Sleepover

Cela faisait maintenant deux jours et deux nuits que j’étais chez Urielle. Au départ ma pudeur avait été à son paroxysme. N’osant me changer devant elle, je m’étais à chaque fois réfugié dans la salle de bain. Pour l’occasion, j’avais opté pour un survetement spécial aux couleurs de l’équipe de Perséphone. Normalement je dormais en sous-vêtement, mais le fait de me trimbaler comme tel, même si Urielle avait du en avoir d’autres devant ma collègue m’avait gêné au plus au point. C’était donc dans cette tenue, un soda à la main, que je regardais par dessus son frigo d’un air étrangement amical :

« Faut vraiment qu’on reprenne les bases… Comment tu peux être aussi frêle en mangeant pareil sans rire ! Je suis obligé de suivre un régime drastique pour tenir la forme, ça va pas le faire et... »

On frappa à la porte. Finalement, ces deux derniers jours avaient plus tourné à la coloc qu’autre chose et c’était très bien ainsi. D’ailleurs je commençais à m’y faire. Il fallait dire que la solitude n’était pas vraiment quelque chose qui me réussissait. J’avais vécu avec Solvi, puis avec Lucy et enfin avec Perséphone pendant un temps. Et vivre avec Urielle m’avait redonné un peu de baume au coeur ces derniers jours… Ma psy m’aurait certainement dit que c’était en rapport avec l’absence de ma mère. Soupirant au deuxième coup de tonnerre contre la porte, je tournais la tête un peu agacé pour dire un brin moqueur :

« J’y vais, contente toi de nous faire des pâtes... »

Arrivant à la porte, avec ma petite odeur de savon à la rose de Damas, j’ouvris la porte. Immédiatement, un flash m’aveugla et par réflexe que sortit ma baguette que j’avais toujours sur moi :

« J’en étais sur ! Il trompe What The Fog avec sa collègue ! Des jours de pistages pour ça ! Quand l’patron va avoir la ph... »

BAM. Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que j’étais déjà sur lui. Ma main s’était refermer sur son pull et j’avais tendu ce dernier pour que son corps soit plus malléable comme on nous l’avait appris lors de notre formation d’Auror. Le bruit sourd venait de son corps qui avait heurté la porte de la voisine d’en face dans un bruit fracassant.

« Hé ! T’as pas l’droit ! Qu’est ce qu’tu fais, faut y réfléchir à deux fois avant de hééé NOOON ! »

Je le levais dans le couloir, m’aidant désormais de ma baguette pour qu’il reste coller contre la porte dans un sort d’emprisonnement. D’un coup de baguette, j’attirais à mon son appareil et je fis cramer la pellicule dans une odeur de cramée.

« Dégage, et tais toi, où je te retrouve, je t’oubliette et tu ne te rappelleras plus qui est ta propre mère... » grommellais-je

Je ne m’en rendais pas compte mais je ressemblais souvent à mon père en colère. Le jeune homme détala, laissant tombé sa carte de visite en fuyant.

« Jimmy Olsen... »

Je me retournais vers Urielle, pour m’excuser quand à ce moment précis la porte du bout du couloir s’ouvrit et une tête assez mauvaise passa. La mère Popplewell…

« J’sais pas c’que vous faites ici mon garçon, mais j’connais votre grand-mère ! Et dites à votre petite amie qu’il faut qu’elle paie le loyer ! »

« C’est pas ma petite amie ! Merde ! » m’emportais-je sur le pas de la porte.