Yeleen, juste Yeleen

Identité : Yeleen Sô
Yeleen, signfiant "Lumière" dans son pays natal dont elle n'a gardé que peu de souvenirs, très fraichement ravivés depuis peu. Un prénom qu'elle aime autant que sa mère qui l'a appelé ainsi dès ses premiers instants de vie, pour avoir encore le souvenir de l'avoir entendu prononcer ces noms comme de sa propre voix.
Sô de naissance, dont elle a pris conscience que très récemment pour l'adopter en toute dignité, laissant tomber le nom que son géniteur lui a imposé en l'enlevant des bras de sa mère contre son gré. Yeleen de Clare n'est officiellement plus d'actualité.

Date et Lieu de naissance : 23 ans, née au Mali le 31 Octobre 1998, dans une nuit où la légende d'Halloween n'avait aucune signification en Afrique.

Statut civil : Considérée longtemps comme une rejetée au sein même des plus grandes famille de sang pur, par sa couleur et son handicap, Yeleen n'a jamais levé les yeux vers un seul garçon avant son arrivée à Poudlard. C'est en croisant le regard rempli d'innocence de Sean Clearwater qu'elle commença à ressentir, sans comprendre, un besoin d'ouverture et de confiance. Sean était, est et sera toujours son meilleur.

Scolarité : Répartie très rapidement à Serdaigle parmi une foule qui s'était retournée en entendant son nom, Yeleen a eu bien plus de mal à maintenir un niveau correct durant toute sa scolarité. Malgré la présence de précepteurs chez les de Clare, la jeune fille a été pourvu de la strict éducation qu'il est possible d'avoir, tout en filant entre les mailles par son handicap. Durant les premières années à Poudlard, elle a du puiser dans ses forces pour s'appliquer en dehors des cours pendant des heures et à travers les potions de voix, afin de pouvoir réussir à jeter le moindre sortilège.

Après avoir passer ses BUSEs en devenant brillamment une de batteuse de son équipe, elle s'est découverte une passion pour le vol qui ne nécessitait pas de baguette magique et s'est spécialisée dans les sortilèges et enchantements en plus de la défense contre les forces du mal durant son deuxième cycle, s'acharnant davantage sur le timbre de sa voix pour tenter de la stabiliser. Ayant réussit ses ASPICs avec des notes légèrement plus hautes que la moyenne, ce fut notamment grâce à l'utilisation de potion bien plus élaboré pour retrouver sa voix qu'elle a pu s'inscrire au MULOT, entamant ainsi son troisième cycle dans le cursus du droit magique. Elle n'a qu'une hâte, pouvoir pratique la Magie de Combat en vol afin d'intégrer la Faction Valkirie, l'unité spéciale volante des tireurs d'élite de baguette magique et surtout, pouvoir coupler ses efforts avec la magie informulée.

Profession : Elle recherche une alternance au Ministère de la Magie dans la Brigade de Police Magique.

Baguette magique : Relativement petite, sa baguette au bois d'Acajou mesure 26,2 cm, totalement flexible avec en son cœur un ventricule de dragon. Sa baguette lui est fidèle même si elle est parfois un peu capricieuse, elle aimait particulièrement jouer avec les tonalités de sa voix pour savoir de quelle façon elle lui obéissait déjà en première année. Les potions pour maintenir un timbre de voix s'améliorant d'année en année, Yeleen apprit à la dompter comme il se doit, ne comprenant que plus tard que c'était bien la baguette qui l'avait choisi depuis le début, attendant que Yeleen soit parfaitement stable au niveau de son intonation pour être apprivoisée.

Famille : Séparée de sa mère à l'âge de trois ans, Yeleen n'en garde que des bribes de souvenirs, de couleurs et d'odeur qui ne la laisse nullement indifférente. Sorcière inconnue et surtout de sang-pur, la Serdaigle l'a longuement chercher en se battant contre les rouages de la société magique avant de tomber, par le biais d'un détective, sur @Iris Faux-Orpin en fin d'année 2021. Recoupant cependant les informations, il s'est avéré qu'Iris, de son vrai nom Nyeléni Sô, est actuellement une de ses tantes, qui lui a apprit le décès de sa mère Radhiya dans des circonstances nébuleuses quelques mois après l'enlèvement de Yeleen.

De la famille de son géniteur, elle ne sait assez pour ne pas vouloir être assimilé à eux. Les de Clare sont une célèbre et puissante famille anglo-normande connu depuis le 11ème siècle d'après les archives existantes. Si on sait que la branche moldue a été décimé deux siècles plus tard, c'est uniquement parce que la branche sorcière a voulu asseoir sa domination, gardant ainsi la pureté de leur sang aussi éclatante qu'à l'origine.
Les de Clare ont ainsi acquis une notoriété d'influence près des rois d'Angleterre, maniant l'histoire du Pays durablement à travers les conquêtes territoriales. Fortunée, imbue de leur héritage financier et sorcier, la famille est encore à l'heure actuelle présente au sein du Ministère dans différents postes importants et c'est certainement grâce à cette renommée que les méfaits du géniteur de Yeleen ne furent pas juger équitablement. Usant de son statut de représentant de la coopération magique, ce dernier s'est rendu dans plusieurs pays à la conquête d'un fils que sa femme ne savait lui donner, revenant malgré lui avec Yeleen en catimini avant qu'il n'apprenne l'existence d'un fils qui subit alors le même enlèvement. Vendu aux autorités par sa femme Charlotte quelques années plus tard, Henry de Clare ne fit que dix ans de prison pour enlèvement et abus de pouvoir. Les deux enfants furent confié à l'âge de huit ans à sa femme, qui en profita par la suite pour demander le divorce, répartissant l'argent entre elle et les enfants. C'est au moment du procès que le nom de Clare fut sali par ces agissements, poussant le père à se replier dans son domaine sans femme ni enfants à son retour.

