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Fallen Leaves (Han-Ryu)
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FICHE DE PERSO
TW : langage fleurit
Ce n'était pas la première lettre qu'elle recevait depuis le début de sa scolarité à Poudlard mais c'était bien la première qu'elle voyait avec l'écriture de son paternel la nommant avec un nom de famille qui était loin de lui être étranger. Pour la première fois, Yeleen ne s'était pas empêcher de jeter la lettre au feu, se demandant si Henry de Clare aurait pu lui donner des explications concernant sa défunte mère issue de la longue lignée des Sô. Des excuses, des raisons valables qui l'avaient poussé pendant des années à garder secret le nom de cette femme dont il avait abusé de sa confiance pour lui arracher Yeleen des mains à l'âge de trois ans.
La lettre était lourde mais la Serdaigle s'était tout autant fourvoyé en pensant que son géniteur aurait eu un tant soi peu plus de sagesse et de retenue. Non, il s'était contenté de cracher son venin perfide, espérant certainement lui donner ces gifles qu'elle n'avait pas eu l'occasion de recevoir durant tout l'été puisqu'elle s'était recluse dans le domaine des Clearwater. Il était bien hors de question qu'Henry de Clare puisse espérer que @Jameson Clearwater lui donne la moindre autorisation d'approcher les iles Hébrides mais les mots qu'elle lisait lui avait certainement écorché les doigts jusqu'au sang, tant la violence se déchainait contre celle qui avait fini par renier sa "famille". Elle savait que son demi-frère en avait morflé de son coté, seul parmi tous cette famille qui usait de son influence et de chantages pour garder bon nombre de sorciers sous la main. Les enfants qu'ils étaient en avait subit les frais toute leur vie.
Posée devant la cheminée de la tour, Yeleen avait commencé à alimenter le feu de l'âtre en déchirant finement les longs parchemins avec une lenteur presque inouïe. Le front légèrement plissé, elle pensait à @Iris Faux-Orpin, espérant encore et encore que rien ne puisse lui retomber dessus alors qu'elle avait été la seule à apporter des réponses à toutes les inconnues qui l'avaient entouré jusque là. De tout l'été, ses lettres lui avaient apporté une liberté sans nom, échappant à la pression et aux doutes à chacun de ses mots.
Alors que tous les étudiants prenaient leur diner sept étages plus bas dans la Grande Salle, Yeleen avait de plus en plus de mal à rester attablée très longtemps parmi les autres et était très vite remontée en voyant le hibou de la famille l'attendre près d'une des fenêtres de la tour des Serdaigles. Elle n'avait rien contre ce grand duc au fond mais elle ne se sentait l'âme de le laisser dehors geler de froid alors que les températures étaient de plus en plus fraiches la nuit tombée.
Et dans cette solitude qu'elle se créait toujours lorsqu'elle recevait des nouvelles des de Clare, elle entendit le bruit de pas caractéristique d'un de ses camarades de maison pour la deuxième année consécutive. Loin d'être de base très bavarde le soir venu déjà l'an dernier lorsqu'elle avait des potions pour parler, Yeleen ne put s'empêcher de sourire en voyant une sombre habitude revenir au galop à peine les cours entamés depuis seulement quelques semaines. Mais c'était leur lot et instinctivement, elle lui laissa une place à coté d'elle sur le canapé, l'invitant presque à s'installer.
Il avait certainement des feuillets et des feuillets à jeter aussi et dans ce silence, elle signa doucement à son encontre, amorçant presque une conversation plate, qui aurait pu être lourde de sens pour quiconque les verrait mais par chance, ils étaient juste eux deux. Un autre parchemin dans la cheminée se consumait déjà, le feu embrasant son prénom jusqu'à le faire disparaitre.
"Je suis une trainée ce mois-ci ... et toi?"
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Encore une foutue lettre… sa soeur était réglée comme une foutue pendule, ce qui n’était pas étonnant de la part d’une personne aussi névrosée et coincée qu’elle… mais ça commençait sérieusement à l’énervé. Il avait dix huit ans quand il avait quitté le domicile familiale, il avait prit quelques affaires, de l’argent, sa guitare et il avait fui cette famille qui ne l’avait jamais accepté pour ce qu’il était.
Ça avait été dur pour lui, pas forcément au début, mais il avait rapidement découvert que subvenir à ses propres moyens, ce n’était pas quelque chose de facile. Presque une année s’était écoulée avant qu’il n’ait reçu la première lettre de la part de sa soeur. A cette époque, il était en France, à Paris plus exactement, il enchaînait les petits jobs, tous plus minables les uns que les autres pour survivre.
Il avait été surpris en voyant la première lettre et plus surpris encore de découvrir le contenu. Sa soeur lui parlait comme si elle était là… comme si elle savait où il était, ce qu’il faisait et à quoi ressemblait sa vie, ne se gênant pas pour juger et pour montrer à quel point elle désapprouvait ses choix. C’était comme une conversation qu’ils auraient pu avoir de vive voix s’il était resté à la maison…
C’était énervant… et il avait roulé cette lettre en boule et l’avait balancé dans un coin de son appartement miteux de l’époque. Après ça, les lettres étaient arrivées tous les mois, à peu près à la même période et jamais un mois n’avait été loupé. Chaque fois, c’était la même chose, et il avait rapidement compris qu’elle devait l’avoir fait suivre.
