Lune qui, là-haut, s'allume | Zahra

Identité : Mphatso Zahra Jekyll, d'origine botswanaise par ta mère et anglaise par ton père. Un mélange de culture qui t'enrichit depuis toujours. Que tu chéris plus que tout.
Dans la vie de tous les jours, on t'appelle Dr Jekyll et tu fais en sorte de cacher ton Mr Hyde. Ton premier prénom n'est généralement utilisé que par les membres de ta famille maternelle, ça ne te dérange pas. Tu préfères que ce soit ainsi plutôt qu'il se fasse écorcher à tout bout de champ.

Date et Lieu de naissance : Née le 09.06.84 à St Mangouste, Londres. Il était prévu que tu naisses comme ton frère auprès de ta famille, dans le village qui en a vu naître la grande majorité. Tu es juste arrivée plus tôt que prévu, de quelques semaines. Certains superstitieux de ta famille, comme ton grand-oncle Bongani y voit le signe d'une grande malchance. Tu viens de fêter tes 38 ans.

Statut civil : Célibataire ; ou plutôt, mariée à ton travail. Tu n’as malheureusement pas le temps pour une relation suivie. Ou l'envie ?

Scolarité : Ancienne Serpentard, préfète depuis ta troisième année d'étude (entre septembre 2004 et juin 2009).
Tu as suivi un double cursus en science magique option médicomagie et en potiologie. Les deux étant liés puisque tu as choisi de te spécialiser dans les empoisonnements par potions et plantes. La principale raison qui t'a permis de cumuler les deux. Déjà bourreau du travail à l'époque...

Profession : Médicomage à St Mangouste, très altruiste et foncièrement investie dans ton métier. Plus connue sous le nom de Dr Jekyll ce qui est d'une ironie sans nom... Tu as refusé le poste de Médicomage en chef de la section empoisonnement par potions et plantes lorsque ton prédécesseur a cessé son activité. Enfin, tu as voulu refuser. Jusqu'à ce que tu te rendes compte de la liberté de mouvement que tu obtenais avec un tel poste. Beaucoup de responsabilités, mais une amplitude tellement grande que tu as finalement accepté. Depuis que tu occupes ce poste, tout juste un an, tu passes beaucoup de temps à gérer les urgences, laissant majoritairement les patients avec un suivi à tes collègues.
Ce n'est pas le pouvoir qui t'intéresse dans ton poste, mais bien ta capacité à soigner plus de monde.

Baguette magique : Baguette en bois d'Aubépine et Corne d'Eruptif ; 27,3 cm ; moyennement fine ; plutôt souple.

Famille : Ta mère botswanaise, benjamine de la famille Tshegofatso a rencontré ton père, un chercheur spécialisé en magie innée. De leur union est né ton grand frère, puis toi.

Hérédité du sang : Sang-mêlée. Ta famille botswanaise, les Tshegofatso, n'accorde aucune once d'importance à ce fait. Cherchant plutôt à acquérir le savoir, la culture, la tolérance et l'ouverture d'esprit à travers un compagnon de vie. Pour pouvoir créer un terrain de jeu dans lequel élever ses louveteaux en toute sérénité.
Ta famille anglaise, les Jekyll, préfère accueillir en leur sein quelqu'un pour qui ils n'ont pas besoin de faire attention au secret magique. Plus par facilité qu'autre chose. Du moins, tu le penses. Au final, les uns comme les autres s'accordent bien entre eux et s'apprécient suffisamment. Bien que les Jekyll ne soient pas dans la confidence de la lycanthropie transmise par les Tshegofatso.

Particularité magique : Porteuse du gène de la lycanthropie, mais sans en avoir développé aucune des caractéristiques. Il est juste là, dormant.

Caractère : Gentille ; Altruiste ; Serviable ; Piquante ; Fortement attachée à sa famille ; Aime les traditions de son clan ; Aime également le rituel du thé à 17h ; Naturelle ; Rusée ; Ne dort pas beaucoup ; Travaille bien trop ; Loyale ; Si elle devait subir une nouvelle répartition aujourd’hui, aucun doute qu’elle finirait à Poufsouffle tant sa loyauté est passée loin devant son ambition. Tout ce qu’elle fait abonde en ce sens.

Ne dispose que de peu de scrupule quand elle pense sa cause juste ; Tourmentée à l’idée de blesser plutôt que soigner.

