20 Juillet 2022, dans la nuit.Elle s’était levé, signe que la discussion était terminée. Je la connaissais depuis tellement d’années. Sans un mot, je me levais à mon tour, repassant mon nouveau t-shirt que j’appréciais de plus en plus. J’allais même prendre le luxe de me moquer du père de Maëve en me présentant au petit déjeuner avec demain matin.
Mon nom était Korrigan et ce n’était pas pour rien. Il reflétait mon esprit malin et espiègle qui aimait tant jouer des tours. Debout à côté d’elle, je me préparai au départ.
« On pourrait effectivement se marier. On prendra les même invités que pour ton premier mariage. Je prendrais les frères Clearwater en témoin. Quoi que. Juste Braxton, Jameson lui est véritablement insupportable. Hmmm... »Pensif, je fis semblant d’y réfléchir pour de vrai tout en caressant ma barbe. Me marier, depuis la mort de ma femme n’avait pas vraiment été au goût du jour. J’aimais ma liberté totale et elle le savait pertinemment. Le mariage était vraiment la dernière chose que je referai sur ce monde avant de mourir. Eclatant finalement de rire, je déposais ma main sur son épaule d’un air bienveillant comme je le faisais souvent avec sa fille, et tous les étudiants de Poudlard pour les apaiser.
« Ne t’inquiète pas. Je prendrais soin de toi, ma promise. Enfin, tu prendras soin de moi et tu me protègeras… Ca fonctionne plutôt dans ce sens là… Comme d’habitude en réalité. Je sais pas si c’est nécessaire de se marier... »Je la regardais, le visage rieur. Je sous-entendais bien évidemment qu’elle avait très souvent pris ma défense au sein de ma propre famille. Nous étions une famille de guerrier et j’avais toujours paru pour le plus faible. Rustre, ils pensaient tous que la force magique et physique étaient des qualités innées et essentielles pour devenir un bon Korrigan. Or, la magie que je pratiquais n’était pas une magie offensive et guerrière… Et je n’avais pas les capacités physiques des membres de la famille.
Nous arrivâmes à la porte par laquelle je venais de passer. Mes quartiers étaient vers l’autre aile que ceux de Maëve. Avec un soupire, je l’observais. Nous nous connaissions depuis si longtemps, que parfois j’avais l’impression qu’elle avait toujours été dans ma vie.
« Dors bien, Maëve. Ne pense pas trop à notre prochaine lune de miel. Et surtout, regarde bien la tête de l’ancien quand je porterai ce t-shirt demain matin. »
Je n’étais pas un guerrier, mais j’avais quand même ce côté Korrigan qui faisait qu’on attirait les baffes et qu’on les méritait. Taquin et espiègle, j’étais finalement presque content d’être ici. Avec un peu de chance, Freya serait assez enclin elle aussi à jouer des tours à la famille, ou lâcher des énormes bombes verbales à table. J’étais le spécialiste. Une fois, à une dîner entre Cynfeirdd et Korrigan, où mon frère avait insisté pour que je vienne, j’avais déclaré que la chasse était aussi moderne que la perruque de mon aïeul. Bien sûr, j’avais du quitter la table, et comme j’étais détesté de tous, j’étais bien sur partie en faisant des petites révérence de bouffon.
Mais j’avais grandi, vieilli et par conséquence mûri.
Aussi, je veillerai demain à ce que les broderies familiales du coussin que j’avais transformé brillent de mille feu. Prenant à droite, je me retournais au dernier moment vers ma belle sœur. Cette fois-ci, avec un sourire franc, bienveillant et qui je le savais donner autant d’espoir et de chaleur que le chant d’un phénix.
« Et ne t’en fais pas, tout ira bien. »Et, sur ce, je prenais la direction de mes quartiers, prenant soin d’envoyer un message à Freya et à mes enfants que nous passerons les derniers jours des vacances ici. Finn serait ravi, je le voyais déjà arriver avec ses vêtements en fourrures animales et bomber le torse sous mon rire moqueur et sous cape.