauvetage miraculeux d'Ares par une longue liste d'infractions au secret magique. Idem pour les trois autres éditions livrées le matin. Grace finit par se décourager et replier soigneusement les journaux avant de quitter la salle du petit déjeuner.

18.03.24 Beaucoup d'agitations autour de lui, à la table de Gryffondor. Mais c'était normal. Les Rouges et Ors avaient toujours su mettre de l'ambiance, surtout lorsqu'il s'agissait de parler du prochain match de Quidditch qui devait avoir lieu dans une quinzaine de jours. Zion, lui, les yeux encore collés, n'avait envie que d'une chose, c'était de s'empiffrer comme il aimait le faire tous les matins : pancakes, beurres, poulets fries, sirop d'érable, café bien noir et quelques fruits de saisons. Chaque repas était une institution pour le Gryffondor alors il était toujours très rare qu'il prenne le temps de participer aux conversations autour de lui, sinon de ses yeux dont il se servait pour balayer la pièce autour de lui quand ce n'était pas pour observer ce que les autres manger.

Le seul moment où Zion levait la tête, c'était au moment de l'arrivée des hiboux dans la Grande Salle. Comme s'ils obéissaient à un ordre supérieur, les volatiles nocturnes débarquaient toujours dans la pièce au même moment, comme un seul homme. Cela provoquait toujours un bruit que le Gryffondor trouvait à la fois superbe et impressionnant, peu importe le nombre de fois qu'il eut entendu cela. Son regard chercha machinalement le grand duc de la famille Ayodele mais ce dernier semblait absent. Le jeune Webb se contenta donc de reporter son attention sur ce morceau de poulets frits qu'il avait déjà bien attaqué.

À côté de lui, cependant, quelque chose attira son attention alors qu'il mastiquait son tender. La Gazette du Sorcier venait d'être livré pour l'un de ses camarades. Peut-être pour @Milo McLeod ou @Sobek Ojeda ... @Rhys Ddraig n'avait pas la tête à lire ça. Il porta son regard vers son verre de jus de citrouille lorsque le gros titre attira de nouveau son attention :


Surpris, il attira le journal de sa main libre vers lui. Au moment même où ses doigts pressèrent le papier, ses yeux s'illuminèrent et ce fut comme si on le tirait de sa chaise pour le jeter dans le Hall d'entrée. Derrière lui, la cloche sonna le quart d'heures. Tenant toujours son tender, il observa les gens autour de lui dans cette curieuse teinte violacée. C'était à cet instant précis qu'il comprit être dans une de ses visions. Devant lui, il y avait  @Xris Andērson et  @Siobhán Gavalagh-Korrigan qui discutaient avec emphase. S'approchant d'eux, tout en tendant l'oreille, il comprit très vite que les deux Serpentard avaient reçu la même nouvelle que lui.

C'était alors qu'il comprit que les deux étudiants prévoyaient d'aller sauver l'héritier des Longerbane.

Zion sursauta. En un clignement de ses yeux, il se retrouvait de nouveau dans la grande salle, son tender toujours entre ses doigts, le regard tourné directement vers la table de Serpentard. Xris et Siobhán n'étaient pas là. Un regard vers l'horloge de la Grande Salle et un sentiment impérieux s'imposa à lui : Il lui fallait les retrouver.

C'était en se redressant qu'il se rappela de @Selma Montero grâce @Sheraz Mahal qui quittait la table des Poufsouffle pour aller saluer sa petite copine à la table des Serdaigle. Zion se précipita aussitôt vers eux sans se soucier de qui il pouvait y avoir autour.

« - Selma ! Sheraz, Xris et Siobhán s'apprêtent à aller sauver Arès ! » Fit Zion en leur tendant l'exemplaire de la Gazette du Sorcier. On pouvait y voir les traces de gras et le bout de poulet qu'il tenait toujours dans son autre main. « Faut y aller maintenant, suivez-moi. » Leur ordonna Zion en se dirigeant aussitôt vers l'extérieur de la Grande Salle.

Il entendit la cloche qui annonçait le quart d'heures. Zion pressa instantanément le pas.

Poussant l'épaisse porte de la Grande Salle, il sortit en la tenant quelques instants pour Sheraz et Selma tout en se mettant sur la pointe des pieds pour trouver Xris et Siobhán du regard. Ils étaient là-bas dans sa vision et...

Bingo ! Ils étaient encore là, mais surtout, sa vision était bien aujourd'hui. Rassuré, il les interpella tout en s'approchant d'eux rapidement :

« - Siobhán, Xris ! »

Il se rendit compte de son poulet qu'il enfourna dans sa bouche.

« - Che shé shque vous allez faire ! » Zion avala péniblement son tender avant d'ajouter en indiquant Sheraz et Selma de la main à qui ils n'avaient rien demandé. « On vient avec vous ! » Ajouta le Gryffondor, en bombant inconsciemment le torse.

