Au nom du frère. (Apo)

ft Charles Graham & @Michel-Ange Grimm

Revenue depuis peu du Japon, Apolline avait eu un peu de mal à s’en remettre. D’abord à cause du décalage horaire mais également à cause de ce qu’elle avait vécu. Cette épreuve co-organisée par les deux universités pour les étudiants de Poudlard avait totalement perturbée Apolline. Elle qui pensait avoir fait le deuil de son petit frère venait de se prendre la vérité en pleine face. Jamais elle ne ferait son deuil tant que Charles ne paierait pas ses crimes. Oh, il avait bien été condamné à Azkaban mais comme de rares sorciers avant lui, il avait réussi à s’en évader. Comment cela était possible ? Si sa grossesse particulière et sa nouvelle vie de maman lui avait permis de ne plus penser à tout cela, la réalité avait commencé à la rattraper après l’attaque de Charles et ses sbires contre sa propre fille. Et maintenant le fantôme de son passé, de sa rage, de son envie de vengeance : Ulysse. C’était trop.

Pourtant Apolline garda tout cela pour elle. Elle ne parla pas de ses ressentis, ni à @Rhys Ddraig au Japon, ni à @Michel-Ange Grimm à son retour du Japon. Personne. Pour ne pas inquiéter, pour se voiler la face une nouvelle fois, et tenter de ne plus y penser, de se concentrer sur ses études qui lui étaient tellement cher. Michel-Ange lui offrait la chance de pouvoir continuer ses études en mettant les siennes entre parenthèses. Alors la préfète-en-cheffe n’avait pas le droit de rater, pas le droit de dévier du chemin et de penser à cette vengeance inachevée. De toute façon, cela ne servait à rien. Ils avaient perdu la trace de Charles, il était expert dans l’art de se faire tout petit.

Alors la meilleure manière d’avancer était de suivre les camarades. Pas en termes d’étude. Pour cela, Apolline n’avait besoin de personne. Mais plutôt sur les soirées, l’amusement, le lâcher-prise. Alors c’est pourquoi Apolline se laissa convaincre et se retrouva à la Tête de Sanglier. C’était festif, chaleureux, ça faisait du bien. Mais toute de chose avait une fin, bonne ou mauvaise. Et là, malgré le printemps qui pointait le bout de son nez, les jours étaient encore courts. Le soleil était sur le déclin. Apolline, comme les autres étudiants qui l’accompagnaient, décida de retourner au Château. La brune fut la dernière à payer sa part et à sortir de la Taverne. Elle avait laissé ses camarades partir devant, leur expliquant qu’elle les rattraperait en chemin.

Mais ce fut Apolline qui se fit rattraper en sortant. Elle grimaça légèrement à la pointe de la baguette contre son dos, à cette main posée sur son épaule d’une façon fort désagréable. Une autre chose dérangea Apolline, quelque instant, la lueur autour de son cou. La baguette de fiançailles que Michel-Ange lui avait offert. Elle n’eut pas besoin d’y jeter un coup d’œil pour comprendre à qui elle avait à faire. Cette voix, elle la reconnaissait entre mille.

Finalement c’était lui qui avait trouvé Apolline avant. Et maintenant ? Qu’allait-il faire dans une rue bondée ? Si Apolline avait été raisonnable, elle n’aurait pas bronché et aurait fait tout comme Charles demandait. Mais Apolline, lorsqu’il s’agissait de sa famille, n’était pas raisonnable. Ce dont Michel-Ange et elle avaient évoqué pouvait avoir lieu maintenant.

« Vous pensez réellement être en position de poser vos conditions ? »

Qui était l’évadé ? Qui était celui recherché dans toute l’Angleterre magique ? Peut-être pour lui aurait-il préférable que ce soit eux qui trouvent Charles avant Apolline. Car désormais brillait une certaine lueur dans son regard, quelque chose d’inquiétant, qu’elle n’avait eu qu’à une certaine période de sa vie, celle qui avait été la plus sombre et qui avait forgé ce mauvais côté.

« Je ne vous laisserais pas avoir le temps de sortir vos affreuses dents. » lâcha Apolline sèchement avant de se retourner vivement.

Rapidement Apolline sortit sa baguette et avec sa main libre, elle saisit le poignet de Charles. Elle allait lui donner ce qu’il voulait, un face à face. Mais dans ses conditions. C’est pourquoi elle décida de transplaner. La gryffondor savait pertinemment qu’il ne se laisserait pas faire, qu’il y aurait peut-être de la case en route. Mais c’était le risque à prendre.

Et ce fut finalement à Godric’s Hollow qu’ils atterrirent. Lourdement, sans doute blessés. Ils étaient dans un endroit bien précis, reculé du village : le cimetière. Ce choix de lieu avait été évident. Il lui fallait de la force, celle de son défunt frère, pour pouvoir affronter celui qu’elle considérait comme son pire ennemi.

