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don't tell me 'cause it hurts { Lennox

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don't tell me 'cause it hurts

ft @Lennox MacGregor
15 octobre 2022 - Soirée

Elle titube. Bianca ! L’écho de la voix la poursuit, dans les rues de Londres où elle erre. Une main sur le mur de pierre d’une impasse sordide, l’Auror essaye de reprendre son souffle. Mais le monde est flou, et ses pensées trop emmêlées pour qu’elle ne parvienne à, si ce n’est se calmer, au moins parvenir à réfléchir. Il n’y a plus rien, dans son cerveau. Bianca, wait. Il n’y a que les traits de Miguel, tentant de la retenir. La précision de chaque ombre sur son visage, qui n’a pas changé. Chaque anfractuosité qu’elle a caressée, qu’elle a embrassée. Sa barbe impossible qu’elle a détestée avant de ne plus s’en passer. Il n’a pas changé. C’est une chose qu’elle se dit, chaque fois que leurs chemins se croisent, Londres étant trop petit pour que son ex-mari ne devienne un inconnu. Mais il y avait quelque chose de plus, cette fois. Un sourire, qu’elle ne lui avait pas vu depuis bien longtemps. Une chaleur dans le regard, qu’il posait à côté de lui. Sur elle. Une douceur, dans la main qu’il avait sur… Bianca, please. C’est la nausée, qui prend l’Auror, alors que son poing vient frapper les briques. La douleur n’est même pas ressentie, pas alors que tout le reste de son être lui fait si mal. Et son autre main se crispe, là où le fantôme d’autres doigts l’ont aussi caressée, avec la même tendresse. Où une cicatrice atteste de sa vacuité. Et il y a un cri, qui veut monter, qui lui casse les cordes vocales, alors que son visage se déforme pour le retenir. Sans y parvenir. « P*ta Madre. » La voix est étranglée, et ce n’est que quand un sanglot lui déchire la gorge qu’elle décide d’avancer. Elle sait où aller. Il n’y a même pas à y penser.

Quand elle pousse la porte du troquet moldu, Big Jim sursaute. Ses yeux tombent sur la silhouette de celle qui en est venue à posséder l’endroit, au fil de  ses visites. Et le fantôme qui lui fait face provoque une inquiétude sans nom, qu’il essaye de formuler : « Bianca ? You… » « Rum. » C’est tout ce qu’elle parvient à articuler, avant d’aller s’échouer à une table, un peu plus loin. Pas au bar. Ne lançant de salutations à personne. La grande carcasse se déplie derrière le bar, apportant un verre, qui claque sur la table. La bouteille entre en action. Le son du liquide contre les parois la rend malade. Et pourtant, sa main fuse, l’attrapant pour le descendre d’un coup. La brûlure de l’alcool n’a pas l’effet escompté, rajoutant à la bile qui s’accumule. « Again. » « B… » « Oy, gringo, you’re not my madre. » La verve n’y est pas, pas quand elle relève les yeux vers lui et qu’ils sont aussi hantés. Pas quand le noir se retrouve à trembler, étincelle malicieuse ou provocatrice complètement mouchée. Hochement de tête. Nouveau verre. « Leave la botella. » Il n’insiste pas. Pas tout de suite. Il connaît la descente de la Mexicaine. Et il a aussi repéré son téléphone, qui a glissé de sa poche. Si besoin… si besoin, il agira.

Et quelques heures plus tard, il sait qu’il faut le faire. La botella en question a été plus que bien entamée. Il y a de l’alcool sur la table, ce qui n’empêche pas la femme d’y avoir mis les bras, mettant son verre en équilibre pour le rattraper à chaque fois. Parfois, elle pleure. Un rire hystérique l’a secouée, il y a quelques minutes. Elle a envoyé chier tous les habitués essayant de l’approcher. Et elle n’a pas l’air décidée à se calmer, ni à partir. Alors il s’est approché, et a pris l’appareil. A utilisé le rappel, pour le dernier numéro appelé. « Yeah, sorry… you a friend of Bianca ? She hum… she needs help. » L’adresse est donnée, et il retourne à son comptoir, gardant un œil sur la femme, qui ne le voit pas. Qui ne voit personne. Qui ne voit que ce ventre arrondi, depuis des heures. Qui ne voit que la vie qui a été la sienne, qu’on lui a arrachée. Et qu’il reconstruit, sans elle. Il est de nouveau là, le rire qui ressemble plus à un pleur, alors qu’elle secoue la tête, rattrapant le verre une nouvelle fois, le remplissant, laissant l’alcool gicler sans en faire cas. He replaced you, so easily. With someone with a functioning uterus. Le fou rire fait mal. Il est dévastateur. Mais pour l’instant, il l’empêche de s’effondrer complètement. Miguel. Dipali. Un bébé. « Fucking kiddin me. » Peut-être que si elle boit suffisamment, elle oubliera. Elle n’aura plus à y penser. Ça arrêtera de faire mal. Peut-être. Et surtout… surtout, elle n’aura pas à le raconter. Jamais.
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Don't tell me 'cause it hurts

15.10.2022



Pour le mois d'octobre, Lennox accueillait @Théa Rosewell pour ses stages de MULOT. Cela faisait maintenant un an que les deux sorciers se fréquentaient, où Lennox tentait d'éveiller la passion de la recherche chez la Poufsouffle qui se montrait particulièrement enthousiaste lorsqu'elle se trouvait dans l'atelier où Lennox travaillait lorsqu'il n'était pas à l'étranger, que ce fut sur un site de fouille ou ailleurs. Théa était vive d'esprit en plus d'être passionné. Elle retenait bien ce qu'il lui expliquait, ce qui facilitait grandement les choses avec la jeune femme.

