The Kids aren't Alright - Sean & Braxton

INFOS FICHE DE PERSO

Braxton Clearwater
THE KIDS AREN'T ALRIGHT | ft. @Sean Clearwater
15 mai 2022 - 22h

Sean...

La lettre restait sans mots, sans aucune suite, qu’une simple page vide à l'image de ce qu’avait été la mémoire son petit garçon à une fin d’été fatidique, vingt ans plus tôt.
@Betty Clearwater saurait quoi faire, avait-il pensé. Mieux que lui. Il s’était tant remis à elle, à son intelligence, entre ses mains justes et humaines, à commencer par leurs enfants… Son épouse aurait été dans son plein et entier droit de lui rappeler que cela ne l’avait pas empêché de l’écouter pendant vingt ans.

Braxton, avait traîné sa carcasse pendant ces deux mois, entre traque et emploi au ministère. Le temps avait filé, comme sous le signe d’une comète annonciatrice de malheur. Les menaces d'@Oswin Osborne planaient toujours au-dessus de sa tête et Braxton redoublait de prudence, rongeait son frein en attendant de pouvoir se jeter corps et âmes dans les ombres, la nuit venue.

Snakebark n’avait pas été facile à traquer. Et restait la question des autres. Le langue de plomb avait mis le pied dans un nid de vipère. La bâtisse était pourrie, rongée par la vermine des fondations aux tuiles du toit. Une seule issue possible. Tout brûler. Encore une fois. Tout cramer et repartir de zéro.

Mais c’était trop tard. Maintenant, plus jamais Sean ne pourrait repartir dans une ignorance, plus heureuses que son fils ne pensait malgré ses crises et ses angoisses. Cela avait été une torture de la voir ainsi, de savoir, mais jamais Braxton n’avait songé à céder à lui dire. Malgré ses promesses, plus il grandissait, plus Sean devenait adulte, et magique, plus il avait caressé l’espoir qu’il pourrait vivre ainsi. Sans savoir.

Tout avait été vain. C’était la parole d’un père remis en cause sur presque toute la vie de son fils. Jamais autant ce petit garçon en salopette qui l’aimait tant n’était venu lui rendre visite en rêve.

Braxton, bien que rongé nuit et jour par le souvenir du visage de son fils, blême et frêle à la sortie de la pensine, et contraint de soutenir honteusement le regard de son épouse, était resté à l’écart. L’envie l’avait emporté sur l’autre. Les facilités sur le plus compliqué.

Traquer, les faire disparaître, les faire payer, c’était plus simple. Plus que de franchir la distance qui l’éloignait de son petit garçon, qui devait macérer en lui une colère sourde. Braxton y pensait sans cesse. Me déteste-t-il ? Est il plus triste ? Plus enragé ? Dort-il ? Essaye t-il de se souvenir ou au contraire de ranger tout cela dans une boîte et de la jeter à la mer.

De qui tenait son fils ? De la patience et la sagesse de sa mère, de la naïveté et la fragilité de sa propre jeunesse, ou bien de lui, aujourd’hui et maintenant à affronter des démons et des moulins comme solution aux souffrances de sa famille ?

Je ne l’abandonne pas, se répétait-il. Il lui donnait de l’espace, de l’air, comme quand il était petit et qu’il allait mal. Comme lorsqu’il était mal à l’aise avec lui sans comprendre pourquoi, et sans que son père repense à tout.
Traquer les Snakebark était… amèrement plus facile. La paranoïa et la folie étaient de bonnes amies, toujours d’accord avec lui. La sécurité d’abord et avant tout. Il faisait ça pour Sean. Pour eux.

Et Sean ne voulait pas le voir. Il devait se voir, tous les deux, parler. En parler. Il semblait à Braxton que le sort s'acharnait sur leur famille. Il avait fait tout ce qu'il avait pu. Il avait même fait ce qu'il ne pouvait pas faire ou n'aurait du faire.

Il avait commencé une lettre. Une semaine plus tard.

Sean.
Je m'assure que plus rien ne vous arrive. Je serais parti peut-être longtemps.

~~Vous n'auriez pas du aller.~~
Il raya la phrase.

Braxton avait relu, fixant avec peu de conviction et une tristesse infinie le morceau de papier.

Même enfoui dans son déni profond, il ne pouvait croire que c’est ce qu’il devait à son fils, un ridicule morceau de papier.

Sean.
Je m'assure que plus rien ne vous arrive. Je serais parti peut-être longtemps.
Si un jour tu as des questions, je te donnerais toutes les réponses.
Quand tu seras prêt.

Pouvait-il encore protéger son fils ?
Sean lui avait demandé de l'entraîner. Il avait refusé. Il avait voulu tenir à l'écart son fils, dans la continuité de ses années. Les lignes bougeaient. Les ombres se levaient. Les monstres se réveillaient.

La lettre fut laissée là.

Sean.
Braxton Serra ses mains gantée, sa baguette de sureau et un sac noir l’attendait.

Sean.

Et @Eleanora Clearwater aussi…

Tout lui échappait.

Mais il devait tenir bon. Et continuer sur cette lancée. Il ne voyait pas d’alternatives.

Le 8 mai 2020 - 22h

"Sean..."

La souris chuchotait ce que le père avait prononcé à voix haute. La voix grave tranchait avec l’apparence chétive et modeste du petit patronus, petite souris rondelette qui ressemblait fort à un mulot.

En tendant l'oreille, on pouvait percevoir à travers les silence, une respiration faible, saccadée. Blessée.

"Je m'assure que plus rien ne vous arrive. Je ne sais pas quand je reviendrais. Je crois que tu... Je ne sais pas Sean, ce que tu penses. Ou ce que tu crois. Mais si tu veux me le dire, j'écouterais. ..Et si tu as des questions, j'y répondrais...."

La souris des champs resta encore quelques secondes sans rien dire, fixant de ses yeux son fils, éveillé, ou endormi, il n’aurait pu dire.

"Je suis désolé. De tout Sean." Sa voix trembla à travers le spectre bleu.
La souris resta là, comme si le message n’était pas fini. Mais le silence se prolongea durant de longues secondes, finalement brisé par un soupir triste. Puis, après de longue seconde encore, la souris s’évanouit dans la nuit.

Peut être que Sean dormait et n'en avait jamais rien su, entendu.

Le 15 mai 2020 - 22h

"Sean..."

Les mains sales, la conscience entachée mais le cœur plus léger, la souris de Braxton ne réapparu qu’aux alentours de la moitié du mois.

"Je suis en bas dans le parc. Je sais que c'est pas l'heure. Ou le temps, ou le moment. Mais je suis là."

La tour des gryffondor s'élançait dans le ciel, piquait les nuages de sa pointe forgée, ses meurtrières et ses vitraux demeuraient pour la plupart éteint. Sean était un couche-tôt lorsqu'il n'était pas secoué par ses angoisses. regarda la tour des gryffondor.

"J'attendrais un peu..." sous-entendit-il à son fils. Encore un mensonge. Il pouvait attendre toute la nuit.

Braxton s'était assis, les mains occupée à tordre un morceau du bois, le regard anxieux fixant le vide.

