Animation #4 : Tricks or treats

Dâriush n'eut pas le temps de recevoir la réponse de @Noma Karma qu'une sorcière entrait dans la boutique de son père, le saluant alors qu'elle commençait déjà à regarder ce que l'épicerie Aslan avait à proposer. C'était une boutique où cela sentait bon les épices que l'on pouvait retrouver entassées dans un coin de la pièce, au détail, disposées dans d'épais sacs en lin. Les décorations rappelaient l'orient au cas où les odeurs d’épices ne suffisaient pas. C'était une épicerie fine proposant des articles dont on n’avait pas forcément l'habitude de voir dans cette partie du globe, à commencer par certaines pâtisseries, céramiques, épices et autres.
« - Bonjour madame. Je peux vous renseigner ? » Proposa le guérisseur aujourd'hui de repos, dans sa tenue de fantôme pour aller de pair avec les décorations disposées dans la boutique afin d'inviter les plus jeunes citoyens britanniques à venir quérir des bonbons... Ou un sort.

Il avait son regard fuyant sur la silhouette d'@Aena Nightingale lorsque soudain, quelqu'un se mit à crier la phrase emblématique de la fête d'Halloween.

Alors que Dâriush attendait la réponse de la sorcière, il sentit quelque chose sur ses cheveux et au niveau de ses oreilles. Surpris, il leva les mains pour voir ce que c'était et s'il n'avait pas rêvé.

Une moue stupéfaite se fit voir sur le visage basané de l'iranien alors qu'il observait les oreilles de chat entre ses mains. Il leva la tête vers Aena lorsque tout à coup...

L'iranien sursauta, plaquant sa main sur sa poitrine. Quelqu'un d'observateur pouvait lire une peur soudaine sur le visage de Dâriush avant que ce dernier ne se rende compte de la présence des enfants et de leur père un petit peu trop enthousiaste. Cela dura quelques millisecondes avant qu'un sourire fragile ne vienne s'installer sur son visage bronzé pour accueillir les nouveaux venus.
« - Ca dépend ! C'est quoi le sort ? » Demanda Dâriush avec malice alors qu'il saisissait un chaudron rempli de friandises de sa main libre (l'autre ayant les oreilles de chat).

Les enfants Nightingale (@Scott Nightingale) étaient les seules personnes ici présentes que Dâriush regarda droit dans les yeux avec ce petit air espiègle que la fête d'Halloween lui suscitait.

C'était à cet instant précis que @Noma Karma put enfin lui répondre. Sa réponse mit Dâriush mal à l'aise, comme s'il venait de lui proposer de l'alcool ou quelque chose dans ce goût-là. Le rouge aux joues, il préféra ne rien ajouter, légèrement intimidé.

« - Elles sont à toi ses oreilles, mademoiselle ? » Demanda Dâriush qui préféra se concentrer sur la famille qui entrait dans la boutique, l'air enthousiaste.

Comme la majorité des étudiants de Poudlard, Lexi avait reçu une invitation de la part d'une Serpentard pour fêter Halloween dans la plus pure tradition sorcière. D'abord étonnée de compter au nombre des conviés alors qu'elle ne connaissait absolument pas l'organisatrice de la soirée, elle n'avait que bien peu hésité avant de décider de ne pas y aller.
Alexia aurait pu énumérer une longue liste de raisons plus ou moins valables, justifiant de son refus, allant du peu de sagesse à investir la Forêt Interdite pour y faire bruyamment la fête, sans se soucier de déranger les créatures qui y vivaient, jusqu'au fait que la perte de sa famille était trop récente pour avoir l'esprit festif.

Mais au final, personne ne se soucia vraiment de savoir si elle serait présente ou non, et Lexi avait pu garder ces raisons pour elle avec un peu de soulagement. Si la jeune étudiante avait de prime abord prévu de profiter du château presque entièrement déserté de ses occupants, à l'exception des fantômes qui y avaient un permis de résidence permanent, un gros coup de blues était finalement venu contrarier ses projets.
Coup de blues qui n'avait rien à voir avec le fait de manquer une super fête ou un bon moyen de nouer enfin quelques relations amicales, mais l'idée de vivre son premier halloween sans ses proches lui pesait sur le coeur. Quand bien même, ils n'avaient guère eu l'esprit festif en cette soirée, leur présence rassurante lui manquait.

Jusqu'à présent, Halloween s'était contenté d'être, pour la famille Ward, le moyen simple mais efficace de faire le tour du voisinage pour quémander quelques friandises avant de rentrer au chaud pour les dévorer. Ils s'étaient toujours comportés comme des moldus, à bien y réfléchir, et Lex ne s'était jamais vraiment posé la moindre question là-dessus. Elle profitait juste du moment présent, bien à l'abri entre ses parents.
Mais désormais considérée comme une adulte en plus d'être seule, Alexia se rendit compte qu'elle allait devoir faire ses propres choix et en assumer les conséquences.