Depuis le mois de juin 2022, Yeleen s'est définitivement émancipée de sa famille et de sa renommée en délaissant le nom des de Clare pour adopter celui qui lui revenait de droit, le même qu'Iris.

Hérédité du sang :  Sang pur qui ne retrouve pas dans les traditions dans lesquelles elle a été élevé.

Particularité magique : /

Caractère : D'une attitude posée et calme, elle a un regard souvent observateur, attentive et avec une ouverture d'esprit bien différente que les traditions dans lesquelles elle a baigné. Un visage pourtant impassible, presque inaccessible au point qu'on dit qu'elle est hautaine alors qu'elle est juste dans son monde. A présent indifférente face aux critique, elle a un esprit barricadé malgré un cœur avec des origines fissurées par l'inconnu.

Elle a toujours un sourire en coin et donne la loyauté à sa famille de cœur ainsi qu'à ceux qui le mérite. Elle est très indépendante et autonome, demandant rarement de l'aide et préfère se débrouiller souvent seule pour avancer. On lui a imposé une maturité précoce, une rigueur strict dans son travail mais elle a gardé une âme d'enfant perdue, enlevée et élevée sans son consentement. Elle en garde un certain enfermement d'elle même avec un désir d'attention et surtout de présence qu'elle comble avec ses amis. Elle reste encore terriblement pudique quant à livrer ses sentiments ou des éléments de son histoire.

Les années passant, Yeleen commence a prendre confiance en elle, ces capacités prenant le dessus sur son handicap, devenant plus franche et plus spontanée avec ces amis. Elle reste nerveuse à partir du moment où on lui pose des questions sur son passé, n'aimant pas parler d'une famille recomposée et d'un foyer qui n'a jamais été le sien. Elle n'aime pas être considérée comme une de Clare, considérant pendant longtemps être une inconnue avant de connaître Iris. Elle aime l'air frais, le Quidditch l'aidant à baisser les pressions qui s'accumuleraient à la fin de la journée, laissant sa voix difforme parler pour elle dans ces rares instants, dans les airs là où personne ne l'entend.
Curieuse sur ses origines et avide de lecture sur le monde des sorciers de manière générale, elle en sait beaucoup plus qu'on ne le pense sur les familles ancestrales dans le monde.

Elle se remet sans cesse en question, toujours avec un rire léger. Elle est toujours sur ses gardes avec les inconnus, elle peut avoir un sacré mordant lorsqu'on la pousse à bout et lorsqu'on s'attaque à elle, ses proches et ses valeurs. Elle n'accorde d'ailleurs aucun principe d'élite au sang et à la lignée dont on peut provenir, son géniteur ayant sali toute sa noblesse et pureté, au grand dame des de Clare et de la majorité de l'aristocratie sorcière.

Patronus :Presque à l'image de ces longues jambes qu'elle cache derrière les robes de Poudlard ou des pantalons, son patronus est une gazelle, élégante et rapide qu'elle tire d'un seul souvenir qu'elle s'est construite avec le temps : le regard de Sean.

Miroir de Risèd : Elle souhaite revoir le visage de sa mère. Elle n'en garde que très peu de souvenirs, Iris ne l'ayant jamais connu, mais c'est en tenant sa main qu'elle a la sensation d'être complète dans ces origines. Elle aimerait en savoir plus sur cette lignée détruite par son géniteur tout en gardant en tête tous ce que les de Clare lui a apporté pour ne jamais oublier les erreurs du passé dont elle est la preuve.

Epouvantard : Au fond, elle sent qu'Iris ne lui dit pas tout sur leur origine, elle a peur de découvrir que les Sô soient pire que ce qu'elle a déjà vécu avec la renommée des de Clare. Remplie d'incertitude, il fut un temps où elle avait peur de ne plus savoir qui elle était, d'où elle vennait ni où elle irait. Mais à présent, elle a peur des conséquences si un jour, elle ne sent plus les doigts de Sean frôler les siens.

Particularités : Dysphonie : (def) Trouble de la voix qui peut concerner son intensité, sa hauteur et son timbre.
Lorsque son géniteur l'enleva, il n'avait nullement eu conscience de sa particularité et il ne compris l'handicap de sa fille que bien plus tard lorsque sa femme remarqua que Yeleen ne parlait pas comme une enfant normale. Depuis petite, elle en ressent une gêne dans les échanges verbaux avec des difficultés à parler ou à se faire entendre. Si petite, on accordait cela au traumatisme de l'enlèvement, de la pression médiatique qui s'était abattu sur eux, ce sont les médicomages qui confirmèrent que Yeleen serait incapable de parler correctement sans aide magique après une batterie de test. Sa dysphonie ne s'explique toujours pas à ce jour.

Afin de palier à cet handicap qui poussait la petite fille qu'elle était à ne pas parler, et qui se repliait sur elle-même avec sa différence, la mère de Clare prit la décision de lui faire prendre des traitements expérimentaux dès son plus jeune âge, profitant de la fortune de la famille pour l'utiliser à bon escient et trouver un remède. Dès son plus jeune âge ans, Yeleen du boire successivement une quantité faramineuse de potion afin de pouvoir trouver un timbre de voix assez stable pour parler et communiquer avec les autres, réglant ainsi partiellement son handicap. Partiellement car en plus de devoir le prendre à heure fixe tous les matins, les effets ne durent que pendant 14h00, sans une minute de plus et la laissant par la suite dans un désarrois et solitude la plus totale. Dans cette glorieuse période, Yeleen peut alors parler comme les autres enfants, bien qu'un léger déraillement de la voix puisse être noter, appréciant la liberté que lui donne les potions en journée.