N’a pas d’horaire ; Prend la vie comme elle vient ; N’est pas sujette au stress et gère très bien la pression.

Patronus : Une chauve-souris ; symbole de chance, de bonheur et de transformation. Rien n'aurait pu mieux te convenir.

Miroir de Risèd : Tu te vois avec une personne à tes côtés aux contours et au visage flou. Tu ne sais même pas s'il s'agit d'un homme ou d'une femme, néanmoins, tu es intimement convaincue qu'il s'agit de ton enfant.

Epouvantard : C'est un loup mort. Tu sais pertinemment qu'il s'agit de ton frère et ça te déchire le cœur de le voir ainsi baignant dans son sang. Probablement le fruit de la chasse.

Particularités : /

Qui es-tu ? : Alice toujours moi.

Faceclaim & Crédits : Alicia Keys, tumblr.

Trigger Warnings : Sexe cru.

Comment avez-vous connu le forum? : Hem.

Un petit plus ? : J'ai enfin planché dessus, depuis le temps que je tease sans rien dire /pan J'espère que vous aimerez les Tshegofatso  

Tes premiers cris ont été poussés le 9 juin 1984 à St Mangouste en plein Londres. Ce n’était pas prévu. Du tout. Tu aurais dû arriver début juillet pour que tes parents aient le temps de rentrer à Rapsha, village sorcier près de la réserve naturelle à l’ouest du Botswana. La tradition des Tshegofatso veut que tous les enfants puissent naître sur la terre de leurs ancêtres. Pour bénéficier de la protection de leur nom et faire prospérer la magie dans les lieux. Tshegofatso signifie bénédiction. Ton grand frère a pu bénéficier de la bénédiction familiale. Toi non. Du moins, pas sur l’instant. Il aura fallu attendre que tu puisses voyager en portoloin, que tu hurles, n’aimant visiblement pas ce moyen de transport, pour que tu puisses être accueillie sur tes terres. Toute la famille au grand complet s’est réunie pour te célébrer. Comme pour chaque heureux événement. Même ceux qui comme ta mère vivent entre deux pays.
Ton grand-oncle, Bongani, grand homme, fort superstitieux, a refusé de t’approcher avant que tu ne subisses le rituel purificateur de la lune. Homme que par pure contradiction, tu semblais adorer puisque lorsqu’il se trouvait près de toi, tu tendais tes petites mains vigoureuses dans sa direction pour obtenir toute son attention.

Tu as grandi entre deux pays. Entre deux familles diamétralement opposées dans leur façon de vivre. « Mphatso, ma chérie, tu ne peux pas marcher pieds nus ici. » Une caresse sur ta joue pour accompagner les mots de ta maman. « Zahra ma belle comme tu as grandi ! » Des mots que tu comprends difficilement à trois ans, mais c’est ta mamie Bertha qui ne t’a pas vu depuis plusieurs mois. Et puis elle sent bon le citron ta mamie quand elle te fait un câlin, caressant tes cheveux, tentant de les ordonner un peu. Si elle ne t’appelle pas avec le même prénom que les autres, ce n’est pas grave. Ses tartes aux citrons resteront les meilleures que tu n’as jamais mangé.

Zola, ton grand frère, le meilleur du monde, te tient toujours par la main pour te guider. Veillant à ce que tu ne tombes pas alors que tu pars à la découverte des alentours du village avec lui. Tu lui as tressé une couronne de fleurs avec ta tante Charlize, qu’il porte fièrement sur sa tête. Même si elle lui glisse sur le front et qu’il doit la replacer très souvent.
Alors que vous vous promenez, vous croisez un éruptif. Ce n’est pas anormal dans la région, mais généralement, ils se trouvent plus loin. Hors de portée d’enfants qui jouent. Ton oncle, le mari de Charlize, vérifie régulièrement leur positionnement. Ton frère, protecteur, dans son rôle d’aîné te tire par le bras pour que vous reculiez doucement. Tu as peur. Tu ne veux pas bouger. Des larmes commencent à couler sur tes joues et un sanglot attire l’attention de l’animal. Avec un instinct parfait, Zola te prend sur son dos et court. L’éruptif ne s’intéresse déjà plus à vous. Pourtant, lorsque tu retrouves le sol sous tes pieds, tu pleures davantage. T’excusant, tentant d’essuyer tes larmes sans succès. Tu es inconsolable.
Lorsque tu reprends enfin le dessus, de longues minutes plus tard, tu pointes la tête de ton frère en tentant de retenir tes larmes de crocodile pour qu’elles ne s’échappent pas de nouveau. « T’as perdu les zolies fleurs. » Ta voix tremblotante délivre une cruelle vérité. La couronne tressée avec tant de concentration, de passion, d’amour, n’est plus. Tombée quelque part pendant la fuite. Et c’est le pire drame de ta vie. Heureusement que tu n’as que quatre ans.