Ses pensées prenant un tour plus sombre, la jeune Serdaigle décida finalement de fuir l'école pour la soirée, et s'était dirigée vers les Chemin de Traverse en fin d'après-midi pour acheter ce livre qu'elle avait repéré en boutique. Elle en avait finalement acheté deux de plus que prévu avant de s'installer à la terrasse d'une taverne, le temps de laisser les rues se vider un peu.
Pour elle qui n'était jamais venue au Chemin de Traverse pendant l'Halloween, Lexi s'était trouvée bêtement surprise du nombre de personnes qui se bousculaient dans les rues parfois trop étroites, encombrées de décorations à thème.
Elle avait commandé pour l'occasion une boisson au nom étrange, un Sirop de Chat-Lune, et le buvait à toutes petites gorgées sans arriver à se faire une idée sur l'appréciation qu'elle en retirait. Malgré le nombre d'enfants qui diminuait drastiquement à mesure que l'heure avançait en soirée, le bruit restait présent et empêchait Lexi de profiter pleinement de ses nouvelles lectures. Pour avoir l'air occupée et éviter d'avoir à soutenir une conversation potentielle sur la joie de fêter Halloween ou le bonheur de voir l'endroit si bien décoré, l'étudiante avait acheté la nouvelle parution du Mensuel de la Métamorphose. Si elle n'arrivait pas vraiment à se concentrer sur ce qu'elle lisait, elle prenait malgré tout un air absorbé, récupérant de temps à autre sa boisson sans même détacher son regard du magazine.

Elle leva cependant les yeux dans un sursaut de surprise face aux premier feux d'artifice lancés et l'espace d'un instant, se sentit comme la majorité des gens présents, éblouie par cette magnifique lueur violette qui se répandit partout. Alexia eut la présence d'esprit de ranger ses livres dans son sac pour éviter qu'ils ne soient abîmés par les retombées des pétards, avant de se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Près d'elle, des gens se mettaient à crier, et c'était loin de ressembler à des cris de plaisir ou de ravissement devant un agréable spectacle, et un mouvement de foule se fit ressentir.
Un peu perdue, Lexi se leva au moment où sa table fut bousculée. Une citrouille sauta de table en table à la poursuite d'une femme, renversant son verre au passage qui s'écrasa au sol. Heureusement presque vide, la Serdaigle ne fut éclaboussée qu'au niveau des chaussures mais ne s'en rendit même pas compte.

Elle clignait bêtement des yeux pendant que son cerveau intégrait ce qui se passait. Vu la panique des gens, ce qui était en train de se passer n'était à la base pas prévu au programme des festivités. Par réflexe, Lexi sortit sa baguette tout en regardant autour d'elle, cherchant quoi faire. Certains semblaient déjà dans l'action, bien qu'en difficulté face à cette invasion de cucurbitacées. Ca pourrait être risible si le moment n'était pas aussi effrayant. Ses cours de Sortilèges avaient commencé depuis peu et n'étaient pas suffisants pour qu'Alexia se sente en pleine confiance face à la situation. Et surtout, outre le fait de connaître bien peu de sorts pour le moment, elle ne brillait pas par le talent, jusqu'à présent, le professeur enseignant cette matière étant plutôt intimidant.
L'urgence de la situation l'empêcha de réfléchir davantage et Lexi leva sa baguette vers une tête de citrouille qui bondissait dans sa direction, et si le Flipendo ! fut prononcé d'une voix ferme et fusa de sa baguette, le sort n'atteignit même pas la courge qui l'esquiva avec facilité.
Moins 10 points pour Serdaigle marmonna la première année dépitée, tout en se reculant pour éviter de se prendre l'orbe orange en pleine tête.

Spoiler:

Lorsque les feux d'artifice retentirent, on vit le visage de Dâriush devenir plus blanc que blanc. Le sorcier se tétanisait dans son accoutrement de fantôme. Ce fut comme si tout à coup, il se replongeait dans un souvenir qu'il aurait préféré oublié, entendant les cries des gens du village de Ramsheh alors que l'attaque des moldus commençait. Des tirs, des explosions, des hurlements de douleurs et de désespoirs retentissaient de nouveau dans ses oreilles comme s'il se retrouvait de nouveau coincé dans cette boucle infernale dont il avait mis tant de temps pour s'en sortir au cours de son adolescence.

L'odeur de la poudre, de la pierre, du feu qui consumait toit et habitation, puis le parfum de sa mère qui le jetait sous la table du salon en compagnie de sa sœur jumelle et de sa petite sœur alors qu'elle s'apprêtait à les défendre contre ses assaillants qui, sous l'étendard d'un Dieu qui n'aurait jamais voulu ça, s'étaient mis en tête à purger les quelques familles sorcières qui vivaient à la frontière de l'Afghanistan. C'était tout cela qu'il sentait. Il n'y avait plus les bonnes odeurs d'épices que son père allait chercher ici et là pour les vendre ensuite dans l'épicerie fine des Aslan sur le chemin de Traverse.

