Nick Wilde met trop de temps à prendre la main que Bianca lui tend. Ce qui lui confirme qu’il y a quelque chose d’autre dans l’air. Quelque chose de plus gros même que l’artefact qu’ils ont en ligne de mire. Mais quoi ? Si les Détraqueurs ne sont pas une menace suffisante pour le faire parler, il va falloir se montrer extrêmement créatif, car il s’agit de la peine ultime dont il peut écoper à l’heure actuelle. Il faut simplement monter le niveau de pression, et ils sont deux pour ça. Bianca se demande l’espace d’un instant si c’est une bonne chose que Sean se retrouve mêlé à ça. Ce qui devait être un interrogatoire de routine prend les airs d’une véritable mise en boîte. L’apprentissage sera bon et pour l’instant, il s’en sort plutôt bien. Plutôt très bien même. Sa prise de notes et sa déclaration sont une réponse plus qu’acceptable et elle hoche la tête, venant poser une main sur le dos de sa chaise, l’autre sur la table, comme si elle examinait ce qu’il avait écrit, avant de revenir à l’homme en face d’eux. La moue de l’Auror est désabusée : «
Si. Sounds good to me. Anything to add, Nicky ? » C’est incroyable, ce qui se passe. C’est comme s’ils pouvaient voir les rouages s’agiter sous le crâne de l’homme, par le prisme de ses yeux. Il change de couleur, également, son teint prenant un ton légèrement verdâtre. S’il est malade, cela va compliquer les choses. Et finalement, il ouvre la bouche et…
Des coups sont frappés à la vitre de la porte de la salle d’interrogatoire. Retenant un juron bien senti, Bianca se tourne vers l’importun… qui n’est autre qu’Allen, à qui elle a demandé des informations. Et sa langue s’arrête immédiatement. S’il est venu en personne, c’est qu’il a trouvé quelque chose qu’elle doit voir sur-le-champ. «
Momentito. » L’espagnol revient malgré elle, normalement tenu en laisse dans les salles d’interrogatoire pour éviter que les prévenus ne prétendent ne pas l’avoir comprise. Pour le coup, cela n’a pas la moindre importance. «
Agent Clearwater. » Ils ne risquent rien, l’homme étant attaché, il peut la suivre. Et se retrouver seul risque de le faire paniquer et tout avouer quand ils reviendront. La porte est refermée derrière eux avant que Bianca ne demande à son collègue : «
Que ? » «
It’s big, B. You asked me to track down his former associate right. Douglas Judy. » Il lui tend un dossier et l’ouvre. Le cliché vaut cent mots. Le corps dudit associé git dans une mare de sang. «
Mierda… » L’affaire prend une toute autre tournure. Les pages sont tendues à Sean sans ménagement – il en verra d’autres, alors qu’Allen leur explique que le corps a été trouvé ce matin, l’équipe est toujours sur place. «
Then, vamonos. Keep him there. » Et elle attend qu’Allen soit dans la pièce pour se tourner vers Sean : «
Are you ready for this? » Sur le papier, elle est pour l’emmener. Mais c’est à lui de prendre la décision. Avant qu’il ne commence une enquête qui va les tenir en haleine de longues, longues semaines.