[potions]Cours de Potions [OUVERT]

Une obscurité totale régnait dans la pièce, ainsi qu'un silence que beaucoup considéreraient comme pesant. Pour Izariah, ce silence était synonyme d'une paix éphémère mais ô combien agréable. Assis sur l'ancienne chaise en bois qui avait dû supporter tant de callipyges, le trentenaire observait les bancs vides en face de lui, le regard perdu dans la beauté du noyer massif qui allait bientôt se voir souiller par la présence d'élèves plus ou moins soigneux.
Son regard obscur parcourut alors la pièce, s'attardant sur les marmites, sombres, élégantes de par leur simplicité et leur sobrieté, sous lesquelles du petit bois et des pommes de pin attendaient sagement qu'on leur mît le feu.

En retrait de la classe, tout au fond, trônaient diverses espèces de plantes rangées selon une certaine logique potiologique qui échapperait à la plupart des étudiants. A leur côté siégeaient d'autres ingrédients bien moins présentables tels que pattes d'araignée, morve de troll, dards de scorpions egyptiens, oeil d'amphibiens et quelques autres éléments qui s'avéreraient être un challenge pour les estomacs les plus fragiles.
C'était une partie qui amusait toujours Izariah... Il y avait toujours dans sa classe des élèves qui faisaient preuve de malice, utilisant un sortilège de leviosa pour prélever les échantillons les plus repoussants et les mettre dans la marmite, et il y avait la majorité. La majorité, c'était ceux qui retroussaient leur manche, enfonçaient leur avant-bras dans l'immense jar dans une expression de dégoût total, et ressortaient avec les doigts gluants de fluide qu'il était préférable de ne pas transmettre vers des muqueuses. Chaque cours, il y avait un petit malin qui devait être rapidement pris en charge, car il décidait de se gratter la cornée après avoir extrait du venin de mygale louve-garou. C'était la partie fun qu'Izariah attendait toujours avec une certaine impatience...

Soudain, des bruits de pas unis, et à la fois saccadés, sortirent le professeur de sa rêverie, le forçant à se lever et à opter une posture droite. Sa longue robe noire, sans écusson et signe distinctif quelconque, enveloppait la majorité de sa silhouette et camouflait des habits moldus qu'on devinait à peine. Un pull à col roulé gris et un pantalon de couleur foncée. Habituellement, Izariah aurait pris la peine de mettre simplement une chemise, mais la température s'était considérablement rafraîchie ces derniers jours et les sous-sols n'étant pas réputés pour être la zone la plus chaude entre les briques de ce château, il faisait sacrément froid. D'ailleurs, le cadet Blackwood plaignait les pauvres étudiants qui devaient se contenter de leur uniforme; ils devaient bien se les geler. Quoi de plus drôle, que de faire de délicates manipulations de baguette avec des doigts frigorifiés.

L'homme attendit que tous se mirent en place, cessèrent leurs quelques audacieux bavardages, avant de prendre la parole d'une voix à intonation plutôt calme, mais qui portait naturellement.

- Bienvenue à tous à ce cours. Sortez vos livres, page 702 je vous prie.

Des froissements de feuille s'activèrent alors que sur l'immense tableau noir siégeant derrière le bureau s'inscrivait des caractères poudreux et blancs, dans un son strident ayant de quoi irriter les gencives les plus sensibles.

- Au vu de notre actualité plutôt.... saccadée, nous allons voir deux potions ce cours, alors préparez-vous, cela risque d'être intense...

Les yeux des élèves durent se plisser pour devenir les caractères qui se cachaient derrière l'écriture peu esthétique de leur professeur qui agitait sa baguette tout en gardant un oeil sur la classe, à la recherche de leurs réactions.

1 - Tue - Loup
2 - Odora Pertubare

- A votre avis, pourquoi est-ce important d'apprendre ces deux potions en même temps ?

Baguette rangée, Izariah croisa les bras sur son torse et s'appuya contre son bureau, sondant sa salle.
Il savait qu'hypothétiquement dans cette classe se trouvaient des étudiants qui savaient déjà le contenu de ce cours, et qu'il pouvait s'agir d'un sujet plutôt délicat, mais essentiel, pour les préparer à ce qui semblait être une suite peu portée vers des moments radieux...

