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The Chain - Gabriel & Sorcha
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FICHE DE PERSO
La RITM allumée comme tous les soirs où Sorcha tenait compagnie à la nuit, et la nuit à ses travaux, le flash info avait coupé brutalement la soirée jazz Christina Moldubec et Dark Sabbath.
La voix habituellement enjoué et chantante du présentateur du créneau horaires, se voila d'une plate intonation se voulant voiler l'inquiétude des nouvelles. Un incendie magique ravageait le Londres moldu. Les aurors et la BPM luttait contre un feudeymon.
Le sang de Sorcha ne fit qu’un tour.
Marlee.
Gabriel.
La nouvelle du feu rongeant les quartiers de Londres la consuma depuis son nouveau bureau à l’IDEM. Blanche, elle guetta d'abord au fenêtre avant de lever les protections magiques du bâtiment. Il était environ une heure du matin, lorsqu’un premier bilan des blessés et des morts parvint sur les ondes.
Elle envoya une lettre à la nourrice par une buse et reçu une réponse rapide de la nounou. Gabriel n’était pas rentré de la nuit.
L'angoisse au corps, Sorcha laissa plume et encrier en vrac sur la table, et quitta les lieux sur le champs.
Ils avaient eu cette conversation plusieurs fois, tous les deux. Si l'un deux partait. Leur deux métiers de terrain flirtaient avec des risques qu'aucun d'eux n'avaient jamais su complètement comprendre pour l'autre. Sorcha se moquait des momies et des pièges. Gabriel, s'entraînait depuis toujours à faire face aux dangers magique, humains, sorciers, urbain, depuis Poudlard.
Sorcha ne doutait pas des capacités de celui qui avait fait la fierté d'une communauté entière, invisible, les né-moldus en accédant à son poste de directeur deux ans auparavant, il y avait toujours ce "et si ?" qui volait le sommeil et la faisait regarder leur fille avec un drôle de regard.
Et si un jour je devais lui apprendre que son père ne reviendrait pas. Et si un jour je devrais l'élever toute seule. Et si un jour c'est moi qui ne reviens pas ?
Cette discussion entre eux et eux-mêmes ne semblait pas avoir abouti, sinon à leurs différends, leur éloignement, puis leur rupture. Et il avait fallu expliquer d'autre chose à leur fille.
Sorcha s'était cachée derrière le travail. C'était plus facile pour l'expliquer à Aurore, bien qu'elle n'avait jamais souhaité mentir à sa fille. Sorcha respirait pour ce qui maintenait en apnée son ex compagnon. Quelle issue à tant d'incompatibilité ? Sorcha ne l'avait jamais empêché d'aller courir après les mages noirs, elle avait trouvé des solutions, pour faire garder Aurore, rester plus quand elle était bébé, au moins sur le territoire.
L'éloignement, douloureux, leur avait sans doute conféré à tout le deux cette même brève impression de liberté, d'oxygène. Sorcha, malgré les menottes pleine d'amour qu'avaient tenté de lui passer son ancien compagnon, ne pouvait se résoudre à abandonner son idéal pour le sien.
Le coeur battant, cette pointe qui s'enfonçait dans son palpitant, les minutes s'écoulant dans l'ignorance lui enfonçait plus loin cette pointe dans le palpitant.
Gabriel avait l'expérience, mais son idiot d'ex-conjoint et son insupportable droiture à toute épreuve le menait toujours en première ligne, là où il ne pouvait commander, diriger, faire ce que l'on attendait le plus de lui. C'était un de ses meneurs qui ne pouvait faire autrement que de coller son front au danger pour pousser ses hommes derrière lui.
Et @Marleen MacGregor ? Sorcha se rongeait les ongles. Sa petite soeur avait connu de sacrée aventures à l'extérieur, et son ego MacGregorien lui soufflait qu'un feu magique était la dernière des choses pouvant résistait à sa prodige de petite soeur. Mais ses jambes s'entrechoquant dans l'attente donnait tout une autre version.
Arrivée d'abord à Saint-Mangouste un officier de la BPM refusa de lui faire la moindre déclaration, malgré ses suppliques à soutenir qu'elle était de la famille. Ni femme du dit directeur au regard de la loi, ni membre du département de la justice, ni blessée, on lui refoula l'accès à Saint-Mangouste. Sorcha prit immédiatement la direction du ministère.
Elle connaissait son Gabriel... Procédurier et protocolaire, il ne dérogeait jamais à ses habitudes. Si elle avait pu pester, elle remercia tous les dieux de l'avoir fait ainsi et elle se pressa vers le département de la justice, espérant croiser sa soeur ou Gabriel. Un employé la renseigna, lui disant que l'équipe de Marleen était revenue, en un seul morceau. En revanche Gabriel n'était pas rentré de Saint-Mangouste.
Briser une serrure, même du ministère, n'avait rien de compliquer pour Sorcha. Mais connaître Gabriel était encore plus utile pour savoir quel rune cachée pouvait ouvrir son bureau passé deux heures du matin. Quand Sorcha pénétra dans l'office sombre, vitre teintée levée, le vieux canapé montant la garde en chien de fusil devant le bureau parfaitement ordonnée, il était environ deux heures trente.
La briseuse de sort posa ses affaires au pied du bureau et laissa glisser sa main sur le bois. Elle se souvenait comme hier, lors de l'une de leur séparation, comment les aurors et les autres fuyaient à son approche, fuyant les conséquence d'une tempête conjugale dont le bureau avait fait trop de fois les frais. Elle n'eut le besoin de laisser traîner ses yeux sur des dossiers, Gabriel rangeait le tout parfaitement. Mais elle pouvait sentir la presse de l'auror lorsqu'il avait quitté les lieux. La poignée de porte non claquée jusqu'en haut le sortilège pour teinter la vitre s'était arrêté juste en haut de la vitre, le siège ne faisait pas
Sorcha, enroulée dans son écharpe, les cheveux ramenées dans la presse en un chignon flou dont s'échappait des boucles folles, s'installant dans le fauteuil, attendant.
Ce n'est que vers quatre heure du matin que le grincement de la porte et des bruits de pas tant attendu la réveillèrent. Sorcha gémit, sortant de la léthargie du sommeil.
"Mhm... Gab ? C'est toi ?"
Ouvrant ses yeux dans l'obscurité du bureau, elle découvrit la haute silhouette du chef des aurors. Il était sain et sauf. Ouvrant des petits yeux fatigués, elle sortit son visage de son étoffe-couverture. Gabriel était là, sain et sauf. Encore une fois.
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Il ne s'y attendait jamais. Même au bout de deux ans où il ne partageait plus rien d'autres que la garde d'Aurore avec Sorcha, il ne s'attendait jamais à la voir dans son bureau comme lorsqu'il rentrait des missions. Comme elle, elle ne s'attendait jamais à le voir débarquer en pleine expédition pour l'accompagner dans un autre pays, puis encore d'autres. Jusqu'à ce que la boucle incertaine de leur relation se soit brisée il y a deux ans. Pourtant là, affalée sur le canapé de son bureau, Sorcha était encore là et Gabriel laissa tomber les épaules qu'il avait maintenu dans une certaine tension depuis plus de six heures.
