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Jungle (OS)
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FICHE DE PERSO
Jungle
OS - 22 juillet 2022
Ca ne pouvait pas s'appeler une routine lorsqu'elle ne se réveillait pas avec la douce chaleur de Sean à ses côtés, un bras sur sa taille pour lui rappeler à quel point le monde était beau. Ca ne pouvait pas s'appeler une routine lorsque chaque nuit paraissait aussi interminable que la chaleur écrasante voir étouffante de la journée, à cogner sur sa batte sur le premier cognard qu'elle avait trouvé dans le grenier, se retrouvant parfois seule dans le grand domaine des Clearwaters, sans savoir quoi faire, ni avec qui parler.
A l'instant où le cognard revint vers elle comme un boomerang, Yeleen frappa avec sa batte si fort pour la énième fois de suite qu'elle avait sentie les éclats de bois lui frôler la peau, lui indiquant que l'accessoire rendrait bientôt l'âme dans les prochains temps. Mais loin de se décourager, la Serdaigle laissait évacuer ce qu'elle n'arrivait pas à exprimer autrement que par ce sport, la frustration s'accumulant depuis plusieurs jours sans trouver un exutoire. Chaque souffle était pénible, la gorge serrée comme il lui était rarement arrivé, elle se laissa glisser de son balai, signant l'arrêt de ses entraînements de fortune alors que le cognard revenait, sifflant dans les airs.
Elle ferma les yeux, les mains sur le masque que Nyéléni lui avait offert, espérant jour après jour que l'objet fonctionne, qu'elle entendrait ne serait-ce que le souffle de Sean. Sa batte retomba à terre, s'effritant encore un peu plus alors qu'elle plissait le front sous l'effort qu'elle s'imposait depuis quelques jours. La magie sans baguette, la magie informulée.
Le vent des iles Hébrides soufflait des mèches nouées alors qu'elle tentait depuis des jours de se perfectionner dans des petites taches, sans avoir la nécessité de sortir sa baguette de sa poche. Elle aurait aimé pouvoir s'en passer et user de sa magie avec la précision qu'une Sô pouvait avoir, elle avait aussi ça dans le sang. Le cognard n'était pas très loin et elle leva la main à la dernière minute, stoppant la balle à quelques centimètres de ses doigts en tournoyant sur place, ne souhaitant que lui arracher les phalanges. Sa réussite passa inaperçue à ses propres yeux, loin de pouvoir s'en réjouir.
Ca n'était pas une routine de passer une seule journée sans Sean.
Une larme coula sur ses joues alors qu'elle ratait plusieurs battements de coeur, seule dans ce parc, sans personne pour la voir les épaules bien plus frêles que d'habitude. Devant la famille qui avait accepté de l'accueillir dans le domaine, elle se montrait aussi forte et courageuse qu'on aimerait qu'elle le soit, propulsée dans un monde qu'elle ne connaissait pas. Mais seule, son esprit se martelait de questions, de réponses défaitistes et de peine qu'elle n'arrivait pas à contenir.
L'espoir. Elle ne s'était jamais accrochée à une notion aussi incontrôlable jusque-là, préférant compter sur ses propres capacités, même amoindries. Elle avait appris à ne pas tendre la main pour demander de l'aide, à assumer ce qu'elle était même lorsqu'elle était considérée comme un monstre dénué de paroles aux yeux et aux mains de son propre père. Si elle avait réussi à passer au-dessus de cette condition, c'était certainement grâce à l'ouverture d'esprit et ce regard plein d'innocences qu'elle avait croisé chez Sean dès les premiers jours à Poudlard. Alors elle avait à présent envie de croire qu'il allait bien, où qu'il puisse être. Elle ouvrit les yeux, rougis par l'émotion qu'elle contenait depuis des jours, s'essuyant le bout du nez silencieusement avant de plonger d'un geste presque rageux le cognard dans sa malle de fortune. Si elle fait encore plus d'efforts, elle aurait certainement pu faire quelque chose pour empêcher Sean de la faire transplaner en premier, elle aurait certainement pu éviter ces énormes blessures à Betty, elle aurait pu garder Sean sous ses yeux sans que rien ne puisse lui arriver.
Le moindre sourire en coin qu'elle adressait aux Clearwater était teinté d'espoir. Elle n'avait pas besoin de signer pour demander des nouvelles, le regard éteint de grand-mère Maggie lui suffisait pour lui enlever la faim, bien qu'elle passait des journées en compagnie de Betty pour l'entendre la rectifier sur les tâches qu'elle occupait dans la maison. Elles s'occupaient toutes les deux, souvent en silence, mais Yeleen avait l'impression de maintenir son esprit éveillé à la moindre alerte, au moindre mouvement sur le masque qui lui indiquerait que Sean respirait, quelque part, non loin d'eux.