Il était devenu un peu parano, mais ça avait fini par lui passer, il avait fini par se dire que si elle n’avait rien de mieux à faire de son existence, c’était son problème à elle. Evidemment, il n’en avait pas moins honte pour autant… surtout qu’il avait enchaîné les conneries en France… jusqu’à être obligé de fuir le pays et apparemment, elle savait… elle savait tout, même le plus sordide…
Du coup, à chaque nouvelle lettre, il était généralement de mauvaise humeur… et quand il était de mauvaise humeur, il avait besoin de solitude, ce qui tombait bien, parce que la salle commune était censée être déserte à cette heure-ci ! Censée… c’était le mot, parce qu’elle ne l’était pas, mais quand il vit qui était la personne présente, il décida que ça ne valait pas le coup de faire demi tour.
Il ne la connaissait pas plus que ça cette fille mais il savait un truc à son sujet : elle était muette… et ça c’était quelque chose qu’il appréciait chez elle, peu importe si ça le faisait passer pour le dernier des connards… ce ne serait pas une première ! Il se laissa alors tomber sur le canapé à cotés d’elle alors qu’elle lui laissait justement la place pour, et lâcha un soupir un peu blasé en observant le feu.
Il n’avait pas besoin de faire d’efforts avec elle, elle n’était pas du genre à lui poser cinquante questions sur sa mauvaise humeur ou sur la raison de sa colère… il pouvait juste rester là, dans le silence, à observer les flammes. Il tourna la tête vers la jeune femme qui voulait visiblement communiquer… il n’était pas spécialement doué pour ça, mais il arrivait à comprendre un peu… assez pour que ça lui arrache un rire un peu ironique…
- Toi ?! Tsss… ça fait des années que j’en suis une…
Et c’était même pas une image ou une simple insulte… juste un fait. Il avait fait de la merde pour gagner de l’argent… il avait volé, il avait vendu de la drogue, trempé dans des trafics pas net et… il avait vendu son corps… se retrouver seul et devoir survivre du jour au lendemain quand on était né avec une cuillère en diamant dans la bouche, c’était pas simple. Il secoua un peu la tête avant de répondre quand même :
- Je suis toujours le vilain petit canard de la famille… et ma soeur est toujours la parfaite héritière qui me prend de haut et me rappelle à quel point ma place est tout en bas de l’échelle… mais qu’il faut quand même que je fasse gaffe à pas salir le nom des Song…
Il leva les yeux au ciel, blasé par tout ça, parce qu’il avait sali ce nom à plus d’une reprise, mais apparemment, tant que ça restait du cotés moldus, c’était pas bien grave, mais à Poudlard, il devait faire gaffe…
- Comme si j’en avais quelque chose à faire de ce putain de nom…
Il ne lui avait jamais apporté rien de bon… alors pourquoi devrait il s’en soucier ?!
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Le sourire ironique qu'il lui lança ne put lui prouver à quel point leur deux familles pouvaient se tenir la main. C'était bien un point commun qu'ils partageaient, même si ce n'était pas le plus glorieux, ni celui dont ils pouvaient être grandement fier. Mais ils s'étaient tous les deux émanciper, bien que Yeleen ne l'ai fait que très récemment et malgré cette distance mise entre l'environnement néfaste dans lequel ils avaient grandit et la personne qu'ils souhaitaient être au delà de tout, le passé les rattrapait toujours sous forme de missive.
Elle eut un léger sourire en coin, loin d'être aussi chaleureux que ceux de d'habitude et en même temps, la situation était loin d'être agréable malgré la nonchalance de leurs mots et de leurs gestes. Mais c'était suffisant pour ne pas se sentir plus autant affecter, la raillerie, se sentir plus détachés, rien qu'un instant. Il n'était jamais facile d'être un paria dans sa propre famille, mais c'était un étendard qu'ils portaient avec fierté.
"Tu n'as jamais songé au fait qu'elle est peut-être jalouse?" signa-t-elle après quelques minutes
Ils ne se parlaient que rarement mais pour la première fois en un an de scolarité ensemble, elle goutait à cette liberté de ne pas partager le même nom que son géniteur. Pas même sa somptueuse demeure ou la fierté du sang qu'il lui avait transmise. Parler de sa sœur ne pouvait que lui faire penser à @Florian de Clare, lui qui était resté seul avec leur géniteur durant tout l'été, avec l'espoir qu'il ait pu souffler un peu de sa présence écrasante d'une façon ou d'une autre. Florian était considéré comme l'héritier de la famille, pour être le seul représentant mâle de la lignée et la Serdaigle savait à quel point ce rôle était important dans des familles comme la leur.
