Ima Soninké - le monde est un palabre

Identité : Ima Diabali Soninké

Date et Lieu de naissance : Ima est né le 5 avril 1982 à Koulikoro, dans la chefferie de Sama Koulou au Mali. Sa mère, Farah, était la première femme de son père, Diabali Soninké. Le père d’Ima a eu au cours de sa vie cinq femme, mais d’après ses dires, Farah était de loin sa préférée. C’est pour cette raison, et en tant que premier-né, qu’Ima porte en deuxième prénom celui de son père. Ce dernier ne tarda cependant pas à se marier de nouveau, ainsi que le voulait la tradition malienne. En tant que sorcier fortuné, il devait prouver qu’il était capable de subvenir aux besoins d’une famille nombreuse, mais également de sa communauté en se mariant avec plusieurs femmes. Il épousa ainsi Bintou, issue d’une riche famille de sorciers maliens; Kashka, aux origines camerounaises, ainsi que deux autres veuves de la chefferie qu’il sortit ainsi de la précarité: Wonja et Astou. Farah, la mère d’Ima mourut en couche, et l’enfant fut élevé par les autres femmes de son père. Il entretient un lien particulièrement fort avec Kashka, auprès de laquelle il apprit beaucoup de la culture camerounaise.

Statut civil : Ima est un célibataire endurci, au grand dam de ses belles-mères. Il eut plusieurs belles histoires d’amour, mais aucunes ne menèrent à une relation sérieuse. Le sorcier passe absolument tout son temps libre à son travail, dormant souvent dans son bureau afin de ne pas perdre de temps. Il dira à qui veut l’entendre qu’il est heureux ainsi, et qu’il ne s’agit que de son choix de vie. Cependant, la grande pression que son père a placé sur ses épaules depuis son plus jeune âge aura sans doute eut des répercussions sur sa manière de vivre sa vie - se noyant au travail et fuyant les responsabilités familiales.

Scolarité : A 8 ans, Ima et sa famille quittèrent le Mali pour l’Angleterre. Ima bénéficia d’un précepteur sorcier malien jusqu’à son entrée à Poudlard où il fut envoyé à Serdaigle. Portant la responsabilité de la renommée de son nom, il fut un excellent étudiant, sans doute trop silencieux à cause de son éducation lui imposant une politesse toute en réserve. Mais plus les années passaient, plus le jeune homme commençait à s’imposer, se rendant compte de la facilité qu’il avait à exprimer ses idées et y faire adhérer ses camarades. Il brilla tout autant dans ses études que dans son rôle de poursuiveur et capitaine de son équipe de Quidditch. Seules les charges importantes de travail qui incombaient à ce rôle l'empêchèrent de briguer le poste de préfet qui l’aurait intéressé. Ce fut une amère déception pour son père car rien n’était trop beau pour satisfaire l’ambition élevée du patriarche pour la carrière de son fils. A la mort de ce dernier, Ima commençait tout juste à concrétiser son projet d’étude, envisageant un MULOT avec un double Cursus en Droit et Justice magique dont il sortit major de promotion, avec les félicitations du jury. Son travail de fin d’étude sur l’analyse des postures de déni dans la prise en compte des discriminations magiques fut même reprise par le Magenmagot en préambule d’une nouvelle loi sur la protection et l’accompagnement des nés moldus.

Profession : A la sortie de Poudlard, Ima obtint assez facilement un poste d’attaché au Magenmagot, en tant qu’assistant chargé de veiller aux études d’impact lors de l'éditions des différentes lois. Ses travaux inspirés du droit magique canadien permirent la mise en place de nombreuses obligations d’étude, comme la clause d’impact moldue chargée d’étudier les conséquences de la moindre loi édictée par le Mangenmot sur les moldus, leur économie et leur bien-être. Une place permanente lui fut bientôt proposée et il participa activement à la rédaction et aux votes de nombreuses lois sociales, notamment la suppression du « carnet d’anthropomagie d’identité » qui visait à identifier et ségréguer les sorciers nomades et roms. Ce fut à cette époque qu’il rejoint le parti R.A.S (Rivigor Ad Salva), parti plutôt progressiste, en tant que conseiller à la diversité magique. Son nom apparaissant de plus en plus dans les journaux, sur les thématiques qui le passionnaient, il fut rapidement approché par la tête du Mangemot, présidé à l’époque par Remington Hooper un vieux sorcier influent qui choisit de prendre sous son aile ce jeune talent ambitieux. Hooper fut un accélérateur de carrière pour Ima qui dû bientôt renoncer à son engagement politique pour travailler à plein temps aux côtés du Président du Magenmot. A la fin du deuxième et dernier mandat de Hooper, le Président choqua l’honorable assemblée en proposant le nom d’Ima comme successeur. Son cadeau était à double-tranchant, et sans doute une manière pour Hooper d’écarter un autre concurrent sur lequel il pensait avoir moins d’influence. Après une campagne courronnée de succès, Ima devint ainsi le premier sorcier noir, mais également le plus jeune Président Sorcier du Magenmagot, divisant clairement les mages de l’assemblée. Ima abandonna ses idées trop extrêmes afin d’adopter un positionnement bien plus lissé visant à obtenir le consensus. Ses qualités d’orateur et son charisme finirent par convaincre la majorité de ses collègues de sa légitimité, isolant un groupe d’adversaires très opposés à ses idées.

Baguette magique : En tant que sorcier malien, Ima a appris dès tout jeune à maîtriser sa magie sans canalisateur, directement par les mains. Cette magie dite wandless donne une puissance brute et plus difficile à diriger que celle canalisée par un objet magique. Lors de son entrée à Poudlard, il fut choisi par une baguette de 35,5cm, assez simple, en bois brut d’orme, animée par une corne de serpent Cornu, et apparemment attirée par son caractère affirmé et sa grande dextérité magique. Constamment rappelé à l’ordre par son père, Ima prit l’habitude d’en prendre grand soin et c’est aujourd’hui toujours la même baguette qu’il arbore fièrement à sa ceinture.

Famille : Ima est issu de l'ancienne famille royale de Kangaba qui correspond à l'actuelle région de Koulikoro au Mali. S’il a grandi dans la chefferie de Sama Koulou, la famille était connue bien au-delà des frontières de Koulikoro: dans le Mali entier, comme l’une des dix familles les plus puissantes des pays d’Afrique centrale et de l’ouest. Les Soninké sont une lignée de sorciers au sang pur, tout autant craints que respectés pour la marque indélébile qu’ils ont laissé dans l’histoire de leur royaume. Sous la dynastie de Diabali Soninké, leur influence s’est étendue jusqu’en Europe, en Amérique et en Asie, avec l’envoi de nombreux missionnaires diplomates à l’international. Lui-même ambassadeur du Mali en Angleterre, Soninké père souhaitait voir plus grand pour sa famille et envisagea une alliance avec Mawdo Sô, leader politique impérialiste controversé dont l'ambition n’était rien de moins que faire renaître l'Empire du Mali de ses cendres. Un Empire au sein duquel les Soninké auraient tenu une place de choix. Cependant, la situation chaotique qui secoua le pays dans les années 90 le poussa à rapatrier l’ensemble de sa famille à Londres. Mawdo Sô fut assassiné et les impérialistes pourchassés. Pour Diabali Soninké, leur statut de réfugié politique n’était cependant que temporaire, et il comptait bien continuer à avancer ses pions depuis le Royaume-Uni afin de préparer leur retour. Mais la crise s’installa dans le temps, et ce fut finalement la maladie qui mit fin aux ambitions du chef de famille qui s’éteint en 1999, laissant à son fils aîné la charge de faire vivre et briller le nom des Soninké.

Hérédité du sang : Ima est issu d’une vieille famille malienne de sangs-purs.

Particularité magique : Il fait partie des traditions de la famille Soninké de travailler la capacité à se changer en son animal totem, sans que tous n’y parviennent cependant. Ima réussit brillamment à maîtriser sa technique d’animagus, et il est capable de se transformer en panthère noire. Peu de sorciers connaissent toutefois cette particularité qu’il a tendance à garder secrète.