Lorsque cette plage horaire est dépassée, Yeleen communique très souvent avec la langue des signes avec qui le veut, écrivant à l'aide sa baguette dans l'air. Lorsque la fin de la journée arrive, la prise de potion lui donne la tremblote qu'elle cache malgré elle sous des manches souvent longues une fois arrivée l'heure du diner. Elle en garde aussi d'autres séquelles physiques, tel que des rash à la base du cou et très spécialement sur sa tache de naissance au dos. Le soir même, elle en garde un sommeil très lourd, peu réparateur. C'est un traitement quotidien où elle doit veiller au sevrage durant chaque petite et grande vacance afin de pouvoir prendre des potions améliorées au fil du temps.

Qui es-tu ? : Toujours VVV, 35 ans en Alsace =)

Faceclaim & Crédits : Zendaya Coleman par VVV

Trigger Warnings : Léger soupçon de maltraitance enfantile.

Un petit plus ? :

TW : violence familiale

Assise dans le lit de sa grande chambre, Yeleen entendait Henry de Clare hausser le ton envers Charlotte de Clare, l'accusant de protéger son incapable de fille qu'il avait ramené du Mali quelques jours auparavant. Levant le regard sur les murs de sa chambre dont la décoration était aussi austère que monochrome. Repliant ses jambes vers elle, elle ferma les yeux, tentant de se replonger dans un monde côtoyant, coloré et dans les bras de sa mère. Cachant les marques rougissantes à son cou, elle plongea sa tête entre les bras, se balançant doucement pour oublier les cris de l'autre coté de la porte, Charlotte demandant à son mari d'avoir un minimum d'indulgence face à cette petite fille qui avait été arraché de force. Mais elle, elle entendait encore la berceuse de sa mère, celle qu'elle lui chantait le soir en remuant ces douces mains sous ses yeux pour jouer des ombres et des enchantements à chaque histoire et elle espérait la revoir bientôt pour rentrer chez elle.

Le domaine des de Clare avait toujours été fleurissant et luxuriant, au point parfois d'en être même indécent. Henry, celui qui s'était proclamé être son père avant de la soulever négligemment des bras maternelles qui ne la retenaient plus, la cachait des autres. Pas parce que Yeleen était une enfant illégitime, ni parce qu'elle était une fille mais parce qu'elle était indigne d'être une sorcière. A ces yeux, cette petite fille de trois ans était insuffisante, une voix étouffée avant même de sortir de ses lèvres, une cracmole née, inapte à pouvoir pratiquer de sa magie et pourtant, il avait été certain d'avoir tiré le gros lot en séduisant sa mère issus d'une grande famille de sorcier au sang pur. Yeleen était une erreur de la nature qu'il aurait aimé laisser sur un bas coté à la moindre occasion mais la présence de Charlotte était la seule bénédiction qu'elle eut dans sa vie. Charlotte de Clare, née de Huntingdon, avait épousé Henry par pur alliance familiale comme il était courant de réaliser dans la noblesse sorcière. Stérile, elle n'avait su donner le moindre héritier à Henry qui abusait très largement de son titre pour lui imposer ses nombreuses tromperies, sans que l'amour ne naisse de leur union. Charlotte aurait été une mère incroyable et elle donna de sa personne, loin du regard d'Henry pour tenter de comprendre Yeleen qui n'arrivait toujours pas à parler au fil des semaines. De ses mains douces mais différentes de celles de sa mère, la comtesse tentait de rassurer la petite de mots et d'attentions et bien que réceptive à l'affection qui coulait dans chacun de ses regards, Yeleen était toujours incapable de parler sans ressentir un mal de gorge à la faire hurler en silence.

D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours été considéré comme une tare aux yeux d'Henry qui, bien heureusement pour elle, passait plus de temps à l'extérieur du domaine qu'avec elles. Lors des soirées mondaines organisées par la famille, Yeleen restait majoritairement avec Charlotte dès que possible ou éventuellement en silence dans un soin de la pièce, évitant formellement de croiser les regards scrutateurs et jugeurs des invités. Elle les entendait murmurer sur son passage pour sa difformité, son incapacité à communiquer et n'eut jamais envie de trouver sa place dans un monde qui ne lui appartenait pas, en plus d'en être rejetée. Bien des membres de la famille de Clare, cousins, lointains oncles et vieilles grand-mères mégères la regardait de haut, rabaissant la petite fille qu'elle était au rang de propre à rien.
Charlotte du supplier son époux pour emmener Yeleen à St Mangouste, lui promettant que sa fille honorerait bientôt le nom qu'il lui avait forcé de porter en la reconnaissant comme la sienne, et qu'elle parlerait bientôt. Des semaines puis des mois de batterie de test plus tard, les médicomages étaient incapables de comprendre pourquoi la jeune fille ne pouvait pas parler. Charlotte déploya les grands moyens, cherchant uniquement à rendre la vie de la petite plus facile, plus normale et signa un accord pour que Yeleen puisse rentrer dans un protocole expérimental. Des sortilèges, des lotions puis des potions qui s'enchainaient la maintenait parfois dans un état de stase avant que la douleur ne vienne lui éclater chaque vertèbre de son dos. Chaque vague de souffrance s'accompagnait de crampes, de courbatures, de cris désespérément coincé dans la gorge. Elle aurait préféré rentrer chez elle que subir un tel acharnement. Mais les yeux embués de Charlotte lui rappelait la cage dorée dans laquelle elle s'était enfermée avec une fille qui n'était pas la sienne mais qu'elle protègerait de mieux qu'elle pouvait.

