Welcome... To the Jungle

INFOS FICHE DE PERSO

Je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils en réprimant un sourire. Ce gosse m'épatait avec ses anecdotes sortis d'on-ne-sait-où. Je ne savais pas s'il était en couple ou fiancé, ou que-sais-je encore, mais une chose était sûre : la personne qui partagerait sa vie n'allait clairement pas s'embêter, j'en étais persuadé.

J'acquiesçais d'un air qui ne voulait pas le contredire même si j'avais un autre avis sur la question. Néanmoins, je ne pus m'empêcher de me demander de quel côté pensait-il être. Personnellement, je ne saurais pas dire, mais le résultat m'intéressait.

À ma question sur les créatures volantes, il me confia avoir peur des oiseaux. Je le regardais perplexe, en m'imaginant sa tête quand on allait arriver aux alentours de l'île et de tous ces perroquets qui servaient aussi de hiboux dans la région. D'ailleurs, je me demandais bien comment faisait-il au bureau de poste ou dans la volière. Payait-il quelqu'un pour les lui poster ?

Ne voulant pas le mettre mal à l'aise, je préférais faire comme si de rien n’était en lui exposant la raison de sa venue ici. Cette idée semblait l'emballer, ce qui me ravit intérieurement alors que j'affichais un sourire sur mon visage. Je le laissais me raconter son anecdote sur ses BUSEs et mon sourire s'étala un peu plus sur ma face alors qu'il me disait être bien entouré. C'était toujours plaisant. Je voyais ce qui se passait avec Alan, c'était agréable.

Néanmoins, il me donna l'envie de voir ce que devenait mon ami @Luke Korrigan et cette tête sombre de @Braxton Clearwater. Le seul Poufsouffle que je connaissais qui avait la tête d'un mage noir dont le métier était justement de les arrêter. Je trouvais ça cocasse au vu de son épaisse barbe noire et de son regard de psychopathe. On était bien loin du temps de Poudlard avec ces deux-là.

Avec une mine nostalgique en me remémorant un temps où j'étais insouciant, je lui demandais pourquoi avoir choisi ce métier. Un sourire se dessina sur mon visage, je ne pus m'empêcher de baisser le regard vers le sol, trouvant ça très drôle, avant de relever mon regard vers Michel-Ange. J'avais l'impression de voir une version de mon frère au même âge.

« - Comme à Poudlard, il y a un conseil d'administration pour l'école de Castelobruxo. Y en a un, en particulier, qui me tape sur le système... Un certain Pedro Almadovar. »

J'aurais pu demander un coup de main à @Bianca Almadovar, mais je ne l'avais pas fait. D'une part, parce qu’éthiquement parlant, je n'aimais pas le piston. D'autre part, ce n'était pas le moment, et je préférais garder mes distances avec ma vie à Londres.

« - Il est vraiment bon. Mais il a un peu une tête de con si tu vois ce que je veux dire. »

Je repris la marche.

« - Allez, viens. »

(...)

Au bout d'une demi-heure, après avoir passé les arbres et occupé Michel-Ange pour éviter qu'il ne lève la tête afin qu'il ne remarque pas les différents perroquets d'Amérique latine et du Brésil plus particulièrement, nous arrivâmes devant Rio de Bruxo.

C'était une ville magnifique et resplendissante. Tous les murs étaient blancs, sauf les fenêtres et les portes qui étaient peintes de différentes couleurs. L'endroit était particulièrement fleuri, et on entendait continuellement de la musique (même la nuit). Les sorciers du coin étaient particulièrement festifs et heureux de vivre. C'était un vrai remède contre la dépression pour tout occidental. J'en étais intimement persuadé puisque je le vivais depuis un mois.

Je le fis passer par l'allée principale qui déboucha sur une espèce d'hôtel de ville, qui n'était autre que le ministère de la magie brésilien. C'était une belle bâtisse aux aspirations coloniales, bien que l'on remarquait certains détails, certaines finitions mayas. Devant l'imposante bâtisse, il y avait une énorme fontaine qui crachait une eau claire et pure. Au centre de cette dernière, il y avait la statue d'un sorcier sur lequel je ne m'étais pas particulièrement penché parce qu'il me rappelait un peu @Braxton Clearwater en plus petite et avec un visage plus ouvert, plus solaire.

