Walk this way (Bianca)

C'était bien trop grisant de planifier toutes les combines possibles pour sortir de Poudlard en toute discrétion. Le plus difficile n'étant pas de passer le portail alors que n'importe quel élèves pouvait le faire en pleine journée, non le plus dur était probablement d'échapper à la vigilance du préfet de sa maison. Mais il fallait dire que ce n'etait pas très compliqué depuis le début de la rentrée et Edel s'était ainsi très vite retrouvé dans les rues de Londres magiques, une cigarette déjà allumée près de la célèbre boutique de vêtement où trônait une des entrées du Ministère de la Magie.

Faisant profil bas en posant la capuche de son sweatshirt sur son visage, le Serpentard laissa échapper un léger nuage de fumée en attendant que sa cousine sorte de ces terribles bureaux du département de la justice magique, sans jamais y mettre un seul pied. Il laissa ça a Bianca, elle qui effectuait une brillante carrière dans le même domaine où avait brillé leur grand père. Lui, il préférait encore regarder le bâtiment d'en face dont les moulures avaient été trop grossièrement restauré il y a quelques années, probablement un peu après la deuxième guerre. Lui, ce qui le passionnait, c'était l'architecture.

Mais il n'eut le temps de s'intéresser davantage à l'édifice qu'il nota l'ombre de Bianca de l'autre côté de la rue, un sourire pendant alors sur ces lèvres. Il adorait passer du temps avec elle depuis tout petit. Autant parce qu'elle n'avait pas les mêmes limites que les autres cousins de son âge, mais probablement parce qu'ils se retrouvaient bien souvent ivre ensemble à parler de tout et de rien avant de se réveiller précipitamment le lendemain en hurlant leur retard avec une terrible gueule de bois.

Alors qu'il sentait le regard bien désapprobateur vis à vis de la cigarette qu'il fumait, il lui tendit la sienne avec un sourire sournois.

"Tu as vu ça comme elle t'attendait. Tu as quand même la chance d'avoir un sacré cousin qui pense à tout pour te faire décompresser de ta journée."

Regardant le bout de la ruelle qui promettait de leur offrir une belle soirée en perspective, Edel se frotta doucement les mains avec une certaine hâte.

"Alors on fait quoi ce soir, on dort dans le canapé du karaoké ou on se fait un bon dîner au fond truck du coin d'abord ?"

« Almadovar ! » « Que no! » Une tête surprise passe par l’entrebâillement de la porte du bureau de Bianca. Cameron a visiblement du mal à croire ce qu’il vient d’entendre – et ce qu’il voit. A savoir l’Auror en train de refermer ses dossiers, à l’heure, pour une fois et surtout, refuser par avance ce qu’il allait lui demander :  « But I’d like your opinion on… » « Oh, cabron, you’re deaf ? » Elle lui lance un regard dans lequel on lit encore une part d’amusement, mais démontrant son sérieux. Et c’est suffisamment rare pour que son collègue ne se décale, un sourire goguenard aux lèvres, s’adossant à l’encadrement de la porte pour la considérer : « And what’s his name ? » Un soupir exagéré s’échappe des lèvres de la femme qui finit par enfiler sa veste en cuir, et attraper ses clefs, sont briquet, qu’elle fourre dans ses poches, avant de répondre, en s’avançant vers lui : « Edel. He’s twenty something. » Et elle laisse l’autre manquer de s’étouffer, passant devant lui, alors qu’il lui lance, dans le couloir où d’autres agents passent : « Is that even legal, Almadovar ? » Un majeur brandi par-dessus sa tête lui répond, assorti d’un : « It’s my cousin, stupido. » Ce qui vaut un éclat de rire de la part d’une de leurs secrétaires, à laquelle elle assène un clin d’œil. Elle sait très bien que la jeune femme s’est allègrement rincé l’œil sur Edel en le croisant en sa compagnie sur le Chemin de Traverse, il y a un mois de cela. Dans tous les cas, pas le temps de s’éterniser, parce qu’il doit déjà l’attendre.