L’orée de la forêt interdite était tranquille, des lucioles volaient à hauteur d’yeux. Braxton était venu mat un autre chemin que celui menant à la cabane de chasse. Sa tête était bien ailleurs qu’à penser à sa pensionnaire. Seul ses enfants occupait son esprit.

Un trottement timide lui fit relever la tête. Des sombrals. Deux aduktes et un poulain squelettiques, timides.
Braxton les distinguait avec une netteté particulière. Créature timide du trépas. Braxton leur jeta un regard compatissant. Il regarda le petit trotter autour des adultes, frotter son chanfrein contre celui de sa mère, tenter de gober les lucioles bleues qui flottaient aux abords de la forêt.

Il frotta sa main caleuse bandée, songeur.

Plus le temps passait, plus il avait du mal à lancer des sortilèges de soin. Il regretta son ancienne baguette, laissée à la planque. Si Braxton l'imputait à sa baguette de sureau sombre, le langue-de-plomb, inconsciemment en son for intérieur, refusait simplement de guérir.

Sa bague tziganes gardait une partie des preuves de ses méfaits au domaine de l’invisible.

Braxton souffla, dos tourné au château, se retourna pour surveiller si une lampe s’était allumée, là-haut dans la tour. N'envoie pas d'autre patronus se dit-il. Laisse lui de l'air. Ne le force pas.

Braxton du s’y reprendre à deux fois avant de former un patronus formel. Leur premiers cris à eux deux, avaient du mal à s’imposer face aux souvenir de leur regard, du sort de Nora à son encontre avant de disparaître.

"Sean, s'il te plaît, descend. Il faut qu'on parle." céda-t-il à peine une minute plus tard.

Un instant, il songea à une idée folle, qu’il savait mauvaise, et fouilla sa mémoire d’étudiant à la recherche des passages secrets du château. La grosse dame l’avait toujours eu à la bonne…
Un reniflement l’interrompa dans ses pensées. Les sombral s’étaient rapprochés. L’un d’eux le reniflait de loin. Braxton tendit doucement la main, laissant les créatures l’inspecter comme bon leur semblait. S’il le fallait, il attendrait deux heures, la compagnie n’était pas de refus. Entre ombres séparées des vivants, entre créatures timides tristement associées à la mort, il n’aurait pu trouver meilleure compagnie.

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15 mai 2022

Le 8 mai - 22h

"Sean...Je m'assure que plus rien ne vous arrive. Je ne sais pas quand je reviendrai. Je crois que tu... Je ne sais pas Sean, ce que tu penses. Ou ce que tu crois. Mais si tu veux me le dire, j'écouterais. ..Et si tu as des questions, j'y répondrais.... Je suis désolé. De tout Sean."

La voix de Braxton, curieusement modifiée par son petit patronus, détonnant tellement avec l’image qu’il renvoyait de lui, avait résonné dans la salle d’eau des Gryffondors. Sean rentrait à peine de l’un de ses entraînements qui s’était révélé assez peu fructueux. La volonté n’était pas là, il avait du mal à se concentrer et sa magie fusait sans qu’il ne parvienne à la canaliser. Mais son objectif n’était pas tant d’améliorer sa technique que de suffisamment s’épuiser pour ne plus réussir à penser à rien. Avec un peu de chance, il aurait droit à l’une de ces rares nuits sans rêves qui lui permettaient de ne pas se réveiller en sursaut, couvert de sueur, alors que les démons du passé s’accrochaient à son esprit, se nourrissant de ses tourments pour s’ancrer dans sa réalité.

Le message avait continué à se réverbérer contre les murs de la pièce vide, jusqu’à longtemps après la disparition de la petite souris. Sean s’était affalé tout habillé dans la douche, sans même s’apercevoir du filet d’eau qui coulait sur lui, ruisselant sur son visage, se mêlant habilement aux larmes pour en effacer la moindre trace. Sa baguette avait roulé à côté de lui et prenait l’eau, tristement inutile, unique témoin de la détresse du jeune sorcier.

Le 15 mai - 22h

La discussion avec ses amis avait encouragé Sean à reprendre son entraînement intensif. Mais malgré sa bonne volonté, depuis une bonne heure, tous les efforts du Gryffondor se révélaient vains. La salle de Défense Contre les Forces du Mal, vide à cette heure-ci, avait été mise à disposition des étudiants souhaitant réviser leurs sortilèges appris durant la journée, et les mannequins immobiles semblaient juger l’incompétence de Sean de leur regard de bois. Affaibli par la fatigue et l'agacement, le jeune homme se sentit soudainement envahi d’une colère sourde, et sa baguette crépita alors qu’il la pointait sur l’un des mannequins, l’envoyant voler contre le mur afin d’être libéré de son observation.

Puis, avec un soupir, il se prit la tête dans les mains. L’étudiant n’arrivait pas à avancer, bloqué par une espèce d’appréhension qui lui gelait les entrailles, laissant sa main tremblante à l’idée de ce qu’il attendait de sa baguette. Brusquement, il leva la tête pour fixer un coffre sombre dans le coin de la pièce. Peut-être n’avait-il besoin que d’un peu de motivation ? D’un geste de sa baguette qui avait repris un fonctionnement normal, il ouvrit le verrou qui maintenait le coffre fermé. Le sorcier pouvait entendre d’ici @Yeleen Sô critiquer sa stupide décision, lui rappelant l’importance d’être en binôme dans ce genre d’exercice mais il choisit de faire taire cette voix de la raison dans sa tête.

L’épouvantard s’éleva dans les airs, lisant en lui ses peurs les plus fortes avant de tomber lentement à terre, prenant peu à peu les traits de sa mère Betty - ou plutôt de son cadavre. La terreur saisit Sean dont les yeux horrifiés ne pouvaient se détourner de la scène devant lui, alors que le cadavre se changea en celui de sa petite sœur @Eleanora Clearwater. Le garçon eut une exclamation alors que sa main se serra sur sa baguette, tentant de lancer le sort qui ferait disparaître cette vision cauchemardesque. Nora se changeait lentement en Yeleen et cette fois-ci le nuage argenté réussi à prendre forme: quatre petites pattes, puis une longue queue…. Alors l’épouvantard senti le vent tourner et il se changea une nouvelle fois - prenant cette fois-ci l'apparence de Liam, couché au sol, alors que sa petite martre patronus tournoyait autour de lui, s’effaçant peu à peu avant de disparaître complètement.

A l’image de celle de l’épouvantard, sa propre martre disparu en fumée alors que Sean tombait à genou, la panique lui coupant les jambes. Il se mit à trembler sans parvenir à reprendre le contrôle sur son esprit qui s’effritait lentement devant l’épouvantard, victorieux, qui enchaînait les cadavres avec un rythme de plus en plus rapide: Adil, Lucy, @Israfel Clearwater, @Jameson Clearwater, son père… Mais alors, sans qu’il ne sache comment il avait fait, Sean aperçu un patronus parfaitement réalisé dont le rayonnement vint rompre les effrayantes visions, lui redonnant suffisamment de courage pour qu’il envoie voler l’épouvantard dans sa malle d’un coup de baguette, l’enfermant pour de bon. Alors, il tourna son regard vers le petit patronus et reconnut avec une exclamation étouffée celui de son père.

