do not disturb x luke

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Toutes de noir vêtues, autant cette salle désaffectée que sa propriétaire actuelle inspirent défiance et intérêt. Seulement éclairé de quelques chandelles disposées sur un autel, cet endroit est teinté d’ombres multiformes qui dansent au gré des flammes. Des actions précises, efficaces, des racines réduites en poudre, des pattes de poulet découpées avec minutie, quelques cauris disposés dans un coin de la paillasse.

”Korrigan”, commences-tu, brisant le silence salutaire. “Les cauris savaient”, tu fais ici référence au tirage indiquant la venue d’un homme proche. La divination est un outil intéressant sur lequel tu ne rechignes pas. “Ne t’approche pas trop”. La mise en garde est directe, il n’accepterait sans doute pas tes agissements présents. Un rituel de magie noire, magie du sang, deux liquides rougeâtres que tu t’apprêtes à mélanger.

Ton tailleur noir reste impeccable bien que tu puisses te retourner vers l’homme, juste pour lui adresser un regard en guise de salutations. Il est habitué à tes manières, à ta façon orageuse d’être au monde. Il s’est habitué à cet ascendant astrologique qui pervertit tes humeurs. Tu retournes bien vite à ta préparation, occupée à extraire le jus brunâtre d’une fève de couleur violette. “Je ne répondrais à aucune de tes interrogations, ne perds pas de temps, veux-tu ?”

Le tutoiement. Familiarité que tu ne partages pas avec tout le monde. L’expert des métamorphoses est un privilégié avec qui tu entretiens une relation de proximité. Parfois les peaux se heurtent, les cœurs battent à l’unisson, mais souvent les avis divergent et surtout lorsqu’il est question de tes affinités magiques. Les doutes existent de son côté, tu en es consciente. C’est loin d’être simple de composer avec cela et l’étau se resserre de plus en plus. “Est-ce que tu me cherchais ?” Tu ne peux pas croire qu’il est arrivé ici par hasard. Se perdre dans le château, pour des adultes de votre génération, ce n’est plus vraiment plausible.

La rentrée allait approcher. Comme à mon habitude, résident en permanence à Poudlard, j’avais profité de ces derniers jours de vacances pour faire une petite ronde du Château. Sous forme animale, je me baladais gaiement, la queue battant de gauche à droite et la langue tirée. Mes pattes trottinèrent sur les pavés et j’inspectais l’ensemble avec mon odorat. J’étais en quête d’une odeur ou d’un bruit suspect. Pour examiner Poudlard, c’était bien plus pratique et rapide que d’ouvrir chaque porte une à une sous forme humaine.
Soudain, l’odeur du sang monta à mon museau. Ainsi que le parfum d’une Professeur que je connaissais que trop. Poussant la porte d’où venait l’odeur avec ma tête, je me transformais en humain.

« Bonsoir Cléopatra. » dis-je gravement.

Je l’observais les bras croisés. J’attendais qu’elle daigne se retourner. Le visage contrarié, j’observais ses formes de dos en essayant de ne pas y penser. Malgré nos querelles sur des sujets de fonds, Cléopatra et moi avions une relation… occasionnelle et purement charnelle. Ce qui, dans des circonstances comme celle là, pouvait s’avérer complexe.

« Et est ce que les cauris savaient aussi que la Magie Noire étaient interdite dans l’enceinte de ce château ? »

J’avais dit cela d’un air profondément cynique. Toujours les bras croisés, je l’observais qui se retournait enfin vers moi. Un sourire en coin mauvais apparu sur mon visage, malgré toutes les émotions qui s’agitaient en moi quand je voyais son visage et surtout son regard.

« Non, je veillais à ce que ce Château soit prêt à l’accueille de nouveaux étudiants. »

J’étais Directeur des Serdaigles et enseignant en Métamorphose depuis 12 années. Je n’avais plus rien à prouver, Poudlard était chez moi et je veillais à exercer mon rôle et mon travail de professeur à la perfection, avec une minutie qui m’était propre.

« Mais en même temps, tu n’es pas si dure que cela à trouver. Je ne me permets pas de te demander ce que tu fais, en revanche, je vais te demander de t’arrêter... »

J’avais toujours les bras croisés. Mon ton semblait quand même sonner comme une menace. Je n’avais pas envie de mettre ma main sur ma baguette pour rompre l’enchantement. Elle était assez grande pour savoir ce qu’elle avait à faire… Et… Je savais qu’elle apprécierait s’opposer à moi. J’espérai juste que ça ne finirait pas comme à chaque fois… Ou peut être que si.

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Amato Animo Animato Animagus

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Brèves salutations qui ne donnent qu’un aperçu de ce qu’il pourrait se produire si la situation dégénérait. Car il y a une certaine tension qui s’installe, une lourdeur qui envahit l’atmosphère. La contradiction peut se lire sur le visage de ton collègue. Le soupir, celui qui traverse tes lèvres recouvertes d’un voile carmin. Il trahit l’agacement, celui qui ose te gagner. Son ironie ne manque pas de te faire sourire, un rictus s’affiche sur la commissure.

“Eh bien, je suis occupée à faire avancer la recherche”, rétorques-tu seulement aux éloges de sa dévotion. A la tête de la confrérie de Serdaigle, l’homme se plonge corps et âme dans son activité professionnelle. Ce qui en soi est une valeur que tu reconnais pour sa noblesse. Rares sont ceux qui disposent de tes bonnes grâces. “La rentrée approche, tu ferais bien de t'atteler à tes révisions”. D’un geste adroit, tu termines l’extraction du jus de la fève.

“M’arrêter ?” Ricanement qui commence à poindre. Ta réaction tranche avec l’intonation qu’il emploie. L’air ambiant se fait plus consistant. Nouveau soupir. Le pas lent, tu approches ce partenaire de quelques nuits, bien consciente de l’influence que tu peux avoir sur sa personne. Munie de ton couteau dans la main droite, un air malicieux est lisible sur ton faciès entouré de ta longue chevelure brune. Tu arrives enfin jusqu’à lui, il doit bien te dépasser en hauteur mais tu n’apparais pas impressionnée pour autant.

Là, la pulpe de tes phalanges effleure le haut de son épaule et féline, tu contournes sa droiture. “Est-ce que le Professeur Korrigan va se fâcher ?” La carte de la provocation est lancée sur la table. Tu en aurais presque oublié cet autel de fortune où les restes du rituel demeurent dans l’attente. Ta respiration court dans sa nuque ainsi que désormais la lame d’argent. “N’aies pas peur, Luke”. En vérité, tu ne penses pas qu’il craigne quoique ce soit en ta compagnie. Quoiqu’au fond, ta conscience peut être contestable.

Tu finis par retirer cette maudite arme. “Tu vas être un témoin gênant désormais, promets-moi de ne rien dire à notre chère Directrice …” Nasreen Mahyar ne serait probablement pas très clémente envers toi si cela venait à se savoir. Sur ce, tu viens embrasser sa joue, promesse dont il détient la signification charnelle. Il est certain que cette relation est dangereuse, plus pour lui que pour toi. C’est du moins ce que tu penses en l’instant : et s’il était en mesure de te repousser ?

@Luke Korrigan

Je la laissais faire sans un mot. En même temps… J’avais toujours été faible et surtout eu un faible pour elle. Dans un long soupire, je laissais sa main toucher mon corps et ses lèvres mes joues. Il n’y avait que ce couteau qui me gênait… Mais s’il était véritablement dangereux pour ma vie, je n’avais qu’à faire un geste pour le transformer en serpent et le renvoyer attaquer son propriétaire.

« Toujours aussi charmante ! »

J’avais dit cela d’un air enjoué et enfantin, signe que je n’avais pas peur d’elle. Toujours immobile, je me contentais de suivre ses formes se déplacer devant moi. Le rituel devait être terminé, dans un autre soupire je me contentais de poursuivre :

« Il y a d’autres endroits dans le château pour faire ça ! »

Je levais le doigt pour lui désigner mon désaccord. Je n’étais pas vraiment content. Je n’aimais pas du tout la magie noire, ça me débectait et je trouvais cela inutile. Qu’est ce qu’elle pouvait bien y trouver comme intérêt. Un peu contrarié, je l’observais d’un air surpris car je venais de me rendre compte du double sens de mes propos.

