Haydar Kaddisha

Identité : Kaddisha, Haydar.

Date et Lieu de naissance : 18 juillet 1987, dans un village libanais dont il ne connaît pas le nom, seulement la région, et qui n'a pas vraiment d'importance. C'est le foyer qui compte : la famille avant, quand il était par monts et par vaux, Londres, la Grande-Bretagne, maintenant qu'il a laissé l'errance derrière lui.

Statut civil : Célibataire. Des relations sentimentales, il en a eu quelques unes, mais il n'est pas certain d'avoir connu l'Amour, celui avec un grand A – s'il existe vraiment. Il aimerait trouver un ou des partenaires avec qui il est à l'aise et un minimum heureux. Il ne cherche pas activement, cependant. Il a déjà pas mal d'autres fléreurs à fouetter sans avoir à se préoccuper de ça. Enfin, ça, c'est la majorité du temps ; parfois, ça lui manque de ne partager l'intimité de personne.  

Scolarité : Ancien Serdaigle. Il a fréquenté le club de duels durant toute sa scolarité. Il était bon élève, malgré quelques faiblesses dans les matières moins utiles pour sa future carrière de briseur de sorts. Les débuts ont été un peu difficiles – son état émotionnelle, le changement de vie radical –, mais il a su trouver sa place auprès de ses camarades et garde de très bons souvenirs de l'école. Il a obtenu ses M.U.L.O.T.s en archéologie magique (Analyse, Arithmancie, Défense contre les Forces du Mal, Etude des Moldus, Etude des Runes, Histoire de la Magie, Langues Étrangères, Sociologie Magique, Sortilège).

Profession : Briseur de sorts pour le Ministère, au Département des Mystères. Il lui arrive de se déplacer quand les besoins se font sentir.

Baguette magique : Bois de houx, corne de Jackalope, flexible, 30,5 cm.

Famille :

– Zeeva, mère : Il y a bien longtemps qu'il ne l'appelle plus 'maman'. La transition s'est faite à mesure que l'écart entre eux s'agrandissait, qu'il prenait du caractère et conscience de l'importance de sa propre existence. La distance, déjà présente entre eux, s'est cristallisée et officialisée quand il a appris ses origines, mais surtout quand il a commencé à construire sa propre vie. Après Poudlard, l'occasion de se voir s'est moins présentée, ce qui n'a pas aidé. Il a passé la majorité de sa vie à chercher l'amour et l'attention de cette femme aussi intraitable que forte sans jamais les recevoir comme il aurait voulu, comme il aurait eu besoin. Ca a été encore plus difficile à accepter quand il a réalisé qu'elle le traitait différemment des autres. Plus distante, plus exigeante, plus froide. Plus mentor que mère, par moments, surtout quand elle repoussait ses limites pour qu'Haydar se surpasse encore et encore. C'était épuisant et solitaire, en un sens, et encore bien d'autres choses sur lesquelles il n'a pu mettre de mots qu'une fois adulte, voire même une fois sa thérapie commencée, en 2018. Haydar sait à présent qu'elle a fait comme elle a pu compte tenu des circonstances dramatiques de sa naissance. Elle avait sa manière à elle de s'occuper de lui, de lui dire "je sais que tu existes, que tu es de mon sang, je t'aime comme je peux". C'est probablement cette réalisation qui a permis à Haydar de lâcher prise sur certaines attentes, sur certaines rancœurs qu'il pouvait entretenir. Il apprend à se contenter de ce qu'elle peut offrir – ce qui ne marche pas toujours, mais chaque chose en son temps. Leur histoire compliquée n'empêche pas Haydar de l'aimer, de lui rester loyal et de se demander régulièrement si elle va bien, si elle prend soin d'elle. Et puis, elle a été une actrice majeure dans son développement et dans la personne qu'il est devenu aujourd'hui.