Les contre coups des premières potions étaient difficiles à contrer, les hospitalisations étaient alors nombreuses alors qu'elle n'était âgée que de quatre ans. Aucun précepteur n'était capable de lui fournir un environnement idéal d'apprentissage dans la chambre qu'elle occupait, seule Charlotte venait la voir pour lui tenir compagnie. Les murs de l'hôpital St Mangouste semblaient aussi lugubre que sa chambre du domaine, Yeleen les regardait à peine, préférant de loin fermer les yeux et s'imaginer encore baigné dans le paysage de son village. Recroquevillé dans son lit chaque soir, seul le mot "maman" sortait de ses lèvres alors que les supplications muettes peinaient à couvrir le bruit des médicomages dans les chambres environnantes, constatant des décès les uns après les autres au fur et à mesure des mois qu'elle passait là bas.

Si elle pensait connaître les pires tortures avec les potions, ce ne fut rien lorsqu'elle fut autorisé à rentrer au domaine des de Clare par la suite, la véritable décadence de Henry de Clare se déchainant contre elle à la moindre occasion. Il se montrait vénéneux, déversant son amertume d'avoir eu à engendrer une pareille monstruosité, la giflant bien trop souvent lorsqu'elle ne répondait pas à une question à table ou la prenant à la nuque pour la jeter sur le sol de sa chambre. Charlotte était la seule à protester, passant des larmes à la colère avant de rejoindre le lit de Yeleen, des heures plus tard, en tremblant et le visage tuméfié. Loin de pouvoir la rassurer avec sa carrure affaiblie par les potions, la petite fille ravalait ses larmes pour ne plus voir les siennes couler sur son oreiller alors qu'elles s'endormaient ensemble.
Chaque réception, chaque occasion de réunir en grand comité le gratin de la noblesse sorcière était synonyme d'aversion pour la petite qui finissait par se cacher sous les nombreuses grandes tables du salon d'honneur. Loin du regard noir de Henry de Clare, Yeleen se cachait véritablement sans pouvoir échapper au destin par dessus lequel quelqu'un d'autre avait écrit sans lui demander son consentement. Elle n'eut presque aucun amis durant son enfance, bien qu'elle voyait les regards d'autres enfants de son âge sur elle, elle y voyait le dégout ou l'affolement à l'idée qu'elle soit contagieuse.

Ce fut Charlotte qui l'initia à la langue des signes, l'apprenant elle-même dans un des bouquin de la bibliothèque du domaine. Les nombreux dessins s'animaient sous ses yeux et Yeleen apprenait petit à petit à manier des mains parfois encore engourdit par les potions mais se faisait doucement comprendre par Charlotte. Des sourires venaient égayer ces journées pour la première fois, un regard fier s'y dégageait avant que Yeleen ne soit forcée de baisser les yeux à la vue de Henry rentrant au domaine. Elle pouvait alors s'estimer heureuse qu'il l'ignore mais il suffisait qu'un seul détail pour que la minute dégénère vite. Mais Yeleen ne fuyait pas, elle savait que si elle affrontait son regard en levant le menton, si elle osait faire un pas par elle-même pour aller à sa chambre, elle se prendrait ses mains ou des sortilèges qui lui laisseraient des marques brulantes sur la peau et dans son esprit. Et pourtant, elle en recevait quand même, simplement parce que les potions n'avaient que très peu d'effets à l'époque et qu'il la vidait de son énergie en la rendant maladroite.

N'espérant déjà rien de sa fille, Henry accepta malgré tout d'accueillir des précepteurs chez eux afin de garantir une éducation scolaire digne des plus grandes familles et bien que l'usage de la baguette soit interdite, Yeleen apprit la théorie de son maintien et de sa pratique assez tôt sans jamais pouvoir formuler le moindre sortilège à voix haute avant un bon moment.

Ce fut lorsqu'elle eut huit ans qu'un soir, Henry revint avec un enfant dans les bras, lui pinçant le cou pour le faire hurler de peur rien que pour prouver à Yeleen qu'elle ne valait toujours rien à ses yeux. Révulsé par ce qui se produisait sous ses yeux, elle restait stoïque alors que le ton du chef de la famille montait dans la pièce, présentant enfin le fils qu'il avait tant attendu. Sidéré, Charlotte mit un temps à avancer vers son époux, prenant cet enfant tétanisé que l'homme lui tendait comme pour s'en débarrasser, lui imposant de nouveau la présence d'un autre illégitime dans la famille. Yeleen regardait de loin celui qu'elle aurait du considérer comme son demi frère mais qui avait pour consigne de ne jamais s'approcher d'elle. Le souffle court, la petite fille tentait de calmer la soudaine ardeur qui lui comprimait la poitrine, s'empêchant de faire le moindre geste alors que son cœur tambourinait à lui faire exploser les tympans. C'est au moment où elle se rendit compte qu'elle ne se souvenait plus de la voix de sa mère que sa magie explosa pour la première fois, brisant l'illustre portrait de Henry de Clare qui trônait au dessus de la cheminée.