« Pour faire de la magie noire bien sûr… Bon. Je dirai rien, mais uniquement pour cette fois là. »

Je l’observais, ferme. Même si parfois j’avais quelques avoeux de faiblesse pour ses charmes (je restai humain, elle était magnifique!) je ne pouvais pas me permettre de laisser passer cela une deuxième fois. Aussi, avec une voix qui se voulait un peu plus dure, je déclarai :

« La prochaine fois, non seulement je serai obligé d’avertir la Directrice, mais en plus j’avertirai le Ministère pour… Ton petit problème de fourrure qui est de la même couleur que la jolie robe qui te colle aux fesses. »

Une main derrière la nuque, et dans un air un peu plus détendu, je l’observais désormais en position de force. Je savais qu’elle était Animagus, ou du moins j’en avais de fort soupçons. J’avais fait des années de recherche sur le sujet et j’étais parti plusieurs longs mois dans les tribus amérindiennes d’amérique du nord pour développer mon propre talent. Je savais qu’elle l’était parce que, je le sentais, mais également il y avait quelque de trop félin en elle pour que son animal totem ne se soit pas éveillait. C’était donc forcément le cas. Avec ma tête de chien fier et fidèle, je ricanais sous cape en poursuivant :

« Tu pensais que ça allait passé inaperçu à mes yeux ? Allons Cléo-chérie ! »

Je ricanais d’un air un peu espiègle, jouant avec une balle que j’avais sorti de ma poche. Elle était bleue avec des rainures rouges. C’était le modèle dont je me servais en classe pour travailler la métamorphose.

« Tu sais très bien que la menace n’est pas mon style. En revanche, quand il s’agit de la sécurité des élèves, je suis plus que sérieux. Donc soit vigilante à ce que cela ne se reproduise pas, ou du moins sous mes yeux… Et mes narines. N’oublie pas que j’ai… du flair pour ce genre de chose ! »

Je tapotais le bout de mon nez tout en disant cela. D’un air décontracté, je m’appuyais contre le montant de la porte. Qu’allait-elle donc faire maintenant ? Avec un léger sourire, je continuais de l’observer alors que le rapport de force avait… légèrement changé.

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Amato Animo Animato Animagus

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La valence de son soupir en dit long sur l’attraction qui opère entre vous. Il n’est plus à prouver que tu disposes d’un effet considérable sur cet homme. Charmante, oui, c’est le moins que l’on puisse dire. Ton rire ne peut que courir après cette réflexion-là. Il ne craint pas ta présence et tant mieux, cela n’était pas ton but. Une complicité moqueuse se lit dans ton regard, celui que tu lui adresses après sa réplique sur l’usage des lieux à Poudlard.

“Il y a d’autres lieux, pour cela”, confirmes-tu en allant tout droit te saisir de la perche tendue par mégarde. “Mais tu sais comme moi combien sortir des sentiers battus peut être … Stimulant”. Tu appuies sur ce dernier mot. Avec plus de fermeté il insiste, prétextant qu’il ferme les yeux pour cette fois mais que si cela advenait à se reproduire il n'hésitera pas à en faire part à l’autorité compétente. “Tu t’emportes si vite”.

D’un revers de la main, le sortilège de disparition opère instantanément et sans formulation. L’ensemble des preuves n’est plus. A la rigueur, l’évocation de la Directrice ne t’effraie pas outre mesure, que risquerais-tu autrement qu’une sanction disciplinaire ? La vieille femme doit bien être au fait de tes penchants pour les sciences obscures. C’est bien pour cela que tu as été recrutée, il y a dix ans. Tu serais en mesure de te défendre : comment s’en défaire et s’en protéger sans les avoir étudiées de façon concrète ?