Je lui montrais un hôtel semblable aux autres bâtisses de la ville, avec ses balcons en fer forgé. Nous entrâmes dedans, et je le menai aussi dans les escaliers après avoir salué l'hôtesse d'un bonjour en portugais.

Puis, nous arrivâmes au deuxième où j'ouvris une porte.
« - Notre chambre. »

C'était une bien jolie pièce qui reflétait bien ce que l'on avait vu d'hôtel de ville. Pourtant, il se dégageait quelque chose de chic et de vacances qui ne me déplaisaient pas.

Un petit salon en osier, une table en verre, au fond deux portes, l'une menant au sanitaire, l'autre à la salle d'eau, un balcon, et les deux lits non loin l'un de l'autre.

« - Allez change-toi, après on y va. »

C'était que le temps passait vite, vous voyez.

Mon regard s’était porté sur Lennox. Mes yeux se plissèrent quand il prononça le nom de la personne qui lui donnait du fil à retordre. Mon petit poing se ferma à son nom et je déclarai d’une voix emprunte de défi :

« A croire que tous les Almadovar sont des têtes de cons... »

***

Sans rien dire, je suivais encore Lennox, mes yeux passant de droite à gauche et de gauche à droite dans une attitude émerveillée. La ville en elle même avait l’air merveilleuse. Il y avait un je-ne-sais-quoi, de bien plus palpitant que mon Angleterre natale. Les couleurs, les sourire et la joie de vivre des gens. Et la musique. En rentrant dans l’hôtel, je me surpris à faire quelques petits mouvements d’épaule en direction de l’hotesse d’accueil qui se mit à glousser en mettant sa main sur le visage.
Mes joues étaient devenues légèrement roses.
Alors qu’on montait dans nos quartiers, je déposais mon sac à dos et je regardais l’aspect simple mais accueillant de l’endroit. Nos lits étaient proche, mais j’avais jamais été très pudique et j’étais pas du tout là pour chipoter. Aussi, sans ménagement, j’ouvris mon sac et je commençais à me changer. Offrant à Monsieur MacGregor du Mich en slibard pour briser la glace, je me concentrais sur le choix de ma tenue. J’optais finalement pour quelque chose de bien plus léger et décontracté. Une fois fait, je me regardais dans une glace pour bien vérifier que tout était ok.

« C’est mieux que la tenue de combat que m’a conseillé Madame MacGregor… Je suis en train de me demander si elle s’est pas foutu de ma gueule en disant que je devais porter un truc style militaire Brigade Magique... »

Je tournais ma tête vers Lennox. Est ce que sa cousine était du genre à faire des blagues comme ça ? Hm. Le doute me prit et ma naïveté me frappa le visage. Je m’étais fait avoir comme un bleu…

« Vous avez un plan d’attaque ? »

Alors que je sortais de notre appartement, je réajustais mes habits, bien plus confortables et agréables. L’avantage c’était que mes cheveux étaient coupés très courts et ne me tenaient pas chaud. Purée, Asel ne m’avait pas raté. En un mois, ça avait bien repoussé… Mais c’était pas encore vraiment ça.

« Si votre Almadovar est comme le miens, je pense qu’il faut le flatter et lui faire croire qu’il maîtrise la situation. Ils aiment briller. Croire que c’est les plus beaux et les plus forts… »

Je soupirai. Tout en passant devant l’hôtesse, je lui fis un petit coucou par dessus l’épaule de Lennox avec un grand sourire. Cette dernière rosie un peu et se cacha derrière une feuille. Quoi ?! J’étais célibataire après tout. Bien que les choses allaient mieux avec Apolline, nous n’avions pas eu le temps de faire le bilan, j’avais du partir pour Rio immédiatement après.

« Et s’il veut pas entendre raison, j’veux bien lui casser la gueule. J’l’ai déjà fait, j’peux recommencer. »

Avec mon petit poing, je frappais la paume de ma main d’un air menaçant, montrant que j’étais prêt à en découdre avec du Almadovar sans aucun problème. Mais je me mis finalement à rire devant la tête de Lennox.

« Je déconne... »

Pas tant que ça. S’il fallait en venir au main avec ce Pedro pour sauver l’honneur de mon maître de stage, j’étais prêt à le faire sans aucun problème. J’étais un Poufsouffle. Et j’étais même le Capitaine. Loyal à en perdre la raison...

