The Pretender
Quartier des Oubliators
La secrétaire d’Aeron remonta le couloir jusqu’à la salle d’attente. Cette dernière n’était pas bien grande mais il arrivait souvent qu’elle soit occupée d’un ou deux couples en attente d’une réponse ou d’un rendez-vous de suivi concernant une scolarité un peu compliquée. Cette fois c’était un peu différent, d’ailleurs ç’en était presque ironique puisque c’était la présence de la mère de famille dans le monde magique qui posait un problème.
Aelyn Janssen s’arrêta avec une légère hésitation et osa d’une voix aussi claire que l’eau de roche :
« Madame Clearwater ? Betty ? » précisa-t-elle.
En voyant une femme brune se levait, elle eut un petit mouvement, l’invitant à la suivre :
« Vous êtes ponctuelle » complimenta la demi-vélane, « si vous et vos accompagnants veuillent bien me suivre… »
Et aussitôt elle tourna les talons, longeant le mur en silence.
Aelyn se souvenait rapidement des mots d’Aeron : ne lui parle pas plus que nécessaire. Elle fait partie du Clan Clearwater. Ils sont aussi bornés que nombreux.
Sur les lèvres de la demi-vélane, un petit sourire se glissa.
Elle n’aurait jamais cru que le chef @Gabriel Standford était lié à une moldue, mais elle ne s’était jamais posé non plus la question. A en juger par l’arbre généalogique, Madame Betty Clearwater était un cas bien à part. c’était peut-être pour ça qu’elle ne passait pas en commission mais directement dans le bureau du chef.
Était-ce un privilège ou seulement une redescendante de Jasper Blake, le Directeur du département ? Pire, une punition ?
La petite blonde ne se posa davantage de question et s’arrêta devant une porte qu’elle ouvrit, invitant Betty à y entrer :
« Bonne journée » conclu-t-elle, avant de fermer la porte.
« Madame Clearwater » sonna presque trop solennellement la voix d’Aeron qui se levait déjà de son bureau, tendant une main devant lui. Un sourire ennuyé s’inscrivit sur le faciès froid de l’Oubliator – un sourire de circonstance.
« Est-ce que l’on vous a expliqué pourquoi ce rendez-vous ou est-ce que vous désirez que je vous explique les tenants et les aboutissants de ce qui va se jouer aujourd’hui ? » commença sur un ton simple, calme et lent Aeron.
Il ne cherchait pas à la perdre dès le début, bien qu’il ne doutât pas qu’elle comprendrait rapidement où il voulait en venir. Le monde moldu avait aussi son lot de règles à respecter.
Legilimens (birth)
Aeron est l'actuel Chef des Oubliators. Ancien Serdaigle, c'est un homme respecté dans son métier et dit d'humain, quoi que parfois un peu paternaliste avec les moldus.
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Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Expert (80%)
Maturité Magique (MM):
(41/50)
Education Magique (EM):
(90/100)
Potentiel Magique (PM):
(75/100)
Rigueur Magique (RM):
(85/100)
Expérience Magique (XM):
(70/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Avoir Gabriel à ses côtés lui était d'un réconfort inestimable. Ces dernières semaines avaient été éprouvantes au-delà de tout. Elle était probablement passée par tous ses pires cauchemars. Des monstres de Braxton à sa pouf mais surtout la perte de son fils, fort heureusement retourné depuis. Betty Clearwater avait perdu de sa fraîcheur. Ses traits tirés et ses cheveux arborant sans morgue une large mèche blanche ourlant le contour d'un visage qui avait dû dégager force et gaité en un autre temps, dans un autre monde.
Ils étaient arrivés un peu en avance, sans doute plus pour aider Betty à contenir son anxiété qu'autre chose. Elle savait parfaitement bien que Gabriel aurait pu les amener ici juste en temps et en heure. Il avait fait comme si de rien pourtant, toujours prévenant et attentif. De son côté, Betty échouait un peu dans la présence qu'elle avait toujours été pour lui, un peu à part du reste de son monde. Elle avait pourtant pour son neveu presque autant d'amour que pour un fils. Mais son énergie d'ordinaire toujours prompt à tendre la main semblait douchée ces temps-ci. Elle était nerveuse, fatiguée, perdue. Sans cesse fébrile. Les sourires sur ses lèvres étaient plus forcés qu'autre chose mais au moins, elle essayait. Elle n'avait pas remis les pieds chez elle depuis les attaques sur les Clearwater. Il leur était paru évident à tous de la garder au domaine, en sécurité mais loin de tous ses repères. A l'heure qu'il était, elle avait de toute manière probablement déjà perdu son travail. Elle ne savait même pas ce qu'elle dirait si jamais elle y remettait les pieds. Est-ce que quelqu'un l'avait portée disparue ? Pas sa famille en tout cas. Elle avait bien trop peu de contacts avec ses parents. Babs peut-être. Sans doute. Babs se serait inquiétée pour elle. Et s'il lui était arrivé quelque chose à elle aussi. Si elle avait croisé la route de ce monstre... Elle chassa cette pensée de sa tête, se raccrochant à la seule chose qui comptait vraiment à ses yeux.
C'est à ce moment-là que la secrétaire vint les chercher. Sans qu'elle ne comprenne bien comment, la sorcière accapara en deux mots toute son attention et Betty ne pouvait plus détacher son regard d'elle, à tel point que, malgré la gravité de la situation, Gabriel dût lui donner une petite impulsion pour qu'elle se détourne de la blonde pour entrer dans le bureau de son patron.
Le physique dur et froid de l'homme, qui semblait pourtant jeune, lui fit l'effet d'une douche froide.
« On m'a expliqué. Je sais que le secret magique a été rompu et que vous devez... ... prendre des mesures. », répondit-elle, hésitante, mais soucieuse de ne pas se mettre son potentiel bourreau à dos.
Elle glissa un regard à son neveu pour déceler toute trace de déconvenue avant de reporter à nouveau son regard sur l'autre homme, les points fermement refermés sur ses genoux. Que pouvait-elle dire pour sa défense ? En vérité, elle espérait encore que le couperet tomberait à côté.
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ft Aeron de Clare (oui oui) et Betty Clearwater (alias @Iris Faux-Orpin)
Date à définir - Quartier des Oubliators
Il était venu chercher Betty directement au domaine des Clearwater, non sans saluer l'ensemble de la famille avec un air qui se voulait rassurant. Chacun savait pourquoi la mère de famille avait eu la convocation depuis le quartier des Oubliators suite aux événements qui avaient secoué l'ensemble du clan. Et il était hors de question que Betty s'y rende seul, sa présence avait été acté avec Aeron un peu plus tôt alors qu'ils avaient tous les deux fait leur scolarité ensemble. Maison différente, regard différent sur le monde mais une volonté de le préserver alors qu'ils arboraient tout deux le même insigne du Ministère sur leur uniforme.
