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Shine bright like a diamond | ft. Lev
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FICHE DE PERSO
Shine bright like a diamond
Paris - 9 août 2022
L’air était moins dense, enfin apaisé. Terminé les courses en tous sens, les retouches de dernière minute, le repoudrage de nez juste avant de monter sur scène ou l’ajustement d’un col en attendant son tour dans la file. Les défilés étaient toujours un moment intense. Si tout devait être parfait et d’un timing de maître aux yeux du public, derrière le rideau il en était tout autre. C’était une véritable fourmilière à l'œuvre en backstage. Et Lyssa adorait l’excitation et l’adrénaline que lui procurait cet instant bien particulier des minutes juste avant le lancement du show. Tous étaient soumis au stress, personne n’y échappait. Chaque fourmi avait son rôle à jouer pour que, tous ensemble, l'événement soit spectaculaire. Lyssa n’était pas à son premier défilé, pourtant, le stress était toujours là avant de poser le pied sur scène. D’autant plus aujourd’hui, car elle avait l’honneur, pour la première fois, de fouler les podiums de la Wizardly Fashion Week à Paris. Et maintenant, elle pouvait dire qu’elle l’avait fait !
Assise face au miroir, elle laissa la tension retomber tout en défaisant la coiffure extravagante qu’elle avait sur la tête. « Une bonne chose de faite ! » A côté d’elle, d’autres mannequins s’affairaient à se défaire de leur apparat, notamment Léna - une polonaise sublime, mais un peu trop extravertie au goût de Lys - qui se laissa tomber sur son siège d’un soupir las. La de Clare acquiesça d’un hochement de tête, non sans juger sa manière peu élégante de s'asseoir, toute éreintée qu’elle ait pu être. Retirant minutieusement les épingles de sa chevelure, son encéphal rejoua les précieuses minutes où elle avait défilé, s’attardant sur chaque détail de ce qu’elle devrait corriger pour une prochaine fois. Perfectionniste dans l’âme. Mais ce sont les orbes perçants du loup qui imprégnèrent sa mémoire. Ceux qu’elle n’avait pas quitté de toute sa traversée. Incapable de se détacher de ses émeraudes hypnotiques. Et son palpitant se contracta à ce souvenir. La vert et argent avait hâte de le retrouver. Elle avait prévenu les vigiles de lui laisser l’accès aux coulisses pour qu’il puisse la rejoindre après le défilé. Ce n’était donc plus qu’une question de minutes avant son arrivée.
La tension retombée, tout était beaucoup plus calme à présent. Personne n’aurait pu dire que, peu de temps avant, c’était la cohue générale. Au milieu de cette quiétude bienvenue, de nombreux elfes de maison s’occupaient de récupérer auprès des mannequins les différentes tenues Weston&Wist qui avaient défilé. Ils les rangeaient soigneusement dans des malles prêtes à repartir dès le lendemain dans les ateliers de sa mère. La matriarche était d’ailleurs aux abonnés absents. Si elle avait donné son habituel discours de fin de show pour remercier tous ceux qui avaient contribué à sa réussite, pour autant elle ne prit pas la peine de rejoindre sa fille pour la féliciter. Hyacinthe de Clare avait trop à faire pour se préoccuper de sa progéniture et encore moins pour lui témoigner de la reconnaissance. Son monologue aussitôt terminé, la sang-pur s’était empressée de rejoindre la presse et tout le gratin mondain pour recevoir un nombre incalculable de louanges, juste bon à renforcer son ego déjà trop proéminent.
Ayant enfin terminé de batailler avec ses cheveux après qu’une coiffeuse lui soit venue en aide, elle le vit. Là, dans le reflet du miroir, elle distingua le fils de Baldr qui l’épiait sans aucune gêne. Se retournant prestement, elle resta assise, jambes croisées, le visage peint d’un sourire en coin qui s’étira rapidement en un large sourire franc. Savoir qu’il était venu assister à son défilé la remplissait d’une joie immense. Il était là, pour elle. Ça signifiait beaucoup à ses yeux. « Alors ? Monsieur Madsen a-t-il apprécié ce moment ? » La belle décroisa ses jambes et se leva de son siège, avant de se diriger vers lui, de ce sourire qui ne la quittait pas et son peignoir en soie flottant sur son passage. Arrivée à sa hauteur, elle observa les détails de son visage, à la recherche d’indices qui le trahirait sur son ressenti. S’était-il ennuyé ? Avait-il détesté ? Son siège n’avait-il pas été trop inconfortable ? Et ses voisins avaient-ils été supportables ? Certaines personnalités du milieu pouvaient être d’épouvantables pipelettes et Lyssa savait à quel point le danois se portait mieux s’il parlait peu. Tant de curiosité, mais c’était plus fort qu’elle, elle avait besoin de connaître son opinion. Savoir qu’au moins une personne en ce monde reconnaissait sa valeur. Et si elle était heureuse de partager cette passion avec lui, elle voulait surtout le rendre fier. Petite fille à la recherche constante de reconnaissance.