Depuis quelques jours, Lennox peinait à se montrer tout aussi enthousiaste qu'il ne l'était habituellement. Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait contrarié pour une raison qu'il ignorait. Habituellement, c'était des réminiscences, des souvenirs d'une époque lointaine où il partageait sa vie avec Dipali et leur petit bambin. Mais là, c'était autre chose. C'était d'autant plus frustrant pour lui, qui détestait cet état proche de la dépression.


Pour faciliter les échanges avec Manticore (@Levana Rosenthal), Lennox s'était acoquiné de pas mal d'artefacts moldus, comme le téléphone par exemple et son internet. Des créations pour le moins remarquable qu'il s'était surpris à réfléchir à comment les transposer dans le monde magique sans que cela ne leur explose à la figure comme cela pouvait le faire dans des endroits où la magie était un petit peu trop condensé.

À l'Institut de Découverte et d'Exploration magique, la magie y était forte. Mais de grâce à divers travaux des imminents mécamagiciens que l'Institut possédait, la technologie moldue supportait les excès de magie. C'était particulièrement utile pour les efforts diplomatiques de l'entreprise de recherches afin de faciliter les échanges avec les moldus et les sorciers du monde entier.


Pourtant, ce soir-là, ou plutôt cette nuit-là, lorsque son téléphone sonna, Lennox n'eut pas envie de décrocher. Comme mu par des forces dont il ne comprenait rien, il sentit que quelque chose clochait. Un numéro qu'il n'avait pas enregistré apparaissait sur l'écran de son smartphone. Si l'idée de le laissait sonner lui effleura l'esprit, à la troisième sonnerie, il fit glisser son doigt sur l'écran pour pouvoir prendre l'appel.

Ce fut comme s'il se prenait un seau d'eau glacé dans la figure. Lennox resta particulièrement silencieux lorsqu'il entendit la voix d'un inconnu lui dire que Bianca avait besoin d'aide. Son regard devint vitreux, comme abasourdi. Il nota rapidement l'adresse alors que son interlocuteur la lui répétait après lui avoir demandé s'il était toujours au bout du fil.

Qu'est-ce qui se passait pour que Bianca ait besoin d'aide à ce point ?

Était-ce pour cela qu'il était si contrarié depuis quelques jours ?

Lennox posa son téléphone sur le bureau, l'air hagard. Il rangea ses lunettes dans la petite boîte qu'il fourra dans la poche de sa veste qu'il enfila dans la foulée. Vérifiant que sa baguette magique était toujours là, il sortit de son bureau, caressant d'un geste rapide la serrure pour activer les enchantements de verrouillage, puis il se rendit dans l'espace de transplanage pour se rendre auprès de son ami.


(...)

L'air frais le saisit aussitôt. Tapotant sa veste pour activer l'enchantement d'effets bouillotte, Lennox sortit de la sombre ruelle, l'air pressé. Un regard à gauche, puis un à droite, il n'attendit pas une seule seconde de plus pour se diriger à l'adresse indiquée. C'était une espèce de pub de tout ce qu'il y a de plus ordinaire à Londres. Le regard de Lennox se perdit au travers de la vitrine pour y voir Bianca en train de boire. Au vu de son attitude, elle n'en était clairement pas à son premier verre. Et pour voir une Almadovar dans cet état-là, elle devait en avoir bu plus que celui qui pourrait en boire avant de sombrer dans un coma éthylique.

Lennox s'empressa de passer les portes du pub pour directement la rejoindre au comptoir. D'un geste rapide et d'un claquement de doigts, il transforma l'alcool en de l'eau, avant de s'asseoir à côté d'elle.

Aussitôt, Lennox lui prit la main avec douceur.
« - Allez, Bianca, on rentre maintenant. » Préféra lui dire le MacGregor, avant de lui demander ce qui n'allait pas. Prévenant, il préférait lui permettre de garder ses secrets le temps qu'ils se mettent à l'écart pour qu'elle puisse se laisser aller sans avoir à trop rougir de honte le lendemain.
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don't tell me 'cause it hurts