Les semaines passaient et il devenait bien plus évident aux yeux du monde que son demi-frère occuperait une place importante dans le futur de la famille de Clare. Contrairement à elle qui n'en portait que le nom, il devenait le centre d'attention de chaque membre de l'aristocratie sorcière, laissant la petite fille loin derrière lui, ce qui n'était pas si mal. Cependant, la venue d'un autre enfant jeta le trouble chez Charlotte qui tenta de comprendre qui était la mère et dans un excès de vin, Henry lui avoua qu'il abusait de chacune de ses femmes séduites avant de leur ôter le souvenir par de puissantes potions et d'enlever l'enfant né de son adultère. Combien étaient-ils? Les De Clare n'en saurèrent jamais rien puisque Charlotte prit la première occasion pour dénoncer son époux aux autorités compétentes, les Aurors prenant le dossier à cœur pour emprisonner Henry dans la foulée. Le déshonneur tomba sur cette idéale famille aux sangs purs, jetant l'ombre des traditions médiévales et dépassés sur toute la lignée qui pâti sévèrement des actes de Henry, jugé coupable pour enlèvement et abus de pouvoir. Les journaux s'en donnaient à cœur joie, tandis que d'autres se demandaient pourquoi un homme aussi influent n'avait pas mérité le baiser des détraqueurs au lieu d'un maudite peine de dix ans de prison. Dix ans seulement pour deux vies brisés. Par les dossiers confidentiels que Henry de Clare gérait pour le compte du ministère de la magie en exerçant au département de la coopération magique, le procès se déroula à huit clos, les informations concernant la mère de Yeleen et de son demi-frère furent étouffés dans l'oeuf sans que personne ne puisse connaître leur origine. Déracinée à l'âge de trois ans par un homme qui fut emprisonné sept ans plus tard, elle se rendait compte qu'elle n'avait plus aucun moyen de retourner chez elle.

S'en suivit des semaines de traques par les journalistes, avides d'en savoir plus sur la vie luxurieuse que menait la famille de Clare dans le domaine. Charlotte, démis de son titre de comtesse au moment où l'affaire éclata, les protégea du mieux qu'elle put, demandant la garde des deux enfants pour s'assurer qu'aucun d'entre eux ne finirait loin d'elle. Déménageant du domaine en quelques heures, emportant le strict nécessaire avec elle sous le flash des photos, elle se réfugia dans un des nombreux domaines secondaires, cherchant à vivre sereinement sans le joug de son époux dont elle demanda très vite le divorce. Ravivant chaque mois l'affaire de Clare au moindre mouvement de la famille, Yeleen se retrouva rapidement à devoir naviguer de cheminée en cheminée sans jamais pouvoir sortir d'un domaine, finissant par n'avoir que pour compagnie l'ombre d'elle même. Les potions étaient toujours aussi instables, la réputation de leur nom ne leur accordait pas des invitations aux soirées mondaines, ce qui n'était pas plus mal en soi. Mais elle s'acharnait à comprendre chaque cours que les précepteurs lui donnaient, Charlotte s'occupant souvent de la traduction dans la langue des signes dès qu'elle avait une question. Au départ de Henry de Clare, il était évident que Yeleen s'ouvrait davantage à la curiosité, se révélant être une fille humble et serviable, cherchant malgré tout à s'effacer par rapport aux autres.

Durant les dix ans qui ont suivi, Charlotte s'était résolument évertuée à protéger les deux enfants, se rendant néanmoins compte que Henry reviendrait avant qu'ils n'aient atteint leur majorité. Yeleen continuait de servir de cobaye en comprenant toutes les étapes obligatoires afin de pouvoir intégrer Poudlard, université réputée de Grande Bretagne et qui lui permettrait durant quelques années d'être dans un internat, loin de son géniteur. Celui-ci avait soudainement cherché à lui écrire des lettres, qu'elle n'eut nullement le courage d'ouvrir pour lire, ses mains tremblants déjà à cette idée. Le souvenir des traces qu'il lui avait laissé le jour de son arrestation avant de réaliser que sa femme lui avait tendu un piège, était encore cuisant. Yeleen en avait peur, encore aujourd'hui, elle sait qu'il peut encore utiliser de son influence pour l'atteindre s'il le souhaitait. Les lettres avaient finis par s'accumuler par centaine avant que la jeune fille se mette à les jeter un par un dans la cheminée, regardant attentivement cette lettre d'admission qu'elle avait reçu de Poudlard.

Et pourtant, le jour de la rentrée, Charlotte courait avec la main de Yeleen dans la sienne tandis que les bagages de la jeune fille suivaient leur sillage. Echappant aux journalistes véreux qui avaient réussi à avoir l'information avant tout le monde, ils venaient d'apprendre que Henry de Clare avait été relâché avec de nombreux mois d'avance, en plus d'avoir reçu une peine bien ridicule pour les préjudices infligés. Montant dans le train en avisant un compartiment vide, Yeleen avait à peine fait attention aux autres étudiants dont elle avait senti les regards sur sa nuque en courant, le journal de la matinée dévoilant un vieux portrait de la famille de Clare dont elle avait fait partie, les gros titres hurlant à qui voulait l'entendre les déclarations de Henry souhaitant retrouver sa fille "bien aimée" avant sa rentrée à Poudlard.