Un jour où les Tshegofatso décident que tu es suffisamment grande pour comprendre, ils t’expliquent pourquoi ton frère ne passe pas les pleines lunes avec vous. Tu comprends qu’il possède un don, comme beaucoup de sorciers sur le continent africain. La métamorphose humaine. Tu comprends aussi, que ce n’est pas qu’un don, mais une malédiction lorsque tu entends les sorciers du continent européen en parler. Loup-garou. Il est très important que tu n’en parles avec personne sur ce continent. Même pas la famille. Parce qu’ils ne le savent pas. Ne comprennent pas. Jugent.  
Tu ne comprends pas non plus lorsque tu entends à travers la porte le bruit des os qui se transforment. Qui craquent si fort que tu as l’impression qu’ils se brisent juste en millier de morceaux. Tu ne comprends pas pourquoi un don, fait si mal. « Il lui faut juste du temps. » Mais du temps pour quoi ?

La lycanthropie entre dans ta vie à ce moment-là. Lorsque tu prends conscience que ce loup derrière la porte qui hurle à la lune, c’est Zola. Qu’il est préférable de ne pas t’en approcher tant qu’il ne se maîtrise pas. Encore quelques années. Et que tu ne dois approcher aucun loup qui n’est pas sur le continent africain. Les Tshegofatso se maîtrisent, tu ne peux en être certaine pour aucun autre. Les paroles de ta mère se gravent dans ton esprit.

Tu grandis avec ce savoir. La lycanthropie fait mal. Lorsque tu as la chance d’être en Angleterre, principalement pour le travail de tes parents, tu t’informes énormément sur le sujet. Le savoir est écrit dans beaucoup d'ouvrages ici. Commence alors ton pèlerinage pour l’acquisition de plus de savoir possible. C’est ainsi que tu te passionnes pour les potions. Voilà un art qui te plaît, qui t’attire. Il ne fait aucun doute, du haut de tes treize ans, que tu veux devenir la plus grande potionniste du monde. L’ambition se distille dans tes veines.
Puis, tu as l’espoir fou, qu’un jour peut-être, tu puisses guérir la lycanthropie. Parce que tu penses honnêtement que ta famille maternelle cherche juste à te préserver. Ne te montrant pas les atrocités que vivent les loups-garous. Mais tu l’as lu. Tu préfères croire les livres anglais, plutôt que le savoir africain.



Ce fameux signe de grande malchance prédit par ton grand-oncle Bongani se trouverait d’après lui, dans ton incapacité à réagir à l’appel de la lune. Dans beaucoup de sens du terme, mais surtout dans celui qui t’épargne la lycanthropie. Tu l’as pris pour une chance au contraire, une voie qui te guidera pour ta vie future. Il n’aura pas eu la chance de te reprocher de choisir Poudlard pour tes études supérieures plutôt que Uagadou puisqu’il décédera quelques années avant. Juste après l’admission de ton frère dans l’école. Qu’il bénit d’un hurlement à la pleine lune.

Beaucoup de monde dans ta famille maternelle fut surpris de ton choix. La plupart d’entre eux le respectèrent, te demandant juste si tu es sûre. Mais lorsque tu argumentes que ce sont les potions que tu veux étudier. Que c’est ça qui te fait vibrer. Que les ondes magiques te guident auprès des chaudrons. Aucun ne proteste. L’important, c’est juste que tu puisses trouver ta voie. Les ondes ne se trompent jamais.
Ceux de ta famille paternelle, dont ta grand-mère Bertha, se réjouissent de te savoir de retour pour plus longtemps que juste quelque temps. Cette dernière se fait d’ailleurs un devoir de te parler des maisons de Poudlard, bien que tu saches déjà tout grâce à ton père, tu ne veux pas la priver de cette chance de passer du temps avec sa petite fille. Et de pouvoir manger de sa tarte aux citrons.
Ton seul regret se trouve dans la séparation avec ton frère et de ne pouvoir visiter cette école magique qui en fait rêver tant. Lui à Uagadou, toi à Poudlard. Deux destins séparés. Mais tu sais que tu le retrouveras. Ce n’est qu’un au revoir. Tu le reverras pour le guérir.




