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Petit trafic entre amis — Yolanda & Éphrem

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Yolanda Yeabow se sentait lasse, après sa première journée de cours, mais néanmoins d’humeur assez légère. Enseigner l’Arithmancie, après tant d’année plongée dans l’Histoire de la Magie et sa transmission, lui faisait aussi du bien, la stimulait, l’énergisait. Le public auquel elle enseignait était aussi différent — plus motivés, puisqu’ils avaient choisi cette option — et un peu plus divers. Surtout, ce matin, avant de commencer ses cours, elle avait reçu une missive de Volkov, ce qui l’avait mise de bonne humeur pour la journée, en l’informant d’une urgence, et en lui demandant s’ils pouvaient se voir ; un sourire malicieux aux lèvres, elle avait immédiatement répondu qu’il pouvait venir la voir en fin de journée, vers la fin de journée, dans ses appartements à Poudlard. Une entrevue dont elle se réjouissait particulièrement, et qu’elle attendait avec impatience.

En marchant dans les couloirs du château pour regagner son bureau et ses appartements, elle repensa à Éphrem Volkov lorsqu’il avait été son étudiant ici, il y a une dizaine d’années. Un élève assidu, intéressé, se souvint-elle. Tout le monde ne respectait pas sa matière ; certains étudiants, malgré la passion qu’elle y mettait, la trouvait ennuyeuse, et n’y voyaient pas d’intérêt ou de sens, puisqu’il n’y avait en Histoire de la Magie pas d’agitation de baguette, pas d’explosions, et, croyaient-ils, pas d’actions. Mais ce n’était pas le cas d’Éphrem, qui, semblait-il, avait été sensible à son caractère passionné ; c’était un étudiant fin et ambitieux, que Yolanda avait beaucoup apprécié. En outre, il venait comme elle d’une famille de Sang-Pur, et restait attaché aux traditions de la pureté du sang, de ce qu’elle comprenait.

Éphrem et elle s’étaient recroisées il y a quelques temps au cours de certains événements mondains ; leurs familles se connaissaient d’ailleurs. Yolanda avait été ravie de revoir son ancien étudiant, et comme toujours dans le cas des anciens étudiants qu’elle appréciait, avait été très curieuse de ce qu’il devenait. Et dans le cas de Volkov, elle n’avait pas été déçue : il était devenu un grand guérisseur à Sainte-Mangouste, sorcier très puissant, et n’avait-elle pas pu s’empêcher de remarquer, un homme extrêmement attirant. Très vite, au cours des soirées où ils avaient pu se croiser, Yolanda s’était sentie très à l’aise avec lui, peut-être du fait de leur points communs nombreux, et aussi de leurs valeurs communes. Comme pour elle, les traditions des Sang-Purs semblaient lui importer mais, comme elle, il n’était pas marié, et vivait avec une certaine distance vis-à-vis de sa famille. Ils avaient vite développé une relation amicale et de collaboration, lorsque Volkov avait mentionné un trafic de poisons qu’il cherchait à mettre en œuvre, Yolanda s’était empressée de proposer son aide, sachant qu’il finirait bien par le lui rendre d’une manière ou d’une autre, et que Volkov était un allié précieux à conserver dans un carnet d’adresse.

En entrant dans son bureau, Yolanda y posa ses affaires ; la longue cape qu’elle portait alla s’accrocher d’elle-même sur le porte-manteau. La sorcière agita sa baguette d’un coup sec et une porte pivota, dévoilant sa pièce à vivre, composée d’un petit salon intimiste, et d’une chambre à coucher. Le vent léger de septembre sifflait déjà à sa fenêtre. L’air rêveur, Yolanda s’attarda un instant devant sa penderie, avant d’opter pour une robe noire, vaporeuse, longue mais aussi particulièrement décolletée. Elle la mettait bien à son avantage, songea-t-elle en souriant. Elle se demanda aussi, le regard brillant de malice, combien de temps Éphrem réussirait-il à garder poliment ses yeux à la hauteur des siens.