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Je n'étais pas particulièrement choqué par le manque de pudeur de Michel-Ange. À dire vrai, je n'avais pas vraiment fait attention à ce détail, m'asseyant sur une chaise en osier, mon regard tourné vers l'extérieur pendant que je me grattais la joue. Pedro Almadovar était un homme bon, vraiment intéressant. Il avait un cerveau bien rempli et surtout, il avait une certaine bienveillance. Hors, il avait fait de sa vie, un combat pour préserver le patrimoine magique d'Amérique centrale et latine en ralliant à sa cause de nombreux sorciers locaux et indigènes. En étant anglais, et avec un peuple à l'histoire fortement colonisatrice, il était celui qui m'avait donné le plus de retors pour convaincre les quelques récalcitrants à la signature. Si j'étais parvenu à rendre confiants certains d'entre eux grâce aux travaux que l'Institut de Découverte et d'Exploration magique avait déjà réalisés au cours de ces vingt dernières années, Pedro Almadovar était resté inflexible. Par ailleurs, cela ne m'empêchait pas de manger avec lui.

« - On aime bien bizuter les nouveaux. Et encore, tu as eu de la chance de tomber sur ma cousine, si c'était mon frère... »

J'éclatais de rire. Mon big bro, c'était le meilleur. Il avait cette façon si particulière de s'occuper des nouveaux que même eux finissaient par rire du bizutage qu'ils subissaient. J'y étais passé aussi. Personnellement, je n'en faisais pas, même si ce qui s'était passé tout à l'heure à l'enclos avec les jagons pouvait s'y apparenter.

« - Aucun, j'ai déjà tenté tout ce que j'avais, mais je pense que toi, tu vas pouvoir. »

J'avais ma petite idée derrière la tête, et depuis que j'étais au côté du poufsouffle, je ne pouvais m'empêcher de me dire que c'était l'idée la plus brillante que j'avais pu avoir pour convaincre quelqu'un pour obtenir ce dont j'avais besoin.

J'éclatais de rire. Visiblement, il connaissait un Almadovar, et quelque chose avait dû se passer entre les deux pour qu'il ait l'air aussi remonté. Une broutille d'étudiants, osais-je penser, même si je me demandais bien ce qu'ils avaient pu se faire. Il me faudra en parler avec @Théa Rosewell . Elle a l'air de s'y connaître en potin, et j'étais presque sûr qu'elle connaissait tout ce qui se passait à Poudlard.

« - Il n'est pas aussi arrogant que peuvent l'être les autres Almadovar. » Je gardais une pensée pour @Bianca Almadovar avant d'ajouter : « C'est le plus accessible, mais... Mais tu verras quand on le rencontrera. »

Je lui fis un sourire pour l'aider à se détendre. Je n'étais pas stressé. De toute façon, si ça, ça ne marchait pas, plus rien ne fonctionnerait. Il me fallait toutes les signatures pour pouvoir commencer à visiter les locaux afin de m'assurer que tout soit sécure lorsque j'amènerais mes étudiants cet été.

À nouveau, j'éclatais de rire. Il voulait lui casser la figure. Je ne pouvais m'empêcher de trouver ça drôle, comprenant alors qu'il devait y avoir une histoire d'honneur mal placée dans sa relation avec son Almadovar. Je ne répondis pas, cependant. Cela ne servait à rien, sinon à alimenter le truc pour pas grand-chose.

« - Allez, ramène ta fraise, le bagarreur, on a un vieil homme bien élevé à convaincre. » Fis-je, avec un sourire amusé en me dirigeant vers la porte.

(...)

Le clocher de l'île indiquait midi. Nous arrivions en bas de l'hôtel, dans le restaurant de ce dernier. J'avais réservé une table dans un endroit magnifique. C'était plus pour Michel-Ange que pour M. Almadovar étant donné qu'il était habitué des lieux. C'était un jardin magnifique et coloré. De grands arbres avec de jolies fleurs, une piscine qui semblait être un cours d'eau de tout ce qu'il y a de plus naturel avec un mobilier rappelant celui que nous avions dans notre chambre d'hôtel. En face, de l'autre côté, il y avait des transats couverts d'un tissu blanc et immaculé.

On nous installa à notre table. Notre invité n'était pas encore là. J'en profitais pour faire parler un petit peu Michel-Ange.