Malgré l’incongruité du moment, la petite souris prit la parole pour lui donner rendez-vous dans le parc, laissant Sean ingérer l’information avec une surprise qui supplantait presque le violent trouble qu’il venait de vivre. Son père. Son père était là… Le jeune Clearwater se laissa glisser contre un des murs de la salle, posant sa tête contre ses bras croisés pour se laisser le temps de reprendre ses esprits. Son père venait de lui sauver la mise. Encore une fois. Sans même le savoir. Cette idée dégageait à la fois une chaleur sécurisante et une aigre rancœur qui menaçait d’exploser.

Le sorcier ne sut bien déterminer combien de temps il resta là, à ressasser ce qu’il venait de vivre et à s’interroger sur ce qu’il devait faire. Ses angoisses étaient si tenaces qu’elles se mêlaient au moindre de ses ressentis et souvenirs, les transformant à loisir pour effacer la moindre parcelle de confiance en lui. Il en venait même à se questionner sur la réalité de ce qu’il venait de vivre. Braxton venait-il vraiment de lui envoyer son patronus ou n’avait-il qu’imaginé ce sauvetage in-extremis qui plaçait son père en héros protecteur? Mais alors qu’il allait abandonner toute idée de se rendre à ce rendez-vous par peur d' avoir été trompé par son imagination, la souris réapparut, le suppliant de descendre le rejoindre.

Son père était toujours là. Il n’avait pas rêvé. Il souhaitait lui parler… Nerveusement, le jeune homme se remit debout sans lâcher sa baguette. Sa raison l’intima à se calmer. Peut-être que son père devait lui annoncer quelque nouveau malheur qui était arrivé à sa famille? Peut-être avait-il une information de la plus haute importance à lui transmettre? Sean eut besoin de faire reposer sa décision sur un élément factuel. Il ne pouvait pas se permettre de simplement ignorer son père quand une telle menace planait sur leur famille… Sans avoir réussi à faire revenir la couleur sur son visage blême, il prit alors la direction du parc avec une détermination bien plus fragile qu’elle ne semblait l’être.

Malgré tout, une petite mais persistante part de lui s’attendait à ne trouver personne au lieu de rendez-vous. Sean tenta de temporiser son empressement afin de n’éprouver aucune déception si son père l’avait de nouveau laissé tombé, appelé par quelques missions plus importantes que lui. Pourtant, il reconnut de loin la silhouette hirsute du Langue-de-Plomb, la main tendue en direction d’un des jeunes sombrals de la famille hébergée à Poudlard. Sean s’immobilisa assez loin d’eux, aussi fasciné que rebuté par l’apparence des créatures et leur signification, tout autant que par la vision de son père à leurs côtés.

- Je suis là, se contenta-t-il d’annoncer alors que ses yeux couraient sur les sombrals qui avaient tourné leurs museaux allongés vers lui à son approche. Il s’est passé quelque chose ? Ses pensées volèrent vers sa mère alors que son rythme cardiaque s’accélérait d’appréhension.

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15 mai 2022 @Sean Clearwater

L'un des sombrals poursuivait son examen et soufflait un air chaud sur ses doigts, démentant certaines idées pré-conçues sur ces pauvres créatures décharnées. Son bec effleura ses doigts et Braxton sentit la corne de la mâchoire de l'animal. Les os squelettiques glissèrent sous sa main, dans un silence troublé par le chant des grillon, le bruit de l'hebre brouttée et des cailloux qui roule sous leur sabots. Puis d'un coup, les sombrals relevèrent la tête. Braxton les imita et vit la petite silhouette élancée faisait une tache blanche dans l’herbe humide du parc où la fraiche commençait déjà à se déposer. Son fils.

Sean.

Son fils ne poursuivit pas son chemin et resta de manière suspecte à distance de baguette de duel.
Sans le saluer, sans introduction, n'y rien, Sean lui demanda de but en blanc, si quelque chose était arrivé. La première réaction du langue de plomb fut de reculer la tête et de s’inquiéter, ses neurones turbinant à la seule évocation de l’hypothèse que quelque chose fut arrivé.
Braxton reprit ses esprits. Le père regarda son fils. Si grand, déjà adulte. À son âge, Braxton vivait déjà dans une maison avec sa mère et un bébé qui portait son nom. Une génération bien différente. Il regarda ce bébé si grand maintenant, qui ne l'approchait pas à moins de deux mètres.

"Salut mon grand." souffla-t-il, simulacre de rendre sa salutation au fils prodige. Braxton, ayant essuyé déjà bien des choses de sa part, n'eut qu'un court silence où pesait lourdement ses pensées avant de déclarer simplement : “Non, rien."

Il contemplait son fils comme lorsqu'il revenait après trois semaines de mission pour la BPM, à la recherche de traits changés, de petit détail disparus qu'il ne reverrait jamais. "J’y travaille.” ajouta-t-il d’une voix grave qui se voulait rassurante.

Malgré les innombrables reproches de son fils, Braxton ne rechignait toujours pas à l'usage de ses sous-entendu qu'il ne supportait plus. Comme s'il ne savait finalement pas s'exprimer, faisant honneur à sa réputation d'homme de peu de mots.
Braxton ne le quittait pas des yeux. C’était bien ce visage qu’il lui avait rendu visite, lorsque ses mains ou son esprit n’était occupé. À défaut de m'apprécier, fais-moi confiance se dit-il, le coeur crevé à chaque instant passé à revoir ses regards. Est-ce que tout était perdu avec lui ?

Il suivit le regard de son fils vers les sombrals. Son visage reflétait son inquiétude intérieure qui refusait de passer sa gorge. Mais le père fit tout de même un pas. Timide et petit.

"Je venais te voir toi." annonça-t-il tout de suite pour ne pas couler intérieurement. Braxton chercha quelque chose à dire. Rien ne vint devant le regard fermé de son fils qui ne l’avait même pas salué. Un minuscule sourire en coin s'étira à la vue du sweat rouge et or de Sean. Son fils était un A Ruaidh, un rouge.
Fils qui, face à lui, ne bougeait pas d'un muscle. Son sourire fondit comme neige au soleil.

“Ta mère m’a dit qu’elle t’avais vu l’autre jour…" laissa-t-il entendre. Betty avait l’intelligence de semer des chemins de cailloux et de laisser des indices. Braxton n’ajouta rien, car n’ayant rien à ajouté à cette information. Il serait imaginé de nombreuse fois retrouver son fils. Comme lorsqu’il était un bébé et qu’il partait pour aller bouter du mangemort avant de revenir en permission dans leur petite maison de campagne. Jeune père, le chemin du retour était insupportable, les portoloins trop lents pour le ramener à sa famille. Il songeait à son petit garçon, s'imaginait le retrouver et jouer à l'avion-moldu avec lui le remplissait d'une allégresse incroyable. Les mêmes pensées l'habitaient toujours. Est ce qu’il m’a attendu pour marcher ? Se serait dommage d’être absente et de rater ses premiers mots. Est ce qu’il garde avec lui peluche ramenée de la dernière fois ? Est-ce que je lui manque autant qu'il me manque ? Est-ce que Betty lui suffit ?