Il se mit à transpirer à grosses gouttes, n'entendant plus rien de ce qui l'entourait, ne se rendant plus compte de qui il avait en face de lui. Les enfants des Nightingale semblaient s'être comme volatilisés alors qu'il avait cette impression de revivre l'effondrement du toit sur le salon, emportant sa mère devant ses yeux. Dâriush n'avait même pas remarqué que ces jambes l'avaient mené sous une table qui présentait diverses épices venues d'ailleurs. Il avait porté les mains à ses joues, se prenant la tête maladroitement, attendant que les explosions des feux ne se figent.

Des larmes ruisselaient sur son visage basané. Incapable de voir ce qui se passait autour de lui, il ne vit même pas que les décorations d'Halloween s'étaient aussitôt mises en branle, le feu de l'enfer dans le regard, attaquant quiconque sur leur passage. Complètement bloqué, revivant un traumatisme jamais guéri, le soignant de Sainte Mangouste était paralysé par la violence du souvenir qu'il revivait à cause des feux d'artifice.

La nuit d’Halloween était une nuit apportant joie et espoir à Astrid. D’une part la joie de pouvoir se promener librement sans crainte d’être traitée de monstre, d’autre part l’espoir qu’un jour ce ne soit pas l’unique nuit où elle ressentirait le goût de la liberté. Le regard éclairé par son loup et les dents longues, elle paradait dans les rues du chemin de Traverse profitant qu’on ne puisse l’accuser d’être une louve-garou. Il y avait tant de monde, que personne ne la reconnaîtrait. Certains passants la félicitèrent même pour la réussite de son « maquillage ». Elle avait l’illusion d’être à sa place au sein de la société, alors elle se rendait dans tous les endroits qui lui paraissaient inaccessibles les autres jours. Tout ceux où quelqu’un aurait pu mentionner son nom et s’asseyait à leur table pour boire et rire sans qu’ils ne se doutent de rien. C’était enivrant de caresser le rêve éveillé d’un monde où les créatures magiques ne seraient pas rejetées simplement parce qu’elles sont différentes.

Le feu d’artifice s’annonçant, elle sortit l’admirer. Elle n’était pas plus intéressée que cela par le spectacle mais il avait bonne réputation et ce serait dommage de louper les têtes hébétées composant la foule. Elle s’appuya contre un pantin de bois aux allures d’épouvantail qui trônait à l’entrée d’une boutique. Sa chope à la main, elle sirotait son élixir lorsque des décorations se mirent à prendre vie autour d’eux.

- Putain de magie. Pesta-t-elle à distance.

La foule prenait vie d’une toute autre manière et la cohue gagna rapidement son cœur quand les sorciers se mirent à combattre leurs pires cauchemars. Astrid sentit alors sur son cou l’étreinte de la paille de l’épouvantail. Sa boisson se renversa sur le sol tandis que la chope se brisait sous la surprise. Dans l’action, elle poussa un grognement qui se perdit dans l’agitation. Puis elle agrippa les bras de bois et de paille du pantin pour les lui arracher. Bien qu’elle ne soit pas de service, comme toute Cynfeirdd qui se respecte, elle portait sur elle son arme de prédilection. De sous sa veste de cuir, elle dégagea une hachette qu’elle s’acharna d’abattre dans le crane d’une décoration qui ne serait dorénavant qu’un amas de bois et de paille gisant à terre.

En se retournant, la situation avait passablement changé. Les gens se cloitraient dans les boutiques qui barricadaient ensuite leurs portes, pendant que les plus courageux affrontait la menace la moins crédible qui soit. Astrid estima qu’elle devait se montrer prudente désormais. L’effet maquillage ne la sauverait pas longtemps si elle devait faire usage de la force. Elle pensa immédiatement à se réfugier dans la brasserie de la lune rousse, où elle pourrait festoyer en regardant la cohue extérieure, mais elle croisa en chemin des enfants aux prises avec… de la cire.

- On aura tout vu.

Consciente que sa hachette ne serait pas très efficace contre cet ennemi, elle tira à contrecœur sa baguette et la dressa vers l’élémentaire.

- Impedimenta ! Venez par-là les mioches si vous ne voulez pas finir au musée Grévin.

Voyant qu’ils étaient un peu lents à la détente, elle en chopa un par le col et le tira pour que les autres suivent l’exemple. Rejoindre la brasserie semblait peine perdue avec son groupe, donc elle se mit en quête d’une boutique proche encore ouverte où elle pourrait les conduire.

HRP: