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Queendom comes { Levana
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FICHE DE PERSO
Assise sur les marches du MET, Neith n’a pas la moindre idée que l’image qu’elle renvoie est iconique pour les jeunes filles passant et la raison pour laquelle on la photographie. Si elles savaient à quel point la métaphore était proche de la réalité, nul doute que ces lycéennes seraient encore plus excitées. Assise sur les plus hautes marches, jambes croisées habillées par un grand couturier, lunettes noires griffées sur le nez, la parfumeuse attend, deux gobelets fumants à côté d’elle. Evidemment, ce qu’elles ignorent également est que ces cafés ne seront jamais froids, et que l’exposition qui amène la sorcière sur le continent américain n’est pas accessible aux Moldus – ou aux No-Maj, comme on les appelle de ce côté de l’Atlantique. C’est son carnet particulier sur lequel elle s’est penchée, se sachant extrêmement en avance. Il y a une paire de commandes qu’elle doit encore honorer avant le prochain gala de Sainte Mangouste, pour lesquelles on la paye le prix fort. Visiblement, un médecin en vue avait eu le mauvais goût de tromper sa femme avec une jeune étudiante et allait en payer le prix – l’alliance des deux femmes avait particulièrement plu à la Hayder – et un des généreux donateurs allait le devenir encore davantage. Véritable délectation se peignant sur les traits, elle note mentalement toutes ces informations, qui pourront sans doute lui être précieuses dans le futur. Pas directement, évidemment, il ne s’agissait que de rendre service quand on le lui demandait. Mais qui sait. Cette rentrée promettait dans tous les cas d’être particulièrement agitée. Et cette perspective lui plaît. La confusion et le chaos sont les éléments parfaits pour créer une ambiance propice à des actions discrète et le vase des Shepard lui fait de l’œil depuis bien trop longtemps – savent-ils seulement qu’il s’agissait auparavant d’une urne funéraire d’une valeur inestimable ?
Ses pensées sont cependant chassées dès qu’elle aperçoit la silhouette de celle qu’elle attend. La présence de Levana parvient toujours à apposer un sourire sincère sur ses lèvres, et les personnes réussissant cet exploit ne sont pas nombreuses. Cette amitié est d’autant plus précieuse qu’elle est sans conditions et sans besoin d’explications. Ce qui mène à ce genre de rencontres très régulières, loin des mondanités dans lesquelles elles oeuvrent également de concert. Mais avoir du temps loin de l’agitation et du monde est également des plus agréables, surtout quand on a des emplois du temps particulièrement chargées, comme ces deux délicieuses créatures - not my words, mais ceux d’un homme d’affaires manquant de rater une marche quand Neith se lève pour étreindre Levana. « Good morning beautiful… It is so good to see you. » Dans leurs univers quelques jours passent extrêmement vite, et leurs moments de « repos » sont donc rares. Se penchant – elle doit se retenir de justesse de conjurer les cafés à leur hauteur d’une simple pensée, pas pour Lev, mais pour les moldus alentour, elle lui tend le sien. « Your usual, I figured you would need that. » Son regard se porte sur la façade. Nulle trace, parmi toutes les expositions mentionnées, de celle qui les intéresse. De l’art moderne sorcier, sorti de l’imagination d’une femme extrêmement talentueuse dont elles ont fait la connaissance lors d’un dîner d’amis communs en juin. Les Hayder n’ont pas hésité à amener une partie des fonds nécessaires à la réalisation de ce projet grandiose d’exposition dans un des lieux les plus iconiques de New York, et il est bien naturel qu’elles viennent, autant pour l’encourager que pour reconnaître ce travail exceptionnel et recommander à leurs connaissances de faire de même. « Ellen said she would try to come by, but I reassured her that this wouldn’t be an issue if she didn’t. » Avant de lui proposer son bras pour rentrer : « That would be more of you for me… shall we? » Une de ces journées où elle n’a pas besoin de réfléchir avant de parler, où suivre ses instincts et qui elle est est suffisant. C’est ce qui s’apparente sans doute le plus à des vacances, pour la femme aux multiples visages.
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QUEENDOM COMES
31 août 2022 - MET; nyc ⟠ @Neith Hayder
Levana s'engagea sur l’avenue lorsque la lumière piétonne passa au vert. Alors qu’elle approchait de sa destination, encadrée dans une mer de passants, elle eut un sourire nostalgique. Elle avait beaucoup de bons souvenirs de cet endroit, et même si elle l’avait quitté sans regarder derrière elle, elle appréciait le rythme de vie similaire au sien. Rapide, pour ne pas dire effréné. Eut-elle été plus sédentaire, elle aurait eut le caractère nécessaire pour se forger une place dans la ville qui ne dort jamais. Alas, le monde offrait beaucoup plus à découvrir.
