Denbaya Means Family

Denbaya Means Family

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23 juin 2022, autour de 19h

L'été commençait à peine mais cela avait suffi à faire s'attarder les badauds sur le Chemin de Traverse. Ils flânaient le nez en l'air, le pas rêveur, profitant des crépuscules chaleureux et baignés de lumière de la saison douce. Les poings sur les hanches, Gemma s'était surprise à laisser filer l'heure de la fermeture. C'était qu'il fallait rentrer toutes les plantes qu'elle exposait dans la rue, ou plutôt les surveiller pour s'assurer qu'elles ne se chamaillent pas pendant qu'elles passaient sous son nez à la file indienne. La fleuriste donna un tour de poignet, sa baguette habilement pointée vers sa magnifique devanture qui se mit en tout de suite branle. Les Bavards du Paradis, si populaires en ce moment, étaient en grande conversation. Les Achillées Millefeuilles s'ébrouaient, déjà contrariées par la fraîcheur du soir tombant, les Centaurés des Devins rêvassaient, leurs belles cloches mouchetées retombant légèrement de sommeil. Tout était bien en ordre.

La petite bonne femme s'apprêtait à fermer derrière elle et à rejoindre son Victor pour le souper, tout en rêvant encore aux belles boucles brunes qu'il avait eues dans leur prime jeunesse, quand deux silhouettes la coupèrent dans son élan. Parlant de belles boucles, revoilà ce beau ténébreux qui n'était soit disant pas le conjoint de leur locataire et justement, leur fille l'accompagnait. Gemma ne savait pas bien quelle gêne Iris pouvait avoir à fréquenter cet homme mais puisqu'il avait les clés et se promenait avec celle qu'elle avait présentée comme sa fille, la fleuriste était résolue à s'affermir dans ses déductions. D'ailleurs, plus elle la regardait, plus elle trouvait que la plus jeune avait quelques airs avec ces deux aînés, à commencer par les bouclettes et de grands yeux sombres. Joli mélange en tout cas. Gardant toutes ces réflexions pour elle, Gemma les salua de son habituel sourire avenant en glissant un petit mot à son non-locataire à l'attention de sa non-femme et de leur à moitié fille.

« N'hésitez pas à vous servir dans le grand vase. Cela fait toujours une femme heureuse un petit bouquet. »

Elle ne dit rien de plus et s'éclipsa. Victor allait s'impatienter et puisque le non-locataire avait les clés, lui ou Iris se débrouillerait bien de fermer. Elle avait pleinement confiance là-dessus.

Dans la boutique, le parfum entêtant des fleurs les invitait à presser le pas, d'autant qu'avec la nuit qui arrivait timidement, on n'y voyait de moins en moins, or tout bon sorcier savait qu'il valait mieux éviter de s'égarer dans la boutique d'un fleuriste, si petite soit-elle. Victor et Gemma, les propriétaires avaient pensé à aménager un petit couloir de plantes qui ne poseraient pas problème pour accéder à l'étage du bâtiment, où ils louaient à Iris son appartement (ou le leur donc...). C'était une promenade courte mais du coup très charmante et, effectivement, près des escaliers, dans une grande jarre, une brassée de fleurs coupées toutes mélangées attendaient qu'on veuille bien les choisir. Mais pour ce jour-là, à moins que les non-occupants de l'appartement ne suivent le conseil de Gemma, c'était râpé.

Au pied de l'escalier, on sentait déjà une douce odeur de cuisine. Un fumet exotique, un peu sucré qui parlait directement à l'estomac. La cuisinière, elle s'affairait en essayant de rattraper l'heure. Les alokos finissaient de cuire et le plat de résistance, choisi pour plaire à ses hôtes mijotait doucement.

Le petit studio mezzanine d'Iris était un cocon chaleureux et épuré. Quelques meubles aux couleurs lavées, dans le plus pur style créole, égayaient les murs blancs de l'unique pièce. A son arrivée, elle avait déniché un bleu bondi très lumineux dont elle avait enduit le mur qui bordait l'escalier ajouré menant à la mezzanine. La grande baie faisait le reste, prodiguant toujours l'ensoleillement qui aurait fait défaut si elle n'avait pas été enchantée par les propriétaires, bien conscients du peu de charme de la vue au naturel. Un canapé vêtu d'une jetée de coton brut et épais occupait le centre de la pièce. Nyéléni l'avait agrémenté de coussins colorés, dont elle avait confectionné les housses à partir de chutes de tissus de récupération. Sur le plateau inférieur de la petite table basse, une panière rassemblait les bricoles que Nyéléni ne savait pas où mettre. Un double de ses clés, le dernier roman d'Irvin Vorpe qu'elle ne terminerait jamais, le petit prospectus du restaurant où elle avait amené Yeleen la première fois, une carte à jouer invitant à prendre son de soi... Un peu plus loin, derrière le canapé, contre le mur près de l'entrée, un petit meuble à chaussures converti en bibliothèque, comptait fièrement une trentaine de livres, dont en bonne place quelques Lawrence Carson, plume réputée dans le genre du roman d'amour. Face à l'entrée, la cuisine minuscule et tout en long, séparée du reste par un comptoir. Cet espace n'avait pas la largeur suffisante pour loger la petite table de café et ses deux chaises bistrot aux ferronneries désuètes, qui disaient assez bien que l'appartement recevait peu de visites. D'ailleurs, ce soir, ils dîneraient sur les épais coussins disposés autour de la table basse, que Nyéléni avait couvert d'un coupon de tissu à effet moiré. Le couvert était dressé. Une grande carafe patientait là, offrant à la vue une boisson d'un rose profond.

Dans sa cuisine, très concentré sur le piment qu'elle était en train de hacher, Nyéléni n'entendit pas la porte s'ouvrir. Elle chantonnait un de ces airs de bossa nova qui faisait ronronner le chat et flottait toujours dans son petit appartement. Derrière la banque de la cuisine, elle aurait de toute façon était bien en peine de les prendre tous les deux comme commis. On pouvait cuisiner à deux sans trop se gêner si chacun respectait l'espace de l'autre, pas plus.

Finalement, le seul élément un peu chic de l'appartement se trouvait sur la mezzanine où Nyéléni avait naturellement installé sa chambre. Le rideau de cordelette, qu'elle avait confectionné elle même à la manière du Mali mais en choisissant des motifs et un blanc cassé suffisamment neutre pour en faire un passe partout, bohème chic. Cette tenture légère, que l'on pouvait voir depuis la pièce principale, lui donnait l'intimité dont elle avait besoin, sans la priver vraiment de la lumière de la baie. Un futon habillé de draps blancs sans fioriture dormait sur le tapis de jonc qui couvrait le sol. Et, tout à côté du lit, un bavard du paradis, ramené du Guatemala par Christine Pâquerette, la secrétaire de Vorpe, égayait cette petite chambre de ses nuances orangées. Il ne manquait pas non plus de rappeler Nyéléni à l'ordre quand elle se perdait, le nez dans ses livres, beaucoup trop tard pour espérer un réveil facile le lendemain. Réveil dont il assurait aussi la fonction.

