Little Nightmares

Little Nightmares

Your nightmares follow you like a shadow, forever.

Mardi 12 juillet, tard dans la nuit
Quelque part au Royaume-Uni

Le portus vous a emporté très loin, à travers des paysages que vous n’avez pas réussi à distinguer correctement, sur des kilomètres entiers.

L’atterrissage se fait violent, au milieu d’une pièce qui ne possède ni fenêtres ni portes. Même si vous le vouliez, vous ne pourriez pas transplaner dans son enceinte.

Plongée dans une drôle d’obscurité, comme teintées de quelques rayons bleu sombre, vous observez autour de vous.

Vous n’y voyez rien, ou presque. Seulement votre reflet.

C’est un palais des glaces, tout du moins c’est ce à quoi ça ressemble.

Sur chaque face, vous vous voyez, vous, jeune, plus vieux, à des âges aussi multiples que futurs et présents, mais toujours seul avec vous-même.

Après plusieurs tours sur vous-mêmes, vous remarquez enfin la présence d’un miroir différent des autres. Il est comme fissuré, créant un léger contraste dans votre reflet. Reflet qui vous fixe en retour.

Que faites-vous @Sean Clearwater ?

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13 Juillet

Le mage noir avait évité sans difficulté son sortilège et Sean apperçu avec horreur sa mère surgir des décombres, une poêle à la main pour la lancer également en direction de leur assaillant. Il n’eut pas le temps de la rejoindre car l’homme semblait sur le point de lancer un nouveau sortilège. Mais alors qu’il tournait son attention vers lui, baguette levée dans une vaine tentative de protéger sa mère, Sean se rendit compte qu’il n’avait lancé qu’un simple gallion dans les airs. Réagissant par instinct, le jeune sorcier tendit le bras pour rattraper la pièce et eut l’impression qu’un crochet l’attrapait par le nombril pour l’entraîner dans une autre dimension. Un portoloin… Un vulgaire portoloin !

L'atterrissage fut brutal et Sean roula au sol sans pour autant perdre sa baguette qui serrait fermement dans son poing. Avec un grognement, il secoua la tête avant de se remettre immédiatement sur pied, à l’affût. Le souffle court, son regard parcourut l’espace fermé dans lequel il était tombé. Le sorcier se trouvait dans ce qui semblait être une pièce couverte de miroirs. Mais au lieu de son reflet, il voyait des enfants, des adultes, des vieillards… En fronçant les sourcils, le jeune Clearwater crut reconnaître son grand-père paternel décédé, Ewan. Cependant, quand il s’approcha de lui, il ne put retenir un souffle de surprise en reconnaissant ses propres traits, mais étrangement vieillis, comme s’il avait une vision de son propre avenir. De même, l’enfant à côté n’était autre que son propre reflet - plus jeune de nombreuses années. Cette vision n’était pas sans lui rappeler celle de la pensine et il déglutit difficilement pour chasser la panique qui l’envahissait, tenant sa baguette levée devant lui comme pour se rassurer. Le sorcier tenta sans succès de transplanner hors de la pièce et dû se résoudre à chercher un autre moyen de sortie.

Alors qu’il tournait sur lui-même cherchant à comprendre où il se trouvait et s’il pouvait trouver la moindre ouverture, ses pensées volèrent vers l’appartement en ruine de Birmingham. Il espérait de tout coeur que @Kathleen J. Jones tiendrait sa promesse et protègerait sa mère face à ce monstre. Il ne doutait pas que @Yeleen Sô avait trouvé un moyen de prévenir @Jameson Clearwater qui débarquerait rapidement pour les tirer de là. De même, @Braxton Clearwater ne tarderait pas à revenir sur ses pas, sans doute envoyé à dessein sur une fausse piste. Il avait même peut-être appelé @Gabriel Standford et @Fergus Clearwater à la rescousse. Ils s’en sortiraient… Il fallait qu’ils s’en sortent tous… Sinon, il pouvait tout autant se rouler en boule au le sol pour se laisser mourir. Au moins, Sean pouvait toujours se raccrocher à l’idée qu’il avait eu le temps de mettre Yeleen à l’abri…