Et effectivement, dès qu’elle débouche hors du bâtiment, il est là … la clope au bec. Un claquement de langue désapprobateur annonce son arrivée – en même temps, comment être crédible quand elle-même fume un pompier depuis quelques années. Sa dérobade n’est donc pas trop sévèrement sanctionnée, alors qu’elle lui prend la cigarette. Il a quand même droit à une légère tape à l’arrière du crâne grommelant : « You’re too young to kill yourself, hermanito. » Pas elle, comme elle le démontre en tirant sur la clope, exhalant la fumée dans un soupir exagérément extatique. La soirée peut commencer. Et un petit son de gorge annonçant qu’il se trompe répond au jeune homme quand il s’enquiert des plans pour la soirée : « Nope… tonight we’re trying something new. » Son bras libre s’enroule autour des épaules d’Edel, l’entraînant avec elle : « Ever heard of escape rooms ? » C’est un de ses collègues qui lui en avait parlé… et d’ailleurs en mentionnant ça … « Gisela is still hooked on your smile by the way… You should swing by the office some time. » Jouer les entremetteuses pour lui ne la derange absolument pas – il ne se gêne pas pour lui filer un coup de pouce quand ils sortent non plus. En tous cas, pas de ça ce soir, elle compte bien profiter d’être seule avec le jeune homme pour passer le meilleur moment possible – et bien sûr, ignorer totalement le fait qu’elle devrait le renvoyer à Poudlard et le laisser dormir chez elle.

Et qu'est-ce qu'il adore son accent en plus, surtout quand elle se met à parler en espagnol. Bien sur, il en connait quelques mots, voir des phrases entières pour avoir fait de nombreux allées et retours au Mexique avec sa mère et son frère mais c'était certainement qu'avec sa famille qu'il échangeait ainsi des petits mots et surnoms liés à leur histoire.

"Si ça me conserve aussi bien que toi pour ton âge, je m'en fiche, hermana" déclara-t-il en se massant la tête, lui tendant le briquet tout en se massant la tête

Tout n'était qu'affection, cachée par une belle couche de familiarité à toute épreuve. Bianca le surprit alors en lui parlant d'un escape game, jeu auxquels s'adonnaient la plupart des jeunes de leur âge et surtout du coté moldu. En réalité, il ne s'y était que très peu intéressé pour bon nombre de raisons, la principale étant certainement par le fait qu'il préférait encore dessiner ses projets que de passer deux heures à réfléchir sur un casse-tête. Mais la perspective de découvrir un univers avec sa cousine était bien plus intéressant à cette heure-ci et il lui adressa un sourire plein de malice.

"Mais avec ton esprit aiguisé, on va finir très vite. Ou je vais passer pour le pitre de service." railla-t-il en complimentant la brillante carrière de la jeune femme, posant sa main sur son dos pour la suivre dans sa marche. Bras dessus, bras dessous, ils formaient une sacrée pair tous les deux. "Gisela?" fronça-t-il les sourcils en tentant de se rappeler des collègues avec qui elle travaillait? "Je savais que j'aurais du monter lui dire bonjour mais tu as fini tôt pour une fois. Du coup, j'ai le droit de te demander comment ça se passe avec Cameron?"

Si elle s'amusait à vouloir le caser, il n'y avait aucune raison pour qu'il n'en fasse pas autant, après tout il avait bien remarqué que les questions et les regards de son collègue étaient parfois bien plus que de la simple curiosité amicale. Mais loin de s'aventurer plus amplement dans un débat sans fin, Edel revint rapidement vers le sujet initial.