Tes premières années à Poudlard se déroulent plutôt bien. Répartie à Serpentard en septembre 2002, tu traces ta route sur le chemin de la ruse et de l’ambition. Vénérant l’art de la préparation de potion, vouant un culte au chaudron. Tu deviens encore plus un rat de bibliothèque, accumulant du savoir à n’en plus savoir quoi faire. Sur à peu près tout, mais particulièrement sur les potions et la lycanthropie.
Tu ne te lies pas particulièrement avec beaucoup de monde. Fixée que tu es sur tes objectifs. Tu as besoin de rester concentrée et la superficialité des jeunes adultes ne te sied guère. Snob ? Peut-être un poil. Caractéristique que tu ne possédais pas avant ton entrée dans l’école écossaise.

Ta scolarité aurait pu être plate et dirigée vers un seul et unique objectif, guérir ton frère. Il n’en fut rien. Ce n'est ni le club de potion que tu avais rejoint dès ton arrivé, ni le club de duel auquel tu assistais alors une fois par mois qui bouscula ta routine. Mais bien une erreur à laquelle tu as dénié le droit d’exister. Tu l’as dénié si fort, qu’elle n’existait pour personne d’autre que toi. Et encore, même pour toi, elle n’existait pas.
Seulement, c’est un problème qui grandit et qui finit inévitablement par se voir. Par se savoir. Pour éviter que ça n’arrive, tu as simulé la dragoncelle. Potion à l’appui. Ne vivant pas entièrement dans ce pays, il reste crédible que tu ne l’ais pas attrapée bébé. Tu t’es ainsi absentée plusieurs mois après le début de l’année 2004, lors de ta deuxième année. Une absence qui a failli te coûter ta chance de devenir préfète l’année suivante. Une absence pendant laquelle tu as pu donner naissance à ce bébé auquel tu as dénié le droit d’exister. Tu ne l’as pas regardé, préférant l’abandonner tout de suite dans cette espèce de pseudo-clinique du marché aux trolls. Sans même savoir s’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. Une erreur de jeunesse qui te marquera au fer-blanc. Une erreur que tu tenteras par tous les moyens d’oublier. Tentant même de t'oublieter pour. Tu ne sais pas ce qu’est devenu cet enfant.
Le principal, c’est ton auto-préservation. Égoïste.

Après ça, tu t’arranges pour que ta scolarité redevienne plate et dirigée par un seul et unique objectif. Pour ce faire, tu changeras quelque peu tes ambitions, ajoutant la médicomagie au processus. À quoi bon être la plus grande potionniste du monde, si tu ne maîtrises pas le corps humain ? Surtout que les lycanthropes sont plus résistants à la magie que les sorciers. Tu te retrouves donc après tes ASPICs à te lancer dans un double cursus pour tes MULOT’s. Avec la médicomagie en cursus principal et la potiologie en mineur. Justifiant auprès de l’administration que tu aspires à devenir médicomage spécialisée dans les empoisonnements par potions et plantes. C’est cohérent. Tu as les résultats plus que nécessaire pour t’ouvrir cette voie. L’accord t’est donné. Tu peux foncer.

La recherche en potiologie perd une chance d’obtenir un atout avec ce choix que tu fais. Néanmoins, tu as peur de ne pas progresser et de terminer en savant-fou si tu te spécialises là-dedans. Bien que les potions s’apparentent à un art pour toi, aujourd’hui ce n’est plus qu’un instrument dans ton travail…

Tu fais ton alternance avec un médicomage formidable qui deviendra ton mentor pour les années à venir. Dr Martin Willoughby.



Apprentissage avec Martin Willoughby, pendant deux années. Et aussi avec l’une des chercheuses en potiologie qui travaille également à St Mangouste. Comme c’est pratique.