Soudain, un miroir attira spécialement son attention et il s’avança vers ce dernier qui était légèrement ébréché. Son alter-égo de l’autre côté de la surface plane l'observait également - tout en ne présentant pas un reflet parfaitement symétrique, ce qui fit frissonner l’étudiant d’effroi. En tentant de ne pas se laisser démonter, il pointa sa baguette sur son reflet en marmonnant:

- Finite…

Son intention était de mettre fin à l’enchantement qui le maintenait enfermé dans cette pièce aux allures cauchemardesques afin de rentrer au plus vite vers les siens.

(Dé: sortilège réussit)

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Mardi 12 juillet, tard dans la nuit
Quelque part au Royaume-Uni

Le sortilège frappe le miroir mais au lieu de briser ce qui aurait pu n’être qu’une illusion, le sortilège se diffuse sur toutes les facettes, réduisant à néant les reflets pour ne plus laisser que des miroirs vides. Vous comprenez alors que vous êtes bel et bien dans un palais, que les miroirs existent et qu’il est enchanté.

Toujours face à cette facette fissurée, vous entrapercevez quelque chose. C’est furtif, ça passe en coup de vent, juste une ombre. Elle se cache de vous, elle a peur ? Peut-elle avoir peur ou est-ce seulement vous qui l’espérait ?

Elle apparaît de nouveau sur une autre facette, mais lorsque vous vous tournez, elle a déjà disparu et se trouve alors sur une autre facette.

Ce petit jeu de dupe dure autant de temps que vous le jouez.

Quand la tête vous tourne et que vous sentez la fatigue se presser sur vos épaules, votre tête est légèrement baissée en avant. Vos yeux ne voient plus que deux petits pieds qui s’approchent, comme s’ils pouvaient sortir du miroir.

Quand vous relevez les yeux, c’est un petit garçon qui vous observe.

Vous le reconnaissez immédiatement – c’est vous. Vous-même, Sean Clearwater, dans votre salopette à niffleur, tenant fermement un doudou. Vos yeux sont vides, voilés. C’est vous que vous redécouvrez.

Dans le silence le plus pesant, le petit garçon relève les yeux sur vous, craintif.

Il n’en faudrait pas beaucoup pour le faire fuir.

Il ne faudrait presque rien, mais vous savez comment le faire venir à vous. Vous le sentez au plus profond de vous. Cet enfant, c’est vous, et même sans toute cette mémoire, il ne vous est pas étranger. Il vous appelle du plus profond de votre être. Il attend quelque chose de vous.

Que faites-vous @Sean Clearwater ?

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13 Juillet

Le sort fusa de la baguette de Sean, droit sur son reflet qui l’observait - immobile. Dès qu’il atteint la froide surface de la glace, il fut renvoyé et démultiplié de miroir en miroir tout autour de Sean qui se protégea la tête de ses bras. Quand il jugea qu’il pouvait enfin relever le visage, son reflet avait disparu, ainsi que tous les autres. Sa prison de glace, elle, était cependant toujours présente.

Mais du coin de l’œil, il cru apercevoir une ombre se mouvoir. Cependant, quand il tourna les yeux vers elle, la forme avait disparu. Son cœur se mit à battre plus fort d’appréhension alors qu’il tenait sa baguette levée devant lui. De nouveau, un mouvement se fit percevoir, mais le temps que le jeune homme tourne la tête, il n’y avait plus rien.

- Il y a quelqu’un, s’exclama-t-il d’une voix forte en se tournant sur lui-même, sa baguette pointant les endroits où il avait cru voir bouger quelque chose. Qui est là ?

