A l'ombre des tamariniers
Nyéléni était la seule enfant du quatrième lit de Mawdo Sô. Il y avait quelques avantages à être la progéniture d'un mariage de convenance. Elle n'assistait guère aux mesquineries des co-épouses de sa mère, sauf à l'entendre parfois surnommer Zeyna la blanche, comme elle avait cet étonnant teint doré des Iba de Songhaï. Dans la guerre des épouses, il n'y avait ni pitié ni amitié, seulement calculs d'apothicaire et jalousies étouffées dans un drap de dignité. Ici, dans leur maison de Niani, loin de Bamako, on ne pouvait jamais savoir si le bazin et le bogolan aux motifs chamarrés étaient un premier ou un dernier choix, aussi étaient-ils toujours appréciés comme tout le reste de ce qui venaient grossir les possessions de la maison. A l'ombre des fromagers et des tamariniers aux racines géantes, dans la petite villa plantée dans la poussière rouge, la vie était douce et souvent heureuse. Loin des hommes et, d'une certaine manière, loin de la vie réelle. Il n'y avait qu'elles, Binetou et Namandié, la vieille maman de Mawdô. Quelques fois, en apercevant Nianankoro, l'homme-ombre de Mawdo, rôdant dans la propriété sous sa forme d'une panthère au pelage noir, Nyéléni se rappelait que son père pouvait apparaître à tout moment, troublant le cours paisible de leur vie de famille. Cela se produisait rarement mais Mawdo Sô ne se déplaçait jamais pour rien. Aussi ses visites étaient-elles toujours marquantes. Comme par exemple, cet après-midi-là, où il était venu la chercher, exigeant qu'elle l'accompagne à la rencontre des griots de Kangaba et que sa mère et sa grand-mère s'étaient jetées à ses pieds pour l'implorer de ne rien en faire. Nyéléni n'avait pas vraiment compris. C'était venu plus tard, entre les mains de tantes qu'elle n'avait jamais vues ni de près ni de loin. Alors elle avait embrassé le désarroi de sa mère et de sa grand-mère. Celui de toutes les femmes qui vivaient à l'ombre de l'Empire.
Le bâton de Soundjata
« On raconte qu'après sa mort, à la flèche fut fixée la hampe d'une sagaie sur laquelle étaient gravés les hauts faits du règne de Soundjata. »
Le silence retomba lourdement quand la voix de Namandié Sô se tut. A l'ombre du fromager, il faisait chaud ce matin-là et on n'entendait seulement les ploc ploc cadencés du pilon de Binetou. Elle préparait le foufou pour le déjeuner, le mortier calé entre ses pieds nus. Les petits doigts agiles de Zeyna et Nyéléni tressaient les cheveux des petites tandis que les enfants, assis en demi cercle devant leur ancienne suçotaient des feuilles de surette. Assise sur sa natte, les yeux mi-clos, la vieille maman de Mawdo Sô profitait de ce court répit, son éventail de paille tressée à la main.
« Mais Nana ! et l'ergo de coq blanc ?! »
« Il est toujours attaché à la pointe de la flèche. », répondit patiemment l'ancienne. Les yeux toujours clos, elle balançait imperceptiblement la tête d'avant en arrière.
« Mais pourquoi un coq blanc ?! »
« Parce que c'était le tana sacré du roi sorcier. Sans lui, Soundjata n'aurait jamais pu le vaincre. »
« Tu n'as rien écouté ou quoi Niamé !»
« Ah ah elle l'a dit déjà ! »
« Moi si je pouvais me transformer de quatre-vingt dix neuf façons je ne me transformerais pas en brin de paille en tout cas. »
« Et la sagaie Nana, la sagaie ?! »
« Certains disent que Balafasséké l'a cachée dans le bâton que les neufs sorcières avaient donné à Soundjata pour qu'il trouve son chemin. »
A nouveau un silence, suspendu aux lèvres de l'ancienne.