"Maman a très hâte de rencontrer ta copine…" laissa-t-il entendre avec un sourire plat. Betty savait intelligemment semer des indices et des chemins de cailloux entre eux deux. Betty était aussi le joker de Braxton pour débuter une conversation avec ses enfants. Mais Braxton laissa sa phrase en suspend et plissa le front, fixant intensément son fils.

"Sean." Braxton se leva, surprenant le petit sombral effarouché qui fit un bond sur le côté et parti caracoler plus loin, alors que les adultes restaient à brouter. Il s'approcha doucement de son fils, le corps guidé par un instinct paternel qui oublia tout de la défiance de ce dernier. Braxton s'arrêta néanmoins, assez pour que ses traits se fronce à nouveau d'inquiétude, une culpabilité sourde au fond des entrailles.

"T’as l’air épuisé mo luaidh*.” dit-il en regardant les traces de sueur sur le front de son fils collant et boulcant ses mèches tombant sur son front. L’inquiétude paternelle lui broya l’intérieur. Braxton connaissait son fils. Et il s'il ne savait plus parler avec lui, il savait néanmoins lire son visage.

"Excuse-moi de passer aussi tard." dit-il à défaut d'autre chose en continuant l’examen de son fils, ses pupilles sombres reflétant une angoisse intérieure refoulée. Tard, c’était peu dire. Plusieurs mois sans nouvelles, il en avait conscience. C'était aussi une manière de le dire.

Les grillons chantaient leur rumeur avec le soleil couchant. Braxton baissa la regard quelques secondes avant de revenir à son fils. Il sonda son regard, essaye de voir au-delà de ce que les mots pouvaient délivrer. Si Sean avait des questions, elles avaient venir. Du moins, il espérait. Ils ne pouvaient pas rien se dire ?

*mo luaidh* : mon/ma chéri.e en gaélique écossais (Braxton appelle comme ça Betty, et les enfants de temps en temps. Du coup très rarement, quand il est là, tu connais la chanson....)
Je vais essayer de lui faire rependre plus souvent de l'écossais.

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15 mai 2022

La demande de Sean parut inquiéter son père avant qu’il ne se relâche. Braxton salua son fils de sa voix rauque et le rassura à la fois sur la raison de sa venue et sur la protection qu’il leur assurait - comme toujours. Sean détourna les yeux devant l’examen insistant de son père qui le dévisagea longuement comme s’il avait le pouvoir de lire la tempête derrière le masque faussement calme de son visage. Braxton chercha à s’approcher de lui mais s’arrêta à son tour à une certaine distance de l’étudiant, lui expliquant qu’il était venu le voir - lui. Alors, Sean reporta alors son regard sur le sorcier dans son manteau sombre, le visage bardé de fines cicatrices - étonnamment peu compte tenu son métier et l’état dans lequel il rentrait parfois de mission, provoquant de terribles inqiétudes chez son fils.

Les émotions étreignaient la gorge de Sean devant cette silhouette qu’il connaissait par cœur, et qui lui était pourtant si étrangère. Depuis quand s’était construit entre eux ce mur invisible qui les empêchait de se rejoindre, de se parler, de se comprendre ? Est-ce que Braxton en effaçant les souvenirs de son fils avait fait disparaître le précieux lien qui les unissait ? Avaient-ils été réellement proches un jour ? Oui… Le souvenir des bras protecteurs de son père autour de lui était encore vivace dans ce qui lui restait de mémoire, chaud et relaxant comme le soleil d’été des Hébrides rafraîchi par une légère brise venant de la mer. Et pourtant, cette étreinte tant désirée lui paraissait aujourd’hui aussi invraisemblable que si Braxton s’était trouvé sur un autre continent. Son père semblait aussi peiné que lui par cette situation mais malgré toute sa force, même lui n’avait pas le pouvoir d’y changer quoi que ce soit. Peut-être étaient-ils trop semblables, comme deux aimants identiques qui cherchent à se repousser.

Pourtant, le père essayait de manière inhabituelle à combattre la force qui devait le pousser à fuir son fils. Il parlait, cherchant les mots qui peut-être lui permettraient de renouer le contact avec son fils, hermétique à ses tentatives de rapprochement. Braxton évoqua l’entretien entre Sean et Betty, puis la future rencontre prévue avec Yeleen. La mâchoire de Sean se crispa alors que son regard s’assombrissait. Il n’avait pas oublié la manière dont Braxton avait traité son amie quand il l’avait rencontrée pour la première fois. Ce souvenir là l’habitait toujours - lui.

Son père s’approcha un peu plus de lui et le jeune Clearwater se retint de reculer d’un pas. Non, il refusait de montrer le moindre signe de faiblesse à son père. Sa carapace qui ne tenait qu’à un fil faillit pourtant se briser à la simple inquiétude du Langue-de-plomb concernant ses traits fatigués. Epuisé. C’était un bien petit mot pour qualifier son état. Sean eut envie de raconter à son père ces nuits blanches sans fin passées à rassasser son amertume. Voilà des semaines qu’il était maintenu éloigné du moindre repos par la sensation de sombrer dans des eaux glacées dès qu’il relâchait le contrôle qu’il tentait de maintenir sur lui-même. Mais le jeune homme ne pouvait pas lui dévoiler ainsi sa fragilité. Elle n’aurait fait que conforter Braxton dans ses choix: il avait eu raison de mentir toutes ces années à son fils qui n’était pas de taille à supporter la vérité. Braxton s’excusa, surprenant son fils bien que son regret ne concernait pas le sujet brûlant qui avait fait imploser leur bien fragile relation.

- Je vais bien, mentit effrontément Sean à son père en levant le menton. Sa seule fierté écossaise le maintenait debout alors qu’il avait l’impression qu’un séisme menaçait de l’engloutir sous terre à tout moment. Son regard fut de nouveau attiré par les sombrals qui semblaient plus curieux qu’effrayés par l’échange tendu qui se déroulait à côté d’eux.

- Tu m’as dit que tu répondrais à mes questions c’est ça ? Alors qu’est-ce que je dois savoir ? Est-ce qu’il y a d’autres choses sur lesquelles tu m’as menti depuis tout ce temps ?

Sa voix s’était brisée sur la fin de sa phrase, pour son plus grand embarras. Il avait pourtant tenté de gardé un ton neutre, presque indifférent - faisant primer son accent des Midlands sur celui d’Ecosse. Ses yeux restaient malgré tout secs, comme s’ils avaient perdu la capacité à montrer une autre émotion qu’une fureur brûlante au monde qui l’entourait.

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15 mai 2022 @Sean Clearwater

Si Sean était descendu, il n'avait toutefois pas envie d'être ici. Pas pour les raisons qui faisaient que Braxton était là devant lui à le juger d'un oeil paternel et inquiet.

Son garçon changea subtilement de regard, une lumière sombre et contrariée qui entacha sa pupille et faisait briller des reproches muets. Braxton voyait tout ça. Betty lui avait souvent dit que Sean avait de ses airs lorsqu'il était contrarié. Avec cette petite moue offusquée et outrée sois-disant son portrait quand ils avaient commencé à sortir ensemble et que sa copine Babs faisait tout bas des blagues à son sujets.
Braxton su en tout cas que la mention de la meilleure amie de son fils était un écueil à éviter.