Mais après tout, elle ne connaissait pas sa sœur, n'entendant depuis que des bribes de leur relation chaotique. Elle se pencha vers le feu, continuant de l'alimenter pour les réchauffer et au vue du léger plissement qu'il avait eu lorsqu'elle avait signé un peu avant, elle préféra lancer le sortilège de traduction afin que les mots puissent s'inscrire plus fluidement entre ses doigts, à la manière d'un sous-titre.
"Elle envie peut-être ta liberté." continua-t-elle, frolant peut-être les limites du tact qu'ils s'étaient fixés jusque là.
Ils n'osaient jamais interpréter les lettres que chacun recevait de son coté mais il n'allait pas sans dire que cette fois, Ryu venait tout de même de lui annonçait que sa sœur était devenue l'héritière d'un petit empire dont elle n'avait probablement pas voulu avant son départ.
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Il n’était pas du genre à s’étendre sur sa famille, parce que c’était un sujet sensible et qu’il était plus du genre à garder ce genre de chose pour lui, se disant qu’il valait mieux que personne ne sache rien, de cette manière, personne ne pourrait l’utiliser contre lui. Il y avait déjà Hikari qui en savait trop, puisque leurs deux familles étaient liées et qui se plaisait à venir l’emmerder à ce propos… même s’il savait que ce n’était pas mieux de son cotés, ce qui rendait ses tentatives minables et stupides mais… fallait pas en attendre bien plus de la part de cet imbécile après tout.
Quoi qu’il en soit, s’il avait été en présence de n’importe qui d’autre, il n’aurait jamais répondu, il n’aurait rien dit, sauf que c’était elle… la fille qui ne parle pas, comme il l’appelait l’année précédente en faisant mine de ne faire aucun effort pour retenir son prénom. C’était une technique comme une autre pour garder une certaine distance avec les gens, le truc, c’était qu’il retenait assez bien les prénoms en général, alors il ne pouvait que feindre de ne pas s’en souvenir.
Le fait qu’elle ne parle pas, c’était reposant d’une certaine manière, et il s’était en quelque sorte convaincue que si elle ne parlait pas, elle ne pouvait donc pas le juger, ou encore révéler quoi que ce soit de ce qu’il pouvait dire… ce qui était totalement stupide en soit, mais faut croire que c’était ce qu’il avait besoin de croire sur le moment.
Il fronça les sourcils, ne s’attendant pas vraiment à ce genre d’analyse… parce qu’il avait balancé sur sa soeur et ses lettres, mais sans vraiment penser avoir une réaction derrière… or, c’était pas une si mauvaise analyse, sa soeur avait toujours été du genre envieuse… mais quand ils étaient bien plus jeune, maintenant, ça lui semblait presque déplacé comme idée…
- De quoi ?! Tu crois qu’elle envie ma situation de paria ? Qu’elle aimerait être dépourvue de magie et vue comme l’enfant raté de la famille ? Tsss… qui pourrait être jaloux de ça…
C’était pas une situation enviable, il en était conscient, il avait beau être fier de s’en être sortis et de s’en sortir tout seul, même s’il n’était pas toujours fier de la manière dont il s’y prenait pour, il était bien conscient qu’il n’y avait rien que quiconque pourrait envier chez lui… Il secoua la tête, trouvant cette idée stupide.
Lorsqu’ils étaient plus jeune, avant que ses parents ne découvrent qu’il était un cracmol, oui, elle avait de quoi être jalouse et elle l’était… ils n’avaient jamais eu une bonne relation, à cause de ça justement, parce qu’il avait été choyé, protégé et traité comme le petit prince qu’il était… l’héritier de la famille… mais quand ils avaient sut, tout avait basculé et les rôles s’étaient inversés.
Cependant, elle n’avait jamais été traitée de la même manière, parce qu’elle avait beau être devenue officiellement la seule héritière, elle restait une fille… C’était stupide, mais ça marchait comme ça dans leur famille ! Il fut reconnaissant quand elle lança le sort de traduction, parce qu’il avait un peu de mal avec les signes… et il lâcha un rire un peu ironique face à analyse en disant :
- Aucune chance… Elle voulait ce rôle d’héritière ! Et puis elle en sait un peu trop sur ce que j’ai du faire pour obtenir cette liberté visiblement… alors je doute qu’elle envie quoi que ce soit chez moi…
Il secoua la tête, trouvant tout ça bien trop ironique, parce que sa soeur avait toujours laissé entendre dans ses lettres, qu’elle savait exactement ce qu’il faisait… même les trucs les plus glauques… alors ça lui semblait tout simplement impossible qu’elle envie quoi que ce soit de tout ça. Il lâcha un soupir avant d’ajouter :
- Elle prend juste plaisir à me rappeler quelle est ma place… faut pas chercher plus loin…
Il y avait peut être plus, mais il n’avait pas envie d’y réfléchir, parce qu’il n’avait pas envie de penser à elle ou à sa famille en général… du coup, il décida de changer brusquement de sujet pour reporter l’attention sur l’autre étudiante en tournant la tête vers elle avant de demander :
- Et du coup, en quoi t’es une traînée au juste ?