Les yeux de Selma débordaient d’amour en suivant du regard @Sheraz Mahal qui se levait de sa table pour venir la saluer. Elle n’osait pas toujours prendre l’initiative d’aller le rejoindre, par peur de le déranger. Être en relation avec une personne saine, équilibrée et qui savait respecter son espace et ses besoins était quelque chose de nouveau pour elle et la cubaine avançait à pas de botruc dans la découverte de ce nouveau monde.

Mais alors qu’il allait se pencher vers elle, @Zion Webb surgit comme un forcené, faisant sursauter Selma qui faillit en renverser son jus de citrouille. Les yeux écarquillés, elle l’observait sans mot dire alors qu’il évoquait le nouveau pétrin dans lequel allaient se plonger @Xris Andērson et @Siobhán Gavalagh-Korrigan. Rapidement, la Serdaigle lut la première page du journal huilé qu’il leur tendait sous le nez. Arès, vivant ? Il s’agissait bien du fils Longerbane au sujet duquel il y avait eu tant de débat dans les jardins du château ?

Après les avoir pressés à le suivre, Zion disparaissait déjà en passant les portes de la Grande Salle. Sans perdre une seule seconde de réflexion, Selma se leva pour poser sa main sur le bras du Poufsouffle.

- Sheraz. Ton amie a besoin d’aide. Nous devons y aller.

Et sans ménagement, elle l’attrapa par la main pour l’entrainer derrière elle. Du coin de l’œil, la brunette cherchait sa sœur @Alejandra Montero. Où était-elle ? Elle n’avait aucune envie de laisser sa jumelle une nouvelle fois dans l’ignorance, pas après tout ce qui leur était arrivé. Mais Zion venait de repérer les deux Serpentards vers lesquels il se précipita. Le jeune homme leur annonça de but en blanc qu’il savait tout, et qu’ils les rejoindraient dans leur quête désespérée.

La cubaine lui lança un long regard appuyé, se demandant s’il avait tout vu dans l’une de ses visions. Dans ce cas, elle souhaitait vivement savoir à quel point le Gryffondor avait connaissance de l’avenir. Peut-être savait-il que s’ils ne les aidaient pas, leurs camarades seraient perdus ? Mais Siobhán semblait déterminée à vouloir tout mener elle-même. Avant leur petite escapade, Selma aurait trouvé son attitude hautaine, à se croire si puissante qu’elle pouvait à elle seule sauver son ami. Cependant, après l’avoir côtoyée un peu, et avoir reçu ses notes d’excuse, la Montero comprenait à présent qu’elle ne souhaitait simplement pas les mettre en danger. C’était tout à son honneur, mais cela ne signifiait pas que c’était acceptable.

Alors que la préfète faisait mine de vouloir s’éloigner, Selma lâcha la main de Sheraz pour l’attraper par le bras.

- Nous venons avec toi Siobhán. Ne te méprends pas, on ne fait pas ça pour toi mais par simple égoïsme. On ne supporterait pas la culpabilité si tu meurs et que nous n’avons rien fait pour t’aider. De plus, tu sembles sous-estimer la loyauté des Poufsouffles.

Son nez se tourna timidement vers Sheraz. Evidemment que le préfet allait tout faire pour aider son amie. Il était si parfait, si courageux, si intelligent… Et Selma ne pourrait supporter de le voir partir seul. Elle n’avait pas le choix que de les suivre, c’était ainsi. Quitte à n’être pour eux qu’un bouclier. Après Sheraz, son regard passa sur le torse bombé de Zion avant de revenir à Siobhán.

- Tu as devant toi les trois personnes qui ont réussi à vaincre l’hydre en combinant leur force. Ne sous-estime pas non plus notre aide. Elle pourrait t’être précieuse.

18.03.24 Sheraz avait pris l'habitude de lire la presse régulièrement depuis qu'il était préfet. D'abord parce que ça ne faisait pas sérieux de ne pas le faire et qu'à cause de son insigne, il ne pouvait plus tout à fait se permettre de passer pour un guignol. Ensuite parce qu'il avait remarqué que lorsqu'il y avait du remous, ça finissait toujours par arriver jusqu'à lui. Comme par exemple en ce moment les brigadiers du Ministère et l'implicite collaboration qui était attendue des préfets dans le maintien d'une certaine forme d'ordre. Malgré tout cela, rien ne pouvait l'empêcher de commencer sa lecture par le Meca'Express, son magazine de mécamagie préféré, numéro 1 des ventes dans le monde magique. Le numéro de ce jour-là proposait un article particulièrement intéressant sur l'interface sorcier / machine qui remettait d'ailleurs en question quelques principes qu'il avait appliqué à la prothèse d'Ana Souvorov. Se notant d'en parler avec le Dr Riva, il leva finalement le nez de l'article pour mieux apercevoir la belle chevelure brun d'ébène de Selma. Cette fois, son sourire niais et dégoulinant d'admiration allait le faire passer pour un guignol. C'est alors que Popplewell se jeta littéralement à côté de lui et commença à lui parler de son idée de soirée mousse dans la salle commune.

« Tu devrais en parler au Directeur @Farès El Mahdi , je suis sûr qu'il va adorer. »
« Ca marche, j'irais ap- »

Les yeux lui sortirent de la tête. Fallait-il que Popplewell est si peu de jugeote ?!!

« Mais non ! T'es - réfléchis deux minutes Popplewell : ne va surtout pas voir El Mahdi !! »
« Mais c'est toi. Tu viens de me dire de - »
« C'était du sarcasme... pourquoi t'essaie pas de trouver un lieu en dehors de Poudlard ? »

Popplewell haussa nonchalamment les épaules. Sheraz s'attendait à le voir lui agiter sous le nez l'argument pécuniaire mais apparemment, Dennis n'avait même pas songé à faire sa fête hors les murs et maintenant, l'idée le travaillait sérieusement. C'était le moment de filer retrouver Selma.

Sheraz avait toujours dans l'idée que la jolie cubaine sorte avec lui était toujours comme une anomalie dans la matrice et il s'attachait à ne pas trop envahir son espace personnel de peur que la Matrice s'en rende compte et ne décide de remettre les choses dans leur ordre naturel. Avec un sourire rayonnant, il s'apprêtait à poser un baiser sur les lèvres de la jeune femme quand @Zion Webb débarqua comme un cheveu sur la soupe. Zion ou plutôt, l'Agent Zion...

Sheraz lui adressa un regard noir. C'était à peu près tout ce qu'il pouvait opposer à Môssieur le Pourfendeur de Dragon-Hydre-Couac-dans-la-Matrice de toute manière. Quand l'Agent Zion ouvrit la bouche, leur mettant sous le nez un torchon imbibé de gras de friture, Sheraz crut qu'il allait faire une crise cardiaque.

« Pas si foooort ! », grinça-t-il entre ses dents alors que déjà, Selma prenait une décision pour eux deux, « Mais - »

Il ne termina pas sa phrase, se laissant entraîner de la manière la moins discrète vers l'extérieur de la Salle. La Matrice allait les griller, c'était de plus en plus certain. Dans son dos, Sheraz crut bien entendre un et pour ma soirée mousse ?!! mais il n'en était pas tout à fait sûr. De toute manière, @Siobhán Gavalagh-Korrigan et @Xris Andērson avaient déjà capté son attention. Les deux avaient l'air... de se disputer. En tout cas Xris faisait la gueule encore plus que d'habitude. A croire que ce mec là ne pouvait pas redresser les coins de sa bouche. L'idée de lui offrir anonymement un exemplaire de Monsieur Heureux de la série des Monsieur Madame lui traversa l'esprit mais l'entrée en matière de Zion la chassa bien vite.

En moins de dix secondes, ça tirait dans tous les sens et lui n'avait toujours pas sorti un mot. L'agent Zion voulait venir mais Siobhán ne voulait pas. Selma disait que c'était hors de question qu'elle y aille seule et apparemment Monsieur Heureux ne redressait toujours pas les coins de sa bouche, signe qu'il n'allait peut-être pas venir ou alors peut-être ne fallait-il pas prêter attention à ce détail.

Surpris par la prise de position de Selma, qui n'avait jamais été une grande fan de Siobhán jusque-là, Sheraz la regardait béatement lorsqu'il laissa échapper un :

« Je t'aime. », profondément sincère. Son sourire niais resta accroché un peu plus longtemps à ses lèvres tandis qu'il la regardait droit dans les yeux, avant de sentir que les regards pesaient un peu sur lui, « Euh... tout pareil que Zion et Selma. », lança-t-il comme un gamin pris en défaut de quelque chose. Il lui fallut quelques secondes pour se recomposer et sortir quelque chose de valable, « Bien sûr que Xris va venir. On va tous venir. T'as pas vraiment le choix Siobhán. Aucun de nous n'est prêt à vous laisser vous frotter à ça tous seuls. Et cette fois, on n'ira pas les mains dans les poches. Il faut prendre le temps de réfléchir à ce qu'on va faire et se préparer et définir un plan d'actions. »

C'était ce qui lui paraissait le plus censé. L'instant d'après, il tilta :

« Ta tante ? Celle qui essaie de nous laver le cerveau à chaque cours de DCFM là ??? », s'gosilla-t-il avec sa légendaire voix de poulet.