« - Bon, au vu de ta famille, j'imagine que tu as déjà du avoir à faire à ce genre de spécimens. N'oublie pas une chose : les latinos ont un tempérament beaucoup plus chaud, solaire et passionné que ce qu'on a l'habitude de fréquenter à Londres. »

Je ne me faisais pas de soucis, mais c'était toujours bon de le rappeler.

« - Pedro Almadovar est le frère d'un homme particulièrement puissant au Mexique. Les Almadovar sont une famille très influente par ici. Miguel, son frère, a le bras très long. On est probablement surveillé à l'heure où on discute, et ils savent probablement tout sur nous. Lui, c'est un peu un électron libre. Un érudit, passionné d'histoires, qui s'est engagé dans la préservation du patrimoine maya. »

Je consultais ma montre. 12h 03.

« - Nous avions rendez-vous à midi. Mais il n'arrivera pas avant la demie, voir treize heures. Ne parle pas de politique, c'est un sujet délicat. Reste cool, et... Oh, tiens. » Je lui tendis un mouchoir que j'humidifiais à l'aide d'un sort. « Le premier regard est très important. Nettoie la trace sur son nez. Ils attachent beaucoup d'importances à l'apparence. »

J’observais comme un enfant les lieux pendant que nous rentrions dans le restaurant. J’avais envie de tout faire. Des bombes dans la piscine, picoler dans les transats, discuter avec les locaux autour de cocktail maison et… Quand il commença à parler, ma mine se fit de plus en plus déconfite. On était là pour un déjeuner mondain, comme j’aimais tant les détester. Ma mine s’assombrit un peu, et je tressaillis même l’instant suivant car un Aras rouge et bleu venait de me passer au dessus de la tête.

« Mon nez ? Ah ! »

Je passais une serviette propre sous ce dernier pour le nettoyer. Puis, je la nettoyais elle d’un Recurvite parfaitement exécuté et je la repliais avec soin. Je n’aimais vraiment pas dans quoi on m’avait embarqué. Je m’imaginais courir avec mon chapeau d’explorateur dans un tempe Incas ou Mayas… Mais parler à un dignitaire Almadovar…

« Très bien. Rassurez vous j’ai l’habitude des tempéraments chaud. Ma famille en possède quelqu’un. Une fois, ma cousine Solvi a failli brûlé la moitié de la salle avec sa baguette parce qu’on avait traité son petit ami Fergus Clearwater de « freluquet quelconque ! » »

Mon grand-père était encore en vie ce jour là et c’est lui qui avait arrêté les hostilités. C’est une provocation de mon oncle Goliath… Il détestait la seconde partie de la famille Grimm. Celle qui s’était associée à cette charmante sorcière Hawaienne. Moi, j’avais toujours aimé Solvi. Et j’avais toujours aimé papy pour s’être remarié et avoir été plus qu’heureux, au nez et à la barbe de tous.

« Donc je suppose qu’on va boire beaucoup et manger énormément. C’est parfait, mes compétences s’améliorent quand j’ai bu, surtout en négociation. Par contre arrivé à une certaine limite je contrôle plus rien… Mais normalement je tiens bien l’alcool. »

J’hochais fièrement la tête en direction de Lennox, comme si ce que j’avais là était une particularité magique aussi puissante que de parler aux serpents ou de me changer en Loup monstrueux. Avec émerveillement, je regardais rapidement la carte pour évaluer les boissons avec le taux d’alcool le plus raisonnable. Il ne fallait surtout pas mélanger.

« Très bien. Un bon vivant, qui est passionné d’histoire magique et civilisation magique. Franchement, je pense que je devrais y arriver… Et… d’ailleurs... »

Je me penchais, depuis qu’il m’avait dit qu’on était peut être écouté et observé, j’essayais de chercher les Langue-De-Plomb Mexicaines. Mes yeux se plissèrent. Je murmurais à Lennox tout doucement.

« C’est quoi l’objectif… Je dois le convaincre de quoi déjà ? »

Est-ce qu’il me l’avait dit ? Parce que si c’était le cas, je l’avais oublié. De loin, je vis un homme qui ne pouvait être que la personne décrite arrivé, les bras grand ouvert et le visage rayonnant. Je tapotais alors l’avant bras de Lennox et je souriais légèrement.