Tu te souviens très bien du tout premier jour. Ton mentor vous a fait visiter l’hôpital, puis vous a donné une liste de tâches loufoques à effectuer. Tout le monde l’a pris pour un hurluberlu. Décriant le fait que vous n’étiez pas là pour un vulgaire stage, mais bien pour apprendre à sauver des vies. L’impertinent qui a osé formuler ça à haute voix s’est vu affecter aux services du légiste de l’hôpital. Personne n’a continué à prendre les paroles de votre guide à la légère.
La subtilité se trouve dans le génie social de cet homme. Tu l’as découvert ce jour-là. Toutes ces tâches, qui allaient de faire tamponner un parchemin vierge au deuxième étage, à obtenir la signature d’un membre de la direction de l’hôpital, ou encore à acheter un beignet à la dame de la cafétéria du rez-de-chaussée, n’avaient que pour unique but de vous aider à vous repérer dans ce labyrinthe qu’est St Mangouste. Que le personnel de l’hôpital se prête au jeu pour cette journée indique bien la réputation de votre guide. Pour acquérir une efficacité et un plan en trois dimensions de l’hôpital dans votre tête. « Si vous n’hésitez pas sur votre destination, vous sauvez une vie. » Beaucoup de ces phrases sont gravées dans ta mémoire et ont guidé tes premiers pas en tant qu’apprentie médicomage.

Personne ne voulait se retrouver avec Willoughby comme tuteur. Tu l’as accueilli à bras ouvert. Appréciant déjà son humour piquant et sa répartie à toute épreuve.

Ce ne fut pas de tout repos. La médicomagie est un domaine qui demande énormément et qui au final n’offre que peu. Il faut être dévoué dans son métier et encore plus envers les gens pour espérer des réussites et tromper les échecs. Parce qu’ici un échec signifie la mort d’une vie. Tu l’apprends à tes dépens, il va te falloir mettre de côté ce mauvais caractère que tu as développé en entrant à Poudlard pour te tourner vers l’altruisme nécessaire dans ce métier. Bien que le docteur Martin Willoughby ne t’empêchera jamais de remettre à sa place n’importe quel gratte papier qui vient traîner dans vos pattes et empêcher les médicomages de faire leur boulot.

Tu as appris aussi qu’ici, il n’y a pas de place pour ceux qui ne se consacrent pas corps et âme à leurs patients. « Si tu veux faire des horaires de bureau, t’as mal choisi ton métier. » Ce n’est pas à toi que Willoughby a dit cette phrase pleine de bon sens, mais à ton binôme d’apprentissage. Ce dernier n’a pas fini ses MULOT’s et s’est réorienté ailleurs.
Toi, tu n’as jamais abandonné, cumulant tes deux cursus. Déterminée. Tu ne manques pas de conviction.



Tu n’as toujours pas abandonné cette idée que tu as de guérir ton frère. La chercheuse en potiologie qui te sert de tutrice pour cette partie de ton cursus est spécialisée en lycanthropie. Elle cherche à améliorer la potion tue-loup et tu apprends énormément à ses côtés. Espérant un jour la surpasser.
Un jour, alors que Zola te rend visite en Angleterre et que tu ne termines pas à une heure tardive, en recherche les horaires sont plus souples qu’en médicomagie, tu vas boire un verre avec lui dans le premier bar du coin.
Tu n’es pas habituée à boire et ton organisme même s’il supporte étonnamment bien l’alcool, te rend légère et guillerette. En rentrant chez toi, dans la maison familiale, où vit également ton frère quand il se trouve dans le pays, tu abordes les progrès des recherches de ta tutrice. Lui avouant que tu penses qu’il pourrait bénéficier des progrès en la matière et à terme de peut-être guérir.

Quelle erreur tu n’as pas faite là… La dispute qui a éclaté entre vous fut d’une violence jamais enregistrée entre vous. Oh vous vous êtes déjà brouillés pour des broutilles, mais jamais longtemps, jamais pour un sujet aussi grave. Il t’a reproché ton obsession à vouloir le soigner contre son gré. Que sa condition lui plaît. Que tu n’as jamais cherché à le comprendre. Que tu n’as pas pris la peine de lui demander comment il se sentait, ce qu’il ressentait, ce qu’était la vie d’un loup. Et non d’un pitoyable loup-garou shooté à la tue-loup.
Ce soir-là, les marques sur tes poignets dues à la force de ton frère, du loup, t’ont brûlé. Et t’ont instantanément dessaoulés. Une part de toi, accroché à ces vieux bouquins anglais, aurait voulu ne voir que la bête en Zola et le dénoncer pour son bien. Pour le soigner. Lui hurler que tu ne le reconnais pas dans ce monstre violent. Une autre, plus grande, s’est souvenue du savoir africain et n’a vu que ton frère dans son entièreté. Une âme, un spectre avec deux extrémités. L’homme est loup, le loup est homme. Il n’y a pas de monstre là-dedans.