¹ en bambara le terme denbaya signifie la famille constituée des parents et de leurs enfants, quand on utilise plutôt somɔgɔw pour parler des gens de la famille étendue qui vivent dans une même maison.

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Denbaya Means Family | ft. @Iris Faux-Orpin & @Nero MacGregor
Jeudi 23 Juin 2022 - début de soirée

S'observant un instant dans le miroir alors que la plupart des étudiants dévalaient les escaliers, certains le nez collé aux dernières révisions avant les tout dernier examens, Yeleen soupira doucement. Elle avait pris soin durant toute la journée de ne pas trop utiliser sa voix, malgré un examen de Sortilèges où elle avait fait de son mieux, sauvegardant les effets de la potion le plus longtemps possible. Cependant, elle savait qu'en plein milieu de la soirée, elle ne parviendrait plus à parler et c'était une facette qu'elle n'avait que rarement montré à Nyéléni, bien qu'elle ait été au courant de son handicap depuis le premier jour de leur rencontre.
Était-elle assez bien vêtue pour ce diner où elle avait été invité afin de rencontrer cet homme qui semblait avoir une importance capitale dans la nouvelle vie que s'était construite Iris? Tentant de dompter ces boucles, Yeleen soupira avant de sortir de la tour des Serdaigles, volant un baiser à @Sean Clearwater qui l'attendait au rez-de-chaussée pour profiter de quelques instants avant qu'ils ne dinent séparément exceptionnellement. Depuis quelques temps, il était rare qu'elle reste éloigné de lui, même en public, ce qui avait pour effet d'alimenter des gloussements intempestifs et des regards noirs de la part de certains étudiants au sang pur. Elle n'y avait jamais prêter attention, les beaux yeux bruns de Sean étaient les plus importants, eux qui étaient si pétillants d'innocence avant de brutalement s'éteindre depuis le jour des révélations sur son parrain.

"Je reviens te voir avant le couvre feu." murmura entre ses lèvres

Elle aurait aimé pouvoir le prévenir par un moyen simple qu'elle serait bien arrivé à destination, rien que pour le rassurer. Nouant une dernière fois ses doigts entre les siens tout en lui adressant un sourire en coin, la Serdaigle sortie par la Grande Porte en direction de la gare de pré-au-lard, empruntant le réseau de cheminée pour se retrouver au plus vite devant chez Nyéléni. Un petit sac en papier kraft en main pour ne pas arriver les mains vides, elle eut conscience qu'elle était arrivée bien plus tôt qu'à l'heure prévue lorsqu'elle se rendit compte que la plupart des commerces étaient encore ouverts, dont le fleuriste au dessus duquel était l'appartement de la jeune femme.

Un homme attendait également, à qui elle adressa un simple signe de la tête respectueux pour le saluer, sans avoir conscience qu'il s'agissait là du "Beau brun ténébreux" que lui avait dépeint Gemma quelques semaines auparavant. Celle-ci arriva bien vite à leur encontre, Yeleen se décalant légèrement pour ne pas gêner la commerçante qui s'occuperait d'un dernier client mais la tournure de sa phrase la laissa quelque peu perplexe, la poussant à observer cet homme aux cheveux ondulés, aux yeux sombres endurcis et distants. Nyéléni lui avait seulement dit qu'ils travaillaient ensemble et qu'il connaissait son passé, sans oser lui en demander plus.

"Bonjour" osa-t-elle poliment dire lorsque la gérante rebroussa chemin à l'arrière boutique, laissant le soin à l'homme de fermer derrière eux. "Je lui ai pris un présent déjà." prévient-elle doucement, comme pour lui dire qu'elle ne prendrait pas les fleurs si gentiment tendue par Gemma. Si elle n'était pas douée avec les animaux, il allait de soi qu'elle n'avait déjà aucune idée du nom de la plante qu'elle leur avait montré et vu le regard qu'elle lui avait lancé, Gemma envisageait certainement un lien bien plus intime qu'une simple amitié entre eux. Yeleen y avait pensé aussi, un court instant, avant que Nyéléni ne lui corrige cette information sans le moindre doute possible.

"Je suis Yeleen, je m'excuse, Iris ne m'a pas dit votre prénom." dit-elle en commençant à monter les marches vers l'escalier, s'assurant qu'ils étaient bien seul et que Gemma n'était pas entrain de les épier derrière un buisson. Après tout, même cette dernière ne semblait pas connaître le nom de l'invité récurrent d'Iris. Elle ne l'avait jamais appelé par son prénom d'emprunt, bien plus habitué à l'appeler Nyéléni en pensée.

Attendant patiemment la réponse, elle arriva bien vite à l'étage supérieur, laissant l'homme ouvrir la porte avec le double des dés, se rendant compte que Gemma donnait réellement beaucoup trop de détails dès les premières rencontres. Une douce odeur de fruits bien sucré les avait guidé jusque là, remuant le ventre de Yeleen vide depuis le début de la matinée, puisqu'elle mangeait malheureusement toujours trop peu à cause des potions. Un sourire en coin flotta sur les lèvres, les belles couleurs de l'appartement de Nyéléni lui procurant un sentiment de chez soi immédiat, comme la première et seule fois qu'elle était venue ici. La silhouette de la jeune femme s'affairait dans la cuisine juste à coté, un fredonnement inconnu parvenait à ses oreilles lui rappelant la fête de la musique à laquelle elle avait assisté quelques jours auparavant au Londres moldus.

Nyéléni avait ce don de partager sa sérénité sans même avoir besoin de lui parler ou de rencontrer son regard, sa gentillesse transparaissait dans chacun de ses gestes. Elle s'approcha du comptoir, s'excusant d'un regard pour l'avance qu'elle avait prit tout en prenant soin d'observer l'homme du coin de l'oeil. Elle avait confiance en Nyéléni, elle savait que par extension, elle pouvait certainement le faire vers lui mais le naturel de Yeleen était bien présent et elle restait encore sur ses gardes malgré elle.

"Je vous ai apporté des grains de cafés guatémaltèques." glissant en même temps le sachet sur un coin du comptoir, après avoir vu la dernière fois qu'elle n'avait pas cette variété dans ses boites.