« Mais il ne faut pas croire tout ce que racontent les vieilles femmes. Balafasséké n'a jamais été féticheur lui... », souffla la vieille en s'appuyant sur son bâton pour se relever, « Et ça c'est une autre histoire. »
Son regard s'attarda longuement sur Nyéléni. Elle donna un coup sec de son bâton au sol. C’était une longue canne un peu tordue, taillée dans un bois clair que la jeune fille ne reconnaissait pas. L'objet ne portait aucun ornement. C'aurait aussi bien pu être un bâton de vacher.
La fille du vacher
« C'est que ce n'est guère un endroit pour une princesse ici. », se lamentait Folayimi en hochant la tête à la négative. Elle n'avait pas cessé de travailler entre ses doigts une pâte que la jeune fille ne reconnaissait pas. C'était la première fois qu'elle entrait dans une maison fulani. Daouda avait pris le relai de Sanounou à Nikki. La grande fête de Gaani leur avait offert le couvert des masses assemblées, mêlant brouhaha des tambours sacrés, ahanements des chevaux et liesse des hommes et des femmes. Ils avaient quitté les festivités avec le troupeau de Daouda en même temps qu'un grand nombre d'autres éleveurs et cavaliers bariba et, après une longue marche qui avait achevé d'élimer ses savates de cuir, ils avaient franchi la barrière qui délimitait le petit village où Daouda rejoignait sa famille après les transhumances.
La maison en dôme, plantée sur des murs de boue était constituée d'une grande pièce divisée en deux. Folayimi, l'épouse du vacher y vivait seule avec deux petits garçons la plupart du temps. Issa, l'aîné était occupé à l'extérieur avec les deux vaches laitières. Il aurait dû prendre le relai de son père quelques années plus tard mais l'arrivée de Nyéléni allait bousculer ce projet.
La jeune fille ne dit rien, comme il convenait de faire à moins d'y être invitée par ses aînés. Elle n'avait jamais rien eu d'une princesse si ce n'est dans la légende de Mawdo Sô. Un père qu'elle n'avait que trop peu connu si ce n'est, elle aussi, à travers sa légende.
Chronologie
1981 : Mawdo Sô initie le dialogue autour d'un accord de rapprochement avec les gouverneurs de la province de Songhai. En signe d'ouverture, il prend la plus jeune fille du gouverneur Iba pour épouse. Zeyna donne naissance à une petite fille un peu plus tard dans l'année. Elle la nomme Nyéléni, signe des grands espoirs qu'elle place en elle.
(1981 - 1995 ) enfance & adolescence : Les relations entre Mawdo et sa quatrième épouse sont purement formelles. L'accord avec les Songhaï traine en longueur ce qui irrite l'aspirant empereur. Zeyna élève sa fille dans la maison de sa belle-mère, quasiment en autarcie, avec les égards dus à une princesse. La vie est facile. Peut-être trop...
(1994) 14 ans : Nyéléni est présentée au rite des kolas, rite de passage à l'âge adulte perpétué par les familles de sang pur pour assurer la pérennité du sang grâce à l'union de deux familles. Pour les jeunes filles, il s'agit d'une forme de serment inviolable qui ne nécessite pas le consentement des partis impliqués et est pratiqué par les femmes de la famille. Ce serment lie Nyéléni au second fils de Diabali Soninké de Kangaba comme son épouse en devenir.
(1996) 16 ans : Assassinat de Mawdo Sô dans sa maison de Kati, par un groupe de mercenaires. L'exécution est ouvertement commanditée par le pouvoir en place suite aux insurrections et manifestations pro Empire dont Sô était le chef de file. Sa première épouse et trois de leurs fils sont également éliminés. Un mouvement d'insurrection populaire s'élève en réponse à cette prise d'action. Sentant son pouvoir menacé par les impérialistes, certaines têtes pensantes des hautes sphères du gouvernement magique préfèrent ne pas prendre de risque. La chasse aux "sorcières" contre les héritiers de l'Empire du Mali - autrement dit les Sô mais aussi quelques autres familles apparentées - commence. Zeyna fuit vers la province de Songhai. Elle confie sa fille à des gens de confiance, le plus loin d'elle possible.
(1999) 17 / 22 ans : De loin en loin, les hommes de confiance de Zeyna s'assurent de placer Nyéléni dans différentes familles. Elle adopte à chaque passage le nom de sa famille d'accueil et ses us pour brouiller les pistes. Après de nombreuses tribulations et de nouveaux troubles politiques au Mali entre impérialistes et républicains, Nyéléni est envoyée vers une famille de bergers du Royaume de Dahomey, très au Sud de la frontière malienne.