Il n’y avait pas de raison qu’il soit le seul à s’épancher, surtout qu’elle avait lancé un sort qui facilitait la compréhension, donc autant en profiter pour se concentrer un peu plus sur les problèmes des autres et oublier un peu les siens…
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Alors que Han raillait sur sa condition de cracmol, Yeleen ne put s'empêcher d'accuser le coup, comprenant soudainement que le jeune homme se considérait lui-même inférieur juste par ce fait. Elle n'était pas de ceux qui jugeait ou qui prenait parti de la supériorité d'un sang magique, même si elle faisait parti d'une "prestigieuse" lignée de sang pur, elle n'avait rien d'une de Clare. Elle riva son regard vers la cheminée, se demandant malgré tout si le cheminement de sa pensée n'avait pas réveillé de vieux souvenirs avec sa soeur, qui ne devait peut-être pas se comporter ainsi lorsqu'ils étaient plus jeune, lorsque l'innocence les protégeait encore un peu et que la magie ou les différences n'étaient pas très importantes.
L'enfance avait ce quelque chose de bon, souvent biaisé par la présence d'adultes souhaitant façonner les enfants de demain à leur image, leur inculquant le clivage et les disparités dans un monde qui avait juste besoin d'être unis face au mal. Mais lorsque les adultes le voyaient chez les enfants, comme Han dans sa famille, elle dans la sienne mais aussi tant d'autres avec d'autres situations, c'était certainement le plus regrettable.
"Tu n'as que le son de cloche des lettres ... peut-être que tu l'as surprendrais le jour où tu lui répondras." tenta-t-elle avant de jeter encore un parchemin dans l'âtre de la cheminée.
Elle ne pouvait prétendre connaître sa sœur, ni même tenter de le pousser à aller plus loin que des mots posés sur des lettres. La situation pouvait très bien empirée s'il lui répondait un jour, ignorant tout de la famille dans laquelle ils venaient tous les deux. Si certaines fratries étaient soudés dès la naissance, d'autres avaient déjà une distance importante, simplement parce que certains accordaient moins d'importances aux femmes pour diriger une famille comme un empire. Regrettable et très archaïque, elle ne pouvait s'étonner que la situation soit pire dans son pays d'origine.
"On est pas des parias."
Le regard dans le vague, elle releva néanmoins le menton. Han et elle n'avaient peut-être pas grand chose en commun à part cette aversion qu'ils provoquaient au sein de leur famille biologique, mais elle préférait encore se dire qu'ils étaient simplement différents des autres. Tel de petits moutons noirs dans un troupeau de blancs moutons, ils se différenciaient et restaient uniques en leur genre en allant à contre courant.
Elle soupira cependant au moment où Han vint sur ses premiers mots et baissa les yeux vers un bout de parchemin qui citait les Clearwater. Si elle avait lu en diagonal les trois pages dans lesquels le nom de @Sean Clearwater avait été mentionné, en plus de son père, oncles et tantes, elle n'avait pu s'empêcher de se sentir piquer par le simple fait qu'ils avaient volontairement été mis au courant de la rupture initiée par son ami il y a seulement deux jours. Suffisamment pour être une trainée visiblement.
Ses yeux s'embuèrent à cet instant, encore fraichement atteinte par la rupture plus que par les mots qu'on lui avait adressé. Les critiques essuyées depuis son arrivée à Poudlard avaient toujours glissés sur elle sans jamais réellement l'atteindre, sauf lorsqu'on s'en prenait à ses amis. C'était la seule raison qui la poussait à sortir de ses gonds et à taper de sa batte. Mais là, depuis ces deux maudits jours, tout avait changé. Elle n'était plus rien pour défendre ce qu'elle avait perdu.
"Parce qu'ils pensent encore avoir un droit sur mes fréquentations. Même en étant émancipée, le simple fait d'avoir leur sang, même la moitié, leur permet de ..."
Sans finir sa phrase, Yeleen serra légèrement les poings avant de jeter l'ensemble des lettres dans la cheminée, ne souhaitant plus réellement relire ces lignes qui ne pointaient du doigts que son handicap comme source de tous les maux. Fronçant les sourcils, elle retenue son souffle, le sujet Sean était bien trop récent pour vouloir en parler, même si les bruits de couloir avaient dépassé les murs de l'école pour aller se percher dans l'ile des de Clare.
"Y'a des jours où j'ai juste envie de tout bruler."
Elle avait toujours été doté d'une grande patience, sans se laisser avoir par ce genre de lettres insipides. C'était certainement la première fois qu'elle était troublée par des courrier en provenance de son géniteur et elle souffla péniblement pour évacuer la soudaine tension apparue au simple fait d'avoir une conversation tournée vers elle. C'était bien plus simple quand Ryu parlait de lui.
"Tu penses vraiment que ça aurait été différent si tu avais eu des pouvoirs?" demanda-t-elle alors plus franchement
Bien sur, avec des si, on pouvait refaire un monde plus idyllique et elle lâcha presque un sourire morne à l'idée de devoir tenir une conversation philosophique sur le bout des doigts. C'était une question qui n'amenait pas forcément une réponse concrète dans tous les cas, l'ouverture d'esprit ne se définissait clairement pas par le taux de concentration magique qui coulait dans leur veine. Sa place, aux yeux de Yeleen, elle était exactement là où il était, à Poudlard et à recevoir une éducation qu'il avait choisi. Il aurait pu aller n'importe où pour se faire de l'argent de poche, même si elle connaissait ses étranges penchants pour la cleptomanie, mais il avait choisi une université magique pour se construire l'avenir qu'il voulait, pas celui que sa famille lui prédestinait en montrant du doigts sa condition de cracmol.