« Hé les tourtereaux ! Si on n’se dépêche pas, on va rater le cocktail de bienvenue !! » Lyssa se retourna vers la mannequin qui les observait, un pinceau à la main, tandis que l’autre tapotait son poignet pour leur indiquer de se presser. L’arrivée de Lev lui aurait presque fait oublier l’after party qui les attendait. Une coutume dans le milieu. Pour décompresser, tous s’en allaient célébrer comme il se devait la réussite du défilé, dans un lieu spécialement réservé pour l'événement. « Ah oui, on a une after party qui nous attend ! » Alors qu’elle s’était retournée vers Lev, elle lui attrapa les mains et embrassa furtivement sa joue d’un baiser délicat. « Je n’en ai pas pour longtemps. » Et Lyssa fila derrière un paravent pour enfiler une tenue plus décente que ce peignoir, laissant, pour quelques minutes, le danois au milieu des mannequins toutes plus magnifiques les unes que les autres. Jetant un coup d'œil par-dessus le rempart, elle ne put s’empêcher de lui faire une remarque. « Ne profite pas trop de la vue en mon absence ! »
BY PHANTASMAGORIA
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FICHE DE PERSO
Il avait contemplé une déesse fauve à l'orée des étoiles illuminant cette nuitée. Une brume raffinée avait consumé les pierres antiques, sur lesquelles avait claqué son talon, sous le reflet exubérant de la lune française. La mélodie enchantée de ces violons ancrée dans sa peau, alors que son cœur hypnotisé s'était perdu dans le regard langoureux de la femme des astres. Cette fragrance sensuelle et inhabituelle avait envoûté l'âme solitaire de l'homme dont les iris feutrés s'étaient noircis du désir lancinant qu'elle avait provoqué en lui. Il n'avait regardé que ce chef d'œuvre serti du blanc immaculé sous les éclats d'or envolés là-haut de la main d'Astrée. Les applaudissements s'étaient élevés à la dernière note de l'orgue dissimulé dans les ténèbres de l'arrière-scène. L'atmosphère tamisée ayant fait naître les plus exquises sensations s'était alors dissipée sous l'ardeur de mille et une lumières.
La foule se dispersait entre les louanges et l'effervescence du théâtre dépeint sous leurs yeux. Le vil distribua quelques esquisses à la myriade de connaissances qu'il avait été amené à croiser, alors qu'il avait revêtu son plus bel apparat. Il serra de sa poigne de fer la main des héritiers, traversant la marée afin de rejoindre celle qu'il avait admiré tout au long de la cérémonie. Lev suffoquait derrière ce masque d'argile qu'il avait arraché avec véhémence lors de son périple dans les ruines norvégiennes. Le murmure du vent nimbant les montagnes et le chant des vagues se jetant contre la falaise se muraient en une nostalgie profonde. Les éclats de rire résonnaient en lui lorsqu'il se souvenait de ces moments où leurs sourires indélébiles s'étaient gravés dans sa mémoire. Il affrontait à nouveau ce chaos permanent qui lacérait ce cœur meurtri. Il avait besoin d'elle, de celle qui, comme un choc électrique, lui redonnait vie. Il battait pour elle comme il battait pour la nuit.
Le loup glissa derrière ce rideau de velours, longeant les murs tel une ombre en perdition. Il s'arrêta lorsqu'il aperçut sa proie, se tenant debout derrière elle. Les prunelles plongées dans les siennes à travers ce miroir. Son palpitant cognait violemment sa poitrine dans cette frénésie traversant son être tout entier. Elle était là. Ils s'étaient abandonnés sur le quai après une année difficile, séparés à travers la haine et les rancœurs du passé. Ils s'étaient évités pendant ces semaines interminables où la fierté les avait tenu en orgueil. Il remerciait les dieux à cet instant précis de l'avoir retrouvée comme au premier jour où il avait posé les yeux sur elle. Elle valsa avec lenteur sur ce siège en apesanteur et lui offrit le trésor de son sourire peint sur ses lèvres dociles. « Alors ? Monsieur Madsen a-t-il apprécié ce moment ? »
La délicate se leva et sembla flotter jusqu'à lui, l'ivresse de son parfum l'emportant dans ces champs inconnus où les naïades tarissaient au bord de l'eau. Il joua le silencieux alors qu'il demeurait stoïque, lisant dans ses noiraudes la fougue et l'impatience. Une lutte de pouvoir à laquelle ils jouaient comme une partie d'échec, où l'un tentait de dominer l'autre pour une soirée. Le belliciste avait pourtant déjà plié le genou face à cette princesse issue de la forêt noire. « Je n'aime pas quand ils te regardent comme ça. » Un aveu dissimulé dans ce souffle chaud venant étreindre ses lippes. « Tu étais magnifique. » La saveur de ses mots à l'écho du miel qui l'appelait. Il se perdait dans l'iris bringé de la succube qui l'avait attiré jusque dans les rues pavées de la capitale française.