– Père : Il ne sait ni son nom, ni son visage, mais la myriade d'émotions qu'il a pu ressentir pour cette inconnu lui coupe encore parfois le souffle. Il a voulu l'aimer, il a voulu le connaître, il a voulu savoir s'il lui ressemblait. Quand il a appris qu'il était le fils d'un violeur, il aurait préféré ne jamais savoir. Parfois même ne pas être né. Il a découvert qu'il lui ressemblait beaucoup trop et a compris pourquoi sa mère avait du mal à le regarder parfois. Après ça, il l'a haï, il l'a méprisé et il l'a maudit. Il a eu peur d'un jour devenir comme lui. Ca n'a pas été le cas. Alors, il a appris à apaiser son cœur, un peu, et il a pris suffisamment de recul sur la situation pour comprendre qu'il n'était et ne serait jamais comme ce monstre. Maintenant, il ne souhaite qu'une chose : retrouver l'homme et le traîner devant la justice pour ses crimes s'il n'est pas déjà en train de pourrir dans une prison quelque part au Moyen-Orient. Il veut aussi lui parler, une fois, pour ensuite tirer un trait sur lui, sur les démons du passé qui lui sont associés. Il sait que ça ne règlera pas tout – sa mère continuera probablement de voir ce montre en lui –, mais Haydar pourra entamer le deuil du père qu'il n'a jamais eu et ce serait déjà pas mal.

– Seher, Mavi et Tekin, frères et sœur : Il l'aime, sa fratrie. Il donnerait beaucoup pour s'assurer de leur bonne santé, qu'ils restent en vie. Cependant, ça n'a pas toujours été facile pour lui ne pas les jalouser, ne pas entretenir une certaine rancune envers eux. En grandissant, il a vu Zeeva les traiter comme rarement elle l'avait traité. Un amour sans conditions et sans entraves. Oh, Haydar sait bien qu'ils ont aussi été éduqués à la dur et que leur mère n'a pas toujours été tendre avec eux. Cependant, en grandissant, il a vu ce qui a pu échapper à d'autres : comment Zeeva les toucher sans hésitation ou frémissement dans la main, comment elle les regardait droit dans les yeux, comment elle les appelait parfois "mon fils" ou "ma fille". Il n'a pas vraiment eu le droit à tout cela. Haydar aurait pu s'arrêter à cela et se distancier de sa famille. Heureusement, tous les trois ne lui ont jamais fait ressentir ce malaise que faisait naître Zeeva en lui. Il a pas mal pris soin d'eux quand leur mère était ailleurs. Ils lui ont toujours souri sincèrement, ils cherchaient sa compagnie, ses conseils, son contact. Jamais sous la contrainte. Cela n'a pas changé même après la révélation de ses origines. C'est cet amour sans conditions qui l'a aidé à se développer émotionnellement. Ca a presque été salvateur, en un sens, leur amour. Heureusement, l'amertume de l'enfance s'est atténuée avec le temps. Il apprend à apprécier les liens avec sa fratrie avec un peu plus de lâcher prise – en dehors des éventuels conflits, bien entendu.

Hérédité du sang : Sang-mêlé.

Caractère :  Résilient, déterminé, critique, pragmatique, émotionnellement constipé en voie de guérison, anxieux, affectueux, méfiant, prudent, protecteur.

Patronus : Une hyène rayée.

Miroir de Risèd : Pendant longtemps, ça a été lui, entouré de sa mère, souriante, aimante, et d'un père qui n'a jamais commis d'atrocités. Ses frères et sœur autour d'eux. Ce n'est que dans les dernières années que le reflet a changé. Il s'agit de lui, adulte, un sourire serein aux lèvres, les cheveux tirés en arrière. Un chat ronronne paisiblement dans ses bras. Il tourne la tête quand une main apparaît vers la droite du miroir, lui faisant signe de venir. Haydar disparaît ensuite momentanément, un sourire différent aux lèvres, avant de réapparaître de l'autre côté et de reprendre sa place.

Epouvantard : Pendant un temps, il s'agissait d'une représentation imaginaire et monstrueuse de son père. Une vision horrifique dont la seule chose de réellement humain était les mains. Plus récemment, même si Haydar n'a pas eu l'occasion de le constater, son épouvantard a changé de forme. A présent, il s'agit d'une version adolescente de lui qui se décompose et perd des bouts d'elle-même au fil des secondes. Un brouillard entoure la silhouette et de manière encore plus concentrée les endroits où les morceaux se détachent.

Particularités : Il garde les traces discrètes d'une cicatrice sur l'extérieur de la main droite, de la jointure entre le majeur et l'annuaire jusqu'au poignet. Une blessure datant de l'adolescence qui l'a pas mal effrayé mais qui a fini par guérir sans réellement de séquelles. Il possède également un tatouage magique qui s'enroule autour de la hanche gauche. Oh et il est très friand des dad jokes. Si vous voulez le faire sourire, voilà la solution.

Qui es-tu ? : Lukazu, 35 ans, France. Je préviens qu'Haydar risque de s'appeler Hayday à certains moments   Mes doigts arrêtent pas de ripper :brax:

Faceclaim & Crédits : Dev Patel

Trigger Warnings : Viol, grossesse non désirée portée à terme, traumatismes qui en découlent pour tout le monde – majoritairement des mentions, mais mieux vaut prévenir que guérir.

Comment avez-vous connu le forum? : Via PRD et la gentillesse de VVV

Un petit plus ? : Il est beau votre forum et ils sont beaux vos membres  

Elle représente la moitié de sa vie. Plus si l'on compte les étés où il quittait Poudlard pour retrouver sa famille. Passer d'un endroit à un autre en apprenant à ne pas regarder en arrière, à ne pas vraiment s'attacher aux gens, à s'assurer que la famille était en sécurité. Zeeva a toujours veillé à ce qu'ils soient à l'abri, à ce qu'ils soient prêts à se défendre en grandissant. Elle leur a inculqué une grande ouverture d'esprit et de nombreux savoirs, rarement avare de répondre à leurs questionnements. Elle a pris en charge leur éducation à sa manière, parfois avec patience, parfois avec fermeté, parfois avec distance. Elle s'est assurée de faire de ses enfants des futurs sorciers à l'avenir prometteur, d'une manière ou d'une autre, sachant prendre leurs propres décisions.

Zeeva n'était pas toujours là, souvent sur le terrain, à ouvrir des tombeaux et à asseoir sa réputation durement acquise, à ramener le pain sur la table. Ils n'ont jamais manqué de rien, matériellement parlant. Emotionnellement, c'est une autre histoire et Haydar est quelque peu biaisé à ce sujet. Toujours est-il que dès Zeeva s'absentait, il prenait le relais pour s'assurer du bien-être de sa fratrie. Il a appris très tôt, peut-être un peu trop, combien prendre soin d'autres êtres humains n'était pas une affaire à prendre à légère. En un sens, ça a été vraiment formateur. Ca lui a permis d'apprendre à bien connaître ses frères et sœur, mais aussi de lire parfois quelques signes de fierté et de soulagement sur le visage de Zeeva, quand elle voyait à ses retours que tout s'était bien passé.

Le quotidien pouvait changer du tout au tout. Une partie du temps était sans événements, chaque enfant vaquant à ses occupations, à ses découvertes des lieux quand c'était possible. Une autre partie était consacrée à vider les lieux à n'importe quel moment du jour, parfois en urgence, les obligeant à laisser quelques affaires derrière, parfois dans le calme, mais toujours sans traîner. L'imprévisibilité était leur plus belle compagne.

Au final, contrairement à ce qu'on pourrait penser, la vie sur les routes n'a pas demandé tant d'adaptation. Il a grandi ainsi, il n'a connu que ça. Il peut se targuer de connaître des lieux en Europe ou au Moyen-Orient dont certains n'ont jamais entendu parler. Il a rencontré beaucoup de personnes et de cultures différentes, s'imprégnant chaque fois un peu de leur histoire, de leurs valeurs, de leurs coutumes. Il a développé ses papilles au point qu'il peut manger de tout (en tout cas, il est toujours prêt à goûter de nouveaux aliments). Il a appris à parler l'anglais, l'hébreu et l'arabe, et des bases succinctes dans quelques dialectes un peu répandus ; auprès de sa mère, auprès d'inconnus de passage, rien qu'en vivant dans les différents pays du Moyen-Orient. Un flot incessant de nouvelles informations qui l'ont, en partie, aidé à se forger, à devenir la personnes qu'il est aujourd'hui, avec ses propres convictions et valeurs.

Certains diraient que les enfants n'ont rien à faire dans ce genre de vie, mais Haydar a appris tellement, a vécu tellement, a vu tellement qu'il ne changerait cet aspect-là pour rien au monde.



Le changement a été radical et brutal. Passer d'une vie en petit comité, sans foyer si ce n'est les personnes de sa famille, dans une liberté assez grande… à un lieu, certes grand, mais unique, entouré de centaines d'inconnus, à manger à des heures régulières, à ne s'occuper que de lui-même, à rester entre les mêmes murs. Le dépaysement a été beaucoup trop intense, les premières semaines, et il se peut qu'il ait versé quelques larmes durant les moments les plus solitaires. Il a eu peur de finir par regretter d'avoir voulu venir en Ecosse. Poudlard, avec son temps souvent trop froid, sa nourriture parfois trop fade, ses horaires trop strictes, ses humains trop envahissants ou, au contraire, trop distants.

