Tu notes dans un coin de ta tête l’avis d’
Ima sur la jeune génération. Un jour, vous prendrez peut-être le temps de débattre sur le sujet. Tu ne doutes pas de l’intérêt que le malien saura insuffler au débat.
Tu aperçois la grimace au sujet de la descendance de ton ami, bien que tu fasses preuve d’un immense tact en ne relevant pas. S’il a des secrets à garder, tu ne vas pas l’en blâmer. Tu n’en as pas le droit. Puis tu as loupé le coche. Au moment de votre rupture, l’exiger ce serait révélé plus propice. Cependant, tu n’es pas faite ainsi. Tu possèdes toi-même tes démons à expier avant de t’intéresser à ceux de tes proches. Alors exiger des explications et peut-être remuer la baguette dans une plaie non cicatrisée, tu t’y refuses.
En revanche, tu seras là le jour où il voudra t’en parler.
Un petit bruit mécanique interrompt votre conversation. Tu sais déjà de quoi il est question. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Ce ne sera pas la dernière non plus.
Tu offres un sourire à ton ami. Ce n’est pas grave. Il y a des affaires plus urgentes à régler, tu le sais. Puis ton ami a réussi, comme toujours, à te faire oublier le poids sur tes épaules pendant un instant. L’allégeant pour les journées à venir. «
Va donc. Ne te fais pas trop désirer Super-man. » S’il y a bien un héros ici, c’est lui.
Tu le vois se diriger vers la porte avant de revenir pour t’offrir un dernier mot. Une lueur d’espoir dans les ténèbres, un brin de tendresse et d’affection. Ta main dans la sienne resserre sa prise pour le garder à tes côtés encore quelques secondes. Posant à ton tour ton autre main sur ta poitrine. Scellant une promesse muette. Un acte éternel.
Puis d’un craquement, le président sorcier disparaît.
Son typique d’un transplanage. Te laissant de nouveau seule dans la nuit. Néanmoins, cette fois, dans son bureau imprégné de sa présence, tu ne l’es plus vraiment.
Tu fermes les yeux pour empêcher l’émotion d’y déborder.
Ima, malgré le temps qui passe, sait toujours utiliser les bons mots pour faire mouche. Probablement une des raisons qui, à tes yeux, le rend si digne de confiance et le rend si méritant. Tu voudrais lui offrir le bonheur sur un plateau. Peu importe la forme qu’il prendra.
But if I touch you like this
And if you kiss me like that
It was so long ago
But it's all coming back to me
Tu médites depuis de longues minutes sur ton fauteuil. Ton verre, vidé depuis bien longtemps, posé en équilibre sur le bras de ton assise. Seule dans le bureau de l’un des personnages politiques les plus influents du pays. Voilà un signe de confiance que peu sur cette terre doivent se targuer de posséder.
Qu’il y ait ou non quelque chose de sensible ici. Tellement de sorciers en profiteraient à des fins malveillantes. Toi, tu vas juste continuer de profiter du confort de ton fauteuil. Et quand le sommeil pèsera sur tes paupières, tu transplaneras enfin chez toi. Ou tu utiliseras plutôt la poudre de cheminette. Moins risqué.
Fin