Sortilège de traduction en cours
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Il lâcha un rire, un peu amer, un peu ironique, parce qu’il avait eu envie au début de lui répondre… mais après réflexion, il en était arrivé à la conclusion que ça serait faire preuve de faiblesse. Il s’était persuadé que ces lettres n’avaient que pour but de le rabaisser, de lui montrer à quel point il était une déception et qu’il ne l’oublie surtout pas… alors répondre, ce serait quelque part lui donner raison.
Il avait peut être tout faux, mais dans un sens, c’était plus simple de penser comme ça. Sa famille, il avait tiré un trait dessus définitif à ses dix huit ans, mais bien avant ça déjà, il n’avait jamais été spécialement proche d’eux… alors penser à eux, c’était pas quelque chose qu’il appréciait et chaque fois qu’il recevait une de ces lettres, il était obligé d’en passer par là.
- Ça me fait déjà bien assez chier d’être obligé de penser à elle et même à eux tous quand je lis ces foutus lettres… je vais pas en plus lui répondre ! J’ai coupé les ponts, c’est pas pour rien !
Il était un peu énervé, pas vraiment envers Yeleen, même si elle grattait un sujet sensible, mais contre sa soeur, qui continuait à lui rappeler encore et encore son existence… contre sa famille toxique, contre lui-même aussi un peu… parce que oui, il avait merdé sur pas mal de choses et ça n’avait apparemment pas échappé à sa soeur…
Sa réaction devait sans doute sembler puérile, mais c’était pas tant important… la jeune fille à ses cotés avait une histoire familiale compliquée aussi, mais différente, elle ne pouvait donc pas comprendre, de même que lui ne pouvait probablement pas comprendre son soucis non plus… ceci dit, il était quand même prêt à lui en demander plus à ce propos si ça pouvait l’empêcher d’avoir à en dire plus sur sa propre situation.
Il en avait déjà trop dit, il se rendait compte qu’il se faisait plus ou moins avoir à chaque fois… cette fille ne parlait pas, du coup, c’était facile d’oublier en quelque sorte sa présence et de se laisser aller à parler et à dire le fond de sa pensée… mais c’était pas forcément quelque chose qu’il appréciait.
Il haussa les épaules à sa réponse, parce que au final, être un paria, c’était pas tant une insulte ou une mauvaise chose pour lui… quelques années en arrière, ça aurait pu l’être, mais aujourd’hui… si c’était synonyme de liberté, alors il voulait bien l’être !
- Si ça me permet de pouvoir faire ce que je veux loin d’eux, alors ça me dérange pas d’en être un…
Et puis, il était lucide, sa famille avait une mauvaise image des cracmols, mais ils étaient loin d’être les seuls… il avait eu le droit à pas mal de réflexions et de regards de travers depuis qu’il était à Poudlard… preuve encore une fois qu’il était sans doute un peu un paria quand même…
Il l’observa alors qu’elle répondait à sa manière, voyant bien un changement d’atmosphère, se disant qu’il avait surement dut se passer un truc autre que cette fameuse lettre… mais il n’était pas sur d’avoir envie de mettre son nez là dedans… au lieu de ça, il lâcha un rire un peu ironique avant de dire :
- M’en parle pas… ma soeur m’a demandé de faire gaffe à ne pas salir le nom des Song… comme si quelqu’un en avait quelque chose à faire ici… et comme si moi j’en avais quelque chose à faire !
Finalement, revenir sur sa soeur, ça semblait moins risqué que de demander à la jeune femme ce qui était sur le point de la faire pleurer… Il lâcha un nouveau rire, cette fois un peu plus sincère, un peu plus amusé avant de dire :
- Je veux bien t’aider si jamais…
C’était pas forcément sérieux, il n’était pas du genre pyromane, mais il comprenait l’idée… tout envoyer balader, tout plaquer, il l’avait fait… et c’était comme ça qu’il en était arrivé là… donc peut être que ce n’était pas forcément un choix très judicieux, mais il l’assumait… plus ou moins. Il lâcha un soupir face à la suite avant de réfléchir quelques instants, laissant le silence s’imposer, alors qu’il fixait les flammes et finalement il dit :
- Probablement… je serais sans doute pas la même personne… mais si la plupart des gens trouvent que je suis un connard, j’aurais sûrement été pire si j’étais né en étant l’héritier parfait !
