Les gens font toujours des choses folles quand ils sont amoureux. * Lyvan *

Je soupirai bruyamment sur la remarque d’Apolline en levant les yeux au ciel. Ca ne m’atteignait absolument pas. En revanche, la remarque sur les Poufsouffles, je la pris pour argent comptant. Sans réfléchir une seule seconde, je sortais ma baguette de ma poche et je me ruais sur lui. Montant à califourchon sur ce dernier, je pointais ma baguette droit entre ces deux yeux. Des étincelles sortirent. Quel maléfice était assez bien pour sa tête de con ? Lui serrant le col de l’autre main, je finis par le lacher brutalement et je rangeais ma baguette.

« Ne redis, jamais, du mal  des Poufsouffles. »

J’étais leur Capitaine. C’était le sang ! Hors de question qu’on les insulte devant moi et tout le monde le savait. Je repoussais Lyvan comme s’il s’agissait d’un vulgaire chiffon. Il me gonflait sérieusement. Je préférai m’enfermer dans le silence. Au bout de longues secondes de silence, où je n’écoutais plus rien, je tirai brutalement sur la chaîne de Lyvan pour qu’il me suive. J’allais devoir rencontrer un professeur pour qu’il me débarrasse de ça. Il fallait juste que j’établisse un bon mytho.

« Viens, on va chercher un Professeur, je ne reste pas deux minutes de plus avec toi et... »

Soudain, je m’arrêtais. La chaîne d’Andromède vacilla entre Lyvan et moi. Après quelques secondes de réflexion, je me mis à sourire en coin. Je me rappelais désormais comment on rompait l’enchantement. Il ne suffisait pas que les deux fassent la paix. Juste l’un qui pardonnait à l’autre suffisait largement.

« Tu sais quoi… Avec Apolline, tu fais ce que tu veux. »

La chaîne s’était mise à trembler, et elle se serra autour de mon poignet et celui de Lyvan.

« Si ça t’enchante de traîner avec elle, après tout, elle est libre. Au final, j’en ai bien plus appris sur toi que je ne l’aurai du. T’es juste un gars… plus simple que je ne l’imaginais. Je te pardonne. »

Au mot « Je te pardonne » qui était sincère, la chaîne trembla et nous nous retrouvâmes détachés. Elle s’enroula et se mit à rétraicir pour venir se loger dans la paume de ma main. Je l’observais d’un air complexe en plissant les yeux.

« C’est pas aussi puissant que je l’aurai imaginé... »

J’avais complètement oublié Lyvan et sa tête de con. Je relevais la tête vers lui, et je soupirai. Mettant les mains dans les poches, je me mis à ricaner. Finalement ça avait été une bonne farce. Entre la sortie vers le Hall et les Cachots, je me dressais face à lui. Maintenant qu’on était détaché, je pouvais lui dire le fond de ma pensée.

« T’es juste un gosse en fait. Un gosse qui a la trouille de... »

On entendit un hurlement de rage. Certainement Mégara qui revenait de la salle commune des Poufsouffles. Sans réfléchir, j’attrapais Lyvan par le poignet. J’avais pas peur d’elle, mais je ne voulais pas me retrouver à nouveau en face de sa tronche de mal baisée. Chatouillant une partie du tableau qui menait aux Cuisines, ce dernier s’ouvrit et se referma derrière nous. Plusieurs Elfes de Maison nous firent la révérence.

« Monsieur Grimm. Vous nous amenez un invité ? Voulez vous prendre le Thé ? »

Immédiatement après, plusieurs elfes arrivèrent avec plusieurs petits plateaux. Ils étaient tous garnis de nourriture. Bien évidemment, ces derniers étaient tous des Elfes libres et payés. Mais… Ils avaient gardé ce sens de la servitude dans le sang et surtout de l’accueil. Ce n’était pas pour rien que notre salle commune était à côté des Cuisines et proche des Elfes de Maison. C’était d’ailleurs pour ça que j’étais si proche de ces créatures qui me connaissaient bien. Je venais souvent quand j’avais faim la nuit.

« Non non Tisk. On ne fait que passer. Je vous présente… Ducon. »

Tous les elfes s’inclinèrent et Tisk déclara solenellement.

« Maître Ducon… Avez vous faim ? »

J’éclatais de rire, plaçant mon oreille prêt du tableau, en espérant que Mégara ne nous ait pas vu.

«  Si tu veux mon avis, et même si tu le veux pas, le choixpeau c’est trompé de maison » dit-il en reprenant son souffle alors que Michel-Ange cesser de le menacer avec sa baguette, pas une once de peur ou de regrées sur son visage.