Etait-ce une habitude dont ils n'arrivaient pas à se détacher? Rentrer sans regarder l'heure, le visage creusé par le travail avec cette seule envie de se retrouver chez soi pour ne trouver qu'un lit vide. Ils avaient si longtemps habité ensemble sans réellement se croiser au domaine des MacGregor, ils vivaient des vies presque diamétralement à l'opposé, non pas par les risques qu'ils se partageaient mais par amour du devoir et des responsabilités pour l'un, tandis que l'autre se laissait guider par ses passions, sa liberté et ses découvertes. Pourtant là, affalée sur le canapé de son bureau, Sorcha était là. Il avait l'impression que rien ne délogerait sa présence constante.
Prenant soin de n'allumer qu'une petite lampe présente sur son bureau, le chef des Aurors se détourna pourtant d'elle, fermant les yeux instinctivement en lui tournant le dos. Elle le raccrochait à cette dure réalité dans un moment où le monde s'écroulait autour des Clearwater et il n'avait pas encore annoncer à Fergus qu'il allait être mis sur la touche dès son retour de l'hôpital. Huit Aurors manquaient à l'appel, c'était bien trop pour une seule soirée d'été.
Il soupira silencieusement, déboutonnant sa veste d'Auror qu'il n'avait pas quitté alors que des traces de brulures parsemaient les manches, le sang de Fergus avait déjà été nettoyé mais c'était comme une trace indélébile. L'attaque avait été sanglante, la famille Clearwater venait d'être séparer sans qu'on puisse encore mettre la main sur Sean, Milo ou encore Asel.
"Qu'est ce que tu fais ici Sorcha..."
Malgré un murmure qui trahissait sa légère fatigue et irritation, le simple prénom de la jeune femme traversa ses lèvres comme un vent marin en plein milieu d'un désert. Elle ne devrait pas être ici, ni l'attendre alors qu'il était quatre heure du matin. Il s'était assuré que ni les flammes, ni aucune menace ne planait à l'IDEM ni partout où elle se déplaçait à chaque fois qu'une alerte était lancée. Il se haïssait de penser à chaque fois à Sorcha, avant même Aurore et ce, à chacun de ses déplacements. Sa fille était toujours chez les MacGregor ou dans son appartement avec une surveillance accrue, même si elle ignorait l'ampleur des protections qu'il plaçait à chaque fois qu'il partait au Ministère. Mais Sorcha, c'était tout un autre monde. Quand elle partait, il n'avait jamais pu signaler son inquiétude autrement que par des reproches finissant par des disputes, elle qui avait une façon bien à elle d'appréhender le danger, s'oubliant tant elle pouvait être obnubilée par ce qu'elle découvrait.
Sorcha, c'était un autre monde. Et à cet instant, il ne comprenait pas pourquoi elle revenait comme si ce monde était encore le leur. Il se tourna alors vers elle, agrippant un verre qu'il remplit du pichet de la journée et avança pour la rejoindre près du canapé en lui tendant le verre. La connaissant, elle rentrait de l'institut où elle avait encore travailler tard, assez pour entendre les informations de la nuit qui avait du s'ébruiter, même si Roberts leur assurait qu'aucune fuite n'émanerait du bureau où Jameson et lui avaient été convoqué un peu plus tôt.
Il évita pourtant de plonger dans son regard, dans ses boucles, tous ce qu'il faisait qu'il aurait pu la rejoindre bien plus près pour la rassurer. Comme il l'avait toujours fait. S'il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter discrètement et sous couvert de ses nombreuses colères, il savait qu'elle en faisait de même, s'armant de leur seule capacité à communiquer sans la moindre retenue. Cette distance s'était prise naturellement et il se pencha légèrement pour venir poser ses coudes à ses genoux.
"Jameson va avoir besoin de toi." Il savait qu'Edwin serait présent aussi de base mais le clan Clearwater allait bientôt se replier sur lui-même pour quelques temps. Ils n'allaient pas seulement se barricader, ils allaient certainement lancer une offensive s'ils ne retrouvaient pas les enfants au plus vite. "Au moins pour contrôler Lucy." rajouta-t-il le plus sérieux du monde
Il n'avait pas la moindre envie de passer les menottes à la jeune femme qui allait probablement perdre sa carte de presse d'ici peu. Il souffla une nouvelle fois, passant sa main dans sa barbe avant de regarder Sorcha, la lueur du chef des Aurors reprenant le dessus. Il n'avait pas envie qu'elle soit ici, à veiller durant quelques minutes avant de s'endormir elle-même de fatigue, ça ne rimait à rien. Il préférait encore qu'elle puisse s'inquiéter pour quelqu'un d'autre que lui, n'ayant nullement besoin de cette attention là, pas après deux ans.
Il avait encore bien trop à penser, repartir à l'hôpital pour convaincre Reda de lui donner ce bâton, aller voir Fergus pour lui dire d'aller au domaine des Clearwater, dire à Marleen de mettre Solvi à l'abri chez eux également. Et il ne pouvait rien dire à Sorcha de ce qui s'était passé cette nuit, elle pourrait au moins entendre la version de Jameson qui était encore dans la course, contrairement à Braxton et les autres. Et au moins, elle serait aussi à l'abri, loin de lui.
"J'enverrais Aurore chez les MacGregor à son réveil tout à l'heure, elle va y rester un moment." continua-t-il en laissant quelques pensées s'échapper. La petite serait plus à l'aise dans le domaine même avec le jardin de la famille plutôt que dans son appartement avec la nounou, il n'y rentrerait certainement pas avant un bon moment. Il savait qu'il croiserait Sorcha dans tous les cas mais il ne se donnait jamais l'opportunité de la voir dans un espace aussi clos que son bureau. Lui donnant ainsi le choix de rentrer chez elle pour revoir sa fille ainsi que sa famille, Gabriel tenta de faire abstraction des souvenirs que faisais remonter la simple présence de la jeune femme dans ce bureau, qui avait connu tant d'éclats de cafés jusqu'à présent.
Sorcha était d'un autre monde, un qui leur avait appartenu comme une bulle durant des années. Fragile, scintillante, libre, à l'image de cette femme qu'il lui avait frappé comme une évidence au moment où il l'avait vu la première fois à Poudlard. Ils n'étaient plus rien à présent et cette constatation le fit lever du canapé tout en teintant les vitres, comme une sombre habitude. Le bureau était vide de tout occupant, les parchemins volant seuls pour se poser sur les tables de tous les Aurors déployés encore à Londres avec les Oubliators présents sur les lieux.
Fronçant légèrement les sourcils, Gabriel mit une distance avec la jeune femme en s'appuyant légère sur un autre fauteuil. Elle était toujours là, quoi qu'il fasse. Qu'elle soit la mère de leur fille, directrice des recherches à l'IDEM ou en plein burn out en quatrième année, elle restait la même à ses yeux.
"Qu'est ce que tu fiches ici."
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Le pas silencieux et la faible lumière l'avait réveillé dans un petit sursaut atténué par l'écrasement de la fatigue. La lueur orangé à travers ses paupières lui dévoila découpé dans le noir de la pièce la silhouette haute. Gabriel l'avait vu et l'avait manifestement ignoré. Sorcha cligna des yeux, l'appelant d'une petite voix endormie. Elle ne se formalisa pas. Elle avait du apprendre sa place d'ex-compagne. Et Sorcha avait été une élève particulièrement mauvaise
S'emmitouflant dans son étoffe aux couleurs de sable et recouverte de motif magique iranien, elle se releva doucement, sortant d'un sommeil sans rêve, l'impression de n'avoir fermé les yeux que deux secondes. Le soulagement l'enveloppa tout autant, alors qu'elle regardait avec espoir le large dos boudeur du père d'Aurore.