Mais plus il tentait d’apercevoir ce qui se cachait de lui, moins il parvenait à y voir clair. Les miroirs vides tout autour de lui avaient un aspect sinistre alors qu’ils répercutaient sa voix dans un écho morne. L’angoisse étreignait le jeune Clearwater, et au bout d’un long moment, il finit par se tenir immobile en baissant les yeux. La panique était là, si proche de lui qu’il avait l’impression de pouvoir la toucher du bout des doigts. Pourtant, avec effort, il tentait de calmer sa respiration pour parvenir à comprendre ce qui lui arrivait. Il ne devait pas se laisser prendre au jeu qu’on lui imposait, mais en comprendre les règles pour tenter de déjouer l’illusion.

Cependant, toutes ses pensées raisonnables volèrent en éclat quand deux pieds apparurent dans son choix de vision. Avec un brusque mouvement d’effroi il se recula en pointant de nouveau sa baguette devant le nouveau venu. C’était lui. Sean. Mais beaucoup plus jeune. Dans une petite salopette sur laquelle était cousu un niffleur. Le petit Sean de la pensine de son père. Le petit garçon semblait choqué, amoindri par une terreur bien trop forte pour que son esprit l’accepte. C’était le petit Sean qui venait d’assister au massacre dans la maison de son parrain.

Le sorcier blêmit alors que sa main tremblait en tentant de garder le contrôle de sa baguette pointée sur l’enfant. Une illusion, tenta-t-il de se persuader. Ce n’est qu’une illusion. Pourtant, lentement, son bras s’abaissa alors qu’il voyait l’enfant l’observer en frissonnant de peur. Il était épouvanté, seul, flottant dans sa salopette, et cette vision rendait Sean malade. Un étrange sentiment l’habita et il eut la soudaine envie de protéger cet enfant si malheureux.

- Spero Patronum !

La fumée scintillante qui sortit de sa baguette n’eut même pas le temps de prendre la si redoutée forme du patronus de Liam avant de s’évaporer. Le jeune sorcier tomba à genoux devant le miroir, alors que tout espoir l’avait soudainement quitté. Il ne pourrait plus jamais convoquer sa martre des pins car cette dernière le renvoyait irrémédiablement à cette fameuse nuit lors de laquelle il avait tout perdu: son parrain, ses souvenirs, son lien si précieux avec son père. Lentement, il leva sa main pour la poser sur le reflet, invitant le petit garçon à se rapprocher de lui en symétrie.

- Viens me voir… ça va aller… ne t’en fais pas… Sa voix tremblait alors qu’il se rendait compte qu’il ne faisait que se parler à lui-même, intimant l’enfant à s’accrocher tout en sentant son propre désespoir menacer de le perdre. Ça va aller, répéta-il en tentant de croire à son propre mensonge. La vision des yeux voilés du petit Sean était si insupportable qu’il se sentait prêt à tout pour le voir aller mieux, et il continuait alors que des larmes glissaient sur son visage morne, sans se rendre compte qu’il répétait les mêmes mots qu’avaient prononcés @Braxton Clearwater cette nuit-là. Je suis désolé… Je vais arranger ça… ça va aller…

(Dé: sortilège raté)

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Mercredi 13 juillet, tôt dans la matinée
Quelque part au Royaume-Uni

Le petit garçon frémit en voyant la baguette. Il a peur, peur de toi, peur de tout.
Ses grands yeux si expressifs renvoient ton image. Au son de ta voix tremblante, il hésite, mais ta main l’attire, ta proximité aussi. Alors il approche, d’un pas, puis d’un autre. Il a un petit sourire triste sur le visage, ce genre de sourire qui sait que tu mens mais qui aimerait bien te croire. Juste un petit peu. Juste un moment.

Ses yeux s’embuent à son tour en te voyant pleurer, en te voyant perdre le fil. Il aimerait que tu t’accroches. A ce moment-là, il ne sait plus si c’est lui qui est cassé ou toi qui te brise. Il laisse le temps s’allongeait, t’observant en compatissant à cette peine qui est aussi la sienne. Sa main posée sur la surface du verre, il attend seulement que les choses aillent mieux, sans bien savoir quand.