ft @Lennox MacGregor
15 octobre 2022 - Soirée

La bouteille est vide. Bianca ne sait pas comment c’est arrivé, et pour tout dire, elle s’en fout. La réalité est sans doute qu’elle en a renversé une partie et que, d’ailleurs, il en reste. Mais elle ne le voit pas. Tout ce qui lui appraît c’est que sa ligne de vie lui échappe. Un mouvement repousse la table, faisant tanguer verre et rhum, alors qu’elle se dirige vers le bar. L’ethanol a fait son œuvre. La douleur est comme anesthésiée, même si elle la sent, partout. Surtout au niveau de son plexus, si comprimé qu’il lui semble qu’elle ne peut plus respirer. Ses pas sont incertains et sur son passage, un ou deux des habitués se sont redressés, comme pour la rattraper si le besoin s’en faisait sentir. Les gènes de l’Auror lui confèrent cependant une résistance bien supérieure à ce que les moldus peuvent attendre d’un gabarit comme le sien et c’est sans encombre qu’elle arrive jusqu’au bar. Se percher sur un tabouret est une épreuve, mais elle y parvient, et esquisse un geste approximatif à l’attention de Big J. « More. » Sa main vient se replier sur son visage, essuyant les sillons humides qu’elle sent encore. Il faut qu’elle arrête de pleurer. Mais dès qu’elle s’arrête de boire, ls images reviennent, et poignardent sa carcasse déjà bien amochée. Il faut … un raclement sur le bar lui fait relever la tête, espérant son salut… et tombant sur un drôle d’objet. « Que ? » Ses doigts s’en saisissent, le tournant jusqu’à ce que la lumière ne revienne. C’est un … peu importe. Ben lui en a fait cadeau, il y a quelques années. « Joder J… » Le barman semble être imperméable aux protestations de la Mexicaine. Et s’il pousse une bouteille devant elle, elle est quasiment vide. Et coupée à l’eau. Il connaît son métier. Un verre est servi, et elle le contemple, déjà partie. Ben va arriver, elle pourra sans doute le convaincre de se bourrer la gueule avec elle. Ouais. Un bon plan. Ils finiront minables et demain … demain, elle aura peut-être oublié.

La porte s’ouvre. Bianca ne l’a pas réellement entendue, occuper à descendre son verre. Jusqu’à ce que quelqu’un ne s’asseye à côté d’elle. Et sobre, elle l’aurait immédiatement reconnu. Là, il faut qu’il se saisisse de sa main, qui vient de lâcher le verre. D’une bouée de sauvetage à une autre. Ses yeux tombent sur leurs doigts qui se serrent. Ce n’est pas Ben. « Allez, Bianca, on rentre maintenant. » Le choc la fait s’arrêter alors que ses yeux acrochent le visage de Lennox. Ses lèvres s’écartent alors qu’automatiquement, ses yeux s’embuent. « Lennie ? » No, no, no. Son coeur s’est remis à battre violemment, comme s’il espérait se faire transpercer en brisant sa cage thoracique. Le regard de l’Auror se tourne vers le patron, crachant : « You fucking called Lennie ? » Mais il n’y a pas d’agressivité dans ses pupilles. Et sa voix tremble trop pour sonner ne serait-ce qu’un brin menaçant. C’est le pire scénario. Et l’enfer est que s’il y avait juste eu une donnée différente dans l’équation, c’est effectivement chez lui qu’elle aurait échoué, dans son oreiller qu’elle aurait étouffé ses larmes et ses cris jusqu’à ce qu’elle puisse lui expliquer. Mais pas cette fois. Et elle ne peut pas le regarder. « I… I can’t talk to you now. » Parce que ce qu’elle ressent, elle ne veut pas qu’il le ressente. Et elle a encore suffisamment de clarté pour savoir ce que cela peut lui faire. Va lui faire. Sa gorge se contracte. « Go. Por fa. » La supplique lui arrache les cordes vocales, alors que le sanglot n’est pas loin. Il faut qu’elle soit ferme. Pourtant, sa main n’a pas quitté la sienne, la serrant probablement un peu trop fort.
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Bianca ne s'attendait pas à le voir débarquer, et la façon qu'elle eut de se comporter à l'égard du barman laissait sous-entendre qu'elle aurait préféré que ce fût quelque d'autre. Lennox ne le prit pas personnellement pour la simple et bonne raison qu'il était quasiment sûr que Bianca souhaitait une autre personne pour lui cacher cet état sinistre dans lequel elle s'était mise.

Lennie ne la jugea pas, puisqu'il n'en connaissait pas la raison. Tout ce qu'il savait, c'était que quelque chose s'était probablement passé pour que Bianca ne se sentît obligée de boire jusqu'à plus soif pour ne plus se souvenir de comment rentrer chez elle.

Le barman avait bien fait. Lennox lui lança un regard plein de remerciements silencieux, prêt à venir en aide à Bianca lorsque cette dernière accepterait l'idée de se lever pour se rendre ailleurs, mais surtout dans un endroit calme où elle devait se reposer. Elle aurait bien besoin d'une douche, et d'un bon brossage de dents aussi, histoire de perdre cette odeur d'alcool qui lui levait le cœur, mais Lennie n'en demanderait pas tant ce soir.

Tout ce qu'il voulait, c'était de mettre Bianca au repos, dans un endroit où elle pourrait se réveiller demain avec une dignité quelque peu ébranlée, mais intacte (et une gueule de bois désastreuse, cela va de soi).

« - Oui, mais avec toi. » Répondit Lennox d'une voix ferme, mais douce lorsqu'elle lui demanda de la laisser seule.

Bianca ne lâchait pas sa main, malgré sa demande pour qu'il la laisse tranquille, alors qu'elle retenait ses larmes par un effort surprenant, pour qu'ils s'éloignent du bar. Lennox posa quelques billets moldus sur le comptoir du bar, peut-être un peu trop, il n'en savait rien, avant de l'attirer doucement vers l'extérieur.


Le froid automnal s'était bien installé sur Londres. Ils étaient loin des températures mexicaines, et cette fraîcheur n'était pas plaisante du tout pour le fils MacGregor. Pour autant, Lennie ne tenterait aucun transplanage, même d'escorte, au vu de l'état de Bianca. Si elle devait vomir, il préférait qu'elle le fasse dehors, dans une ruelle ou même une poubelle, plutôt que chez lui. L'odeur du vomi était une chose qui l'insupportait plus que ce qu'il faudrait, et il n'avait vraiment pas envie de la suivre, car c'était bel et bien ce qui se passerait.