En revanche, c’est l’autre partie de la menace qui résonne davantage. Animagus non déclarée, il serait sérieusement dommageable que le Ministère soit au courant. Ton coup d’œil se fait glacial. Il n’invite pas à la plaisanterie bien qu’il en fasse usage à outrance. “Epargne-moi tes allégations, sac à puces”. Tu t’éloignes de lui, un temps, préférant prendre tes distances avec cette maudite odeur de chien mouillé. Pour suivre la métaphore de l’animal, le voilà en plein jeu avec une balle … Tu lèves les yeux au ciel.

“Je ne mets aucun étudiant en danger”, rétorques-tu sans attendre, implacable. Les bras croisés sur ta poitrine, tu lui tournes le dos pour regarder à travers la vitre poussiéreuse de la salle désaffectée. “Et cesse de vanter tes qualités de parfait canidé”. Tu sens sa présence, plus loin, adossée contre l’encadrement de la porte. La panthère gronde à l’intérieur, elle est fâchée, mécontente de sa potentielle révélation au monde entier. “Tu ferais mieux d’aller jouer à la balle hors de cette salle, ta propension à m’agacer m’impressionnera toujours autant”. Et tu sais très bien qu’il ne quittera pas les lieux aussi aisément.

Je me mis à ricaner quand elle fit disparaître les preuves. Le chantage ; ce n’était pas quelque chose que j’appréciais particulièrement, mais je concédais qu’on pouvait y prendre goût. Toujours appuyé, je la regardais s’énerver, faire disparaître l’ensemble de son rythme et… bien évidemment m’attaquer. J’allais sûrement passer à la casserole, alors autant y aller avec les honneurs.

« Je vois que le niveau de la conversation est monté d’un cran. »

J’avais dit cela d’un air cassant et sarcastique. Il avait au contraire descendu et il était passé sur le physique en tant qu’Animagus. Pour les non-initiés, cela pouvait paraître ridicule, mais pour les pratiquants de cette forme de magie, cela pouvait être véritablement vexant. Je continuais de ricaner.

« Tu me chasses ? Oh. Tu n’as pas toujours dit ça ! »

Allez. J’avais engagé le premier pas. Taquin, je voulais me venger. Après tout, notre relation avait toujours été comme ça. Sans bouger de ma place, je l’observais avec un léger sourire en coin, amusé de la situation. Même si le fond ne m’amusait guère, je préférai rire de cette situation actuelle. Un rite de Magie Noire n’était jamais inoffensif. Aussi, je repris un peu plus sérieux.

« Je n’en suis pas si sûr. Je ne pratique pas cette forme de magie, ce n’est pas pour autant que je ne la connais pas. Un, elle laisse toujours des traces, deux, il y a toujours un prix à payer. »

J’avais envie consenti à ne plus m’appuyer contre le montant de la porte. Je m’avançais un peu, les bras le long du corps en posture neutre. Les sourcils plissés, j’avais mis mon humour de côté pour tenter une approche un peu plus sérieuse. J’avais la réputation, malgré mon humour particulier, d’être quelqu’un d’assez sage. Je n’étais pas directeur de la Maison Serdaigle pour rien.

« Ce que je ne comprends pas en revanche, c’est pourquoi et comment tu en es arrivé là. C’est assez regrettable il faut quand même l’avouer de s’abaisser à ce niveau. Que recherches-tu que tu n’as pas déjà ? La gloire, la grandeur ? Comme moi ta réputation n’est plus à faire. Quelque soit ton objectif ou ton projet, je suis sûr qu’il y a un autre moyen que cette voie là. »

Je m’étais avancé, je n’avais absolument pas peur d’elle. Enfin, si, j’avais toujours eu ce petit ressentiment, mais c’était plus charnelle qu’autre chose. Toutes les fois que nous l’avions fait, je n’en étais pas sorti indemne psychologiquement… Mais il fallait croire que j’étais un peu maso. Partager mon lit avec un Animagus panthère, et une Maledictus…
Qu’est ce qui ne tournait pas rond chez moi.