Il a failli remettre en question le choix d'école, Haydar, mais heureusement, il a fini par s'adapter, comme il l'a toujours fait. Il a pris l'habitude d'écrire à sa famille régulièrement, il s'est conformé aux horaires même s'il n'a jamais réellement perdu son rythme de sommeil chaotique. Il a pris l'habitude d'avoir de quoi épicer ou assaisonner les plats lors des jours de fadeur – ce qui lui a valu une ou deux rencontres intéressantes lors de repas, d'ailleurs. Il a pris l'habitude de sortir du château souvent, pour visiter, pour se balader, pour faire quelques courses, pour voir autre chose, encore, toujours.

Puis il y a des choses qui n'ont jamais changé : le thé du réveil, le thé du début d'après-midi, celui de fin des cours et celui de soirée. Prendre soin de près ou de loin des années inférieures une fois qu'il s'était habitué à Poudlard. Son mantra avant d'aller dormir, les yeux rivés au même ciel depuis son enfance. Le mal-être qui le prenait quand ses pensées retournaient du côté de sa mère, de Zeeva, de cette conversation tragique qu'ils ont eu durant son adolescence sur ses origines. Le tourbillon contre lequel il n'arrivait pas toujours à se battre et qui le faisait se renfermer sur lui-même – plus longtemps qu'avant parce qu'il n'y avait pas l'un de ses frères et sœur pour dissiper le brouillard oppressant. La soif de connaissances, créée par Zeeva, entretenue par elle, leur vie sur les routes, et jamais rassasiée parce qu'il y a toujours tant de choses à découvrir dans ce monde. Son besoin de connexion avec son entourage, difficilement satisfait avec la distance, les premiers temps, puis apaisé, doucement, quand il a rencontré des gens à l'école.



Il a fini par se faire à la vie sédentaire. Suffisamment en tout cas pour se sentir à l'aise, peut-être prêt à envisager une vie en Grande-Bretagne, en tant que briseur de sorts quelque part où ça ferait avancer les choses. Pourtant, Haydar n'a pas de suite su ce qu'il voulait faire, ni où il voulait vivre. Il y avait l'option évidente de retourner définitivement auprès de sa famille et suivre la lignée des Kaddishas, en s'alliant avec la Main d'Atoum, en collaborant avec des connaissances de sa mère, de son frère, de gens qu'il a lui-même rencontrés auparavant. Il y avait aussi l'option de la sédentarisation totale avec des visites occasionnelles à sa famille. Il n'a pas su de suite quoi faire, Haydar, surtout qu'il n'avait aucun poste ou aucune structure spécifique en tête. Alors, avant même la fin de Poudlard, il a dit les choses franchement à sa famille quand le sujet est venu sur le tapis. Il a fait preuve d'autant de transparence que possible quant aux différents chemins qu'il envisageait. Il a cependant mis un point d'honneur à suivre ses désirs et ses envies. Leur mère les a toujours élevés dans l'esprit critique, l'indépendance et la force. Il souhaitait, lui aussi, comme sa mère, suivre son chemin.

Il a tenté de vivre quelques mois avec sa mère, sur les routes, après son diplôme, et le résultat a été assez mitigé, sans trop d'étonnement. Cela leur a permis d'avoir des discussions qu'ils n'avaient jamais eues. Ils ont travaillé à deux trois reprises sur les mêmes tombeaux et leur coopération a été efficace et propre. Mais ça a aussi parfois accentué la gêne entre eux, quand les moments se faisaient plus calmes, plus silencieux, quand ils réalisaient qu'ils n'étaient vraiment que tous les deux. Heureusement, ils vaquaient aussi chacun à leurs occupations. C'était aussi enrichissant que mortifiant.

Au final, après plusieurs mois passés dans cette routine un peu surréelle, il a reçu une missive d'un ami Londonien lui annonçant qu'ils ouvraient deux postes de briseurs de sorts au Ministère. En lisant ces mots, Haydar a compris que son chemin n'était plus sur les routes. Peut-être pas au Ministère, selon l'issue de son entretien, mais il trouverait où mettre à profit ses acquis ailleurs. Gringotts, peut-être, ou l'IDEM, sait-on jamais. Après s'être assuré que Zeeva savait qu'elle pourrait toujours compter sur lui et un au revoir étrange mais émotionnel à leur manière, il a rassemblé ses affaires et a pris un portoloin pour Londres.