« Vous inquiétez pas M’sieur MacGregor. Dés fois, j’improvise et c’est comme ça que ça se passe le mieux. »

Je lui fis un clin d’oeil, et je me levais pour accueillir notre nouvel invité.

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Apparence de Pedro Almadovar : www

Tout à coup, alors que je m'apprêtais à répondre à Michel-Ange, un sorcier à l'allure fier et honorable apparut dans mon champs de vision. Je tournais la tête pour regarder Pedro qui se dirigeait vers nous, accompagnés de deux brutes qu'il laissa à quelques mètres de nous. Je me levais pour l'accueillir comme il se doigt, saisissant sa main tendue avec politesse.

« - Ah, MacGregor, désolé du retard. » Je savais d'ores et déjà que c'était faux.
« - Ce n'est rien, Pedro. On venait d'arriver. » Autant mentir à mon tour.

J'avais toujours pensé que ces règles d'usages étaient particulièrement agaçantes. Mais le beau monde aimait ce genre d'échanges, et même s'ils pouvaient être humble ou quoique ce fut, ils aimaient bien le respect de leurs étiquettes. J'étais quasiment sûr que Michel-Ange devait y être un petit peu trop confronté au vue de sa famille.

« - Jeune homme. » Fit-il, en regardant Michel-Ange.
« - Je vous présente Michel-Ange Grimm, il est étudiant à Poudlard où il fait des études en histoire et archéologie. »

Une lueur vibra dans le regard du sorcier qui en dégageait quand même pas mal. Malgré ça, il restait particulièrement solaire, accessible. C'était étrange, surtout quand on connaissait quelques sorciers du clan Almadovar. J'esquissais un sourire alors qu'il regardait Michel-Ange avec un vif intérêt.

« - Tu dois connaître @Edel Almadovar et son frère ? Ils sont les fils de ma nièce. Je ne connais pas bien le système scolaire britannique ayant fait mes études à Castelobruxo, mais tu dois probablement voir qui c'est. »

Je ne pus m'empêcher de me mordre la joue en priant tous les dieux (moi qui n'était pas forcément très croyant) pour que Michel-Ange

Ni une ni deux, je me levais pour saluer ce sorcier émérite que je commençais maintenant à reconnaître. Il avait été tristement célèbre pour rétablir la paix dans son pays magique. Mais à quel prix. C’était également un sorcier intelligent brillant et… A l’égo assez important, comme tout sorcier de son rang qui se méritait. Maintenant que je le voyais, je savais qui il était. J’adressais un regard confiant à Monsieur MacGregor. J’allais en faire qu’une bouchée !

« Bien évidemment. Je les connais, ce sont des camarades de l’Université. Surtout Edel… on aime bien aller à Pré-Au-Lard ensemble. Le village magique à côté de Poudlard. »

Je me rasseyais et j’offris un large sourire à Pedro Almadovar. Quoi ? Je déformais la vérité. Je savais que c’était la meilleure façon de mentir et que cela offrait les meilleurs mensonges ! Toujours un soupçon de vérité. Prenant commande une boisson alcoolisé, noble et local, je montrais ainsi que ma lignée de Sang-Pur savait se comporter convenablement en société. Mes jambes se serrèrent, mes mains se posèrent sur la table. Je me redressais… Vraiment, je détestais faire ça. Mais je savais faire, j’avais eu une éducation en ce sens.

« En tout cas sachez que c’est un honneur pour moi de vous rencontrer. Vraiment. J’ai beaucoup entendu parler de vos, de vos travaux et aussi de vos talents de politiciens. Vous êtes un exemple à suivre pour la jeune génération comme moi. »

Ce n’était pas de la lèche, parce qu’au final, ça je le pensais et c’était sincère. Je me tournais vers Lennox, un peu tendu. Il fallait que je la ferme parce qu’allait venir le moment où j’allais aller trop loin et où j’allais certainement en faire une… Je plissais des yeux, pris un peu d’eau, et d’un geste élégant essuyait mes lèvres et mon visage. Il faisait chaud.

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Je vis Pedro fronçait les sourcils, et je ne me pus m'empêcher de retenir ma respiration. Michel-Ange Grimm semblait avoir beaucoup de mal à cerner les sorciers qu'il avait en face de lui. Il y avait un petit peu trop d'assurance dans ses propos. J'espérais que Pedro ne s'en rendrait pas compte, mais je n'y croyais pas vraiment. Il était le petit frère de Miguel Almadovar, un des sorciers les plus puissants du Mexique. Moins doué en magie, mais bien plus doué en diplomatie, Pedro avait su se montrer particulièrement important dans la politique de son frère, l'aidant à mettre des mots sur des choses que Miguel aurait plutôt réglés à la baguette magique.