"Ils ont la version sorcière pour l'escape game?" demanda-t-il véritablement curieux de savoir s'il existait une version moins plates du coté magique. "Je t'avoue que j'en ai jamais fais alors tu peux largement choisir le thème, ça me va. Par contre, on va juste se prendre un truc à manger au passage, on reste des Almadovars, le ventre vide, on sert à rien." S'arrêtant au passage devant un petit foodtruck qui livrait des plats typiquement hivernales malgré la saison encore automnale, signant le signe deux au restaurateur qui commença à préparer deux fois le plat du jour proposé.

"That’s more the two hours of sport a day. And they say alcohol is some kind of preservative, no?" Sa tante la tuerait sans doute si elle savait que Bianca donnait d’aussi bons conseils à son rejeton, mais heureusement, ce n’est pas comme si Edel allait la balancer. Et elle s’assure toujours qu’il ne lui arrive rien, après tout, que demander de plus. Prenant une nouvelle taffe avant de silencieusement capituler en lui passant la cigarette, elle demande tout de même : "But what do you mean by « for my age », exactly ?" Cela lui vaut de se faire ébouriffer les cheveux de sa main maintenant libre, juste pour le principe. Ce n’est pas comme si l’Auror avait un problème particulier avec le fait de vieillir, honnêtement. Mais tous les prétextes sont bons pour s’asticoter, c’est ça la famille, après tout. "That’s why there is just two of us when normally it is a four to five persons job. But you’d better not embarrass me or I arrest you for outrage." Comme si cela pouvait être le cas. Mais il est vrai que s’ils ne sortent pas, ses talents d’investigatrice pourraient être remis en question et ça ne pouvait absolument pas arriver. Il fallait qu’elle puisse s’en vanter au boulot le lendemain. Ce qui ne manquerait pas d’en intéresser certains. Ou certaines. "Red haired, green eyes, and a total sweetheart." S’il lui fallait un pense-bête, elle pouvait lui en fournir : "Those chicos guapos, not being able to keep tabs on every pretty girl hitting on them," se moque-t-elle gentiment. Mais elle n’est pas la seule à vanner apparemment, et ce qu’elle entend lui fait rouler des yeux : "What did I say? No coger the colleagues. Too much trouble." Et comme ce n’est que ce qu’elle fait, une fois et goodbye, il était réellement hors de question de faire quoi que ce soit avec Cameron – non pas qu’il ne soit pas objectivement séduisant.

Et puis ce n’est pas le sujet. "Si, we’ll have to use our wands. I asked for the expert level." Après tout, pourquoi pas. A eux deux, ils étaient inarêtables, de façon quasiment certaine. "Actually, I already picked. We’re going in a pyramid." Et le sourire qui flotte sur ses lèvres n’est pas peu fier, sachant très bien que son neveu ne pourrait pas être contre explorer l’intérieur reconstitué d’un de ses endroits – apparemment fait d’après une visite d’un des gérants dans une de celles de Gizeh. L’endroit devrait être incroyable. Mais il semblerait qu’Edel ait d’autres priorités en vue, à savoir son estomac – leurs estomacs – ce que Bianca ne peut qu’approuver. "What do they feed you in Hogwarts? You could have snuck a bit of food out for me, I remember their meatloaf was…" Bruits des lèvres qui se pincent avec les doigts qui explosent, souvenir de saveurs enfin au rendez-vous. "How did you get out this time, anyway? La cigarette est de nouveau confisquée, un peu en retrait du food truck pour ne pas se faire lyncher par le propriétaire. Intérêt réel de la question même si elle devrait logiquement plutôt l’engueuler. Truly, one of these days, Lola will kill me.

"C'est le vin qui se bonifie avec l'âge." répliqua-t-il alors qu'elle se lançait des fleurs. Mais il fallait dire que sa cousine était loin de dépasser la quarantaine à ses yeux, son esprit vif et son style était encore bien proche de la jeunesse et c'était justement ce qui les avait toujours rapproché. Elle l'avait tenu dans ses bras pour la première fois quand elle avait elle-même la vingtaine et c'était à ses yeux le lien le plus beau qu'ils puissent partager ensemble. "Ca veut dire que je peux dire que ma cousine est jolie même avec des pattes d'oie près des yeux." piqua-t-il dans le vif alors qu'il lui retendait la cigarette partagée.