Etonnement, il a obtenu le job. Pas qu'il doutait de ses capacités, mais il était encore jeune, sorti de Poudlard depuis une demi-année, face à des sorciers avec une expérience du terrain plus grande que la sienne, techniquement. Il a dû défendre sa cause, clairement, il n'a pas juste parlé de ses motivations sur un ton formel sans y mettre du sien. A priori, ce qu'il a dit était suffisamment convaincant, tout comme les exercices pratiques qu'ils lui ont fait faire. Il n'était pas peu fier, Haydar, quand il a pu annoncer la bonne nouvelle à sa famille.

C'est ainsi qu'a commencé sa vie de Kaddisha sédentaire.



Maintenant, Haydar est un mélange de tellement d'expériences différentes qu'il n'est pas toujours sûr de qui il est. Il n'oublie pas ses racines familiales – jamais – ni le foyer qu'il s'est créé en Grande-Bretagne, non. Il lui arrive cependant d'avoir l'impression que tous les bouts de lui-même ne vont pas forcément ensemble. Il y a le noyau, avec la vie sur les routes, la relation chaotique avec sa mère et l'affection de sa fratrie. Puis il y a autour les différents pays dont il a foulé le sol, dont il a goûté les mets, les croyances et habitudes qu'il a créées dans les lieux où ils sont restés plus longtemps. Il y a l'éducation de Zeeva qu'il a conservée en majorité, mais a remis en question parfois, en devenant adulte. Il y a la vie à Poudlard, les gens qu'il y a rencontrés, la magie qu'il y a apprivoisée avec ferveur. Il y a ensuite la décision de s'installer définitivement à Londres. Il y a les habitudes britanniques qu'ils a prises et qu'il n'aurait même pas envisagées avant. Il y a ce médaillon en bois sculpté, souvenir de son passage au Liban. Il y a les rencontres moldues, puis les rencontres sorcières, toutes porteuses de façons de penser et vivre différentes. Il y a cette vie bien rangée dans laquelle il ne serait pas vraiment vu, plus jeune, mais qui le comble tellement par certains aspects que ça lui crée presque de l'anxiété.

Parfois, il se dit qu'il n'est pas entier, qu'il a laissé des bouts de lui partout ou bien que ces bouts n'ont encore jamais existé. Ou bien qu'il en a trop. D'autres fois, il embrasse sa diversité avec une pointe de sérénité et d'impatience presque enfantine. Au final, il ne regrette que peu de choses de son passé et la découverte des autres, de la différence, n'en fait clairement pas partie.

Si l'on y regarde de plus près, il possède son appartement dans le Londres sorcier, avec balcon, au dernier étage. Il nourrit un chat, un hibou et deux plantes. Il travaille au Ministère et se lève plus souvent heureux de la journée qui l'attend que l'inverse. Il fait bien attention à ce que sa réserve de thés soit toujours suffisamment fournie – il se fait plaisir en les important des pays d'origine. Le plaid en cachemire offert par sa famille ne quitte pas le dossier du canapé en été. Sa bibliothèque vomit presque des ouvrages, tellement il y cale ses manuels, ses romans, ses études et autres supports ayant piqué son intérêt. Son équipement de protection pour le travail patiente tranquillement dans l'entrée, vérifié et nettoyé. Son réfrigérateur n'est pas tout le temps plein, mais ses placards contiennent, au pire, toujours de quoi faire à manger. Il possède un grand lit deux places dont il aurait du mal à se passer, à présent. Une partie des cadres photo retracent son existence, ses proches. Une autre contient des œuvres qu'il a collectées durant sa vie. Rien de bien cher, mais dont les traits artistiques lui ont parlé. Son matériel à duels, bien que moins utilisé qu'à l'époque de Poudlard, perd un peu de sa poussière toutes les quelques semaines maximum. Il aussi y a le kit à poterie, sous l'évier, qui prend la lumière dès que Haydar a besoin d'occuper ses mains et de ne plus penser. Sur le frigo sont accrochés des prospectus de restaurants en livraison, des post-it de rdv à venir (dont sa prochaine séance de thérapie), des photos de quelques amis à lui, de sa famille, et des parchemins où sont notées les recettes qu'il utilise fréquemment.

Il a beau ne pas avoir une vie parfaite et du chemin à faire, Haydar, il n'en reste pas moins heureux du chemin qu'il a parcouru et de là où il en est.