Bien sûr, il fallait s'y connaître en politique, et ce n'était clairement pas dans le programme des étudiants de Poudlard qui se focalisaient beaucoup plus sur les pays voisins, ne faisant que survoler la politique d'Amérique latine.

Pour autant, c'était aussi des gens fondamentalement différents. Je pensais que Michel-Ange l'aurait compris. Néanmoins, je fus surpris de voir les lèvres de Pedro s'étirait en un sourire particulièrement amusé. Il n'y avait pas cette petite trace pleine de jugements dans ses iris comme il avait pu m'honorer il y a une dizaine de jours, et encore moins cette arrogance qu'avaient ces hommes dont le pouvoir dépassait très certainement le commun des mortels, moi le premier.

« - Il va falloir lui apprendre à mentir, MacGregor, sinon, il se fera manger tout cru dans le milieu. » Fit-il, en tournant sa tête vers moi. Pedro ne semblait nullement offensé par le mensonge de Michel-Ange.

Je souris, tentant de contrôler toute réaction liée à mon stress et à mon anxiété. Très franchement, ça m'embêterait de ne pas mener à bien ce projet dans lequel je me mettais corps et âme pour oublier Dipali, sa grossesse à venir et @Bianca Almadovar.

« - Un exemple, peut-être pas, jeune homme. Je ne cherche pas à l'être, et je ne souhaite pas l'être. Je suis de ce qui pense que les exemples ne sont que pour les faibles d'esprit. »

Bien que ces propos pouvaient se montrer particulièrement insultants, je ne voyais aucune animosité dans son regard. Il n'avait pas ce petit côté d'enquiquineur d'@Edel Almadovar, c'était indéniable. Tout du moins, ce fut l'intuition que j'eus grâce ou à cause des propos de Michel-Ange un peu plutôt dans la journée.

« - De l'audace, une tête bien remplie et du verbe. » Fit Pedro en se tapotant la tempe.

C'était probablement un conseil, ou quelque chose dans ce goût-là. Personnellement, je n'étais pas bâti comme lui, ou comme n'importe lequel des hommes d'ici. J'avais un sang particulièrement calme, là où le feu coulait dans les veines de ces sorciers.

« - Je l'aime bien, MacGregor. Je vais lui poser les mêmes questions qu'à toi. »

Je levais les yeux au ciel. J'avais eu beau lui sortir tous les arguments possibles et inimaginables, je n'avais pas su le convaincre. Je n'avais pas osé lui proposer un pot-de-vin, là où je me doutais que certains de l'Institut l'auraient tenté. Je posais mon regard vers Michel-Ange, en me demandant bien s'il serait capable de réussir là où j'avais échoué. Bien sûr, je l'espérais ardemment.

Si j'avais su, je lui en aurais même parlé. Je savais que j'aurais dû le faire venir plutôt.

« - Mettons que vous découvriez quelque chose. Qu'est-ce que tu comptes en faire ? »

Je retenais ma respiration puis… je redevins tout rouge. Immédiatement après que Pedro m’ait complètement percé à jour, le vrai Michel-Ange revint au galop. Mon visage lunaire s’éclaircit, mes épaules se voutèrent et clairement, je commençais à un peu moins bien me tenir à table. Je regardais alternativement Pedro et Lennox, un peu amusé et gêné aussi par la situation.

« Je sais pas mentir… »

C’était drôle au final de rire de soit. Je savais que l’autodérision était un de mes points forts. En même temps si on était capable de rire de soit et de sa propre bêtise, alors on avait fait un pas immense dans la sagesse. Quand il me prit brusquement à partie je pris une TRES longue lampée de mon cocktail brésilien. De la fumée verte et jaune, au couleur du brésil sortie de ma bouche et de mes oreilles et je pris une très grande inspiration pour me donner du courage.

