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Rockabye (Naivy)
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Lorsqu'il était rentré ce matin de sa garde de nuit au bureau des Aurors, il n'avait pas pensé retrouver Flocon affalé sur son lit en semblant avoir toutes les peines du monde pour marcher. Si le vieux et gros chat qu'il avait depuis douze ans commençait à montrer quelques signes de faiblesses corporels depuis plusieurs mois, Gabriel le ménageait grandement depuis bien plus longtemps, s'assurant déjà qu'il avait des croquettes adaptées à sa petite condition en plus de ne pas avoir à faire trop d'efforts à longueur de journée. Mais il fallait se rendre à l'évidence que son jeune petit chaton n'était plus dans la fleur de l'âge et qu'il avait grand besoin d'une visite chez un vétomage de proximité.
Autant dire qu'il n'en connaissait que très peu voir pas du tout, le dernier dans Londres Magiques ayant fermé boutique sans retrouver repreneur après avoir célébrer son départ en retraite. Mais il y a peu de temps de cela, il avait rendu visite au refuge d'@Amour Whistledown chez qui il avait adopté un chat pour son amie @Charline Lewis et il avait croisé une jeune femme à l'accueil, qui semblait aussi bien se soucier du bien être des animaux que parfaire ses connaissances en ingrédient magique dans le seul but de les soigner. S'il n'avait pas eu l'occasion de lui parler, il ne voyait que le refuge Pawfect World pour être conseiller, quitte à avoir une autre adresse pour avoir plus d'informations pour Flocon.
Prenant ainsi son chat en voiture sans lui imposer un transplanage au vue de son âge, sans trop savoir s'il le supporterait, Gabriel arriva rapidement devant le refuge, se garant proprement avant de se diriger avec la grande cage de son chat dans un bras, ne remarquant nullement qu'il s'était dépêché de venir avec son uniforme d'Auror. Son insigne tapant contre la ceinture le lui rappela ce détail qu'une fois devant le comptoir après avoir indiqué à une jeune bénévole la raison de sa présence et souffla doucement pour évacuer la soudaine nervosité qui l'avait pris en débarquant sans rendez-vous, ni rien d'autre qu'une allure dure et strict qu'il réservait normalement qu'au travail.
Mais comme bon nombre de maître d'animaux, Gabriel se souciait de son chat comme un membre à part de sa famille, tout comme sa propre fille aimait également voir cette boule de poil dormir au pied de son lit chaque soir. Charline avait déjà perdu son chat à un âge similaire et la perspective de savoir Flocon probablement plus malade qu'il ne le pensait était loin de le réjouir. Ce fut à cet instant là qu'il vit le visage de la jeune femme venir vers eux, Gabriel loin de se détendre malgré le miaulement de plusieurs chats présents dans le refuge. Il accorda un sourire léger à la jeune femme qui ne devait probablement pas s'attendre à ce qu'un représentant de la loi arrive à l'accueil pour la lui demander tout particulièrement.
"Bonjour, je suis Gabriel Standford, loin de moi l'idée de vous effrayer avec l'uniforme, je m'excuse de venir ici à l'improviste." commença-t-il poliement pour apaiser d'éventuelles tensions soulever par sa présence. "Je sais que ce n'est pas votre métier en lui-même mais j'aurais besoin de votre expertise concernant mon chat. Je peux attendre que vous ayez un peu plus de temps pour cela bien sur." ajouta-t-il en tournant son attention vers les chaises situés dans la zone d'attente.
Il n'avait pas envie d'oppresser la jeune femme aux traits si doux en abusant de son statut de chef d'Auror. Il avait déjà vu le visage de quelques potentiels adoptants se décomposer à son arrivée, comme si un Auror viendrait contrôler les lieux mais il n'était là qu'à titre personnel. Soulevant alors la cage de transport pour l'avoir dans les bras, il observa le gros matou le regarder de ses grands yeux jaunes, légèrement atteint par une cataracte naturelle.
"Il est un peu faible, un peu trop pour son âge. Je voudrais juste m'assurer qu'il ne couve pas pire que ses kilos en trop." tenta-t-il de railler à son égard, prenant une certaine distance avec sa propre inquiétude.