La sorcière pressa le pas, craignant de se faire attendre, ses talons rythmant son arrivée comme un tambour. Elle eut un large sourire en apercevant la silhouette de son amie, assise dans les escaliers, et celui-ci s’élargit lorsqu’elle passa les jeunes filles qui croyaient être subtiles en la photographiant. Avec l’image que la Hayder renvoyait du haut de son trône, Levana n’avait pas de mal à comprendre leur envie.
Rassurée de se savoir à l’heure, elle grimpa les marches plus lentement, pour finalement saluer son ancienne collègue de Beauxbâtons. “Good morning.” répondit-elle avec un sourire en lui rendant son étreinte chaleureusement. Elle fit un pas de recul pour observer son amie des pieds à la tête. “You look gorgeous!” commenta-t-elle avec extase. “Turn around so I can see you better.” Alors qu’elle regardait l’accoutrement sous tous ses angles, elle ne put s'empêcher de caresser le tissu bleuté sur son épaule du bout des doigts, attirée. “This is exquisite.” approuva-t-elle, les yeux pétillants. Il y avait quelque chose dans les beaux habits qui avaient toujours charmé la sorcière, facilement distraite par cet intérêt précieux.
Enfin lorsqu’elle eut passé par-dessus le choc initial de la beauté de son amie, celle-ci lui offrit un café, que Levana accepta avec plaisir. “Ah… you are an angel.” Elle en prit une gorgée avidement avant de soupirer de satisfaction, n’ayant pas eut le temps de profiter de la caféine avant son départ matinal. “Sometimes I wonder why I still haven’t married you.” dit-elle avec un regard taquin vers son amie, appréciant la chaleur de la tasse radiant dans sa paume.
Levana écouta les explications de Neith d’une oreille alors qu’elle levait la tête vers les affichages du MET, annonçant les expositions du moment. Évidemment, celle que les deux amies allaient voir n’était pas annoncée, et Levana fantasma un instant sur l’idée qu’elle le soit. Est-ce qu’un jour les moldus et les sorciers pourraient vivre ensemble, ouvertement?
“That’s perfectly fine with me.” dit-elle en retournant son regard vers Neith, un sourire malicieux glissant sur ses lèvres. Elle verrouilla son bras avec le sien. “Lead the way.” dit-elle avant de prendre une nouvelle gorgée de son café.
Alors qu’elles avançaient dans l’établissement, traversant les salles pour atteindre celle magiquement camouflée, Levana jeta un coup d’oeil à son amie. “Anything interesting in that notebook of yours?” demdanda-t-elle avec un sourire curieux. “I saw you writing when I came up. New order?” Elle leva les yeux vers une énorme toile recouvrant pratiquement un mur entier.
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A l’arrivée de Levana, il n’est pas difficile de convaincre Neith d’exhiber sa tenue pour elle. L’instant où elle a posé les yeux sur elle à Beauxbâtons lui revient clairement en tête. C’est le moment où elle a décidé qu’il lui faudrait prendre exemple sur elle, que c’était dans ce qu’elle voulait atteindre. Et aujourd’hui, les voilà sur un pied d’égalité, deux femmes au sommet du monde. Ou en tous cas en bonne voie pour y grimper. Le tour est exécuté avec grâce, avant qu’elle ne pose une main sur sa taille. “Thank you. We should visit that shop before your next charity ball, they have some delightful dresses.” Ce n’est pas comme si elles avaient besoin de davantage pour être le centre de l’attention, mais l’expression dressed to kill lui a toujours beaucoup plu. Et il faut bien dire qu’à l’heure actuelle, avec l’utlimatum de ses parents, elle a besoin de tous les avantages possibles et imaginables. Pour l’heure cependant, il n’y a qu’elles deux, et une proposition sous forme de plaisanterie qui lui arrache un rire franc. “You do know that sadly, my parents would never approve of you.” Il est de notoriété publique que, même si les Hayder se veulent progressifs, il est cependant des traditions qu’ils souhaitent voir observées, notamment quand elles concernent leur progéniture. Quant à Neith, le peu d’effet que lui fait le reste de l’humanité ne suggère aucune préférence. Fort heureusement, il ne s’agit que d’une boutade.
