Friendly Fire

23.03.24 C'était en croisant @Kira Dagoniat en sortant de la Grande Salle que Zion Webb sut ce qu'il allait faire aujourd'hui. D'un regard rapide échangé avec la première année sans aucune animosité réelle, il se rappela rapidement de leur dernier échange plutôt houleux où le Gryffondor l'avait envoyé sur les roses en se mettant sur la défensive. Il fallait dire qu'à l'époque, la jolie Dagoniat traînait un petit peu trop avec cette faiseuse de chaos qu'était @Chelsea L. Waldorf. Zion n'avait jamais trop apprécié cette dernière qu'il avait toujours jugé trop perfide pour s'exposer comme il aurait pu le faire avec n'importe quelle jeune femme. Leur amitié (dont Zion ne connaissait pas la teneur) l'avait forcé à se montrer aussi vindicatif même si ça n'était pas allé bien loin.

La matinée se déroula plus ou moins bien. Quelques devoirs de Potions à finir, une dissertation pour le cours de Métamorphoses et quelques annotations dans son livre de Défense contre les Forces du mal l'avaient plutôt bien occupés. Le repas suivit puis enfin, Zion prit la direction des extérieurs de l'école pour rejoindre le Chemin de Traverse après quelques transplanages réalisées avec brio. Si le Gryffondor avait du s'y prendre à plusieurs reprises, c'était parce que son permis était tout récent et qu'il préférait jouer la carte de la sureté pour le moment. Les quelques cas de Désartibulations qu'il avait vu, lu ou entendu l'avaient profondément marqué pour qu'il prenne le transplanage à la légère.

Zion arriva sur le Chemin de Traverse aux alentours des 15h. Chaudement emmitouflée à cause de ce froid mordant qui persisitait un petit peu trop selon le Gryffondor alors qu'ils étaient déjà à la fin Mars, Zion, mains dans les poches, avançait tranquillement dans les rues du Chemin de Traverse avec cette étrange bizarre que quelque chose avait changé sans trop savoir quoi. Les regards des gens se faisaient fuyants et les boutiques n'avaient plus vraiment ce petit truc très vendeur qui lui donnait habituellement envie de rentrer dans chacune d'entre elles.

C'était peut-être de là que venait ce froid étrange. Zion ne tarda pas à se retrouver à la hauteur de la Forge des Grimms dans laquelle il entra sans se poser de questions sinon celle de se demander à quel point Michel-Ange Grimm avait du changer.

Zion avait toujours entendu dire qu'un enfant changé n'importe qui. Pour sûr que le jeune Grimm devait ressembler à ces espèces de darons en joggings et tee-shirts sales. Zion pouffa à cette idée alors qu'il savait pourtant que c'était faux grâce à @Camaël Grimm qui lui donnait régulièrement des nouvelles. Mais cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas vu son ancien mentor que son imagination fructuante ne cessait d'imaginer Michel-Ange dans des tenues toutes aussi étranges les unes que les autres.

« Tu peux bien aller te faire cuire le cul Barnes ! »

De l’autre côté du comptoir, une plume à la main, vêtu de mon tablier de travail je faisais face à un client mécontent, et surtout malhonnête. Ce dernier était venu pour un anneau de pouvoir, capable de changer un matériau en un autre matériau. C’était un artefact qui m’avait pris du temps, beaucoup de temps et surtout beaucoup d’énergie. Et là, une fois que je l’avais terminé et que nous nous étions mis d’accord sur le prix, ce dernier essayait de négocier. Enfin négocier, il ne voulait surtout pas payer ce qu’il me devait. Il devait avoir la quarantaine, les mains agrippés à sa bourse de riche sang-pur. Plus on en avait, moins on était enclin à en donner.

« Monsieur Grimm, je crois que votre vocabulaire n’est pas approprié en de pareilles circonstances et... »

« Et j’t’emmerde ! J’ai passé du temps, t’as déjà eu un prix ! Maintenant fais passer à la caisse mon pote. C’est 200 gallions, ni plus ni moins. Tu crois quoi ?! Que la boutique elle tourne toute seule ? Que j’ai pas des charges à payer ? Que j’ai pas des trucs à faire ? Non, c’est vrai, j’me lève le matin et je me dis : Oh ca serait si bon de travailler bénévolement et de mettre mon affaire en péril pour ce brave Monsieur Gustave Barnes ! »

Le dénommer Barnes fit une grimace et une moue. Visiblement il sentit qu’il n’allait pas avoir gain de cause. Faisant demi-tour, il me déclara simplement d’un ton sinistre et froid :

« Je verrais avec votre père, puisque vous ne savez répondre que par la violence et la vulgarité. »

« Il dira pareil... »

Au moment où il passa la porte, un jeune homme que je connaissais bien passa à son tour la porte. Le visage couvert de suie, je le regardais radieux et ravis de le voir. Sans dire bonjour, sans dire aurevoir et sans dire merci, le fameux Barnes passa la porte. Mais, au moment où ce dernier passa le palier, l’anneau qui était dans sa main brilla, s’enflamma et fila droit sur un présentoir. Dans une gerbe de flamme, un petit papier avec écrit « 150 gallions » s’afficha.

« Devise des Grimm. On paye, où on a rien. »

Alors que ce dernier allait faire un scandale, une des armures magiques semblables à celles de Poudlard l’expulsa dehors sans qu’il ait son mot à dire. Posant la plume et laissant le malotru jurait dans sa langue de sang-pur bourgeois, j’avançais alors vers Zion, le serrant dans mes bras avec un grand sourire.

« Bienvenue Monsieur Webb ! Quel bon t’amène ici ? T’as enfin trouver le chemin ? » dis-je d’un air un peu malicieux. « Je plaisante, je sais que vos emplois du temps sont surchargés. T’as pas bonne mine. »

Je lui appliquais immédiatement les pouces sous ses yeux pour regarder le blanc de ces derniers. Fronçant les sourcils je continuais :

« Tu fumes du shit ? Tu picoles ? Pourquoi tu dors pas ? Putain je pars plusieurs mois et c’est déjà le bordel. Et c’est quoi ce bide ? T’as arrêté le sport ? Woh. Un corps d’athlète, une tête bien faites, et t’as d’la minette… T’as déjà oublié la règle ? »

23.03.24 Observant l'armure magique de la Forge des Grimm mettre dehors un de leurs clients manu militari, Zion ne put s'empêcher de rigoler en voyant la surprise se dessinait sur le visage de Barnes jusqu'à ce que ce dernier ne se relève en colère, le poing levé vers l'enseigne de la maison Grimm. Le Gryffondor n'entendit pas ce que le sorcier avait à redire sur la manière dont la Forge traitait ses clients puisque l'armure s'était contenté de refermer la porte derrière Barnes avant de reprendre sa place comme s'il ne s'était jamais animé.

Michel-Ange se montra quelque peu acide, lui faisant le reproche de ne pas être venu le voir plutôt alors qu'il s'était déjà écouté pas loin de six mois depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus avant d'orienter directement le sujet sur la tête que Zion arborait depuis quelques jours.

Zion se contenta d'hausser les épaules.

« - Je ne suis pas là pour parler de ça. »

Après tout, il avait suffisamment saoulé @Alejandra Montero et @Camaël Grimm sur sa rupture avec @Freya Korrigan. Même si, pour qu'il y ait une réelle rupture, il aurait fallu qu'il se passe autre chose qu'un ou deux baisers échangés. Mais la Serdaigle avait choisi son destin en voulant devenir l'apprenti d'un mage noir dont l'existence n'était plus que retenu par l'éther de son âme et de son envie terrible de vivre.

« - Non, je viens de te voir parce qu'en Décembre, @Kira Dagoniat m'a dit de venir te voir. » Ajouta Zion dont la mine s'était assombrie alors que Michel-Ange avait remis sur la table le sujet de la jeune Cynfeirdd. Son regard s'était perdu quelque part dans la forge dont les yeux n'avaient pour éclat que les flammes incandescentes du foyer qui était à l'origine de cette chaleur écrasante.

Il finit par relever le regard, tentant de lui faire comprendre inconsciemment qu'il ne souhaitait pas s'attarder sur le sujet que l'ancien Poufsouffle avait mis sur la table.

« - Puis je voulais voir comment tu t'en sortais avec ton enfant. Il paraît que c'est pire que des lutins de Cornouailles ayant mangé trop de sucres. » Fit Zion, en tentant un trait d'humour. « Comment tu te sens ? » Demanda Zion, comme si être parent était une maladie comme une autre.

Je haussais moi aussi les épaules en le regardant dans les yeux. Faisant une espèce de moue, je le serrai à nouveau dans mes bras pour lui prouver à quel point je l’aimais même après ces mois passés hors de Poudlard. Je n’oubliais pas tout ce que nous avions vécu et à quel point on avait eu de l’influence l’un pour l’autre afin d’améliorer nos vies. Les cernes sous les yeux je me contentais de rire. D’un rire sincère et profond.

« Décembre… C’était y’a trois mois… Je suis déjà incapable de savoir où j’ai mis mon marteau ce matin, comment veux tu que je sache ce que je voulais te dire il y a trois mois... »

Je l’invitais à rentrer dans la boutique. Puis, avec précaution j’enlevais mon tablier de forgeron et je me dirigeais vers un robinet pour enlever la suie et la sueur de mon travail afin d’être plus présentable. Me tournant vers lui après m’être séché le visage, je me contentais de répondre avec un sourire en coin.

« Je m’en sors très bien. Je suis arrivé au bout de mon plan, à savoir sortir avec Apolline, me reproduire avec elle et l’aimer jusqu’à la fin de mon existence. Il faut dire qu’au final, ma vie est plus calme qu’avant. »

Je regardais autour de moi, signalant l’absence de Rachel. Avec un léger sourire amusé, je me contentais de mettre mes mains sur les hanches comme Peter Pan pour répondre avec calme et sérénité :

« Elle doit dormir d’ailleurs à l’heure qu’il est. Il faut me prévenir si tu veux la voir. Et toi comment tu te sens ?  »

Je me mis à ranger un peu la boutique. Puis voyant l’heure je me dirigeais vers la pancarte pour la tourner sur  « Fermé ». Le dernier client m’avait quelque peu agacé et maintenant que j’avais un ami en face de moi, il était hors de question que l’on me dérange. Retournant derrière mon comptoir, j’ouvrais le grand Carnet de Commande des Grimm pour vérifier qu’aucun client n’allait plus venir en chercher une. Satisfait, je le fermais dans un petit clape sonore et je me contentais de répondre :

« A Poudlard tout va bien ? J’ai entendu dire que c’était quelque peu agité depuis les annonces du Ministère… J’ose pas en parler à Apolline, on n’est pas tellement d’accord sur le sujet. Je veux un monde bon pour ma fille, et on n’y est pas du tout. »

J’avais le visage un peu grave. Observant le Gryffondor dans les yeux je me contentais de dire mystérieusement :

« Mais du moment que des gens aussi courageux que toi y sont, j’ai pas trop à craindre ! »