Welcome to the playground | Ft. Neith

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Welcome to the playground
Ft. @Neith Hayder

CW : légère vulgarité


30 août 2022


À peine avait-elle mis les pieds dans les rues du marché qu’elle sentait déjà la rage lui brûler le fond des entrailles, braise chaude qui s’était réveillée si soudainement qu’elle en sentait le sang battre à ses tempes. Dans la plupart des cas, la colère et la peur s’avéraient être un cocktail complémentaire à l’adrénaline que lui procuraient ses petites escapades en ces lieux peu recommandables. Or, il ne fallait qu’un petit élément perturbateur pour que la sensation de brûlure si caractéristique d’un profond agacement se propage dans tout son système, et que l’envie de tout laisser tomber se fasse de plus en plus alléchante.

Mais elle était connue pour aller jusqu’au bout de ses objectifs, lorsqu’elle ne les modifiait pas pour ses intérêts personnels. C’était justement cette étrange détermination qui était la raison pour laquelle elle n’avait pas encore laissé son acolyte se démerder seule avec leur mission du jour. Enfin, acolyte, c’était un bien grand mot. Parasite, nuisance, ou encore rivale, ça allait peut-être mieux à la peste qui la talonnait.

Habituée à partir en solo, travailler en groupe avait toujours été plus compliqué pour elle. Mais depuis qu’elle avait recroisé la route de Braxton et qu’ils avaient formé cette sorte d’alliance, elle était forcée de prendre sur elle et de ravaler ses frustrations pour le bien de leurs objectifs respectifs. Travailler avec Braxton, être outillée par ce dernier, ça avait ses avantages. Bien que tout risquait d’éclater au moindre faux mouvement de l’un ou de l’autre, elle devait avouer qu’elle avait connu pire. Mais partir en mission avec Neith… C’était une autre histoire.

Peut-être était-ce immature de sa part, mais ça passait lorsque Brax était là pour lui clouer le bec ou pour contrôler les élans impulsifs de la parfumeuse. En son absence par contre, opérer en duo s’avérait doublement plus désagréable. Et si elle n’avait jamais été fan de la sorcière, lui trouver des torts était l’un des aspects les plus satisfaisants de leur alliance.

« See, that’s exactly why I never want to work with you alone. », grommela-t-elle une fois le garde filtrant les allées et venues bien derrière elles. « I never know when you’re gonna find a way to fuck everything up. »

L’expertise de la parfumeuse était fascinante ; produire des fragrances capables d’altérer l’esprit d’autrui était un art que peu de gens savaient maîtriser. Or, après avoir eu à justifier leur présence au demi-géant à l’entrée, visiblement confus par ce que les deux femmes dégageaient, elle n’était définitivement prête à lui accorder autant de mérite. Si elle avait accepté de porter le parfum de Neith, c’était bien pour ne pas la laisser avoir une longueur d’avance lors de la petite interrogatoire qu’elles s’apprêtaient à mener. Mais de toutes les deux, c’était l’aînée qui aurait dû prévoir que leurs auras d’enchanteresse pourraient risquer de leur couper l’accès au marché… Non ?
Une partie d’elle savait qu’elle était injuste envers elle, et que les demi-géants étaient aussi imprévisibles qu’un hippogriffe, mais toute logique semblait avoir quitté son esprit suite à la petite frousse qui l’avait saisie. Et à cette angoisse passagère s’ajoutait le regret de ne pas être venue avec son masque habituel, se rendant compte que se présenter en tant que simple jeune sorcière ne lui conférait pas les avantages et le respect que lui procurait sa réputation habituelle. Avec Neith, elle n’était pas prête à risquer de faire envoler sa couverture, si leur rivalité les empêchait de mener à bien leur mission. Il était bien plus facile de se faire oublier lorsque l’on était personne, après tout.