« Quelqu’un m’a dit que le plus important dans notre métier, c'était notre capacité à rester des enfants face à la découverte. Avoir un sérieux besoin de vivre, de rencontrer, de découvrir. »

Je bus à nouveau une bonne gorgée, sentant l’alcool agir juste assez pour que je ne dise pas de connerie et juste ce qu’il fallait pour casser un peu le peu d’inhibition que j’avais à parler. J’en avais jamais beaucoup eu, mais de parler à un haut dignitaire de la région, ça m’avait un peu renvoyé aux Dunn. Si j’étais pas capable de séduire un Almadovar chez lui, alors autant que je reste terrer dans ma forge quand j’allais devoir partir en quête de la main d’Apolline.

« Etancher la soif de savoir, calmer la curiosité des enfants qui brillent en nous et aussi partager cette découverte avec ceux qui ont la même passion qui les animent. Bien évidemment tout en laissant cette découverte ici, au Brésil. Nous ne sommes pas des pilleurs. Ce que nous aimons… Enfin moi, ce que j’aime, c’est la belle magie. »

L’alcool m’avait peut être donné des ailes. D’ailleurs, je repris quelques gorgées de ce cocktail super cool. Heureusement j’avais pris une potion qui empêchait d’avoir la gueule de bois dans ma valise, à l’hotel. Parce que je pensais que là, c’était bien partie. D’ailleurs cette potion avait la particularité de faire comme le cocktail. Faire sortir de la fumée des oreilles. Peut être qu’il y en avait, en fait, directement dans le cocktail… Je sursautais un peu, revenant brusquement à la conversation.

« Et découvrir tout ce qu’il y a de plus beau et de plus fascinant, dans la magie, c’est la quête de ma vie, et ça l’a été pour ma famille dans son domaine pendant plusieurs générations. Parce que si on ne s’intéresse pas à elle et que l’on s’en sert que comme un vulgaire outil… Au final, je pense qu’on passe à côté de l’essence même et profonde du sorcier. »

Une petite gorgée pour Monsieur Clearwater. S’il m’avait entendu, il m’aurait très certainement mis une calotte dans le dos des enfers à me faire vomir mon cocktail. D’ailleurs, je levais le nez, prêt à le voir débarquer pour mettre 50 points à Poufsouffle pour cette phrase. Mais à ma grande déception, je ne vis pas sa frimousse joyeuse de Gryffondor apparaître.

« C’est quoi ce cocktail ? » dis-je brusquement en changeant de sujet.

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Je ne pus m'empêcher de retenir mon souffle alors que j'écoutais Michel-Ange s'exprimait à cœur ouvert. Pedro le regardait intensément, un sourire trônant sur son visage, visiblement imperturbable. C'était une situation particulièrement stressante, surtout que je n'avais parlé en rien du projet à Michel-Ange. J'étais réellement le pire pour tenter de convaincre qui que ce soit pour les travaux de l'Institut. De toute manière, je restais assez lucide là-dessus. Sur les douze signatures nécessaires qu'il m'avait fallu, j'avais tout de même mis un mois (ou presque) pour en obtenir onze. Je n'étais pas un bon diplomate. Mes capacités étaient ailleurs. Mais l'idée d'aller sous l'école de Castelobruxo, surtout après y avoir étudié durant mes études, m'avait tellement excité que j'avais sauté sur le projet à pieds joints. Mes problèmes avec @Bianca Almadovar n'étant même pas au stade embryonnaire, si tant on pouvait appeler ça des problèmes. Car au final, il s'agissait plus de soucis intérieurs, propres à moi-même, sur la disparition de mon fils tant aimé.

Je sursautais lorsque j'entendis Pedro éclatait de rire tout à coup. Michel-Ange attirait son attention sur un cocktail qu'on venait de nous poser sur la table. Je souris, mal à l'aise, en me demandant où on en était sur notre épineux problème. Pedro se pencha sur sa chaise, jetant un regard sur le cocktail.

« - Caïpirinha. C'est un cocktail à base de Cachaça, un alcool de canne à sucre et beaucoup de citron. Fais attention, avec cette chaleur, il tape vite derrière les oreilles. »

Il attrapa les verres qu'il nous distribua. Je le remerciais d'un signe de la tête, avant de saisir à mon tour le verre. Observant Pedro, j'attendais que ce soit lui qui annonce le top départ de ce repas. Tout ce que je savais, c'était que lorsque l'on nous servirait, on ne devrait plus parler affaire. Une pratique que j'appréciais. Je détestais manger contrarier, et l'alcool m'aiderait très certainement à me détendre suffisamment quoique la réponse de Pedro serait.

