Céleste - L'orage rajeunit les fleurs

Identité : Céleste, signifiant « qui vient du ciel ». Un joli prénom, typiquement français, donné à une petite fille attendue de pied ferme. Ses parents, mariés depuis huit ans déjà à un âge fort jeune avaient tout pour être heureux, sans pour autant se voir accorder le don d’une naissance. A l’image d’un certain roi français, Céleste fut longtemps désirée avant de pointer le bout de son nez. Le premier enfant d’une fratrie de trois finalement, les deux grossesses suivantes ayant provoqué très peu de tracas. Céleste s’amuse à croire que sa conception, attendue et célébrée, ne pouvait qu’annoncer l’arrivée d’un enfant exceptionnel.

Delacroix. Nom de famille d’une famille éminente de sorciers français, connue pour être politiquement assez influente. Le père de Céleste, un temps sénateur exerce le métier d’historien. Métier assez pratique lorsqu’il s’agit de manipuler l’histoire à sa guise. Sa mère, femme parfaite en apparence, se veut plus discrète. Beaucoup s’attendaient à la voir profiter de ses opulents héritages. La surprise fut de taille lorsqu’elle reprit son travail aux trois ans de Céleste, réintégrant son poste de guérisseuse en chef dans le service de pathologies des sortilèges.

Date et Lieu de naissance : Céleste est née un 24 octobre 1998, un jour froid mais clair, au sein du domaine des Delacroix. C’est une demeure dissimulée dans le sud de la France, entre les champs de lavandes et la côte méditerranéenne. Sa naissance fut très surveillée, très contrôlée, mais aussi camouflée entre les murs du domaine. La première préoccupation des parents Delacroix étant la protection étouffante de leur fille.

Statut civil : Jeune femme célibataire, tout juste sortie d’une histoire d’amour désastreuse avec  @Michel-Ange Grimm. Une relation vouée à l’échec, source d’une désapprobation extrême. Michel-Ange avait beau être issu d’une famille de Sang-Purs, cela ne suffisait pas à contenter les Delacroix qui cherchent le meilleur parti pour leur fille, parfois même au détriment de son propre bonheur.

Scolarité : Céleste est une ancienne de Beauxbâtons où elle a étudié lors de ses quatre premières années d’études supérieures. Elle a intégré Poudlard en septembre 2021 et a décidé d’y poursuivre sa scolarité malgré un dégoût profond pour les dortoirs des Serpentard où elle réside à regret. Elle débute ses MULOTs cette année, option « Justice magique: droit magique. »

Profession : Certainement pas, Céleste n’a pas besoin d’un « job étudiant ».

Baguette magique : Une baguette peu flexible, de taille moyenne, composée d’un beau bois d’acacia. C’est un objet joliment décoré de quelques arabesques sur son corps ainsi que d’une fleur de lys et des initiales de la jeune femme sur son manche. Elle renferme une plume de phoenix en son coeur, immense honneur que la famille n’a pas manqué de relever.

Famille : Céleste est l’aînée d’une fratrie de trois, faisant d’elle l’héritière de la famille. Une pression incroyable repose sur ses épaules, ses parents refusant de déléguer la tâche à son petit frère. La deuxième de la fratrie n’est autre qu’Agathe, jeune femme aussi indépendante de son aînée, et précède Amaury, le petit dernier de la famille. Céleste jouit d’un statut particulier, étant la première et ayant longtemps été choyée, ainsi qu’Amaury qui tient le rôle du petit dernier et du seul et unique garçon.

Hérédité du sang :Les Delacroix sont une grande famille de Sang-Purs, toujours présente de près ou de loin aux côtés des plus puissants. C’est l’une des familles les plus influentes du monde sorcier, tant en France qu’à l’international. Être un sang-pur ne suffit pas à atteindre le même niveau d’excellence que les Delacroix. Ce sont d’excellents orateurs et d’incroyables hôtes qui n’hésitent pas, une fois les portes fermées et les invités partis, à jouer des ficelles pour satisfaire leurs plus grandes ambitions.

Particularité magique : Céleste ne possède pas de particularité magique, si ce n’est son charme qui ensorcèle.

Caractère : Adroite. Tout comme ses parents, Céleste n’hésite pas à user de ses charmes pour obtenir ce qu’elle souhaite. Ambitieuse et compétitrice. Elle vise les plus hautes places et a toujours été encouragée à poursuivre cette voie. Arrogante. Adulée par les élèves de Beauxbâtons, Céleste a tendance à se sentir supérieure aux autres. Certains n’hésitent pas à éclaircir le brouillard dans lequel elle se prélasse ( @Apolline Dunn  ) Bornée et capricieuse. Céleste a une fâcheuse tendance à être têtue, à vouloir avoir raison coûte que coûte même lorsqu’elle a tort… Brillante. Excellente élève depuis sa tendre enfance, il faut dire que Céleste a eu le droit aux meilleurs précepteurs dès ses 3 ans. Culottée autant que courtoise. Céleste adapte son caractère à son interlocuteur, ne manquant pas de remettre chacun à sa place lorsque ça l’arrange ou à jouer de sourires lorsque nécessaire. Loyale. On peut traiter Céleste de tout, mais lorsqu’elle s’engage dans une relation sincère, quelle qu’elle soit, elle s’y investit corps et âme. Délicate et distinguée. Céleste a été élevée comme une petite poupée, apprenant dès le plus jeune âge les us et coutumes de la Noblesse française. Futée. Si les choses ne se passent pas comme initialement prévu, Céleste essaie toujours de retourner les choses en sa faveur. Certains la qualifient de manipulatrice.

Patronus : Un joli oiseau-mouche, petit animal symbole d’élégance et de souplesse.

Miroir de Risèd :Céleste s’imagine femme forte, indépendante, membre du Magenmagot.

Epouvantard :Une vie de misères dans la pauvreté de coeur et d’argent.

Particularités : Une tendance à fumer lorsque les tracas la submergent, une fâcheuse habitude inconnue de ses parents depuis toujours. Une tâche de naissance logée juste derrière son oreille, camouflée aux yeux de tous sauf ses prétendants.

Qui es-tu ? : Meowganee  

Faceclaim & Crédits : Charleen Weiss, crédits: icon 1 drizicons, icon 2 hazeledits. Image post2: veranda magazine  

Trigger Warnings : TCA, pression familiale, mort infantile.

Comment avez-vous connu le forum? : Meow    

Un petit plus ? :Des crêpes! Et sinon:  :brax:

Un jour froid d’octobre, alors que l’on n’entendait que le doux bruit du vent qui glisse sur les feuilles mourantes des platanes, un cri perce le silence du petit château qui repose au bout de l’allée. Le cri d’une mère qui oublie la douleur pour donner naissance à son enfant tant attendu. Céleste. C’est la première petite de la famille, sûrement la dernière d’ailleurs. Fruit d’une union maritale de huit ans, une huitaine d’années parfaites pour les badauds qui aiment épier les derniers potins sur les Delacroix. Huit années houleuses aux yeux du couple qui peine à accueillir leur premier enfant. C’était toujours la même histoire: les médecins se réunissaient et se séparaient toujours avec le même verdict. Une annonce fatale que l’on essayait de présenter sous son meilleur jour, c’est à dire dans un gant de velours. Car personne n’osait réellement brusquer les Delacroix sous peine de voir leur carrière détruite ou leurs plus grandes ambitions brisées. Les Delacroix, doucement convaincus que le mauvais oeil avait été jeté sur leur famille. Sa mère porta bien longtemps un oeil en diamant, refermant en son coeur une pierre dite encore plus précieuse. Elle l’offrit à Céleste le jour même de sa naissance pour contrecarrer toute emprise sur son enfant. Depuis, la brune le porte en toute occasion ou le glisse dans sa poche. Elle ne s’en sépare jamais. Pourtant, ce jour, il n’y a pas que Céleste qui est née.





Peu de jours ont passé, pourtant ils ont suffi à transformer la vie du château. La naissance que l’on espérait tant ne rend pas chacun aussi heureux qu’on l’espérait. Hortense, la mère, cajole sa fille et se perd dans la contemplation de ses yeux bleus encore brumeux. Elle essaie d’oublier son chagrin à petites doses de bonheur, d’étouffer la peine indicible qui l’a consumée il y a de cela cinq petits et longs jours. Cinq matinées où le soleil s’était levé, où il avait suivi sa course tentant d’éclairer au mieux la bâtisse de pierres. Cinq jours où les ténèbres envahissaient peu à peu les lieux. Edouard, le père de Céleste, passait déjà si peu de temps avec sa fille, laissant le malheur triompher du bonheur. C’est lui qui apporta le petit coffre blanc, lui qui l’emporta sous la pluie battante dans une petite partie fleurie du jardin. Il reposerait là, tout près d’eux. Et Céleste serait l’héritière, à la place de ce garçon qui était né sans jamais crier.