Au bout de longues minutes qui peuvent paraître des heures, il va pour ouvrir la bouche dans la tentative vaine de te parler. C’est à cet instant que les miroirs se brisent, se fissurent tout autour de toi, dans le crac bruyant du verre.

De retour dans l’obscurité la plus totale, quelque chose résonne dans son crâne : ce sont les cris de Sean. Tes cris. Qui vrillent tes oreilles jusqu’à que ton cerveau n’entende plus que ça, jusqu’à que tes oreilles bourdonnent, à en supplier que ça s’arrête. C’est long.

Et le reflet a disparu.

Il n’y a plus rien, que les cris et le sang qui glisse lentement des fissures à la surface des miroirs.

Un sang poisseux, épais, dont le parfum ferreux te monte à la gorge.

Enfin, tu l’aperçois.

Son visage, ses yeux, ses cheveux épais. Sur tous les morceaux. Comme une centaine de reflets couverts de sang.

@Braxton Clearwater.

Que faites-vous @Sean Clearwater ?

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13 Juillet

Les yeux plongés dans ceux du petit garçon qu’il avait un jour été, Sean perdit la notion du temps, alors qu’il voyait la compréhension gagner doucement le regard dans le miroir. L’enfant l’observait sans un mot, ses lèvres se serrant à la manière de celles de Sean - pincées par l'appréhension et la compassion. Malgré l’horreur du traumatisme qui l’avait bousculé jusqu’au tréfonds de ses entrailles, le jeune garçon semblait l’observer avec une maturité étonnante. A moins que ça ne soit son propre reflet que Sean observait dans le regard préoccupé.

Soudain, prenant une inspiration, l’enfant semblait vouloir s’exprimer et Sean le fixa sans chercher à l’encourager, ni à l’en empêcher. L’inquiétude ne le quittait pas alors qu’il voyait les lèvres du petit garçon s’agiter. Mais au lieu d’entendre ses mots, le Clearwater vit la surface des miroirs se briser sous ses yeux, faisant disparaître le petit garçon de sa vue.

La pénombre envahit le sorcier alors que des hurlements se mirent à résonner tout autour de lui. Le jeune homme pressa ses mains contre ses oreilles en tentant d’assourdir le bruit qui se fit toujours plus fort. Il tomba alors sur ses genoux, privé de ses sens dans l’obscurité en haletant. Les cris l'égaraient et il se prit à supplier en gémissant, priant pour qu’ils cessent enfin. Au bout d’un moment, il ne savait même plus si c’était lui qui hurlait ainsi ou quelqu’un d’autre.

Pris de vertige, il releva le regard, alors que sa vision revenait peu à peu. Des bris de verre coulait à présent un liquide épais et rougeâtre. Du sang… Sean se sentit nauséeux et ses mains quittèrent ses oreilles pour se planter dans le sol, alors que les cris continuaient à lui percer les tympans, le rendant à moitié fou. L’odeur presque ferreuse lui emplissait les narines, et Il fut pris de nausée.

Ce fut à cet instant qu’il l'aperçut. Sa silhouette d’abord. Puis peu à peu, ses traits se dessinèrent sous ses yeux rougis par l’épreuve. @Braxton Clearwater. Sean se mit à trembler alors que des centaines de reflets de son père apparaissaient devant lui, encadrés de liquide sanguinolent, pendant que les cris d’horreur persistaient. Avec un éclair de lucidité, Sean attrapa sa baguette dans l’espoir de relancer un Patronus. Mais la baguette n’émit même pas le moindre scintillement. Le jeune homme n’arrivait plus à avoir les idées claires, et aucun souvenir heureux ne lui revenait en mémoire. Seule la silhouette inquiétante de son père s’imposait à son esprit.

- P…papa… marmonna Sean en se prenant la tête dans les mains. Il n’y tenait plus. Son esprit se fissurait peu à peu et au fur et à mesure qu’il se sentait perdre le contrôle, ses poings se mirent à tambouriner le miroir en face de lui, tentant de faire disparaître la vision qui le harcelait. Les hurlements retentissaient encore et toujours alors qu’il frappait coup après coup contre le verre brisé, sans savoir si le sang qui lui coulait sur les poignets venait de lui ou du miroir.

(Dé: sortilège raté)

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Sans date ni lieu

A t’entendre, ton père te regarde, l’air étrange, surpris peut-être. Il te fixe avec cet air que tu connais, mais il ne dit rien, ne fait rien. Il ne peut de toute façon rien faire. Seulement t’observer t’enfoncer dans ce mal qui ronge, dans cette souffrance qui t’accable.

Tu la sens qui pénètre dans tes os, qui remue tes sens. C’est ce désespoir étrange, semblable à celui que l’on ressent face à un détraqueur, quoi que plus sournois, moins froid, plus pénétrant encore, qui s’infiltre en toi.

Il ne reste pas beaucoup de temps, juste un petit peu avant que ça ne déborde.

Le sang qui glisse jusqu’alors des miroirs fissurés monte, monte, comme le niveau de la mer. Le sang est visqueux, poisseux, épais sous tes doigts. Tu peux bien frapper de plus en plus fort, rien ne se passera. Les miroirs persisteront. Le regard de ton père se fera plus dur. Le sang plus épais, plus haut, grimpant jusqu’à tes genoux, puis ton ventre, puis jusqu’à ses épaules.

Enfin, après de longues minutes qui te paraitront des heures, tu ne pourras rien y faire et alors le sang emplira tes narines, se logera dans tes poumons et l’obscurité seulement viendra te faucher.

Que faites-vous @Sean Clearwater ?

Il ne te reste qu'une seule chance, un seul espoir,
avant de sombrer dans l'inconscience.

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13 Juillet
TW: sang, noyade

Sean avait beau frapper encore et encore le miroir devant lui, le reflet de son père ne réagissait pas, l’observant avec un air impuissant qui s’inscrivait au fer rouge dans les rétines du jeune homme. Les hurlements étaient toujours présent à ses oreilles et il était à présent bien incapable de savoir si c’était lui qui les produisait ou pas. Son esprit s’était fissuré et ses yeux fous s’attachaient à fixer ses poings couverts de sang qu’il s’écorchait contre le verre du miroir. Le sang coulait toujours plus fort des bris de glace, tant et si bien qu’il finit par patauger dedans. Cependant, le jeune homme ne se rendit compte de l’importance de l’inondation uniquement quand le niveau de sang se mit à atteindre celui de ses poings. Alors, s’arrachant à sa tâche, il se releva péniblement.

Pendant qu’il prenait conscience de ce qui se passait, le sang lui arrivait à la taille. Debout dans cette mare de sang, Sean manqua de défaillir. La panique lui fit reprendre un peu de contrôle sur lui, et il tenta de nouveau de trouver un échappatoire hors cette pièce cauchemardesque. Le sang atteignait à présent ses épaules et il se mit à crier, frappant contre le reflet de son père, demandant de l’aide à qui pourrait bien l’entendre. Mais bientôt, il ne parvenait déjà plus à distinguer son père, et rapidement, ses pieds ne touchèrent plus le sol. Le jeune sorcier se mit à flotter dans cette étendue de sang, sentant sa fin arriver de la plus atroce des manières.