Gabriel porta un regard bienveillant à Betty alors que l'uniforme des Aurors lui conférait l'ordre qu'il maintenait en chaque circonstance. Avec la volonté de rassurer sa tante, ils furent rapidement escorté par la secrétaire d'Aeron jusqu'à son bureau où elle les laissa, non sans un étrange sourire sur les lèvres. Il n'y accorda que très peu d'attention, malgré la beauté qui émanait de chacun de ses gestes, et s'installa devant le bureau de son homologue de quartier.
Après la politesse d'un nom de famille qu'il employa avec le plus de détachement possible malgré l'évidente proximité qu'un tel nom de famille causait au sein du Ministère de la Magie, Gabriel lui accorda un léger signe de tête pour le saluer.
Betty fut la première à parler, non sans laisser transparaitre sa nervosité alors qu'elle manquait soudainement à la bienséance sans saluer le chef des Oubliator. Aeron savait pertinemment que sa tante était déjà bien trop en alerte depuis qu'on l'avait attaqué, pour une moldue qui connaissait pourtant l'existence du monde Magique bien avant que Gabriel ne sache certainement écrire convenablement à l'école, c'était inespéré qu'elle puisse faire preuve d'autant de tolérance vis à vis d'un univers dont elle n'avait aucune maitrise. Un mari, deux enfants, un clan entier qui avait une renommée nationale et une indulgence sans pareille qui permettait l'union entre des moldus et des sorciers dans le respect et la bienveillance qu'on demandait à la modernité.
"Betty connait parfaitement le Code international du Secret Magique depuis plus de vingt cinq ans." dit-il pour appuyer la discussion qu'ils avaient eu précédemment afin de remettre le contexte à plat. Sans perdre plus de temps, ni vouloir parler à sa place, Gabriel se pencha en avant sur le confortable siège où ils avaient été accueillit pour rentrer dans le vif du sujet "L'article 73 du Code stipule que dans le cas où l'une de ces créatures porterait atteinte à un Moldu ou attirerait son attention, l'administration du pays où aurait eu lieu l'incident serait exposée à des sanctions disciplinaires décidées par la Confédération internationale des sorciers. Or nous savons tous les deux que l'homme qui l'a attaqué n'est pas qu'un simple homme."
Tirant un trait sur toutes les insanités que colportaient la Gazette du Sorcier depuis de nombreux jours, Gabriel mettait en avant la présence d'un lycanthrope en cavale depuis bien trop des années. Betty n'avait enfreint aucune règle, au contraire, c'était même plutôt des sorciers sous les traits de Malhorn Renfield, qui mettaient en péril l'équilibre que le monde avait réussir à bâtir ensemble. Le Chef des Aurors observa un instant Betty, la rassurant qu'il n'était pas question que la moindre conséquence lui retombe dessus alors qu'elle avait été grièvement blessée, sans défense et dans le respect des règles que le monde de la communauté des sorciers lui imposaient depuis déjà des années. Elle n'avait pas besoin d'un sortilège de confusion, ses enfants étaient encore à Poudlard, son conjoint était dans le département des mystères, à moitié relevé de ses fonctions mais tout de même présent et toujours aussi irritant, irritable et irrité.
"Sa sécurité est à présent assurée par l'ensemble du Clan, j'aimerais qu'on puisse continuer de veiller sur elle dorénavant." proposa-t-il en allant au delà du simple secret magique, permettant une surveillance un peu plus accrue concernant les menaces qui planaient au dessus de la famille.
Il savait que la convocation avec Aeron n'avait pourtant pas ce but là mais le chef des Aurors se devait de tourner son attention sur les mesures à prendre après un tel événement. Un oubliette n'allait certainement pas réglé ce qui venait de se produire, c'était une action bien plus en profondeur qu'il fallait mener et à ses yeux, comme il en avait déjà parlé avec le chef des Oubliators un peu plus tôt, l'entretien visant à protéger le secret magique n'était qu'un détail superficiel. Pourtant, au delà de l'incertaine amitié qui les liait, Gabriel restait aussi courtois que professionnel avec son homologue.
"Néanmoins, si vous préférez qu'elle puisse habiter dans un village semi-magique pour un meilleur cadre et sécurité, je pense que nous sommes ouverts à la discussion." proposa-t-il doucement à Betty, qui n'avait pas remis les pieds dans son appartement explosé par une "fuite de gaz". Il n'avait pas réellement encore prévenu sa tante de cette éventualité mais il sentait qu'elle n'était pas pleinement heureuse chez les Clearwater, même si elle avait ses enfants près d'elle à présent. Mais sans avoir pu reprendre son travail, ni ses repères, il se sentait dans l'obligation de lui donner une liberté que @Braxton Clearwater lui avait enlevé. "Nous éviterions tous les sanctions de la Confédération ainsi" Il achevait sur cette trêve possible et qui rallierait les deux partis.
Quartier des Oubliators
L’ancien Serdaigle eut un sourire et reprit calmement place dans son fauteuil, sans faire toute une histoire de cette main tendue. Au vu du dossier qu’il avait pris le soin de parcourir – alors qu’il aurait très bien s’arrêter à écouter les préconisations du bureau d’au-dessus et s’en tenir à ce qui était le plus simple – la mère de famille devait être bouleversée. C’était une situation qu’Aeron n’avait pas vécu personnellement et il ne se le souhaitait jamais.
« C’est exact » souffla-t-il à l’attention de Betty Clearwater.
Les yeux du De Clare se posèrent sur @Gabriel Standford alors que ce dernier reprenait derrière. Au bout de quelques secondes, les yeux sombres d’Aeron se posèrent de nouveau sur le dossier de Betty Clearwater. Il laissa ses yeux parcourir les notes d’intention qu’on lui avait fait parvenir. Autant de tampons rouges, autant de rappel à la règle, autant d’articles… Il releva les yeux sur l’ancien Gryffondor, l’air ouvert quoi que toujours avec ce côté décidé par avance.
Un petit soupir se fraya un chemin entre ses lèvres alors qu’on parlait de protection du Clan, de veiller sur elle… Aeron prit un air plus fermé à cette seule intervention, croisant sans s’en rendre compte les bras sur son torse. Il n’était pas de ces hommes déversant son fiel à tout bout de champs et d’ailleurs il n’avait rien contre le Clan Clearwater, mais son travail avait été rendu compliqué et il avait essayé deux semaines d’un travail intense pour seulement rattraper une seule attaque.