L'université regorgeait de nombreux étudiants dont les noms de famille étaient parfois loin d'être nébuleux dans la tête de Yeleen qui avait pris soin de bien apprendre ses cours sur l'histoire de la magie et les familles ancestrales de l'Angleterre, comme tout bonne enfant issue de la noblesse. Cependant dès les premiers jours, ce ne fut qu'auprès d'une seule famille qu'elle trouva la force et le courage de s'affranchir durablement d'une étiquette qui ne lui correspondait pas pour commencer à arpenter son propre chemin.
Au delà de tous les autres étudiants qui la pointaient encore du regard au vue des dernières nouvelles données par la libération de Henry de Clare, elle ne croisa qu'un seul regard, le plus innocent qu'elle n'avait jamais vu à son encontre jusque là, loin d'être insistant mais très respectueux, ce qu'elle ne comprenait pas car elle n'en avait pas l'habitude. Observant les traits de son visage avant de reporter son attention ailleurs, elle fut surprise de l'entendre parler comme si elle était son égal, ce sentiment d'infériorité poussé par son éducation strict, remis derrière les murs de Poudlard au même instant. Le Gryffondor se présenta, inutilement puisqu'elle connaissait déjà la réputation des Clearwater pour savoir que de nombreux sorciers émérites, bons et puissants en émergeaient.
Mais @Sean Clearwater resplendissait d'une fraicheur à lui couper le souffle, lui amenant un sourire en coin avant de lui donner un simple conseil sur sa manière de tourner le poignet lorsqu'il effectuait un sortilège, ce qu'elle avait déjà pu voir en classe, en toute humilité. Elle le voyait studieux, très calme, presque derrière un autre jeune homme, Adil son cousin, qui s'assurait de mettre les projecteurs sur lui pendant que ce Clearwater, patient et appliqué, prenait des notes, fronçant de temps en temps les sourcils pour mieux comprendre. A coté d'Adil, il semblait même être la personnification du calme, exemplaire et d'une limpidité incroyable. Lui annonçant qu'il avait grandit dans le monde moldu, ils passèrent quelques instants à comparer leur deux mondes alors qu'ils vivaient tous les deux à l'opposé mais elle trouvait sa philosophie juste et loyale envers sa mère. Sean était incroyablement touchant et doux, l'amenant à vouloir en savoir un peu plus sur lui, comme la première personne qui ne fuyait pas en connaissant son handicap, et qui même, prenait son temps pour lui parler et même apprendre quelques signes pour communiquer avec elle. Il était indéniable à cet instant là qu'elle lui adresserait encore plusieurs sourires en coin et qu'il deviendrait alors une précieuse personne dans sa petite existence.

Le cours de vol en première année avait été une révélation pour la jeune femme qui trouva rapidement le besoin d'intégrer l'équipe des Serdaigles en endossant le rôle de batteur. En plus de ne pas avoir besoin d'utiliser sa voix pour se faire comprendre ou même de voler, c'était une des rares matières où la jeune femme n'avait nullement besoin de réfléchir à deux fois, laissant son instinct parler à chaque mouvement de balai et de batte pour défendre ces couleurs. Et bien souvent, Sean la rejoignait à la fin des entrainements en soirée, sans qu'elle ne sache trop pourquoi. Mais elle adorait le voir dans une fin de journée pareille, comme un cadeau de Noël qui arrivait avec un peu d'avance. Sean était un rayon de soleil à lui seul et quand elle ne se retrouvait pas à un cours commun avec lui dans la journée, elle préférait le rejoindre à sa table le soir, s'endormant malgré elle souvent sur le bout de son épaule durant le diner. Elle adorait passer du temps à la table des Gryffon, ils étaient si bruyant entre eux, se taquinant, se bousculant chaleureusement qu'elle arrivait à faire abstraction de tous les effets secondaires quand les potions prenaient fin.

Ce fut lors d'une soirée en décembre 2021 que Yeleen sentit les premiers tremblements dont elle ne comprit nullement l'origine, bien loin de ceux qu'elle éprouvait lorsque les potions ne faisaient plus effets. Elle l'avait pris dans ses bras après qu'ils aient chuté de leur balai, elle s'était inquiété de ses blessures, lui murmurant pour la première fois d'une voix rauque qu'elle était désolée. L'impuissance de sa non maitrise de sa magie et de l'énergie qu'elle devait puiser pour parler chaque jour faisait d'elle d'un désastre ambulant. Mais cette nuit là, un sentiment inexplicable l'avait envahit alors qu'il s'était affairé à réparer ces maladresses en nettoyant le massacre qu'elle avait fait dans les cuisines de Poudlard. Elle avait de la chance d'avoir croisé sa route, c'était un sentiment qu'elle éprouvait en permanence depuis la première fois où elle lui avait adressé la parole, même si elle avait été sur ses gardes. Elle avait de la chance qu'il puisse la voir tel qu'elle était, sans artifice, qu'elle ait de la boue dans les cheveux ou sur le pantalon, qu'elle soit entrain d'étudier près du lac où tous les autres Gryffons s'amusaient à provoquer le calamar géant ou quand ils étaient simplement en salle de classe. Alors quand elle le voyait progresser au fur et à mesure des années, elle ne cessait de lui faire comprendre d'un regard qu'il pouvait être fier de lui, elle l'avait toujours fait, il devenait véritablement doué. Il deviendrait un grand sorcier, elle en était certaine.
Cette soirée là, il avait pris ses mains entre les siennes, troublant de sincérité et d'innocence comme elle l'avait toujours connu mais il y avait ce soupçon en plus, d'on ne sait quoi qui fini par lui manquer à la minute où Sean prit le train afin de passer les fêtes de fin d'année en famille. Elle espérait sincèrement que son père viendrait le voir cette année, rattrapant le temps manqué depuis toutes ses années avec un fils qu'elle voyait si formidable.