Je m’étais pas attendu à ce qu’il me saute à la gorge ainsi, mais je l’avoue peut-être qu’au fond je l’avais souhaité. Il y a toute cette énergie qui boue en moi et rien de mieux qu’une bonne bagarre pour évacuer le stress et la pression. Le moins que je puisse dire c’est qu’il avait du répondant. Il était aussi réactif et impulsif qu’un Gryffondor. Ses actes toujours dicté par ses émotions. Quelque chose que moi je refusais de faire. C’est sans doute ça la différence entre les verts et les rouges. Nous les Serpentard on était plus tactique.  Rusé. Malin.

Un sourire passa sur mes lèvres, j’avais au moins réussi à le faire taire. Quand on voit le moulin à parole que j’avais fasse à moi il a quelque seconde, je suis plutôt fier.

«  Non je ne viens pas non. » dit-il en retenant la chaine autant qu’il pouvait alors qu’il parlait d’aller demander de l’aide à l’un de leurs professeurs.  

Hors de question que je finisse par me retrouver en retenu juste parce que Michel-Ange n’était pas capable de géré sa jalousie. Je souhaitais autant que lui être libéré de la chaine, mais je tenais à mon dossier scolaire. Avoir un bon dossier permet de choisir ce qu’on faire plus tard, qui on veut être et il était hors question que je sois privé de ça à cause de lui. Je refusais de laisser un dossier choisir à ma place. Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme.

«  C’est quoi l’embrouille ? » dit-il en arquant un sourcil alors que le Gryffondor – euh pardon le Pouffsoufle ! – semblait nettement plus zen et calme. Il ne tenait pas l’alcool ? C’était ça le changement de comportement ? Il continue sur sa lancer et alors qu’il prononce les mots «  je te pardonne », la chaine s’ouvre.

Je dois avoir l’air vraiment con à l’heure à l’heure qu’il est, tellement je reste sur le cul, mais je ne m’attendais pas à ça. Je rêve pas hein ? J’me suis pas évanouie ou je ne sais quoi ? Je suis bien libre ? Il semblerait ! La chaine était devenu minuscule. Puis d’un coup, Mégara réparait et je sens mes trippes faire un salto arrière. J’ai limite la nausée. Meg a déjà le chic pour faire de ma vie un enfer quand elle est calme. Alors dans cet état… L’angoisse me cloue au sol et m’empêcher de cogiter. Une main m’attrape alors le poignet et je réalise pas tout de suite que c’est Michel-Ange qui vient de m’emmener loin d’elle, à l’abris dans les cuisines.

«  Qu’est-ce qu’on fou là ?! »

Je le sais pas ce qu’on fait là, on évite Meg mais ça sonne mieux qu’un «  pourquoi t’es par partit ? » qui refléterait mon étonnement. Je le suis aussi quand il me présent comme «  Ducon » Quel enfoiré ! Je sais pas ce qui est le pire : le nom qu’il vient de me donner ou le rire qui s’échappe de mes lèvres malgré moi. J’ai beau grimacé, continuer à vouloir jouer les dur, bien à l’abri derrière tout les Rampart que j’ai construits, à cet instant je manque de crédibilité. Faut dire que je m’y attendais pas. Ça semble l’amuser.

«  Ça y est tu bande ? »

Si l’agressivité ne suffit pas à Michel-Ange à me laisser seul avec mon sort, peut-être que les propos vulgaire pourrait marcher. Généralement j’en use plus avec les filles, mais je sais m’adapter. Quoiqu’il arrive, quoi qu’il survienne je m’adapte. Je survis. J’endosse les coups durs sans jamais sourciller. Je me bats jusqu’à en crever sans jamais lâcher. Je me débats avec ma putain d’âme torturé. Tiens encore un putain, heureusement que celui-ci je ne l’ai pas prononcé de vive voix.

«  J’ai très faim. Je voudrais une tarte aux pommes. » je dis alors qu’un sourire se dessine sur mes lèvres de Lyvan, soulignant le fait que j’ai une idée. Tisk revient alors avec la tarte et je l’observe quelque seconde avant de la coller au visage de Michel-Ange, la crème coulant sur lui.