Alors vous êtes tous et toutes les bienvenues à ce cours ! Il n'y a pas de limite du nombre de participants ou de maison, mais seulement quelques règles à respecter sous peine de points en moins voire pire !!

• Vous inscrire avant le 14.11.2022 en postant simplement à la suite de ce poste. Après quoi, le sujet passera de ouvert à [fermé] et plus aucun participant ne sera admis.
  
• Vous vous engagez à participer. Selon le nombre de participants, le rythme peut être varié, passant d'intense à plus ou moins longuet. On verra tout ça après le délai !
  
• Si vous désirez faire quelque chose dans votre réponse qui implique une réaction "immédiate" de ma part (une joke, tentative d'assassinat ou je ne sais quoi) aucun problème, envoyez-moi juste un mp et je vous détaillerai la réaction d'Izariah, histoire de ne pas devoir attendre que huit autres participants répondent X)
  
• Pas de nombre de mots minimums
  

Voilà, au plaisir de vous avoir pour cette classe :3

Honnêtement, Izariah se serait attendu à une réponse silencieuse, non pas parce que les élèves n'auraient sacrément aucune idée quoi répondre, mais plus par un simple désintérêt généralisé pour un cours qui avait été souvent recalé au rang de "truc chiant à supporter pour pouvoir faire ses ASPIC". Or, cette classe là n'était pas la généralité, car voilà qu'à peine la question posée, une voix s'élevait.

C'était Adil Mesli, assis dans les premiers rangs, le regard plutôt sûr et la voix calmement posée, qui répondit directement. Un garçon de vingt-quatre ans, qui ne faisait pas d'histoire et dont le comportement discret et secret lui rappelaient sa propre personne, mais qui était exemplaire en bien des domaines. Il avait déjà entendu beaucoup d'Adil, avant même de l'avoir eu en salle de classe, par le biais des réunions de professeurs. Car oui, les professeurs, entre eux, discutaient des élèves, au même titre que ces derniers discutaient de leur professeur (bien plus souvent en mal qu'en bien, Izariah n'était pas dupe). Un gryffondor à l'état pur, qui faisait plaisir à avoir comme étudiant.

Et dont la réponse était presque dans le mille.

Presque.

- Bien vu Adil, bien vu. Effectivement, le Tue-Loup neutralise les pulsions violentes qui habitent les gens infectés... Et leur soif de sang. Du moins, pour la plupart... ses effets pouvant varier selon la personnalité des sujets.

Il marqua une pause, observant sans vraiment le vouloir Viper Saito, perdu dans sa propre réflexion. Puis reprit.

Les loups-garous sont des créatures magiques classifiées parmi les thérianthrope qui possèdent une force physique ainsi que des sens décuplés, et c'est bien la raison pour laquelle elles nous sont particulièrement mortelles. Mais ça, c'est mon éminent collègue Cynfeirdd qui vous a déjà fait un cours à ce sujet. Là où l' "Odora Perturbare" est une potion particulièrement géniale, c'est que son but n'est pas de perturber l'odeur du loup-garou. Mais la vôtre.

Izariah redressa quelques plis imaginaires de sa robe, avant de poursuivre.

- Vous vous imaginiez vraiment faire le rodéo du siècle avec une bête sanguinaire pour lui faire avaler du jus ventricule de troll des forêts, Adil ?

Les yeux moqueurs du professeur observèrent ceux marrons du concerné avant de reprendre.

- L'odora perturbare vous permet de camoufler votre propre odeur, de facto, c'est à vous de boire cette potion si vous vous retrouvez de près ou de loin face à un loup garou. Ce sera une aide à votre survie, et c'est pour ça que je vous l'enseigne.

A la fin de sa tirade, son regard rencontra celui d'Edel, penché sur sa chaise, gomme en main, et sourire certain seyant son visage. Edel Almadovar. Le cancre par excellence, mais dont les commentaires savaient toujours amuser Izariah, qui croisa les bras à se remarque, penchant la tête en avant, comme s'il était soudainement envahi d'une immense réflexion.

- Par la barbe de Merlin, Edel. Comme vous avez raison. Vous, en quoi ? En vos vingt années d'existence grandiose, vous trouvez la solution à un problème ayant sévi bien avant la première grande ère des sorciers ? Honnêtement, je vous recommanderai auprès de mes confrères, tant votre excellence me sied.