Elle accepta le verre d’eau, et trempa le bout de ses lèvres dans ce cadeau de rencontre sous la signe d’une paix fragile. Gabriel lui offrit son dos large, boudeur, faisant mine de s’affairer dans le bureau.
Elle le regarda retirer son uniforme, une geste qu'elle n'avait surpris depuis longtemps. Elle caressa du regard sa silhouette géométrique qu'elle n'avait aperçu sans uniforme depuis longtemps, bien que ce dernier avait toujours semblé comme une seconde peau sur lui. Elle ne répondit pas à sa question et s'abstenait de lui retourner la même.
À ses gestes lents, fatigués, cette manière dont elle le voyait manipuler son uniforme, elle devinait. En plus d'une dans la lenteur et de la lourdeur emprunte de respect de ses manies, elle percevait l'aura funèbre qui auréolait la soirée du chef Standford. Il était même trop las pour la mettre en dehors de son bureau.
Ses jambes ramenées sous son menton, nul n'aurait soupçonné que le fauteuil si prisé du chef des aurors aurait pu être occupé de manière si infantile. Elle reposa le verre sur son bureau, et le glissa à une distance respectable de ses dossiers. Elle le connaissait. Il suffirait d'une poussière pour que la locomotive se rue.
Sorcha fronça les yeux à la mention de Jameson et Lucy. Sans poser de question, elle comprit que la jeune journaliste plein d'entrain risquait encore d'être emportée aux limites de ses prérogatives, portée par son zèle et sa fougue. Loin de comprendre que l'incident avec concerné les Clearwater en personne, Sorcha pensa qu'il s'agissait d'un incendie criminel.
"Je me suis inquiétée." confessa-t-elle sans détour, le scrutant à travers ses boucles.
Le bruit d'une brise et d'un claquement de papier lui annonça l'arrivée d'une note. C'était @Marleen MacGregor. Un simple mot pour lui dire qu'elle allait bien. "Oh Marleen" râla Sorcha à voix basse, roulant des yeux avant de se prendre la tête dans les mains et d'écarter des boucles. Sa petite soeur l'inquiétait plus que tout et sa candeur n'arrangeait rien à l'angoisse de la situation. Sorcha se promit d'aller lui en toucher deux mots. L'idée que Marleen donne l'air de batifoler près du danger comme des chevreuils sautillaient de fleur en fleur dans les bois de Brocéliande lui donnait des ulcères à l'estomac.
Reposant la note sur le bureau, Sorcha se leva du fauteuil, effaçant toute désacralisation de cet office ô combien respecté et fit quelque pas vers son directeur. La nuque relevée vers "Très bien. Je l'emmènerais par cheminette avec moi à l'école." se contenta-t-elle d'acquiescer. Ce départ soudain ne manquerait pas de provoquer un flot de question sans fin de ce petit bout blond. Une autre paire de manche dont Sorcha s'occuperait plus tard. Sa fille attendrait son moment. Pour le moment, Sorcha n'avait d'yeux et de pensée que pour le père.
"Voir si ma fille aurait toujours un père a l'aube" répondit-elle dans un souffle, sans prudence apparente, répondant à la rudesse et l'amabilité de la question de son ex-conjoint. Toutefois, sa voix demeurait douce où transparaissait difficilement ses dires. La distance entre eux avait fait son office. Mes ses yeux ne pouvaient mentir.
Ses prunelles coururent brièvement sur son visage, son buste. "La RITM a retransmis le feudeymon..." murmura-t-elle, happée par la soudaine proximité entre eux. "J'ai pensé que..." Sorcha ayant déjà énoncé l'idée, n'étira qu'un sourire en coin triste et bref et abréga, connaissant la patience limitée de Gabriel avec elle. "Ils m'ont refusé l'accès à Saint-Mangouste, et je savais que tu passerais ici..." continua-t-elle dans un murmure prudent, à peine audible. Elle l'avait cherché ailleurs, n'était venue ici qu'en l'absence d'une première solution. Il n'avait même pas relevé qu'elle était parvenu à rentrer dans son bureau sans lui.
Son coeur palpita. Gabriel était là, en vie, éclatant tous les pires scénarios qu'elle avait pu s'infliger durant ses heures à attendre. Rentrons à la maison. Des mots collés à ses lèvres mais qui ne pouvaient sortir, la faisant tourner autour, effleurer l'idée sans craindre le retour de feu. Gabriel était sauf, et exceptionnellement, trop las et fatigué pour s'énerver contre elle.
"Je te transplane...?" proposa-t-elle comme un service à un homme fatigué après son service à la nation britannique sorcière. Elle avait ses bras croisés autour d'elle et de son châle, un peu frissonnante du froid du réveil. Sorcha, le fixait, encore et toujours. Des années auparavant, elle aurait été réveillée de ses songes dans leurs draps et l'aurait saluée d'une étreinte chaude encore ensommeillée. Elle aurait finit sa nuit contre lui, avant de se réveiller le matin, seule, son auror déjà parti. Elle connaissait la chanson de la responsabilité.
Elle croisa un peu plus les bras à ce souvenir, réfrénant les pulsions fantômes de ses privilèges chéris mais enterrés avec leur entente. Toutefois, elle persista à le scruter et ne le laissa pas se dérober à son regard. Comme à chaque fois qu'il avait faillit frôler le dernier sommeil. Pour imprimer, encore une fois à jamais, son image en elle. Curieuse chose d'avoir presque délaissé parfois cet homme. Sorcha était ainsi, souvent partie, distante, emportée par ses aventures mais à ses retours, essayant de compenser la distance, tentant de faire la balance avec les inconvénients qu'elle charriait avec elle.
Patient, ses longs cils battirent et elle soupira, avant de se risquer à lui adresser un très léger sourire. "Tu as l'air effondré. Allez... laisse-moi de transplaner si tu n'as plus rien d'autres à faire." insista-t-elle, gentiment.
Elle voulait le questionner sur sa soirée, les morts, les visages, ses pertes. Mais avant tout elle voulait s'assurer d'en avoir le temps. Elle n'était plus cette épaule intime sur laquelle il se confessait. Il avait besoin de temps, d'évacuer sa soirée, où le sommeil ne le trouverait que difficilement. Sirène de la quiétude et du repos qu'elle tentait d'incarner, elle cilla à nouveau lentement, comme un chat calme et patient qui aurait pu rester là à le regarder, pendant un temps indéfini.
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Il eut à peine l'envie de hausser les sourcils alors qu'elle lui avouait s'être simplement inquiéter. Était-ce réellement le cas? Mais lorsqu'elle reçu une note de sa sœur Marleen, il ne pouvait que se rendre à l'évidence qu'elle conférait encore leur lien comme familiale, assez pour n'être cependant que le père d'Aurore. S'il savait que Sorcha avait cette manie d'écouter la RITM lorsqu'il lui arrivait de se plonger dans la paperasse du bureau de l'IDEM, il se rendit compte qu'elle n'avait été, encore une fois, qu'une simple spectatrice des événements qui s'étaient déclenchés il y a quelques heures et encore loin d'être terminé. Lucy allait certainement ne plus avoir sa carte de presse à ce rythme là, surtout si elle avait pris le choix de diffuser les annonces du Feudeymon malgré les directives du Ministère de la Magie.