C’est définitivement puérile d’entarté Michel-Ange, mais ce n’est pas lui depuis le début qui semble vouloir que je me détende ? Qu’il soit content, c’est chose faite ! Un rire retentit. Pas un de ses rires moqueur que je peux avoir. Non un de ses rires qui montre que je m’amuse. Je peux bien décompresser un peu, si Meg nous retrouve ça sera plus la même histoire. Je m’accorde juste quelque minute de répit pour mieux supporter le supplice qui m’attend, la douleur du M, qui devient à chaque fois un peu plus insupportable. Et là du coup y’a un truc qui se passe que je comprend pas, comme si mon corps avait décidé de me dire fuck et de fonctionner en mode pilote automatique. Un «  Merci » s’échappe de mes lèvres sans que je puisse l’en empêcher. Le pire c’est que je le sais, ce merci est sincère et signifie beaucoup. Merci de pas être partit en courant en voyant Meg débarquait et d’avoir cherché à me planquer. C’est sans doute cela que signifie ce merci qui sort de son propre chef, s’échappant comme un oiseau au dessus d’un haut mur destinait à me protéger. Moi qui ai l’habitude d’être au milieu des tirs croisé, mon âme meurtris entre les sorts qui fusent. Malgré mes protestations, mes envies, il a décidé de partir. De choisir d’exister. Foutu oiseau ! Reste à savoir si Michel-Ange l’accueillera dans sa paume ou choisira de le tuer à vu…

« Ah non ! Maître Ducon ! Pourquoi vous avez fait cela à Monsieur Grimm ? »

La tarte sur le visage, je ne l’avais pas vu venir. D’abord, la colère m’avait envahi. Et la haine aussi. L’envie de l’emplafonner sur place m’attrapa mais je tins bon. D’un geste calme et apaisé, ce qui pouvait bien évidemment paraître étonnant, je passais ma baguette sur mon visage pour enlevé toutes les traces de la tarte.

« Ce n’est rien Tisk… Ce n’est rien. »

Ma baguette était toujours dans ma main et… sans un mot de plus, je l’avais pointé droit sur Lyvan. Mon regard passa dans celui de l’elfe. Il avait l’air profondément triste. D’un air menaçant, je regardais Lyvan dans les yeux et je déclarai d’un ton calme :

« Excuse toi. »

Je montais ma baguette au niveau de son visage, réfléchissant à quel sort lancé si jamais cela partait en duel. J’en connaissais quelqu’un par coeur… Mais était-ce assez suffisant pour Lyvan ?
J’avais oublié de rajouté bien évidemment…

« Pas auprès de moi. Excuse toi auprès de Tisk. Tu l’as profondément blessé en détruisant sa tarte. Il a mis du temps à la préparer et... »

L’elfe mit ses petites mains au niveau de son coeur. Visiblement le fait que je prenne sa défense armes à la main le touchait beaucoup. Pour moi, cela semblait normal. C’était des êtres à part entière. Et malgré le fait que je sois issus d’une famille de Sang Pur, j’avais toujours eu un mode de pensée moderne. Notre elfe de maison à nous était toujours aussi bien habillé que nous. Il ouvrait toujours la porte aux invités en costume trois pièces…

« ...tu l’as complètement gaché. Tu veux que je te dise ? C’est ça le soucis avec toi j’pense. Tu te fous de ce que les gens peuvent dire ou penser, du moment que ça n’affecte pas ta petite personne. »

Mes yeux s’étaient pliés, légèrement menaçants. Son Merci, j’en avais absolument rien à faire. Je détestais cet irrespect envers les elfes. Surtout ceux de Poudlard qui travaillaient avec acharnement à remplir nos estomacs tous les jours.

« Maître Grimm… arrêtez… C’est… c’est pas bien. »

Je regardais l’elfe de côté, et j’avais toujours ma baguette au niveau de son visage. Je reculais de quelques pas sans un mot et je fronçais les sourcils d’un air réfléchi.

« Je ne suis pas un sauvage, je vais le laisser se défendre Tisk. Après tout il en meurt d’envie non ? Je dois être un rempart entre lui et Apolline ! C’est certains ! »

L’elfe me regarda d’un air un peu stupide. Visiblement, il ne comprenait pas ce que j’avais en tête. Me battre contre Lyvan pour me venger ! Qu’il regrette d’avoir poser ses mains sur Apolline Dunn ! Puisque j’étais un obstacle pour lui, j’allais jouer ça comme un sorcier. Ca serait lui ou moi ce soir !

« Tisk tu seras l’arbitre ! »

Il s’attrapa les oreilles et se balança d’avant en arrière.

« Non monsieur… Non monsieur… S’il vous plaît... »

Michel-Ange était bien le frère de Léonard ! Il suffisait à Lyvan de baisser sa garde une seconde, de faire une main tendu pour se prendre un retour de médaille. Si le vert et argent avait cru que les choses auraient put se détendre avec une bataille de bouffe, visiblement la hache de guerre était loin d’être enterré. A moins que Lyvan finisse par la lui planter entre les deux yeux parce qu’il commençait à avoir sa dose.

«  Pose ta baguette tu va finir par te blesser tout seul » dit-il en levant les yeux aux ciels. Michel-Ange lui-même était bien placer pour savoir qu’il avait raison. Le mot maladresse avait dût etre inventé pour lui. Une fois de plus il se mettait à l’attaquer. Il n’avait pas de vie ce type ? Il existait que pour  crée des drames ?  