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Rockabye
Ft. @Gabriel Standford
Depuis le temps, elle s’était habituée aux miaulements des chats et aux aboiements des croups, ou tout simplement à la chorale que les animaux et créatures du refuge semblaient s’amuser à faire le matin. Quand il était l’heure de remplir les estomacs vides, ils savaient tous comment se manifester. Mais si ses oreilles s’étaient endurcies, son coeur, lui, se fendait toujours en voyant les petites bêtes qui étaient au refuge depuis trop longtemps. Que ce soit parce qu’ils ne trouvaient pas de famille d’adoption ou parce que leur condition médicale ne leur permettait pas encore de s’envoler vers un nouveau foyer, Naivy prenait toujours un petit temps supplémentaire pour leur fournir une bonne dose d’amour. Cette affection était véritablement essentielle, vitale pour leur bien-être.
Pawfect World prenait bien soin de ses bêtes, et l’apothicaire s’assurait toujours d’arriver suffisamment tôt le matin afin d’avoir le temps de leur accorder caresses et mots doux en plus de s’affairer à l’ouverture quotidienne. Amour Whistledown ne la rejoignant qu’un peu plus tard au courant de l’avant-midi, elle était seule avec les quelques bénévoles du refuge pour faire la besogne du matin. Un boulot efficace, et toujours fait avec la plus grande attention quant aux besoins de leurs petits locataires.
Une fois après avoir accroché la pancarte signalant l’ouverture du refuge, Naivy ne perdit pas de temps avant de retourner auprès des bêtes terminant sa routine de cajolage avant de préparer les potions de leurs pensionnaires qui nécessitaient des soins supplémentaires.
« Salut ma belle. », souffla-t-elle à une effraie des clochers qu’on leur avait apporté dans un sale état.
Mais depuis, sa condition s’était nettement améliorée. Son aile, réparée, la faisait toujours un peu souffrir, trop pour prendre son envol, mais elle restait confiante que ce n’était qu’une question de jours avant qu’elle ne prenne du mieux. Son moral le montrait, elle était nettement de meilleure humeur que lorsqu’elle était arrivée.
Épices et herbes sur le feu qui bouillonnait doucement, Naivy fronça légèrement des sourcils lorsqu’une bénévole lui indiqua qu’on l’avait demandée au comptoir. Son premier réflexe fut de s’imaginer qu’il était arrivé quelque chose à l’un des chiots Lilhund qui avaient été adoptés la veille, et son coeur se serra douloureusement en se préparant mentalement à aller à la rencontre des clients.
Mais rien n’aurait pu la préparer à voir un Auror britannique se tenir près du comptoir. Naivy marqua une légère pause, signe de son hésitation face à cet homme dont l’allure n’avait pas grand-chose de rassurant pour la Népalaise. Elle prit sur elle pour ravaler son stress soudain et conserver son sourire. Jouer la comédie n’avait jamais vraiment été inné pour elle, mais répandre sa lumière, si. Et si elle devait camoufler ses traces, autant le faire en étant elle-même.
Cela dit, tout son stress s’évapora lorsque ses yeux se posèrent sur l’animal recroquevillé dans les bras de son maître. Clignant rapidement des yeux en s’approchant d’eux pour aller à la rencontre de l’Auror, elle comprit aussitôt que la raison de sa présence n’avait rien à voir avec elle, mais tout à voir avec le matou visiblement angoissé par le brouhaha du refuge.
« Je suis toujours en mesure de trouver un peu de temps lorsqu’il s’agit de s’occuper d’un petit chat aussi adorable que lui. », fit-elle en se penchant vers la boule de poils, les yeux brillants d’adoration. Comment pourrait-elle refuser de lui apporter son aide ? Et puis, les matins étaient toujours plutôt tranquilles… « Suis-moi, on va l’emmener dans la salle de consultation. »
Loin d’elle l’envie d’être impolie en tutoyant l’inconnu, seulement il n’était pas dans ses habitudes de vouvoyer les gens. Peut-être n’avait-elle simplement pas acquis cette norme informelle, mais Naivy avait toujours aimé être près des gens, aussi intimidants soient-ils… Et dans une situation pareille où le réconfort s’imposait, elle osait espérer que sa chaleur saurait panser les cœurs inquiets.
« Comment s’appelle notre patient du jour ? », s’enquit-elle une fois arrivée dans la salle insonorisée, où ils seraient plus au calme pour discuter. Elle sortit un dossier vierge d’un tiroir, prête à remplir la fiche de consultation. Si elle n’était pas vétomage, elle prenait très à cœur le fait de pouvoir aider les boules de poils, de plumes ou d’écailles qui se retrouvaient au refuge d’une façon ou d’une autre. Naivy passa une main douce sur le dos du chat, le caressant doucement pour tenter de l’apaiser, mais aussi pour se donner une idée de son état général. « Il a en effet un petit surpoids, mais rien d’alarmant pour un chat de son âge. », dit-elle avec un peu d’humour dans la voix. « J’en déduis qu’il mange bien ? Et au niveau de ses selles… ? »
Elle retroussa les babines du matou pour observer ses dents et ses gencives, toutes roses.