Au-dehors, il la fit marcher un peu, l'aidant tant bien que mal à tenir debout, avant de finalement l'aider à s'asseoir sur un banc, dans un parc, au calme de la nuit. Un peu plus loin, il y avait quelques moldus qui parlaient un peu fort, probablement aussi alcoolisés que Bianca.

Son regard se posa sur le profil de l'auror, l'air à la fois grave et inquiet.
« - Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui t'est arrivé pour que tu te mettes dans cet état ? »
Il y avait une petite pointe de tristesse dans sa voix qu'il ne pouvait cacher. Probablement à cause de l'affection qu'il lui portait. Il ne la jugeait pas, mais il aimerait bien comprendre la raison de cet état.
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don't tell me 'cause it hurts

ft @Lennox MacGregor
15 octobre 2022 - Soirée

Cela fait encore plus mal, qu’il soit là. Pour trois raisons. La première est assez simple : s’il y a une personne sur Terre qui peut la comprendre en cet instant, c’est lui. Parce qu’il va ressentir ce qu’elle ressent. Et elle refuse que ça arrive. La deuxième est que cela relance la machine, lui remettant en tête les images qu’elle a tellement essayé d’oublier, de ce ventre arrondi qui lui donne la nausée – plus facile de blâmer tout l’alcool qu’elle a ingurgité. Et la troisième… la troisième est ce qui la fait trembler. Ce qui fait qu’elle n’a pas lâché la main de Lennox. Because he feels like home. Parce qu’elle a envie, plus que n’importe quoi en cet instant, de se blottir contre lui le temps nécessaire pour profiter de sa chaleur et tenter de se calmer. Elle n’en a aucun droit. Do you think they bothered about what’s right or wrong? Mais pas Bianca. Il faut qu’elle le repousse, qu’elle lui dise qu’elle le verra plus tard, qu’il ne peut pas lui demander ce qui ne va pas. Et qu’il ne peut pas s’occuper d’elle comme il le fait sans qu’elle ne craque encore. Et pourtant. « Oui, mais avec toi. » Pourtant quand il parle, et qu’elle tourne la tête vers lui, elle est incapable de lui dire non. Elle aurait insulté Braxton, elle aurait contré Ben en lui disant qu’il n’avait qu’à rester et se bourrer la gueule avec elle. Pas lui. Pas Lennie. Sa tête se baisse, défaite, et elle la hoche. Descendre du tabouret est plus simple que d’y grimper, mais elle manque tout de même de s’étaler, ne devant sa position statique qu’à son entraînement et au réflexe de se raccrocher au bar. Party’s over. Pity party, this is. Son téléphone est rempoché, et finalement il l’entraîne dehors. Trop amorphe pour résister, l’Auror se contente de le suivre.

La gifle du froid de la nuit est brutale, mais pas suffisante pour la dégriser. Assez cependant pour lui faire mesurer le danger de la situation. Il est bien connu que l’alcool délie les langues, et la sienne tout particulièrement. Pas cette fois, cependant. La tristesse écrasante est bien trop présente. Ce qu’elle voudrait pouvoir se mettre en colère. Ce serait plus simple. Mais elle en est bien incapable. La femme a été vaincue. La position assise la surprend, morsure du banc sur son fessier qui la fait se décaler, sans que ça ne change quoi que ce soit. Ses coudes trouvent ses genoux et elle enfouit son visage entre ses mains, essayant de se reprendre. Il faut qu’elle garde l’esprit clair. Il ne faut surtout pas qu’elle le lui dise. « Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui t'est arrivé pour que tu te mettes dans cet état ? » C’est terrible, de l’entendre s’inquiéter. C’est injuste, de devoir être celle qui va le lui annoncer. « Lennie… por fa, don’t ask. » Ses doigts s’écartent, retrouvent ses genoux sur lesquels ils s’étalent, se frottant les jambes comme pour combattre le froid, ou tenter de s’ancrer à quelque chose de tangible pour ne surtout pas sombre. « No puedo… » Sa voix tremble et ses yeux restent fixés sur un arbre – où sont-ils ? – essayant de se calmer, de garder la tête froide. Il ne la lâchera pas. Elle le sait. Parce qu’elle ne le lâcherait pas, si les rôles étaient inversés. Parce qu’elle ferait tout pour qu’il dégrise rapidement et voudrait comprendre, pour qu’il arrête de souffrir. Pour l’aider. « Not now. » Il semblerait que l’anesthésie ait enfin fait son effet. A moins que ce ne soit simplement la défaite, de savoir ce qui l’attend. Ses paupières s’abaissent alors qu’elle promet : « Mañana. » Quand elle sera en pleine possession de ses moyens. Quand elle y verra plus clair. Quand… Son pouce et son index viennent pincer son nez, pour tenter de s’empêcher de recommencer à pleurer. Encore. « Can you… hold me? Please? » Elle en a besoin. Même si cela va aussi lui faire mal. Demain, elle le fera pour lui.
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La réaction de Bianca n'avait rien pour calmer ses interrogations, mais Lennox tentait de jouer le jeu en n'insistant pas. Il y avait quelque chose de particulier dans l'attitude de l'Auror qui ne lui laissait que son imagination pour devenir de quoi il en retournait. Bien sûr, c'était des théories toutes aussi loufoques les unes que les autres, mais chacune lui semblait possible. Il n'y avait pas trente-six façons de mettre Bianca Almadovar au sol.