Il afficha un sourire en coin, parce que vivre dans un tel environnement, ça avait de quoi rendre les gens froids, amer et mauvais… il n’y avait qu’à voir sa soeur, incapable de juste lui dire ce qu’elle avait à lui dire, à juste tourner encore et encore autour du pot avec ses lettres pleine de condescendance…
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La liberté de penser et d'agir différemment des traditions dans lesquelles ils avaient tous les deux été élevé n'étaient pas une affaire si aisée. Si Han avait réussi à s'en défaire depuis des années, Yeleen se rendait bien compte que sa famille le poursuivait encore alors qu'elle-même ne s'était émancipée que depuis quelques mois. Continueraient-ils de recevoir ces lettres toute leur vie ou pouvaient-ils espérer un jour qu'ils se lasseraient de ne plus avoir de nouvelles?
Pourtant ils étaient tous les deux touchés par ces mots, à différents degrés, sans même tout lire mais avec le simple fait d'avoir eu une attention dont il se serait bien passé. Elle ignorait depuis combien de temps Han fuyait la présence de sa sœur, notant tout de même qu'il le faisait depuis bien longtemps avant son arrivée à Poudlard.
Lâchant un sourire alors qu'il lui disait bien vouloir l'aider, elle se surprit à le regarder un peu plus attentivement pour la première fois. Aider était un mot qu'elle n'avait jamais entendu sortir de ses lèvres et elle ne pouvait qu'être surprise de ce soudain élan à vouloir participer aux feux de St-Jean. Pour autant, elle préféra ne pas relever la phrase, certainement pas pour lui faire regretter d'avoir passer un peu de temps ce soir là à jeter tous ce qu'il y avait d'inutiles dans leur vie à travers la cheminée.
Alors qu'il répondait à sa question, Yeleen ne put s'empêcher de grimacer devant le surnom qu'il s'était attribué, autant par la familiarité que par le simple fait qu'il arrivait cependant à se dénigrer si facilement. Entre être un parias et un connard, comme il prétendait l'être, la Serdaigle ne mesurait pas forcément les actes de Han de la même manière. Peut-être qu'elle édulcorait le jeune homme bien moins âgé qu'elle, peut-être qu'elle ne souhaitait nullement le mettre dans un panier non plus, en compagnie d'autres personnes.
"Tu es à Serdaigle, tu n'es pas là par hasard."
Si Poudlard acceptait de parfaire l'éducation d'un cracmol, condition réputé pour n'avoir aucun don magique, de nombreux cours permettaient d'approfondir des connaissances et de permettre à ses élèves les plus motivés de pouvoir percer dans le monde magique avec un diplôme en conséquence. Certains potionnistes se passaient bien de l'usage de la baguette pour être des maîtres en la matière et à l'instar d'un cracmol n'ayant pas de magie existante entre les veines, Yeleen avait passé une grande majorité de sa vie à se battre contre son mutisme qui aurait très bien pu l'empêcher de lancer le moindre sortilège. Han avait été réparti à Serdaigle au delà de tout, au delà de ses airs hautains, de sa façon de se replier quand il s'agissait de parler de la famille et il lui semblait pas l'avoir vu dénigrer le moins manuel traitant de magie pour autant. Elle ne considérait pas sa condition comme une infirmité, au contraire, elle voyait là un autre moyen d'explorer le monde de la magie comme peu de moldus pouvait le faire à sa place.
"Tu serais resté avec eux?"
Sa question piquait, elle le savait parfaitement et pourtant, elle tentait encore d'avoir un minimum de tact en le séparant encore de cette famille qu'il haïssait tant. Aurait-il eu envie d'évoluer et de prendre le même chemin qu'on lui avait inculqué s'il avait été sorcier, aurait-il dénigré également les autres cracmols, aurait-il était plus proche de sa sœur?
Si Yeleen avait eu @Apolline Dunn durant son enfance, elle savait que rien n'aurait changé leur lien si elle avait été une enfant légitime, normale à souhait sans handicap. Elle savait que la façon dont Henry de Clare voulait la façonner n'aurait rien changé à sa manière de pensée, c'était une certitude dont elle ne pouvait se passer. C'était ainsi qu'elle savait qu'elle ne regrettait rien du chemin traversé pour être ce qu'elle était aujourd'hui.
Sortilège de traduction en cours
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Non, il n’était pas à serdaigle par hasard… quand il avait débarqué à Poudlard, il avait pas vraiment compris ce système de maison, pour lui, c’était encore un système visant à séparer les gens, à créer des clans d’une certaine manière et il avait trouvé ça ridicule, mais typique des sorciers au final… et puis de toute manière, il s’était dit qu’il s’en fichait, parce qu’il n’avait pas vraiment l’intention de rester à Poudlard bien longtemps… juste le temps que ses problèmes du cotés moldus se tasse et qu’il n’ait plus la mafia française au cul…
Poudlard était sa solution de repli, il n’avait jamais vraiment envisagé de rester ici et de faire toute ses études… déjà, il n’avait jamais pensé à faire des études, parce qu’il n’en avait pas les moyens et encore moins dans une école de magie alors que les sorciers s’étaient efforcés de le rejeter dès son plus jeune âge. Mais c’était efficace, et il n’allait pas complètement cracher dessus, parce que ça lui permettait d’échapper à une mort certaine dans le monde moldus.