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Plus qu'attentive et souriante, Gabriel fut légèrement surprit par le tutoiement qu'elle réserva à son arrivée, sans perdre une seule minute pour ausculter son chat qui la regardait de ses grands yeux jaunes. Attentif tout comme l'était son maitre, il ne sut dire si elle tutoyait tout le monde par habitude mais loin de se laisser désarçonner par ce coté familier et inhérent au refuge depuis qu'il le connaissait, il se laissa guider jusqu'à la salle insonorisée avant de reposer la cage de transport sur la table centrale, rejoignant la jeune femme qui avait déjà ouvert un livret vierge pour lui.
Ouvrant un peu plus amplement sa veste en dévoilant quelques fioles qu'il referma aussitôt après avoir pris le carnet de santé de son chat, il le lui glissa sur la table afin qu'elle puisse noter toutes les informations complémentaires sur le "petit" chat qui n'en était plus un depuis longtemps.
"Flocon" répondit-il alors qu'elle commençait déjà à caresser son poil encore doux et soyeux, son dos frétillant déjà sous les doigts de la jeune femme. "Dix ans, castré depuis ces six mois, très peu d'antécédent à part une chute il y a quelques années, ce qui lui a valu la petite boule sur sa colonne." Un état des lieux succinct qui lui permit de comprendre que Flocon n'avait jamais eu de problèmes plus particulier que d'autres de son espèce. Liant les mots aux gestes, il laissa promener ses propres doigts sur le dos de Flocon en s'arrêtant sur un point pour le lui montrer. "Et des selles toujours aussi abondantes et certainement malodorantes." finit-il par dire, sans trop savoir quoi expliquer de plus.
A vrai dire, il avait conscience d'avoir été moins attentif à Flocon ces derniers temps, ces missions avec les autres Aurors lui accaparant beaucoup l'esprit, surtout lorsqu'il n'était pas entrain de passer un peu de temps avec sa fille chez les MacGregor.
"Je sais que le temps influe aussi beaucoup sur le comportement des félins, mais le mois dernier, il mangeait encore des olives vertes à même la table. La, il ne prend plus trop la peine de bouger plus que ça." continua-t-elle en se souvenant qu'il était encore passer entre les bras de @Levana Rosenthal durant leur diner pour aller quémander à manger comme un chat affamé.
Il passa un instant sa main dans sa barbe, se rendant compte au fur et à mesure qu'il avançait dans ses explications que son chat n'était clairement pas au meilleur de sa forme. Alors qu'il laissait promener son regard sur les habits de la jeune femme dont l'étiquette indiquant son rôle dans le refuge mentionnait clairement qu'elle était apothicaire bénévole et non vétomage bénévole, confirmant bien ces premiers doutes, il tenta d'en savoir un peu plus sur ce qui la motivait à prendre autant à coeur un contact avec les animaux alors que la plupart des apothicaires s'en éloignaient, puisque la plupart des préparations tests étaient souvent réalisé à base d'ingrédients issus d'animaux.
"Vous avez un léger accent ..." nota-t-il doucement avant de remettre son attention sur Flocon. "Très joli, n'en doutez pas. Je dirais bien l'Inde du Nord mais je ne voudrais pas vous manquer de respect si je me trompe."
Sans se vanter d'avoir beaucoup voyager, puisqu'il ne l'avait surtout plus fait depuis deux trois ans, Gabriel avait toujours été fasciné par deux pays : l'Egypte et l'Inde, autant pour leur richesse culturelle que pour les paysages à en couper le souffle. S'il n'avait fait que peu de voyage en Egypte, il avait eu un peu plus d'occasion de parcourir l'Inde sans pour autant connaître toutes les régions et les nuances du pays sur le bout des doigts.
"Vous n'avez jamais eu envie de vous tourner directement vers cette profession?" demanda-t-il poliement, se rendant compte de la douceur dont elle faisait preuve, en plus de pouvoir donner son propre temps ainsi pour la cause animale. "Ah, il fait des fissures au niveau d'une glande assez souvent, il est traité pour ça régulièrement." Passant du coq à l'âne, il posa la main sur le carnet qui relatait ces derniers mouvements chez le vétomage.
