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RUN

9 mars 2022 - chemin de traverse ⟠ @Iris Faux-Orpin


so we lay in the dark,
we've got nothing to say
just the beating of hearts,
like two drums in the grey
i don't know what we're doing
i don't know what we've done
but the fire is coming
so i think we should run


Quelque chose qui avait souvent retenu Nero d’accepter l’emploi à l’IDEM que son père et sa soeur lui présentait était le manque d’air frais. Lui qui aimait travailler dehors, sentir le vent dans ses cheveux, même malgré les intempéries, les quatre murs qui le clôturaient dans la fondation pouvaient parfois le déprimer. Les jours semblaient tous les mêmes, beau temps, mauvais temps.

Alors lorsque quelque chose changeait dans ses journées qui semblaient se répéter, c’était facile à remarquer.

La première journée où Iris n’était pas à son poste habituel, accueillant tout le monde avec son sourire, Nero n’en fit rien. Après tout, tout le monde avait droit à ses journées de congé occasionnelles. La seconde journée, il fut surpris de voir, en remontant pour une pause café tardive, qu’Iris n’était toujours pas là, et qu’elle n’était visiblement pas passée non plus, son bureau étant resté tel qu’il était la veille.
La curiosité prit le dessus, ou peut-être était-ce la paranoïa et les mauvais souvenirs qui le propulsaient déjà vers le bureau d’Imelda, dans tous les cas: il voulait vérifier. Juste au cas.
Comme toute réponse, il apprit que le motif de son absence était “qu’elle avait besoin de repos.” La réponse vague ne convenu pas à Nero, qui considérait ne pas en savoir assez pour être rassuré. Était-elle malade? Ou était-ce une simple envie de vacances? Il repensa au burn-out magique de  @"Sorcha MacGregor", mais la culpabilité de ne pas avoir été là pour sa soeur durant ce moment lui força de chasser l’idée de son esprit. Non, pas un burn-out, pas Iris, et surtout pas Nyéléni. Peut-être Imelda n’avait réellement pas d’autres informations, mais elle refusa de lui en dire plus. Agacé, il retourna néanmoins à ses tâches en se forçant à se raisonner. 2 jours de congé était normal, n’avait-il pas pris des journées de maladie rien que pour réparer son garage, bien des années plus tôt? Inutile de s’emballer.

3 jours, cependant… 3 jours c’était trop.
Nero aurait quitté la seconde où il remarqua qu’Iris n’était toujours pas au travail, mais peut-être était-ce les sens aiguisés de sa tante ou les questions incessantes de Nero qui lui avait mise la puce à l’oreille, Imelda vint jeter des coups d’oeil occasionnels sur son travail toute la journée, comme un faucon surveillant sa proie. Elle devait bien se douter que Nero était trop distrait, car jamais elle ne mettait les pieds dans son département, même lorsque son équipe et lui rencontraient des problèmes. Le sorcier savait qu’elle venait le surveiller, comme un enfant, mais il ne pouvait pas faire grand chose contre sa tante. Il prit son mal en patience, tenta de se concentrer sur les tâches à accomplir et termina son quart de travail.

Il ne retourna pas chez lui, et débarqua tout de suite au Chemin de Traverse. Il fit son chemin jusqu’à la boutique de fleuriste, familière désormais. Il escalada les marches deux par deux, et observa la porte qui menait jusqu’à son appartement. Il ne pouvait pas dire qu’il était venu si souvent, mais assez pour que l’endroit lui paraisse réconfortant. Et il était certainement venu plus souvent que d’autres.

Il leva sa main, mais s’arrêta, le poing lévitant devant la surface en bois. Il hésita un instant. Était-ce trop? Se mêlait-il de ce qui ne le regardait pas? Il savait qu’il avait cette tendance, ses sœurs le lui avaient déjà reproché, peut-être pas ouvertement, mais il savait ce qu’elles pouvaient en penser. Mais si c’était quelque chose de grave?
Il cogna.