Il t’aura fallu plusieurs jours pour l’accepter et pour te remettre dans le droit chemin. Pour te souvenir que tu es Mphatso Zahra Jekyll Tshegofatso. Que ta famille possède un don précieux et que tu n’as fait que le renier depuis maintenant une quinzaine d’années. Tu te fais honte. Tu devras aller présenter tes excuses à ton clan dès que tu pourras te rendre à Rapsha.

Ton frère n’a pas mis longtemps à te pardonner lorsque tu es allée présenter tes excuses. Lui demandant de t’expliquer. De te parler de sa vie. De te sortir de l’obscurité et de te montrer le chemin vers la lune.
Ce fut long. Tu te rends enfin compte qu’il y avait un mur entre vous que tu avais érigé en te plongeant dans cette voie que tu pensais noble. Pour te faciliter la tâche, il t’a même fait le parallèle avec ta baguette, te demandant si tu accepterais de t’en séparer définitivement sous prétexte que ce n’est pas normal. Dans l’éducation de ton frère, la baguette ne sert à rien. Bien sûr, il sait s’en servir, ayant pris cette option lors de sa dernière année d’étude à Uagadou. Pour ne pas renier son héritage anglais. Néanmoins, tu comprends la comparaison et tu n’en es que plus désolée. Lui a eu l’intelligence de ne renier aucune de ces origines.

Lorsqu’enfin, tu peux te rendre à Rapsha, les Tshegofasto se montrent assez neutres devant tes aveux. Tu es l’unique responsable de tes actes et personne ne t’est supérieur pour te juger. Tu dois juste te soumettre à nouveau au rituel purificateur de la lune.
Une fois terminé, tu te sens apaisée. De nouveau droite dans tes baskets. Même si tu es actuellement pieds nus pour fouler la terre de tes ancêtres. Tu te diriges d’ailleurs vers l’arbre nourri des cendres de ton grand-oncle Bongani pour t’excuser auprès de lui. « Tu avais raison, Bon-oom. » La grande malchance se justifie aisément par la perte de tes valeurs. De l’héritage de tes ancêtres.

De retour pour ta deuxième année de MULOT’s, tu changes de tutrice pour la potiologie, te tournant plutôt vers la recherche pour les conséquences dues à des sortilèges irréversibles. Telle que la folie qui suit une trop grande quantité d’endoloris.
C’est ton premier pas vers une nouvelle vie. Une où tu n’agiras pas contre ton frère et ta famille, mais avec eux. Pour eux.

Tu peux désormais te décrire comme la cadette d’une fratrie de deux avec le meilleur grand frère du monde. Et s’il possède le gène de la lycanthropie de naissance et a toujours vécu avec, eh bien, tu l’acceptes tel qu’il est. Tu l’aimes ainsi. Tu l’as toujours aimé ainsi, à quoi bon vouloir le changer. La petite fille qui désirait plus que tout l’aider, va devoir le faire autrement qu’en cherchant à le ‘guérir’. Quelle idée quand tu y penses. Les animagi n’ont pas besoin de guérir, pourquoi les loups seraient-ils différents ?
Tu lui apporteras toujours l’aide dont il a besoin quoiqu’il en soit. Même s’il a rarement besoin de ton aide…




Après l’obtention de tes diplômes avec le luxe d’être major de promo de l’année 2009, tu entres dans le service de médicomagie des empoisonnements par potions et plantes, sous la supervision de ton mentor puisqu’il en est le médicomage en chef.
Tu as déjà tes marques et rien ne change vraiment si ce n’est que tu prends tes décisions professionnelle majoritairement seule.

Ta vie sera calme quelques années pendant lesquelles tu profiteras de la majorité de ton temps libre pour voir ta famille anglaise comme botswanaise.

Tu n’avais pas conscience que ce n’était que le calme avant la tempête. Que l’après-guerre ne serait pas un temps de paix pour tous.
Tu n’as pas lié les événements entre eux. Peut-être aurais-tu pu agir pour en éviter certains. Du moins, tu t’en persuades, pour ne pas laisser le grand livre du destin t’aveugler et distinguer les prochains signes.