Elle rejoint les rangs de Uagadou peu de temps après, sous le nom de Nyéléni Kérékou, la fille du vacher. De cette expérience, elle conserve une baguette en bois de kambala, dont la rigidité est compensée par un cœur renfermant une vibrisse de lièvre sagace.
La ceinture de cauris de Nyéléni se rompt, l'informant qu'elle est libérée des engagements de son père envers les Soninké. Elle ne cherche pas pour autant à profiter de sa liberté, son quotidien étant toujours trop contraint et menaçant à ses yeux pour envisager de fonder quoi que ce soit avec qui que ce soit.
(2006 - 2018) 25 à 37 ans : après une scolarité sans incident particulier, elle retrouve sa famille du royaume de Dahomey pour un temps ce qui présente l'avantage de beaucoup voyager quoique dans des conditions assez rudes puisque le bétail doit migrer au gré des sécheresses et des saisons des pluies. Nyéléni s'est parfaitement faite à cette vie semi-nomade et aux travaux de ferme quoique son père adoptif préfère la garder auprès de lui, au milieu du bétail, même si c'est une femme. C'est cet excès de prudence qui marquera la fin d'une époque heureuse.
(2019) 38 ans : après plusieurs coups d'État, le Mali voit à nouveau une montée en puissance de la voix impérialiste. Des petits groupes discrets se mettent à chercher des héritiers de l'Empire du Mali à travers le pays puis dans les régions limitrophes. Une surveillance discrète de leurs activités est mise en place, dans l'espoir d'étouffer dans l’œuf toute tentative de restaurer l'Empire. La nouvelle ne parvient pas jusqu'au Royaume de Dahomey où plus personne ne parle de la fille adoptive du vacher depuis longtemps.
fin 2020 : Un petit groupe de nomades se rapproche temporairement de la famille du vacher. Sous prétexte de rejoindre le troupeau d'un parent, ils feront un bout de chemin avec le vacher et Nyéléni et leur donnent des nouvelles du Mali. Nyéléni décide de fuir dans la nuit sans un mot à quiconque pour préserver sa famille adoptive. Ce choix achève de confirmer les soupçons qui pesaient sur elle. Le vacher est laissé pour mort et Nyéléni réchappe de justesse au même sort en se jetant dans le fleuve. La chance fera que les crocodiles ne toucheront pas un cheveu de sa tête.
(2021) 39 ans : Nyéléni disparaît un temps dans la manne humaine de la ville de Cotonou, adoptant des habitudes plus urbaines. Dissimulée parmi une population moldue, elle peine à trouver de quoi vivre décemment sans trop se faire remarquer. Elle tente alors de revendre le bâton de Soundjata à un trafiquant britannique qui était venu le lui voler. Il finit cependant par lui offrir une porte de sortie vers sa mère patrie où elle pourra espérer mener une vie plus sereine. Elle quitte donc l'Afrique pour l'Angleterre où une nouvelle identité l'attend. S'il lui faut quelques temps pour s’approprier l'histoire d'Iris Faux-Orpin, une sorcière néo-orléanaise bien sous tout rapport et s'adapter à la vie à l'occidentale (notamment à l'utilisation quotidienne d'une baguette magique), elle s'intègre assez rapidement à la société magique londonienne loin des intrigues politiques maliennes. Malgré ses talents de sorcière en apparence un peu faiblards,
@Nero MacGregor, l'homme à qui elle avait essayé de vendre l'artefact mandingue, parvient à lui trouver une place dans l'IDEM, en tant que secrétaire.
automne 2021 à printemps 2022 :Une certaine Yeleen l'aborde sur son lieu de travail. Elle est à la recherche de sa mère et il se pourrait qu'il s'agisse de Nyéléni. D'un commun accord, les deux femmes continuent de se voir sans trop oser y croire. Il s'avérera finalement que Yeleen est la fille d'une des soeurs de Nyéléni.