Lorsqu’il ne reçut pas de réponse immédiate, son cœur commença à s’emballer. Elle n’avait jamais été très explicite, mais il y avait bien une raison pour laquelle elle espérait quitter le Mali aussi rapidement.
Il cogna à nouveau, plus insistant cette fois.
“Ny?” appela-t-il à travers la porte, son coeur battant si fort contre sa cage thoracique qu’il avait peur de ne pas entendre sa réponse.

résumé:
Iris Faux-Orpin
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Iris Faux-Orpin
   
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cw : dépression, désir d'enfant frustré

Il flottait cette douce odeur de café dans le petit appartement. Sur la table basse, la cafetière ronde, transparente, couvait le breuvage, d'ordinaire si délicieux, depuis trois jours. Un silence inhabituel planait comme un brouillard un peu étouffant quand, la plupart du temps, il y avait un fond de musique. Sur le canapé de coton blanc aux coussins colorés, Nyéléni se tenait assise en tailleur, pensive, une tasse de thé entre les mains. Elle entendit qu'on frappait à la porte mais n'esquissa aucune réaction. Sa dernière rencontre avec  @Yeleen Sô l'avait laissée vidée, en proie à des émotions contrastées dont le remue-ménage sapait en elle tout envie d'interagir avec le monde extérieur. C'était bien pour cela qu'elle avait posé ces trois jours de repos. Elle aurait été incapable de travailler ainsi. Son café parlait de lui-même.

La lettre du détective n'avait finalement rien remis en question et pourtant, elle avait créé un point de rupture en elles. Réveillé l'enfant qu'elle avait mis tant de temps à étouffer dans son sommeil. Ce petit enfant qu'elle ne serrerait jamais dans ses bras et que pourtant elle aimait, en dépit de tout et même de la raison. Ce petit enfant que la vie avait frustré en se refusant obstinément à lui ouvrir la porte, était maintenant devenu un diable cruel. Ces trois jours, elle les avait pris pour passer du temps avec lui, espérant lui laisser le champ libre pour qu'il puisse enfin se rendormir, apaisé par le silence et la solitude. Mais il ne se rendormirait plus maintenant qu'elle avait tout à fait renoncé.

Nyéléni était une belle femme, de ce genre de beautés qui n'ont besoin que de leur lumière intérieure. Mais dans ce huis clos qu'elle s'imposait pour revenir au calme , elle n'avait plus la moindre étincelle. Oscillant entre la douce idée de garder Yeleen dans sa vie, le choc de la rupture du barrage émotionnel qu'elles avaient maintenu ces cinq derniers mois, et les fantômes qui l'habitaient jusque dans son corps. Elle croyait encore sentir à sa taille la ceinture de cauris qui un jour l'avait enchaînée au pire en promettant de se faire pardonner avec le meilleur. Mais la ceinture s'était rompue et la liberté avait parfois ce goût amer et ingrat. Ce vilain visage qu'elle ne parvenait pas à regarder en face. Elle en avait honte parfois. Elle faisait partie de ces gens immensément chanceux qui avaient laissé derrière eux une vie pour en embrasser une autre, simplement douce. Au prix de presque rien d'ailleurs. Alors pourquoi se réveillait-elle toujours les mains légèrement refermées sur un objet auquel elle avait renoncé ? Pourquoi se rendormait-elle si souvent en berçant contre son cœur cet enfant qu'elle ne porterait jamais ? Elle avait renoncé oui, mais elle ne parvenait pas à accepter. Elle avait pourtant accepté tout le reste. Il était la seule ombre au tableau vivant dans lequel s'épanouissait Iris Faux-Orpin. C'était un plutôt joli tableau d'ailleurs quoi que cousu de fil blanc à ses yeux. Cela ne durerait peut-être pas alors à quoi bon en revenir toujours à cette petite tache d'encre ? Accueillir Yeleen dans sa vie avait été, sans qu'elle s'en rende compte, une vaine tentative de la faire disparaître du revers de la manche. Elle s'étalait maintenant en bavure sur son paysage intérieur. Un peu plus grande qu'avant, plus estompée aussi. Alors elle s'apercevrait qu'elle ne voulait pas y renoncer. Ou plutôt qu'elle ne pouvait pas. Le petit enfant démon la tenait par les entrailles et lui faisait payer en monnaie de sel son chemin de vie trop chaotique.

Alors elle pleurait. Pas tout le temps, mais lorsqu'elle cessait de lutter, les larmes lui revenaient, atones et silencieuses.