Lorsque tu as pris conscience qu’il se passait quelque chose, ce fut à la disparition mort de ton oncle Dumisani, le frère de ta mère, l’aîné de la fratrie. Ça n’avait rien d’une mort naturelle. Tu t’es rendue à Rapsha pour des funérailles spirituelles, cependant, il n’y avait pas de corps à incinérer.
Ta grand-mère Lesedi a vaillamment conduit l’éloge de son fils chantant ses louanges. Rien ne pourrait mieux lui convenir que des louanges. La cérémonie met en lumière le défunt, lui ressemble, le représente, tire son origine de son nom. Ta tante, sa femme, et ton cousin, leur fils, se sont succédés dans les prières avant que vous ne puissiez tous dire un mot, chanter une prière, danser pour accompagner son âme dans l’au-delà.

C’est après cette cérémonie que tu as appris un autre secret de ton clan. Tu avais été épargné jusque-là pour la simple et bonne raison que si tu ne sais pas, les chasseurs ne te trouvent pas. Parce que c’est bien de ça dont il s’agit. De chasseurs sans scrupule qui ne souhaitent que l’extinction de l’espèce. Qui ne prennent pas le temps de se renseigner vraiment sur l’attitude des loups. De voir s’ils représentent réellement un danger pour la population sorcière ou non. D’autant plus sur le continent africain où cette magie n’est pas mal vue. Au contraire.
Des chasseurs qui par coutume tuent les soirs de pleine lune. Celui-là s’est plus que probablement débarrassé du corps pour que vous ne le retrouviez jamais. Mais la magie africaine n’a pas besoin de corps pour savoir qu’une âme est retournée à la terre. Même si ce ne sera pas la bonne terre.

Les Tshegofatso ne sont pas belliqueux. Néanmoins, leur principale valeur est de protéger les siens. Si les chasseurs veulent la guerre, ils vont l’obtenir. Et ce ne sera pas uniquement les membres qui ont développé le gène de la lycanthropie qui vont se manifester. Aucun loup n’est mordu dans votre clan.
Prenant conscience de l’existence de ces monstres tueurs de créatures fantastiques ou de sorciers bénis par la magie, ta vie va de nouveau prendre un tournant. S’il faut que tu prennes du polynectar toutes les nuits de pleine lune pour prendre l’apparence de n’importe quel membre de ta famille en danger, tu le feras. Sans aucun scrupule. Ce n’est pas comme si tu n’étais pas capable de préparer la potion et d’échapper aux contrôles.

Le jour où tu retrouveras ce chasseur responsable de la mort de ton oncle Dumisani, il vaut mieux pour lui qu’il n’ait jamais besoin de tes services à St Mangouste. Parce qu’il n’en ressortira pas vivant. Tu briseras le serment d’Hippocrate que tu as passé en devenant médicomage sans hésitation pour les tiens. (@Kaléo Grimm)

Plusieurs temps après, tu apprends que ce n’est pas terminé. À présent, c’est ton cousin Chipiliro qui serait visé. Néanmoins, il porte bien son nom puisque sa persévérance le sortira de ce traquenard.
Après cet événement, Zola vint te prévenir qu’il comptait rejoindre le groupement de loups-garous d’Angleterre, qui se fait appeler la meute, mené par Ryan Malhorn Renfield. Une protection contre la Chasse. Bientôt, ce sera contre les cavaliers de l’apocalypse que tu devras te protéger. Tu n’as pas d’avis à donner, même si tu aurais préféré que vous puissiez vous débrouiller seuls.



Quoiqu’il en soit, il est temps d’agir réellement. De faire quelque chose pour aider à ton échelle.

Ta première démarche fut de déménager. Ce n’est pas que tu ne te sens plus chez toi dans la demeure familiale, mais en accord avec ton frère, vous avez décidé d’avoir chacun votre propre logement. Ton salaire est plus que suffisant pour que tu te trouves un cocon douillet dans un quartier de la capitale. Cette décision existe principalement pour que vos parents soient à l’abri lorsqu’ils se trouvent en Angleterre. Au cas où les nouvelles activités de Zola ne posent un éventuel problème.
Tu emménages donc dans un village semi-magique dans le Yorkshire. Les lieux sont réputés tranquilles et peu chers en termes de loyer. Ils sont également réputés pour être fréquentés par des mages noirs, mais la réputation t’importe peu. Ce qui compte vraiment, c’est le loyer. Te voilà donc nouvelle propriétaire d’une petite maison située à Flagley-le-Haut. De toute façon, tu n’y passeras pas énormément de temps, ta deuxième maison étant St Mangouste dans laquelle il t’arrive de cumuler plusieurs services d’affilés.