Elle avait réussi à en commander et à recevoir le colis in extremis il y a quelques jours seulement, prenant soin de ne pas ouvrir le sachet entre temps pour ne pas dénaturer le café réputé pour son goût fruité. Gardant encore un peu son gilet, Yeleen se rendit compte qu'elle avait opté pour un chemisier de la même couleur que celui de l'ami de Nyéléni, en plus d'avoir une ponctualité avancée déjà en commun. Elle se rendait malgré tout compte qu'entre le teint halé, les yeux noirs, et les boucles, Gemma aurait aisément pu se faire un tas d'idée sur sa locataire et détourna son attention de l'ami en question. Elle avait toujours eu un profil très silencieux, de part son handicap mais aussi parce qu'on lui avait toujours apprit à se taire en présence des ainés lors des soirées organisés par la noblesse anglaise. Aussi, Yeleen reste en simple observatrice pour le moment, sachant qu'elle en apprendrait bien plus sur cet homme qu'en lui parlant.

"Est-ce que je peux vous aider?" s'acquerra-t-elle poliment à la jeune femme, ayant vu la table du salon déjà dressé avec des coussins moelleux pour s'installer à même le sol.

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23 juin 2022 - chemin de traverse ; fleuriste ⟠ @Yeleen Sô @Iris Faux-Orpin

Le chemin était familier désormais. Pas jusqu’à en être un automatisme, mais il était parfaitement à l’aise de se glisser dans la boutique. De manière générale, il préférait arriver après la fermeture, une fois les locaux vides: la fleuriste était gentille, mais Nero avait, pour des raisons évidentes, horreur des gens un peu trop curieux. La porte verrouillée et le couvert des plantes étaient toujours plus appréciés pour l’écossais.

Mais ce soir, il était prêt à braver la fleuriste pour un peu de temps avec Nyéléni, avant que l’étudiante n’arrive. Il voulait avoir un peu de temps en territoire connu, pour se faire à l’idée, peut-être. Patientant que la fleuriste termine avec son client pour fermer derrière elle, il s’appuya sur le comptoir, un des seuls endroits pas totalement couvert de verdure. C’était une réflexion bizarre, et même lui ne comprenait pas d’où ça provenait, cette envie d’avoir un moment pour souffler. Il aurait préféré un repas de routine, tout ça lui semblait bien officiel, et le jetait hors de son élément. Tout ça pour une étudiante qui avait été un peu trop curieuse…
Une image du détective, tel que @Braxton Clearwater et lui l’avaient laissé, remonta à la surface. Inconsciemment, il frotta ses mains ensemble, comme pour panser des ecchymoses sur ses phalanges depuis longtemps guéries. Il n’en avait toujours pas parlé à Iris, bien que deux mois s'étaient écoulés. Il aurait à le faire. Bientôt. se promit-il, pour la millième fois.
Bientôt. Mais pas ce soir. Ce n’était pas le moment.
Ce soir, il n’aurait qu’à se contenter de grimper les escaliers et de patienter jusqu’à ce que la fille arrive, et puis il pourrait laisser Nyéléni mener la danse à partir de là.

Cependant, à son grand malheur, il remarqua une jeune fille approcher de la boutique peu de temps après son entrée à lui. C’était presque à croire qu’ils étaient arrivés ensemble.
Nero su tout de suite que c’était la bonne. Il n’y avait aucune question à se poser: le coeur de Nero faillit faire un bon en la voyant. Elle avait ses airs, cette même étincelle dans le regard, la même manière de se porter que sa princesse du Mali. Il comprenait un peu mieux comment Iris elle-même avait pu douter de leur parenté. Il sentit son coeur s’emballer. Jusqu’à maintenant détendu, c’était comme si il réalisait que ce n’était pas qu’un simple repas. Soudainement, il avait l’impression d’avoir quelque chose à prouver.
C’était idiot, et il ne comprenait pas lui-même d’où lui venait cette pression soudaine. C’était, d’une certaine façon, une manière de faire plaisir à Nyéléni, une manière de lui montrer qu’il pouvait faire des efforts. Il voulait se montrer compréhensif, après tout. Et Nyéléni tenait à cette fille, Nero aurait à… s’adapter.

Le MacGregor leva les yeux à la réplique de Gemma, mais força tout de même un léger sourire pour ne pas être complètement désagréable. “Merci, madame.” dit-il, cachant à peine son soulagement lorsqu’il verrouilla derrière la dame.

Lorsqu’il se retourna vers l’étudiante, il remarqua le paquet qu’elle tenait. Il dut retenir une grimace d'embarras. Il était tellement habitué d’aller et venir chez Iris, comme une routine, qu'il n'avait pas pensé à apporter quoique ce soit. D’habitude, toutes les attentions que la secrétaire de l’IDEM pouvait lui apporter, Nero les lui rendait à sa manière, en se rendant utile. Mais aujourd’hui, ce n’était pas un dîner banal, et donc ces méthodes ne convenaient pas.

Tant d’années à vivre selon des lois propres à un monde brutal et peu civilisé, il n’avait plus l’habitude de ce genre de repas. Il ne se rappelait pas la dernière fois qu’on l’avait forcé à ce genre de chose; ce genre d’attention pour son hôte.
C’était plus facile avant.

“C’est gentil de ta part.” commenta-t-il, la voix rauque, alors qu’il se glissait derrière le comptoir. Bien qu’il s’agissait d’une offre, Nero laissa tout de même quelques mornilles sur la surface de travail.
Décidant de rattraper son oubli, il prit une seule fleur du vase. Heureusement, le jardin des MacGregor contenant les plantes les plus dangereuses inimaginables, Nero avait grandi avec un oeil pour les plus inoffensives. Un réflexe obligé avec @Marleen MacGregor, et plus tard sa propre fille, qui toutes les deux semblaient déterminées à tester les limites de la botanique. Il en choisit une aux larges pétales jaunes et orangées, qui avait presque des allures de plantes aquatiques.

“Viens, je vais te faire entrer.” dit-il en glissant une main dans sa poche pour en sortir les clés, alors qu’il la laissait grimper les marches la première. Alors qu’ils montaient, elle lui demanda son prénom. Nero eut une toute petite pause, une hésitation, observant ses pieds alors qu’il la suivait dans les escaliers.
Elle avait le pouvoir de tout gâcher, avec ce qu’elle savait. Voulait-il vraiment lui donner plus de munitions? “Nero.” finit-il par répondre. C’était ridicule de penser ainsi, elle l’apprendrait tôt ou tard. Nyéléni lui faisait confiance, Nero aurait à le faire aussi. Et d’un point de vue logique, Yeleen était insignifiante. Une étudiante, qu’il avait très peu de chance de recroiser en dehors de ses liens avec Iris.
De quoi avait-il peur? Que pouvait-il bien arriver?

Il eut un petit soupir silencieux.
“Enchanté, Yeleen.” ajouta-t-il, essayant de reprendre un ton plus chaleureux, sans grand succès, une voix qu’il n’avait plus entendu depuis longtemps.