Lennox ne pouvait faire que ce qu'il savait faire dans pareille situation : il se montrait présent et attentionné. Il lui passa un bras sur ses épaules pour la serrer contre lui, pour lui apporter du réconfort, mais surtout de la chaleur dans cette nuit qui s'annonçait plus froide encore que ce qu'elle était. Le regard du MacGregor balayait le parc qu'ils avaient devant eux, réfléchissant malgré lui, à ce qu'elle pourrait bien lui révéler demain matin.

« - Je te propose qu'on aille se mettre au chaud. Mon appartement n'est pas trop loin, et un peu de marche ne te fera pas de mal. »

Son ton de voix était doux, mais il ne lui laissait pas trop le choix. Cela ne servait à rien, de toute façon, que de rester là sans rien faire, au risque d'attraper froid. Certes, une bonne pimentine résoudrait les problèmes, mais si l'on pouvait éviter une journée sous la couette à attendre que les effets de la potion ne se fasse.

Il lui proposa son bras, en bon gentleman qu'il était, pour la faire marcher un peu lorsqu'il jugea que c'était le bon moment.

Sur le chemin, Bianca pouvait sentir Lennox prendre des inspirations pour lui poser une question ou deux, mais à chaque fois, il s'arrêtait avant de formuler ne serait-ce qu'un seul mot.

L'aidant à monter les escaliers, ils arrivèrent dans l'appartement.


(...)

Le lendemain matin, Lennox n'avait pas trop dormi. Peut-être deux ou trois heures, tout au plus. Il avait passé le plus clair de sa nuit à se relever pour voir si tout allait bien pour Bianca, avant de finalement abdiquer lorsqu'il lutta une énième fois pour retrouver le sommeil.

Assis sur une chaise dans la cuisine, Lennox tournait son café sans le boire. Il y avait beaucoup de choses qui n'avaient cessé de le tourmenter cette nuit. Des questions sans réponses qui auraient probablement des réponses lorsque Bianca se réveillerait. Pour le moment, le visage appuyé sur soin poing, coude sur la table, il semblait aspirer dans les profondeurs de son café noir.
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ft @Lennox MacGregor
15 octobre 2022 - Soirée

Le soulagement conséquent au fait que Lennox accepte de ne pas savoir, de ne pas comprendre ne sera que de courte durée. Mais tout ce que Bianca est capable de gérer, cette nuit-là, sont les conséquences de son alcoolisation et surtout sa langue. Parce qu’elle l’a sentie, sur le chemin du retour, essayer, avant de renoncer. Respectant sa volonté. What a good man. Those bastards. Son bras autour d’elle, sur le sien, sont autant de lignes de vie auxquelles elle s’accroche sans se poser de questions. Hombre est chez les voisins, c’est le deal qu’elle a avec eux – si elle n’est pas de retour un soir, ils s’en occupent. Le seul arrêt qu’ils font en route est nécessaire pour purger l’alcool n’ayant pas encore gagné son système sanguin, bien décidée à alléger autant que faire se peut la charge de son ami. Pour l’instant. La douche lui rend un peu de clarté, dont elle ne veut pas. Surtout pas quand Lennox est dans la pièce d’à côté, quand elle peut voir son regard inquiet quand elle se glisse entre ses draps – cette nuit, elle n’a pas la force de protester qu’elle prendra le canapé. Elle non plus, ne parle pas. Quand il se penche pour vérifier qu’elle est bien installée, c’est sa main qui trouve sa joue, pour le regarder. Et ses yeux vitreux se remettent à piquer alors qu’elle secoue la tête avant de la détourner. Demain. Demain, elle brisera le cœur de cet homme merveilleux. Pour l’heure, Morphée rappelle à lui la Mexicaine, qui ne met pas longtemps avant de trouver un sommeil agité, rempli de cauchemars, tous impliquant les protagonistes précédents, et des hurlements de bébé qu’il lui est impossible de trouver.

C’est donc en sursaut qu’elle se réveille, ce matin. Ses yeux s’ouvrent et se referment immédiatement, lumière déclenchant une vive douleur dans son crâne. « P*ta madre, » proteste-t-elle violemment. Ses mains trouvent ses tempes alors que son état général lui fait clairement comprendre que même pour une Almadovar, elle a trop bu. L’endroit lui est suffisamment familier pour qu’elle l’ait reconnu et, malheureusement, elle ne s’est pas suffisamment atomisé les sens pour avoir oublié ce qui s’est passé la veille, et où elle se trouve. Le nœud lui comprimant le plexus ne s’est absolument pas défait, au contraire. Il lui semble étouffer encore plus sûrement que le soir précédent. Et elle sait pourquoi. Bouger voudrait dire indiquer qu’elle est réveillée. Mais elle ne peut pas faire la morte toute la journée. Ça n’a jamais été son genre, de toute manière. L’ancienne Gryffondor sait ce qu’elle a à faire. Mais elle n’en a pas envie. La gueule de bois n’est pas son plus gros problème. Le deuxième essai pour ouvrir les yeux est couronné de succès. La migraine peut être réglé rapidement, elle est certaine qu’il y a encore un reste de son stock de potions dans la salle d’eau, qu’elle gagne après avoir ouvert les fenêtres, essayant de contrer l’odeur d’alcool qu’elle a amenée avec elle. Et les flacons sont là, migraine, gueule de bois, tout y passe, malgré leur goût abject. Une nouvelle douche semble nécessaire pour lui redonner forme humaine. Pas de coup d’œil dans le miroir, alors qu’elle se glisse dehors, puis dans des vêtements à elle qui traînent dans le placard. A force de passer sa vie ici, ce sont des choses qui arrivent. Sa baguette trouve ses cheveux, les tenant, mouillés, en place. Chaque mouvement a été effectué par réflexe, l’Auror mue par une force invisible. Jusqu’à ce qu’elle arrive devant la porte de la chambre. Sa paume se pose sur le bois, une seconde. Juste quelques battements de cœur, douloureux. Forgive me for what I am about to do. Et finalement, elle sort.