C’est impériale qu’elle se détourne, Levana à son bras, la paire qu’elles forment continuant à attirer les regards. Ce n’est sans doute pas une excellente idée, sachant qu’elles ne seront visibles dans aucune des galeries, mais comment lutter contre le naturel ? La perspective de passer du temps toutes les deux efface en réalité toute préoccupation matérielle pour l’instant. C’est d’ailleurs l’autre jeune femme qui rappelle le monde extérieur à elle. Si elle savait ce que contient réellement ce carnet. Elle s’en doute, c’est une quasi certitude, mais jamais elle n’en a eu la confirmation. Et comme d’habitude, la réponse en dit beaucoup sans rien révéler. “A woman wants a very special present for her husband for their wedding anniversary.” Et il risquait fort de ne pas être déçu du voyage, c’est le moins que l’on pouvait dire. “Can you imagine,” demande-t-elle en arrivant à la réception. Leur tour arrive plus vite que prévu et elle est donc interrompue, un employé ayant visiblement soudainement eu envie d’ouvrir un guichet pour elles. C’est sur Levana que ses yeux s’attardent le plus et la victoire est très généreusement concédée, alors que leurs invitations sont données avant qu’on ne les accompagne à un ascenseur privé. La conversation ne reprend que lorsqu’on les y laisse, après avoir pressé un bouton doré. “As I was saying, this would be their fortieth anniversary. Can you imagine?” Neith devait malheureusement commencer à le faire, et la perspective l’enchantait encore moins que prévu, surtout en voyant les candidats s’offrant à elle. Le problème est que plus l’âge avance, moins les options sont nombreuses. Les portes s’ouvrent enfin, et la demoiselle laisse le sujet en suspens, juste pour quelques minutes, afin d’apprécier l’aspect grandiose du lieu qu’ils ont aidé à concevoir. Ensuite, peut-être, sera-t-il temps d’échanger des impressions. Et de demander conseils à l’une des rares personnes dont les recommandations, ainsi que l’opinion, comptent.
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QUEENDOM COMES
31 août 2022 - MET; nyc ⟠ @Neith Hayder
“That’d be delightful. I’m in need of some new clothes, too.” commenta Levana à la proposition de Neith. L’israélienne aimait un roulement dans sa garde-robe, donnant ses vêtements à des organismes au même rythme que ses achats. La mode était un de ses intérêts, un intérêt qui lui était utile dans son domaine, heureusement, elle pouvait donc le justifier autant qu’elle le voulait.
“Tsk. Your parents don’t know what they’re missing.” Levana roula des yeux. Elle s’attendait à ce genre de réponse, et si elle ripostait en plaisantant, l'amertume dans son ventre quant à leur manque d’ouverture était véritable. “I would be the best daughter-in-law they could hope for.”
Son amie lui confie sa commande actuelle, à laquelle Levana ne répond que par un “Oh, delightful.” sincère. Les mots very special ne passent pas dans l’oreille d’une sourde, et encore une fois, la sorcière doute silencieusement des intentions de la Hayder. Si elle n’avait aucune raison de douter de son amie, elle savait aussi à quelle point elles se ressemblaient: Neith possédait une ambition facilement attisée, et une vie plus secrète qu’elle ne projetait. Il arrivait à Levana de se demander, le temps de quelques instants, de quoi son amie était capable. Tout comme ce dont elle était capable, dans l’ombre. Beauxbâtons savait forger des sorciers et sorcières qui n’en démordaient pas facilement, et elle ne pouvait pas entièrement déloger cette pensée de son esprit, celle que Neith avait un petit quelque chose de plus, de secret.
Levana ne posait jamais de question, et ne doutait pas ouvertement, espérant que Neith lui rende la pareille. Il y avait un certain respect, dans l’acceptation d’un secret qui ne nous est pas dédié, pour ne pas dire une complicité.