Il était clair depuis un certain temps maintenant qu’ils se plaisaient tous les deux beaucoup. Dès la première fois où Yolanda l’avait recroisé, après Poudlard, elle avait songé que le guérisseur serait un excellent amant. Lorsqu’elle s’était faite plus séductrice, plus entreprenante, Éphrem avait tout de suite manifesté son intérêt. Intérêt qui était devenu limpide maintenant, et qu’ils cultivaient depuis plusieurs mois au cours des soirées où ils se rencontraient, à coup de sous-entendus, de gestes, de regards explicites. Oh, ils étaient restés subtils ; mais tous les deux s’amusaient beaucoup, sans aucun doute, de cette tension dévorante qu’ils construisaient petit à petit. Yolanda se demandait ce qu’il se passerait aujourd’hui, alors qu’ils se retrouvaient pour la première fois seul à seule. Se contiendraient-ils plus longtemps ? En avaient-ils envie ?

Une fois la robe noire enfilée, Yolanda passa devant son miroir, et d’un coup de baguette, gomma les traces de la fatigue de la journée, revigorant son teint. Une fois cela fait, elle s’installa dans un des fauteuils du salon, et agita encore sa baguette pour faire apparaître, sur la table basse devant elle, une bouteille pleine d’un excellent Whisky Pur Feu, des glaçons, et deux verres. Confortablement installée et parfaitement apprêtée, elle lut pendant une quinzaine de minutes avant que son invité n’arrive ; elle lui avait indiqué d’arriver par la cheminée. Elle lui sourit lorsqu’elle le vit et le salua d’un signe de tête, le regard chaleureux et accueillant.

Éphrem, quel plaisir ! Installe-toi, je t’en prie !

Il s’installa sur le fauteuil près d’elle et la bouteille de whisky lui servit un verre d’elle-même. Yolanda plongea son regard dans le sien, et lui sourit.

Alors, comment-est-ce que tu vas ? Et que me vaut le plaisir de ta visite ? demanda-t-elle en posant doucement sa main sur la sienne, qu’elle caressa puis retira brièvement.

Elle rajouta d’un air complice et amusé :

Si c’est pour dissimuler quelque chose, tu es au bon endroit, mon chéri, j’ai ce qu’il faut pour ça. Enfin, du moment que ce n’est pas un être vivant que tu m’emmènes, n’est-ce pas ? Mais rassure-toi, je suis une femme très discrète.

Elle lui lança un long regard. Merlin, oui, il était vraiment attirant. Et seulement quelques centimètres les séparaient, finalement… Elle imagina ses bras puissants se refermer sur elle, ses lèvres courir dans son cou, ses mains plonger dans ses cheveux... Et ses rêveries lui arrachèrent un nouveau sourire. Elle se demanda, amusée, si Éphrem s’était déjà imaginé de se retrouver dans ce genre de situation lorsqu’elle était encore sa professeure d’Histoire de la Magie. Peut-être. Cela rajouterait quelque chose d’extrêmement savoureux à la scène.

Sans doute n'as-tu jamais imaginé te retrouver ici, lorsque tu étais étudiant à Poudlard? .


Mots: 1001.
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La missive est partie aussi vite qu’elle a pris du temps à être rédigée. Bel oxymore, dirait-on. Ficelée à aux serres d’un oiseau maudit, en l'occurrence un vautour - les chouettes étant pour les faibles - l’invitation s’en est allée sous ton regard approbateur. La journée à Sainte-Mangouste fut étonnement longue. Non pas qu’un quelconque ennui se soit greffé à ta personne. C’était plutôt l’attente impatiente de revoir cette mystérieuse sorcière avec qui tu as entretenu une relation épistolaire.

Certains patients reçus aujourd’hui ont eu le don de t’exaspérer. A agiter sa baguette dans tous les sens, on finit par se blesser … Que peut-on bien leur enseigner à Poudlard ? Ces nouvelles générations sont des moins que rien. Décidément, il te manque le temps où les sorciers britanniques souffraient de véritables maux. Des maléfices, voilà ton expertise. Non pas un Lumos défectueux. C’est donc sans aucune amitié que tu as pris soin des personnes qui t’ont consulté ce jour.

La fin de journée venue, tu empreintes d’un pas valeureux le réseau de cheminées qui mène jusqu’à Poudlard. Avant d’enjamber l’âtre avec élégance, tu as bien fait attention à ton allure. Il relève de l’impossible de ne pas se présenter impeccablement devant une femme de sa trempe. Avec minutie, tu coiffes de nouveau ta chevelure brune, tu peignes ta barbe une dernière fois et tu viens réajuster ta précieuse chevalière.