Nero donna trois petits coups à la porte, mais sachant déjà que Nyéléni y était vu le parfum alléchant qui flottait dans les escaliers, inséra sa clé et s'écarta pour laisser Yeleen entrer en premier. La vue du chaleureux petit appartement fut suffisant pour détendre Nero légèrement.
“Regarde ce que j’ai trouvé en chemin.” dit-il comme toute salutation, faisant référence à la jeune sorcière.

Il la laissa s’approcher du comptoir. Se rappelant soudainement de la fleur singulière dans sa main, il se décida tout de suite à s’en débarrasser, mal à l’aise. Il ne savait pas quoi en faire, ayant le sentiment qu’il s’agissait d’une excroissance dérangeante. Dans une autre vie, peut-être était-il plus reconnu pour sa galanterie, mais aujourd’hui, ça ne semblait plus coller.

Sans un mot, il se glissa dans la petite cuisine, posant une main dans le dos de la cuisinière sur son passage. Un automatisme pour signifier sa présence et éviter les accidents, mais une sorte de salutation silencieuse également. Alors qu’il avait le dos tourné, il eu un petit sourire en coin à la mention du cadeau de Yeleen. Elle était polie, elle semblait douce, il comprenait comment Iris avait pu craquer... qui se ressemblent s'assemblent, après tout. Il ne dit rien, et se remit à la tâche.
Il prit sans effort un vase dans l’une des hautes armoires, et se retira de l’espace de Nyéléni, ne voulant pas l’encombrer. D’un coup de baguette, il remplit le vase d’une eau claire, y déposa la fleur et posa le vase sur le comptoir, avant de faire quelques pas de recul, et d’appuyer son épaule sur le mur en soufflant. Son regard passa d’une femme à l’autre, peu convaincu d’être dans son élément, mais résigné à l’idée de devoir y être.

Mh.

résumé:

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Elle leva les yeux pour les voir entrer tous les deux ensemble. Elle sourit à l'accroche de Nero. Pendant un bref instant, cela semblait si naturel de se retrouver là tous les trois, quand bien même c'était la première fois. L'image lui tira un sourire, en même temps qu'elle lui fit un drôle d'effet, mais elle augurait une soirée agréable, comme elle l'avait souhaitée. Le chat aussi pointa le bout de son nez, avisant Yeleen qui ne le portait pas dans son cœur, il ne broncha plus, interrogeant Nero du regard. C'était que le petit félin avait ses habitudes avec l'ami de sa maîtresse.

Yeleen avait eu cette attention adorable de lui rapporter un petit quelque chose. Du café. Nyéléni ne put s'empêcher d'avoir un petit regard en coin pour son ami, toujours un peu en retrait, lorsque la jeune femme expliqua la provenance de ce cadeau original mais si à propos.

« Un café de caractère, comme je les aime, à ce qu'il paraît. Merci beaucoup, ça me fait très plaisir. »

Elle la laissa faire, presque trop heureuse que Yeleen ait suffisamment pris ses marques ici pour savoir où se trouvaient les choses. C'était qu'elles avaient régulièrement des petits moments de partage dans cette cuisine, si petite soit-elle.

A son tour, Nero la rejoignit dans la cuisine avec cette petite attention qu'elle aurait probablement difficilement accepté d'un autre. Nyéléni n'avait pas grandi dans une culture où les contacts physiques étaient monnaie courante comme ici en Angleterre. Pour autant, elle lui adressa un petit regard par dessus son épaule. Lui aussi saurait trouver ce qu'il cherchait dans ses placards. La fleur l'avait intriguée dès qu'elle l'avait vu passer la porte. Ça ne lui ressemblait pas et pourtant, c'était un geste tout à fait agréable et bienvenu. Posant la fleur sur le comptoir, à quelques distances d'elle comme pour qu'elle puisse en profiter sans attendre, il se plaça un peu en retrait, comme elle s'y était attendue.

Le chat aussi semblait avoir espéré que les choses se passent comme cela puisqu'il vint immédiatement se rappeler au bon souvenir de la seule personne qu'il avait vraiment plaisir à coller.

« Tu veux bien surveiller la cuisson des alokos pendant que je termine ça ? Il faut arrêter dès que la fourchette s'enfonce dedans. », demanda Nyéléni à sa petite Yeleen comme elle semblait vouloir mettre la main à la patte. « Ca a été aujourd'hui ? », demanda-t-elle à l'attention de l'un comme de l'autre.

Le couteau bien aiguisé eu tôt fait de venir à bout du piment. Nyéléni y ajouta un filet d'huile et alla déposer le tout sur la table basse.

« J'espère que ça ne vous dérange pas trop de manger là. La table était vraiment trop petite et puis comme ça je me suis dit que chacun aurait son espace. »

Un point qui lui paraissait important pour ces deux hôtes. Nyéléni était quelqu'un d'attentif, toujours au petit soin avec les autres mais plus particulièrement avec ces deux là qui étaient finalement sa famille, à leur façon bien à eux. D'un petit geste, elle les invita à s'installer laissant Yeleen mettre les petites tranches de plantain frites dans l'assiette qu'elle avait laissé à disposition pour ça et la ramener.

Elle leur servit à chacun un verre de bissap, cette boisson typique de son Mali natal qui avait aussi régalé les pharaons bien des siècles plus tôt. Avec les premières chaleurs, elle serait plus que bienvenue quoiqu'elle ne pouvait pas être sûre que ça leur plairait.

« Tiens Yeleen, j'ai pris du miel de caïlcédrat pour toi. Tu pourras en mettre dans le bissap et sur les alokos. », elle rapprocha d'un geste doux un petit pot en terre cuite et une cuillère à miel. Elle l'avait pris pour elle parce qu'elle avait bien remarqué que les potions que prenait la jeune femme lui laissait parfois la gorge à l'agonie. Sans doute plus qu'elle ne pouvait en juger mais Yeleen était quelqu'un de très pudique à certains égards. Or les vertus médicinales de cette plante trouvaient difficilement leur égale en occident, du moins, de l'avis de Nyéléni. Elle rapprocha un autre petit pot de Nero, qui contenait le piment-oiseau de feu qu'elle avait acheté directement chez Félicien au Petit Paille en Queue et qu'elle venait de hacher menu, « Je me suis dit que tu serais plus tenté par ça. »

Elle même prévoyait d'en mettre une bonne cuillerée sur le côté de son assiette quand il se serait servi.

« J'imagine que vous avez déjà fait les présentations en bas ? »

Juste pour être sûre.

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ft @Iris Faux-Orpin & @Nero MacGregor
Jeudi 23 Juin 2022 - Début de soirée

Elle s'estima heureuse d'avoir tapé exactement sur le bon café en voyant le sourire de Nyeleni au vu de la petite attention qu'elle avait eu en venant et si elle avait continué de garder l'ami de la jeune femme, qui s'était présenté sous le prénom de Nero quelques minutes auparavant dans le couloir, Yeleen détourna soudainement le regard lorsqu'il passa sa main sur son dos en la rejoignant dans la cuisine.