Mais du coup, la maison serdaigle était probablement celle qui lui correspondait le mieux… même si le choixpeau avait hésité avec la maison serpentard… mais il faut croire qu’il avait eu un peu pitié de lui… il se reconnaissait assez bien dans les qualités de sa maison, même si parfois il se sentait quand même en décalage… notamment quand il voyait son colocataire…
Mais le fait d’être plus ou moins à sa place dans cette maison, ne voulait pas pour autant dire que tout le monde devait l’accepter. Pour la plupart des gens ici, à Poudlard, il n’avait pas sa place, parce qu’il était un cracmol… et sans magie, quel était l’intérêt d’étudier dans une école de magie ? On lui avait posé la question plus d’une fois depuis qu’il était ici, et plus d’une fois il avait dut répondre que c’était pas à lui qu’il fallait demander, mais à la personne qui dirigeait l’école !
S’ils avaient décidé d’accepter les cramols comme étudiants, il devait bien y avoir une raison… même si celle ci échappait à la plupart des gens. Quoi qu’il en soit, il lâcha un léger rire ironique, avant de hausser les épaules en disant :
- Si tu savais pourquoi je suis là…
Elle n’en savait rien, personne n’en savait rien, il n’allait pas se vanter d’avoir arnaqué des types membres de la mafia quand il était en France et que ces dernier le recherchaient maintenant pour le tuer… et qu’il avait décidé de venir à Poudlard juste pour le planquer au final… Il secoua un peu la tête, avant de hausser les épaules face à la suite… il n’aimait pas vraiment penser de cette manière “et si…” parce qu’il en arrivait toujours à la conclusion que sa vie n’aurait probablement pas été meilleure… plus facile, sans doute, mais pas meilleure.
- Probablement… j’aurais eu aucune raison de me barrer… j’aurais été le fils prodigue, l’héritier… ils m’auraient sans doute fiancé à une sorcière de bonne famille, ça m’aurait fait rager… mais en dehors de ça, j’aurais probablement été élevé comme le parfait connard hautain, conditionné à mépriser tout ce qui n’est pas de son rang…
Comme ses parents, comme sa soeur, comme l’entourage de sa famille… C’était comme ça que ça marchait, et en étant conditionné depuis l’enfance, c’était dur de vraiment changer et de vraiment se rendre compte… alors non, il n’aurait surement eu aucune raison de fuir et de tourner le dos à sa famille… sauf peut être pour cette histoire de mariage arrangé… mais même là, il avait fait pire par obligation alors pourquoi pas…
- Et toi, si t’avais été l’héritière parfaite, ta vie aurait tournée comment ?
La question était dure, et il lui retournait pour une bonne raison, pour qu’elle comprenne que ce n’était pas si simple de se projeter de cette manière… mais vu qu’il avait fait l’effort de le faire et de lui répondre, c’était à son tour d’en faire de même !
INFOS
FICHE DE PERSO
Alors que Han lui énonçait un futur teinté de "si", elle ne put s'empêcher de se reconnaître dans son discours. Les familles élitistes et nobles avaient cette tendance à élever des enfants qu'ils estimaient au dessus de tout, incitant la comparaison et omettant jusqu'à renier ceux qui ne se confirmaient pas aux moules.
Avaient-ils eu de la chance d'être né différents, assez pour être rejeter et leur permettre d'avoir développer une autre façon de penser, plus vite, plus ouvert sur un monde dont les portes étaient fermées pour ceux qui avaient tout eu à leur place? Alors que le Serdaigle lui retournait la question, Yeleen ne put s'empêcher de grimacer. La question était dure, bien évidement et elle mit un temps à ordonner des pensées pour finalement être bien plus qu'honnete.
"J'aime croire que ma façon de penser m'est propre mais je peux pas renier le fait qu'on s'est tous construit avec son histoire. J'aurais clairement été différente... Mais je n'aurais probablement pas été aussi épanouie qu'aujourd'hui."
Elle ne regrettait nullement le chemin parcouru, sans quoi elle n'aurait pas vécu des moments d'euphorie comme ceux qu'elle avait connu qu'une fois à Poudlard. Son amitié pure avec @Adil Mesli, ses liens bien plus fort avec sa famille comme @Apolline Dunn, @Alister Dunn ou même son propre demi frère @florian de Clare"... Sans oublier sa rencontre avec @Sean Clearwater. Elle pouvait littéralement bénir sa difformité pour lui avoir fait croiser la route de toutes ces autres personnes qui l'avait fait évolué et qui lui avait donné une autre valeur, celle de la famille. Elle s'était bâti autrement, loin d'eux avec la sécurité que Poudlard lui apportait et elle était consciente que l'école agissait de la même manière chez Han comme pour bon nombre d'étudiants qui se libéraient entre les murs.
"Peut être que la prise de conscience aurait été plus tardive?" tenta-t-elle un instant. Elle pensa à @Kim Sun-ho avec qui les correspondances auraient probablement abouti à des fiançailles arrangés entre leur deux familles si elle n'avait pas été si différentes des autres et surtout si Yeleen avait été la parfaite sang pur que tout le monde aurait pu attendre. "On a soif ouverture sur ce monde, je pense qu'on se serait échappé d'une façon ou d'une autre pour découvrir autre chose que la cuillère en argent qu'on aurait constamment en bouche."