Il ne voulait pas mourir pourtant, tout son être se raccrochait au moindre espoir de survie et ses bras se mouvaient dans l’épais liquide tiède à l’odeur ferreuse. Le Clearwater ne voulait pas partir aussi vite, pas comme ça. Sa baguette toujours en main, il voulu lancer un sortilège de têtenbulle mais rien ne se produisit. En désespoir de cause, il tenta de lancer un dernier sortilège patronus informulé. Mais sans savoir s’il avait réussi, il du se résoudre à lâcher sa baguette afin de mieux maintenir sa tête hors du sang. Ses pensées le ramenaient invariablement vers les êtres qu’il aimait. Les Clearwater, sa famille. @Lucy Clearwater, particulièrement, et @Adil Mesli. Son oncle @Jameson Clearwater... Sa petite sœur @Eleanora Clearwater, sa mère Betty… Son père @Braxton Clearwater qui était là, quelque part, dans les reflets des miroirs submergés. @Yeleen Sô… L’amour de sa vie… A la pensée qu’il ne pourrait plus jamais poser les yeux sur elle, un sanglot déchira son être. C’était tellement injuste ! Ils n’avaient pu passer que si peu de temps ensemble !

Son crâne se mit à toucher le plafond de la salle, alors que le sang continuait à s’y déverser. Rapidement, il atteint sa bouche, et essayant de respirer, Sean en avala malgré lui une grande quantité. Secoué par un haut-le-cœur, il s’étouffa à moitié. Le sang atteignait ses narines. Son dernier moyen de respirer. C’était la fin. Il voyait le visage de Yeleen se dessiner devant lui, avec un sourire tranquille alors qu’il retenait sa respiration. Sean s’accrocha à cette image en priant pour qu’elle aille bien. Pour qu’ils aillent tous bien. C’était tout ce qui comptait à présent. Au bout d’un moment, il ressentit une vive douleur dans ses poumons écorchés et un dernier spasme le secoua. Alors, il sombra dans les ténèbres de ce sang qui l’avait submergé.

Mais s’échappant de la pièce, un petit patronus s’était soudain élancé, battant difficilement des ailes pour rejoindre sa cible afin de lui lancer son appel à l’aide. Ce n’était plus une martre des pins, mais une petite chauve-souris qui réussit à s’extirper de l’illusion de la pièce afin de retrouver @Braxton Clearwater.

Dé: sortilège raté
Autorisation spéciale de @Reine Désastre de lancer un Patronus

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Sans date ni lieu

« Il vient de s’évanouir »
« Un patronus… ça risque de faire du bruit »
« C’est ce que nous voulions. »
« Envoyez-le dans la seconde cage. Qu’on ne perde pas de temps. »
« Avec elle ? »
« Mh. »
« Et s’il réagit mal… ? »
« Alors tant pis pour elle. »

(…)

Quand Sean regagne conscience, il n’a plus de baguette mais toujours cette impression de sentir le sang, son parfum ferreux et l’épais voile à même le derme. Pourtant, il s’en rendra rapidement compte, sa peau est claire et ses habits, outre la poussière du premier affrontement, sont propres.
Aucune trace du sang. Comme si ça n’avait jamais été qu’un cauchemar.

En revanche, planté devant lui, une jeune fille est assise à une table à une dizaine de mètres. Un plateau assez large est posé sur la table juste en face, il y a de quoi manger en bonne quantité. Elle se sert avant d’apercevoir que Sean remue, alors elle s’immobilise, finissant d’avaler – presque de travers.

Derrière ses mèches carrées et ses grands yeux verts, elle n’a pas l’air agressive. Elle semble même plutôt surprise.
Puis finalement, un sourire ravi fend son visage alors qu’elle lance :

« Ah ! T’es enfin réveillé ! »

Elle se racle la gorge, se rendant compte qu’elle n’avait pas fini de tout avaler, puis reprend, entre deux toux :

« Je pensais qu’ils t’avaient mis là pour que je te… ‘fin… tu vois l’genre.. »

La jeune fille lève les yeux au ciel d’un air dépité, avant de croiser les jambes. Habillée sobrement, ses habits semblent avoir eu aussi le malheur de rencontrer la poussière et quelques désagréments. En revanche, elle semble bien plus pimpante que Sean.