Alors qu'elle lui expliquait qu'elle avait justement choisi de faire un escape game à deux plutôt qu'à bien plus comme le désirait souvent le règlement, il lâcha un rire alors qu'elle le menaçait de l'arrêter pour outrage s'il pensait l'embarrasser en plein jeu. "N'oublie pas que tu m'en dois une ou deux quand je t'ai embarqué dans cette soirée l'année dernière." lui rappela-t-il avec une certaine douceur alors qu'ils avaient eux-mêmes échapper à une contravention pour ivresse sur la voie publique du coté des moldus.

Si sa mère les entendait ... elle n'en serait clairement pas très fière. Mais c'était ainsi qu'il avait grandit aux cotés de Bianca, à connaître et partager des tips à longueur de temps pour s'amuser. Levant les mains en guise de drapeau blanc alors qu'elle s'évertuait à lui mettre en tête qu'elle ne sortirait pas avec un collègue du bureau, il se tut sur le sujet, loin de vouloir entrer dans le vif du sujet. Au fond il comprenait, si rupture il y avait, l'ambiance de travail ne serait qu'altérer, si on ne connaissait nullement ce principe à Poudlard, dans la vie active, il en était forcément autrement.

"Rho les pyramides. Tu sais comment m'avoir ! Enfin tu aurais pu m'emmener dans des catacombes en vrai, je t'aurais suivi aussi." C'était une confiance aveugle qu'il avait en sa cousine, escape game ou pas. Tandis que le restaurateur leur servait rapidement leur plat, Edel huma rapidement la bonne odeur de gras qui fit grogner son ventre de faim alors que sa cousine se rappelait des bons repas que servait Poudlard. "C'était rôti de poulet avec des pommes de terre et carottes, sauce au vin blanc" l'affama-t-il sur le champs, rendant certainement leur pauvre fritte et boulette de viande en sauce curry légèrement fade à coté entre leur main. "Ca serait drôle qu'un jour tu puisses intervenir à Poudlard, y'a a pas mal qui font ça au Ministère, genre pour expliquer le métier."

Marchant pour laisser d'autres clients se faire servir, Edel écrasa le restant de cigarette avant de lever son petit ramequin comme s'il trinquait avec, avant de répondre à sa question.
"Buen apetito! Je suis parti tout de suite après les cours, y'a rien de plus simple pour passer à travers le portail sans attirer les préfets encore trop occupé à poser des questions aux profs."

"Que ? I don’t have wrinkles." Et lui allait finir par avoir extrêmement mal à l’arrière du crâne s’il continuait à l’embêter. Bianca n’était clairement pas le genre à faire grand cas de son apparence, attrapant le plus souvent que possible tout ce qui lui passait par la tête, au grand désespoir de sa grand-mère paternelle, il fallait bien le dire. Alors s’inquiéter de savoir si sa peau avait besoin de crèmes soi-disant miracles ou de sorts… pas le genre de la maison. Surtout pas en fumant comme un pompier comme elle avait tendance à le faire ces derniers temps (uniquement à l’extérieur par égard pour Hombre). Dans tous les cas, rien de bien inquiétant. Et à la voir fairre les quatre cent coups avec son cousin, on ne se douterait sans doute pas de son âge. "Espera espera, I helped you out on this one." En réalité, c’était si flou que ce n’était probablement pas vrai, mais la mauvaise foi était inscrite profondément dans les gènes des Almadovar, autant que le physique avantageux et la modestie, cela va sans dire. Et, il fallait l’espérer, le cerveau particulièrement rapide, parce que dans le cas contraire, Edel n’avait pas fini d’entendre de la fois où il avait déshonoré son nom en les faisant échouer lamentablement à un simple escape game. Heureusement, Bianca avait mis toutes les chances de leur côté en choisissant un thème qui le motiverait particulièrement. ”Next time then, I think I saw they have one of those too."