« Let’s get this done before we get in any more trouble. »

Eryn soupira longuement pour s’efforcer de se concentrer sur leur objectif et faire taire ses frustrations. Elle pouvait déjà entendre Braxton les réprimander si quelque chose foirait. Les envoyer seules était déjà un risque à prendre, valait mieux ne pas lui faire regretter de leur avoir fait confiance avec une tâche pourtant plutôt simple.

Entrant à l’intérieur du petit commerce miteux de potions illicites, la rouquine retourna l’affiche accrochée à la fenêtre de la porte, afin d’indiquer aux éventuels clients que la boutique était désormais fermée jusqu’à ce qu’elles en auraient terminé avec le propriétaire. Eryn eut un léger rire sarcastique lorsque ce dernier leva sa baguette vers elles, déjà sur la défensive.

« I wouldn’t do this if I were you. Two versus one, the odds aren’t in your favor, mate. » Baguette en main, elle fit néanmoins signe qu’elle les levait lentement pour se faire montrer un peu moins agressive. « We’re only here to talk. Unless… » Elle fit une courte pause, toujours ce sourire un peu insolent aux lèvres. Exactement comme Braxton lui avait enseigné. « Unless you don’t wanna collaborate. »


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ft @Eryn Fletcher
30 août 2022

Rencontrer Braxton avait été une bénédiction autant qu’une malédiction. Trouver de nouvelles manières de canaliser l’énergie folle qui brûle en elle, et que les soirées mondaines ne parviennent pas à consumer entièrement est un soulagement. La rencontre d’Eryn en revanche, a été plus problématique. Et si d’ordinaire, leur pièce commune est là pour harmoniser les choses, il semble qu’il ait décidé d’user d’un humour peu commun en les laissant œuvrer de concert, sans lui. Ce n’est pas tellement qu’elle ait foncièrement quoi que ce soit contre la demoiselle. Le problème serait probablement davantage qu’elle a l’impression de se voir dans un miroir déformant, chaque fois qu’elle pose les yeux sur elle. Et que ce qu’elle y voit ne lui plaît pas réellement. Mais c’est ce qu’elle serait devenue, sans le moindre doute, sans l’intervention des Hayder dans sa vie. Ce qui ne fait donc que renforcer son attitude supérieure chaque fois qu’elles se trouvent en présence l’une de l’autre, semblant même trouver amusant l’acharnement de la jeune femme à la considérer comme une rivale. As if il y avait la moindre comparaison possible entre elles deux. Oh, si elle savait … Mais elle n’en sait rien et cela lui convient parfaitement. La tâche qui les attend n’a rien de compliqué, et elle se demande encore pourquoi on ne l’a pas simplement laissée faire. Elle a la situation parfaitement en main, comme l’état du demi-géant gardant l’entrée du marché en témoigne. Il est si facile pour elle de s’y glisser quand elle veut, sans jamais payer que c’en est risible. Les rues lui sont maintenant aisément connues, et elle n’y navigue que rarement sans le capuchon dissimulant ses traits, qui hurlent un raffinement qu’on ne trouve d’ordinaire pas en ces lieux – qui lui sont cependant parfois très utiles. Cela permet à Eryn de manquer le roulement d’yeux que lui inspire sa  remarque : « By ‘fuck everything up’  you surely mean ‘facilitate things so even you can actually  succeed’. » Après tout, elles portent toutes les deux une de ses créations qui vient juste de faire ses preuves. Ne demandez pas pourquoi elle perd encore du temps à rétorquer quand l’autre lance des piques. La gamine des rues qu’elle était éprouve toujours une envie folle de lui faire ravaler ses paroles.