A nouveau, on frappa à la porte. Elle fronça les sourcils, prête à faire la sourde oreille encore s'il le fallait quand elle entendit sa voix. Ce coup-ci la frappa au coeur, rappelant ce quelque chose en elle qui appréciait chaque chose que la vie avait à lui offrir sans s'attarder sur ce qu'elle lui avait pris. Elle se précipita à la porte, de peur de ne trouver personne derrière quand elle l'ouvrirait. Le battant de bois s'ouvrit presque à la volée. Il était là, avec cet air inquiet qui la ramenait au monde des vivants. Elle l'avait négligé quelque part, en se repliant sur elle-même.

En quittant Yeleen, il avait été la première personne vers qui elle s'était tournée. Mais elle avait trouvé porte close. Elle s'était assise un petit quart d'heure devant sa porte, réfléchissant à ce qu'elle voulait lui dire. Et puis elle s'était fait une raison...

Il arrivait que les exigences de ses employeurs l'envoient à l'autre bout du monde. Elle regardait toujours ces absences d'un œil préoccupé. Cela ne se voyait pas évidemment mais c'était un autre petit détail sombre au tableau.

« Je... j'ai cru que tu étais parti en mission. », s'excusa-t-elle d'une voix blanche qui ne lui ressemblait pas.

La femme qui se tenait devant lui était cette Nyéléni crue et sans fioriture que les autres ne voyaient jamais. Elle ne chercha pas à cacher ses yeux rougis par le manque de sommeil et l'instabilité émotionnelle qui lui tenait compagnie depuis trois jours. Malgré cela, elle gardait cette dignité qu'elle avait toujours donné à voir, même quand elle était Iris. Drapée de ses ombres, elle s'effaça pour le laisser entrer.

« Je n'ai que du thé. Tu en prendras ? », fit-elle en refermant la porte derrière lui.


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9 mars 2022 - chemin de traverse ⟠ @Iris Faux-Orpin


Nero fronça les sourcils au commentaire de Nyéléni, et s'assit à ses côtés, se demandant bien de quoi elle pouvait lui parler qui la mettait dans un état pareil. Rien de bon, il s’en doutait bien.

Il enveloppa la tasse de ses mains, sentant la chaleur envelopper ses paumes. Les macédoniens? Oui, il se rappelait d’eux. Peut-être pas de leurs noms, mais il se souvenait d’eux; il se souvenait surtout de la soirée où il les avait attendu avec Iris, observant la porte de Durdle. Il se souvenait de l’odeur de l’air salin quand il avait porté l’enfant qui les accompagnait. Comme quoi la vie n’était pas toujours douce, Nero avait souvent beaucoup plus de mal à se souvenir des visages de ceux qu’il avait aidés, les confondant parfois les uns avec les autres. Au contraire de ceux à qui il avait enlevé la vie: ceux-là, il s’en souvenait vividement. Il était difficile envers lui-même, même inconsciemment, et cette mémoire sélective en était une preuve.

Iris s’était prouvée être une grande aide pour ce nouveau rôle que Nero portait, un peu maladroitement et symboliquement sur ses épaules. Comme sa couronne d’épines, pour effacer ses propres péchés. La sorcière était l’une des seules à savoir ce qu’il faisait, quand il n’était pas Nero le frère, Nero l’employé, ou Nero la Phalange d'Atoum. Mais après tout, ce n’était pas surprenant, c’était elle qui l’avait baptisé Nero le passeur.  

Cependant, à la surprise de Nero, ce n’est pas ce souvenir que Iris raconta, et enchaîna plutôt sur une histoire que Nero ne connaissait pas. Une histoire sur une jeune femme, sur l’Afrique. Nero ne perdait pas un mot de ce qu’elle lui disait, ses coudes appuyés sur ses genoux, penché vers l’avant, attentif aux moindres détails de son récit. Et pourtant, il n’entendait plus qu’une chose: danger. Alors que les mots coulaient de la bouche d’Iris comme une cascade, Nero ne pouvait empêcher l'appréhension qui prenait forme dans son ventre: qu’est-ce que cela voulait dire pour Iris Faux-Orpins, ou pire, pour Nyéléni Sô? Que cela voulait-il dire pour lui? Il avait un mauvais pressentiment. Comment la jeune fille avait-elle réussi à retrouver Iris, et qui d’autre pouvait la lier à lui? À la Main d'Atoum? À Sorcha et Marleen?
L’appréhension se traduit en colère, qu’il sentit monter dans sa gorge. Pourquoi ne lui avait-elle pas parlé de cela plus tôt? Elle savait mieux que quiconque ce que c’était de courir, les avait-elle maudit en gardant ce secret pour elle? Si elle lui avait dit ce qui s’était passé plus tôt, elle aurait pu… ils auraient pu concevoir un mensonge, un plan d'échappatoire si tout venait à s’écrouler.
À quoi avait-elle pensé?