Moment brisé. Il dévisagea férocement la femme longiligne en fronçant les sourcils, ne comprenant pas cet empressement soudain. Il questionna cette fleur déchue qu'il n'avait osé toucher depuis qu'ils s'étaient retrouvés. « Ah oui, on a une after party qui nous attend ! » Elle lui attrapa les mains et déposa un baiser sur sa joue, filant aussitôt derrière un paravent. « Je n’en ai pas pour longtemps. » Tout se passa si vite qu'il se retrouva seul dans l'antre du diable. Les mannequins allaient et venaient dans tous les sens, enterrées dans des discussions qui ne l'intéressaient pas. Les forêts scandinaves lui manquaient décidément plus qu'il ne l'aurait cru. Il regrettait déjà les sifflements musicaux des geais et le chant des cigales à l'aurore. « Ne profite pas trop de la vue en mon absence ! » Un rire moqueur s'échappa de sa gorge, laissant volontairement ses jades parcourir la quintessence de la mode.
« Tu sais que je ne vois que toi. » Lui répondit-il sur un ton charmeur. Cet évènement avant-gardiste représentait la modernité de la société sorcière avec un melting-pot de nationalités. Lev était persuadé d'avoir croisé le chemin d'une ancienne élève de l'académie scandinave dans cette haute sphère. Il observa une à une ces femmes dissimulant leur porcelaine sous les excentricités d'un maquillage les mettant étrangement en valeur, alors qu'elles échangeaient leurs robes contre d'autres délices visuels. Cette fourmilière lui rappelait les galas mondains auxquels il avait été amené à participer durant son adolescence. « Si tu ne te dépêches pas, je vais peut-être demander à une autre que toi de m'accompagner finalement... » Il la provoquait prodigieusement, continuant l'exercice de ses pupilles aiguisées. Mais il n'attendait qu'elle. Depuis des jours, des semaines, des mois. Il lui avait promis qu'il viendrait, qu'ils se retrouveraient ce soir sous les vestiges de ces longues soirées qu'ils avaient passé en Grèce.
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FICHE DE PERSO
Shine bright like a diamond
Paris - 9 août 2022
« Je n'aime pas quand ils te regardent comme ça. » Ses lèvres s’étirèrent. Sa jalousie avait quelque chose de plaisant. Comme un aveu, peut-être, que cet homme était habité par des sentiments pour elle. Une attirance, ça elle en était certaine, mais de l’amour ? Lev n’était certainement tiraillé que par le besoin primitif qu’un homme éprouve d’être le centre d'intérêt de la proie qu’il convoite. Rien d’autre. Et si, au plus profond d’elle, elle sentit une contraction à cette idée, l’avoir retrouvé lui et cette amitié qu’ils chérissaient était déjà suffisant. Elle n’en demanderait pas davantage, tant qu’ainsi, elle pouvait l’avoir à ses côtés. « Comment pourraient-ils faire autrement devant une telle beauté ? » Malgré tout, elle ne put s’empêcher de le taquiner, flattant son propre ego en même temps. La belle sourit, rieuse. Incapable de se défaire de cette expression face à lui, depuis qu’ils s’étaient retrouvés, depuis qu’ils s’étaient pardonnés. Car s’il avait ce don inexplicable de la faire sortir de ses gonds, il était également la seule personne capable de la rendre aussi sincèrement heureuse. « Tu étais magnifique. » Et ses compliments étaient les seuls qui comptaient. Tout homme ou femme qu’elle pouvait mettre à terre par le pouvoir de son charme, qui lui criaient ses louanges pour satisfaire sa fierté, il n’y avait qu’une seule personne sur cette terre pour qui elle désirait être belle et resplendissante : lui. Elle le lisait dans ses yeux, dans sa manière de se perdre dans ses iris mordorées, il avait été réellement subjugué. Ses lèvres s’entrouvrirent, laissant échapper un merci soufflé avec bien plus de timidité qu’elle n’avait l’habitude, trahissant ainsi la brèche dans ses remparts.