« Je pense que tu vaux mieux que cela, Cléopatra. »

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Amato Animo Animato Animagus

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S’attaquer à ta forme animagus, il n’y a sans doute rien de tel pour stimuler la corde sensible. Comme s’il y avait besoin de cela d’ailleurs. L’intonation cassante qui est la sienne rejoint celle que tu as osé prendre il y a seulement quelques secondes. Tu es connue dans ce château et par-delà pour être une femme tranchante, incisive. Il se contente de ricaner, là où la colère s’empare de tes tripes. “Je ne l’ai pas toujours dit”, admets-tu, une esquisse satisfaite au coin des lèvres. “Seulement, le contexte était tout autre. Tout comme ton abject comportement”. Il n’y a aucun répit.

S’il ne s’adonne pas aux mêmes arts que toi, il n’en demeure pas moins un fin connaisseurs de leurs tenants et aboutissants. En tout cas, en ce qui concerne le prix à payer. Le fameux. Quant aux traces, tu sais t’en accommoder. Le prix, c’est une toute autre discussion. Il y aurait matière à débattre. L’approche est sage est préventive, noble dans l’âme, son animal totem n’est pas pour rien un canidé. De Korrigan émanent des énergies bienveillantes, rien qui n’ait à voir avec ce que tu dégages. Et pourtant, tu sais te montrer vaillante et valeureuse. Tes pratiques n’ont rien à voir là-dedans.

“Nos avis diffèrent sur la question, Luke”, finis-tu par couper après cette interminable tirade. Une réputation qui n’est plus à faire, tu en conviens. Enseignante-chercheuse reconnue à l’international, tes travaux sont rigoureux et pointus sur les questions que tu abordes. Il y a aussi ce parcours au sein du Département des Mystères qui en laisse pâlir plus d’un. Tes phalanges tapent le long de biceps, les bras croisés sur ta poitrine, le visage plus pâle que d’ordinaire.

Les babines retroussées, c’est ta main droite qui s'interpose entre vous d’un geste vif et presque imperceptible. Une barrière ensorcelée s’érige au milieu des deux silhouettes, mur translucide aux reflets bleutés. Un Charme du bouclier, si rapidement orchestré qu’il lui aura sans doute fait perdre l’équilibre si ce n’est lui provoquer une immanquable surprise. “Ne t’approche pas davantage !” Le ton est donné, une fois de plus. Tu ne désires pas l’avoir plus proche de toi pour l’instant. Sans doute a-t-il touché des vérités pleines et entières par ses mots rondement avancés.

La barrière s’évapore aussi vite qu’elle est apparue. Il est bien inutile de la maintenir plus longtemps, elle n’était ici qu’en guise d’avertissement. Le but étant de le faire défaillir, quoiqu’au fond, il doit commencer à être habitué à tes sautes d’humeur régulières. “Je ne crois pas qu’il s’agisse de s’abaisser à de telles pratiques. Je les pense au contraire admirables et tout à fait intéressantes”. Te voilà à lui faire face. “Elles ont le mérite de ne jamais me décevoir”. Parce que tu te complais dans cet univers sombre et indélicat. “Il y a des choses qui doivent te rester inconnues, Korrigan”. Notamment ce décès dont tu ne te remets pas.

La barrière s’éleva entre elle et moi, m’empêchant d’avancer d’avantage. D’abord surpris, je l’inspectais d’un air calme et concentré comme tout bon connaisseur en magie qui se respectait. C’est un très beau Charme du Bouclier. Certes moins élégant que celui de Jameson Clearwater, mais il valait quand même son pesant de gallion. Quand il se rompit et que l’espace entre elle et moi fut à nouveau accessible je ne pris pas le risque d’avancer d’avantage.

« Ah. » dis-je simplement un peu déçu.

Les bras le long du corps, j’écoutais la suite sans rien dire. Je ne fis que ricaner d’un air un peu moqueur. Tous les adeptes de la Magie Noire semblait avoir le même panel argumentaire un peu bancal. En réalité, ils en étaient juste dépendant comme on était dépendant d’une drogue.