Caractère : Ima est un sorcier influent et solaire. Son entourage dit de lui qu’il est un leader-né et qu’il porte cette aura de pouvoir dans ses gènes. Ima sait, lui, le travail qu’il a dû fournir pour donner cette impression de charisme naturel, dépassant la réserve instinctive qui lui ressemblait bien plus. Ceux qui le côtoient plus régulièrement connaissent chez lui une certaine forme de malice et un pouvoir de séduction qu’il sait utiliser à bon escient pour arriver à ses fins. Il n’est pour autant pas un coureur de jupon, et bien rares sont ceux qui auront pu voir une femme à son bras. Ima est un bourreau de travail et son rôle prend absolument tout son temps libre. Le sacrifice d’une famille lui est apparu nécessaire afin de ne pas avoir à faire de compromis et risquer la médiocrité. Le sorcier est en effet drainé par une ambition très forte, mais ne saurait dire si elle n’est propre qu’à lui, ou le résultat de son éducation. Le britanno-malien se montre une personne loyale auprès des êtres qui lui sont chers et il porte en lui un courage qui le pousse à se battre pour ce qui lui semble juste. Son haut sens moral l’incite à se montrer charitable dès qu’il le peut, si cela n’empiète pas sur son sens de la justice, plus élevé encore que ce dernier.

Patronus : Le patronus d’Ima est son animal totem, la panthère noire, et il lui arrive parfois - de plus en plus rarement - de gambader en compagnie de son alter-ego patronus, ignorés du reste du monde, dans une liberté totale.

Miroir de Risèd : Rencontrer sa mère Farah, morte à sa naissance

Epouvantard : Être moqué, se voir tourné en dérision, lui et le nom des Soninké

Particularités : Le fait d’être noir parmi une assemblée majoritairement blanche est déjà bien assez lourd à porter. Ima s’est donc attaché à supprimer la moindre particularité qui pourrait le différencier des sorciers britanniques qui l’entourent, que ce soit son accent qu’il a appris à lisser ou ses mimiques qu’il contrôle la plupart du temps derrière un masque impassible. Du reste, il est toujours vêtu avec une élégance sobre qui le caractérise assez bien, et on lui concède assez généralement un charme évident.

Qui es-tu ? : Belcasan, 32 ans, lyonnaise !

Faceclaim & Crédits : Idris Elba - Tumblr

Trigger Warnings : Aucun, mais parlons en mp avant tout sujet sensible !

Un petit plus ? : Ce personnage est une idée originale de la fabuleuse et génialissime @Iris Faux-Orpin (donc toutes les plaintes sont à lui adresser directement)

La mort de Diabali Soninké avait créé des remous dans le monde très fermé des expatriés maliens en Grande Bretagne. Cela faisait des mois que le père d’Ima, affaibli, était régulièrement suivi en raison de sa santé défaillante. La famille Soninké avait fait le choix de le placer dans une clinique de soin privée pour l’élite sorcière londonienne, et ce fut dans cet espace propre et aseptisé qu’il mourut finalement, tranquillement, dans son sommeil. Ima était en pleine session de révision à Poudlard quand un patronus chimpanzé était apparu pour le prévenir, celui de Kashka, la deuxième femme de son père. Le Serdaigle avait quitté sa salle d’étude en grande hâte pour prévenir l’équipe enseignante du château qui s’étaient montrée des plus prévenante avec lui, bien que le jeune sorcier ne semblait pas tant perturbé par la nouvelle.