Peut-être était-ce du à la pudeur de la relation qu'elle avait avec Nyéléni ou même simplement le fait qu'elle n'avait pas l'habitude de voir des gestes aussi affectifs en public. Après tout, elle ne voyait que rarement les effluves des couples à Poudlard ni même dans sa vie avant d'arriver à l'université et ce fut au moment où elle avait tenu les doigts de Sean pour la première fois entre les siens qu'elle avait commencé à remarquer des détails qui la troublaient. Sean ne l'avait jamais touché comme Nero était entrain de signifier sa présence sur le dos de Nyéléni à cet instant, pas lorsqu'ils étaient amis. Voyant la fleur que son ami lui avait offert regagné un vase tandis qu'il mettait un peu de distance entre elles, Yeleen eut un moment de blanc avant de s'avancer vers la cuisinière, sans avoir la moindre idée de ce que pouvait être des akolos. Avisant pourtant une fourchette et une cuillère en bois qui passait par là, elle fit de son mieux pour les remuer dans le plat avant de sentir que l'odeur sucré qui l'avait guidé jusque là était sous son nez. Elle eut un sourire en coin avant de déposer le plat loin du feu, prenant garde à ne pas désorganiser le plan de travail de Nyéléni, consciente de la question anodine qu'elle venait de poser à tous les deux.

Yeleen ne pouvait s'empêcher de voir qu'ils gardaient tous les deux le silence, l'hôte tentant de les déloger de leur position de défense. Elle hocha la tête, alors qu'elle transvasait déjà le plat qu'elle avait surveillé dans un bol et l'apporta à table, contournant largement le petit chaton de Nyéléni qui s'avisa bien de mettre autant de distance qu'elle le faisait.

"J'ai passé l'examen d'histoire de la magie et de runes aujourd'hui, c'était les dernières matières avant les résultats d'ici quelques jours." dit-elle pour répondre à sa question, sans trop vouloir en dire soudainement plus sur elle-même. Elle avait été confiante durant ces examens, probablement parce que pour la première fois de sa vie étudiante, pour passer ses ASPICS, elle les avait fait en prenant le nom de Sô.

La présence de Nero la forçait à rester dans la case qu'on lui avait toujours attribué en public chez les de Clare, celle où elle devait rester silencieuse et presque transparente pour ne pas attirer l'attention sur elle. Mais Nero était un ami de Nyéléni, elle devait par extension pouvoir lui faire confiance. Pourquoi était-ce difficile? Était-ce ce genre de la main qui l'avait troublé malgré tout? Elle qui n'était pas tactile, elle avait toujours pensé que la jeune femme l'était aussi mais ils semblaient tous les deux très proches. Observant alors Nero à la dérobée, elle se rendit alors compte qu'un besoin d'être accepté par cet ami, semblait être capital, lui qui occupait une place importante dans la vie de sa tante.

"Et vous? Vous allez avoir quelques jours de congés pendant l'été?" demanda-t-elle poliement, en se rendant compte qu'elle ne lui avait pas encore demandé si les horaires de l'IDEM étaient un peu plus allégé durant certaines périodes.

Elle vit le miel de caïlcédrat que Nyéléni lui présenta soudainement et leva les yeux vers elle, se rendant compte de la douce attention qu'elle venait de lui rendre en échange du café. Elle la remercia d'un regard et voyant pourtant que Nero n'avait pas le même condiment qu'elle, elle s'installa à la table basse du salon, tendant malgré tout le bol à cet homme par politesse pour qu'il puisse se servir si l'envie le prenait.

"Oui ... juste après que Gemma soit partie." rassura-t-elle en plissant légèrement les lèvres, levant les yeux vers Nero.

Lui avait-il dit son vrai prénom, puisque Nyéléni avait prit soin de ne jamais le nommer jusque là dans leur conversation? Pouvait-elle se permettre de lui en poser d'autres sans craindre d'être remise à sa place? Yeleen, comblée de questions sans réponse, tenta de respirer profondément pour baisser sa garde presque timidement. Cet homme avait un regard impressionnant, une lueur qui pouvait en dire long si Nyéléni n'était pas là pour adoucir les maux qu'on pouvait deviner sur ses traits tirés. Iris n'était pas la seule à garder précieusement son amitié avec cet homme, il semblait accorder la même importance à leur lien. Elle tenta alors de s'interroger sur ses origines, gardant néanmoins son tact et son sens de l'observation pour ne pas

"Votre prénom est italien, n'est-ce pas?" demanda-t-elle, se gardant néanmoins bien de dire qu'elle avait longuement étudié les nom et les prénoms de nombreuses familles anglaises avant même d'entrer à Poudlard. Nero avait un prénom très inhabituel et elle préféra passer par ce genre de détail en espérant en savoir un peu plus que tous ce que Nyéléni lui disait, même maigrement, sur lui.

"En tout ça, ça sent réellement bon, merci beaucoup de nous avoir invité." se permit-elle, un sourire en coin sur les lèvres, d'inclure malgré elle Nero dans ces remerciements. La jeune femme ne cessait de lui montrer l'étendue de ses talents, attendant presque avec hâte le jour où elle lui apprendrait à réaliser d'aussi bonnes recettes culinaires, loin des biscuits trop cuits qu'elle faisait à Poudlard.

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23 juin 2022 - chemin de traverse ; fleuriste ⟠ @Yeleen Sô @Iris Faux-Orpin

Café de caractère… pff.
Il secoua la tête, faussement agacé. On croirait entendre @Marleen MacGregor. Cependant, il fut incapable de camoufler le léger sourire en coin, trahissant son amusement.

Nyéléni mis Yeleen a la tâche, et celle-ci s’activa sans broncher, tandis que la Malienne s’enquérait sur leurs journées. Nero ne dit rien, sachant pertinemment ce qu’il avait fait aujourd’hui; la bonne réaction à avoir lorsque @Jameson Clearwater était impliqué. Et puis ce n’était certainement pas le moment d’en discuter, surtout pas devant une de ses étudiantes. Il se doutait que Iris n’en serait pas très fière elle-même.

Yeleen raconta ses examens, sa journée à l’école, quelque chose de si banal que Nero ne s’attendait pas au malaise qui l’envahit.
Il ne se rappelait pas la dernière fois qu’il avait pris part à une scène aussi… routinière, familiale; qui ne lui rappelait que trop bien une meilleure époque. Bien que probablement pas aussi alléchante que la cuisine de Nyéléni, il pouvait encore sentir les effluves du repas sur le feu, pendant que sa fille pestait sur ses devoirs, tentant de s’en libérer, l’oeil espiègle, et qu’il mettait la table. Il ne se rappelait plus avoir ressenti ce genre de confort routinier depuis des années.