Il espérait qu'elle ne le trouvait pas trop curieux, surtout de bon matin alors qu'il était dans tous les cas venus pour son chat. Le décès presque brutal de celui de son amie lui montrait à quel point les animaux pouvaient être une source d'inquiétude constante. Il n'imaginait pas la charge que cela pouvait engendrer sur les épaules des bénévoles prenant soin de tous ses autres animaux dans le refuge en quête de soin et d'affection au quotidien. Le regard légèrement dans le vague jusque là, il leva les yeux vers la jeune femme en esquissant un léger sourire.
"Merci ... d'être là au pied levé."
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Rockabye
Ft. @Gabriel Standford
S’il y avait bien une chose du refuge qui l’avait charmée dès qu’elle y avait mis les pieds pour la première fois, c’était bien l’ambiance chaleureuse et familiale qui y régnait. Alors qu’elle venait de perdre tous ses repères et tout ce qui lui rappelait son chez elle, elle y avait trouvé un petit bout de réconfort, comme si elle avait aussitôt fait partie de cette grande famille. Enveloppée par l’atmosphère personnelle et fraternelle, elle y avait posé son ancre dès qu’elle avait pu le faire. Elle espérait pouvoir transmettre cette même impression de chaleur à tous les visiteurs et bénévoles qui foulaient le refuge.
« Alors, petit Flocon, qu’as-tu à nous dire ? », fit-elle d’une voix enjouée en commençant à ausculter le matou.
Sous les indications de l’Auror, Naivy laissa ses mains parcourir le pelage du chat entre caresse et inspection. Elle avait toujours trouvé que prendre le temps de caresser l’animal en même temps que de l’examiner réduisait son état de stress et lui permettait de tirer un sentiment plus positif de l’examen. Elle ne connaissait que très peu de chats qui appréciaient de se faire palper de la sorte, mais elle faisait de son mieux pour rendre la chose plus agréable.
Après un petit « Mh-hm » soulignant la découverte de la petite boule dont il parlait, l’apothicaire releva son regard vers Gabriel, ses yeux brillants indiquant qu’elle avait peut-être un embryon d’hypothèse. Il y avait une tonne de pistes à explorer, alors valait mieux procéder par élimination.
« Ses selles sont comment ? Et ses urines ? », demanda-t-elle avec tout autant de douceur et de bonne humeur, sans aucune gêne ni humour immature. « Chez les chats sénior, les problèmes de digestion ou urinaires ne sont pas rares. Si ça fait un petit bout que ça traîne, ça pourrait expliquer son affaiblissement. »
Elle avait vu plusieurs pensionnaires avec des problèmes similaires et il n’avait fallu qu’un changement de nourriture pour qu’un petit miracle se produise. Parfois, il ne servait à rien de s’inquiéter et de chercher toutes les maladies imaginables, car souvent les problèmes se trouvaient au niveau de l’alimentation et de la nutrition.
Alors qu’elle commençait à vouloir examiner les articulations du matou, le commentaire de l’Auror sur son accent lui fit relever la tête. Si elle fronça légèrement les sourcils dans une expression éphémère qui ne dura que quelques secondes, elle devait avouer que des commentaires de la sorte n’auguraient pas grand-chose de bon. Il fallait dire qu’elle était habituée à ce qu’on soulève le fait qu’elle n’était visiblement pas née en Angleterre, mais elle redoutait légèrement la direction que prendrait la conversation, n’ayant pas oublié le manque de respect flagrant de quelques personnes.
« Je suis Népalaise. », corrigea-t-elle avec délicatesse, prenant des pincettes minutieuses pour ne pas le froisser. Elle qui avait toujours voulu faire plaisir aux gens, elle préférait ne pas prendre de risques de le vexer en lui indiquant son erreur.
Elle saisit tranquillement le carnet de santé du chat, y cherchant des réponses à ses questionnements en le feuilletant avec une concentration cachée sous un air nonchalant, ne voulant surtout pas lui faire croire qu’elle tentait de l’ignorer. Elle ne prenait habituellement pas tant de précautions avec les gens, mais connaissant sa position d’autorité et sa situation précaire, elle ne voulait pas prendre de risque inutile.
« J’adore mon travail ici. », commença-t-elle en redéposant le carnet, relevant son sourire vers l’Auror. « J’ai toujours adoré les animaux, magiques ou non. Mais j’aime les humains encore plus. » Éternelle optimiste qui ne voyait que la bonté en l’humanité, et ignorait volontairement les ténèbres qui s’y glissaient. « Travailler dans un refuge n’était pas mon premier choix, mais j’avoue y être heureuse pour le moment. J’espère juste que mon cabinet d’apothicaire en développement prenne en popularité. », souffla-t-elle en songeant à ce qui ressemblait surtout à un banal atelier dans une pièce de la maison qu’elle louait pour pas cher.