Elle soupira en se réinstallant plus confortablement sur le canapé, ramenant doucement ses jambes contre elle, les yeux rivés vers le feu crépitant.
"C'est pour ca que tu es a Poudlard je suppose. Tu veux échapper à quelque chose, quoi que ce soit et te trouver mieux à faire une fois hors d'ici." Elle leva les yeux vers lui, signant rapidement en présumant que la famille était le principal facteur de sa fuite. Sa soeur probablement, mais elle n'était pas curieuse au point de lui demander plus d'informations. Han n'avait jamais été aussi bavard qu'aujourd'hui et elle était loin de vouloir le braquer durant ce laps de temps où personne ne les regardait ni les entendait.
"Et après, tu voudrais faire quoi?"
Sortilège de traduction en cours
INFOS
FICHE DE PERSO
“Epanouie”... il n’avait aucune idée de ce que c’était censé vouloir dire… mais il comprenait plus ou moins ce qu’elle tentait de lui expliquer. Parce que oui, la manière dont ils avaient été élevés faisait sans doute beaucoup dans ce qu’ils étaient aujourd’hui et si ils avaient été élevés différemment, alors, il était normal qu’ils soient différents… mais cela ne leur enlevait pas pour autant leur manière de penser.
Son caractère aurait probablement été le même et probablement qu’il aurait fini par se rebeller après de sa famille… parce que l’idée d’être un parfait héritier, ça l’aurait surement emmerdé à un moment ou un autre… mais sa vie aurait probablement été bien moins dur qu’elle ne l’avait été jusque là.
Alors non, il ne se sentait pas vraiment épanoui, et il n’avait pas de raison de se sentir comme ça, parce qu’il n’avait rien fait dans ce sens. Il avait coupé les ponts avec sa famille, et il s’était senti libre à ce moment-là, mais ce sentiment de liberté avait vite été rattrapé par la dure réalité…
Au final, il n’avait jamais été totalement libre, parce que tout ce qu’il avait fait, ça avait été dicté par la survie… et c’était pas ça la liberté. Il secoua un peu la tête, n’ayant pas forcément très envie de se prendre la tête avec tout ça et de se demander comment il aurait été “et si”... parce que au final, ça ne changerait rien à ce qu’il était aujourd’hui !
- Tant mieux pour toi si tu te sens plus épanouie…
Qu’est ce qu’il pouvait bien dire de plus ? Il ne savait même pas ce que ça voulait dire dans le fond, alors comment pourrait-il le comprendre ? Il secoua la tête, décidant de ne plus vraiment creuser aussi profondément, parce que ça risquait de le mettre d’encore plus mauvaise humeur et c’était pas agréable. Il se contenta donc juste de lâcher un rire un peu ironique à la question de Yeleen avant de dire :
- Probablement… surement même au moment où il aurait fallut que j’épouse une petite sorcière de bonne famille, bien sous tout rapport qui aurait été chiante à mourir et qui m’aurait donné envie d’me pendre…
C’était de l’ironie, mais c’était peut être pas totalement faux… parce que l’idée même du mariage le dérangeait en soit, alors l’idée de passer toute sa vie avec une personne qu’il n’appréciait pas… c’était pire que tout. Peut-être qu’il aurait réagi à ce moment là et qu’il aurait fini par tout envoyer valser… ou peut-être que ses parents auraient été convaincants… comme ils semblaient l’avoir été avec sa soeur.
La suite lui arracha un nouveau rire ironique… parce que oui, il était à Poudlard pour échapper à quelque chose, mais c’était pas quelque chose de métaphorique pour le coup… il ne fuyait pas une vie merdique ou une vie trop banal sans magie… non, il fuyait vraiment des gens… des gens dangereux à qui il avait volé pas mal d’argent…
- Tu crois pas si bien dire… enfin pour la première partie, pour la seconde, j’avoue que j’ai pas vu aussi loin… je sais même pas si je vais rester ici sur le long terme… peut être que je partirais juste quand je serais sur que les types que je fuis ont lâché l’affaire…
Il haussa les épaules, il ne prenait aucun risque à lui dire ça, elle n’avait aucun lien avec le monde moldus et encore moins avec ce genre de personnes… et puis à qui elle allait le répéter ? OK, ça c’était petit… il haussa de nouveau les épaules avant de répondre de manière plus sincère cette fois :
- J’en sais rien… je réfléchit jamais vraiment à ça… la musique c’est mon truc, mais c’est pas comme si c’était une voix facile… mais qui sait, peut être qu’un jour je deviendrais super connu… ou pas…
C’était pas un bon plan quand on avait des types armés jusqu’aux dents voulant vous faire la peau… il en était bien conscient, mais il pouvait bien se permettre de rêver un peu… juste un tout petit peu…
- Et toi, tu comptes faire quoi en sortant d’ici ?
Il n’y avait pas de raison qu’il soit le seul à se confier un peu trop après tout…
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