Quelques rires étouffés sarcastiques d'autres camarades de classe se firent entendre, offrant un sourire narquois au professeur. Oui, il était salaud. Oui, il aimait bien charrier Edel, mais uniquement car il savait ce dernier assez fort mentalement pour encaisser bon nombre de remarques, et même si pour Izariah c'était une manière ludique d'asseoir son autorité en cours, ça l'amusait quand même considérablement, au fond de lui.

- La triste réalité, c'est que la potion Tue-Loup, telle qu'on la connaît, n'existe que depuis vingt ans. Autrefois, ils utilisaient la plante essentielle de cette potion, mais il leur manquait l'extrait de venin de Mygale-loup, et surtout, la fréquence de prise de cette potion, qui nécessite qu'elle soit consommée une semaine avant la pleine-lune, autrement... son efficacité redevient celle que l'on connaissait avant les années 90.

Il marqua une pause, puis releva la tête, en direction des deux élèves qui avaient osé prendre parole jusqu'alors.

- Des questions ?

Les loulous, merci de vous êtes inscrits <3

Concernant la suite, elle va se faire ainsi :

• Rythme RP à la cool
  
• Réponse à faire chacun son tour. Si l'un de vous ne peut répondre ou sait qu'il aura un grand délai, il peut se mettre en stand-by mais juste me prévenir comme ça je posterai :)
  
• Même règle, vous pouvez me faire agir même si au vu du nombre de participants on ne risque pas d'avoir de soucis de "trop de choses à relater en rp" X)
  
• Pas de nombre de mots minimums
  

Voilà, au plaisir de vous lire les petits :3

Un blanc. Total. Ses yeux clairs rivés sur le parchemin qu'il griffonnait l'air de rien, Edel venait de lâcher une phrase qui fâchait, et qui eut comme conséquence de faire tomber une certaine lourdeur dans l'ambiance présente au cours. Des regards s'échangeaient en direction de la demoiselle Dunn, principale concernée dans cette salle par les propos du jeune serpentard. Quelques chuchotements se firent, certains plus fortement que d'autres, virant l'intérêt du cours sur l'actualité politique.

Izariah s'avança vers le bureau d'Edel, d'un pas feutré et lent, lui-même perdu dans sa propre réflexion. Il allait de soi que l'élection du premier ministre avait suscité une vague d'émotion plutôt forte, scindant davantage la population quant à la question des êtres hybrides. Certains saluaient sa politique stricte en la matière, la considérant la solution pour une prospérité et sécurité des sorciers totales, tandis que d'autres contestaient et criaient à l'eugénisme pur et dur. Ce qui n'était pas faux. La présence même de Connor Heavybear attiser cette sensation de contrôle et d'oppression, que les élèves ressentaient bien sûr également.

Et la crainte de beaucoup, était la réponse à cette oppression, en la personne du leader de La Meute, connu pour sa violence.

Toute une problématique, qui concernait au final autant Apolline, les élèves touchés par la lycanthropie et leur petit camarade. Et lui-même.

Désormais devant Edel, dont il pouvait admirer l'architecture gothique qu'il venait de créer par la force de son talent artistique, Izariah soupira.

- Il est vrai que l'accent des politiques n'est en tout cas pas porté sur la potiologie ou l'étude lycanthropique. Et c'est bien dommage.

La main d'Izariah vint saisir la plume d'Edel, sans brusquerie et sans perler une seule goutte sur son plan architectural, puis la rangea dans son encrier d'un geste lent et maîtrisé.

- Malheureusement, pour les sciences politiques, il va vous falloir trouver une autre classe. Ici, on n'est pas là pour refaire le monde, qui tournera avec ou sans nous, mais pour tenter de s'y préparer. C'est la volonté du Ministère, de votre Directrice, et de facto, de moi-même.

Se retournant, Izariah adressa un regard compatissant à Apolline et à Adil, dont la seule envie était sans doute de simplement suivre son cours, sans en venir à ces questions torturées.

- Par contre, Maître Almadovar, si l'envie vous prend, vous pouvez toujours poster votre candidature aux prochaines élections. Je vous garantis d'au moins lire votre programme électoral, si tant est qu'il y en a un...

Le professeur se retourna dès lors, et recentra son regard sur Adil, pour lui faire savoir que s'il avait des questions, comme à sa première interrogation avant l'esprit de lumière d'Edel, il y répondrait.