« La Confédération Internationale des Sorciers » commença en articulant comme si ça lui coûtait de le dire « craint que cette histoire ne soit qu’une seconde Calamité. Le fait que le groupe d’intervention du code a été pris de cours les rend peu prompt à des décisions qui se voudraient plus en faveur de Madame Clearwater que du Secret Magique. »
Aeron se gratta le menton, soupirant une nouvelle fois.
Si on lui avait dit un seul jour qu’il aurait à juger d’une affaire qui touchait un ami ou un collègue, Aeron aurait souri. Le monde des sangs-mêlés ou des né-moldus était bien plus poreux que ce qu’il avait imaginé en tant que sang-pur.
« Afin d’être tout à fait transparent », il posa cette fois son regard sur Betty Clearwater, « la Confédération préconise une Amnistie… c’est-à-dire » Aeron sentit la tension du côté de @Gabriel Standford mais continua calmement : « qu’un Oubliator effacera de votre mémoire des souvenirs ciblés afin de vous permettre de regagner le monde non magique. Cette Amnistie s’accompagne généralement d’un dédommagement financier, d’un bien immobilier offert et d’une situation professionnelle nouvelle que nous arrangeons avec des organismes non magiques très au fait de ce genre de situation. »
Il laissa quelques secondes, avant de se racler la gorge :
« Bien évidemment, ce n’est qu’une préconisation. Si vous ne le désirez pas, nous pourrons envisager d’autres issues, mais j’aimerais avoir votre avis, Madame Clearwater. »
Le Chef des Oubliators eut un petit sourire qui se voulait rassurant, mais il pouvait l’être autant qu’un Rhadamanthe.
« Que voulez-vous pour le futur ? Qu’envisageriez-vous ? »
Legilimens (birth)
Aeron est l'actuel Chef des Oubliators. Ancien Serdaigle, c'est un homme respecté dans son métier et dit d'humain, quoi que parfois un peu paternaliste avec les moldus.
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Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Correct (60%)
Maturité Magique (MM):
(27/50)
Education Magique (EM):
(80/100)
Potentiel Magique (PM):
(60/100)
Rigueur Magique (RM):
(50/100)
Expérience Magique (XM):
(50/100)
Témoins de l'Histoire:
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Inventaire:
Lucy était folle. D'une part, elle avait perdu sa carte de presse, et ça, ça la rendait complètement dingue, d'autre part, le sort de Betty, sa tante, semblait être défini sans qu'il y ait une parution en justice. Les choses allaient se régler sans qu'elle ne puisse se défendre, et Lucy, comme tous les autres Clearwater se doutait bien de l'issue. Le pire, dans tout cela, fut d'entendre que son père laissait faire Gabriel.
Elle avait beaucoup d'estime pour le Chef des Aurors. Malgré tous ces petits jeux de chat et de souris auquel ils jouaient quand elle mettait ses mains dans des endroits parfois trop sales pour une civile comme elle, elle l'avait toujours trouvé particulièrement droit et inspirant. Lorsqu'elle avait appris qu'il était, en réalité, le cousin de Sean par le biais de sa mère, de Betty, justement, elle avait ressenti une profonde joie.
Mais là, c'était de sa tante dont on parlait, et la simple idée de la perdre et de la recroiser sans qu'elle ne se souvienne d'elle la rendait dingue. PIRE ENCORE, et Sean et Nora ne méritaient pas ça. Il n'y avait rien de pire pour un enfant que de ne pas être reconnu par son parent. On aurait pu penser que c'était à cause de la mort de sa propre mère... Mais elle-même n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne pouvait pas rester sans rien faire, à attendre que « Justice » se fasse.
Elle était comme ça, Lucy. Pas forcément la plus mauvaise des filles, mais elle était impatiente. Doublé d'une énergie qu'elle dévouait à la justice, là où elle se rendait compte en grandissant, que le monde, dans lequel elle s'apprêtait à mûrir et peut-être un jour, à faire évoluer ses propres enfants, était pourri. Ce n'était même plus son sang Clearwater qui la poussait à agir, c'était l'idéal d'un monde bon sous tout rapport. Comme lui avait dit Adil un jour, alors qu'il justifiait son envie de devenir Auror : à quoi bon avoir tous ces pouvoirs si c'était pour en faire quelque chose de mal ?
C'était donc, vêtu très sobrement, mais particulièrement classe pour le lieu et le rendez-vous (auquel elle n'avait pas été invitée) qu'elle se rendit, équipée d'un épais dossier sous le bras, avec la ferme intention de plaider pour sa tante. Elle avait cherché tout ce qui avait pu être fait, les précédents, les témoignages, les affaires similaires qu'il y avait pu avoir étant donné l'âge du secret international magique. Elle ne savait pas si ça suffirait, mais elle était animée par l'énergie du désespoir.
Elle s'apprêtait à faire une entrée fracassante lorsque soudain, deux bras bien épais l'attrapèrent pour la tirer sur le côté. Le temps que Lucy n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, elle sentit deux mains qu'elle connaissait bien lui prendre le visage avec douceur. Le visage de son père Jameson, lui apparut alors.
« - Non, Lucy. Pas cette fois. »
« - Mais, tante Be- »
« - ... Est entre de bonnes mains. Gabriel assure sa défense, tu le sais. »
« - J'ai... »
« - Je m'en fou. Assieds-toi à côté de moi, ça lui fera plaisir quand elle sortira, en espérant que... Que tout se passe bien. » Coupa Jameson, d'un ton sans appel. Son regard était fuyant, il était inquiet. Lucy baissa le regard avant de céder et de venir s'asseoir à ses côtés.
Tout doucement, elle vint glisser sa main dans celle de son père qui faisait deux fois la sienne, avant de poser la tête sur son épaule.
« - Papa... Et si ? »
« - Avec des Si, mo nighean, on met le monde en bouteille. »
Il tourna la tête vers elle, embrassant son front avec douceur, avant de poser sa joue sur le sommet de son crâne. Il n'y avait plus qu'à attendre.
Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Expert (80%)
Maturité Magique (MM):
(41/50)
Education Magique (EM):
(90/100)
Potentiel Magique (PM):
(75/100)
Rigueur Magique (RM):
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Expérience Magique (XM):
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Inventaire:
Si elle avait vu cette main tendue vers elle en guise de salutations ? Quasiment pas. Entre l'étrange attraction qu'elle avait ressenti pour cette secrétaire et l'état de nervosité qu'elle peinait à dissimuler, Betty s'efforçait de suivre cette conversation d'un bout à l'autre sans passer à côté du moindre détail. Bien sûr, Gabriel lui avait beaucoup parlé, ils avaient fait le choix de ne pas venir en tribu et, quelque part, c'était moins stressant ainsi. Sans le regard de ses enfants ou du reste de la famille. Les Clearwater étaient tout ce qu'il y avait de plus attachant. Dans un monde idéal, ils incarnaient toutes ces valeurs de la chevalerie et de l'amour courtois qui ne subsistaient plus, semblait-il, que dans les livres. Mais dans la vraie vie, il arrivait que ces qualités leur servent à enfoncer des portes ouvertes et à faire du grabuge plus qu'autre chose. Ça ne les rendait pas moins attachants à ses yeux.
Son neveu prit rapidement le relai, s'appuyant sur sa position de chef des aurors et sa connaissance du cadre légal qui les concernait. Il avait sans doute réfléchi à toutes ces options, en long en large et en travers. Jameson aussi, réfutant immédiatement cette idée de la voir s'éloigner du clan. Pourtant... elle n'avait rien dit, réservant son avis pour elle-même pour ne pas en ajouter aux drames que la famille avait déjà dû traverser. Vivre sous l'égide de son beau-frère ? avec ses enfants, Ellie qui allait bientôt donner naissance, Amastan... Elle aurait dû applaudir des deux mains, le remercier de sa générosité (ce qu'elle avait évidemment fait). Pourtant... ne toujours pas vivre avec Braxton ou peut-être si, avec toutes les contreparties insupportables que cela imposait. Elle ne s'en sentait pas capable. Cela faisait beaucoup trop pour elle. Pourtant... c'était la solution la plus raisonnable. Et puis, maintenant voilà que Gabriel sortait de son chapeau une idée de village... qu'était-il en train de dire ? Semi-magique ? Elle ne savait même pas exactement de quoi il était en train de parler mais elle sentait que s'il avançait une solution de repli, c'était que les choses n'étaient pas si transparentes que cela. Elle n'avait rien à se reprocher, il le lui avait assuré. Mais, les mots qu'égrainait la bouche de M. De Clare, quoiqu'ils ne fussent pas les siens, semblaient déjà l'inviter à considérer qu'on lui faisait une fleur. Déjà on parlait de calamité. Elle n'était pas exactement sûre de ce qui se cachait derrière ce mot mais il lui fit battre le coeur plus fort car il annonçait la couleur malgré les précautions qu'on prenait pour ne pas la heurter.
Finalement le bureaucrate acheva d'expliquer ce qu'on lui avait suggéré. A savoir, un oblivion pur et simple. Une relance de la partie loin du monde magique avec quelques compensations qui, à ses yeux à elle, ne valaient rien du tout.
« C'est très drôle ça tiens. J'aurais dû m'en douter. En fait, vous me faites venir ici pour la forme mais soyons francs : vous n'en n'avez strictement rien à foutre de ce que je pense. Pour vous, je ne suis qu'un pion, remplaçable. Mais vous croyez que quoi au juste avec vos grands airs à la con ? Vous croyez que vous m'impressionnez ? Sous prétexte que vous êtes un sorcier et moi non ? J'en ai rein à foutre de qui vous êtes, de ce qu'on vous a demandé de dire pour faire bien. Votre putain de monde magique m'a déjà suffisamment craché dessus, si vous pensez que je vais vous laisser me prendre mes enfants sans faire de vague vous vous fourrez le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Vingt ans ! Vingt ans, même plus, que votre monde magique est venu frapper à ma porte et pas UNE SEULE fois - PAS UNE ! je n'ai mis en péril votre précieux secret magique. Maintenant que certains de vos petits camarades viennent faire de la merde de l'autre côté, là où soyons honnêtes vous ne maîtrisez rien du tout, vous avez le culot de me demande à moi de payer vos putains de pots cassés ?! Vous m'avez déjà tout pris ! Tout ! Et voilà que vous débarquez avec vos airs de ne pas y toucher et vous m'annoncez comme une fleur qu'on va fiche en l'air vingt ans de ma vie comme ça pour le fun, parce que ça vous arrange bien ??!!! Et puis quoi encore ?! Manquerez plus que vous trouviez une doublure magique pour s'occuper de mes gosses à ma place tant qu'on y est !! De préférence une Betty 2.0 un peu plus jeune, un peu plus tout et on n'en parle plus ! Vous savez ce que vous pouvez en foutre de ce genre de propositions à la con ? »
C'était pour cela que Gabriel avait passé tant de temps à discuter avec elle. Pour éviter ce genre de sortie, sanguine, acide et pourtant si légitime. Les prunelles vertes de Betty Clearwater étaient fichées comme deux poignards dans le regard de Mr De Clare. Ses doigts, de plus en plus crispés sur ses genoux, elle tournait et retournait ces mots derrière ses dents serrées pour se forcer à les ravaler malgré l'envie dévorante qu'elle avait de les leur jeter à la figure. Elle ne pouvait pas dire cela. Ne serait-ce que parce qu'elle ne pouvait se permettre aucun faux pas. Il s'en serait servi à son désavantage, trouvant dans cette perte de sang froid l'excuse bidon qu'il cherchait pour l'envoyer planter des navets au fin fond de je-ne-sais-quel-bled pourri.
Betty s'éclaircit la voix, consciente que le petit bureau de l'Oubliator était suspendu à ses lèvres.
« Vous savez Mr De Clare... », ses doigts se crispèrent un peu plus sur ses genoux comme elle le quittait du regard, « Ce que je pense c'est qu'il serait vraiment injuste de me faire payer l'addition quand j'ai passé une vie à faire tous les efforts possibles pour ne pas indisposer le Monde Magique. Je ne sais pas si vous êtes marié, si vous avez des enfants. Moi, je suis mariée à @Braxton Clearwater. », elle marqua un petit silence, ses prunelles vertes revenant affronter l'oubliator sans détour, ni agressivité. Il y avait comme une forme de lassitude sur ses traits mais cela n'estompait en rien sa détermination, « Je sais que vous savez très bien ce que cela veut dire, pour la simple et bonne raison qu'il y a peu j'ai reçu la visite de son patron. Un vieillard presque charmant qui n'a éprouvé aucune gêne à venir me rendre une petite visite à l'improviste sous prétexte qu'il avait quelque chose de très urgent à dire à mon mari, qui se trouve être rentré extrêmement tard ce soir là. Il a passé un bon bout de la nuit à me tenir la jambe pour tromper l'ennui en me parlant de ce grand héro qui rendait tant de services au monde magique alors, je ne doute pas que quand je vous parle d'efforts vous comprenez exactement de quoi je parle. »
A nouveau un silence. Elle le jaugea un instant, pour s'assurer qu'il la suivait toujours.