Le mois de Janvier arriva dans un silence pesant, tandis que Sean avait soudainement rompu tout contact quelques jours avant la rentrée. Le regard un peu ailleurs, elle se rendait compte que les jours s'étaient écoulés à grande vitesse mais que le temps semblait s'arrêter à chaque fois qu'elle croisait son regard. Ce même regard rempli de bonté, de pureté qui n'avaient cessé d'évoluer, dont elle n'arrivait même pas à se lasser ne serait-ce qu'une seule journée d'ailleurs. La présence de Sean faisait partie intégrante de sa vie et elle subissait son absence depuis quelques jours, perdant quelque peu des repères bien fixes.  La pression qu'elle accumulait depuis sembla descendre pour appuyer sur ses épaules alors que les entrainements de Quidditch, mis en stand by, lui manquait cruellement, sans aucun échappatoire pour évacuer ce trop plein d'émotion. Sa magie, sa patience, ses sourires, tout lui échappait depuis quelques jours sans qu'elle ne sache pourquoi. Elle se sentait littéralement incomplète. Sean l'évitait, elle en était certaine et ayant eu vent de certaines soirées organisées dans la tour des Gryffondor, elle se rendait bien compte que son ami s'était certainement lié à quelqu'un d'autre qu'elle.
Etait-ce égoïste d'éprouver cette émotion qui lui faisait pourtant si mal? Sean aurait pu trouver bien meilleure qu'elle, une amie de sa maison avec qui parler librement durant des heures, sans avoir des mains pour s'exprimer ou rire jusqu'à tard le soir. Sean pouvait trouver bien mieux que tous ce qu'elle avait toujours été en tant que de Clare.

A bout de force, elle avait fini par l'épingler dans un couloir pour comprendre pourquoi Sean l'évitait sentant alors la colère de son ami sur le bout des doigts, son regard se faisant bien plus sombre sur elle. Elle avait reculé par crainte, par pur peur de devenir tous ce qu'elle avait laissé derrière elle à chaque grande vacance. Ils étaient liés depuis le tout début, ils arrivaient à rire de tout, d'être raccord, de finir parfois les phrases de l'autre, de choisir pour l'autre en connaissant parfaitement leur goût mutuel. C'était un équilibre parfait, du moins pour Yeleen mais ce n'était peut-être pas suffisant pour Sean. Et cette constatation lui tordait misérablement le ventre. Sa propre incompréhension laissa place à la colère avant que la peine ne surgisse de toutes ses journées sans avoir croiser son regard, osant lui dire pour la première fois qu'elle accepterait si Sean préférait la délaisser pour une autre personne, une autre fille. Il s'approchait d'elle si ouvertement avec une audace si surprenante qu'elle ne put que le regarder dans les yeux. Troublée, elle ferma les yeux instinctivement,  affolée par tous ce qu'elle éprouvait à cet instant. Le parfum, l'odeur de Sean semblait l'envelopper pour lui donner le courage de répondre à ses questions, presque poussée au bout de ses retranchements, lui avouant pour la première fois qu'il était son évidence.  Sean avait ce don d'être si expressif, il n'avait rarement besoin de parler pour qu'elle le comprenne et elle avait fini par ne plus pouvoir se passer de lui sans sentir sa propre magie défaillir en son absence. Posant son front contre le sien, elle prit quelques secondes en sentant les battements de son cœur faire écho au sien et ferma les yeux contre lui, savourant ce moment parfait en le scellant d'innombrables baisers.

Sean avait et serait toujours tous ce qu'il y a de bien dans son monde. Avec les semaine, elle découvrait à quel point il avait cette douce et chaleureuse tendance à créer des moments chargés de sentiments qu'elle avait de plus en plus de mal à contrôler. Cela ne faisait que deux mois que son cœur scandait aussi violemment son nom mais elle avait l'impression de pouvoir vivre des vies entière à le chérir un peu plus chaque jour. Sean était une véritable perle rare et la jeune femme mesurait à peine la chance qu'elle avait de pouvoir être à ses cotés. Se souvenant de ses quinze jours passés sans lui au début de l'année, elle se rendait compte à quel point les cinq premières années de sa vie à Poudlard s'étaient brodés autour de Sean et qu'il lui était difficile de savoir qui elle serait devenue sans lui. Sans le savoir, il lui avait insufflé le courage et la force de garder encore les épaules droites à travers toutes les épreuves, lui qui donnait encore plus de raisons de vouloir se construire par elle-même.

Et si tout se passait bien entre Sean et elle alors qu'ils se découvraient l'un l'autre au delà de la solide amitié qu'ils avaient construite avec le temps, la rencontre avec son père se déroula dans des circonstances déplorables. Alors que Sean lui montrait l'étendu de ces pouvoirs en enchantant un magnifique Patronus à Pré-au-Lard, son père @Braxton Clearwater déboula en force, les embarquant dans une allée pour venir houspiller son fils d'avoir oser réaliser un sortilège en dehors des murs de Poudlard. Et bien que l'inquiétude était lisible dans son regard, elle se rendait compte pour la première fois de toute l'animosité et la déception que ressentait Sean à chaque fois qu'il voyait son père, au delà même de tous ce qu'il avait pu lui raconter à son sujet, surtout par rapport à son parrain dont il n'avait nullement entendu parlé jusque là. Braxton la rejeta au moment même où Yeleen prit la défense de Sean, prétextant qu'elle n'avait nullement son mot à dire dans leurs affaires de famille. Sean semblait avoir un père à la fois absent et terriblement protecteur, en plus d'avoir une carrure qu'elle jugeait impressionnante. Si Sean avait été affecté d'apprendre l'existence d'un parrain durant son enfance et dont il ne se souvenait plus du tout, un autre événement les propulsa eux, @Eleanora Clearwater ainsi que @"Lucy Clearwater" dans les sombres souvenirs de Braxton au mois de Mars, levant le voile sur les circonstances du décès du parrain et pire, de l'acte irréversible de son père qui lança lui même le sortilège d'Oubliette sur Sean, témoin de la scène. Le fait est que Braxton, à l'époque Auror, soit le premier intervenu lors de l'arrestation de Henry de Clare n'était rien comparé à la douleur de savoir qu'un père avait eu le culot de faire subir des dommages irréparables à son fils, même dans la panique.