Son rendez-vous avec Roberts lui rappela à quel point l'étouffement de l'affaire allait provoquer des vagues chez les Clearwaters. Ils étaient déjà si nombreux à St Mangouste que Sorcha avait bien du comprendre qu'ils venaient d'en être la cible mais elle était venue ici, par automatisme. Comme lui serait venu directement à l'IDEM si une exploration avait mal tournée.
"Non je ne peux pas."
Combien de fois s'étaient-ils échangés de tels propos? Non, je ne peux pas, on m'attends. Non je ne peux pas, j'ai encore du boulot. Non je ne viendrais pas, je suis assigné en mission. Non je ne peux pas, j'ai besoin de faire autre chose. Mais voyant l'insistance de Sorcha, encore assise sur cette chaise, Gabriel s'appuya légèrement sur la table, loin d'être confortable mais lui faisait face. Elle semblait fatiguée, une sieste était loin d'être reposante sur les sièges du Ministère mais elle semblait vouloir l'emmener loin d'ici, lui proposer une coupure pour mieux reprendre le restant. Mais loin d'avoir fini ses heures de gardes alors que l'équipe de relève était à moitié à l'hôpital encore, il ne pouvait pas laisser le bureau vide, sans pouvoir prétexter qu'il attendait des dossiers de la part de son directeur. Les Oubliators avaient déjà fait le nécessaire pour que Londres reprenne un rythme de vie normal, même s'il savait que les journaux locaux allaient devoir broder des explications tirés par les cheveux pour expliquer les décès cotés moldus et la boutique éventrée des Meslis.
"Mais je peux te donner les accès de l'appartement si tu veux, Deborah peut t'ouvrir, si cela peut t'aider à rassurer Aurore."
Il passa sa main sur sa barbe en soufflant doucement, sachant qu'il ne reverrait que leur fille d'ici la fin de la journée, bien que la jeune fille qui s'occupait d'Aurore savait quelle directive avoir si Gabriel ne revenait pas en temps et en heure chez lui. Sorcha, elle, avait mis son inquiétude sur le compte d'Aurore, comme si c'était bien plus facile à avouer que sa propre inquiétude. Elle était devenue une mère aux allures improbables et aimantes sans qu'il ne s'y attende et il s'était efforcé de ne la considérer qu'ainsi lorsqu'elle faisait irruption dans son bureau comme aujourd'hui.
"Rentre si tu es fatiguée."
Osant alors aller à travers ses boucles pour la regarder, il se demanda un instant pourquoi elle finissait par insister autant alors qu'il fut une époque où il lui faisait la surprise de faire un saut durant ses explorations pour lui tenir compagnie. Était-ce une habitude dont elle avait du mal à se détacher? Malgré toutes les directions différentes qu'ils avaient pris, entre les missions, les expéditions, les galas, son poste de professeur, ils avaient toujours pu se retrouver, prenant n'importe quel point du globe comme un repère bien à eux. La revoir ici, comme si rien avait changé lui faisait constamment raté des battements de cœur, comme à chaque cillement qu'elle avait. Elle ne devrait pas être là et s'il était resté stoïque jusque là, il ne le fut plus au moment, ses épaules se tendant de nouveau.
"Tu peux plus venir forcer mon bureau comme ça." première barrière "Je viens plus te voir durant tes excursions, ici, c'est mon lieu de travail Sorcha." Il ne voulait pas qu'elle revienne pour lui dire de rentrer chez lui, comme s'ils allaient rentrer ensemble et effacer une soirée aussi folle qu'aujourd'hui. Comment pouvait-elle penser qu'il pourrait rentrer dans cet état si Aurore se réveillait pour le voir ainsi? S'il ne rentrait pas dans ce genre de situation, c'était bien pour lui éviter de montrer à quel point le monde pouvait aller mal malgré tous les efforts que les Aurors et les Brigadiers déployaient jour après jour. Elle insistait et il avait l'impression qu'il lui forçait la main. "Je ne te demande plus de rentrer alors ne fais pas ça, pas en me disant que c'est pour Aurore."
Deux ans que leur fille était le seul prétexte pour qu'ils se côtoient encore. Si la vitre s'était teintée pour qu'il n'y ai aucun publique, la pièce fut insonoriser dans la seconde où il tenta de remettre cette distance alors qu'elle était juste assise, le visage plissé par la fatigue, l'inquiétude et on ne sait quoi qui lui donnait envie de hurler comme d'aller vers elle. Était-ce des reproches? Etait-ce pour lui rappeler qu'ils s'étaient séparés pour éviter de s'inquiéter et d'empiéter sur l'espace de l'autre?
Il n'avait pas le temps de se prendre la tête avec Sorcha, pas ce matin. Des étudiants avaient été enlevé et si Jameson se concentrait sur son neveu en particulier, il y en avait encore deux autres qui méritaient tout autant qu'on se penche dessus. Mais ça, elle ne le savait pas encore et il ne pouvait pas lui dire qu'il se mettait à la place de tout autre père qui verrait son enfant disparaitre. Il n'avait pas le temps de rentrer, il savait déjà que sa propre fille était en sécurité. Détachant son regard de Sorcha, il soupira même si la fatigue était présente. Il avait lâché prise sur ce qu'il avait pu ressentir toutes ses années pour la jeune femme pour se plonger dans son travail et il comptait bien le faire encore un moment.
Même si lorsqu'il se réveillait tous les matins, c'était à elle qu'il pensait en premier lieu.
Une seconde note arriva sur son bureau et fronçant les sourcils, il la lut alors que le cachet de l'hôpital était bien visible sur l'enveloppe. Zahra lui indiquait que Fergus était sorti d'affaire, comme les trois autres Aurors en situation critique jusque là. C'était certainement la seule bonne nouvelle du jour et il se détendit quelque peu, posant la lettre comme ses mains de part et d'autre du bureau sur lequel il était encore légèrement posé.
"Comment tu vas?" demanda-t-elle en changeant de sujet très subitement pour couper court à d'autres pensées.
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Gabriel, plus las qu'agacé, déclina vite et sans réfléchir sa proposition. Sorcha essuya le refus vite, non sans une pointe d'amertume, mais elle avait du affronter des vents plus glacés que celui-ci. Elle s'appuyait sur le bureau, traitant s'en sans rendre compte celui de Gabriel comme le sien. Familière, un peu nonchalante. Il avait invité à sortir puis attaquait les politesses. L'ombre d'un sourire en coin passa sur ses lèvres. Toujours manquant de chaleur, comprimé par la retenue.
Elle souffla, hocha la tête, se voulant compréhansive. Le bureau était désert, mais avec l'agitation, elle comprit que Gabriel attendrait l'heure de la relève, au lieu de convoquer ses hommes plus tôt, rentrerait chez lui pour deux heures ou trois se reposer avant de revenir. S'il avait toujours critiquer Sorcha d'être incapable de se reposait, c'était l'hôpital qui se foutait de la charité.
Elle étira un sourire poli, sans lumière à sa proposition. "J'ai déjà envoyé une note à Déborah depuis une heure du matin. Aurore dort depuis 8h. Comme tu l'avais demandé." Sorcha haussa les épaules, résignée. "Elle n'en saura rien avant demain matin..." à l'école, songea-t-elle. Nul doute que l'incendie sera sur les lèvres de tous les parents, puis des enfants. Aurore avait déjà été prise à raconter les exploits de son père et de sa mère, était prise pour une crâneuse à l'école.
Peut-être parce qu'avait-elle grandit dans une famille où les accidents était monnaie courante, quasi du quotidien, Sorcha montrait moins de sollicitude envers leur fille que Gabriel. Cette vieille rengaine à tirer la corde entre eux entre la sur-protéger et la sous-protéger. Heureusement, si elle était parfois inquiète, Aurore était encore dans l'âge où son père apparaissait comme un dieu tout puissant à qui rien ne pouvait rien arriver. Un héros. Un magicien.
"Ce n'était pas une visite de courtoisie, Ga-bri-el." répliqua-t-elle, claquante et soufflant du nez. Elle n'était pas sans ignorer le stupide toupet dont il pouvait faire preuve, sur la défensive. Comme s'il y avait quoi que ce soit à forcer. Sorcha tut d'elle-même son pêché d'orgueil et se contenta de prendre sur elle, de continuer à marcher sur un fil d'équilibriste. "Tu exagères..." dit-elle à la place, en guise de remontrance. Elle lui décerna un regard irrité, les coins de la bouche tordu en un rictus contrarié, signe qu'elle se retenait de dire tout ce qu'elle pensait à cette seconde précise. Des heures qu'elle s'était faite un sang d'encre pour lui. Toutefois, la briseuse de sort, bien tristement, ne s'attendait pas à une autre forme de reconnaissance. Si peu aimable et rappelant une situation qui semblait être devenu le refrain préféré de Gabriel, ces piques n'étaient même pas un apéritif e comparaison des bourrasques qui avaient pu souffler entre eux.
Sorcha croisa les bras. Gabriel l'assomma, en essayant une fois de plus de la mettre dehors, l'insultant presque d'être une menteuse doublée d'une intéressée. Le visage de Sorcha se décomposa.
Alors qu'il passait sa main dans sa barbe couleur or brun, fournie, sa nouvelle manie pour se détourner d'un moment qu'il aurait choisi d'éviter s'il en avait le loisir, il lui demanda comment elle allait.
"Et toi ne te cache pas derrière Aurore pour faire semblant de ne pas m'avoir entendu..." répondit-t-elle d'une voix lasse. Son font se plissa. Gabriel avait visée juste. Blessée, elle serra la mâchoire, prenant sur elle pour ne pas empiéter sur la soirée déjà difficile de son ex-conjoint. Gabriel avait été depuis leur rupture, d'une délicatesse à polir les dents d'une manticore. Un Magicobus dans une magasin de boule de cristal.
"Fais pas ton eruptif et pose ton derrière sur le canapé, tu veux ?" répliqua-t-elle, d'un tons aussi las, blessée.
Elle regretta et rumina, ferma les yeux et dit aussitôt. "Y a du café pour toi, sur la table-basse. Froid, maintenant..."
Elle insuffla avant de se mordre les lèvres. Comment allait-elle ? La question lui paru ridicule. On pouvait voir passer sur son visage l'ombre des colères passées."Désolée..." s'excusa-t-elle. Elle devinait à sa mine affreuse la soirée infernale qu'il avait du passer. Il fut un temps où elle l'avait accompagné occasionnellement à des funérailles.
Elle se passa une main sur le visage comme si elle avait pu laver sa colère et sa gêne. Toujours assise sur le bureau, bras croisés, elle baissa les yeux.
"Gabriel..." l'appela-t-elle, pour ne pas utiliser un de ces noms doux, aussi rares par le passé que prohibé à présent.
Elle se leva du bureau et franchit de quelques petits pas la distance entre eux. Elle releva la nuque vers ses yeux bleu froids. Bleu marins et salé. Expirant l'air comprimé depuis des heures, Sorcha écarta les bras, comme les interrogés que Gabriel devait voir défiler à longueur de journée, exprimant leur innocence.
"Je me suis affreusement inquiétée pour toi." lâcha-t-elle, passant immédiatement aux aveux. Elle maintint son regard braqué sur lui, le défendant d'invoquer leur fille pour la balayer de nouveau. Pourtant ce fut ds prunelles pleines de sollicitudes qui se posèrent sur lui, acceptant par avance la corrosion qui attaquerait son expression soucieuse pourtant sincère.
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FICHE DE PERSO
Arrivant qu'à moitié à la surprendre en lui disant qu'Aurore dormait à point fermé puisqu'elle avait déjà contacté Déborah en amont, Gabriel fit face à l'attitude blessée de la jeune femme qui ne tarda pas à tenter d'apaiser ses dires. Il tenta de détourner du regard au moment où son prénom entier franchissait ses lèvres, trahissant à quel point elle pouvait être capable d'être remonté contre lui, même à quatre heure du matin.
Il exagérait? Il se cachait derrière leur propre fille pour ne pas l'entendre ? Il ne chercha pas à foncer tête baisser dans une telle idée, bien qu'elle avait raison sur le dernier point, tout comme elle ne lui donnait pas tord pour autant. Prétextant un café qui l'attendait depuis un moment, elle tenta une nouvelle fois de lui dire comment se calmer, ce qui avait toujours le don de le faire siffler. Il était loin d'avoir envie de se poser, loin d'avoir envie de fermer les yeux ne serait-ce qu'un seul instant, surtout pas lorsqu'elle était dans ses bureaux. Pourtant, elle l'appela une nouvelle fois, tendant de nouveau la nuque de l'Auror à ce seul rappel vers le passé.
Si tous le monde l'appelait chef Standford, qu'il soit au Ministère dans les ruelles, il n'y avait que Sorcha pour lui rappeler qu'il n'était pas qu'un homme qui honorait l'uniforme des Aurors. Elle avait cette manie de lui rappeler qu'il pouvait être bien plus que cela, un père, un ami, un amant d'autrefois. Il ne tenta même pas de se déplacer d'un seul centimètre alors qu'elle se levait de son siège, laissant glisser ce châle dans lequel elle s'était entourée, libérant soudainement son parfum et sa présent sous les yeux de Gabriel.
Alors elle lui avoua, ce qu'il n'entendait souvent qu'à travers des cris. Si ces yeux bleus avaient tenté de paraitre impassible devant la proximité qu'elle imposait soudainement en se rapprochant de lui, au moment même où elle planta son regard dans le sien, Gabriel ne put que crisper ses mains sur son bureau. Au fil des années, il s'était bien rendu compte que Sorcha avait gagné une assurance sans limite, autant par le fait d'être devenue mère que d'avoir su gravir les échelons et prouver ses capacités à être une briseuse de sort exceptionnelle. Même avec cette mine affreuse, Sorcha demeurait terriblement belle.