Revenir ici s’avère étrange. Il est vrai que tu n’as pas quitté l’Université depuis si longtemps, il y a moins de dix ans en tout cas. Yolanda doit attendre. Elle est une mage énigmatique que personne ne saurait froisser. Dès votre rencontre alors que tu n’étais qu’un étudiant en Médicomagie et Potiologie, tu as rapidement eu un coup de cœur pour elle. Ce voyage de cheminée en cheminée n’aura pourtant duré que quelques secondes mais elles sont suffisantes à l’évaporation de tes souvenirs.

Une enseignante respectée, imposant le respect au premier coup d'œil. Une universitaire talentueuse à n’en pas douter, passionnée et dont le physique ne t’as jamais laissé indifférent. Il faut avouer qu’elle a toujours occupé tes songes nocturnes. Parfois même, il t’est arrivé de croire que tu hallucinais son parfum, imaginant tout autant ses mains se poser sur ta peau et l’électriser. Heureusement, tu es un occlumens. Tout cela restera dans ton propre esprit, n’est-ce pas ?

A ton arrivée, le pas conquérant, la ravissante brune est assise et t’interpelle plus vite que tu ne l’aurais cru. Tu t’es déjà demandé ce que cela donnerait si une telle femme prenait part à un affrontement magique. Cela doit bien être impressionnant. C’est une évidence. Docile lorsqu’il est question de la Professeure Yeabow, tu t’assieds à ses côtés, sans broncher. Elle pourrait faire ce qu’elle voudrait de toi, c’est sûr, du moins jusqu’à ce que le loup ne se débatte.

Installé dans ce fauteuil qui est accolé au sien, tu demeures silencieux, profitant de son accueil chaleureux. Une bouteille de Whisky-Pur-Feu verse une quantité plus que raisonnable d’alcool dans vos verres respectifs. La caresse qu’exerce sa paume sur la tienne a tendance à faire se dresser les follicules pileux qui parsèment ta main puis sur l’ensemble de ton bras … Ton regard noir enveloppe ses prunelles sans ménagement.

“Aujourd’hui, je n’ai tué personne”, commences-tu, complice à son humour. Cela pourrait bien être le titre d’un roman policier. “Je me porte à merveille, comme tu peux le voir”. Il est parfois curieux de tutoyer une ancienne enseignante. Si désormais les rôles ne sont plus les mêmes, il reste que son noble statut dispose d’un potentiel prompt à provoquer en toi l’envie et la tension. La discrétion mentionnée, celle dont tu as présentement besoin. Aussi, tu ne peux que saisir l’étincelle de son clin d'œil. "J'espère qu'il en va de même de ton côté, tu es ravissante".

“J’ai besoin de toute la discrétion que tu pourras m’accorder, Yolanda. Il n’existe aucune autre femme capable de me donner ce que je désire tant”. Tu as prononcé ces mots sans sourciller. L’équivoque est belle et bien nette. Il n’est pas difficile de croire que tu pourrais souhaiter bien plus qu’un simple entretien. Tu fais apparaître de nulle part une petite malle contenant diverses fioles de cristal qui tintent en fonction des mouvements. Des poisons. Concoctés par ta main.

Tu ne saurais dire ce qui t’envoûte le plus en l’instant chez elle : son sourire généreux ou bien ses iris déployés dont l’imaginable ambition de te dévorer s’impose à tes pensées. “Professeure Yeabow, je suis sûr que vous saurez comment m’aider à dissimuler ma bêtise …” Le ton est provoquant, autant que ton index qui vient tracer des symboles imaginaires sur le dos de sa main en guise de seul contact malgré votre proximité insaisissable et si proche.

@Yolanda Yeabow
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Yolanda esquissa un sourire à la fois complice et gourmand en sentant, une certaine tension gagner l’atmosphère. Elle aimait l’effet que, vraisemblablement, elle faisait toujours à son ancien élève. « Merci mon chéri, tu es très charmant aussi, ce soir » rétorqua-t-elle en lui rendant le compliment qu’il lui fait. Lui aussi est impeccable, ce soir, et ses sourires, ses compliments, sa docilité, les longs regards qu’il lui adresse… la font se sentir terriblement puissante, gorgée d’assurance. Tout son charisme, sa confiance, se déploient sur Volkov comme s’il était une proie savoureuse. Elle boit un peu de Whisky, tout en lui souriant doucement. Elle sent sa main à lui tressaillir lorsqu’elle le caresse, mais il semble néanmoins plutôt apprécier son contact, ce qui la ravit. Elle lui répond par un long regard coulant, encore une fois, complice.