« Vous ne pouvez pas me demander de faire plus d'efforts Mr De Clare. D'autant que je ne demande pas grand chose, ou du moins il me semble que ma demande est légitime et défendable. Ne me séparez pas de mes enfants. C'est tout ce qui m'importe. », conclut-elle.
Elle avait parlé d'un ton posé et égal, son discours épuré de toute vindicte. Un regard porté à son neveu, pour voir s'il ne lui en voulait pas trop d'avoir joué cartes sur table ou d'en avoir peut-être trop dit. Après tout, De Clare devait déjà savoir ce que c'était que la vie d'un langue de plomb. Elle pariait même qu'il aurait une idée plutôt précise de celui dont il était question et qui brillait encore et toujours par son absence. Ça n'était même plus un drame. Juste une habitude.
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ft Aeron de Clare (oui oui) et Betty Clearwater (alias @Iris Faux-Orpin)
Date à définir - Quartier des Oubliators
"Une calamité."
Le chef des Aurors ne laissa que peu d'émotions transparaître malgré l'évidence même qu'une telle insinuation pouvait amener à comprendre. Est-ce qu'Aeron était réellement entrain de lui dire que Betty, en plus d'avoir été un dommage collatéral d'un sorcier que le Ministère de la Magie n'arrivait pas à contrôler, devait payer le prix parce qu'ils n'étaient pas capable d'être transparent vis à vis de la presse?
Sa tante avait été visé, elle avait pris cette attaque simplement parce qu'elle était affilié à son mari sorcier, c'était plus qu'une évidence même au département des Mystères auquel Braxton appartenait. Betty n'avait pas à subir les conséquences d'une négligence du système qui durait depuis bien trop longtemps. Ils savaient tous les deux que cette Meute, qui à la base devait être contrôler par le Département du contrôle et de la régulation des créatures magiques, méritait bien plus d'attention que cette Amnistie qu'il proposait à la jeune femme et avant même qu'il ne puisse riposter, il entendit la voix, jusqu' là pas très rassurée de Betty, faire écho à tous ce qu'il pensait de cette situation. Dans des termes bien plus crus qu'il n'espérait de sa tante jusque là mais qui révélait au combien le sang des Jonhs coulait dans ses veines avant même d'être une Clearwater. Elle soulevait tous les points nécessaires et Gabriel lui accorda son soutien, loin d'en vouloir à sa franchise et à son honnêteté. C'était ainsi que Betty était intègre et il ne lui enlèverait pas ce don qui manquait à de nombreux sorciers.
"On se passera de cette préconisation." déclara-t-il en revenant sur ses pas, loin d'accorder le moindre passe à Aeron, contrairement à la discussion posée qu'ils avaient pu avoir quelques jours auparavant. Il n'était plus question de trouver un quelconque compromis après une préconisation aussi violente à ses oreilles.
On ne séparait pas une famille de cette manière sous prétexte que le Ministère de la Magie n'avait aucune visibilité sur cette Meute, c'était agir en second plan au lieu de venir interagir directement avec le cœur du problème. Si jusque là, il s'était engager à enquêter sur une autre organisation que celle-ci, il se demandait sincèrement s'il ne devait pas reprendre le flambeau pour éviter toute autre allégation comme celle-ci.
Gabriel se leva de son siège à cet instant là, considérant que l'entretien qui aurait du se dérouler de manière bien plus respectueuse jusque là, venait de toucher à sa fin, refoulant l'idée déconsidérée du chef des Oubliator de vouloir inoculer une telle affaire en commençant par une moldue. Ils n'étaient pas le soucis premier dans cette attaque, le problème, c'était la Meute et il osa en parler en toute franchise en passant sa main sur le dos de sa tante. Ce qu'Aeron lui proposait était la preuve qu'ils commençaient à traiter l'incident par le mauvais bout.
"Le soucis, ce n'est pas tant que le secret magique ait pu être dévoilé aux yeux d'une moldue quand vous n'avez eu aucune considération à Oublietter les survivants, c'est cette gestion de crise. Betty est une femme qui vit avec notre monde et qui ne voit actuellement que les mauvais cotés, surtout quand on fini par entendre de tel propos au lieu de la défendre et de la protéger." continua-t-il avec tous le respect qu'il devait à son ancien camarade de classe. Gabriel était un né moldu qui n'avait eu cesse d'entendre ce genre de propos sous son chemin et refusait catégoriquement que sa tante essuie les erreurs des autres. "Tant que cette Meute n'est pas à Azkaban, je refuse qu'elle pâtisse encore plus de cette ingérence. A travers le secret magique, notre rôle ne consiste pas seulement à protéger la communauté des sorciers mais également à protéger les moldus qui en sont victimes."
Il eut un regard pour Betty, assez pour lui dire qu'elle pouvait se lever et quitter également les lieux. Il avait deux mots à dire à Aeron, cette discussion commençant sérieusement à lui faire perdre son temps. Il savait que son homologue appliquait un protocole strict inculqué par la confédération des sorciers mais ce système mettait chaque victime, chaque sorcier, chaque moldu dans le même panier. Oublietter des souvenirs n'étaient jamais la solution, surtout pas pour une mère de famille qui avait des enfants encore à Poudlard, dont un des fils avait été victime d'un enlèvement. Aeron était-il incapable de se mettre à sa place à cet instant? Il était lui-même père, il savait que ce n'était pas la meilleure des solutions. Gabriel était prêt à lever le meilleur avocat qu'il connaissait pour défendre la cause de Betty si nécessaire et il posa à ce moment là la main sur le bureau du chef de Clare.
"Vous savez que beaucoup n'hésiteront pas à réécrire les événements de la Gazette pour l'occasion. Atténuer et faire oublier ce qui s'est passé n'est pas la solution, aller au cœur du problème par contre, peut éviter que ce genre de discussion revienne sur le tapis." dit-il en proposant bien plus clairement de prendre le loup par la peau du cou. Si Braxton n'était pas en état de pouvoir le faire, il fallait bien que le Ministère s'en charge autrement, sans étouffer l'affaire, ni sans faire d'autres victimes.
Les Clearwaters étaient déjà assoiffés de vengeance, les Meslis comme les MacGil-Fhaolins, chacun d'eux ayant subit des pertes à travers les différents enlèvements. Entre les enquêtes en cours et les tensions apportées sur les Clan, un Oubliette sur Betty était loin d'être la solution convenable. Le coupable devait comparaitre en justice et le chef des Aurors avait mis un point d'honneur à le faire avant que le chef de la Meute n'en vienne à périr entre d'autres mains.