Ce n’est de toute façon pas comme s’ils manquaient d’idées sur quoi faire ensemble, de manière globale. Même si la plupart ferait sans doute hurler l’intégralité de leurs lignées respectives. Cela dit, jamais elle ne le mettrait en danger sciemment. Il le faisait déjà lui-même, en osant lui parler de la nourriture de Poudlard, qui lui fait se passer la langue sur les lèvres dans un gémissement : "Why so cruel ? I can almost taste it." Et ce qu’elle avale au quotidien fait pâle figure en comparaison de ses souvenirs de l’endroit. Sa proposition la fait éclater d’un grand rire : "And you think I am the face the department wants to represent the Aurors in front of students?" Jamais de la vie. Et même si c’est dit avec beaucoup d’auto-dérision, c’est quelque chose qui ne la fait pas vraiment rire, parfois, les difficultés qu’elle rencontre dans son métier grâce à un certain @Braxton Clearwater . "I would have more chances to get in by starting studying again. Perhaps I should join architecture too just to embarrass you every day and try to marry you to every good looking person in the castle." Et quel tableau ce serait ! La nourriture arrive, tristement décevante, mais ce n’est pas comme si les deux cousins étaient du genre à faire des manières – tout plat est bon à prendre. Après avoir trinqué, elle s’attaque aux frites – trop molles et hoche la tête, approuvant la technique utilisée pour sortir. "Have you tried the underpass next to the Hufflepuff common room? I swear those badgers actually know what to do to have a good time." Son ex-mari en était un, c’est comme ça qu’elle avait connu les ressortissants de cette maison – et change d’avis sur eux. Mais ce n’est pas comme si elle avait vraiment envie de parler de lui. "You’ll sneak back in tonight or tomorrow morning?" D’un mouvement de tête, elle l’enjoint à reprendre leur chemin. Il ne faudrait pas qu’en plus, ils aient moins de temps dans cette pyramide.

Dire qu'il adorait taquiner sa cousine était un euphémisme, elle répliquait toujours assez pour se défendre avant de faire valser un coup de poing bien placé pour le calmer dans ses ardeurs. Il fallait dire qu'Edel n'avait besoin que peu d'ouverture pour s'engouffrer dans des histoires rocambolesques. Alors qu'elle râlait sur la nourriture fade qu'ils avaient entre les mains, comparés aux prestigieux menus que leur servait Poudlard malgré le fait qu'ils étaient en Angleterre - parce qu'avouons le, la nourriture Mexicaine était bien plus relevé à coté - il manqua de s'étouffer en imaginant sa cousine venir à ses cours d'architecture et à vouloir être son co-pilote en lui envoyant une montagne de filles à ses trousses.

"Genre, j'en ai besoin." dit-il en entourant son visage avec un doigt, comme pour lui montrer l'art qu'il était. Bien sur, il plaisantait, loin d'être un dragueur, ni même chercher à plaire, il était très bien comme il était. "Mais c'est pas toi qui m'a dit être nul en dessin? Je me souviens de ce que tu avais fais sur une serviette en papier un jour après quelques verres ... " commença-t-il en riant encore à ce ridicule dessin qu'elle avait tenté de reproduire, perdant ainsi un autre pari et offrant sa tournée. Il se baissa instinctivement pour éviter une de ses gifles derrière la tête, grimacant malgré tout avec la certitude d'echapper encore aux griffes de sa cousine qui avait des réflexes bien plus certain que lui, Auror oblige.