D’une main gourmande, elle entame de nouveau le plat. Plonge sa cuillère dans la cassolette de riz et de légumes.

« Désolée mais moi j’ai trop faim » commente-t-elle en engloutissant une bouchée bien chargée, visiblement affamée.

Tout autour de lui, Sean peut découvrir ce qui ressemble à ces concepts moldus à la mode - une tiny house ? A l'exception près qu'il ne voit aucune porte ni fenêtre. Des pièces sont visitables, mais elles sont toutes utilitaires, limitées et petites.

C'est une prison faite de bois et du strict minimum, empêchant toute forme de magie, y compris le transplanage et les cris... les cris, Sean peut toujours essayé de se faire entendre.
Ou manger. Sean doit avoir faim.

???

Brune aux yeux verts, à peu près le même âge que Sean, peut-être un peu plus vieille. Semble affamée.

Dé ??%

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@Yeleen Sô était devant lui, elle lui tendait la main, mais étrangement Sean n’arrivait pas à l’attraper. Son bras semblait peser une tonne alors qu’il essayait de le lever pour se saisir de la main. Il fallait absolument qu’il l’atteigne, toute son énergie était concentrée dans cette seule et unique tâche. Mais plus il tentait d’y parvenir, plus il se sentait tiré en arrière par une force invisible. Le jeune homme voulut crier quelque chose à son amie mais sa voix resta bloquée dans sa gorge. Alors, il choisit de sauter d’un bond vers elle mais se sentit finalement tomber dans un puits ténébreux et sans fond.

Le Clearwater émergea en un sursaut de son état d’inconscience et se leva à demi en jetant des coups d’œil paniqués autour de lui. Il se trouvait dans une espèce de roulotte sans portes ni fenêtres, en compagnie d’une autre jeune fille. Des éléments de ce qui lui était arrivé lui revenaient par flashs sanguinolents et il porta la main à sa gorge, encore endolorie de ce qu’elle venait de subir. Ses poings ne portaient aucune trace des coupures contre le verre du miroir, et ses vêtements étaient secs. Il n’était pas mort… Pourtant, il s’était senti partir dans cette piscine écarlate. Le sang qu’il avait avalé en s’étouffant… La douleur dans ses poumons privés d’air… Il la sentait toujours aussi vivace et oppressante.

La jeune fille en face de lui se mit à parler, d’une voix tranquillement joyeuse, et le sorcier se mit d’un bond sur ses pieds, se plaçant derrière sa chaise en la tenant devant lui comme pour se protéger d’elle. La brunette semblait cependant étrangement inoffensive, commentant son réveil en souriant tout en dévorant goulûment des portions de la nourriture placée devant elle. En la voyant faire, Sean ressentit son estomac se tordre de manière désagréable et il s’interrogea sur le temps qui s’était passé depuis qu’il avait attrapé le portoloin. Le jeune homme se sentait faible et fiévreux - et surtout affamé. Pourtant, en tremblant légèrement, il s’éloigna d’un pas prudent de la table et tous ses mets.

- Qui es-tu, lança-t-il à la jeune fille d’une voix enrouée et agressive. Où est-ce qu’on est ? Comment tu es arrivée là ? Tu es avec… lui ?

Cette dernière ne semblait pas agressive, mais il restait sur ses gardes, ses nerfs à fleur de peau. De nouveau, le regard de Sean papillona nerveusement autour de lui. Encore une fois, il ne voyait aucun échappatoire à cette prison en panneaux de bois. Et il n’avait pas sa baguette. Avec un regret, il se souvint l’avoir lâchée dans la panique alors qu’il cherchait à se maintenir à la surface du flot sanguinolent qui avait finit par le submerger. La peur continuait à lui tordre les entrailles et, paniqué, il attrapa sa chaise pour la fracasser contre le mur à côté de lui, espérant ainsi fissurer un des panneaux de bois pour s’extirper de là.

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