Il déglutit et tenta de chasser le sentiment en se concentrant sur autre chose. N’ayant pas été attribué une tâche, il se pencha pour caresser le chat qui tentait d’attirer son attention depuis tout à l’heure. Il ne faisait rien en particulier pour s’attirer les faveurs du félin, mais il semblait accroché à lui dès qu’il en avait l’occasion.

Il rejoint les dames à table, et ne put s’empêcher de rire à la question de Yeleen. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise, mais elle ne connaissait pas l’ironie de son interrogation. “Nooon…” dit-il, tentant de faire redescendre les coins de sa bouche en un sourire moins amusé. “Il n’y a pas tellement de congés dans ma ligne de métier…” expliqua-t-il en jeta un regard furtif à Iris. Elle était bien placée pour le savoir, ayant été aux premières lignes de ses nombreux “emplois”.

Iris leur offrit chacun un condiment adapté à leur goût, et Nero nota encore une fois les délicates attentions qu’elle avait toujours envers les autres. Il ne pouvait s’empêcher, dans ces moments, de repenser à leur première rencontre. Il n’avait plus vraiment revu cette facette d’elle, après ce soir là, et parfois, il en venait même à se demander si c’était réellement arrivé. Cependant, il pouvait sentir cette force enfouie en elle. Il savait qu’elle pourrait encore le défenestrer si elle le voulait.

“Merci.” souffla-t-il en prenant le pot de piments hachés que Iris avait rapproché vers lui. Il en mit dans son assiette, puis redonna le pot à leur hôtesse. Alors que son amie s'emparait des piments, il remarqua que Yeleen lui proposait également le miel qu’Iris avait choisi pour elle. Pris de court, il le prit et en ajouta à son assiette, incapable de refuser ce que les deux femmes à sa table lui offrait, mal à l’aise dans la situation actuelle. Il s’éclaircit la gorge. “Merci.” dit-il à Yeleen, considérant qu’il s’agirait probablement que d’un mélange de saveurs de plus.

Nero n’était pas certain si elles pouvaient sentir la tension dans l’air ou bien il n’y avait que lui pour qui tout semblait plus difficile. Ce n’était qu’un repas, rien de plus normal, pourtant, tout ce qu’il y avait autour rendait la situation difficile pour lui. Sans compter les souvenirs qui semblaient resurgir par vague, soudainement.

Il risqua enfin de lever les yeux vers Yeleen, qu’il avait, jusqu’à maintenant, évité de regarder trop longtemps. Il eut le même choc qu’à l’étage inférieur en remarquant, encore une fois, à quel point elles étaient similaires, Iris et elle. Au fond, il ne savait pas grand-chose sur elle: beaucoup de temps s’était écoulé depuis qu’il avait appris son existence, du temps où Iris aurait probablement bien voulu lui en dire plus sur sa nouvelle protégée, Nero se doutait bien, mais celui-ci n’avait pas fait beaucoup d’efforts pour poser des questions.

Ai-je attaqué un homme pour toi, ou à cause de toi?

Il prit une gorgée de liquide rose devant lui, appréciant la fraîcheur de la boisson descendre dans sa gorge. Il était pratiquement convaincu d'avoir déjà bu quelque chose de similaire, mais se doutant que ça s’était produit durant une mission pour Atoum, il se garda bien de commentaire.

Yeleen lui posa une question, et il ne fit que relever les yeux. Je n’ai pas besoin de te demander la provenance de ton prénom… songea-t-il. "Guatémaltèque." répondit-il sobrement, son verre à nouveau à ses lèvres. Il avait ce blocage d’en révéler trop sur lui-même à l’étudiante, mais le sujet de son père était un chemin qu’il n’aimait prendre avec personne, préférant dévier tout de suite la conversation.

“Tu es encore à Poudlard, non? Dans quelle maison?” demanda-t-il dans un maigre espoir de faire la conversation, espérant que cela suffirait pour l’éloigner des questions sur lui et sa famille. Peut-être que Sorcha lui avait même enseigné… mais elle n’avait pas besoin de savoir qu’ils étaient liés. Du moins, pas maintenant. Il ne se rappelait pas l’avoir vu à Pré-au-Lard, mais c’était probablement en partie parce qu’il n’était jamais chez lui.

“Oui, merci. Ça semble exquis.” ajouta-t-il aux remerciements de Yeleen, lui jetant au passage un bref regard, presque reconnaissant. C'était la deuxième fois qu'elle lui sauvait la mise, même si Iris le connaissait déjà assez pour savoir comment il était.
Il ne pouvait pas ignorer la politesse, les bonnes manières de l’étudiante qui trahissait la rigueur dans laquelle elle avait probablement été élevée. En comparaison, il semblait que mettre une platée de nourriture sur la table des MacGregor se terminait en une vague d’animaux sauvages se battant pour les meilleurs morceaux.

résumé:

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Elle ne manqua pas le demi sourire amusé, si discret, de Nero. La coïncidence était trop cocasse pour que Nyéléni ne relève pas cette histoire de café, persuadée que cela reviendrait plus tard dans la conversation. Elle ne tarda pas à donner quelque chose à faire à sa fille et rien du tout à Nero, qui était un homme, son éducation vieillotte n'admettant toujours pas une répartition des tâches paritaires. Ce n'était pas qu'elle l'aurait empêché de s'y coller s'il s'était proposé mais Le Chat y avait déjà pourvu, réclamant son lot de caresses comme il ne le faisait qu'avec lui.

Yeleen poursuivit en leur parlant de ses examens et de l'année scolaire qui touchait à sa fin. C'était le genre de conversations que Nyéléni appréciait tout particulièrement, comme elle la faisait se sentir importante aux yeux de la jeune femme.

« C'est bien, tu vas pouvoir te reposer un peu une fois que tu auras tes notes. Je ne doute pas que tu passeras le cap haut la main. », et ça n'avait rien d'une flatterie. Pour ce qu'elle savait de sa nièce, elle pouvait compter là-dessus.

La question des congés amusa beaucoup Nero. C'était assez rare de le voir rire sans retenue et laisser tomber sa peau d'ours pour que Nyéléni s'en trouve agréablement surprise.

« C'est vrai que tu ne tiens pas en place m'enfin des vacances de temps en temps ça ne te ferait pas de mal, même si je suis assez mal placée pour la ramener. », renchérit-elle avec une certaine complicité, « Nero a tendance à toujours se trouver quelqu'un à qui rendre service. C'est un excellent bricoleur. Mais de fait, il est plutôt mauvais pour le farniente. », se moqua-t-elle gentiment.