"Les Poufsouffles? Tu sais quoi... C'est pas bête. Je suis sûre qu'ils ont leur utilité dans l'école rien que pour ça." railla-t-il et bien qu'il ne faisait au fond aucune distinction entre les maisons, il devait s'avouer que chaque maison semblait avoir un potentiel particulier. "Ça dépend si tu me vires de ton appart avec une chaussette sur la poignée."

Douée comme elle était, il était certain que Bianca arriverait même à charmer le propriétaire de l'escape game. Elle était loin d'avoir besoin de lui pour y arriver et finit par tendre les dernières frites un peu ramollies malgré lui. Il pouvait très bien finir sa nuit ailleurs si Bianca avait d'autres plans, loin d'être envahissant et pouvant parfaitement se débrouiller.

"T'inquiète, j'y retourne qu'en matinée, ça passe un peu plus inaperçu entre la marche du lendemain de soirée" celle des étudiants revenant avec une gueule de bois sans avoir une idee de ce qu'ils avaient pu faire de la nuit, à moitié plongé dans la honte.

Alors qu'ils marchaient, ils arrivèrent assez rapidement devant l'enseigne relativement sobre, comme une boutique de bas étage mais qui cachait bien des salles mystérieuses. [color=#7B6181]"Bon... T'es prête à tout casser?" Railla-t-il, sachant pertinemment que sa cousine ralerait s'ils finissaient par tout résoudre en moins de 10 min. "Ils ont un niveau expert expert pour toi?" Et hop, un compliment en plus.

"You’re an Almadovar, of course you don’t need it." Ils ont un patrimoine génétique des plus généreux, et ce à bien des égards. Et si c’est une chose dont elle n’abuse pas, la Vélane en elle n’est jamais loin. Flashant un sourire à Edel, elle pointe son petit pic vers lui. "My drawing is horrible, but ten Galleons I can make your teacher say I am the most gifted student he ever had." La gifle ne vient donc pas, mais son mouvement défensif la fait rire : "Calmate nino, I need your brain as intact as possible." Et il ne valait mieux pas qu’on l’arrête pour coups et blessures, même si Edel n’avait pas l’air si malheureux que ça. Les rues défilent alors qu’ils continuent de discuter, et il lui fait secouer la tête : "I should have desowned you the second you got into Slytherin." Comme si elle en avait quelque chose à faire, après tout. Même si elle avait été Gryffondor, comme sa mère avant elle, c’est une époque tellement révolue que les rivalités entre maisons ne sont plus qu’un lointain souvenir. Et ça l’amuse, que son cousin le lui rappelle de temps en temps. Ah, avoir vingt ans de nouveau. "My best laid was a Hufflepuff, confie-t-elle sans la moindre gene. Depuis son divorce, ce n’est un secret pour personne qu’elle s’est affranchie des dernières convenances qu’elle observait dans ce domaine, et il n’est pas rare qu’elle glisse ce genre de commentaires. Ce qui lui vaut bien évidemment quelques observations de son cousin, qu’elle menace avec sa barquette, dorénavant vide : "How dare you ? Never when you are here." La famille passe avant tout et même Apollon lui-même derrière le comptoir de l’escape room n’aurait pas l’ombre d’une chance de rentrer avec elle. Il aurait son contact, par contre, sans le moindre doute. Toute occasion est bonne à prendre.