Elles arrivent cependant rapidement à l’échoppe qui les intéresse et qui est vide, fort heureusement. Cela arrange leurs affaires. Prenant pied dans l’établissement, elle note immédiatement la baguette pointée sur elles. Il semblerait qu’il les ait identifiées assez rapidement. C’est ce qui arrive quand on doit de l’argent aux mauvaises personnes : on sait qui vient pour vous réclamer ce que vous devez. Alors qu’Eryn s’occupe de la porte, elle lève les mains dans un geste gracieux. Sa baguette n’est nulle part en vue et c’est volontairement qu’elle apparaît comme la moins dangereuse des deux. S’il savait qu’en réalité, elle peut le désarmer en un instant sans qu’il ne s’en rende compte. Le discours de la demoiselle ressemble tellement à celui de son mentor qu’elle en rirait presque. Cependant, il faut admettre que c’est le genre d’entrée en matière nécessaire dans ce genre de situations, et c’est clairement quelque chose qu’elle ne sait pas faire – et n’en a pas réellement envie. « Oh, I do believe that this fine gentleman knows it is in his best interest to collaborate. »  Les mains levées de Neith attrapent les bords de sa capuche pour la faire tomber, révélant son visage à la lumière. Son charme n’est pas infaillible, mais cela ne coûte après tout rien d’essayer. Ce n’est pas comme si cet homme pouvait la connaître d’ailleurs. « What do you say, shall we all behave like proper human beings and have a gentle chat? » Un pas en avant est effectué, alors que la parfumeuse laisse ses doigts effleurer un des flacons à la vente. « Violence is such a pointless thing… and could be costly, in such a place. » Parce que si Eryn s’en prendra sans doute physiquement au propriétaire, elle est en train de penser aux superbes explosions que produiraient ces fioles si d’aventure, elle commençait à les briser.
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Ft. @Neith Hayder



Hormis les battements de son coeur qui pompait l’adrénaline dans tout son organisme, ce genre de missions avait depuis longtemps cessé de menacer de la pousser vers la panique. Avec toutes les aventures qu’elle avait vécues avec le Witan, ou avec Braxton et cette petite équipe suicidaire, c’était presque devenu naturel pour elle d’agir avec aisance dans une situation pareille. L’observatrice qu’elle était s’assurait d’analyser avec minutie l’environnement dans lequel elles s’étaient introduites. Neith était une force brute, parfois trop impulsive et explosive à son goût, alors elle savait très bien que Braxton l’avait envoyée pour la tempérer. Mais laisser les rênes à son aînée lui déplaisait bien plus que ce qu’elle n’osait montrer.

Elle se fit violence pour ne pas lever les yeux au ciel en entendant les paroles mielleuses de sa partenaire de mission, qui, apparemment, pensait être en mesure de parvenir à leurs fins avec quelques beaux sourires et des promesses qu’elle ne tiendrait pas. Sans doute aurait-elle applaudi une telle preuve de confiance en soi s’il ne s’agissait pas de Neith. Avec elle, cela tombait automatiquement dans la catégorie du narcissisme.

Ça lui coûtait d’avouer qu’elle n’avait pas tort de songer à éviter d’user de violence en un endroit si… explosif. Elle se retint bien de lui en faire part, ceci dit, se contentant de fixer le marchand d’un oeil autoritaire, le visage dur. Dans cette situation, Neith serait la douceur empoisonnée, et elle, la force et les coups.

« Drop your wand and I’ll put mine away. », lâcha-t-elle finalement, comme pour indiquer au commerçant qu’elle était prête à faire un effort s’il était prêt à collaborer.

Elle étira la main pour s’emparer à son tour d’un flacon sur un étagère près d’elle, feignant de s’intéresser à ce qu’il avait à vendre afin de prétendre une confiance nonchalante. Si elle était peut-être trop prudente, trop réfléchie, il n’avait pas besoin de savoir que son esprit réfléchissait déjà à toutes les façons de se sortir d’ici vivante. Ce qu’il avait besoin de comprendre, par contre, c’était que Neith et elle avaient l’avantage.

« You’ve got too much to lose. Don’t be stupid. », l’avertit-elle en se retournant lentement vers lui.

Ses pas la menèrent tranquillement, lentement aux côtés de Neith, où elle se posta pour faire front commun face à leur nouvelle victime. Même si elle ne lui accordait que le peu de confiance qui était nécessaire pour pouvoir travailler ensemble, leurs querelles prenaient la porte dès qu’elles devaient agir en équipe.

