A great example of humanity || Apolline Dunn

A great example of humanity
Ft. @Apolline Dunn



26 septembre 2022, 15h.

La rouquine saisit le livre devant elle pour donner un petit coup à l’étudiant en face d’elle, étouffant un petit rire amusé. Autour d’eux, des têtes se relevaient, sortant leur nez de leurs livres et leurs parchemins, des mines amusées ou dérangées. Eryn cala sa tête entre ses deux épaules, ressentant soudainement l’envie cruelle de fondre dans le plancher, ou de se cacher sous le tapis qui recouvrait le sol de la bibliothèque. Une moue coupable décorait son visage parsemé de taches de rousseur, alors qu’elle reposait son regard sur son camarade qui se levait pour fuir le silence de la bibliothèque.

« C’est ça, va ! », lâcha-t-elle une dernière fois en chuchotant, retenant à nouveau son rire avant de partir dans la direction opposée.

Si elle n’avait jamais été aussi soulagée de rentrer à Poudlard, libérée de l’emprise de sa mère et du Witan en un seul morceau, elle devait avouer que les premières semaines s’étaient faites plus difficiles qu’elle ne l’avait imaginé. Les professeurs ne leur avaient pas laissé beaucoup de temps de répit pour commencer le début de l’année. Elle aurait peut-être dû s’y attendre, se doutant que les enseignants se feraient de plus en plus sévères envers sa promotion au fil des années, et elle se surprit à envier un peu l’innocence des premières années.

Normalement, elle se serait lancée dans ses études avec joie, toujours prête à satisfaire sa curiosité et sa soif de nouvelles connaissances. Elle s’était surprise à découvrir une véritable passion pour le monde magique et ses enseignements, malgré tous les défauts qu’elle pouvait leur trouver également. Mais cette année, retrouver ses amis, ses connaissances et même ses ennemis avait été une bouffée d’air frais qui avait un effet presque euphorisant. Se plonger dans ses études s’avéraient plus difficile lorsqu’il était si tentant d’aller déconner avec ses potes.

Si la bibliothèque ne lui avait pas apporté la productivité qu’elle aurait espéré, elle s’enfuit vers la salle commune des Serpentard dans l’espoir d’au moins satisfaire son envie de socialiser entre deux cours. Et au pire, elle y trouvera la tranquillité qu’il lui faut pour réviser plus sérieusement.

Les sous-sols accueillirent ses pas dans un écho presque lugubre, tant les couloirs étaient peu fréquentés à ces heures-ci. La majorité des élèves les plus occupés étaient en cours, ou profitaient du beau temps d’automne avant que l’hiver ne vienne. Et pourtant…

Pourtant, la rouquine se retrouva presque nez à nez avec Miss Gryffondor, dans une scène théâtrale digne des films d’ados américains. Trop perdue dans ses pensées, elle regardait au sol quand elle dut s’arrêter in extremis en se rendant compte qu’elle était sur le point d’entrer en collision avec elle. Le sourire d’Eryn se dissipa peu à peu, relevant un sourcil à la fois nonchalant et dérangé.

« Qu’est-ce que tu fais aux sous-sols ? Me dis pas que tu m’espionnes maintenant, princesse ? », minauda-t-elle, provocatrice, mais avec un soupçon d'espièglerie.

Oh, elle se ferait un plaisir de jouer avec le fait qu’Adair soit passé Ministre de la Magie. Si elle était dégoûtée par tout ce qu’il représentait, à quelque part, elle plaignait un peu la Gryffondor et toute la pression qu’elle aurait sur les épaules. À la base, elle aurait pu l’apprécier si elle ne se l’était pas mise à dos pour une raison qu’elle ignorait, et si elle n’avait pas ces airs de supériorité qui la répugnait. Tant pis.