Avec l’aide de ses professeurs, Ima n’avait pas mis longtemps pour rejoindre Londres et retrouva rapidement la clinique magique, puis la chambre de son père, où son entourage avait déjà commencé à organiser la veille du mort. Le jeune homme avait contemplé - pensif - le visage de ce sorcier si puissant en son temps, qui savait si bien ordonner et imposer le respect. Que devenaient à présent tous ses rêves d’ambition, de puissance, de règne ? A quoi tout ça avait bien pu le mener ? A part le déraciner, lui et sa famille, de leur pays de naissance et de cœur ? A côté du lit, Bintou pleurait à grand bruit, s’éventant avec une feuille tressée de bambou de manière très dramatique, comme on l’attendait de la première femme. Kashka, la deuxième femme, se tenait debout devant le lit de manière plus discrète mais Ima pouvait percevoir le léger tremblement qui l’agitait. Il la prit alors dans ses bras, la soutenant à moitié alors qu’il s’adressait à Bintou.

- Préviens la famille s’il te plait mama Bintou. Demain, nous partons tous à Koulikoro, pour enterrer mon père aux côtés de ses ancêtres.

Kashka lui lança un regard inquiet dans lequel brillait la peur. Comprenant sa crainte, Ima lui répondit par un sourire tranquille.

- Ne t’en fais pas, j’ai déjà fait une demande au Ministère. Nous aurons droit à une escorte spéciale pour nous protéger. La mort de Diabali nous permet un voyage de trois jours sur nos terres selon un décret international.

- N’appelle pas ton père par son nom ainsi, s’insurgea Bintou avant de reprendre sa lamentation.

- Oun sona, mama Bintou, concéda-t-il en allant l’embrasser à son tour avant de quitter la chambre d’un pas raide.

Le fils ne se sentait pas ébranlé par la mort de son père. Après celle de sa mère à sa naissance, il se retrouvait à présent orphelin dans une terre étrangère. Pourtant, une étrange sérénité l’habitait. Il connaissait à présent mieux l’Angleterre que le Mali et se sentait à Poudlard chez lui, entouré de ses semblables. Sans renier pour autant ses racines maliennes, le sorcier maintenait à distance les idées impérialistes de son père et la tempête qui avait secoué son pays d’origine. Ce recul en venait-il à atténuer même la violence de la mort de ce dernier ?

Le soir-même, Kashka avait supposé qu’il agissait ainsi pour se protéger, priorisant toujours son devoir avant ses propres émotions. Mais le jeune malien s’interrogeait devant son incapacité à se sentir touché par cette disparition. Lui et son père avaient toujours eu un lien très particulier, qui reposait surtout sur la responsabilité transmise de l’un à l’autre à faire respecter l’honneur de la famille, et à faire grandir son influence. Si la mort du patriarche aurait pu soulager Ima de ce fardeau, il n’en fut cependant rien. Le jeune Soninké n’était pas homme à fuir ses responsabilités et il suivrait le chemin qu’avait tracé pour lui son père. Les ambitions de ce dernier avaient été si profondément ancrées en lui qu’elles étaient devenues les siennes, et c’est tout naturellement qu’Ima reprenait le flambeau de son père en tant que chef de la famille Soninké.

Le lendemain, deux aurors avaient à sa demande mis en place un transfert sécurisé pour la famille jusqu’au Mali. Dans le pays, les Soninké n’étaient toujours pas les bienvenus et pouvaient rapidement se retrouver pris pour cible par le pouvoir actuel qui pourrait craindre le retour des impérialistes sur la scène malienne. Ces derniers étaient toujours traqués aujourd’hui encore, et ils ne pouvaient risquer le même sort que leur ancien allié et aspirant empereur, Mawdo Sô.

Un tissu spécial avait été conçu pour l’occasion, mettant à l’honneur l’animal totem de la famille: une tortue, animal connu pour sa grande sagesse. Selon la légende de la famille, c’était une tortue qui avait désigné les Soninké pour prendre la tête du village à la création de Sama Koulou. L’imprimé reprenait l’histoire de ce mythe en plusieurs tableaux. De la tunique sobre d’Ima à la robe exubérante de Bintou, toutes leurs tenues avaient conçues dans ce même tissu. En tant que chef de la famille, Ima avait ajouté l’écharpe de la famille sur ses épaules. Six sorciers avaient déjà entrepris d’élever le cercueil dans les airs, symbolisant ainsi le lancement du cortège. Mais avant qu’ils ne puissent prendre la route, le jeune homme fut arrêté par Bintou s’était avancée afin de placer sur son épaule une seconde écharpe.