Un guichet s’ouvrit pour eux, et si Levana remarqua très bien l'engouement du jeune homme pour les servir, elle choisit de rien n’en faire, prétendant n’avoir rien vu. L’employé les guida jusqu’à un ascenseur, et Levana lui offrit enfin un clin d'œil reconnaissant, un once d’attention, alors que les portes se ferment sur le hall, laissant les deux demoiselles à leur conversation. Heureuse de perpétuer cette mystérieuse image, jouer le jeu de séduction, mais seulement une fois hors de portée. Elle détestait être importunée plus que nécessaire. “Fortieth…” Levana répéta dans un souffle, épatée. La sorcière marqua une petite pause, réfléchissant un instant avant de répondre. Elle avait longtemps rêvé de ce mariage, ayant pris exemple sur ses parents, souhaitant un union d’amour aussi pur que le leur, dans lequel elle pourrait bâtir une famille. Mais plus son marathon pour un avenir meilleur avançait, plus cette famille lui semblait hors de sa portée. Insatisfaite, mais intransigeante dans ses résolutions, elle ne voulait pas s’arrêter pour une famille avant d'entamer un changement positif, laissant toute distraction derrière si il le fallait. Cela voulait aussi dire que ce nombre… 40 ans… ne serait peut-être jamais atteint par elle. Plus ses années s’écoulaient, plus cela lui brisait le coeur. Malgré tout, elle était optimiste. “I think I can. I’m nowhere near that devoted yet, but I can imagine.” répondit-elle enfin avec un sourire. “I’d like to. Some day.” Ses yeux observèrent la fine rayure de lumière saccadée qui passait entre les portes fermées de l'ascenseur alors qu’elles se déplaçaient. Elle ne parlait pas souvent de ce rêve particulier, mais il était si loin devant qu'elle ne voyait pas de problème à le mentionner à sa vielle amie. “Real love, lasting and loyal…” Elle souria, ignorant ces souvenirs, les pensées de ce qu’elle aurait presque voulu être. The other woman. Châtiable envie, un désir que personne ne devrait ressentir. “That’s the dream, right?”
Les portes s’ouvrirent sur l’exposition, coupant Levana dans son élan. “Oh wow.” s’exclama-t-elle, les yeux grands. Elle aimait voir les projets comme ceux-ci se concrétiser.
“Oh, let’s go that way!” Elle pointa une section de la pièce, entraînant son accompagnatrice en verrouillant son bras sous le sien.
Son regard glissa sur l’aspect grandiose de l’endroit, elle se permit quelques minutes de contemplation avant de revenir au vif du sujet. “Can you?” dit-elle, ayant laissé planer la conversation si longtemps que sa demande ne faisait plus de sens. “Imagine.” répéta-t-elle pour clarifier. “40 years of love.” soupira-t-elle, levant la tête vers une des installations.
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Outre le bon moment à partager, voilà que Neith se voit assurée d’une sortie prochaine dans des boutiques de luxe et rien ne pourrait davantage la ravir. La haute couture est après tout, au même titre que la parfumerie, de l’art que l’on peut porter, et elle aime à se flatter d’être une amatrice et connaisseuse avec un goût particulièrement sûr. Et comme c’est également le cas de Levana, l’escapade n’en sera que plus réussie. Sa plaisanterie sur le fait qu’elle aurait fait un parti convenable manque de lui arracher un sourire, étant réellement persuadée des nombreuses qualités de son amie. Il lui manque cependant un attribut majeur pour être en lice pour demander sa main. Assez littéralement. “There is not the shadow of a doubt about that. The whole problem is that they actually don’t hope for a daughter-in-law.” S’ils n’ont pas le sang pur, les Hayder font partie d’une de ces strates de la société où l’on juge amusant ce genre de propos, le temps que cela ne devient pas une réalité les touchant. Pour la parfumeuse, cela ne fait pas la moindre différence, le monde entier la laissant souverainement indifférente. Et son amusement est gardé pour elle alors que la jeune femme s’extasie devant l’attention d’une femme pour son mari. Peut-être est-ce aussi cela, qui la rend aussi imperméable à la romance. Connaître les dessous d’énormément d’histoires, et de voir la lie des amants, les perversions de certaines. Rien d’attractif à cela. Aussi laisse-t-elle Lev à sa rêverie, lui assurant qu’elle s’y verrait effectivement en formulant même le souhait. Nul n’est infaillible et sa complice vient de lui servir sa faiblesse ultime, son imperfection sur un plateau d’argent. “The dream,” articule-t-elle sans y mettre la moindre intonation. Ce n’est pas ça, le rêve. Pas pour elle, en tous cas.