Naivy caressa une nouvelle fois le vieux chat, avant que le remerciement de Gabriel ne vienne se glisser à ses oreilles. Un sourire encore plus sincère vinrent étirer ses lèvres, alors que ses yeux se mirent à briller davantage.
« Tout le plaisir est pour moi, vraiment. »
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A son sourire qui s'était légèrement tiré au moment où Gabriel osa parler de ses origines, il se rendit compte de son erreur malgré la rectification polie qu'elle lui accorda à cet instant là. Le Népal, bien qu'un pays aux frontières de l'Inde, était loin d'être une contrée qu'il avait eu l'occasion de visiter et il préféra se taire pour ne pas poser maladroitement ses pieds une nouvelle fois. Alors qu'elle lui annonçait adorer son métier et l'approche qu'elle avait avec les animaux, elle lui apprit avoir développer un cabinet d'Apothicaire, ce qui attira l'attention de l'Auror plus que du maitre de Flocon.
"A l'occasion, si vous le souhaitez, vous pouvez me donner votre carte, nous cherchons à renouveler des contrats liés au bureau des Aurors." proposa-t-il avec douceur.
Il avait très récemment tissé des liens avec le couturier en charge des nouveaux uniformes de sa section et Gabriel avait également à sa charge le renouvellement des stocks de potions comme de revoir certains contrats établis par son prédécesseur depuis deux ans. C'était l'occasion de revoir des partenariats et de promouvoir également une certaine localité concernant les consommables que les Aurors avaient et s'il pouvait allier des personnes compétentes comme il le voyait avec la jeune femme, il proposait volontiers son aide.
Peut-être était-ce une façon de se rattraper également, puisqu'elle ne semblait pas plus encline parler de ses origines mais surtout de ce qu'elle faisait. Gabriel ne pouvait pas d'emblée demander une totale transparence sans outrepasser la réelle raison de sa venue et alors qu'il réfléchissait à la litière de son chat, il préféra répondre à sa question directement pour ne pas l'effrayer davantage. Il avait l'habitude que les sorciers se renferment à son contact, par précaution tout comme certains pouvaient déborder d'attention au contraire. Mais les premiers attiraient plus son attention, par ce besoin de garder un jardin secret qui était du coup nécessairement en lien avec leur métier et les enquêtes.
"Malodorante et nombreuses." répéta-t-il, se demandant si la jeune femme avait involontairement oublié sa réponse précédente ou si elle tentait malgré elle de se défaire d'une seule question qu'il avait posé précédemment.
Loin de montrer qu'elle avait piqué sa curiosité, Gabriel posa ses doigts sous le menton de Flocon, le rassurant également à sa manière même si la jeune femme s'en occupait parfaitement bien. Le sourire qu'elle lui avait offert après son remerciement était sincère et son chat miaula au même moment, certainement un peu agacé qu'on parle encore de sa litière.
"Ma fille me dit qu'elle fait souvent sa caisse et que les bols d'eau sont souvent vides." dit-il maintenant qu'il y pensait. Les gamelles d'eau étaient toujours remplie et changer tous les jours, se demandant un instant si Flocon ne commençait juste pas à atteindre la catégorie des chats séniors avec les problèmes de digestion et rénaux qu'on pouvait leur donner avec l'âge. "J'aurais du venir avec elle, elle vous en aurait bien mieux parler que moi."
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Ft. @Gabriel Standford
Elle sentit quelque chose en elle vibrer, comme un léger frisson qui lui parcourut l’échine. Elle ne saurait dire s’il s’agissait de stress ou de méfiance, mais elle se fit violence pour ne pas se mordre la lèvre d’inquiétude. Elle n’avait jamais été dotée de la plus grande prudence qui soit. Elle se souvenait de toutes les fois où ses amis, ou même son Orpheus, lui avaient reproché sa naïveté, craignant qu’il lui arrive un quelconque malheur si quelqu’un se décidait à abuser de sa bienveillance. Mais depuis l’an passé, il y avait quelque chose qui avait changé. Un désir de camoufler ses traces, une envie de faire plus attention. Elle était loin d’être douée à cette étrange danse de méfiance.