Regardant son enfant comme un livre ouvert, Braxton cilla lentement au mensonge de son fils, une nouvelle empreinte au fer rouge sur la poitrine, une accumulation de petites déceptions et de non-dits qui devient une montagne.

Il avait l'air éreinté. Sean se mettait une pression colossale sur le dos, et les mois d'examen était accompagné d'habituels valises sous les yeux. Braxton espérait que se soit les examens. Comme il avait répété des années à son garçon que c'était l'orage. Juste l'orage. Comme si à présent son fils allait lui se glisser avec lui dans ce placard qu'ils connaissaient bien tous les deux pour lui rendre la pareille et lui assure que, c'est juste les examens. Et mentir. C'est pas ta faute. C'est pas de la mienne. C'est comme ça pour le moment mais ça s'arrangera. Ça s'arrangera. Papa.

Braxton regarda cette chevelure brune prise au vent, ses pommettes qui étaient les siennes, ce nez et ce sourire qu'il avait emprunté à sa mère. Le père avait la folie de garder espoir. Cela faisait dix-sept ans. Et Sean allait décrocher ses ASPICs, il n'en doutait pas, avec ce qu'il pensait être une valise de problème qu'il poussait sur la côte du château, comme Sisyphe roulait sa pierre aux enfers. S'il savait, son garçon, que son père dans tout ça n'avait jamais été aussi loin, n'avait jamais reçu que des BUSES obtenue à l'arrache et pour qui la capacité de Sean à rester devant un livre pendant plus d'une heure tenait de la magie mystique et inexplicable. Qu'il avait une pointe de fierté rien qu'à le regarder. Qu'il attribuait tout le mérite à sa mère et que l'amour qu'il avait pour elle se mêlait dans ses moments à l'amour qu'il avait pour lui.

Son fils évitait son regard. Il jeta un regard derrière lui et Braxton le suivit également pour observer avec lui les sombrals. À présent qu'il l'avait devant lui, il n'avait pas envie d'affronter son fils, de le confronter à la situation. Braxton oublia les questions et les réponses un moment, ne souhaitant que pendant quelques brèves secondes, ne passer qu'un moment seul avec son petit garçon. Son grand garçon.

Qui dents serrées ne lui laissa pas le temps de caresser ce mirage dans le désert aride de leur relation, l'interpellant directement. Comme un défi de se mettre à table, de confronter sa version maintenant qu'il avait vu. Mais qu'est-ce que Sean avait vu ? On voyait bien souvent ce que l'on voulait voir.

Braxton, le visage éclaira par l'inquiétude obtempéra presque immédiatement, lui renvoyant sa question :

"Qu'est-ce que tu veux savoir Sean...?" lui répondit-il simplement, en posant sur lui un regard triste et doux, ne répondant pas aux velléités de son fils. Braxton avait l'habitude d'être un sac de sable. Pour la famille, les enfants...

Braxton aussi en avait quelques questions. Pourquoi étaient-ils rentrés dans la pensine ? Qui en avait eu l'idée ? Qu'avaient-ils vu d'autres ? Comment allait sa soeur ? Lui avait-elle reparlé ?

Avait-il dit quelque chose à son cousin ?

Des questions l'occupaient, mais qui n'avaient aucune de valeur en face de son fils qui avait découvert il y a deux mois que son père avait commis l'acte irréversible de lui effacer a mémoire. Le pire dans tout ça, c'est qu'à présent, tout avait été vain. Il avait trop tardé. Il aurait du lui en parler, prendre le risque se disputer avec lui. Serait-il descendu comme ce soir s'il l'avait appris de cette manière ? Ou le traumatisme avait-il réveillé ce vieux lien entre eux comme une marteau sur une corde de piano, faisant vibrer l'émotions, les tensions et les peurs accumulées en une seule nuit terrible ?

"J'ai toute la nuit." ajouta son père en relevant la tête vers son fils, sincère.

S'il n'avait pas les bons mots, pas les réponses attendues, s'il n'était pas le père que son fils aurait voulu avoir... S'il avait failli... Au moins, ce soir, il avait le temps. Pour une fois. "Sean." dit soudainement Braxton, mué d'une rare énergie dans la voix. "J'allais t'en parler." assura-t-il, comme un aveu, prononcé sans réfléchir, poussé au dehors par la culpabilité. "J'ai essayé mais..." Son regard plongea pathétiquement dans le sien avant de se baisser. Sa gorge se noua, revoyant ses moments d'échec et d'incertitudes.

"Sean... Qu'est-ce que tu veux savoir ?" demanda-t-il de nouveau pour recentrer la conversation, se sentant perdre pied.

Il avait toute la nuit. La nuit entière pour raconter à Sean comment trop tard, il était devenu malgré lui un oisillon tombé du nid. Et pourquoi son père avait fait le choix de lui faire oublier sa chute. Sean savait voler maintenant. Il avait seulement peur du vide.[/size]

The kids aren’t alright

15 mai 2022

Son père ne chercha pas le moins du monde à éviter sa question, ni ne s'échauffait devant le jeune homme qui cherchait à le mettre au pied du mur. C’était l’un des signes prouvant à Sean que la situation était différente, et plus grave que d’habitude. Son cœur se serra alors que Braxton lui demandait de préciser sa question, ajoutant qu’il avait toute la nuit. Mais alors que l’étudiant s’apprêtait à souffler, afin de relâcher au moins un peu la pression qui tenait son corps entier en tension, quelques mots de son père - lancés de manière hachée - suffirent à le crisper de nouveau.

- Tu voulais m’en parler, répéta Sean en fixant ses poings serrés le long de son corps, mais tu ne l’as pas fait. Comment tu veux que je te fasse confiance, alors que je sais que toi, tu ne me faisais pas assez confiance pour me dire la vérité ?

L’un de ses mains attrapa l’autre pour tenter d’en diminuer le tremblement. Il avait en horreur ces preuves de faiblesse qui décrédibilisaient complètement son discours. L’obscurité s’installait doucement autour d’eux, rafraîchissant considérablement l’atmosphère et pourtant, Sean sentait l’humidité de sa sueur perler lentement sur son front. Plus l’émotion le gagnait et moins il arrivait à garder le contrôle sur son corps et sur ses idées.

- Si je ne peux plus faire confiance ni à toi, ni à ma propre mémoire, alors dis-moi ! Qu’est-ce qu’il me reste?

L’émotion avait craquelé la figure de l’étudiant calme et sérieux qu’il tentait de maintenir depuis si longtemps, et une rage brisée par la tristesse et la déception profitait de la faille pour montrer son vrai visage. Il sentait une insupportable vulnérabilité s’emparer de lui, le renvoyant à une époque où, n'étant qu’enfant, il se sentait impuissant devant des situations qu’il ne maîtrisait pas. Sean se détourna brusquement, sur le point de fuir lâchement leur conversation. Mais soudain, le visage de @Yeleen Sô s’imposa à lui, sans qu’il ne s’y attende. Son regard sombre portait son habituelle lueur d’amour et de confiance, lui permettant de se calmer suffisamment pour se raviser.

