Echoes Of The Unknown — ft. Xris Andērson

ft. @Xris Andērson

À peine eut-elle le temps de penser à sa destination qu’un bras la retint d’aller plus loin. Qui de ses deux meilleurs amis avait pris la décision le premier de l’empêcher de foncer tête baissée ?

Croisant le visage de Selma lorsque son corps fit volte-face, les sourcils de Siobhán se froncèrent. Non par colère, mais plus sous le coup de la surprise. La sagesse des Serdaigle avait toujours cette façon bien particulière de surgir quand on ne l’attendait pas, mais cette fois, la Montero la prenait réellement de court.

Tous ses propos avaient une part de vérité. Mais il y avait bien un point sur lequel elle se trompait . jamais il ne lui serait venu à l’idée de sous-estimer les pouvoirs de ses amis, et de tous ceux qui avaient vécu l’enfer souterrain des caves de Gragaregh. Et alors qu’elle s’apprêtait à se défendre à ce sujet, des mots d’amour surgis de nulle part l’interrompirent. De ceux qu’elle n’avait pas entendu depuis si longtemps qu’ils ne pouvaient lui être adressés.

Étrangement, la moue amoureuse de Sheraz fit fondre le cœur de la Korrigan, la confortant dans sa volonté de départ : les protéger, plus que jamais. Mais elle n’eut pas le temps d’en placer une pour le faire savoir que Xris prit la parole à son tour, suivi de près par Zion qui avait quant à lui le visage d’un homme qui n’avait jamais douté.

Un soupir s’échappa de ses lèvres saupoudrées d’un rose léger.

À quel moment avait-elle perdu tout contrôle sur une conversation privée initiée de son propre fait, déjà ?

« Bien, bien… » maugréa-t-elle en signe de reddition. Xris avait raison : tout ceci était une perte de temps et le temps, justement, leur était compté. « Vous êtes maîtres de vos propres décisions, les uns et les autres », concéda-t-elle, un peu lasse et profondément inquiète de savoir qu’elle les avait traînés là-dedans contre son gré cette fois-ci.

Mais après tout, aurait-elle réagi différemment à leur place, après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble ?

« Je ne suis personne pour vous empêcher d’agir selon votre volonté, mais comme l’a précisé Xris, ce qui nous attend sera peut être plus dur encore que ce que nous avons vécu dans les caves. On parle du Ministère et de ses agents d’élite après tout. Ils font pour la plupart partie des meilleurs sorciers de notre monde. Il nous faudra peut être abattre trois têtes de dragons au lieu d’une. Qui sait ce qui nous attend… », ajouta-t-elle, un instant pensive, avant de reprendre, plus vulnérable : « La dernière chose que je veux c’est qu’il vous arrive quelque chose. Et ça vaut pour chacun d’entre vous. Je ne supporterai pas le poids de la culpabilité… », glissa-t-elle à l’intention de Selma avec un très léger sourire triste, à peine perceptible à qui ne prêterait pas attention.

Une courte pause enchaîna ses propos alors qu’elle repensait aux réserves émises concernant sa tante. D’abord par Sheraz, puis par Xris.

Elles étaient légitimes, mais depuis leur dernière discussion inopinée entre les murs de Caer Cynfeirdd, les siennes l’avaient abandonnée.

Sa voix s’émancipa alors de ses accents abattus pour prendre des tonalités bien plus assurées. Moins incertaines.

« Je confirme qu’on peut avoir une confiance aveugle en Maeve. Elle n’a répondu favorablement à sa nomination à Poudlard que parce qu’elle connaissait l’existence de profils nettement moins conciliants au sein du ministère. Elle et Jameson Clearwater connaissent par cœur l’institution. Sans eux, c’est bien simple : nous n’avons aucune chance. Autant prendre la route d’Azkaban et faire nos adieux sur le champ.  En revanche, je ne suis pas sûre qu’elle acceptera que nous nous lancions aussi nombreux dans cette chasse. J’ai déjà eu du mal à la convaincre de ne pas me tenir à l’écart… Si on va la voir ensemble, vous ne devrez émettre aucun doute à son sujet. La moindre incertitude en vous, et elle le sentira. Mais il est encore temps de changer d’avis. Personne ne jugera. »

Son regard passa d’un visage à un autre, peu convaincu que quiconque reviendrait sur sa décision.

« Si vous êtes sûrs de vous, alors allons-y. »