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Come back home | Gabriel

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Come back home

@Gabriel Standford (09.07.22)

Tu fronces les yeux devant l’aveu de Gabriel. Comment une vieille dame peut-elle jouer les gardes du corps ? Pire encore, comment as-tu fait pour ne pas t’en rendre compte ? Cependant, dans ton esprit de petite fille, il n’y avait aucune chance qu’une mamie gâteau avec beaucoup trop de chats et une si grande collection de nains de jardin soit autre chose qu’une mamie gâteau. En plus, ses robes à fleurs ne donnaient clairement pas l’impression qu’elle pouvait être une sorcière. Tu aimerais te pencher sur cette énigme plus longtemps. Mais tu n’as plus personne avec qui en parler. Tu laisses juste tomber. Notant dans un coin de ta tête son nom. Tu te demandes si elle est de la famille de Lucy Spencer, l’amie de ton frère. Tu iras peut-être te renseigner pour présenter tes condoléances. Tu es cependant coupée dans tes réflexions par une phrase de l’auror. Tu fronces tes sourcils. « Elle est toujours vivante ?! » Le tact Queenie, le tact. « Enfin, je veux dire… » Patauge donc dans la mélasse encore un peu. « Tout le quartier la pensait décédée. » Tu t’en souviens que c’était sur toutes les lèvres lorsque des déménageurs sont venus vider la maison. Néanmoins, tu n’as jamais vu de tes propres yeux une preuve du décès de cette dame. En y réfléchissant, c’est bien une méthode de sorcier. Tu as de la chance de ne pas avoir eu affaire aux oubliators finalement. Tu n’iras plus présenter des condoléances à Spencer pour le coup. Elle va finir par te prendre pour une cinglée si ça continue.

L’instant fatidique arrive bien plus vite que tu ne le voudrais. Mais tu ne peux pas continuer éternellement de fuir la confrontation. C’est entre ta maison et toi. Des retrouvailles bien trop longtemps remises à plus tard. Bien trop longtemps repoussées. Tu lèves tes yeux pour l’observer. Les battements de ton cœur s’accélèrent. Pour la redécouvrir. Comme si tu ne l’avais pas vu depuis si longtemps. C’est un peu le cas. La dernière fois, lors de l’inspection des baguettes, tu étais dans le déni. N’en profitant absolument pas une seconde. Là, des souvenirs défilent devant tes yeux à la chaîne. Tu revois tes parents. Ton père jouer avec toi dans le jardin. Toi courant après un ballon enchanté. Puis plus tard, avec Alvaro, sous la surveillance de ta mère qui lit sur la balancelle. Tu clos tes paupières, fort. Tu ne veux pas encore pleurer. Pas maintenant. Pas alors que tu n’y es pas encore. Pas encore devant le chef du bureau des aurors. T’a-t-il vu une seule fois sans pleur ?

Tu secoues la tête. Non, tu ne veux pas attendre. La maison t’appelle. Comme si la magie des lieux pulsait pour accueillir ton retour. Tu sors fébrilement les baguettes d’une de tes immenses poches de jogging. Tes mains tremblent lorsque tu les apposes sur la porte. Tu ressens comme un déclic dans ta magie, comme un coup d’électricité indolore. Tu prends ça comme le signal tant redouté. Tu ouvres la porte.

Tu ne sais pas si tu es surprise ou non de voir que strictement rien n’a changé. Qu’il y a juste une couche de poussière qui recouvre tout. Tes yeux cherchent à tout voir sans réussir à se poser précisément. Tu sens une certaine euphorie à revenir ici et en même temps, une appréhension en sachant que rien ne sera, plus jamais, pareil. Même dans ta relation avec cette maison.
La première vraie réflexion que tu te fais, c’est que les plantes vertes sont toutes mortes dans leurs pots. Ça n’étonne personne. Néanmoins, tu t’attendais presque à les voir elles aussi, comme si tu venais seulement de partir la veille et que ça ne faisait pas plusieurs années. Bientôt trois ans.

Tu prends une grande respiration avant de poursuivre ton chemin dans la pièce suivante, le salon. Rien n’a bougé ici non plus. Les livres de ta maman sont toujours là, dans la bibliothèque qui occupe tout un pan de mur. Tous ces livres pompeux pour la culture qui lui permettaient de briller en société. Ta maman a toujours eu ce petit côté princier qui te permettait de croire que tu étais vraiment une princesse lorsque tu étais petite. Qui n’a rien à voir avec Diana qui met volontiers les mains dans le cambouis s’il le faut. Un sourire nostalgique se pose sur tes lèvres en pensant à ça. Très vite suivi par les larmes que tu n’arrives plus à retenir. Ces dernières noient tes joues sans que tu ne puisses rien y faire.
Ça ne s’arrange pas lorsque tu aperçois, sur la petite table devant le canapé, le livre qu’elle devait être en train de lire avec un marque-page là où elle s’est arrêtée. Avant que ce ne soit elle qui s’arrête définitivement. Tu t’en saisis, le titre indique Les Fleurs du Mal, avant de le serrer contre ta poitrine.