Elle n'apportait pas cette précision sans arrière pensée, loin de là. Il y avait trop de choses que Nero n'aurait pas eu envie de détailler par le menu dans sa ligne de métier et cette description, plutôt vague, ne pourrait qu'attiser la curiosité de Yeleen. C'était bien naturel. Autant devancer tout de suite les questions gênantes.

Finalement, la question du fort caractère guatémaltèque repointa le bout de son nez, profitant d'une innocente question de la jeune femme. Nyéléni ne put s'empêcher de sourire à nouveau, savourant la coïncidence pour la seconde fois. Elle préféra aller chercher le plat de résistance, laissant à Yeleen la primeur de cette découverte. C'était tout de même tellement bien trouvé cette histoire de café.

Dans la large poêle en fonte, les morceaux de poulet dorés à souhait profitaient encore un peu de l'onctueuse sauce ocre sur leur lit d'oignons confits. Nyéléni récupéra précautionneusement la jatte d'osier qui flottait au-dessus des vapeurs brûlantes et pleines d'aromates qu'elle avait suscitée trois heures plus tôt. C'était la recette de riz cassé deux fois de Nana Sô. Le meilleur du monde à ses yeux. Petit à petit, elle débarrassa les récipients vides, couvrant la petite table basse de ces nouveaux mets qui dégageaient une odeur corsée d'agrumes et de gingembre. Elle laissa cependant la petite coupelle où restaient encore quelques alokos.

« Yassa Soguoma. Et le riz cassé deux fois de ma grand-mère, enfin il ne lui arrive pas à la cheville mais j'espère que ça vous plaira. » annonça-t-elle comme si partager ce repas avec eux était le plus grand bonheur du monde.

Sans y penser, elle ne leur donna pas plus d'informations sur ce plat qui était un tel classique de la cuisine ouest africaine... C'eut presque été comme expliquer ce que c'était que des oeufs au plat en les leur mettant sous le nez. Bien sûr ça n'avait strictement rien à voir et sans doute l'alliance du citron, de la moutarde adoucie par le temps de cuisson et des épices réveillerait en douceur leurs papilles autant que leur curiosité...

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INFOS FICHE DE PERSO

Denbaya means family

ft @Iris Faux-Orpin& @Nero MacGregor
23 Juin 2022 - 19h

Entendre le rire si singulier de l'ami de Nyéléni la surprit, loin de l'image solennel qu'il lui avait renvoyé en bas chez la fleuriste et la Serdaigle se permit alors de penser qu'il pouvait se sentir certainement bien plus à l'aise maintenant que les présentations officielles avaient été faites. Mais si Nero n'avait pas de congé, elle se doutait qu'Iris n'y aurait certaine pas le droit non plus, puisque l'été annonçait forcément des expéditions, elle devrait certainement s'affairer à rendre l'atmosphère plus respirable entre ses sourires et ses délicieux cafés. Elle ne se doutait pas qu'Iris prenait également soin de Nero lorsqu'il était de passer à l'accueil de l'IDEM, avec une telle présence, les pauses à ses cotés devaient être apprécié.

Yeleen eut un sourire en coin alors que Nyéléni la soutenait d'avance quand au repos bien mérité après ses examens, touchée de voir l'attention et la confiance qu'elle lui accordait pour ces notes. Même si Yeleen avait toujours eu qu'un faible niveau en magie dû à sa voix, elle avait décidé de dépasser ses limites avec les informulés cette année et redoutait malgré tout les MULOTs à venir, si encore on lui donnait la chance de passer déjà ses ASPICs.

Le double remerciement de Nero la troubla un peu, se demandant à cet instant quelle place elle occupait dans les précédentes conversations entre lui et Nyéléni. Si elle lui avait dit qu'il n'était qu'un simple ami à qui elle confiait déjà sa vie, il lui semblait que Nero pouvait être le genre d'ami très protecteur vis à vis d'elle. Mais s'il savait pour la fausse identité d'Iris, en était-il l'instigateur? Considérait-il Yeleen comme un potentiel danger vis à vis de cette couverture que Nyéléni avait prise pour échapper à sa famille? Sursautant au moment où il lui annonça qu'il venait du Guathémala, Yeleen piqua immédiatement un phare, se rendant compte qu'elle venait d'apporter un café de la provenance en pensant surprendre leur hôte. Loin de ça, Nero avait certainement du lui apporter déjà bon nombre de grains mais elle nota qu'il sembla moins enclin à lui parler de sa provenance, gardant précieusement son histoire. Tout comme le faisait Iris avant qu'elle ne parle d'elle-même. Nero l'encouragea à cet instant à en dire un peu plus sur elle, ce qu'elle fit rapidement.

"Chez les Serdaigles. Mais à vrai dire, je passe plus de temps avec les Gryffondors depuis cinq ans." précisa-t-elle

Surprise de voir que Nero connaissait un peu plus Poudlard qu'Iris, elle se demanda si celui-ci avait fait sa scolarité ici même ou s'il connaissait de près ou de loin le système universitaire de Poudlard.

"Et vous?" demanda-t-elle très innocemment pour continuer la conversation.

Entre temps, la jeune femme avait déjà rapidement débarrasser l'entrée du diner avec cette succulente mise en bouche avant de leur servir un plat au sonorité et aux parfums exotiques. La mention d'un riz cassé deux fois fit légèrement tilte, loin d'être très au fait des spécialités culinaires d'Afrique. Le plat sentait réellement très bon, ouvrant encore plus l'appétit refoulé de la Serdaigle qui eut un sourire en coin. Nyéléni les servait vraiment avec beaucoup d'attentions.

"Elle vous sert régulièrement d'aussi bon repas?" tenta-t-elle en laissant filer un compliment, sincèrement admirative devant le talent culinaire de la jeune femme.

Elle qui était déjà incapable de faire cuire des biscuits correctement mais qui avait apprit à faire le café, elle se demanda un jour si Nyéléni pourrait un jour l'autoriser à connaître d'autres recettes de famille.

INFOS FICHE DE PERSO

DENBAYA MEANS FAMILY

23 juin 2022 - chemin de traverse ; fleuriste ⟠ @Yeleen Sô @Iris Faux-Orpin

Nero eut un sourire lorsqu’Iris le réprimanda sur son incapacité à rester en place, mais n’osa pas répliquer, sachant pertinemment qu’elle n’entendrait pas ses excuses.

Yeleen lui expliqua porter les couleurs de Serdaigle, ce qui ne suscita pas grande réaction de lui, outre un hochement de tête compréhensif. Elle lui rappelait les élèves qui y étaient à l’époque. Son ex-femme et ses amies, entre autre. Et puis, était-ce si étonnant que la maison qui prônait la soif de découverte héberge une fille aussi avide de connaître sa provenance? Effectivement, ça collait.