Ce dernier se redressa dans sa chaise, levant sa main tout en claquant des doigts. L'un de ses gardes du corps s'approcha, sortant un stylo à plume de la poche intérieure de sa veste pour le lui tendre. De son autre main, Pedro fit apparaître le document sur lequel siégeaient les onze autres signatures. Retenant mon souffle, je le vis appliquer la sienne.

« - Michel-Ange, sachez que vous avez un ami, ici. »

Et il signa.

Je regardais la scène avec un sourire amusé. Pedro semblait aimer les gens atypiques, vifs, et sincères. Je n'avais pas compris les propos de Carlos lorsqu'il avait signé - le premier - en me disant que Pedro serait effectivement le plus chiant à convaincre si je n'étais pas suffisamment jeune d'esprit. Je n'avais pas compris le sens de ses mots, bien que je misais tout en ultime recours sur Michel-Ange.

Pedro me tendit le parchemin tout en rendant la plume à son garde du corps qui se recula aussitôt. Je pris la feuille avec délicatesse, la roulant lentement, avant de la fourrer dans ma poche. Pedro saisissait son verre. Il le leva, pour le baisser, avant de le mettre devant lui, à hauteur de ses épaules.

« - Arriba, abajo, al centro y pa dentro ! »

J'eus un petit sourire. C'était la façon qu'avaient les Mexicains pour trinquer. Je pris mon verre et le recopiais.

« - Arriba, abajo, al centro y pa dentro ! »

Le repas s'annonçait plus sympa que je l'avais imaginé. Déjà, mon esprit réfléchissait à ce que j'allais pouvoir lui montrer sur Rio de Bruxo et sur les sites de fouilles ouverts au public des environs. Nous ne ferons pas de fouilles à proprement parler, mais j'osais croire qu'à la fin de son séjour, Michel-Ange en saurait déjà plus que n'importe qui à Poudlard sur les cultures latines, plus particulièrement brésiliennes.

« Tout comme vous ! »

Je trinquais avec eux, la fleur au fusil et le sourire de Gobelin jusqu’aux oreilles comme d’habitude. Me rasseyant, je me demandais bien ce que j’avais fait signé. Soudain, un doute me vint. Et si j’avais fait faire un truc grave. Genre l’extermination des Elfes de maison au Brésil ? Après tout je ne connaissais pas assez Lennox pour lui faire une confiance aveugle et voilà que je m’étais déjà engagé dans un truc dont je ne savais ni les tenants ni les aboutissants. Mais je relevais quand même mon verre tout sourire.

« Au projet ! » dis-je en portant un toast.

Avec amusement, et avec un regard ayant quand même un fond de panique, je trinquais encore avec Lennox. Dans quoi je m’étais embarqué encore… Je soupirai un peu et je continuais à boire mon cocktail avec amusement. Bon. De toute façon, ma vie était rythmée comme ça. Ce n’était pas moi qui subissait la vie c’était plutôt la vie qui me subissait…

« J’espère voir plein de chose de cette ville avant de partir. Visiter les lieux magiques et les lieux anciens. L’amérique du sud magique m’a toujours fasciné. Les enchantements mayas, incas et azthèques qui perdurent encore ainsi que tous leurs artefacts… C’est passionnant. Quand on pense ce que certains sorciers étaient capable de faire il y a des millénaires et qu’aujourd’hui on arrive pas à reproduire ? C’est fou non ? »

J’avais bien compris depuis que le garde du corps avait tendu son stylo que Pedro c’était pas joe-le-clodo mais quelqu’un de très important. Mais il avait dit qu’on était ami. Alors moi je lui parlais comme à mes amis. C’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, surtout pour le Poufsouffle que j’étais.
Le repas avança. Je ne sais pas exactement combien de fois on leva nos verres. D’abord on trinqua à des trucs sérieux, puis on commença à trinquer en l’honneur de joueurs de Quidditch. Puis à des trucs étranges comme le Yéti. Bref. La dernière chose que je me rappelle, c’est d’être tombé sur le côté, sous le rire gras et sonore de Pedro et d’avoir vu le sourire bienveillant de Lennox se pencher vers moi.

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Je ne reviens jamais sur ma parole! C'est ça être un vrai sorcier! 

Priori Incantatem.

Blacksmith

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