Rattrapant alors l'étoffe qui glissait le long de son bras, Gabriel agrippa soudainement la jeune femme par le bras, la ramenant brutalement contre lui alors qu'il passait ses mains dans ses boucles pour la caler contre lui. Ce contact lui fit l'effet d'un raz de marée alors qu'il minimisait un cœur qui s'accéléra au moment où les boucles de Sorcha frôlèrent sa joue. Il fut un temps où ils partageaient naturellement cette étreinte lorsqu'elle rentrait d'expédition sérieuse avec une blessure à moitié guérie ou lorsqu'il rentrait lui même après plusieurs jours d'immersion en mission. Un enlacement salvateur qui le faisait souffler, qui le rassurait à chaque fois et qui se passait toujours de paroles. Il n'avait jamais eu besoin de parler avec Sorcha mais lorsqu'il le faisait depuis peu, c'était surtout pour déverser un sentiment qu'il ne tarissait pas avec le temps, celui d'avoir baisser les bras et abandonné ce qu'ils avaient pu être, l'espace d'un instant de vie.
"Je vais bien." souffla-t-il à son oreille, en demi mensonge.
Younès était décédé, Ellie s'était malmenée durant la soirée alors qu'elle était censée être en repos, Jameson en voulait au Ministère entier alors que Braxton était tout simplement relayé à une incapacité temporaire de travailler alors que sa femme était aussi à l'hôpital. Gabriel n'avait rien, sa tante était entre de bonnes mains, Aurore allait bien. Sorcha allait bien.
Il ne pourrait jamais enlever l'emprunte qu'elle laissait sur lui. Chaque mot, chaque regard qu'elle lui lançait lui donnait envie de se remettre dans une bulle sereine et reposante. Car même s'ils avaient passé de nombreuses heures à se hurler dessus parce que leurs différences ne se complétaient jamais assez, Gabriel avait été heureux.
Alors il se détacha de la jeune femme, non sans se demander s'ils se faisaient encore assez confiance pour croire encore à ce que pouvait dire l'autre.
"On avait convenu de ne pas s'inquiéter, pas comme ça." reprit-il. Dans une autre vie, sa main se serait loger sur la nuque de la jeune femme pour la regarder encore et encore dans les yeux. Dans une autre vie, il l'aurait embrassé pour la rassurer. "Ca ne me dit pas comment tu vas." Comment elle pouvait aller si elle ne pensait pas à lui. Gabriel fut à cet instant là plus doux, certainement plus apaisé par ces yeux noirs qui pouvaient si aisément lui procurer la même sensation qu'une soirée d'hiver devant une cheminée.
Au lieu de ça, il préféra se détacher de la jeune femme pour aller prendre ce café dont elle lui parlait, reconnaissant même à froid l'odeur du café d'@Iris Faux-Orpin dont il avait du mal à se passer depuis l'année dernière. Un café qui avait la manie de le déconnecter légèrement pour mieux reprendre les idées par la suite. Sa baguette en main, il réchauffa le gobelet rapidement avant de prendre le verre d'eau qu'elle avait également laissé sur la table basse pour le lui tendre. Il ne pouvait pas s'installer sur ce canapé, pas tant qu'il n'avait pas plus de bonnes nouvelles à fournir au clan Clearwater. Et le pire, c'était Sorcha. Parce que sans le savoir, ni le vouloir, elle était la seule à pouvoir le faire sortir de ses gonds même lorsque la situation ne s'y prêtait pas. Lui qui avait toujours fait preuve de respect, de rigueur et de professionnalisme dans son bureau comme dans celui qu'elle occupait en tant que directrice de l'autre coté de Londres, il y avait cette familiarité qu'ils n'arrivaient pas à mettre de coté.
Il la remercia d'un regard, posant sa main libre sur le rebord du siège avant de boire une gorgée chaude mais rafraichissante. Jetant un coup d'oeil au restant du bureau des Aurors dont les notes volantes commençaient à s'affoler les une autour des autres, Gabriel souffla un instant avant de rencontrer de nouveau son regard.
"Ca a toujours été comme ça ... toi comme moi, cette inquiétude qui ronge. Tu m'as dit que tu n'en voulais plus et moi que je n'en pouvais plus. Ca fait deux ans Sorcha, deux ans. Pourquoi tu me donnes l'impression que la distance ne suffit pas pour changer ça, qu'est ce qu'il te faut réellement?" demanda-t-il sincèrement sans comprendre la réelle raison de sa visite, si elle n'était pas venue par courtoisie.
Que lui fallait-il pour être réellement heureuse? Gabriel l'avait bien senti qu'il était loin de pouvoir lui apporter la liberté dont elle rêvait tant, elle qui passait son temps à s'évader et à savourer son indépendance dès qu'elle pouvait en saisir l'occasion. Il avait toujours eu l'impression de la relier à une chaine de réalité, sans pouvoir être la personne qui lui donnait l'occasion d'explorer encore plus le vaste monde qui s'offrait à ses pieds.
Se rendait-elle compte qu'au milieu du chaos qui régnait dans les autres étages du Ministère, Gabriel finissait pas ne pas comprendre ses gestes, ses paroles, ses regards, sans savoir comment interpréter la présence de la jeune femme qui agissait parfois comme si rien avait changé? Comme si cette étreinte naturelle avait encore lieu d'être, comme un repère et une habitude acquise depuis des années sans pouvoir s'en défaire?
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Elle maintenant son air inflexible sur lui, comme un défi lancer de la contredire, puisque c'était tout ce qu'il s'évertuait à faire.
Son châle glissa lascivement sur son épaule recouverte d'une de ses chemises simple couleur ocre qu'elle portait. Sorcha esquissa un geste pour l'empêcher de tomber au sol. Gabriel la rattrapa. L'auror, la ramena contre elle en tirant sur l'écharpe. Se regardant en chien de fusil, la seconde d'après, elle se retrouva après des années, prise dans une étreinte. Les bras de Gabriel autour d'elle, se firent soudain, sincère. Sorcha, prise au dépourvu, ne se fit pas prier pour passer ses bras dans son dos et l'enserrer à son tour. Encerclée par ses bras, une main repoussant avec douceur et délicatesse ses cheveux, Sorcha souffla d'aise, trembla d'émotion. Elle enfouit son visage dans son cou, le serra fort contre lui. Elle goutait à ces plaisirs perdus tout en accusant l'émotion de cette perte fantasmé dans l'angoisse.
"Gab..." souffla-t-elle, la voix enrouée. Elle le serra plus fort contre elle.
Un rythme martelé contre sa propre poitrine. Le sien n'en menait pas plus large, battant fort une musique secouée par les évènements de la nuit, à la baguette de vieux sentiments. Sorcha ne put s'empêcher de respirer son odeur et de chercher le contact de sa joue avec la sienne, alors que ses cheveux s'emmêlaient dans sa barbe.
La chaleur la prit alors qu'il lui souffla des mots rassurant à l'oreille. Elle tendit l'oreille, désirant entendre encore le grain grave et profond de sa voix. Elle était prête à le croire, à entendre de tout, ou n'importe quoi. L'appel de ses sensations émoussée réclamaient le souvenir des impressions de grand homme blond avait imprimé en elle.
"Oui..." souffla-t-elle, comme un remerciement. De son attention à lui, du destin qui l'avait ramené.
Sorcha avança la tête vers lui. Gabriel, recula, se sépara d'elle, la laissant à la moitié d'un geste qui lui avait échappé. L'instant fut rompu à une vitesse que Sorcha eut l'impression que de l'eau lui coulait entre ses mains timidement avides.