Quand sa collègue vint perturber cet instant. Si elle l’assassina mentalement pour avoir eu l’outrecuidance de les déranger, elle n’en montra pas une once quand elle se tourna vers elle, à nouveau parée de ce masque impassible. C’est alors qu’elle percuta ! Le défilé n’avait été que le préambule d’une longue soirée, mais, à présent, on les attendait ailleurs. Alors, pour s’excuser de le laisser seul le temps de terminer ses préparations, la belle déposa un baiser délicat sur la joue du prince. S’affairant derrière le paravent, l’aveu, à peine dissimulé, franchit la barrière de ses lèvres, malgré elle. Non qu’elle se sentait en danger face à la beauté de ses pairs, mais tant que leur relation était celle qu’elle était aujourd’hui, c’est-à-dire compliqué à définir même en en étant la protagoniste, une jalousie insoupçonnée s’éveillait en elle. Enfilant la bretelle de son soutien-gorge, le rire grave du loup parvint jusqu’à ses oreilles. « Tu sais que je ne vois que toi. » Séducteur taquin, Lev savait toujours employer les mots qui feraient mouche. Bien heureuse d’être cachée derrière ce paravent, le danois ne serait pas spectateur de ses pommettes qui prirent une adorable teinte rosée. Alors que son palpitant se contractait sous les songeries d’une vie où ils seraient davantage que des amis ou des amants. Lyssa ne répondit rien et agrafa le textile censé couvrir sa poitrine. Quand l’accent nordique de l’espiègle retentit à nouveau à ses oreilles. « Si tu ne te dépêches pas, je vais peut-être demander à une autre que toi de m'accompagner finalement... » Tout ça pour la provoquer ! De cette partie d’échec commencée trois ans plus tôt et qui ne s’était toujours pas terminée. Et si elle était persuadée qu’il ne passerait pas à l’acte, la sang-pur mit tout de même un coup d’accélérateur. Ainsi, la fille d’Aphrodite sortit de derrière la barrière entoilée, vêtue d’une sublime robe émeraude. « Tu t’ennuierais bien trop avec une autre que moi. » Moqueuse, Lyssa entra dans son jeu. Elle s’attarda quelques secondes près du paravent, observant le carnassier de la tête au pied, prenant enfin le temps de remarquer à quel point il était ravissant dans son costume. Une élégance et un raffinement mis divinement en valeur par sa carrure athlétique. Un délice pour les yeux. Elle s’approcha de lui et glissa ses doigts entre les siens en une douce caresse. Mains scellées, plus jamais elle ne le laisserait partir. Un dernier coup d'œil à l’horloge posée au mur au fond de la salle, c’était l’heure. « Allons-y ! » La vipère se saisit d’un carton d’invitation posé sur sa coiffeuse et, la seconde suivante, les deux aimants s’évaporèrent dans un tourbillon.
A l’atterrissage, un haut-le-cœur vint lui arracher une grimace. Cette sensation d’écrasement lui était toujours désagréable. Elle battit des cils pour ajuster sa vision à la faible luminosité environnante, tandis que l’écho d’une mélodie s’insinuait déjà jusqu’à ses oreilles. Le portoloin les avait transportés jusqu’au lieu de la fête. Une immense salle de réception décorée de nombreuses moulures sur les murs comme les plafonds et au parquet ancien dans un style typiquement haussmannien. Elle était à peine éclairée par quelques lumières apportant des lueurs de rose et de violet à la pièce, tantôt perturbées par des flashs avides et intempestifs. Les photographes voraces s’accaparaient déjà les premiers arrivés pour leur voler un portrait. Dans un coin, un long buffet attendait patiemment que les invités se servent et au fond de la salle trônait une scène sur laquelle un groupe de musique entamait déjà ses premiers morceaux. Autour d’eux, d’autres convives firent leur apparition dans des nuages tourbillonnant, tandis que des elfes de maison récupéraient leurs affaires pour les ranger dans un vestiaire et que des valets les accueillaient d’une coupe d’un nectar inconnu. Lyssa attrapa le breuvage que lui tendit l’homme et se tourna vers Lev, dont elle n’avait toujours pas lâché la main. « Merci d’être venu. » Une confession en gage de sa gratitude. La nymphe leva le cristal en direction du danois et plongea dans ses jades, prête à s’y perdre pour toute la soirée. Pour toute une vie.
BY PHANTASMAGORIA
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