« Admirable, je pense que ce n’est pas le mot exact. Mais qu’elle ne déçoit jamais, je veux bien concéder cela. Seulement quand on sait encore le prix qu’il faut payer. Et qu’on en a conscience. »

Je revenais sur cette histoire de prix. Mais en même temps c’était la base de la magie noire et c’est ce qui a différenciait des autres formes de magie. La notion de sacrifice était généralement de mise dans cette magie. C’était pour cela qu’elle en était détestable et qu’elle était contre-nature. Mais je n’allais pas débattre de cela avec elle aujourd’hui. Je n’en avais pas tellement envie. Quand elle déclara que des choses me restaient encore inconnu, je me mis à rire. Oui, je pouvais être détestable.

« Et j’en remercie le ciel ! Après tout, quel serait l’intérêt d’un monde et d’une vie sans inconnue et sans nouvelle chose à découvrir ? »

Je m’étais assis sur une table, d’un air un peu négligé à l’observer. Je lui souriais légèrement. Maintenant que je m’étais un peu moqué d’elle, je pouvais quand même réduire la voilure et être peut être un peu plus sympathique. Même si… Je savais bien qu’elle allait être vexé par mon comportement.

« Evite quand même d’entraîner les étudiants dans ton petit manège. Et nettoie, avant de partir. »

J’avais utiliser le mot « nettoie » et j’avais bien insisté avec ça. Nettoyer la Magie Noire était quelque chose d’assez complexe et surtout pénible. Je n’étais pas le balayeur de service ou la femme de ménage de Poudlard. Ca laissait toujours des traces magiques et des traces de sang. C’était un peu dégoûtant rien que d’y penser. Mais qu’est ce que ces adeptes pouvaient bien y trouver ?
Je soupirai et finalement je me dirigeais vers la sortie.

« Je ne vais pas te déranger plus longtemps, de peur d’être sacrifier en rituel ! »

J’étais moqueur et je la cherchais volontairement. Normal, mon nom de famille c’était Korrigan. J’avais hérité de ces créatures magiques leur espièglerie et leur moquerie comme tous les membres de ma famille.

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Le mur qui s’est érigé est d’abord inspecté, ce avant même qu’il ne daigne se désagréger selon tes volontés. La mise en garde ne consistait qu’en une distanciation suffisante et vitale. Tu ronronnes à l’avis qu’il formule à propos des noirceurs de la sorcellerie. Admirable est la terminologie exacte selon toi. Il n’est d’autre mot qui puisse envelopper la consécration vouée à cette forme de magie. La déception n’est pas. Le contre-don, lui en revanche, peut s’avérer fatal si les souhaits sont trop débordants.

“J’en ai pleinement conscience”, tranches-tu à sa suite, le ton sévère mais déterminé. Les leurres du déni, probablement, et s’ils sont, alors leur solidité produira ta perte. Mais ce jour n’est pas encore venu. Son attitude t’est pénible, son rire en devient insupportable. Sorcière hautaine, tu gardes ta stature franche, sans sourciller. Philosophe, le Directeur de la maison Serdaigle s'emploie à de grands discours. Ceux-ci ont un sens, oui, mais tu n’en as pas grand chose à faire pour le moment.

Soupir las aux dernières traces de moqueries. “La viande avariée n’est pas une matière noble à sacrifier”. S’il sait se donner en spectacle, tu ne demandes jamais ton reste lorsqu’il est question de joute verbale. Capacité à manier les mots avec bravoure et plus ou moins grande subtilité. Sur ce, tu adresses un dernier coup d'œil à son corps qui franchit l’encadrement de la porte. Il serait faux de prétendre que tu n’as pas hâte de recroiser sa route. Cela aura sans doute lieu dans la salle des professeurs, ou bien dans la Grande Salle, pourvu qu’un public averti prête l’oreille à vos jérémiades.

Sans plus attendre, tu t’emploies à nettoyer les lieux, à les vider de toute leur énergie nocive. Les opérations magiques auxquelles tu t’adonnes désormais sont à la fois complexes et mystérieuses. Il faut décrasser les murs, reluire la table où la paillasse a subi un rite sacrificiel. L’usage de l’encens de myrrhe est de mise, tout comme le finite incantatem. Il serait fâcheux que cette maudite Directrice ait vent de tes amusements.

terminé

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