Céleste fête ses quatre ans. Comme toujours, papa est absent, bien trop occupé à faire autre chose que de célébrer l’anniversaire de sa fille unique. Et ce n’est pas la seule personne qui manque à l’appel. Céleste est toute petite, mais elle n’est pas sotte: quelque chose cloche, quelque chose ne tourne pas rond. Les cadeaux sont plus nombreux, comme si l’on avait voulu s’excuser. Mais les présents, Céleste en a toute l’année, anniversaire ou pas. Quelques pleurs et l’histoire était réglée, elle avait déjà été assez maline pour le comprendre. Bien trop tôt au goût de ses parents, et surtout des domestiques qui devaient servir la petite princesse en toute occasion. Vous comprenez, il ne faut pas fâcher les Delacroix. Le parrain de Céleste est absent. Et il n’a laissé aucun présent. A contrario, papa en a acheté bien plus que d’habitude. Céleste jette un regard curieux à sa mère, prête à ouvrir la bouche, mais elle se précipite pour souffler ses bougies avec elle devant les yeux attendris de toute la maisonnée, et des quelques enfants d’assez bonne famille pour fréquenter la petite. Parrain ne viendra plus, plus jamais.





Céleste, assise sur un petit voltaire dans sa chambre, écoute attentivement son précepteur qui lui enseigne déjà à lire. Chez les Delacroix, on ne fait pas dans la demi-mesure et l’excellence est un trait de famille cultivé dès le plus jeune âge. On attend de Céleste qu’elle soit la meilleure dans tout. Elle commence déjà à peindre, à dessiner, à jouer de la harpe et du piano. La vie de la petite fille de quatre ans n’est pas de tout repos. Après une longue heure d’enseignement, la petite Céleste montre des signes d’impatience et de fatigue. Une pause lui est accordée, une pause qu’elle aime passer à courir dans le château à la recherche d’une cuisinière qu’elle connaît depuis toujours. Camille est affairée à préparer le déjeuner, pourtant Céleste n’hésite pas à venir lui tirer le bout du tablier. Camille est un peu moins drôle ces derniers jours, mais Céleste essaie tout de même de lui soutirer quelques minutes de jeu avec elle. La servante cède et l’accompagne, comme bien souvent. Les poupées prennent vie sous l’action de sa baguette alors que Céleste s’amuse à inventer des histoires, toutes aussi farfelues les unes que les autres. Mais le vacarme succède bientôt à la paix. Hortense se trouve au pas de la porte et ouvre les bras pour y accueillir Céleste, tétanisée à la vue de deux tireurs d’élite de baguette magique. La main d’Hortense vient se poser comme un voile sur les yeux de Céleste alors que la petite crie. On emmène Camille loin d’elle, les poupées tombent inertes sur le sol. Céleste essaie de se débattre, comme si l’on allait écouter une gamine. Camille ne viendra plus, elle non plus.







Plus les années passaient, moins Céleste se sentait à sa place dans cet immense château. Fille préférée de sa mère, la petite brune sentait toujours une angoisse reposer sur ses épaules lorsque son regard croisait celui de son père. Dans le fond, Edouard souhaitait toujours le meilleur pour sa fille. Elle serait celle qui prendrait la relève, celle sur qui tout reposerait l’heure venue. A l’aube de ses six ans, Céleste vit arriver Agathe dans la famille qui, contrairement à elle, reçut tout l’amour de son père. Elle ne comprit pas réellement ce qu’elle avait fait de mal, elle qui ne s’était jamais fait remarquer jusqu’ici. Céleste était certainement capricieuse, mais elle ne menait pas la vie dure à ses parents. Souvent Edouard reprochait à Hortense d’en faire trop, d’étouffer Céleste et de l’empêcher de grandir comme la petite fille qu’elle devrait être. Pourtant, à ses yeux, maman ne faisait rien de mal. Hortense ne disait rien, elle se taisait le temps que son mari oublie.

Céleste a donc grandi en bénéficiant de tout l’amour que pouvait lui porter sa mère, nourrissant au fond une certaine jalousie pour Agathe, malgré tout l’amour qu’elle lui portait. Céleste se mit à en faire toujours plus, touchant à tout pour essayer de rester toujours plus douée que sa petite soeur. C’est elle que papa devait remarquer, pas Agathe. C’était elle l’héritière, pas sa petite soeur.