Mais sa rage disparut lorsque les mots d’Iris tremblèrent jusqu’à mourir avant même d’avoir quitté ses lèvres. Il ne l’avait jamais vu comme ça. Si affectée, si vulnérable, si… triste. La colère qu’il ressentait secondes plus tôt se changea en une culpabilité si puissante qu’elle lui serra la gorge. Elle aurait réellement voulu que ce soit vrai.

Il prit une gorgée du liquide encore trop chaud, espérant que la brûlure serait assez pour l’empêcher de parler. Il savait ce que c’était de désirer quelque chose qui nous avait glissé entre les doigts, il savait plus que quiconque ce que le vide d’un enfant pouvait causer comme ravages, même si ce n’était qu’un enfant temporaire.
Elle ne savait pas qu’il le savait. Du moins, il ne lui avait jamais montré. Il était possible que ses soeurs se soient échappées, mais Nero prétendrait tout de même le contraire. Par habitude peut-être, par rancune contre la vérité surtout.

Il maintenu son regard un moment, incertain. Incomfortable, tiraillé entre l’envie de réconforter une amie ou réprimander une action irréfléchie qui pourrait les mettre tous les deux dans de sales draps.

“Pourquoi-” il s’éclaircit la gorge et recommença “Pourquoi ne me l’as-tu pas dit plus tôt?”

Iris Faux-Orpin
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cw : désir d'enfant frustré, dépression

Les larmes refusaient de couler et ses fantômes lui embuaient la vue. Nyéléni, la gorge toujours nouée, ferma longuement les yeux puis se passa une main sur le visage. Le menton reposé un instant contre sa paume, elle s'efforçait de ne pas complètement décharger le poids qui lui plombait le coeur sur Nero. Lui aussi avait ses ombres. Il ne les partageait pas ou si peu. En tout cas, quitte à lui apporter quelque chose, que cela soit du bon. Mais ce jour-là, le bon qui lui était si naturel semblait tout simplement hors d'atteinte.

« J'aurais voulu te le dire à la seconde ... », la vérité c'était qu'elle n'en aurait probablement pas été là sans ces cinq mois de rétention à tenter de ne rien espérer, de ne pas se projeter. « Mais elle avait trop peur et... je ne pouvais pas la trahir. Encore. »

Elle baissa les yeux, ses mains enserrant ses genoux tandis que son thé refroidissait. Nyéléni n'avait aucun mal à comprendre d'où venait la question de Nero. Elle savait quels sacrifices il faisait au quotidien pour préserver ceux qu'il aimait. Sa famille. Elle n'avait pas le droit de compromettre cela. Elle le regarda longuement dans les yeux, comme pour sonder son esprit. Mais il était parfois opaque comme d'autres fois elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Pas ce jour-là en tout cas. Peut-être parce qu'elle même n'était que l'ombre de Nyéléni. Peut-être parce que Nero s'efforçait de ne pas réagir à chaud. Il aurait eu toutes les raisons d'entrer dans une colère noire, elle l'aurait compris mais elle n'aurait pas été armée pour l'encaisser.

« L'idée que j'aurais pu... l'oublier. Alors que je l'avais tant souhaité... Comment j'aurais pu lui refuser mon silence ? Et même sans cela, je ne pouvais pas lui cracher dessus et repartir comme s'il ne s'était rien passé. »

Elle marqua une nouvelle pause, prise d'incertitudes.