Quartier des Oubliators
Le secret magique n’était pas un prétexte fourre-tout dans lequel on mettait ce qu’on voulait bien y mettre. Lui avait vu le sort réservé à certains sorciers dans d’autres pays comme dans le sien d’ailleurs. Aux battues organisées dans le fin fond de l’Arkansas, aux corps pendus aux arbres quand les flammes ne suffisaient pas à brûler les sorcières, aux balles logées dans les corps des prêtres santeros, aux mains tranchées des enfants touchés par la lune, à l’argent chauffée à blanc posée sur les langues des mécréants dans le sud des Emirats… La cruauté humaine n’avait jamais cessé. On avait seulement cessé de l’inculquer ainsi à l’école.
Mais le secret magique était une nécessité, même pour une population qui ne voyait plus l’intérêt de cette loi, qui ne voyait tout simplement plus le danger. Les jeunes générations avaient le cœur optimiste, pensaient que laisser les secrets de la magie sur quelques lèvres n’allaient pas mettre en danger tout l’équilibre de leurs deux mondes.
Et pourtant…
Malgré cela, Aeron n’était pas extrême. Il aurait pu ressembler à tous les autres candidats de ces dernières années, issus des maisons les plus rigoristes, les plus conservatistes. D’ailleurs, n’était-il pas un De Clare ? Il aurait pu, il est vrai, être de cet acabit. Se parer de toutes les prudences possibles, et c’est ce que faisait très bien d’ailleurs la Confédération internationale de magie, qui se fichait bien de savoir les états d’âme d’une mère de famille si cela pouvait sauver tous les sorciers du monde.
En revanche, la Confédération n’était pas Aeron de Clare. Elle n’était pas là, dans ce bureau, à sentir la décharge émotionnelle de Betty Clearwater qui était comme un raz de marée, comme quelque chose qu’on aurait libéré après des années de silence, de cachoterie, de frustration aigre et douce à la fois.
Aeron eut une petite moue pour cette femme.
Non pas de la compassion – il considérait malheureusement que ça faisait parti du choix, que c’était quelque chose qui, si Braxton Clearwater avait été un jour prévoyant, avait dû lui être expliqué. Mais une certaine peine, une certaine tristesse, ressentant quelque part cette lassitude face à tout ce qui avait fait les vingt, les trente dernière années de sa vie.
Il aurait probablement été malvenu de lui dire qu’il pouvait lui rendre l’esprit plus léger en gommant tout ce qui était douloureux. C’aurait été le plus simple pourtant, le plus rapide aussi. Des avantages seulement. C’est ce qu’aurait probablement dit Aeron plus jeune, six, sept ans en arrière, tout fier de son aplomb et de sa répartie, se sentant plus humain qu’humain.
Ceci étant, il était devenu père.
Père et c’était, à ce titre, qu’il comprenait l’épreuve que cela pouvait être que d’avoir à abandonner le navire qu’on avait forgé, qu’on avait tenu tant bien que mal pendant des années. Avec un mari langue-de-plomb, avec @Braxton Clearwater comme époux, à n’en pas douter que ç’avait dû être une épreuve rythmée, délicate, pour ne pas dire douloureuse.
Le regard d’Aeron glissa sur @Gabriel Standford, son sourire compatissant disparaissant presque aussitôt.
L’ancien Serdaigle n’était pas un grand compétitif dans l’âme – il laissait ça aux Gryffondors – mais Standford outrepassait ses prérogatives. Si le bureau des Aurors chassait les mages noirs, les Oubliators régnaient en quasi-maître sur le monde des moldus et qu’il refuse ou qu’il accepte ne pesait rien ou presque dans la balance. C’était comme si Aeron De Clare se déplaçait et donnait son avis sur une enquête d’un mage noir…
L’Oubliator croisa lentement les bras sur son torse, le visage presque ahuri devant ce que l’Auror était en train de lui servir.
La suite ne fit qu’empirer les choses. Aeron écouta avec attention, dans un silence raisonnable mais surtout tempéré, ce que le chef du bureau des Aurors était en train de lui servir. Il fallut quelques secondes, longues, périlleuses même, pour que l’Oubliator inspire et expire l’apnée que venait de lui faire faire Standford.
« Madame Clearwater, je suis désolé vous allez devoir rester, nous n’avons pas fini » souffla doucement le De Clare, en venant pincer l’arrête de son nez entre deux de ses doigts, d’un air presque migraineux soudainement.
« Gabriel, je… je suis désolé mais je ne comprends pas ce que tu viens de dire. Je crois qu'il y a un malentendu. »
Il lui jeta un regard qui se voulait sincère, quoi qu'un peu piqué au vif.
« Il n’a pas été question d’appliquer la préconisation de la Confédération bêtement et religieusement, sinon quoi tout ce rendez-vous, voyez-vous, n’aurait pas de sens. Je n’aime pas perdre mon temps, j’imagine que vous non plus, surtout vu le contexte. »
Il ravala sa salive avant de continuer, tentant de rester à son tour :
« Si je vous ai laissé croire le contraire, je m’en excuse, il me semblait avoir été clair sur le fait que j’ouvrais un dialogue sur ce que Madame Clearwater envisageait pour son avenir et ce n’était pas qu’une question rhétorique. »
Aeron inspira profondément, sentant la tension lui retombait sur les épaules. Il ravala sa salive et reprit, cette fois d’un air bien moins agréable, ses yeux se plantant sur @Gabriel Standford :
« J’aurai pour ma part beaucoup de mal à me prononcer sur la gestion de cette crise par les équipes de Monsieur Standford ou sur le travail que les aurors fournissent et ont fourni sur ce dossier, mais j’imagine que nous faisons tout notre possible, au niveau du Ministère, pour enrayer cette… ce problème, dirons-nous. »
Il lui semblait que le chef du bureau des aurors n’avait eu, pour sa part, aucun mal à critiquer le travail de ses équipes, allant jusqu’à l’accuser devant une moldue de n’avoir « aucune considération à oublietter les survivants », ce qui n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Betty Clearwater n’avait pas vraiment à en pâtir mais Aeron n’allait pas oublier du jour au lendemain l’affront qui venait d’être fait sur ses équipes. Comme si les Oubliators étaient responsables du fait que la Meute ou Thanatos œuvraient désormais dans le monde non magique comme si de rien n’était… Comme si ça n’avait pas été un tant soit peu charitable d’oublietter ces pauvres gens ayant vu des cadavres sortir des égouts et les flammes dévoraient des corps sous leurs yeux.