Il fallait qu’il se reprenne, ne serait-ce que pour prouver à son père qu’il avait eu tort. Son fils était assez fort ! Sa colère le poussait à lui faire croire ce dont lui-même doutait… Sean qui avait toujours rêvé avoir le courage et la détermination d’@Adil Mesli sentait bien qu’il n’était qu’une pâle copie de son cousin. Désabusé, il se redressa pourtant pour faire de nouveau face à son père, les yeux brillants et le souffle court. Une question habitait bien son esprit, bien qu’elle ait été reléguée au second plan après leur plongeon dans la pensine de son père.

- Est-ce que tu es parti à la recherche de ces mages noirs qui nous ont attaqués ? Est-ce que tu les as trouvés ?

Et si oui, qu'est-ce que tu leur as fait ? Ces derniers mots ne franchirent pas la barrière de ses lèvres bien que Sean désirait plus que tout savoir ce qu’il était advenu d’eux. Un inhabituel désir de violence l’habitait, qu’il mettait sur le compte de l’épouvante d’avoir cru perdre Yeleen, Nora et Lucy quand les assaillants avaient levé leurs baguettes sur elles. C’était sans doute une manière pour lui d’extérioriser cette part d’ombre qui s’était immiscée en lui, en la faisant s'abattre sur la cible idéale.

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INFOS FICHE DE PERSO

The kids aren’t alright

15 mai 2022 @Sean Clearwater

Sean lui rejeta immédiatement ses mots au visage, pointant du doigt avec justice les erreurs de son père. Non, il n'avait rien dit. Contre l'avis de Betty, pendant des années, qui l'avait pourtant mis en garde.

Les sourcils de Braxton frémirent alors que son fils faisait état de fait de l'inexistence de la confiance entre eux.

"Non Sean c'est pas...."

Mais Sean continua sur sa lancée, commençant à peine à enlever les bandages recouvrants ses blessures encore ouvertes devant ce père qui n'avait pu le soigner par le passé, et forcer son fils à vivre dans l'ignorance de celle-ci.

"Oui." affirma-t-il d'un voix grave et sérieuse, qui ne laissait aucun doute planer. Deux mois les débusquer. Presque tous. Braxton n'avait compté leur chiffre exact, et beaucoup avait été difficile à parler sans l'aide du sortilège de legilimen.
Toutefois, comme balayant d'un revers de main la question qui l'avait pourtant occupé sans relâche ces deux derniers mois, Braxton yeux écarquillés par la consternation, s'approcha de son fils pour placer une main de chaque côté de ses épaules.

Il était raide comme du bois et levait le menton vers lui, comme toujours depuis qu'il essayait de tenir tête à son père. Braxton n'avait pas le choix que d'oublier ce vide qu'il y avait entre eux. La confiance... Comment lui dire, à Sean, qui ne réalisait pas encore ?

Qu'il avait parfois pleuré en le voyant, qu'il découvrait en rentrant de mission que son fils allait mieux, semblait trouver de l'air en son absence ? Que Braxton avait l'impression que ce souvenir de lui tâché de sang avait imprimé son fils jusqu'à la moelle, jusqu'à défaire tout ce qui avait pu être noué par la suite ?

Une seconde de silence se dressa entre eux deux, yeux dans les yeux. Un peu comme dix-sept ans plus tôt, dans une maison et une chambre en ruine et des décombres autour d'eux.

"Sean, tu nous as nous. Ta mère, ta soeur... moi..." énuméra son père d'une voix qui se voulait rassurante et mal assuré par le défaitisme de son fils."T'as tout le clan, tu seras jamais seul. T'as jamais été seul mo luaidh" insista-t-il. Il avait remonté une main sur le visage de son fils, juste à la mâchoire, les joues étant le terrain de sa mère. Braxton ne pouvait concevoir le dégoût que sa propre chaire éprouvait à son encontre. Inconscient, il n'était qu'amour paternel et protection. Les moyens différaient, la violence qui émanait de lui comme une aura spectrale ne lui apparaissait dans le miroir. Il regardait son fils avec des yeux remplis des mêmes promesses qu'il lui avait faite quand il était petit. Jamais il ne les abandonnerait.

"Sean, je sais toujours pas ce que tu as vu là-dedans où ce qu'on a pu te raconter. Je... J'ai simplement pas réussi à te le dire, c'est pas que j'ai pas voulu Sean, c'est..."

Sean s'en sortait. Braxton savait que ça avait été dur pour lui, mais ce petit garçon avait fait un chemin incroyable. Il avait cru possible, que Sean fut juste un garçon très sensible comme lui, comme tant d'autres, et que finalement, tout ceci aurait pu resté aux oubliettes. Que jamais il n'apprenne pour ce geste.

Ses yeux achevèrent de s'embuer. "...c'est difficile Sean. J'ai cru que tu pouvais vivre sans savoir... Encore un peu." se reprit-il, les yeux embués de larme. "Ça se passait bien à Poudlard pour toi. On a fait très attention avec ta mère. J'ai rarement utilisé la magie devant vous, vous avez grandit à l'abri de tout ça. On a fait tout ce qu'on a pu pour que..."

Braxton commençait à se perdre dans des justifications qu'il avait toujours évité. C'était un grand regard en arrière, sur toute la construction que son fils qui découvrait.

"Sean y a jamais eu de problème de confiance dans tout ça.." dit-il en secoua la tête sans le lâcher de ses yeux sombres.

Juste des fantômes entre eux, et lui qui avait, dans le déni le plus total, abandonné l'espoir que les choses s'arrangeraient entre son fils et lui. C'était son poids, sa croix, qu'il avait accepté de porter, décoré de beaux mensonges qu'on se racontent pour trouver un sens à sa vie. Comme tout, sans avouer la vérité, sans chercher une autre solution que de continuer à s'enfoncer dans les brumes, loin d'eux, pour eux.

The kids aren’t alright

15 mai 2022

Le Langue-de-Plomb tenta de rétorquer mais ses mots se perdirent dans sa barbe hirsute. Il n’avait rien à dire, plus aucune excuse derrière laquelle se cacher pour justifier son geste passé dont les répercussions étaient telles qu’elles ébranlaient leur monde aujourd’hui encore, le fissurant jusqu’à le faire exploser.

Mais ce spectre de père s’était cependant révélé doué pour traquer dans l’obscurité - ombre parmi les ombres. Sa réponse trancha avec la précédente, pour affirmer que les mages noirs avaient tous été retrouvés. En l’entendant, Sean soupira doucement en fermant les yeux, ses épaules se rabaissant pour perdre leur rigidité. La menace était endiguée. Sa famille ne risquait plus rien. Le jeune sorcier senti un poids considérable le quitter, et il comprit alors à quel point cette crainte l’avait étranglé, s’immisçant parmi ses autres angoisses pour les renforcer, noircissant chacune de ses pensées.

A sa froide colère, une certaine forme de reconnaissance vint se mêler à ses sentiments, radoucissant sa posture. Le jeune homme dû cependant se figer de nouveau alors que son père franchissait le fossé qu’ils avaient d’un commun accord respecté entre eux, le rendant de plus en plus réel au fil des mois et des années. Mais Braxton balayait toutes leurs règles implicites, s’accrochant à son fils pour appuyer ses propos. Il lui assénait que Sean n’était pas seul, énumérant inutilement les membres de sa famille et de son clan. Un éclair glacé passa dans le regard de l’étudiant. Il était bien placé pour connaître l’importance de son clan. Braxton savait-il seulement à quel point ses oncles et tantes avaient tout fait de remplir cette chaise qu’il avait laissé vide à chaque repas familial ?