« Allez-y, je vous écoute. Qu’aimeriez vous proposer, que voulez-vous me dire avant qu’on en finisse ? » hurla presque Apolline, un torrent d’émotion la submergeant.

Elle avait fait le choix de rester flou sur son interrogation, ne permettant pas à Charles de savoir comment cela se finirait, si elle comptait coopérer ou non. Mais il pouvait certainement déjà se faire une idée. Et là, en réalité, tout ce qu’elle essayait de faire, c’était de gagner du temps. Elle savait qu’il parviendrait à la retrouver. Elle savait que Michel-Ange arriverait. Il fallait simplement gagner du temps. En discutant…ou en résistant à un combat face à son plus grand ennemi.

ft Charles Graham & @Michel-Ange Grimm

Ils étaient à présent dans le cimetière où reposait Ulysse en paix. Malheureusement, Apolline avait fait le choix de déranger ce calme en y transplanant avec Charles. Elle ignorait ce qu’il voulait d’elle, mais plus les minutes passaient plus elle prenait conscience qu’il n’avait pas la réelle intention de la tuer. Sinon il aurait déjà utilisé sa baguette depuis bien longtemps.

Un rire à la fois nerveux et jaune s’échappa de la bouche d’Apolline lorsque ce dernier osa parler des loups-garous comme de la magie des anciens. Il considérait vraiment sa condition comme supérieure alors que c’était tout l’inverse. Il fallait le lui rappeler.

« Une chance que mon être tout entier rejetterait cette malédiction. Plutôt mourir que de vivre maudit à devenir une louve. » cracha Apolline, la colère la gagnant encore un peu plus.

Apolline resserra l’étreinte de sa baguette, prête à se défendre s’il le fallait. Mais Charles la surprit une fois de plus en lui annonçant la raison de cette entrevue quelque peu forcée. Un nouveau rire jaune sortit de la bouche d’Apolline.

« Pensez-vous réellement que je vais vous croire ? » lança Apolline, les yeux levés au ciel avant finalement de les reposer sur le sorcier en face d’elle et de froncer les sourcils en écoutant la suite de ses explications. « Vous êtes complètement malade. »

Il était fou de penser une seule seconde que son père accepterait. Il était également fou de penser qu’Apolline aille gentiment demander à son père. Il avait brisé leur famille n’a tout jamais, osait-il seulement oublier ? Le sourire mauvais de Charles agaça Apolline dont la mâchoire s’était légèrement crispée.

« Il n’y a qu’une seule manière pour que ma famille et moi-même soyons en paix. » rectifia la préfète-en-cheffe dont la baguette commençait à sérieusement la démanger.

Mais sa dernière carte pour tenter de faire pencher la balance en sa faveur laissa Apolline quelque peu déconcertée. Elle ne comprenait pas pourquoi la tête de son oncle ferait plaisir à son père. Certes, les deux hommes ne s’entendaient pas du tout mais pas au point que son père ait une envie de meurtre, et encore mois que celle-ci soit connue publiquement. Si c’était son ultime carte pour qu’Apolline accepte, il risquait d’être déçu.

« Sérieusement ? Vous croyez pas avoir assez fait souffrir ma famille ? Laissez mon oncle en dehors de ça. » ordonna-t-elle d’une voix tranchante. « Vous êtes vraim… »

Mais le bruit de transplanage stoppa Apolline dans son élan. Tant pis, Charles n’aurait pas le plaisir d’entendre le compliment de la brune. La jeune maman tourna la tête vers l’origine du bruit tout en sachant pertinemment qui venait d’arriver. Un sourire à la fois satisfait et soulagée vint illuminer le visage de la sorcière. Sourire qui s’effaça rapidement lorsque Charles osa sous-estimer son futur mari.

« Ne l’appelez pas comme ça. » siffla-t-elle, levant sa baguette en même temps que Charles. « Je n’ai p… »

Mais là encore, elle fut coupée. Par Michel-Ange lui-même. Il n’avait pas besoin de lui dire ça. Pensait-il réellement qu’Apolline puisse pactiser avec ce genre de personne ? L’assassin de son frère ? En tout cas, cette prise de parole avait agacé Charles qui empêcha Mich d’en dire plus. Outrée par le geste qu’il venait d’avoir envers son amoureux, Apolline sentit la colère monter d’un cran supplémentaire. Elle était prête à bouillir. Pourtant elle tenta de garder le cap, le contrôle sur elle-même. Que c’était dur !

« Laisse le tranquille. » ordonna-t-elle une nouvelle fois avant de répondre finalement à son pacte. « Je n’ai pas besoin de 5 jours. 5 secondes suffiront. »

Elle laissa un silence qui dura approximativement 5 secondes.

« Je refuse votre pacte ! » reprit-elle très sèchement avant de pointer sa baguette vers Michel-Ange. « Finite. »

Le sortilège fusa, libérant Michel-Ange de son bandeau noir. Si Charles attaquait après le refus d’Apolline, il était préférable d’avoir l’ancien poufsouffle à ses côtés.