« Tout pendant que ce problème subsiste, malheureusement, vous ne serez pas à l’abri. Et mon rôle en tant qu’Oubliator, outre le respect du secret magique, c’est aussi votre sécurité en tant que non magique. C’est le fait que vous n’ayez pas à revivre une situation dans laquelle vous vous retrouverez impuissante et à vous risqueriez votre intégrité physique. Et ce, jusqu’à ce que les équipes de la Justice magique arrivent à mettre derrière les barreaux la Meute ou je ne sais quelle… organisation criminelle responsable. »
Aeron de Clare inspira doucement. Sa dernière tirage eut le mérite de le faire redescendre lentement, dans un sentiment maussade et lasse.
« Vous n’êtes pas sans savoir qu’être une non magique dans un monde magique est dangereux, quand bien même les appartements sont sécurisés, quand bien même son propre époux est un sorcier d’une certaine qualité. » Le regard d’Aeron se releva de sur le dossier : « Ce qui m’importe, et je le dis sincèrement, c’est de ne pas vous perdre. »
L’Oubliator referma lentement le dossier.
« Je peux envisager énormément de choses, je peux en défendre énormément aussi, mais il faut que ça tienne, car il n’est pas question d’ingérence – ou alors celle de la Confédération mais ça c’est un autre sujet – mais une question de mesure. »
Il eut une petite pensée pour @Yeleen Sô. Pour toutes ses fois manquées, aussi. Où il n’avait rien dit.
Ses doigts pianotèrent sur le dossier.
« Je peux vous laisser aller aux Hébrides. Rejoindre la famille Clearwater, sa juridiction, sa protection. Mais vous y serez nécessairement dépendante. Je peux potentiellement vous trouver une place dans un village semi-magique, mais ça ne me convient pas, parce que malgré les tournées de nos agents, vous seriez seule en cas de danger et on l’a vu, ça peut venir très vite. »
Il laissa quelques secondes, une seconde pensée alla vers Yeleen. Encore.
« Ce que j’ai à vous proposer, afin de répondre à des exigences qui ne dépendent pas que de moi ou de ma supposée ingérence », il fit claquer sa langue sur son palais, « c’est votre inscription à notre programme de protection des témoins de catastrophes magiques. C’est un programme euh que nous mettons en place depuis peu et dans des circonstances qui le requièrent absolument. »
Aeron fit une petite pause, avant de reprendre plus doucement :
« Pour vous expliquer un peu, on vous associe un elfe de maison affilié au Ministère qui va vous servir à plein de choses, notamment à vous déplacer au sein du monde magique, afin que vous soyez indépendante. On vous met en relation également avec un organisme indépendant afin que vous trouviez un travail qui ne demande pas nécessairement des compétences magiques mais au sein du monde magique pour autant. Par ailleurs, l’elfe de maison est une créature qui possède des dons innés en magie, il pourra donc en plus vous mettre en sécurité ou vous défendre en cas d’agressions. C’est un salarié en quelque sorte du Ministère et à ce titre-là, il est responsable de votre sécurité. Vous, vous êtes responsable de ne pas prendre de trop grands risques lors de vos déplacements. »
Il eut un petit instant de silence, avant de reprendre :
« C’est quelque chose que je peux défendre en tout état de cause devant la Confédération. Ça vous permettrait d’avoir une vie à vous puisque vous ne pouvez décemment pas reprendre une vie normale en Angleterre à l’heure actuelle sans risquer d’être ciblée à nouveau. Vous pourrez voir vos enfants, avoir de la visite, vivre avec votre mari, tout comme avant mais dans le monde magique et encadré par un elfe de maison affilié au Ministère. La seule difficulté est de respecter les créneaux horaires et les lieux de sortie afin de minimiser les risques pris, mais ça, ça sera à voir avec l’organisme qui vous fournira un travail. »
Aeron se racla la gorge légèrement :
« Vous avez bien évidemment le choix, mais il n’y en a pas dix mille au vu de votre situation. Au niveau du Ministère, nous devons limiter le potentiel d’attaques à votre encontre, pour votre sécurité mais aussi celle du secret magique et des autres citoyens. Au niveau international, car la Confédération craint que tout cela prenne une ampleur démesurée si on arrive pas à l’étouffer à temps.
Alors, soit vous choisissez de rester aux Hébrides auprès de votre famille ce qui est un choix qui s’entends mais qui peut être difficile à défendre parce que ça ferait des Hébrides un gros rassemblement et donc potentiellement une zone à risque, soit l’amnistie qui malheureusement vous protège mais vous exclue de la vie de vos enfants, soit le programme GREMLIN* décrit juste avant. A moins que vous ayez une autre idée ? »
Croisant les bras sur son torse, l’Oubliator reprit de nouveau une posture d’écoute, quoi que son regard ne tînt plus que sur Betty Clearwater.
@Gabriel Standford et lui auraient, en effet, une discussion à avoir juste après.
* GREMLIN qui tient pour Garde Rapprochée par Elfes de Maison Loyaux et Intensément Névrosés
Legilimens (birth)
Aeron est l'actuel Chef des Oubliators. Ancien Serdaigle, c'est un homme respecté dans son métier et dit d'humain, quoi que parfois un peu paternaliste avec les moldus.
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Dossier du Ministère
Situation actuelle:
Dé utilisé: Dé Expert (80%)
Maturité Magique (MM):
(41/50)
Education Magique (EM):
(90/100)
Potentiel Magique (PM):
(75/100)
Rigueur Magique (RM):
(85/100)
Expérience Magique (XM):
(70/100)
Témoins de l'Histoire:
(0/0)
Inventaire:
Elle avait beau n'avoir pas voix au chapitre, Betty manqua s'étouffer en entendant son neveu si près de sortir de ses gonds. Dire qu'il avait tant insister pour qu'elle ne fasse pas de vagues et voilà que c'était lui qui rentrait dans le lard du bureaucrate en col blanc. Elle osa à peine lui jeter un regard en coulisse, se retenant de se cacher derrière sa main tant il était évident pour elle qu'il n'allait plus rien ressortir de bon de leurs échanges. D'ailleurs, son neveu était prêt à leur faire vider les lieux à la fin de sa diatribe mais Mr De Clare les retint. Ou plutôt, il ne retint qu'elle et ostensiblement qu'elle.