Alors que personne ne trouvait le sommeil le soir, il lui arrivait de croiser l'oncle de Sean, revenant de ses recherches qui s'avéraient encore infructueuses. Elle tentait de lui adresser un sourire, elle tentait bien qu'avec un regard un peu plus éteint chaque jour, incapable d'encaisser proprement la soudaine disparition de celui dont elle était tombée amoureuse.
Elle aurait aimé pouvoir crier, libérer ses mots qui s'entrechoquaient dans sa tête. Rien de ce qu'elle pouvait écrire n'avait de sens, sa main tremblante à chaque fois qu'elle pensait à Sean. Pour la première fois, elle se retrouvait totalement démunie par la situation, sans compter les heures et les minutes sans entendre Sean, sans avoir ses lèvres entre les siennes, ni partager ses souffles de vie.
Ramassant la batte qui l'empêchait de tourner en rond pour aujourd'hui, elle l'observa un instant avant de se tendre légèrement, la levant au-dessus de ses épaules pour commencer à frapper la malle qui contenait le cognard sans aucun ménagement. Cet infâme sorcier avait osé touché à Betty, avait fait disparaître Sean des radars de son propre père et avait été emporté par son professeur Jones dont personne n'avait encore de nouvelles. Et malgré toute l'indifférence qu'elle avait tenté d'avoir depuis que Sean lui avait raconté qu'elle avait reçu d'un de ses sweat, malgré la cohabitation étrange qu'elle et Braxton avait dans cette planque, elle s'inquiétait pour elle. Le regard de folie que ce loup, parce qu'il en était bien un, avait eu envers Betty puis le professeur Jones était inoubliable. Frappant la malle avec encore plus de force, Yeleen commença à souffler alors qu'elle tentait de crier, faisant brûler la peau de son cou et de son omoplate comme à chaque fois qu'elle forçait.
Ce sorcier maîtrisait une magie qu'il n'aurait jamais du utiliser contre une simple moldue, contre une mère de famille qui avait déjà tant trimé pour maintenir ses enfants dans une maison confortable avant de les voir partir un par un à Poudlard, dans un monde où elle n'avait aucun contrôle. Ce sorcier allait payer pour ses crimes, elle le voyait chaque seconde dans le regard de Jameson lorsqu'il plongeait son attention dans un ouvrage.
Sean s'était volatilisé, comme un autre de ses cousins, comme Asel. Ce n'était pas une routine de vivre dans un monde sans eux pour égayer la vie qu'elle avait appris à apprécier grâce à eux.
Sa batte cogna de plus en plus fort sur cette malle sur laquelle elle s'acharnait sans retenue, les morceaux de bois s'éclatant contre le cuir avant de définitivement se briser en deux. De frustration, Yeleen envoya valser le morceau restant de l'autre coté du domaine alors que le vent se levait de nouveau. C'était un air marin dont elle avait rêvé pouvoir en profiter avec Sean, c'était les falaises et les sauts qu'elle avait rêvé de voir avec lui dès la première fois qu'il lui parlait de ses vacances en famille ici. Le souffle court, elle respirait sourdement sans réussir à se calmer sans sentir la présence de Sean et se mit à courir, trébuchant un instant sans personne pour la retenir. Cet air ne lui suffisait plus, rien ne suffirait à étayer ce trou qui se créait jour après jour alors qu'elle envoyait brûler n'importe quel article de la Gazette qui refusait de prêter attention à ses disparitions. Elle aurait aimé pouvoir aider dans les recherches au lieu de rester cloîtrer dans un domaine, comprenant réellement la frustration d'Eleanora et des autres Clearwater dans un tel moment.
Serrant le lopin de terre de ses mains, elle y vit l'absence de la bague de Sean qu'elle avait l'habitude de voir à ses doigts, se relevant les genoux fléchissant, à deux doigts de retomber alors qu'il lui manquait de l'air. Elle enleva un des sweat-shirt de Sean qu'elle portait par habitude, ses chaussures avant de continuer sa course vers la falaise. Si elle avait eu son balai avec elle, elle aurait volé à travers le domaine pour contrôler ces émotions mais à cet instant, elle ne voyait que cette dangereuse falaise dont elle entendait les vagues cogner en contre bas, dont elle avait entendu le père de Sean tomber, plus jeune.
Le vol avait toujours procuré une adrénaline, il lui permettait de se libérer des chaînes que les valeurs traditionnelles des de Clare lui avaient imposées. Son émancipation avait commencé à chaque distance, chaque mètre parcouru de plus en plus haut, sous les cris de son équipe pour la soutenir. Sous le regard de Sean, lui qui arrivait à mêler la peur avec une pointe d'admiration. Le vol réussissait à la démuseler, plus que la débrider, il la faisait voyager et pourtant, c'était dans le reflet des yeux de Sean qu'elle se retrouvait le mieux.