Gabriel s'écarta bel et bien, récitant un principe, qu'il avait lui-même édicté. Cette belle éthique faisait une ravissante barrière entre eux. C'était une façon mesquine de la rappeler à l'ordre. Puisque toi tu ne t'inquiètes pas, à aller vadrouiller, sans moi, sans Arurore.
Elle ne répondit pas, hébétée, privée d'une chaleur et d'un réconfort qu'elle vivait à cette seconde comme l'imputation d'une nécessité, d'un luxe que le frisson le long de son échine appelait à retrouver. Sorcha était une femme faite au privation. Métier oblige. Mais la fatigue sublimait les lignes de son dos, effaçait ses défauts, ses sources multiples et infinies d'agacement. Elle en était certaine, que ce soir était un de ces soirs où tout aurait pu basculer. Ou les mèneraient ses beaux principes ? Quel piteux cadre d'une vie éphémère et trop courte ferait-il.
Elle le regarda prendre possession de son café et éviter le canapé. Il lui tendit le verre d'eau et le prit sans réfléchir d'une main maladroite.
"Ce n'est pas vraiment ce qui s'est dit..." murmura-t-elle plus pour elle-même. cette vie lui avait convenu à elle. Et elle aurait convenu à leur fille, si Gabriel avait bien voulu la laisser l'élever comme tous les enfants de sa famille l'avait été. En mieux bien sûr. Grâce à lui. Le coup d'essai ne lui avait pas plus.
Deux ans. Ce gouffre lui paru immense. Cela avait été naturel, ailleurs. Difficile et douloureux à ses retours, à chaque fois qu'elle venait récupérer leur fille, et qu'il lui faisait sentir que cette situation n'était pas normale à ses yeux. Gabriel voulait entacher de sa vision paternaliste et moldue le petit bonheur qu'elle pouvait avoir, toutes les deux, puisque lui s'était exclu. Gabriel avait quitté le navire. Leur visions ne se correspondaient plus. Ils n'avaient pas eu le temps de de confronter les leurs sur la famille. Aurore était arrivée par surprise, sans prévenir.
"Je ne vois pas bien de quoi tu parles." esquiva-t-elle la question de sa familiarité insupportable avec lui, d'une voix lasse. "Et je ne discute pas thérapie quand la moitié de Londres brûle..." persista-t-elle, un grain sarcastique dans la voix.
Elle comprenait toutefois Gabriel. Il avait fait tous les efforts possible pour couper, la repousser. De ce qu'elle savait, il avait poursuivi sa route, parallèle, sans en construire une autre. Gabriel, qu'il le veule ou non, était toujours de la famille. Il formait quelque chose avec Aurore, malgré la séparation. Quelque chose dont il ne voulait pas.
Elle le privait des repères qu'il voulait installer. Il avait besoin d'un cadre précis, d'une liste de règle. Sorcha le regarda, son coeur et une envie lascive s'emparant d'elle. On fait tous les deux ce qu'on peu, songea-t-elle alors que son corps qui s'improvisait épicurien, semblait célébrer le soulagement le savoir encore en vie.
Sorcha s'approcha de lui et s'assit sur l'accoudoir, à côté de sa main. La respiration en apnée, elle tourna la tête, épiant sa nuque, se demandant à quel point cette situation était anormale. Aucune de leur vie ne l'était. Sorcha soupira. Son bras frôlait le sien, sans vergogne et elle dut lutter contre l'envie de s'étendre sur lui et de reposer sa tête contre son épaule.
"Comment tu fais pour garder la tête sur les épaules comme ça ?" Tu n'as pas envie de laisser ça te côté, soufflait une mauvaise voie dans sa tête. Elle remarqua des traces de brûlés et de suie, sur la chemise qu'il portait en dessous de son uniforme. Délicatement, elle posa une main sous son avant-bras qu'elle ramena vers elle, inspectant les vestiges de cette soirée. Ruminant des hypothèses, elle s'assaillait elle-même des mêmes reproches dont il l'avait déjà gratifié. Irresponsable. Impulsif.
"C'est nouveau la barbe..." commenta-t-elle, en détournant le regard de ce visage qui l'appelait. Débarrassé de son air vif et consterné, lorsqu'il la croisait au domaine, il lui rappelait l'ancien Gabriel. Celui qui lui laissait encore le principe de la présomption d'innocence. Elle remonta ses doigts. Jusqu'au coude. "Tu devrais te changer. On sait jamais ce qui traîne dans les feux magiques." lui donna-t-elle comme instruction d'un air d'expert, concentré par son examen. "Tu as des vêtements de rechange ici ou je passe à ton appartement t'en prendre ?" demanda-t-elle encore une fois, lui imposant un état de fait sans lui demander de permission.
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Elle tentait d'esquiver une conversation avec un naturel déconcertant, comme si rien de ce qu'elle faisait actuellement ne semblait avoir une importance notoire. Pourtant, Sorcha était là et sa seule existence lui suffisait pour faire toute la différence. Fronçant les sourcils, il préféra ne pas répondre à sa question, autant parce qu'il n'avait pas envie de penser qu'il avait la tête sur les épaules, autant parce que juste avant, elle lui disait qu'elle ne cherchait pas à parler de thérapie alors que la moitié de Londres brulait sous le Feudeymon.
Mais au moment où elle posa sa main sur son avant bras, il sentit une chaleur vivace le traverser alors qu'elle regardait ses mains, les inspectant comme à chaque fois qu'il rentrait en espérant ne pas trouver de cicatrices, ni de traces d'un combat à main nue. A ce simple rappel qui le projeta des années en arrière, l'Auror l'arrêta d'un geste, incapable de lui laisser encore plus d'occasions de le toucher. Malgré une étreinte teintée de souvenirs, il n'en sentait pas moins qu'il déviait de ce à quoi il s'était tenu avec la jeune femme. Malgré la pénombre, ses yeux bleus percèrent ces yeux marrons, malgré la douceur qu'elle mettait implacablement devant son air autoritaire et ses conseils, il ne pouvait pas la laisser continuer davantage, surtout lorsqu'elle déviait la question.
"La protection est doublée depuis quelques semaines sur les nouveaux uniformes." siffla-t-il en serrant malgré lui son poignet entre ses mains
Secouant la tête alors qu'elle se mettait à lui parler de barbe, il commençait doucement à perdre le peu de patience qu'il avait après avoir essuyé la mise hors service de plusieurs de ses collègues dans la nuit. Sorcha le mettait à rude épreuve, peinant à garder son calme tandis qu'elle se rapprochait doucement de lui. Il n'avait pas besoin qu'on s'occupe de lui, ni qu'on le materne et c'était bien un rôle qu'il n'avait jamais eu besoin de confier à quiconque, vu son indépendance sensiblement pareille que la sienne.
"Je ne te dis pas comment faire ton travail alors arrête. Je me fiche de tes conversations de convenance, tu ..." s'il était rentré dans son bureau relativement las, le simple contact et cette inquiétude décuplée que Sorcha lui montrait à cet instant commençait doucement à mettre sa patience en bout de course. Sentant son parfum l'embaumer alors qu'elle se mettait à vouloir le materner en cherchant un prétexte pour qu'il enlève soudainement son uniforme, Gabriel mit un temps à comprendre les intentions de la jeune femme pour finalement ne rien comprendre.