Elle sentit la distance se réinstaller entre eux, et si ça aurait dû la soulager, elle se sentit plus fragile. Le tenir loin des réponses qui auraient pu lui déplaire, était-ce donc la réelle solution ? Ou son allure plus renfermée allait-elle l’inciter à creuser davantage ? Emportée dans cette tempête de confusion et toute la complexité du jeu à lequel elle était forcée de jouer, elle sentit sa tête commencer à lui tourner un peu et choisit de reporter toute son attention sur le chat qu’elle examinait.
C’est toutefois avec surprise que l’offre subtile de l’Auror lui fit subitement relever la tête, comme si elle sautait sur cet instant de chaleur pour se ressaisir, pour se rattraper. Comme s’il ne lui fallut que cette proposition pour oublier l’instant de malaise qu’ils venaient de vivre et pour lui faire retrouver sa bonne humeur habituelle. Ne songeant pas un instant qu’il était peut-être imprudent de former une quelconque alliance avec un Ministère qui ne la protégerait probablement pas s’il découvrait que ses papiers d’immigration étaient falsifiés, elle ne vit que l’opportunité de s’intégrer davantage dans la société qui l’avait recueillie.
« Ce serait vraiment avec plaisir. Je ne dirais pas non à un contrat de plus. », avoua-t-elle, toute souriante. Même si elle s’efforçait de ne pas le laisser paraître, les affaires n’allaient pas aussi bien qu’elle ne le voudrait. Rien de dramatique, tout juste dans la moyenne, mais assez pour justifier sa présence au refuge. « Je peux te donner ça en sortant. »
Fournir le bureau des Aurors avec ses potions serait pour elle un véritable honneur, une opportunité incroyable d’enfin se bâtir la réputation qu’elle avait toujours voulue. En laissant sa vie d’avant en Grèce et au Népal, elle y voyait enfin l’occasion de se retrouver, de se reconstruire. Loin des siens, mais en sécurité.
« Les âmes pures des enfants ont parfois tendance à comprendre les animaux mieux que les nôtres. », souffla-t-elle, songeuse en laissant Flocon respirer un peu. « Mais tu as bien fait de venir me voir. »
Naivy délaissa la table d’examen pour aller chercher un petit calepin sur lequel elle gribouilla quelques notes, le dos tourné à Gabriel pendant une poignée de secondes passée dans le silence. Pour ce qui était des vieux chats, il s’agissait parfois d’une situation un peu déséquilibrante étant donné de la fragilité de leur santé. Mais cette fois, elle avait la satisfaisante impression d’être arrivée à son objectif : soulager Flocon, tout en comblant de bonheur son propriétaire et sa fille.
« Ce que je peux suggérer, c’est de progressivement modifier son alimentation. Je peux te faire une recommandation de croquettes plus adaptée à ses besoins au niveau digestif et urinaire. Mais avec ça, je lui donnerais peut-être des suppléments de glucosamine et de la reine-des-prés en poudre pour lui permettre de retrouver un peu de vigueur et soulager ses articulations. », suggéra-t-elle. « Ça ne fera peut-être pas de miracle, mais ça pourra lui donner une chance de se remettre sur pieds. »
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Bien que le chef des Aurors avait l'habitude de prendre la parole en publique ou même d'avoir une élocution fiable envers les civils, il se rendait bien compte que ses acquisitions sociales avaient considérablement été revu à la baisse depuis qu'il enchainait toutes ses heures supplémentaires au Ministère de la Magie. Entre les enquêtes, les recherches et les Aurors qui revenaient à peine de leur congé suite aux divers incidents qui avaient eu lieu depuis l'été, Gabriel avait tendance à mettre les pieds dans le plat et la jeune femme venait tout juste de lui prouver qu'il n'était pas si doué que ça dans tous les domaines. Peut-être était-ce aussi par cette maladresse qu'il avait également du mal à tisser un lien stable avec son ex conjointe, même pour le bien de leur fille ... probablement qu'il n'en saurait jamais rien.
Alors que la soigneuse acceptait pour son plus grand plaisir sa proposition pour venir lui parler plus tard de l'éventualité d'un contrat plus officiel, Gabriel se sentit un peu plus soulagé, loin d'avoir totalement refermé sa porte. Peut-être le faisait-elle par politesse et encore, il ne doutait pas du fait qu'elle aurait pu continuer à être franche et refuser platement de le revoir dans d'autres circonstances.