Le Clearwater continuait en posant sa main dans le cou de son fils, semblant ne pas s'apercevoir à quel point ce contact troublait ce dernier. Il se mit à remettre en question ce que Sean pensait avoir vu dans la pensine, avant de chercher à défendre sa décision, arguant qu’il n’avait jamais rien fait que tenter de les protéger, et que tout ça n’avait rien à voir avec un problème de confiance. La fureur saisit soudainement le jeune homme qui dégagea brutalement la main de son père de son visage en reculant.

- Ça se passait bien tu dis, s’étrangla-t-il alors que ses yeux lançaient des éclairs censés foudroyer son père sur place. Comment tu peux oser laisser entendre que tu avais la moindre idée de ce que je vivais ! C’est pas moi que tu as cherché à protéger tout ce temps, c’est toi qui vis dans une bulle. Tu t’es éloigné de nous pour pas voir à quel point on va pas bien ! A quel point je… vais pas bien…

Cet aveux sorti sans le vouloir lui fit l’effet d’une claque, et comme un reflet de son père, ses propres yeux s’embuèrent à leur tour. Mais il n’en avait pas terminé et en serrant les poings il avança de nouveau d’un pas pour se rapprocher de l’homme sur lequel il avait besoin de déverser toute la rage qui l’habitait.

- Tu n’as jamais fait que fuir! Ce que tu m’as fait, tu l’as pas fait pour me protéger ! Tu supportais juste pas d’avoir ce rappel constant de ce qui s’était passé ! Tu as préféré m’amputer d’une partie de moi-même plutôt que de t’impliquer !

Le sorcier secoua la tête en baissant les yeux alors qu’il serrait les dents, incapable de maîtriser son flot de paroles.

- Tu m’as laissé gérer tout seul ce que j’étais incapable de comprendre… J’ai dû me débrouiller tout seul, et sans père…

Son tremblement cessa soudainement alors qu’il leva les yeux sur l’homme qui lu faisait face avec un simulacre de calme glacial.

- Je ne suis plus ton fils. En fait, je ne l’ai jamais été. Tu l’as décidé toi-même en levant ta baguette sur moi. Tu as brisé le lien qui nous unissait, et puis tu t’es enfui en me laissant seul… Je n’ai jamais eu le moindre choix.

Il se détourna alors sèchement de lui, ses mots coupant aussi profondément que le plus puissant des sortilèges.

- On a qu’à continuer en arrêtant complètement de se voir… C’était bien ça l’idée de base ?

La mort dans l’âme, le jeune homme allait s’éloigner mais une dernière pensée le retint.

- Maman et Nora… Elles méritent la vérité pour toi et @Kathleen J. Jones. Il eut à son encontre un sourire amer et sans joie. Tu as donné à ton amie mon sweat préféré. Celui avec lequel j’avais gagné la Coupe des Midlands. Mais bon, comment t’aurais pu savoir ça hein ?

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INFOS FICHE DE PERSO

The kids aren’t alright

15 mai 2022 @Sean Clearwater

Alors que Braxton s'ouvrait doucement à son fils après dix-sept ans de silence, Sean s'enflamma d'outrage, jetant ses mots comme des déchets. Comme des rien.

Les cris de son fils firent fuir les sombrals qui, dans un hénissement macabres s'écartèrent d'eux pour aller vers la cabane du garde-chasse, la garde-chasse.

Braxton écarquilla les yeux, Sean déterminé à lui asséner la rafale de toute sa vie. Aussi loin que ses souvenirs remontaient...

"Kathleen-quoi ?" Encore quelques secondes pour se rappeler que c'était le nom de naissance de Jinx et qu'elle était professeur ici. Encore quelques secondes encore pour se remémorer que sa chambre était encore à la planque. Sean avait-il fouillé en son absence ? Le pull... Ça sonnait quelque chose, mais Braxton n'avait nul patience de chercher quoi, le visage rouge d'avoir entendu autant d'ineptie à son sujet.

"Sean !" le reprit immédiatement son père, montant d'une octave, un rappel à l'ordre grave comme la dernière note d'un piano ou un marteau sur le gong. "J'en ai rien à cirer ta prof de SACM et de ton bloody pull Sean !" rugit soudain Braxton. "J'ai eu autre chose à faire que la coupe des Midlands Sean !" tonna-t-il. Braxton avait bien sûr quelque part à la planque la coupure de journal moldu avec son fils dessus, à côté duquel il avait pu mettre celle de sa fille posant avec son équipe de quidditch. Comme toujours ce n'était pas ce qu'il voulait dire.
Il aurait voulu féliciter son fils, voyait d'un très bon oeil qu'il s'adonne à ce genre de sport, à surpasser sa timidité. Mais il ne voyait que la crise d'abandon de ce dernier et le point de vue d'un enfant blessé, manquait de maturité, et qui ne pouvait comprendre les choix de son parent.

"Mais qu'est-ce que tu crois Sean, que ma vie c'est une partie de plaisir ? Que je m'en vais, pour vous laisser en plan ? Tu crois que je t'ai abandonné ? Tu crois que j'ai fait ça pour t'abandonner ?" Braxton ne pouvait croire ce qu'il entendait. "Mais ça va pas Sean...? C'était t'abandonner de pas le faire, je sais que t'en as bavé Sean mais ça aurait pu être mille fois pire ! Tu te rends pas compte..." réussit-il à articuler, effrayé de ce que son fils s'était inventé. "J’ai mis deux ans retrouver Blackface et deux années encore pour retrouver Snakebark, j’en ai plus dormi. T'as dormi avec moi pendant un mois après ça avant que ta mère décrète que tu devais retourner dans ta chambre. T'as fait des crises pendant deux ans à voir mon visage quand il te revenait pas !"

Braxton se figea, ayant dit le mot de trop. C'était une crainte qu'il n'avait confié qu'à Betty, tard le soir sur l'oreiller, une main invisible qui le prenait à la gorge.

"Tu voulais pas me voir..." souffla Braxton le regard reflétant une dévastation passée. Il serra les dents baissa les yeux une seconde, déçu et dépité. De lui autant que son fils.

"T'as pas beaucoup de question Sean..." souffla Braxton en secouant la tête. Comment sa mère était parvenue en quelques mots doux à apprivoiser leur fils dans un café. Il avait pensé qu'ils auraient pu s'asseoir sur la souche et discuter. Juste discuter. En plaçant des mots devant l'autre. C'était si simple que Braxton avait envie de s'arracher les cheveux de ne pas y arriver avec lui.

Sean n'avait manifestement pas vu dans la pensine les missions qui le faisaient revenir la moitié du corps en vrac et les semaines à Saint-Mangouste. Ou les nuits passés à dormir ensemble, sursauter ensemble au moindre bruit alors que Betty parvenait à les endormir, leur caressant les cheveux en les couvant d'un regard inquiet. Il avait le pire. Le pire du pire. Pas les bons souvenirs d'enfance perdus que Sean ne retrouverait pas.