Et ils arrivent finalement à la boutique où, de l’extérieur, on peut clairement voir qu’il s’agit d’une sorcière au comptoir – spoiler alert, ce n’est pas ça qui risquait de l’arrêter. Mais pour l’heure, il ne s’agit, encore une fois, pas de ça. "They do but I had to balance it out for the “brainless” level they picked for you so we are just getting the normal one." Embêter sa famille est une tradition qu’ils ne risquent pas de perdre et elle passe devant, sachant qu’il risquait de lui tenir la porte comme si elle avait quatre-vingt ans autrement. La réservation est rapidement trouvée par la charmante hôtesse d’accueil – qui sourit bien trop à Edel pour être intéressée par une femme d’âge plus mûr, c’est la vie, et on les dirige vers le maître du jeu, sorcier d’une petite trentaine d’années qui les accueille avec un sourire, et une question mystérieuse, déjà dans son rôle : "Is this your first investigation ?" Un léger rire est étouffé du côté de l’Auror qui pousse son cousin du coude pour qu’il ne dise surtout rien. "Si, we are just book worms, passionate about Egypt." L’ironie suinte de ses mots, mais cela n’a pas l’air de décourager le jeune homme qui continue : "Please feel free to use your wands, but only for basic spells. There are magic blocks in place so Accio and Alohomora won’t get you anywhere." Le système est intéressant et fait hocher la tête de la Almadovar, alors qu’il continue avec les précautions d’usage. "And you get three clues for the hour you will spend here." "What is the record?" Il papillonne des yeux. "Thirty minutes but… this is a complicated room, and there are only two of you so…" "Don’t worry about us, carino." Le clin d’oeil semble le déstabiliser et il finit par leur dévoiler l’accès, un escalier dissimulé sous une trappe. Bianca la désigne à Edel : "Vamonos.." Il est temps de passer aux choses sérieuses.

Il lui fit une grimace, sachant pertinemment qu'elle pouvait amadouer n'importe quel prof si elle le voulait. Pas seulement parce qu'elle avait du sang de Vélane mais surtout parce que sa cousine, c'était bien la meilleure et qu'il préférait encore la savoir dans sa maison plutôt que celle des Poufsouffles.

"Si tu repassais le choixpeau, je suis sure que tu serais chez les Serpentards." glissa-t-il alors qu'elle le taquinait justement sur sa maison. "Non sérieusement, tu n'as rien d'une Gryffondor." quoi que maintenant qu'il y pensait, il fallait dire qu'il comprenait que la différence entre les deux maisons était minime sinon il ne s'entendrait pas aussi bien avec elle, ni avec @Evelyn Morgan.

Alors qu'ils rentraient dans le bâtiment, il fut surprit de la sobriété des lieux qui cachait certainement des salles et des allées des plus intéressantes. Pendant un instant, Edel se demanda si les entrainements chez les Aurors étaient fait de la même manière mais manqua de lui poser la question alors que le sorcier à l'accueil tentait de les aiguiller comme des nouveaux nés. Même sans le coup de coude de Bianca, il n'aurait pas vendu la mèche sur sa première fois dans un escape game et écouta les conseils, rien que pour ne pas décevoir sa cousine. En réalité, il n'utilisait que très peu sa magie, lui qui passait surtout son temps à dessiner et à faire mouvoir ses dessins pour voir s'élever des bâtiments entiers sur des maquettes. La défense en elle-même, il n'avait encore jamais eu l'opportunité d'en faire et songea quand même deux secondes à s'inscrire au club de duel, rien que pour ne retourner aucun Almadovar dans sa tombe.
Se frottant les mains d'avance, il vit qu'on leur donnait rapidement les accès sous les ordres de Bianca et sorti sa baguette magique pour la croiser avec la sienne, tel un tope là.

"Allons tout casser !"


"Trente minutes ! Sérieusement, vous vous fichez de nous ! C'était quoi ce niveau à la con, vous nous avez pris pour des débiles de St Mangouste?" grinça-t-il entre les dents alors qu'ils étaient sorti avec le gant antique coincé dans le coffre de la chambre du pharaon. Malgré les décors époustouflants, ni Bianca ni lui ne s'étaient laissé amadoué et avaient formé la dream team parfaite pour l'occasion. "C'est de l'arnaque, ça mérite au moins des passes pour les autres univers ! " dit-il en pointant du doigts les autres mondes disponible bientôt

Le sorcier, visiblement gêné de faire affaire avec des clients particulièrement doué, tenta de s'excuser alors que d'autres sorciers venaient jouer dans la salle. "Je peux vous mettre dans la prochaine cession semaine prochaine, c'est une nouvelle salle avec un mode extrême d'ailleurs madame !" ajouta le jeune homme en se tournant vers Bianca.