Puis vint Amaury, le petit dernier de la fratrie. Céleste avait déjà dix ans, Agathe en avait quatre. Et bientôt, Céleste jalousa son frère. C’était un garçon, le petit garçon dont son père avait toujours rêvé. Alors Céleste commença à couper ses cheveux, son langage commença à flancher et les poupées furent bien vite remplacées par des courses de balai et des parties de voiture de course. Mais devenir un garçon ne suffisait pas. Edouard n’en voyait que par Amaury, oubliant peu à peu Céleste et Agathe sous les yeux peinés d’Hortense.

A l’adolescence, Céleste opta pour une toute autre stratégie. Si se faire remarquer pour les bonnes raisons ne suffisait plus, elle opterait pour la solution inverse. Les appréciations de ses précepteurs dégringolèrent, tout en subtilité. Rappelez-vous, ne jamais offusquer un Delacroix. Cela eut un effet tout à fait inattendu. Les précepteurs furent renvoyés: si Céleste peinait à apprendre ça ne pouvait être que de leur faute. D’autres furent embauchés, plus sévères, plus stricts, toujours plus pointilleux. Mais Céleste n’avait pas dit son dernier mot. Faire le mur devint une habitude, elle commença à fumer pour le plus grand désespoir de sa mère. Edouard la fit suivre et surveiller. Une Delacroix ne pouvait pas jeter la disgrâce sur sa propre famille. Edouard ne l’aima pas plus mais comprit jusqu’où pouvait aller sa fille. Amaury grandit, et Céleste ne se priva pas pour le pousser à la bêtise, aussi petit fut-il.





Dépitée, dégoûtée, terriblement blessée. C’est ainsi que Céleste fit ses premiers pas à Beauxbâtons, faussement sûre d’elle. L’accueil fut grandiose, il paraît même qu’une soirée spéciale avait été organisée à l’école pour les Delacroix et que la princesse avait eu le droit de choisir son dortoir et son lit. Beaucoup l’admiraient de loin, peu osaient la côtoyer par peur de faire un faux pas. Les vrais amis de Céleste se comptaient sur les doigts d’une main, la plupart de ses « proches » n’étant en réalité que des étudiants cherchant à tirer profit de leur relation. Alors elle apprit à se méfier, à ne pas accorder sa confiance aussi facilement. Céleste ne se privait pas de profiter des autres elle aussi, aussi bien pour effectuer ses corvées ou pour ne pas passer la nuit seule.

Aussi douces que furent ces premières années passées à Beauxbâtons, Céleste ne manqua pas de s’ennuyer, lassée des privilèges que l’on lui accordait en un claquement de doigts.
La décision fut radicale, presque prise sur un coup de tête. Lorsqu’elle rentrerait en cinquième année, Agathe ferait ses premiers pas à Beauxbâtons. Ainsi, la relève était assurée. Elle ne pouvait lui faire de plus beau cadeau que de la laisser prendre place sur le trône. Elle décida de partir, de s’exiler là où sa réputation la suivrait un peu moins. Là où l’on aurait certainement moins de préjugés sur elle et sa famille.

Elle intégra alors Poudlard en 2021. Une année catastrophique qu’elle acheva à moisir entre les murs du dortoir vert. Une année gâchée par Michel-Ange Grimm, certainement son premier amour. Elle qui avait appris à ne pas baisser sa garde aussi facilement avait laissé tomber le voile bien trop tôt. Il aimait Apolline, une peste qu’elle ne pouvait pas voir en peinture. Que pouvait-il lui trouver? L’histoire était vite parvenue aux oreilles des Delacroix, et Edouard avait catégoriquement refusé que Michel-Ange ne fasse partie de la vie de sa fille. « Un Grimm ce n’est pas assez bien. » Que lui fallait-il de plus au juste? Michel-Ange était issu d’une famille de Sang-Purs. Être Français peut-être? Ou au moins chérir ce pays qui avait vu naître toute sa famille?
Ne pas être un goujat? Potentiellement. Céleste était rentrée de Poudlard avec la peau sur les os, les cernes creusées par la fatigue qui la ravageait. Edouard n’en dit rien, mais il aimait plus sa fille qu’il n’osait l’admettre. L’amour et le pouvoir étaient chacun trop fort pour mêler les deux. Céleste devait être puissante avant de pouvoir être aimée. Elle devait être le frère qu’elle n’avait jamais eu. Alors il l’encouragea à retourner à Poudlard pour sa sixième année.

Pour être la femme qu’elle n’avait pas réussi à être l’année précédente. Pour être une Delacroix plus que jamais.