« Aaaaah ! La petite !! »Cintrée dans son
pantalon taille haute, Iris faillit faire tomber le trousseau de clés qu'elle s'apprêtait à glisser dans la serrure. Il fallait dire qu'à 6h pétantes, la secrétaire ne s'était pas attendue à avoir de la compagnie pour faire l'ouverture.
« Han ! Franck ? Tu m'as fichu une de ces frousses ! »« C'est que tout pendant qu't'étais pas là c'est moi qui me suis chargé de faire l'ouverture et la fermeture. », l'italien rondelet avait ce sourire rond comme la face du soleil. Il était très content de la voir et le plaisir était partagé,
« Mais j'ai pas tes manières hein. Les tires au flanc qui font du camping dans leur bureau je les ai mis dehors quand j'ai eu fini chez Mam'zelle Imelda. Je te les ai secoués par le paletot, crois moi qu'on les y a pas repris. »Iris pouffa malgré elle. Franck était à l'entretien. Il faisait partie des personnes les plus appréciées au bureau, pour son parler nature et son côté bonne patte mais son tempérament latin faisait que personne ne s'amusait à lui chercher des noises.
« Tu n'as tout de même pas fichu Gruffydd à la rue ? », fit-elle, incrédule.
« Un peu que j'l'ai foutu dehors. Deux heures du matin qu'il était encore là avec son poncho et son tupperware. Faut pas pousser Morgane dans les doxys non ! »« Mais enfin, tu sais bien que son couple bat de l'aile. C'est moi qui lui avait préparé des tuppers d'avance sinon il ne se nourrissait que de barres énergétiques... »« Boarf... », pour le coup, Franck était tout penaud,
« Avec un peu de chance l'air frais de la nuit te l'aura revigoré ton Gruffydd. Tu as apporté le café ? »« J'ai même pris deux thermos. », glissa-t-elle sachant que c'était tout ce que l'italien lui laisserait le temps de placer.
« Parce que Hobbs s'est mis en tête qu'elle allait te remplacer. Tu connais Hobbs. Et son café est épouvantable. Du vrai jus de chapeau. Tout le monde est à cran sur le café depuis que tu es partie Iris je t'assure. Nous refais pas un coup pareil. J'en ai touché deux mots à Mam'zelle Imelda mais j'crois bien qu'elle s'en fiche. »« C'est probable oui. »On n'allait pas se mentir, Imelda MacGregor n'était pas le genre de personne à qui il fallait se plaindre de la qualité du café. Elle avait ses petits projets bien ordonnés et ses préoccupations bien à elle. Mieux valait lui servir une bonne tasse de lavasse si on espérait la faire réagir sur cette épineuse question qui n'avait sans doute touché que "le petit personnel", à savoir tout le monde sauf elle qui avait dû se remettre au thé à la seconde où Iris était partie en congé.
« Si je comprends bien personne n'a pensé aux thermos servez-vous qui sont dans le placard de la cuisine... », insinua la pimpante Mme Faux-Orpin en posant son sac à main sur la banque de l'accueil.
Alors là, Franck lui adressa un regard outré. Bien sûr qu'elle y avait pensé contrairement à eux tous. Bougre de Veau de Lune ! Elle lui servit le café, avisant un tas de paperasse qui s'ennuyait sur son bureau. Étrange, pourquoi personne ne s'en était occupé.
« Je croyais qu'Imelda avait trouvé une remplaçante... », fit Iris, songeuse, en feuilletant la liasse de papier,
« Oh ben là, c'est un peu trop tard pour les demandes de stage, je me dem- », elle s'interrompit en se rendant compte qu'elle avait les doigts tous collants. Un papier de bonbon doré lui mit la puce à l'oreille. La liasse de demandes chuta malencontreusement dans la gueule de la corbeille à papier, visiblement affamée. Personne n'avait rien dû lui donner pendant son absence.
« Je me demande ce qu'il ferait celui-là si Sorcha acceptait de le prendre en stage. Enfin, je vois qu'elle aura au moins accepté les bonbons au miel. C'est la petite Aurore qui a dû se régaler. »« Ah ! Notre chère Iris. Vous avez bien profité de vos congés ? »Le ton légèrement plus étudié tranchait radicalement avec celui de Franck qui en profita pour s'éclipser. Imelda MacGregor venait d'arriver elle aussi, s'approchant spontanément, mais sûrement pas tant que ça, du bureau de la secrétaire.