« Le souci avec moi ?!?  Tu dis ça comme si tu me connaissais ou que t’avais la moindre idée de qui je peux être ou de ce que je pense. Tu te fou la baguette dans l’œil ! Je me soucis pas des autres ??? Tu t’es regardé ?!? A chaque fois que je te vois c’est comme si tu t’arrangeais pour que tout les regards soit braqué sur toi ! Là encore tu défends pas vraiment l’Elfe, t’en profite juste pour te donner en spectacle. Tu veux juste qu’on fasse attention à toi. »

Désolant. Affligeant. Vraiment pathétique. Dire qu’il avait cru un instant que le Gryffondor était autre chose que… ça. Oui le «  ça » désigné Michel-Ange tout entier.  


«  Tu es un rempart entre qui ou quoi ? Hein ? » Il y avait vraiment des fils qui se touche à l’intérieur de son crane. Sauf que le Gryffondor semblait vraiment croire à ce qu’il disait. Après tout… il voulait à tout prix le diabolisé ? A tout prix le faire passer pour le méchant de l’histoire ? Allez ! Puisque c’est comme ça allons-y gaiement. Game on. A force de le chercher on le trouve.


«  Tsé quoi ? Vas-y ! Fait toi plaisir. Blesse-moi. Je ne défendrais pas. Je ne te lancerais pas le moindre sort. Même pas un petit. Je ne vais même pas sortir ma baguette ! Et tu sais pourquoi ? Parce que si tu me blesse, ça me fera juste une excuse de plus pour aller me plaindre de toi à Apolline. Je suis certain qu’elle sera raviiiiie de me consoler. Avec la langue, les caresses et tout ça. »

Sourire aux lèvres, lueur dans les yeux, il voulait quelqu’un à détesté ? Voilà. Cette fois au moins Michel-Ange aurait une bonne raison de s’en prendre à lui. Ras le cul d’être le punching ball de tout le monde. D’abord Mégara. Ensuite Léo. Maintenant lui. Allez tous crever ! Visiblement Michel-Ange n’était pas capable d’imprimer les mots «  je ne suis amoureux d’Apolline » alors quoi qu’il fasse ça ne changerais rien. Peut-être que s’il était suffisamment détestable il garderait ses distances à l’avenir.

« T’es qu’un foutu gamin, t’es pire que moi ! »

Le ton était monté. J’avais baissé ma baguette et j’avais soupiré. D’un réel soupire de déception. Je l’avais lâché et je m’étais reculé de quelques pas. Je le contemplais comme… On pouvait se contempler dans un miroir. Au final, Lyvan me ressemblait beaucoup, mais avec quelques différences notables. On ne gérait pas du tout les choses de la même manière. On avait les même démons intérieurs, mais la façon de s’en prémunir n’était pas du tout la même.

« Imbécile. Si tu savais le quart de ce qui s’est passé entre Apolline et moi tu fermerais ta gueule et tu laisserais ta langue de serpent là où elle est. »

Sans rien dire, je pris une pomme qui trainait. Car j’allais partir et les conflits me donnait toujours la dalle. J’avais une envie irrésistible de lui envoyer dans la figure. Je la serrai et finalement je fis demi-tour pour m’en aller. Il connaissait ma faiblesse et l’exploiter outre-mesure depuis le début.

« Tu veux que je te dise Lyvan ? Le pire c’est qu’on aurait pu un jour être ami. Mais ton comportement fait que ca pourra jamais être le cas. J’ai cru que j’avais appris à te connaître et que j’avais fait une erreur en te détestant sous prétexte qu’il s’était passé un truc avec Apo... »

Je croquais plusieurs fois dans la pomme et je lui balançais le trognon. Pas fort et dans la gueule comme j’aurai aimé le faire au départ. Non, d’un simple mouvement, comme si je lui lançais une balle pour lui faire une passe avec ma pomme croquée de partout.

« ...mais en fait je me suis planté. Allez, passe le bonjour à Meghara de ma part. »

Et sans rajouter quoi que ce soit, je sortis des cuisines pour rejoindre ma salle commune qui était à deux pas de là. Je remerciais bien sur les Elfes et je m’en allais d’un air qui se voulait calme. Mais au fond je bouillonnais. Je savais que Lyvan n’était pas le masque de stupidité qu’il laissait apparaître. Il avait juste la trouille… Mais de là à ce qu’il l’admette… Je ne pouvais pas le forcer. C’est donc la boule au ventre, déçu et surtout agacé des événements que je rejoignais ma salle commune. Si ça continuait à se rythme, j’allais me faire détester de tous les Serpentards, mon frère y compris.