Dans une certaine volonté de le rassurer, elle eut un compliment envers les enfants qui attira un sourire chez l'Auror. Les enfants avaient une perception toute autre, certainement les yeux encore remplis d'innocence qui leur permettait de voir sincèrement les faits tels qu'ils étaient sans fioriture et avoir un accès privilégié avec les animaux qui semblaient leur accorder bien plus de confiance.
Hochant la tête avec bien plus d'attention au moment où elle lui recommanda une nourriture bien plus adaptée à son système, Gabriel se fit bien plus sérieux, caressant lascivement son chat en se rendant bien compte que l'âge n'allait pas l'épargner non plus. Si lui même avait commencé à avoir des cheveux blancs, il était évident que Flocon commençait à avoir des signes caractéristiques d'un chat senior qui aurait grand besoin de quelques changements d'habitude pour aller mieux.
"Très bien ... est-ce que vous avez déjà tout ça en stock pour que je puisse en acheter ici même?" demanda-t-il, tant qu'à faire s'il pouvait contribuer aux caisses du refuge au passage.
Bien sur, il pourrait encore attendre de passer à la ménagerie magique du chemin de travers sur Londres Magiques avant de se rendre au travail mais s'il pouvait déjà tout avoir en déposer Flocon chez lui, ce serait certainement une source d'anxiété en moins. La jeune femme semblait vraiment bien s'y connaître en ingrédient, ce qui serait d'une grande aide si elle acceptait les conditions du contrat qu'il devrait lui énoncer plus tard. Laissant la jeune femme lui présenter sa carte à la fin de l'entretien, il préféra ne pas le lui demander une nouvelle fois sans paraitre insistant pour autant. Si elle avait des raisons de vouloir se protéger d'un employé du Ministère, il n'avait pas pour ordre de la rassurer d'emblée dans cette salle d'auscultation.
"Merci pour toutes ces recommandations. On va espérer qu'il ne fera pas de tri dans ces nouvelles croquettes." ajouta-t-il en ouvrant de nouveau la cage afin de pouvoir faire rentrer son chat dedans, qui comme à son habitude à chaque visite chez le vétomage, y entrait plus vite que lorsqu'on lui annonçait qu'il allait sortir de l'appartement. "Combien je vous dois?"
Sortant une bourse de sa poche, il savait qu'il ferait un don au refuge en partant de l'établissement mais préférait encore pouvoir la régler ici même, reconnaissant ainsi l'immense aide qu'elle venait de lui apporter.
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La tête à la tâche, il lui était bien plus facile d’oublier toute impression de malaise ou toute inquiétude quant à la présence d’un Auror au sein du refuge. Les bouleversements qui avaient changé sa vie l’année dernière l'avaient profondément marquée, au point où elle se retrouvait gagnée par la panique plus rapidement qu’autrefois. Sa tendance à oublier que les figures d’autorité avaient une vie en dehors de leur métier en était une preuve, et elle constatait avec un peu de déception qu’elle n’était devenue que l’ombre d’elle-même. Si elle s’efforçait de rester tout aussi rayonnante qu’autrefois, elle avait un peu de difficulté à le faire lorsqu’elle devait se camoufler de mensonges et de ruses pour effacer son passé.
Malgré tout, elle ne sut si c’était le temps qui passait où la sensation d’avoir mis le doigt sur ce qui clochait chez le vieux matou, mais son sourire semblait avoir retrouvé sa place sur son visage angélique. À vrai dire, elle faisait tout pour se contenir et conserver un air posé et professionnel, mais elle frétillait d’avance à l’idée d’avoir un contrat avec le Ministère de la Magie. Certes, elle risquait peut-être de s’approcher trop près de ceux qui pourraient la renvoyer vers le danger, mais c’était également pour elle une opportunité sans précédent de se bâtir une réputation dans ce monde de fous. Elle craignait qu’ils fassent leurs recherches sur son passé et ses origines, mais elle se disait qu’en instaurant un climat de confiance entre le chef des Aurors et elle, ce serait peut-être suffisant pour assurer sa sécurité ? Il y avait tant de risques, notamment celui que son nom se retrouvent aux oreilles de ceux qui s’en sont pris à sa famille, mais son positivisme légendaire l’empêchait de laisser ses pensées s’obscurcir si facilement.
« Oh, oui je devrais pouvoir vous arranger ça ! », répondit-elle d’une voix enjouée, satisfaite de pouvoir aller gratter quelques gallions de plus pour le refuge, qui avait grand besoin de plus de fonds.