"Arrête Sorcha."
Posant son café sur son bureau et l'éclaboussant sans ménagement, Gabriel se redressa sur toute sa hauteur alors qu'il commençait à perdre pied. Il avait toujours eu la tête sur les épaules dans son métier, c'était ainsi qu'il s'était hissé jusqu'au poste de chef des Aurors en devant le premier né moldu à acquérir ce privilège. Mais dans ces instants où Sorcha s'immisçait dans son espace vital, il avait l'impression que les murs qu'il dressait comme une barrière entre eux, s'effritait à la seconde où elle s'approchait de lui comme personne n'osait le faire.
Personne osait être aussi tendre qu'elle mais à cet instant là, près de cinq heures après avoir tenté de contrôler des forces du mal dans Little Algeria, il n'en avait pas besoin. A la fois fatigué mais totalement réveillé par les gestes de la jeune femme, Gabriel commença à se tendre de remontrance.
"Je dois te le dire comment que je ne veux pas de toi dans ce rôle? Ca te plairait que je vienne te dire quoi faire dans tes bureaux? Tu me dis que ce n'est pas une thérapie ni une visite de convenance mais qu'est ce que tu fais ici au juste à une telle heure?"
Il relâcha son poignet alors qu'elle avait bondit dans un bureau sans qu'il ne soit le bon moment. Elle ne venait jamais quand c'était le bon moment, elle avait toujours eu cette capacité à imposer et à vouloir faire les choses comme elle l'entendait mais Gabriel ne l'entendait plus ainsi. Les concessions avaient déjà été faites, sans grand succès et surtout au détriment de cette liberté qu'elle souhaitait conserver, une voie dans laquelle il avait fini par l'y pousser pour qu'elle puisse trouver son bonheur, même s'il s'était ôté le droit de la voir sourire lorsqu'il avait fini par partir.
"Qu'est ce que tu veux?" répéta-t-il une dernière fois "Qu'est ce que tu me veux là maintenant?" il avança vers elle sans ciller "J'en ai marre de ton jeu, qu'est-ce qui t'empêche de me dire franchement à quoi ça rime quand ça fait des mois qu'on se parle à peine?"
Il eut un léger rire presque forcé et certainement nerveux alors qu'il s'écartait du bureau et de la jeune femme. S'il n'avait pas ressenti cet agitation en effectuant des sortilèges précis il y a quelques heures, en sachant parfaitement comment s'organiser et être inflexible quelque soit la situation, qu'elle ait été à l'hôpital ou dans le bureau de son directeur, Sorcha le mettait hors de lui en ramenant un aspect de sa vie si personnel et singulier dans son environnement de travail.
"Si tu n'as rien à me dire à part vouloir me dire quoi faire, tu peux partir." prévient-il une dernière fois avant que la colère ne finisse par monter définitivement au cran au dessus.
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"Gab, lâche-moi !" protesta-t-elle, surprise.
Elle tira son poignet vers alors que Gabriel, lui rétorquait absurdement la qualité de son uniforme. Agacé, irrité, Sorcha siffla de douleur alors que sa poigne se serra douloureusement contre son os.
"Des conversation de convenance ? Non mais tu...?"
Gabriel la coupa net. Le glas de la limite sonnait. Il se leva brutalement, se débarrassant presque et la toisait de toute sa hauteur. Comme à chaque fois que Gabriel avait l'impression de perdre la face ou qu'elle prenait trop la barre, il jouait à la montagne.
Sorcha était abasourdie de la colère soudaine de Gabriel. Standford était de retour. Colérique, emporté pour un rien.
"Gab j'ai juste proposé de ..." commença-t-elle à se défendre, mais son ex-conjoint ne l'entendait pas de cette oreille. "Lâche-moi !" protesta-t-elle, tirant sur son poignet enserré par poigne soudainement violente de Gabriel. Comme à chacune de leur dispute, Sorcha décolla à son tour, montant dans les tours et haussant la voix pour couvrir la sienne :"Pourquoi tu me fais mal ? Ça va pas ?!" s'exclama-t-elle, tenant son poignet. "Bon sang, c'est des manières ça, Gabriel ? Mon jeu, quoi mon jeu ? C'est quoi ton problème à toi ?" demanda-t-elle furibonde.
Gabriel, se croyant peut-être particulièrement psychologue, l'interrogea avec moins délicatesse qu'un détraqueur. Il éclata même d'un rire ironique, insultant, qui gifla Sorcha de mépris. Elle recula.
Le rouge lui était monté aux joues. Il lui apparu soudain absurde l'inquiétude qu'elle avait ressentie. Absent certains de ses regrets. Comment aurait-elle pu imposer ça à sa fille ? Un air dédaigneux peint sur son visage aux couleurs pourpre, elle éclata à son visage.
"Tu me gonfles Standford ! Tu sais quoi, passe bien tout seul ta soirée de merde !"
Un gantelet de fer serra son coeur. Peu importe le nom d'homme qu'il avait perdu, peu importe le danger affronté ce soir, elle savait diablement qu'il n'y avait pas besoin d'une soirée plus difficile que les autres pour arriver à ces invectives. Gabriel était juste... lui-même.
"Ce dont je me souviens, c'est que j'avais dit que j'en voulais plus de tes colères." ajouta-t-elle crachante. Et combien la distance avait pu être douce, s'épargnant sa présence corrosive, ce main de fer et se regard plein de jugement. Ah, qu'il était heureux de se croire doux Gabriel, quand il était capable de rugir au premier quart et de la saisir comme la première gamine à avoir brisé le code du ministère.
Ses poignets la chauffaient. Elle sentit des larmes de fatigue et de honte lui monter aux yeux. Dire qu'elle avait soufflé son prénom comme un prière. Qu'elle avait regardé les constellations depuis d'autres continents en songeant qu'ils partageait le même ciel à défaut de leur présence.
Le revers de la pièce lui revenait en bloc. Que ses instants de solitude lui conférait une impression de liberté. Que son ombre à lui avait fini par s'aligner avec celles des autres chaînes de ce monde.
Son regard tantôt colérique, tantôt effrayé, se durcit. Dire qu'elle avait jeté un regard à ses lèvres et à sa peau. Que la tentation ait pu hésiter une seconde la retourna de dégoût.
Comme réalisant soudain pour la deuxième fois les raisons de leur rupture, toutes les issues s'étaient fermées devant elle.
Pour la deuxième fois de sa vie, Sorcha prit la décision de s'en laver les mains.
"J'ai rien à te dire. Bon vent, Standford." lâcha-telle aussi méprisante que lui. Puis elle s'empressa de lui tourner le dos, se promettant qu'une nuit comme celle-ci n'arriverait plus.
Sorcha récupéra son écharpe tombée au sol et quitta le bureau, laissant Gabriel seul avec ses manières de rustre. Elle se dépêcha de courir à un ascenseur, la colère lui battant une énergie nouvelle dans les veines.
Sorcha ruminait, se faisant une joie d'arracher Aurore pour des jours ou des semaines à ce butor coléreux. Elle serait mieux, dans sa famille, dans son héritage. Elle irait chercher sa fille dans la nuit, n'en déplaise à l'homme qui lui servait de père.
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