« Je ne ferais jamais rien qui puisse te nuire... tu le sais n'est-ce pas ? Encore moins nuire à tes proches. »

C'était comme un accord jusqu'ici tacite entre eux. Elle ne lui cachait rien. Seules subsistaient les zones d'ombre auxquelles il ne s'intéressait pas. Et il y en avait tout de même quelques unes. Ça n'était pas par calcul ou par intérêt. Elle avait toujours été transparente avec lui, que ce soit dans les taudis de Cotonou ou dans sa petite vie bien rangée d'Iris Faux-Orpin.

A nouveau, elle reporta son regard sur un lointain ailleurs, érigeant ce mur entre eux qui ne servait finalement qu'à le protéger de sa souffrance à elle.

« Je suis allée voir ce détective le jour même. Un certain Morley. Tout ce qu'il avait c'était des bribes d'idées assemblées par la chance ou le hasard. Il se trouve qu'on se ressemble assez elle et moi pour qu'il ait additionné un et un. J'étais dans la bonne tranche d'âge. J'arrivais de l'étranger alors pourquoi pas explorer cette piste. Au final il ne savait absolument rien de qui j'étais vraiment. Un amateur. Avec ce que je lui ai dit je ne suis même pas sûre qu'il reste dans le métier. »

Elle n'avait pas fait dans la dentelle ni dans le maternage. Elle avait eu dès  le départ beaucoup trop de compassion pour Yeleen pour ne pas prendre les choses à coeur. Si Morley arrivait encore à se regarder dans le miroir après pareille mise à l'index et l'exposé rédhibitoire de ses fautes professionnelles, c'était qu'il ne valait pas un clou même sur le plan humain.

« Elle a engagée un autre détective, qui a pu au moins lui donner un nom. Pas le mien, celui d'une autre fille Sô. Mais ça n'a rien changé entre nous. », parler de Yeleen lui faisait du bien. Ca lui évitait de parler de l'autre enfant. Pourtant, c'était l'autre qui avait causé tout cela, dès le départ. « J'imagine que je devrais m'estimer heureuse.» Elle ne l'était pas pourtant. « Quelque part c'est comme avoir les avantages sans la part de difficulté. Mais ça ne change rien en fait. Il est toujours là et parfois j'ai l'impression que - »

A nouveau ce nœud dans sa gorge lui interdisait de continuer. Elle avait l'impression d'en crever. De ce manque, de cet amour qui débordait parfois de sa coupe, comme un acide cruel et sans destination. Elle pouvait le sentir rouler sur ses joues maintenant alors elle tourna la tête pour qu'il ne la vit pas pleurer.


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9 mars 2022 - chemin de traverse ⟠ @Iris Faux-Orpin


Nero écouta Iris raconter son récit en silence, déglutissant difficilement, la gorge serrée par la détresse de son amie, et sa propre colère contre la situation.

Il ne voulait pas lui en vouloir, mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser à toutes les pistes mal nettoyées qu’Iris avait créées dans les derniers mois, des pistes menant vers Nyéléni et lui. Eux qui avaient fait tant d’efforts pour la garder en sécurité, une étudiante armée d’un détective bidon était venu défaire ce travail aussi facilement.
Laissant Nyéléni démolie au passage.
Il soutint son regard alors qu’elle parlait, inquiet mais attentif.

Alors que je l’avais tant souhaité.
Nyéléni et lui parlaient rarement de ce genre de choses, du moins, il parlait rarement de ce genre de choses. Leurs passés, leurs aspirations, leurs échecs, leurs rêves… Pas qu’il ne voulait pas les entendre, mais c’était plus facile pour lui d’éviter de parler de son passé si le sujet n’était tout simplement pas abordé. Mais cette phrase… cette phrase eu l’effet d’un hameçon dans ses poumons, une confirmation de ce que Nyéléni avait voulu, et rappel de ce que Nero avait eu.