L'odeur qui café lui arrache un grognement satisfait, pourtant, quand elle arrive dans la cuisine, elle n’a rien de sa pétulance habituelle. « Hey. » C’est faible, c’est limite timide. Et pourtant, Merlin sait qu’elle n’est pas du genre à prendre des pincettes. Mais c’est différent cette fois. Parce que c’est lui. Et parce qu’elle sait le mal qu’elle s’apprête à faire. Le rituel n’est cependant pas abandonné, marchant jusqu’à lui pour poser une main sur sa mâchoire et un baiser dans ses cheveux. « Gracias for coming. Sorry Jim called you. » Ce n’était pas dans ses plans. Rien ne l’était, en réalité. Le café est rapidement servi, et si elle a envie de faire les cent pas, elle se force pourtant à s’asseoir. La chaise à côté de son hôte est tirée, et elle prend place. « Lennie, mira, » les mots semblent lui engourdir la langue. Pourquoi faut-il que ce soit elle ? Si Big J avait appelé Ben, ce matin, elle aurait contacté Miguel pour lui dire qu’elle ne veut rien entendre et qu’ils devaient en parler à Len. Et elle aurait été là, le soir-même, avec une bouteille et de la nourriture – végétarienne – à partager. Elle n’est pas douée pour ça. C’est un fait. Il faut juste … arracher le pansement. « Yesterday I saw Miguel. With Dipali. » Il y a une légère pause, alors que ses yeux cherchent ceux de l’homme. Cette information seule aurait pu être anodine, même si voir leurs ex-conjoints ensemble aurait été douloureux. Mais ce n’est pas que ça. Et c’est la suite, qui a mis Bianca au sol. « She is pregnant. » Il faut qu’elle reste forte. Pour lui. Mais prononcer ces mots les rend réels. Et sa main, autour de sa tasse, se remet à trembler, alors que ses yeux recommencent à la brûler. Et sa voix est cassée quand elle murmure : « Lo siento, Lennie. »
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S'il y avait bien un état dans lequel je n'aimais pas être, c'était bien cette espèce de tourmente. Mes pensées étaient de plus en plus obscures à mesure que je me posais des questions sur ce qui avait bien pu mettre Bianca dans cet état. Plus j'y réfléchissais, plus ça devenait impossible, et mon idée initiale restait peut-être la plus intelligente : son envie impossible d'enfanter. C'était quelque chose qui, si j'avais bien compris, lui était impossible des suites de son accident. Et c'était aussi la raison pour laquelle elle se retrouvait aujourd'hui célibataire.

Mon regard balaya le visage de Bianca, s'attardant sur son nez à la forme si singulière, mais que j'affectionnais tant. Je ne dis rien, la laissant prendre place dans la cuisine alors qu'elle me remercier d'être venu la récupérer la veille. J'haussais les épaules, trempant mes lèvres dans mon café, lui faisant comprendre par mon paralangage que c'était quelque chose que je referais au besoin, même si j'espérais, bien sûr, le contraire. Je n'avais pas cette appétence pour l'alcool comme mes confrères écossais. C'était quelque chose qui ne m'avait jamais intéressé, et je fus particulièrement ravi de voir que je n'étais pas le seul dans ce monde lors de mes premières fouilles en Égypte où l'alcool était prohibé. Si c'était, surtout, pour une raison religieuse, il y avait aussi ce truc de perte de contrôle qui ne m'avait jamais plus.

La seule fois où j'avais perdu le contrôle, c'était sur un accès de rage, ce qui m'avait valu de la garde à vue et une caution à payer. N'ayant jamais bu comme un trou auparavant non plus pour préserver ce qu'il y avait dans ma tête, j'étais de toute façon sûr que j'aurais l'alcool triste ou énervé. Autant s'éviter des situations dans lesquels je n'aurais, de toute façon, aucune prise sinon des problèmes qui me dépasseraient lors de la descente.

Je relevais mon regard vers elle lorsque Bianca me demanda de l'écouter. Posant délicatement la tasse sans pour autant la lâcher, je fronçais légèrement les sourcils le temps qu'elle ne passe à table. Il y avait quelque chose dans son regard que je n'avais encore jamais vu. Je ne saurais dire quoi, mais il y avait un truc qui aurait du me mettre la puce à l'oreille avec ce qui allait suivre. Lorsqu'elle m'avoua avoir vu Miguel avec Dipali, je sentis mon ventre se serrer. C'était toujours quelque chose de particulier que de voir son ex- refaire sa vie avec l'ex- de sa meilleure amie. Je me mordis la lèvre pour éviter de dire quelque chose que je ne devrais pas, préférant la laisser continuer.