Rien que de l'appeler madame fit écarquiller les yeux d'Edel qui prit en main les deux passes tendus avant de se diriger vers la sortie.

"Bon, on fait pareil au prochain bar, comme ça on aura aussi les doubles verres gratuits." souffla-t-il à sa cousine alors qu'ils passaient la porte, un grand sourire aux lèvres. Elle avait assuré dans cette salle, le niveau était élevé et à de nombreuses reprises, il pensait douter de ses sortilèges qui avaient pourtant tous fait mouche. S'ils étaient sorti en moins de trois quart d'heure, c'était surtout parce que sa cousine avait de super bon reflexe. "Et la prochaine fois, on fait d'abord l'alcool et ensuite le mode extrême." Un défi comme un autre hein.

Pour rendre justice aux créateurs de l’endroit, les décors sont splendides. L’immersion est réelle, les sons, les odeurs, le labyrinthe est parfait. Mais ils n’avaient pas prévu d’avoir parmi leurs clients une Auror chevronnée et son cousin qui avait oublié d’être stupide. L’attraction est clairement survolée par le tandem qui se complète à merveille, les intuitions d’Eden croisés au sens de l’observation de Bianca faisant mouche à chaque fois. Et c’est donc largement avant la fin du chronomètre, et même devançant le temps record qu’ils émergent de la salle, sous les yeux médusés du personnel qui n’en a pas cru ses yeux, en les suivant sur les moniteurs tout au long de leur progression. Et c’est avec un amusement non dissimulé qu’elle regarde le plus jeune faire un scandale – son grand-père serait fier de lui – pour finalement leur obtenir des entrées gratuites pour les mondes à venir. Preuve qu’il s’était quand même amusé, ce qui est déjà ça de pris. Le « madame » lui fait lever un sourcil et s’approcher du jeune homme, lui posant le doigt sur la clavicule : "Call me « madame » another time and I ruin the reputation of your establishment." La menace est délivrée avec un clin d’œil, avant qu’elle ne vide les lieux, laissant son cousin récupérer les tickets en question. Ce n’est que dehors qu’elle éclate enfin de rire, avisant : "Lo siento, didn’t think that was really this amateur," avec tout ce genre d’endroits pullulant partout, elle s’était attendue à ce que le niveau soit élevé. Mais ils avaient visiblement tout mis dans le visuel : "But that pyramid was something, right?" S’ils n’avaient pas eu autant l’esprit de compétition, nul doute qu’ils auraient exploré davantage l’endroit. Mais ils avaient d’autres chats à fouetter. Des verres, par exemple. Ce qui fait rire la femme, encore.

"Doesn’t work like that in bars. But I can take the owner to pools and have him pay for us if I win." Et elle est devenue extrêmement douée à ce jeu, surtout depuis qu’elle le pratique chez les moldus et impose la règle « sans magie » à la version sorcier. Et elle pointe la direction d’un établissement qu’elle connaît bien, où ils vont probablement pouvoir trouver de quoi faire pour la soirée. Jusqu’à la prochaine. "Deal," accepte-t-elle en évitant de penser à ce que sa tante dirait si elle savait qu’elle projetait de se saouler avec son fils avant de raider une escape room. Ils allaient probablement devenir leurs pires clients – ou tout du moins les plus coûteux. Le bras de l’Auror se passe autour des épaules du Serpentard, venant lui ébouriffer les cheveux : "Vamonos nino. Let’s see if you also have the drinking skills of an Auror." Il a en tous cas ceux des Almadovar, qui les tient debout jusqu’au bout de la nuit, avant de s’écrouler chez elle, Hombre ravi d’avoir une autre personne pour le câliner. Another successful night for the family. Avant la prochaine.