"J'ai tout sacrifié pour vous..." souffla Braxton, repensant à tout ce temps passé, irrattrapable, pour les mettre en sécurité, les garder du danger, bienheureux, ignorants...

"Sean c'est simple. Quand on aime quelqu'un, quand on aime... son fils... Tu ne peux pas faire autrement. On laisse pas un enfant de six ans comme ça, vous êtes tous sorti de là à vingt ans dans ses états limite... Projette toi un peu, réfléchis deux secondes !" acheva-t-il d'un geste de la main, perdant sa voix.

"J'aurai du t'en parler. On est bien d'accord." trancha-t-il, essayant de recadrer la discussion, bien que le coeur saignant comme une plaie ouverte, un puit sans fond. "et t'aurais jamais du voir ça" ajouta-t-il le regard torturé au loin. Son fils ne devait pas réaliser qu'en retour il lui infligeait de se replonger dans cette nuit atroce où il avait perdu son meilleur ami et son fils. "...Sean je t'ai dit, si t'as des questions, c'est le moment, c'est maintenant." dit-il d'une voix presque protestante, essayant peut-être par là de fuir les allégations sans pitié de son fils qui se complaisait de n'avoir qu'un morceau de la carte.

Et c'était quoi cette histoire avec Jinx ? Braxton n'avait même pas le temps d'y réfléchir, la question des souvenirs de Sean lui semblant bien plus importante que quoi que se soit d'autre.

The kids aren’t alright

15 mai 2022

La mine de Braxton était difficile à lire, un mélange de stupeur, de peine et d’incompréhension. Pas une seule once de culpabilité ne passa cependant dans son regard quand Sean évoqua sa maîtresse, et il se contenta de répéter son nom sur un ton surpris. Mais alors que Sean se sentait humilié par sa désinvolture, le Clearwater ne chercha pas à en savoir plus, et l’interrompit, l’air visiblement hors de lui. Plus son ton montait, plus l’étudiant se crispait, comme si son père allait lever la main sur lui. La voix du Langue-de-Plomb tonnait, portant bien au-delà de leur petit cercle, et le corps de son fils réagissait de manière presque instinctive en défense à ce qu’il considérait comme une menace. Ses poings se crispaient et les battements de son cœur s’accéléraient, venant hâcher sa respiration.

Son père ne faisait pourtant que se défendre de tout abandon, prétextant n’avoir jamais agi que dans son intérêt. Selon Braxton, toute autre décision aurait été bien pire pour le jeune enfant traumatisé qu’il était. Le sorcier avait retrouvé les mages qui les avaient attaqué, alors que son propre fils ne parvenait plus à dormir seul. Mais il se figea, sous le coup d’une émotion soudaine, quand il lui révéla que la seule vue de son père perturbait suffisamment le petit Sean pour qu’il se mette à le fuir.

Le visage blême, le Gryffondor fixa Braxton qui baissait les yeux, étant visiblement allé au bout de sa déclaration, quitte à en regretter les derniers mots. Sean ne voulait plus le voir?… Péniblement, le jeune homme tenta de remonter le flot de ses souvenirs pour parvenir aux toutes premières images de son enfance. C’était difficile… Son esprit s’y refusait. C’était comme tenter de se remémorer un rêve. Plus il s’obstinait, moins il avait de résultat. Avait-il eu peur de son père? Cette idée le bouleversa par la violence de ce qu’elle impliquait, mais également par sa terrible véracité. Oui, Sean avait été aussi terrorisé que subjugué par cet homme qui pouvait à la fois provoquer les pires de ses terreurs, mais qui était également le seul à pouvoir les calmer.

Le petit Sean ne comprenait pas comment il pouvait tout autant aimer et craindre cette personne aux étranges allures familières qu’il semblait pourtant si peu connaître. Papa. Aujourd’hui encore, le flot des émotions du sorcier était tumultueux quand il pensait à son père, entre rage et nostalgie des instants de proximité partagés. A présent, il se demandait à quel point cette colère prenait source dans une peur incontrôlée qu’il ressentait en posant les yeux sur lui. Avait-il toujours cherché son approbation afin de pouvoir calmer cette source d’angoisse dont il ne comprenait pas l’origine ? Ne venait-il pas de se tasser sur lui-même devant son père qui n’avait pourtant fait que hausser la voix ?

De dépit, il passa ses mains dans ses cheveux, tentant vainement de garder un maigre contrôle sur son corps comme sur son esprit. Le sol ne finissait pas de trembler devant lui, menaçant de l’engloutir d’un instant à l’autre. Pourtant, il se tenait là, aussi raide qu’un cadavre, le visage sans doute aussi peu expressif alors que son regard errait dans le vide. Son père parlait de son sacrifice, de son amour qui l’avait guidé, et ses paroles résonnaient étrangement aux oreilles de Sean. Le jeune homme avait du mal à en comprendre le sens, et pourtant il sentait qu’il s’y accrochait de toutes ses forces pour ne pas sombrer. Quand on aime quelqu’un. Quand on aime son fils. Il aimait son fils. Il l’aimait, lui, Sean.

Les yeux du jeune homme revinrent fixer ceux de son père, alors qu’il reprenait peu à peu pied avec la réalité. L’image de son père en colère, le fuyant, lui mentant, venait légèrement de s’effriter. Le fils prenait peu à peu conscience de son propre rôle inconscient dans la détérioration de leur relation. Quand on aime son fils. Ses lèvres avaient silencieusement repris cette phrase pour leur donner un peu plus de véracité avant qu’il se détourne, presque embarassé. Son père s’entêtait à vouloir le secouer, lui dire de réfléchir, sans se rendre compte que son fils ne cherchait qu’une seule chose, c’était faire taire son esprit dont la négativité l’étouffait jour après jour. S’il pouvait seulement un peu moins réfléchir, et seulement agir… Lui-même ignorait ce qu’il ferait s’il se laissait aller, tellement habitué à garder le contrôle qu’il en avait perdu la moindre spontanéité.

- J’ai une question, marmonna-t-il faiblement en réponse au reproche de son père. Je vais retrouver mes souvenirs. D’une manière ou d’une autre, je trouverai le moyen de me rappeler de tout. Je le fais pour moi, et pour toi. T’auras plus à me reprocher ton sacrifice.

Sa voix se renforçait alors qu’il relevait le menton, dardant son regard fier sur son père alors que sa décision se marquait au fer rouge dans son esprit. En retrouvant ses souvenirs, il effacerait la culpabilité de son père, et par la même occasion sa propre culpabilité. Il pourrait même peut-être finir par le faire revenir pour de bon chez eux, auprès de Betty et de Nora. Sean n’aurait plus peur de lui. Toutes ses craintes, toutes ses angoisses s’envoleraient car il comprendrait enfin leur origine. Il était temps de prouver à son père qu’il était plus fort qu’il le croyait. Sean n’avait plus envie de quémander la moindre information dont on ne lui donnait qu’une vision déformée. Il voulait savoir par lui-même.

- Est-ce que tu vas m’aider ou là encore, je vais devoir me débrouiller tout seul ?

L’amertume de sa voix était censé chasser la crainte et l’espoir qui s’enflaient derrière sa résolution de façade.

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