Puis, le monde s'arrêta. Je sentis comme un poids immense me tomber dans le ventre alors que mon cœur se serrait comme jamais au-... Comme le jour où on me l'avait volé. J'hochais de la tête, presque mécaniquement, alors que je baissais mon regard, sentant tout à coup une violente colère me saisir. Quelque chose comme je n'avais jamais ressentir à l'égard de Dipali malgré nos multiples disputes qui nous menèrent à la séparation. Je recevais la même gifle qu'elle m'avait mise alors que je m'emportais après elle, lui disant des horreurs que je ne pensais pas, laissant ma colère et ma douleur s'exprimait plus que de raison à l'époque.

Mais cette fois, la claque vint de Bianca. Elle n'y était pour rien. Elle ne faisait que rapporter ce qu'elle avait vu, entendu, appris. Mon visage exprimait une rare colère, quelque chose que mes traits faciaux n'avaient pas l'habitude de peindre. Pourtant, avec perfection, ils témoignaient de la douleur dans laquelle je me sentais.

Elle le remplaçait.

Si j'avais eu suffisamment de recul sur toute cette histoire, chose qui m'était impossible, j'aurais dû la féliciter, l'encourager à aller de l'avant.

Pourtant, ce n'était pas le cas. Je vis le visage de mon fils revenir dans mes pensées, me plongeant dans un chagrin et une rage qui je ne saurais dissocier.

Mes yeux se gorgèrent de larmes. Lorsqu'une perle de cristal glissa le long de ma joue, la magie qui m'habitait, secouée par mes émotions d'une vive intensité, s'exprima en faisant exploser la tasse que je tenais dans les mains.

Cela eut l'effet de me sortir de cette tourmente qui m'assaillait depuis quelques minutes. Maintenant, je savais ce qui me préoccupait malgré moi. Je n'aurais pas du rentrer d'Italie, j'aurais vraiment dû partir pour le Brésil, je n'aurais pas du repousser mon départ, je ne devrais... Il fallait que je me casse. Il fallait que je m'occupe, il fallait que je travaille.

Laissant le liquide ambré se répandre sur ma table, j'attendis que le café ne goutte sur le sol de ma cuisine, pour finalement me redresser et dire :
« - Désolé, je vais nettoyer. »

Mécaniquement, je repoussais ma chaise pour aller quérir une éponge sur levier que j'hydratais suffisamment pour pouvoir m'en servir. Il fallait que je m'occupe car la seule idée qui commençait à faire son petit bonhomme de chemin dans ma tête, c'était d'aller taper à la porte de chez Dipali pour lui faire un scandale qui... Me causerait probablement bien des ennuis.
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don't tell me 'cause it hurts

ft @Lennox MacGregor
15 octobre 2022 - Soirée

C’est sans doute pire que la veille. C’est par contre le meilleur remède contre la gueule de bois qu’elle n’ait jamais pris – même si l’effet combiné des potions qu’elle vient d’ingurgiter y est sans doute pour quelque chose. Etre assise là, à lui expliquer. Revivre ce moment, au ralenti. Les voir tous les deux. Ce n’est pas une douleur extrême, pour l’instant. Il n’y a que ce tiraillement, à l’endroit où le cœur a été brisé par un divorce qui était pourtant nécessaire. C’est ce qu’elle voit dans l’apparition de ses dents, dans la pression qu’il exerce sur sa lèvre. Ce n’est rien. Ce n’est rien à côté de ce qui arrive. Et les mots fusent. Lui arrachent la bouche, lui renvoient l’image de ce ventre arrondi, qui ne sera jamais plus le sien. Et qui, pour Lennox, a une autre signification. Elle le sait. Ce mouvement de tête, ce n’est pas lui. Sa langue se lève pour ajouter quelque chose. Mais quoi ? Encore une fois, qu’elle est désolée ? Elle l’est. Pour tant de raisons que cela lui donne le tournis. Qu’elle sait ce qu’il ressent ? Pas réellement. Parce que ce qui les relie à la situation est différent. La perte d’un enfant est une chose extrêmement personnelle. Mais elle sait. Elle voit. Parce que ce qui se peint sur le visage de l’homme est inédit. L’entraînement lui fait reconnaître la colère en un clin d’œil. Et ça fait mal. Parce que ce n’est pas lui. Parce que ça ne devrait jamais l’être. Pour une fois, elle voudrait l’être. Mais il n’y a rien, du feu habituel, douché, tué par la nouvelle. Et c’est impuissante qu’elle voit les yeux de son ami s’emplir de larmes, faisant monter les siennes de nouveau. This is so unfair. Non. Elle essaye de se reprendre. Elle a eu la veille. Pour se lamenter. Pour se saouler. C’est fini. Aujourd’hui, elle doit prendre soin de lui. La tasse qui explose la surprend, réflexes trop douchés pour être d’une quelconque utilité. Et si un éclat lui frôle la joue, y laissant une marque, elle est bien trop anesthésiée pour le sentir.