Trop prise dans tes émotions, tu ne vois pas où se trouve Gabriel.


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ft @Queenie Walker
9 Juillet 2022

Elle semblait surprise de savoir l'Auror Spencer toujours vivante, ne se souvenant nullement qu'un avis de décès avait été transmis du coté des moldus pour signifier son départ. Après tout, la retraite avait largement été atteinte pour la femme qui n'aurait plus aucun intérêt à rester dans les lieux après avoir été déchargé de missions, les juges Walker ayant décidé d'installer un autre Auror mais à quelques rues plus loin pour ne pas éveiller les soupçons de leur fille qui grandissait. La surveillance avait été plus ferme autour de la maison mais cela n'avait pas empêcher les attentats de Londres pour autant.

Alors qu'elle rassemblait son courage pour sortir les baguettes et refuser la pause qu'il lui accordait si nécessaire, les croisant en tremblant contre la porte pour déclencher le mécanisme. Si Queenie ne le sentit pas -ce qu'il en doutait puisqu'elle était leur fille- , Gabriel ressentit du bout des doigts la magie éclater avec douceur dans le dôme de protection dressée à l'insu des moldus et prit son temps pour rentrer, s'assurant de leur arrière par automatisme.

Fermant la porte derrière lui, il la laissa voguer dans l'environnement qui lui était familier, lui-même n'étant jamais rentré dans les lieux jusque là, se contentant de rendez-vous avec le juge Walker au Ministère ou par simple coïncidence au cœur du Londres Magiques. Il savait que le précédent chef des Aurors connaissait les lieux et respecta le silence qu'imposa la jeune femme en observant un lieu où le temps s'était arrêté il y a trois ans.
Il se souvenait encore de la première fois où il était revenu dans l'appartement de sa mère, quatre ans auparavant, nettoyant, remettant en ordre de ses propres mains en plein milieu de funérailles et de sa séparation. Il se souvenait avoir emporter les derniers plats que sa mère avait posé dans le congélateur quelques jours auparavant, elle qui aimait cuisiner pour plusieurs personnes même lorsqu'ils n'étaient que trois à table avec Aurore.

Faisant le tour de la cuisine pour s'assurer qu'aucun des équipements électriques n'avait posé problème entre temps, il la vit tenir un livre depuis l'autre bout de la pièce et maintenu une distance pour lui laisser le temps de s'y faire. Même si on ne se faisait jamais au silence d'une maison où de la musique, des rires et des bruits de pas l'avait constamment animé avant. Si Gabriel l'avait accompagné, ce n'était pas pour s'imposer, elle savait qu'elle pouvait se reposer si besoin.
Longeant la cuisine, il se saisit d'un verre pour le laver rapidement dans l'évier afin de lui servir un verre d'eau, le lui apportant sans l'effrayer, ni l'interrompre dans ces pensées. Le salon était faiblement éclairé par les volets encore fermés, la magie qui maintenait l'habitude d'ouvrir les divers mécanismes pour dissuader les voleurs avait été désactivé à leur entrée et Gabriel ouvrit alors la baie vitrée du salon, laissant entrer les rayons de soleil qui les avaient accompagné jusque là. Le jardin arborait quelques fleurs, impeccablement tondus et il mit ses mains dans les poches de son pantalon avant de s'adresser à Queenie.

"Tu as le droit de récupérer des affaires si tu veux." indiqua-t-il brièvement, ne sachant pas encore si la jeune femme voulait rester plus longtemps dans la maison, alors qu'elle peinait déjà à avancer dans ces souvenirs. Il savait qu'elle devait y aller progressivement, les yeux encore rougis par la panique et il espérait qu'elle puisse dépasser le seuil de la chambre parentale un jour sans être étourdit par l'odeur de la maison, de sa maison.

Cherchant à ce moment là à lui changer les idées, il avisa quelques livres de la bibliothèque avant de tomber sur quelques bandes dessinés loin d'être moldus. Reconnaissant quelques auteurs comme @River Hardcastle que sa propre fille collectionnait dans un coin de sa chambre, il ne put s'empêcher d'en saisir un entre ses mains pour le feuilleté. Sans le lui dire explicitement, il lui faisait comprendre qu'il pouvait attendre ici si elle souhaitait un peu plus d'intimité en parcourant les étages.