Mais elle comprenait que le métier exercé par Braxton impliquait de grands dangers pour sa famille, l'attaque qu'ils avaient subit à Pré-au-Lard leur montrait à quel point ils n'étaient pas encore au point pour se défendre. Et loin de vouloir rester un poids pour Sean qui s'inquiétait de la sécurité de Nora et de sa mère, Yeleen décida de mettre les bouchées double pour obtenir un niveau plus que moyen pour décrocher une acceptable note afin d'accéder au Mulot de la magie de combat. Afin de toujours pouvoir honorer la promesse qu'elle s'était faite en embrassant Sean la première fois, celle d'être toujours à ses cotés. Sean était son évidence, il était celui avec qui elle n'aurait plus à se poser de questions et pour lui elle livrerait toutes les batailles pour le voir sourire.

Sean avait déjà commencé à prendre des cours particulier avec @Jameson Clearwater depuis quelques temps déjà et durant des semaines après l'événement, Sean et Nora eurent l'interdiction de sortir de l'enceinte de Poudlard. Une menace planait au dessus d'eux, il était évident que les enfants de Braxton étaient une cible directe et au delà de cette menace, Sean commençait à ressentir des angoisses bien plus profondes que tous ce qu'elle avait connu jusque là. Ayant su qu'il avait le même Patronus que son parrain décédé, il comprenait que certaines craintes magiques et les ratés étaient du aux séquelles d'un Oubliette bien mal maitrisé de son père qui lui avait ôté d'importants souvenirs d'enfances. Entre cet événement, la distance de son père et @Kathleen J. Jones qui semblait avoir un lien bien plus étroit avec son père, Yeleen tenta de pousser Sean à en parler avec sa mère, elle qui avait été si courageuse de laisser ses enfants partir dans un monde où elle n'avait probablement jamais mis les pieds. Sean devait beaucoup tenir son caractère de cette femme qui semblait douce, aimante et si présente. L'idée même de la rencontrer un jour lui nouait la gorge, se demandant si contrairement à Braxton ou Jameson - qui semblait l'avoir eu en grippe à un cours un jour alors qu'il prononçait son nom - Betty l'accepterait tel qu'elle était.




Le journal de l'année de ses huit ans était à table, posé en dessous de sa main qui tenait celle d'@Iris Faux-Orpin, dont le teint, la douceur et la candeur n'était pas sans éveiller des souvenirs d'une enfance perdue. Charlotte l'avait toujours poussé à découvrir ses sources, la soutenant à chaque piste qui se révélait sans issus. Mais lorsqu'un détective l'avait conduit jusqu'à Iris, fraichement débarqué à l'IDEM et ayant des traits physiques correspondant aux siens, le regard de Yeleen s'embua alors qu'elle lui émettait l'hypothèse qu'elle pourrait être sa mère. Iris, Nyéléni Sô de son vrai nom, lui ouvrait les portes d'un monde qu'elle avait attendu sans oser penser en espérer autant, mêlant la douceur des gestes et des regards échangés à chaque fois qu'elle pouvait lui en apprendre un peu plus sur elle-même.

Même après avoir su que leur lien de parenté n'était pas celui d'une mère-fille mais celui d'une tante qui n'avait jamais connu la mère de Yeleen, de part les nombreuses événements qui avaient poussé Nyéléni à fuir le Mali, l'attachement qu'elle éprouvait pour cette femme passait au delà des liens du sang. Plus elles se voyaient entre deux cafés fait maison et des biscuits de son cru dont elle transmettait le savoir faire à la Serdaigle, plus elle en dévoilait bien plus sur la famille de Mawdo Sô, les traditions d'un autre temps, les membres de la famille, les tensions du pays qui amenèrent à sa chute et à la fuite de Nyéléni qui fut séparé de sa mère à l'âge de seize ans. A un âge où elle devait clairement avoir bien plus de souvenirs qu'elle. A travers ces voyages et la famille qui l'avait accueillit en cachant son identité, Nyéléni avait acquit une force intérieure inébranlable, la poussant à fuir une nouvelle fois la stabilité qu'elle avait eu dans son pays. Savoir que sa mère avait disparu peu de temps après le décès de Mawdo Sô l'avait remué un temps, juste avant qu'elle ne prenne la main de Nyéléni entre la sienne, rassurée de la savoir en vie mais en danger perpétuel. Elle sent pourtant que la jeune femme ne lui dit pas tout, triant peut-être pour ne dévoiler que le strict nécessaire sur leur famille mais Yeleen respect son jardin secret et ne cherche pas encore à poser des questions dont elle savait que les réponses ne seraient que troublantes.

Souhaitant alors reprendre son nom de naissance malgré les avertissements d'Iris qui y voyait là un plus grand danger pour la jeune fille que pour elle-même, Yeleen s'émancipa durablement en Juin 2022, peu de temps avant les examens afin de pouvoir réussir ses ASPIC sous le nom de Sô. Elle sait qu'elle rencontrera de nouveau Henry de Clare qui tentera d'asseoir son autorité en plus du danger imminent qu'apportait la prise de son nom de naissance au sein de la dynastie des Sô et de ceux qui ont cherché à les décimer.