Ce qui amène à ta deuxième démarche. Fournir des soins aux loups-garous qui ne peuvent pas se présenter dans ton hôpital sans qu’ils ne soient répertoriés auprès du ministère comme étant des créatures des ténèbres. Tu as appris les bases de la médecine moldue. Tu es capable de poser une attelle, de recoudre une plaie et de remettre une articulation démise à la perfection et sans magie. Ce qui se montre particulièrement utile pour les lycanthropes difficilement perméables à la magie.
Ce qui t’amène également à trouver un lieu où exercer en parallèle de ton service contre les empoisonnements. C’est là que tu repenses au marché aux trolls, qui t’avait permis par le passé d’accoucher sans laisser aucune trace dans le système. Un endroit parfait pour apporter des soins à ceux qui ne peuvent pas se les payer ou qui s’en voient privé.

À partir de cette période, tu t’es mise à refuser d’effectuer les services et les gardes les lendemains de pleine lune. Officiellement, pour des raisons religieuses, parce que tu pratiques le rituel familial de la lune. Officieusement, c’est similairement pour la même chose, sauf que ton rituel consiste à vérifier l’état de ton frère après sa pleine lune. Et de ses collègues pour ceux qui le désirent. Tu as dû montrer patte blanche à ce sujet auprès de tes propres collègues, mais comme travailler pendant la pleine lune te disculpe des principales rumeurs qui pourraient circuler, tout va bien.

C’est maintenant devenu ta routine. Le travail à St Mangouste avec des horaires qui concurrence les plus zélés. Puis une permanence au marché aux trolls pour tout et n’importe quoi, même ce qui ne relève pas de ta spécialisation. La majorité de ton salaire part dans cette entreprise d’aide aux autres.

Voilà un peu plus d’un an qu’un événement est venu perturber cette routine. Ton mentor, le médicomage en chef Martin Willoughby, a décidé de partir en retraite, qu’il avait fait son temps et qu’il n’aspirait plus qu’à vivre tranquillement dans un petit village en bord de mer. Il t’a nommé pour prendre sa suite à la tête du service des empoisonnements par potions et plantes. Ce que tu as voulu refuser avant de te raviser pour finalement accepter.
Tu soupçonnes néanmoins, de t’être vu proposer le job uniquement sur le critère du nombre d’heures que tu passes à l’hôpital. Personne ne connaît ton service aussi bien que toi, pas même le vieux Ted qui travaille ici depuis plus de quarante ans déjà.
Tu penses aussi que Willy comme tu l’appelles affectueusement, attend de toi que tu perpétues la tradition d’accueillir les nouveaux apprentis en les faisant courir partout dans l’hôpital pour leur premier jour. Une tradition que tu poursuivras avec un certain plaisir sadique.



Aujourd’hui, tu voudrais rechercher ton enfant. Renouer le contact. Pourtant, tu le sais, tu n’en es absolument pas légitime. Pas après un tel abandon. Puis, il doit avoir fait sa vie avec une famille que tu espères aimante envers lui. Tu ne possèdes aucun droit de juger de ça. Tu regrettes, bien après coup, d’avoir abandonné cet enfant pour tes projets de carrière. Ton ambition t’a fait verser dans un côté de ta personnalité que tu ne pensais pas posséder. La cruauté. Tu regrettes également ton manque de précaution envers cet enfant. L’idiotie de ta jeunesse et de ton déni. Parce qu’il est peut-être un lycanthrope sans avoir la moindre explication de la provenance de ce don. Qu’il prend peut-être pour une malédiction… Sans qu’il ne sache que c’est héréditaire. Que c’est quelque chose de béni qui se transmet chez les Tshegofatso.

C’est un travail d’une telle ampleur, sans aucun document officiel, que tu te décourages de te lancer dans cette entreprise. Seul l’avenir pourra te le ramener.