- Les couleurs de Mawdo Sô, s’étonna Ima en l’observant faire. Tu veux déjà lancer la révolution mama Bintou ?

Cette dernière tchipa, faisant claquer sa langue contre son palais pour le punir de son impertinence. Mais son regard était fuyant, redoutant sa réaction, quand elle lui répondit sur un ton ferme.

- Tu dois honorer ta femme, mon fils, c’est la tradition !

- Ma femme, s’étouffa le jeune sorcier en la fixant d’un regard incrédule. Mais qu’est-ce que tu racontes ?

- On verra ça plus tard, ne manque pas de respect à ton père !

Passablement agacé, Ima vécu très mal la célébration. Il faisait chaud, et le soleil l’étouffait sous sa tunique de cérémonie. Le cortège avançait très lentement, alors que de nombreux badauds les avaient rejoints, obligeant les aurors à une vigilance accrue. Les pleureuses derrière le cercueil redoublaient d’effort pour se lamenter, ainsi que le voulait la tradition, afin d’extérioriser à la vue de tous les souffrances que causaient la mort de Diabali Soninké. La mise en terre avait été des plus longues, ponctuée de chants, de pleurs et de discours de personnes qui pour certains n’avaient jamais connu le mort. Ima dû remercier chaque invité personnellement, avant de les convier eux et leur famille au repas qu’ils avaient organisé le soir-même dans leur palais de Sama Koulou. Cette invitation n’était pas vraiment nécessaire. La chefferie entière et tous les villages alentours avaient de toute manière prévu de venir. C’était une preuve de respect pour le mort et sa famille. C’était aussi l’occasion de faire la fête toute la nuit, de boire et de manger pour le compte de la si riche famille Soninké.

L’aube perçait dans le sombre ciel de la nuit malienne et les invités les plus résistants étaient encore en train de festoyer en la mémoire du mort. Parmi eux, il y avait peut-être de vrais sympathisants impérialistes qui viendraient plus tard déterrer le crâne de Diabali afin de l’honorer correctement selon la tradition des anciens. Ima n’en avait que faire. Il voulait simplement fuir toute cette mascarade. Le jeune sorcier profita de l’inattention générale des invités pour s’éclipser discrètement et s’éloigner en direction des grandes étendues de terre qui bordaient le fleuve Niger. Là, enfin, libéré de ses responsabilités, il pu se transformer librement.

La panthère se mit à courir à travers les buissons ras et arides, et la sensation de liberté de sa forme animale le saisit de plein fouet. Tout semblait plus intense: les bruits, les couleurs, les odeurs. La vie était différente, plus simple, plus brutale aussi. Elle lui permettait de réfléchir plus librement. Son père l’avait fiancé sans l’informer à une fille de Mawdo Sô, selon une vieille tradition complètement archaïque. Le serment inviolable que leurs familles utilisaient dans ce genre de cérémonie liait l’épouse corps et âme à son mari à qui elle accordait ainsi l’obéissance totale qu’elle lui devait. Dès son retour en Angleterre, il ferait reconnaître l’illégitimité de cette union selon les lois britanniques et rendrait sa liberté à cette femme dont il ignorait jusqu’au nom. Du reste il s’en fichait, éprouvant au contraire le souhait de rester le plus éloigné possible de cette sordide histoire. D’ailleurs, il désirait ne jamais prendre d’épouse. Le mariage ne semblait être qu’une forme d’asservissement que la panthère en lui exécrait. Ima souhaitait être libre, et le rester jusqu’à sa mort. Oui, il laisserait sa marque sur cette terre. Le monde retiendrait le nom des Soninké. Oui, il respecterait le souhait de feu son père. Mais à sa manière. Jamais plus il ne laisserait quelqu’un lui dicter sa route, il s’en faisait la promesse. Le soleil malien - imposant - apparaissait à l’horizon au-dessus du fleuve, scellant ainsi son destin, alors que le jeune homme réussissait enfin à pleurer la mort de son père.