Le silence est fracassant. Ils ne bougent ni l’un, ni l’autre. Elle n’ose pas. Lui laisse un peu de temps. Jusqu’à ce qu’il se lève. No pasa nada, l’assure-t-elle. Sa baguette est finalement récupérée, et la tasse est rapidement reconstituée. Le café allait disparaître aussi, mais la vue de l’éponge l’en dissuade. Ses épaules sont basses alors qu’elle le considère, de profil. Jamais elle ne l’a vu comme ça. Pas même à la disparition de leur fils – c’était quelque chose d’autre. Et c’est insupportable. L’eau coule beaucoup trop longtemps. Len.. L’instrument est reposé sur la table et elle fait le chemin, pieds nus, se rendant compte trop tard qu’elle marche dans le café. Et elle ne s’arrête que dans son dos. Ses bras viennent se passer autour de lui, son front s’échouant à l’arrière de son crâne. Les larmes ont recommencé à couler, rejoignant la perle écarlate s’étant échappée de la coupure sur sa joue. Elle aimerait savoir quoi dire. S’énerver, elle aussi. Lui proposer d’aller leur casser la figure. De faire arrêter Miguel. La réalité est qu’elle est beaucoup trop abattue pour ça. Alors elle reste là, un moment, le serrant contre elle, tentant de trouver, de… You’re not alone, une maigre consolation. Pas grand-chose, voire rien. Mais c’est tout ce qu’elle peut lui offrir, pour l’instant. De la même manière qu’il lui a lancé une ligne de vie alors qu’elle se noyait dans l’alcool. Il lui faudra quelques jours pour avoir les idées plus claires, pour réellement essayer de l’aider. Digérer, elle aussi, panser ses plaies, du mieux qu’elle peut. Mais il n’a pas à affronter ça tout seul. I’m not going anywhere. Une promesse, qu’elle lui fait. Dont elle pense chaque mot. C’est tout ce qu’elle peut faire. Lui assurer son soutien sans faille. Parce qu’aujourd’hui plus que jamais, l’impression d’avoir tout perdu est étouffante. Et si ce n’est pas ce qu’il veut ? Le laisser dans cet état est au-dessus de ses forces. Et… et il y a une part d’elle, d’un égoïsme sans nom, qui sait que de son côté, elle ne peut pas rester seule. Qui a besoin de lui, sans doute davantage qu’il a besoin d’elle. Et c’est sans doute ce qui la fera partir, s’il le lui demande. Parce qu’il a assez donné, assez à gérer. Pour l’heure, elle ne le lâche pas. Le temps qu’il faudra.
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Je ne vis pas la tasse reprendre forme, je ne voyais même pas ce que pouvait faire Bianca. Tout ce dont j'avais besoin en ce moment précis, c'était d'accuser le coup. S'il y avait bien quelque chose qui me sortait de moi, me rendant passablement obscure et tout ce que je n'étais pas dans la vie de tous les jours, c'était bien ça. Savoir que mon fils serait oublié au profit d'un autre enfant. Dipali souhaitait tourner la page. Je l'avais bien compris, moi aussi, mais jamais je n'aurais pensé refaire un enfant. Pas après tout ce qui s'était passé avec le premier. Je ne me sentais pas capable d'une telle chose. Peut-être parce que je me jugeais comme le pire des pères pour n'avoir rien entendu cette maudite nuit où ma vie devait changer du tout au tout.

Je voulais être seul. Je voulais... Je sentais la colère s'emparer de mes pensées. Si habituellement, je me contentais de souffler pour abaisser la tension qui s'emparait de moi dans ma vie de tous les jours, que ce fut au travail ou dans ma vie personnelle, cette fois, je savais que cela ne suffirait pas. Je me mettais rarement en colère pour des raisons évidentes : elle me rendait incontrôlable, et mes mots dépassaient généralement mes pensées, me poussant parfois à dire des choses que je ne souhaitais surtout pas dire. Des choses que je ne pensais même pas, mais qui me venait naturellement dans l'unique but de créer un conflit pour abreuver cette colère titanesque et assoiffée qui me saisissait.

Tentant de me concentrer sur ma connerie, je préférais me lever pour attraper une éponge que j'imbibais d'eau. Mes pensées me bloquaient un peu. Je mis plus de temps que prévu, peut-être, pour l'hydrater. Ma main sous l'eau, serrant mon poing sur cette éponge pour en extirper l'excédant d'eau, je m'apprêtais à me retourner lorsque je sentis Bianca m'enlacer de ses bras. Je fermais les yeux, me crispant tout à coup. Tout mon corps devint de la pierre. Mâchoire serrée, je ne dis rien tout de suite, tentant de me rappeler qu'elle aussi pouvait en souffrir étant donné la nature de sa relation avec Miguel, mais... Mais au moment où je tentais d'amasser toute mon énergie pour tenter de me laisser aller, je ne pus.

Je défis l'étreinte d'une manière peu cavalière, m'écartant de Bianca. À ce moment précis, je n'étais pas capable de me rendre compte à quel point j'étais un bien piètre ami, car je n'arrivais tout simplement pas à calmer les émotions que ce problème me faisait ressentir personnellement. En toute autre occasion, j'étais capable d'abnégation. Mais pas là. Pas là. Ce n'était, tout bonnement, pas possible.

« - Je dois nettoyer. » Lâchais-je avec une colère profonde, celle d'une bête blessée qui ne parvenait pas à se laisser dompter par le vétomage qui venait le soigner du mieux qu'il le pouvait.

« - Il y a du café partout. PARTOUT. »
Je passais l'éponge dedans, tentant de calmer mes gestes pour rendre ma vaine tentative de nettoyage. Finalement, j'abdiquais, la laissant au milieu de ce liquide ambré qui disparaissait légèrement.

« - Écoute, j'ai besoin d'être seul, Bianca. » Lui dis-je finalement.

Je levais mon regard vers elle, les yeux pleins de larmes brûlantes qui se refusaient de sortir.
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