Betty, qui n'avait pas amorcé l'ombre d'un mouvement entre temps, écouta sans interrompre ce que le chef des Oubliators avait à lui dire. A mesure qu'il parlait, et il semblait qu'il ne s'arrêterait jamais, Betty voyait les options se refermer autour d'elle. La proposition de Gabriel écartée d'office, il ne restait plus que cette idée qui lui nouait l'estomac. Celle de vivre chez les Clearwater sous l'égide de son beau frère, qu'elle aimait pourtant de tout son coeur. Etait-ce un effet pervers de ce besoin de tout expliquer par le menu - chose qui pourtant était extrêmement appréciée - la porte de sortie ne se profila qu'après
une interminable énumération des options qu'elle n'avait plus et des risques qu'elle encourait en l'absence de décisions. Il était clair qu'elle ne retournerait plus à l'appartement de Betty Johns, elle s'était fait une raison. Clair aussi qu'elle ne voulait pas être mangée à la sauce de la Confédération Internationale et que lui, ne voulait plus entendre parler de Gabriel. Elle allait en être réduite à peser le contre et le contre quand quelque chose dans son regard s'illumina.
Une autre idée.
Elle n'avait absolument aucune idée de ce qu'était vraiment un elfe de maison mais ça lui était bien égal. C'était une autre idée. Une idée viable. Une idée où elle pouvait avoir un minimum d'indépendance et d'espace par rapport au reste de la famille. La liberté de ne pas toujours avoir à prendre sur elle pour faire bonne figure.
« Cette idée me convient très bien. Si vous pensez qu'elle a une réelle chance. », répondit-elle sans ambage et surtout, sans attendre de savoir ce qu'en pensait son neveu.
Il y avait presque déjà l'aveu de quelque chose dans la précipitation avec laquelle était venue cette réponse.
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ft Aeron de Clare, Betty Clearwater (alias @Iris Faux-Orpin) et @Gabriel Standford
Date à définir - Quartier des Oubliators
Le rendez-vous était primoridal et important, Braxton s'était habillé en conséquence le matin, ignorant le regard de son coincé d'apprenti que lui avait collé Stanhope.
En arrivant dans le couloir, Braxton avait salué son frère en silence @Jameson Clearwater, croisé le regard de sa nièce @Lucy Clearwater Il aurait voulu leur demander comment le rendez-vous se passait, s'iils avaient entendu quelque chose. Mais l'emmanché fils de mage noir l'empêchait d'ouvrir la bouche.
"J'en aurai pas pour long." dit-il à @James Grey
Il s'arrêta, la main au-dessus de la clanche. À contre-coeur, se rappelant les consignes plus que clair du directeur du département des mystères. Braxton fit volte-face.
"J'en sais rien du tout en fait. Alors occupe-toi comme tu peux, et..." Braxton ne finit sa phrase que par une moue furieuse et piquée.
Il tourna le dos à son apprenti, sorti une boite de la poche intérieur de son manteau et prit deux cachets. Il déglutit avec une grimace avant de pousser la porte.
"Excusez-moi." dit-il en rentrant en ouvrant puis refermant discrètement la porte.
Betty acceptait tout juste quelque chose. Trop tard, songea Braxton. Encore en retard.
Braxton était soulagé de voir Gabriel. Mais son air renfermé et furieux l'inquiéta. Les deux uniques chaises en face du bureau étaient occupées. En face d'eux, Aeron De Clare, chef des oubliators. Braxton n'avait pour une fois dans sa vie, pas la place pour les complots contre la famille d'Henry De Clare, la place de sa femme dans le monde magique se jouait aujourd'hui dans ce bureau.
Braxton, le véhément langue-de-plomb, l'auror maudit, rentra, l'échine courbée. Les médicaments l'avaient abrutis, le temps de se faire à la formule lui avait-on dit -avant de lui doubler les doses- et le directeur du département des mystères avaient été une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Le regard de dragon vengeur de sa femme en était une autre.
Il contempla pourtant ses prunelles, cherchant à comprendre grâce à ses seuls yeux ce qui s'était passé dans le bureau. Il n'y avait qu'une trace plus résignée que résolue sur son visage. Braxton ne sut quoi en penser.
Il s'avança et ne fit apparaitre aucune chaise. Cela aurait été impoli. Il se contenta de se poster derrière Betty. Elle avait parfois cette haine qu'elle portait dans les yeux en sa direction... Braxton, malgré tout, porté par toute l'amour et la considération qu'il avait pour celle qu'il considérait encore comme sa femme, effleura son épaule, bravant sa propre pudeur et la distance instituée récemment.
"Il s'est endormi" chuchota-t-il à Betty, les yeux baissés, sans se préoccuper de la présence du chef des oubliators.
Qui ne connaîtrait pas l'affaire se serait demandé où pouvait-on emmener un bébé faire la sieste à l'étage des oubliators... Mentionnant leur enfant chéri comme un drapeau blanc, Braxton après avoir échangé un long regard avec elle, ramena sa main dans son dos. Il glissa un regard méfiant et curieux sur le bureau. Entre le bois, les affiches ministérielles, il était d'un banal finalement. Si banal que Braxton ne pouvait y croire.
Il avait toujours vu le service comme la survivance des crapules qui avait vidé le crâne de certains de ses camarades, collaboré avec les mangemorts. Seul l'angoisse que lui provoquait l'issu du rendez-vous l'empêcha d'aller plus loin dans ses pensées, dirigées vers sa femme.
Braxton, s'il ne l'aurait jamais avoué à quiconque, avait une peur bleue de cet endroit. Il en avait encore, des collègues de la division de la BPM, interné à Saint-Mangouste, après être sorti des soins des oubliators collaborationnistes. Un département tenu par un De Clare de surcroit.
"Excusez-moi du retard... Vous parveniez à un accord...?" demanda-t-il prudemment. Excessivement, comparé à sa réputation d'homme anti-procédurier. La muselière et chimique qu'on lui avait passé au cou était presque visible.
Il jeta un regard à sa femme, puis à Aeron De Clare, Gabriel, puis de nouveau à Betty. Il retenait son souffle. On lui avait juré que ce rendez-vous n'était que pour protéger sa femme, le langue de plomb n'avait plus aucun pouvoir, aucun tour de passe passe pour tirer sa famille. Imbriqués dans les paperasse officielles, les procédures et le rythme des grattes-papiers, le Clearwater nageait en eux dangereuses. Il y avait échappé en 2010, comme le lui avait rappelé Oswin Osborne, une bagatelle pouvait l'y replonger lui et sa famille derrière.
Braxton n'avait plus de larme à pleurer et plus de mots pour s'excuser. À l'expression de sa femme, il croyait deviner que l'oubliette n'avait pas été l'option proposée ou choisie. Un frisson de malaisance le submergea, et il serra sa main derrière son dos pour ne pas saisir une autre gellule à l'intérieur de son manteau.