Et c'est à travers le son de l'écume écossaise fouettant contre les rochets qu'elle sauta à son tour, avec un sourire aux lèvres et soufflant doucement pour la première fois en quelques jours.
Sean reviendrait, elle le savait. Il lui reviendrait bientôt.
A l'instant où le cognard revint vers elle comme un boomerang, Yeleen frappa avec sa batte si fort pour la énième fois de suite qu'elle avait sentie les éclats de bois lui frôler la peau, lui indiquant que l'accessoire rendrait bientôt l'âme dans les prochains temps. Mais loin de se décourager, la Serdaigle laissait évacuer ce qu'elle n'arrivait pas à exprimer autrement que par ce sport, la frustration s'accumulant depuis plusieurs jours sans trouver un exutoire. Chaque souffle était pénible, la gorge serrée comme il lui était rarement arrivé, elle se laissa glisser de son balai, signant l'arrêt de ses entraînements de fortune alors que le cognard revenait, sifflant dans les airs.
Elle ferma les yeux, les mains sur le masque que Nyéléni lui avait offert, espérant jour après jour que l'objet fonctionne, qu'elle entendrait ne serait-ce que le souffle de Sean. Sa batte retomba à terre, s'effritant encore un peu plus alors qu'elle plissait le front sous l'effort qu'elle s'imposait depuis quelques jours. La magie sans baguette, la magie informulée.
Le vent des iles Hébrides soufflait des mèches nouées alors qu'elle tentait depuis des jours de se perfectionner dans des petites taches, sans avoir la nécessité de sortir sa baguette de sa poche. Elle aurait aimé pouvoir s'en passer et user de sa magie avec la précision qu'une Sô pouvait avoir, elle avait aussi ça dans le sang. Le cognard n'était pas très loin et elle leva la main à la dernière minute, stoppant la balle à quelques centimètres de ses doigts en tournoyant sur place, ne souhaitant que lui arracher les phalanges. Sa réussite passa inaperçue à ses propres yeux, loin de pouvoir s'en réjouir.
Ca n'était pas une routine de passer une seule journée sans Sean.
Une larme coula sur ses joues alors qu'elle ratait plusieurs battements de coeur, seule dans ce parc, sans personne pour la voir les épaules bien plus frêles que d'habitude. Devant la famille qui avait accepté de l'accueillir dans le domaine, elle se montrait aussi forte et courageuse qu'on aimerait qu'elle le soit, propulsée dans un monde qu'elle ne connaissait pas. Mais seule, son esprit se martelait de questions, de réponses défaitistes et de peine qu'elle n'arrivait pas à contenir.
L'espoir. Elle ne s'était jamais accrochée à une notion aussi incontrôlable jusque-là, préférant compter sur ses propres capacités, même amoindries. Elle avait appris à ne pas tendre la main pour demander de l'aide, à assumer ce qu'elle était même lorsqu'elle était considérée comme un monstre dénué de paroles aux yeux et aux mains de son propre père. Si elle avait réussi à passer au-dessus de cette condition, c'était certainement grâce à l'ouverture d'esprit et ce regard plein d'innocences qu'elle avait croisé chez Sean dès les premiers jours à Poudlard. Alors elle avait à présent envie de croire qu'il allait bien, où qu'il puisse être. Elle ouvrit les yeux, rougis par l'émotion qu'elle contenait depuis des jours, s'essuyant le bout du nez silencieusement avant de plonger d'un geste presque rageux le cognard dans sa malle de fortune. Si elle fait encore plus d'efforts, elle aurait certainement pu faire quelque chose pour empêcher Sean de la faire transplaner en premier, elle aurait certainement pu éviter ces énormes blessures à Betty, elle aurait pu garder Sean sous ses yeux sans que rien ne puisse lui arriver.
Le moindre sourire en coin qu'elle adressait aux Clearwater était teinté d'espoir. Elle n'avait pas besoin de signer pour demander des nouvelles, le regard éteint de grand-mère Maggie lui suffisait pour lui enlever la faim, bien qu'elle passait des journées en compagnie de Betty pour l'entendre la rectifier sur les tâches qu'elle occupait dans la maison. Elles s'occupaient toutes les deux, souvent en silence, mais Yeleen avait l'impression de maintenir son esprit éveillé à la moindre alerte, au moindre mouvement sur le masque qui lui indiquerait que Sean respirait, quelque part, non loin d'eux.
Alors que personne ne trouvait le sommeil le soir, il lui arrivait de croiser l'oncle de Sean, revenant de ses recherches qui s'avéraient encore infructueuses. Elle tentait de lui adresser un sourire, elle tentait bien qu'avec un regard un peu plus éteint chaque jour, incapable d'encaisser proprement la soudaine disparition de celui dont elle était tombée amoureuse.