Lorsqu’il prit de nouveau la parole, ses mots la ravirent ; les sous-entendus équivoques qu’il prononce, l’ambiguïté de ses phrases, sont comme des caresses sur sa peau, qui la rendent plus entreprenante encore. Avec douceur, elle s’approche de lui, installé près d’elle sur le canapé, et murmure à son oreille, à la fois intense et joueuse, caressante et pleine d’humeur : « Et je brûle de satisfaire ton désir, Éphrem, n’en doute pas… ». Elle profite de la proximité instaurée pour déposer un baiser léger sur sa joue. Pendant une seconde, elle se demande combien tout ça est décent… Certes, c’est son ancien élève… Mais justement, c’est son ancien élève. Jamais elle n’aurait encouragé de pareils sentiments lorsqu’il suivait encore ses cours à Poudlard. Aujourd’hui, ça fait dix ans qu’il n’étudie plus ici. Et pour ce qui est des treize ans qui les séparent, bon… Ca n’avait pas du tout l’air de le déranger… Et puis, aucun homme ne se posait la question, lorsqu’il s’agissait d’entamer une relation avec une femme plus jeune… Au contraire, ils n’avaient souvent aucun scrupule… Alors pourquoi devait-elle s’encombrer de questions quand les choses se déroulaient dans l’autre sens ?

Fascinée, elle observa Ephrem faire apparaître une petite mallette de nulle part, qui se promena dans les airs. Elle entendait les bruits des potions tinter de manière cristalline. Yolanda la suivi du regard puis se retourna vers Ephrem, le regard admiratif : « C’est toi qui a composé ces poisons ? Je suis impressionnée… » Elle regarda encore la mallette se promener dans les airs, en sirotant son whisky. « Explique-moi un peu… » demanda-t-elle.

Son ton provocant l’amusa profondément. Elle lui répondit par un regard complice. « J’aime beaucoup les bêtises, Monsieur Volkov. Je serai ravie de vous venir en aide, mon très cher étudiant », murmura-t-elle avec douceur, amusée. Puis elle sentit l’index de Volkov lui caresser les mains. Elle planta ses yeux dans le sien, lui adressa un sourire, et lui rendit ses caresses. De sa main gauche, elle caressait la main de Volkov, mais de sa main droite, elle saisit agilement sa baguette, et l’agita d’un coup sec. Un pan d’un des murs de la pièce se retourna. Il y avait une petite cavité, propre à dissimuler ce dont on avait besoin. C’était comme un placard secret, qui s’engloutissait dans le mur, et qu’elle seule pouvait révéler. « Tu vois ? j’ai ce qu’il te faut. Il n’y a que moi qui peut révéler ce petit placard, donc sois tranquille. Trop petit pour cacher des amants, malheureusement, mais assez grand pour dissimuler tous tes poisons, Éphrem. », glissa-t-elle, taquine. « C’est un plaisir de collaborer avec toi, n’hésite jamais à me demander de l’aide. » La mallette se posa dans le petit placard, qui fut ravalé par le mur.

« Alors, dis m’en un peu plus sur ces potions de ta création. Je suis très curieuse. » Sa main s’était retirée de la sienne, et s’était posée maintenant sur sa cuisse, qu’elle flattait délicatement, tout en continuant de faire la conversation, en bonne hôtesse, réellement intéressée. « Ils ont l’air très peu conventionnels, j’en déduis que c’est toi qui les as inventés ? Tu as toujours été un sorcier prometteur, je suis très heureuse de voir que tout marche si bien pour toi » continua-t-elle sans interrompre ses caresses. Sa main s’aventurait délicatement vers l’intérieur de sa cuisse, maintenant, qu’elle caressait avec douceur, très habile, expérimentée, agile. « Est-ce que tu aimes ça, mon chéri ? » murmura-t-elle doucement.

@Éphrem Volkov
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Sa demande te laisse songeur. Un sinueux frisson se joue de toi à ces paroles qui n'ont rien d'anodin. Te retrouver ici ? C'est sous son œil enveloppant que tu reprends la parole. "J'ai pu … Me l'imaginer", laisses-tu sous-entendre. Bien sûr, probablement ne se doute-t-elle pas des tenants de ces pensées sensuelles bien que ton intonation suave puisse en dire long sur le sujet. Le Professeure Yeabow a l'image d'une femme qui s'est affranchie des règles établies. C'est plaisant. Tout comme ce comportement qu'elle adopte avec toi. Un comportement gourmand, comme si tu n'étais qu'un … Délicieux met qu'elle désire dévorer. Cela n'a rien de dérangeant à tes yeux.

L'alcool qui roule sur ta langue est brûlant, il laisse courir en toi une sensation de chaleur déstabilisante mais non moins agréable au demeurant. Peut-être est-ce l'effet qu'elle a sur toi ? Plus proche encore, la panthère enchaîne les équivoques qui résonnent en ton inconscient. Cet endroit gouverné de trois instances dont l'une voudrait bien assouvir ses noirs desseins. Sous ta barbe drue, ta joue est prise d’un tressaillement à l’instant où ses lèvres maquillées s’y posent. Tes yeux prennent une teinte plus foncée, plus noire s’il en est possible.

Plusieurs sentiments se mêlent à l’intérieur de ton esprit : le désir, la surprise mais ni honte ni gêne. Cette ambiguïté est franchement stimulante. Il y a quelque chose d’intimement inquiétant à te laisser prendre à ce jeu où tu n’es qu’un simple jouet … C’est en tout cas l’impression que tu peux avoir et cela n’a rien de dérangeant. Ne rien contrôler, laisser faire ce qui doit advenir. Plutôt ce qui pourrait advenir. Devrais-tu prononcer quelques mots à la suite de ce geste si personnel ? Il apparaît difficile d’ajouter quoique ce soit. Cela n’arrange toutefois pas cette sensation de chaleur qui t'envahit.

Puisque les gestes valent mieux que les paroles, c’est l’alternative de l’objet de ta venue ici qui prime désormais. Tu essaies de penser à cela plutôt que de te concentrer sur les formes régulières de son corps, des ondulations de sa crinière brune, sans oublier ses lippes charnues qui viennent d’entrer en contact avec ta peau. Les poisons, donc … Tu bois une gorgée de whisky, calme, beaucoup trop sans doute au regard de l’illégalité dont regorge cette scène. Elle n’en paraît pas davantage offusquée. “Ces poisons sont de mon cru, oui, chère Yolanda”. Les paupières plissées, tu reprends. “Tu n’es pas sans savoir mes modiques compétences en matière de potions”. L’euphémisme est immense si l’on se réfère à ton titre de potionniste.

Il est drôle que vous vous cherchiez autant de la sorte. “Je suis étonné, je dois l’admettre, de ne pas recevoir de punition de la part d’une enseignante aussi académique que vous, Madame”. Tu joues, tu t’amuses, c’est le moins que l’on puisse dire. “Parce que tu es du genre à séquestrer tes amants ?” rétorques-tu presque instantanément à sa suite, encore éberlué par la cavité murale qui s’est ouverte à son coup de baguette magique. Ta tête se penche sur le côté, intrigué par cette main si entreprenante qui se pose sur ta cuisse musculeuse. Il faut dire que tu n’es pas insensible à ses charmes et cela s’observe probablement. Il est des réactions qu’il n’est pas possible de dissimuler.

“Ces flacons contiennent d’étonnantes mixtures à base d’armoise, de racine de mandragore et autres toxiques aux propriétés fortement intéressantes”
. Tu marques une pause. “L’un d’eux est un puissant hallucinogène, précisément celui contenant de l’armoise”. Alors qu’elle flatte tes qualités d’étudiant d’autrefois, sa main s’aventure au-delà des limites conventionnelles. C’est l’intérieur de ta cuisse qui s’en retrouve maintenant attaqué. “J’aime … vraiment … beaucoup cela”. Tes mots sont hachés, tout comme ta pensée qui peine à se construire sous cette présence sensuelle. “Est-ce que tu pensais à cela quand je te demandais des explications supplémentaires à la fin des cours ?” Tu es très curieux.
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CW: mention de sexualité

Ainsi, il avait pu s’imaginer… ici ? C’est ce qu’il laissait entendre, d’une voix douce qui laissait peu de place au doute. Elle mit un moment à être sûre d’avoir compris ce qu’il insinuait probablement ici… Les insinuations qu’ils se lançaient l’un l’autre, comme des projectiles enflammés, avaient rendus l’atmosphère plus tendue, presque étouffante. Le whisky lui faisait tourner la tête, et elle sentait son désir monter, franc, entêtant, impatient. Elle continuait, ravie, à observer l’effet qu’elle avait sur Éphrem, qui semblait surpris mais satisfait de leur premier rapprochement.