L’exposition retient heureusement rapidement toute leur attention, les éloignant de cette conversation qui a tout du frivole, aux yeux de la jeune femme. Les œuvres qui s’étalent devant elle, ça, c’est un rêve. Celui de quelqu’un qui l’a réalisé, et elle en est absolument ravie. Bras entremêlé à celui de Levana, elle se perd dans la contemplation de ce qui a du demander des heures, des mois d’un travail acharné. En cela, elle voit de la beauté. Ça, elle l’admire. Un jour, ce qu’elle fera sera aussi grandiose. Et le respect, l’établissement de son nom seront définitifs. C’est là qu’est son esprit, quand elle est questionnée. Et il lui faut des précisions pour revenir sur Terre, son regard coulant sur celle qui se tient à ses côtés. Et la réponse qu’elle lui fait est d’une franchise désarmante : “No, I can’t.” Ses prunelles caressent de nouveau la sculpture magiquement suspendue dans les airs devant laquelle elle se trouve. Les explications sont plutôt faciles à trouver : “You do know I haven’t been that lucky in this department.” En réalité, quand elles se sont rencontrés, elle avait déjà essuyé sa première histoire, et compris que les hommes n’étaient qu’une intarissable source d’ennuis et de déceptions. Le reste du conte ne s’est pas écrit, ou plutôt si, sa malédiction supposée l’entourant dorénavant, la rendant plus villain que princesse. Non pas que cela la dérange, en l’essence. “Moreover, my parents have been quite pressing about my engagement lately.” Et cela ne laisse aucune place à une quelconque idée de relation, de romance, ou de quoi que ce soit du genre. “So for now, my head is more into the space of finding a suitable suitor, so I have my say in that transaction.” C’est tout ce que ce serait, et elle n’a pas énormément de temps pour réaliser ce projet. “That is quite not the fairy tale you are describing. Especially given the options I have.” Elle expire avant de tirer doucement sur son bras, pour l’entraîner vers l’œuvre suivante – un tableau réputé pour changer selon la personne posant les yeux dessus. “Any chance you would have a name to recommend?” Après tout, malgré son esprit romantique, la sagacité de Levana n’est pas une légende. Et elles se connaissent suffisamment pour qu’elle sache ce qui lui conviendrait, ou non, en surface en tous cas.
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QUEENDOM COMES
31 août 2022 - MET; nyc ⟠ @Neith Hayder
Levana ressent bien que son amie ne partage peut-être pas le même enthousiasme qu’elle quant à l’amour. Elle ne lui en tenait pas rigueur: Levana avait grandi avec des parents dévoués l’un pour l’autre. Elle avait grandi avec un modèle, un modèle qu’elle n’avait pas encore eu la chance de suivre. Elle espérait pouvoir perpétuer ce que ses parents lui avaient appris de l’amour, plutôt que de vivre de lit en lit. Neith n’avait peut-être tout simplement pas cette référence, cette envie de conte de fée, mais Levana se disait que ce n’était peut-être qu’une question de timing, d’environnement.
Ce sentiment fut confirmé par la manière dont Neith répondit à son tour à la question. Elle souleva ses fiançailles, alors que les yeux de Levana se perdaient dans une toile, dépictant une scène réellement en mouvement. “What is it with parents rushing their kids into marriages lately…” marmonna Levana, coincée dans son organisation de mariage pour @Thomas Buchanan . “I get it.” confessa Levana, les yeux toujours rivés sur la peinture en mouvement, fascinée par la profondeur. L’horizon semblait sans fin, retenu simplement par le cadre ornementé qui l’entourait. “Fairy tales can’t be conditional.” Neith l’attira vers l'œuvre suivante, un tableau changeant selon la personne le contemplant. Ce genre de système avait toujours mis Levana mal à l’aise. À l’époque où Levana avait appris ce qu’était l'amortentia, elle n’avait pas été certaine qu’elle appréciait le concept. L’idée que tout le monde ait une expérience individuelle. Elle ne savait pas exactement expliquer pourquoi, ni qu’est-ce qui la rendait si mal à l’aise, mais elle trouvait la chose presque peu naturelle. Elle ne pouvait cependant pas nier la beauté de la toile devant elle: un champ de tulipes, s’étendant à l’infini. Ça lui rappelait presque son année aux Pays-Bas.
Cependant, lorsque Neith lui demanda son avis sur un futur prétendant, la plus belle toile du monde n’aurait pas pu maintenir l’attention de Levana, qui se retourna vers son amie avec un regard affamé. Elle adorait ce genre de choses. Elle l’avait fait pour Thomas et Éloïse, presque deux fois plutôt qu’une. “Mmh. Let me think.” dit-elle. Elle passa en revu ses connaissances, les célibataires de son entourage, cherchant un bon parti pour son amie. Neith avait un caractère particulier, ce qui voulait dire que c’était impossible de l’attacher à n’importe qui. Elles continuèrent à avancer dans l’exposition, mais Levana n'observait les oeuvres qu’à moitié, concentrée à feuilleter son carnet d’adresse mentalement.
“Describe me your ideal partner.” demanda-t-elle finalement, un sourire en coin. Levana savait pertinemment qu’elle aurait probablement à ignorer la réponse de Neith presque entièrement. Le partenaire idéal était rarement celui qu’on espérait, mais l’israélienne pouvait bien lui offrir l’illusion du choix.
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