Elle aurait aimé pouvoir crier, libérer ses mots qui s'entrechoquaient dans sa tête. Rien de ce qu'elle pouvait écrire n'avait de sens, sa main tremblante à chaque fois qu'elle pensait à Sean. Pour la première fois, elle se retrouvait totalement démunie par la situation, sans compter les heures et les minutes sans entendre Sean, sans avoir ses lèvres entre les siennes, ni partager ses souffles de vie.
Ramassant la batte qui l'empêchait de tourner en rond pour aujourd'hui, elle l'observa un instant avant de se tendre légèrement, la levant au-dessus de ses épaules pour commencer à frapper la malle qui contenait le cognard sans aucun ménagement. Cet infâme sorcier avait osé touché à Betty, avait fait disparaître Sean des radars de son propre père et avait été emporté par son professeur Jones dont personne n'avait encore de nouvelles. Et malgré toute l'indifférence qu'elle avait tenté d'avoir depuis que Sean lui avait raconté qu'elle avait reçu d'un de ses sweat, malgré la cohabitation étrange qu'elle et Braxton avait dans cette planque, elle s'inquiétait pour elle. Le regard de folie que ce loup, parce qu'il en était bien un, avait eu envers Betty puis le professeur Jones était inoubliable. Frappant la malle avec encore plus de force, Yeleen commença à souffler alors qu'elle tentait de crier, faisant brûler la peau de son cou et de son omoplate comme à chaque fois qu'elle forçait.
Ce sorcier maîtrisait une magie qu'il n'aurait jamais du utiliser contre une simple moldue, contre une mère de famille qui avait déjà tant trimé pour maintenir ses enfants dans une maison confortable avant de les voir partir un par un à Poudlard, dans un monde où elle n'avait aucun contrôle. Ce sorcier allait payer pour ses crimes, elle le voyait chaque seconde dans le regard de Jameson lorsqu'il plongeait son attention dans un ouvrage.
Sean s'était volatilisé, comme un autre de ses cousins, comme Asel. Ce n'était pas une routine de vivre dans un monde sans eux pour égayer la vie qu'elle avait appris à apprécier grâce à eux.
Sa batte cogna de plus en plus fort sur cette malle sur laquelle elle s'acharnait sans retenue, les morceaux de bois s'éclatant contre le cuir avant de définitivement se briser en deux. De frustration, Yeleen envoya valser le morceau restant de l'autre coté du domaine alors que le vent se levait de nouveau. C'était un air marin dont elle avait rêvé pouvoir en profiter avec Sean, c'était les falaises et les sauts qu'elle avait rêvé de voir avec lui dès la première fois qu'il lui parlait de ses vacances en famille ici. Le souffle court, elle respirait sourdement sans réussir à se calmer sans sentir la présence de Sean et se mit à courir, trébuchant un instant sans personne pour la retenir. Cet air ne lui suffisait plus, rien ne suffirait à étayer ce trou qui se créait jour après jour alors qu'elle envoyait brûler n'importe quel article de la Gazette qui refusait de prêter attention à ses disparitions. Elle aurait aimé pouvoir aider dans les recherches au lieu de rester cloîtrer dans un domaine, comprenant réellement la frustration d'Eleanora et des autres Clearwater dans un tel moment.
Serrant le lopin de terre de ses mains, elle y vit l'absence de la bague de Sean qu'elle avait l'habitude de voir à ses doigts, se relevant les genoux fléchissant, à deux doigts de retomber alors qu'il lui manquait de l'air. Elle enleva un des sweat-shirt de Sean qu'elle portait par habitude, ses chaussures avant de continuer sa course vers la falaise. Si elle avait eu son balai avec elle, elle aurait volé à travers le domaine pour contrôler ces émotions mais à cet instant, elle ne voyait que cette dangereuse falaise dont elle entendait les vagues cogner en contre bas, dont elle avait entendu le père de Sean tomber, plus jeune.
Le vol avait toujours procuré une adrénaline, il lui permettait de se libérer des chaînes que les valeurs traditionnelles des de Clare lui avaient imposées. Son émancipation avait commencé à chaque distance, chaque mètre parcouru de plus en plus haut, sous les cris de son équipe pour la soutenir. Sous le regard de Sean, lui qui arrivait à mêler la peur avec une pointe d'admiration. Le vol réussissait à la démuseler, plus que la débrider, il la faisait voyager et pourtant, c'était dans le reflet des yeux de Sean qu'elle se retrouvait le mieux.
Et c'est à travers le son de l'écume écossaise fouettant contre les rochets qu'elle sauta à son tour, avec un sourire aux lèvres et soufflant doucement pour la première fois en quelques jours.
Sean reviendrait, elle le savait. Il lui reviendrait bientôt.
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