Aussitôt qu’elle eut fait de souffler ces paroles que la jeune femme disparut derrière une porte menant aux entrepots du refuge, préférant aller chercher ce dont elle avait besoin dans l’arrière boutique plutôt que d’aller se faufiler parmi les visiteurs. Il ne lui fallut que quelques minutes pour mettre la main sur ce qu’elle cherchait, connaissant les lieux par coeur, mais aussi parce qu’ils avaient quelques pensionnaires d’âge sénior qui requièraient les mêmes soins que Flocon.
« Et voilà ! », fit-elle en mettant sur la table d’examen un sac moyen de croquettes et un contenant de glucosamine. « Pour ce qui est des reines-des-prés, je n’en ai plus ici au refuge, mais il m’en reste à mon atelier. » Elle sortit de sa poche une petite carte dorée sur laquelle était délicatement inscrite les façons de la contacter, en passant par les moyens de communications moldus et magiques. Ne sachant pas trop quoi dire de plus, presque frappée d’une once de gêne, elle se contenta d’un petit sourire avant de se détourner pour ranger le dossier du matou. « Oh, je vais vous laisser aller régler ça avec la bénévole à la caisse. » Elle se passa une main sur la nuque, presque embarrassée. « On m’accuse d’être trop généreuse. », offrit-elle comme explication. Amour l'avait quelques fois gentiment réprimandée sur le montant à exiger, alors elle prenait soin d'éviter de se retrouver derrière la caisse. De toute façon, elle n'était pas tellement à l'aise avec la monnaie magique britannique.
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FICHE DE PERSO
La laissant s'éclipser dans ce qui était visiblement l'arrière du bâtiment, Gabriel se retrouva rapidement seul avec Flocon dans un cabinet et se permit de soupirer légèrement. D'un naturel souvent réconfortant, l'Auror s'était presque retrouvé démuni devant une jeune femme aux allures presque fragiles alors qu'elle peinait à lui accordait une certaine confiance. S'il avait l'habitude de la méfiance de certains sorciers qui avaient un passé à se reprocher au point de ne vouloir avoir affaire aux autorités, il était plutôt rare d'y voir la peur qu'il avait perçu dans son regard.
Pourtant lorsqu'elle revint dans le cabinet en remettant un sachet de croquette ainsi qu'un petit flacon destiné à Flocon, elle lui adressa un sourire bien plus lumineux et il se demanda un instant si elle ne se sentait pas plutôt soulagée de savoir que le rendez-vous d'urgence touchait à sa fin. Mais à la vue de la carte de visite qu'elle lui tendait ainsi que son invitation à passer prochainement à son cabinet directement afin de récupérer la reine des près, Gabriel fut légèrement surprit et accepta la carte avec plaisir. Notant qu'elle mettait toutes ces coordonnées afin de pouvoir être joignable autant du coté des sorciers que moldus, il la lui prit poliement, ravit de savoir qu'elle souhaitant collaborer avec le service des Aurors. Bien sur, tout passait par une phase test des potions qu'elle pouvait proposer mais il ne doutait pas du savoir faire et surtout de la patience que pouvait avoir la jeune femme face aux différentes exigences du bureau des Aurors.
"Merci beaucoup Madame Rai." nota-t-il en lisant son nom de famille avec un léger sourire. Bien sur, il était également inscrit sur la blouse qu'elle portait mais bien trop respectueux, Gabriel ne s'était pas penché dessus, encore moins pour la mettre mal à l'aise. "J'ignore si je pourrais passer encore dans la semaine pour récupérer cela, est-ce qu'au pire des cas, je pourrais vous faire une commande et être livrer à distance?" Il espérait ne pas abuser de sa gentillesse, prêt à prendre ces conseils au pied de la lettre pour assurer la bonne santé de son chat. Aurore allait être ravie d'apprendre que Flocon pourrait de nouveau jouer avec elle avec la même fougue qu'avant, bien que son âge sénior devait clairement être pris en compte.
Il eut un sourire au moment où elle tenta de se dédouaner de la facture qu'il devait acquitter, prétextant qu'elle était bien trop gentille dans ces chiffres et caressa doucement Flocon à travers sa cage de transport. Il était rare qu'un soigneur avoue une telle qualité, privilégiant le bien être animal plutôt que l'argent gagné en le soignant et il se nota d'augmenter son don en passant à l'accueil.
Voyant l'heure sur le cadran défiler à une vitesse folle, Gabriel se dirigea doucement vers la sortie.
"Merci encore de votre temps, je vous contacte bientôt." ajouta-t-il une nouvelle fois avec un sourire aux lèvres.
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