« Une enseignante si académique… ? » le taquina-t-elle. « Me trouvais-tu vraiment si sévère… ? » demanda-t-elle en souriant. « Je serais désolée de t’avoir laissé une impression désagréable… mais j’espère que je me rachète aujourd’hui » ajouta-t-elle alors que leurs mains se caressaient doucement. Elle ne répondit que par un sourire amusé et plein d’humour lorsqu’il lui demanda si elle séquestrait ses amants, et remarqua que l’excitation d’Éphrem devenait visible, qu’il ne cherchait pas à la cacher. Ravie d’avoir la confirmation que son désir était partagé, elle lui lança un regard entendu, sensuel, complice, avant de poser sa main sur sa cuisse et de l’interroger plus avant sur la composition des poisons. Elle écouta, fascinée, ce qu’il lui expliquait, tandis que sa main se faisait plus entreprenante. Mais Éphrem lui répondit qu’il appréciait beaucoup ses caresses, ce qui la ravit. Sa voix était entrecoupée, haletante, signe du plaisir qui le gagnait. « J’en suis ravie, Ephrem… » Elle lui sourit, ravie, continuant ses caresses, douce et déterminée, appréciant le contact de sa main fraîche avec sa cuisse musclée, découvrant avec curiosité et délice, ce corps qu’elle désirait depuis plusieurs mois maintenant. En contournant délicatement son entrejambe, elle continuait à explorer l’intérieur de sa cuisse, caressante, agile ; elle voulait le rendre fou.

Lorsqu’Éphrem lui demanda si elle avait pensé à de telles scènes avant lorsqu’elle était encore son professeur, Yolanda s’arrêta un moment et lui sourit. Elle lui caressa doucement le visage. « Non, pas à l’époque, Éphrem. Tu étais très jeune, à peine sorti de l’adolescence, et je n’ai jamais ce genre de pensées ou de sentiments envers mes élèves. La hiérarchie est trop forte, l’écart d’âge à l’époque est trop important, ce serait trop malsain. Il faut mettre des barrières », murmura-t-elle doucement. Mettre des barrières... Cela sonne étrange, à dire, alors que justement, elle est en train de faire exploser la convenance en le recevant chez elle de cette manière. « Même moi, j’ai encore un semblant de moralité. Même si, évidemment, je t'appréciais beaucoup à l'époque, n'en doute pas » glissa-t-elle en souriant. « Mais depuis que nous nous recroisons, j’ai très envie de toi… » avoua-t-elle en lui caressant toujours distraitement le visage. Elle s’approcha de son oreille, et murmura « mais si toi, tu avais ce genre de pensées quand tu me demandais des explications supplémentaires, je serai ravie d’en savoir plus… à quoi pensais-tu quand tu t’imaginais ici… ? qui sait, ces pensées pourraient se réaliser ce soir… si tu en as envie bien sûr, mon chéri »

Le témoignage de son plaisir, dans sa voix entrecoupée, sa phrase hachée tout à l’heure quand elle le caressait, l’encouragèrent à aller encore plus loin, et elle vint se couler contre lui, explorant sa nuque de ses lèvres. Elle goûta sa peau avec délice, respira son odeur. L’intimité entre eux grandissait ; elle avait rompu la distance physique qui les séparait, et il pouvait sentir sa poitrine à elle se couler contre son torse, son corps si proche, à portée de main. Joueuse, elle se frotta très légèrement contre lui, à peine, de quelques légères pressions, comme pour lui donner un avant-goût de ce qui pourrait l’attendre. Elle attendait d’avoir son aval, finalement. Elle embrassa délicatement son oreille, son visage, son nez, la commissure de ses lèvres, avant de revenir lui murmurer « Mais je détesterais que la réalité ne soit pas à la hauteur de ton fantasme… Nous pouvons nous en arrêter là, si tu veux ». Ses lèvres étaient à quelques centimètres des siennes. Elle brûlait qu’il l’embrasse, qu’il la touche, la caresse, elle brûlait de sentir sa passion, probablement contenue pendant des années, et de sentir ses mains découvrir son corps. « Mais sinon », rajouta-t-elle, « sache que je suis toute à toi, Ephrem ». Elle se blottit contre lui davantage avant de murmurer encore : « je suis toute à toi »


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