Cependant, la suite de sa phrase réussi à lui extirper à nouveau un rire, un vrai. “Oui, ils ont cette tendance…” dit-il, se remémorant vivement Jameson et ses amis qui l’attiraient dans toutes sortes d’idioties.

Il seccoua la tête. “Je n’ai pas été à Poudlard très longtemps.” expliqua-t-il. “Mais quand j’y étais, j’étais chez les Serpentards.” L’époque où ses seuls problèmes étaient les rivalités entre maisons. Ça faisait tout drôle de dire ce genre de chose, ça lui semblait être si lointain, il avait l’impression d’avoir vécu une dizaine de vies depuis ce temps.

Entre temps, Iris revint avec le met principal. Si l’odeur était alléchante, la vue faisait saliver. Il releva les yeux vers Yeleen lorsqu’elle l’interrogea.
“À l’occasion.” dit-il en relevant les yeux vers Iris, un sourire en coin sur les lèvres. “Si vous voulez mon avis, je trouve qu’elle me gâte beaucoup plus que ce que je le mérite.” ajouta-t-il surtout à l’attention d’Iris. Si il était vrai qu’il ne pensait pas mériter toutes les attentions de son amie, il ne pouvait cependant jamais refuser son café ou sa nourriture.

Par réflexe ou peut-être par habitude, Nero se redressa, et une assiette à la fois, s’occupa de servir. Celle d’Iris d’abord, suivi de Yeleen, pour terminer avec la sienne. Ses mouvements étaient machinaux. Il s'assurera de prendre un peu de tout pour chaque assiette, de la sauce jusqu'aux oignons. Il en profita pour ajouter un ou deux autres alokos à sa platée.

Il attendit que l’hôtesse commence pour manger. Même si Nero n’était pas quelqu’un d’extrêmement expressif, il ne put s’empêcher de pousser un petit soupir. Le poulet était tendre, et le riz se mariait parfaitement à la sauce. “Exquis, comme toujours.” commenta-t-il.

Il leva son verre à ses lèvres et observa un instant la tablée, le coeur gros. C'étaient des souvenirs qui remontaient si à loin, il était agacé d’avoir une telle réaction. Irrité à l’idée que son subconscient cherche des ressemblances à ce qu’il avait déjà vécu, il se retourna vers Nyéléni, prêt à se changer les idées.

“Je ne pense pas que tu m’ais déjà parlé de ta scolarité.” Il savait pour Uagadou, mais c'était à peu près tout ce qu'il savait. Ça, et qu'elle n'avait aucun problème à défenestrer quelqu'un sans baguette.

résumé:

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Elle ne put manquer le petit fard que piqua Yeleen alors que Nero lui indiquait venir du Guatemala. C'était tout de même drôle quand on y pensait. Qu'elle ait eu l'idée de lui ramener justement ce café là et qu'à lui ça ne lui soit jamais venu. En soi, il était vrai que Nyéléni n'avait pas du tout la même relation avec l'un et l'autre. Fort heureusement pour Yeleen, la conversation laissa rapidement de côté le sujet du Guatemala. C'était à attendre. Nero n'était pas le genre d'homme à étaler sa vie entre le fromage et le dessert. Il était déjà largement sorti de sa zone de confort ce soir, pour le plus grand plaisir de son hôte. Elle les laissa entretenir seuls le sujet de Poudlard, pour ce qu'elle aurait pu en dire. Serdaigle, Serpentard. Ça ne la renseignait pas beaucoup plus elle mais du côté de Yeleen et Nero, il semblait que ça ait une réelle importance. Inconsciemment, Nyéléni repensa à Yamara la femme-serpent, notant cette étrange coïncidence. Ça ne voulait probablement rien dire et elle peinait à trouver le moindre point commun entre l'homme assis à sa table et la première épouse de son père, pour le peu de fois où elle l'avait croisée.

Elle posa le yassa sur la table avec une petite présentation succincte puis, Nero fit le service. C'était visiblement le moment de récolter les lauriers pour sa cuisine. Nyéléni avait ce sourire charmé et un peu chose qu'elle n'arborait pas souvent.

« Tu sais ce que je pense du mérite... », fit-elle avec un demi sourire amusé à l'attention de Nero. Elle le renvoyait à une lointaine conversation dans laquelle elle avait ri de ces gens qui ne juraient que par des il n'a que ce qu'il mérite et autres la roue tourne et mauvais karma. C'était peut-être une philosophie un peu dure mais à ses yeux, le mérite n'avait que peu de place dans ce que la vie vous réservait. On n'avait peu ou prou jamais ce qu'on méritait et c'était peut-être bien ainsi. « Ça me fait plaisir de prendre soin de vous. »

Elle n'avait pas dit des autres. Pourtant il était vrai qu'elle prenait soin de tout le monde mais, pas de la même manière. Ces deux là avaient droit à des attentions qu'elle ne réservait qu'à eux deux. Elle embrassa à nouveau la scène du regard et cela lui fit chaud au cœur puis elle reprit sa place à table, entamant son assiette. Quelque chose passa dans le regard de Nero, juste après qu'il eût complimenté à nouveau sa cuisine. Nyéléni lui adressa un froncement de sourcil discret, comme pour s'assurer que tout allait bien.

« Oh mh comment dire ? », fit-elle, un peu surprise d'avoir finalement quelque chose d'intéressant à raconter sur le sujet précédent, « Vaste sujet. Mon père avait fait en sorte que je suive un cursus sciences politiques alors... je n'ai pas vraiment eu le choix mais c'était tout de même très enrichissant. », dire que derrière son bureau de l'accueil, elle maniait difficilement le B-A BA du manuel de sortilèges de première année. Avec le recul elle n'était vraiment pas sûre que son père aurait été fier d'elle. « A Uagadou. », précisa-t-elle pour Yeleen pour qui ça n'était peut-être pas une évidence, « Tiens, ça me fait penser que, je ne vous ai pas dit, mais Imelda s'est mis en tête de me faire passer mes BUSEs. Elle est arrivée un beau matin avec un programme de formation et tutti quanti comme si ça lui était apparu en se levant. Elle s'est même arrangée pour qu'une de ses connaissances me prépare à l'examen. Jameson Clearwater. Tu le connais peut-être Yeleen, j'ai cru comprendre qu'il était directeur de je ne sais plus quelle maison à Poudlard. En tout cas c'est un sacré personnage. Figure toi qu'il déteste Irvin lui aussi. », précisa-t-elle finalement à l'intention de Nero.

Il fallait dire qu'il ne manquait jamais une occasion d'échouer à dissimuler le dégoût que lui inspirait leur collègue briseur de sortilèges et de bien d'autres choses au dire de Franck, l'agent d'entretien, qui ne portait pas non plus le type dans son coeur.

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