« You know who we are, don’t you. » Eryn eut un petit sourire satisfait en le voyant déglutir péniblement avant d’hocher la tête. « Then you know we are not here to play. »

Si sa coéquipière semblait vouloir tenter la manière douce, elles se devaient tout de même d’affirmer leur autorité avant de poursuivre, histoire de s’assurer qu’il comprenne qu’il valait mieux pour tout le monde qu’il collabore.

« What do you want from me ? », demanda-t-il enfin, d’une voix peu assurée.

Le parfum faisait effet.


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ft @Eryn Fletcher
30 août 2022

Les choses finissent par se mettre en place, comme toujours. Si elles faisaient l’une et l’autre preuve de la pire volonté du moindre, leurs collaborations sont toujours des réussites. Et c’est sans doute pour cela que Braxton s’entête à les faire travailler ensemble. Et quand Eryn pose les conditions pour que les baguettes s’effacent, Neith sait avec certitude qu’elles ont déjà remporté la première manche, sans trop d’effort. Cela leur a juste pris quelques secondes, pour désamorcer une situation plutôt explosive, et se mettre au diapason. Le reste serait sans doute une promenade de santé. Silencieusement satisfaite de voir que l’étudiante lui emboîte le pas en s’intéressant elle aussi à la marchandise, elle va jusqu’à doucement faire rouler la fiole entre ses doigts, les yeux fixés sur le propriétaire des lieux qui semble sur le point de se liquéfier. Et pour cause, ce philtre de mort avec lequel elle joue vaut son pesant de Gallions. Ceci, conjugué à l’avertissement de la Serpentard, semble finir par faire mouche. Il finir par poser sa baguette sur le comptoir, bien en vue. Et c’est un sourire encourageant qu’elle lui offre, pendant que l’autre s’assure que le message qu’elles viennent faire passer est en bonne voie de réception. Il ne pose pas la question attendue, c’est qu’il a normalement bien identifié le problème. Et il finit par rendre les armes, sans opposer plus de résistance, demandant. La tête de la parfumeuse se penche sur le côté, pour l’observer attentivement. “What do you mean, what do you want from you?

La voix est trop douce pour être honnête. Mais cette simple question lui prouve que les effluves qu’exhalent leur parfum est en train de lentement altérer ses facultés de jugement et de déduction, ce qui est très bien pour elles. Elle fait un pas en avant, lentement. Il ne bouge pas, preuve que soit il commence à se dire qu’elles ne lui feront pas de mal, ou en tous cas, pas immédiatement, ou qu’il a trop peur pour faire un mouvement. Dans tous les cas, c’est un bon indicateur pour elles, pour le moment. “If you know who we are…” Ses yeux semblent venir se suspendre à ses lèvres, et Neith en profite, articulant le plus lentement possible. N’importe quel mouvement hypnotique pourrait faire l’affaire, à ce stade, et il est important qu’elles en profitent pour imprimer les messages nécessaires.. “… a clever man such like you should be able to know what we are after.” Il semble battre des paupières, comme s’il luttait pour ne pas s’endormir. Ah. Il y a un moment de flottement. Et cela la fait se détourner, habitée d’un léger doute. Peut-être est-elle allée un peu trop loin dans les dosages de ses ingrédients. Il ne devrait pas avoir entièrement perdu ses moyens, pas avec ce qu’elle a sprayé. Sur elle. Mais elles sont deux… Enfer. A moins qu’il n’ait bu un verre ou deux avant leur arrivée, ce qui n’est pas à exclure non plus. Lentement, elle s’éloigne, espérant que le sillage soit suffisant pour qu’elles puissent obtenir ce qu’elles veulent, mais plutôt léger, qu’elles n’aient pas à devoir le réveiller. Il devrait avoir de quoi faire dans son échoppe, ceci étant dit, et c’est ce que Neith se met à chercher, laissant ses doigts s’agiter lentement, laissant Eryn prendre la suite pour parler chiffres. Pour l’instant, il lui faut un plan B, juste au cas où.

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