Elle continua, espérant le rassurer. Avait-elle remarqué l’inquiétude dans ses yeux? Elle pouvait le lire si facilement parfois, mais il se doutait bien qu’il ne devait pas être l’homme le plus subtil à ce moment.
Pendant un instant, un court instant honteux, il fut en colère contre lui-même, pour avoir laissé Nyéléni l’approcher d’aussi près. Il était en colère de s’être laissé apprivoiser de si près qu’il ne pouvait plus détourner l’oeil et laisser la nature faire ses horribles choses sans broncher.
Normalement, si il avait laissé la princesse du Mali à l'aéroport de Londres comme il l'avait prévu, il se serait bien fichu si une étudiante lui avait brisé son cœur de mère.
Mais c’était trop tard maintenant.
Il avait beau pester, il savait qu’il ne regrettait pas vraiment la présence de Nyéléni.
Et il savait qu’il n’avait plus la force d’ignorer sa détresse, elle s’était tissée une place dans sa vie qui le forçait à réagir à ses malheurs, comme un ami le ferait, pas comme un passeur.

S’obligeant à mettre sa colère de côté, sachant que c’était bien la dernière chose qu’elle avait besoin, il maintint son regard.
“Je sais.” soupira-t-il, comme toute réponse. Il savait qu’elle ne voulait pas le nuire. Il pouvait toujours se tromper, mais avec Nyéléni, il était prêt à prendre ses chances.

Il l’écouta parler du détective, et ignora le sentiment d’inconfort qu’il ressentait, comme une démangeaison sur ses bras. Il y reviendrait.

Finalement, il la sentit s’écrouler un peu plus. Aussi courageux pouvait-il être, il réalisa qu’il n’avait pas la force de maintenir son regard à travers des larmes, pas à propos de ce sujet. Avant même qu’elle retourne sa tête, il détournait le regard.

Il avait l’impression qu’un dragon essayait de sortir de sa poitrine: il savait ce qu’il pourrait essayer de dire pour la consoler, mais cela impliquait qu’il brisait ses propres promesses de se taire sur le sujet. Il voulait garder ces événements bien enfouis, prétendre qu’ils n’étaient jamais arrivés et mourir avec les souvenirs, pour que personne d’autres ne puisse les vivre. Il était tiraillé entre le besoin de réconforter une amie, et la peur de revivre ce cauchemar. Même après 16 ans.

Il se leva du sofa, un peu brusquement, déposant sa tasse sur la table basse et se dirigeant rapidement vers la fenêtre, incapable de montrer son visage, désireux de mettre un peu de distance entre elle et lui. Il livrait secrètement un combat interne, et il était en train de le perdre.

Finalement, après une longue pause à observer dehors, il commença à parler, d’un ton si grave qu’il était presque inaudible pour Nyéléni à qui il faisait dos.
“L’avoir... ne signifie pas que le sentiment disparaît. Jamais."
Ses mots étaient vagues, mais sortaient tout de même difficilement de sa bouche, comme si il tentait de les retenir alors qu’il les disait. Il s'appuya sur le bord de la fenêtre, le dos arqué sous le poids du sujet qu'il essayait d'aborder.

“La vie… fait en sorte qu’on est toujours au bout de notre air. Il y aura toujours quelque chose, ou quelqu’un à regretter.” Alors qu’il parlait, il se sentait lui-même en manque d’air. Il ne savait plus trop ce qu’il disait, et regrettait déjà d’avoir apporté le sujet.
“À une époque, je-" Il se coupa, se reprit, cette fois avec un ton lourd, final. "L’univers donne jusqu’à ce qu’il décide de reprendre.”

Ça suffit. Fermes-la porte.
Il arrêta de parler, sentant les souvenirs revenir, et décida de prendre une autre avenue pour la consoler, qui n’impliquait pas ses propres histoires. Il espérait que Nyéléni n'avait pas compris quoique ce soit de son charabia, et passes à autre chose, mais il avait appris à mieux la connaître.

“La fille. On peut lui faire confiance?” il posait la question mais savait pertinemment que Nyéléni n’était pas placée pour répondre objectivement. Il voulait plus que tout lui demander qui elle était, mais il savait qu’elle n’accepterait pas de lui dire, pour la même raison qu’elle avait gardé ce secret pendant des mois.

“Je vais avoir besoin des coordonnées de ce détective.”