« C'était très bien je vous remercie. »En même temps, ne l'avait-elle pas un peu forcée à les poser ces vacances ? L'argument du moment avait été aussi transparent, qu'intéressé.
De toute manière, il est illégal d'imposer plus de deux ans de travail sans congé à ses salariés et d'après le service comptable vous totalisez déjà les deux tiers de ce temps-là avec vos heures supplémentaires. Le Ministère ne peut pas s'empêcher de mettre son nez dans les affaires des autres. Donc vous allez me les poser ces congés. Je vous préviens, il est hors de question que je passe une minute de plus avec ces messieurs les contrôleurs du fisc magique, j'en ai des vertiges rien qu'à y repenser... « Ça tombe très bien que vous soyez là Iris j'avais justement des choses à voir avec vous ... »Iris eut un petit sourire en coin, amusé. Elle aurait pu le parier. Rien de ce que faisait Imelda MacGregor n'était véritablement désintéressé. En tout cas, elle, Iris, n'avait jamais été là pour voir une telle chose. Elle lui servit une tasse de café, en même temps qu'elle remettait un peu d'ordre sur son bureau qu'elle avait déjà remis en ordre avant de partir. Curieusement rien n'avait bougé sauf le petit vase communiquant à visage de démon oni qui avait été relégué tout au bout de la banque, à l'abri des regards visiblement.
« Oh, oui en effet. Il a mordu Mr Vorpe. Ça a fait tout une histoire, je ne vous cache pas qu'il y a eu beaucoup de rires sous cape, enfin bref, un agent de la ménagerie a dû intervenir. Finalement c'est la secrétaire qui a dû se rendre directement à l'agence de Mme Olympe - comment s'appelle-t-elle déjà ? », la directrice de l'IDEM faisait mine de creuser dans sa mémoire en claquant des doigts pour faire revenir les choses plus vite mais à la vérité, Iris doutait qu'elle connaisse le nom de la secrétaire d'Irvin Vorpe. Ça n'était même pas son employée à elle.
« Christine P- »« Oui c'est ça. »Imelda trempa ses lèvres dans sa tasse avec volupté. Mrs Faux-Orpin sourit de contentement, comme à chaque fois que quelqu'un la complimentait sur son café.
« Vous alliez me parler de quelque chose Imelda... »« Ah oui c'est vrai. J'aimerai que vous présentiez l'examen des BUSEs cette année. »Iris se décomposa. Vu ses progrès à la baguette, l'obtention d'un tel examen lui paraissait complètement irréaliste. Elle allait protester, ses lèvres carmines esquissant un
mais qu'Imelda étouffa dans l'oeuf.
« Ne me regardez pas comme ça Iris, c'est un examen d'une simplicité navrante. Vous ferez ça très bien. Je projette de vous confier plus de responsabilités. Voyez cela comme une forme... d'avancement. »« Mais Imelda vous vous rappelez tout de même que vous aviez dû flouer l'examinateur du COUIC quand ces messieurs les contrôleurs du droit du travail avaient exigé que je passe cet examen déjà... Les BUSEs c'est encore autre chose. »« Certes... Mais là vous verrez, je vais vous laisser au bon soin d'une de mes connaissances. Il est un peu rustre mais ça reste un des meilleurs dans son domaine... Voici sa carte de visite. Oh et... si c'est possible : en dehors des horaires de bureau. Vous êtes une perle. »Et la grande dame de laisser Iris bouche bée la regarder s'éloigner avec son café, contente d'elle. Du Imelda tout craché. Elle avisa la carte de visite qu'elle avait abandonnée sur la banque de l'accueil.
@Jameson Clearwater . Briseur de sorts (Dpt des Mystères). La petite carte semblait avoir vécu. Même en se disant qu'au vu du léger hâle jauni du papier, cette carte n'avait pas été éditée la veille au soir, c'était surprenant de la part d'Imelda qui assurait toujours une présentation impeccable. Ça l'était peut-être moins de la part d'un briseur de sorts...