Iris Faux-Orpin
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Elle voyait bien que quoiqu'elle dise, une partie de lui ne lâcherait rien. Un autre jour, elle lui aurait ouvertement demandé comment il pouvait lui faire confiance à ce point tout en se méfiant d'elle comme de la peste. Ça n'avait pas de sens et en même temps... peut-être aurait-elle dû le lui montrer. Mais ç'aurait été ajouter une défaillance à cette mesure de dernier recours et elle ne pouvait pas le permettre. Quelque part, dans un des placards de sa cuisine, il y avait un petit thermos noir. Un énième. Rempli d'un liquide noir ambré qui tanguait continuellement dans son contenant, exhalant la même douce odeur de café que les autres. Quand elle sentait que les choses prenaient un chemin trop risqué, Nyéléni prenait ce petit thermos entre ses genoux et procédait à l'échange. Cela ne ressemblait pas à une pensine ordinaire, c'en était une pourtant. Simplement, comme souvent, ça n'était pas la façon de faire à laquelle elle était habituée. Réaliser cela lui avait demandé de nombreuses tentatives. De nombreux échecs. Elle s'était servi pour l'exercice d'un souvenir anodin auquel elle ne tenait pas. Le matin où Irvin et elle avaient eu cette conversation concernant la plaque de son bureau. C'était bien à Irvin qu'elle s'était plaint ce jour-là, pourtant, dans le souvenir du thermos, la personne avec qui elle s'entretenait avait les cheveux bleus, rehaussés en chignon étudié. Le raccord était parfait n'eût été cette brume violette qui enfumait le souvenir. Croiser la magie des rêves de Ouagadou et ce qu'elle avait pu apprendre par ses propres moyens une fois arrivée ici n'était pas chose simple. On attribuerait cela à son éducation étrangère, si toutefois l'occasion se présentait. Ce qu'elle n'espérait pas. Quoiqu'il en soit, elle avait là le moyen de retirer complètement Nero MacGregor de sa vie d'avant Iris Faux-Orpin, ce qu'elle faisait chaque fois qu'elle flairait le moindre danger. En dernier recours, elle savait qu'il lui faudrait effacer le souvenir du thermos qui conservait temporairement les souvenirs authentiques. Elle espérait simplement n'avoir jamais à le faire.

Elle se contenta donc de lui réaffirmer qu'elle n'avait aucune volonté de mal faire, ne laissant pour le reste de l'histoire aucun détail de côté. Elle plongea longuement son regard dans le sien, cherchant à savoir si elle atteignait l'effet escompté mais finalement, elle se borna à poursuivre puisqu'elle avait promis de lui parler de Yeleen et de ne rien lui cacher. A un certain point de cette douloureuse conversation, elle détourna le regard, trop pudique ou peut-être trop digne pour se répandre sur son épaule. Lui même s'était détourné le premier, sans doute mis mal à l'aise par le manque de retenue dont elle faisait preuve. Elle aurait voulu lui dire qu'il n'avait pas à écouter tout ça mais les mots se seraient étranglés dans sa gorge alors elle ne dit rien, s'efforçant de revenir à une attitude plus tempérée si c'était seulement possible.

Elle sursauta presque lorsqu'il quitta le canapé brusquement pour s'éloigner. Cela eut au moins pour effet d'attirer à nouveau son regard à lui. Il lui faisait dos, fixant l'enchantement de la fenêtre qui donnait vue sur un magnifique coucher de soleil urbain, ourlé de nuages gris et cotonneux. Nyéléni passa ses deux mains sur son visage, profitant qu'il ne la regardait pas pour sécher ses larmes au mieux. Elles reviendraient. Elles les sentait, contenues derrière la fine ligne de ses longs cils noirs, presque trop impatientes de dévaler à nouveau les courbes de son visage.

Elle ne l'avait jamais senti aussi distant. Pas même dans cette ruine d'appartement où il lui était tombé dessus, à Cotonou. C'était dire. Cela l'intrigua, permettant du même coup de mettre un peu en sourdine ce flot continu d'émotions qui la rendait presque inapte à tout. Alors il parla, d'un ton de basse si sourd qu'elle entendit à peine ce qu'il dit. Elle fronça les sourcils. Avoir un enfant aurait forcément comblé ce sentiment de détresse en elle. Ce que lui soufflait son ami n'avait aucun sens. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Quelque chose la frappait dans l'attitude de Nero. Sa tête semblait lourde du poids du monde, ses épaules d'ordinaire solides, prêtes à rompre. Il ne pouvait pas prendre ses confessions de ménagère désespérée à ce point à cœur, pour toute l'amitié qu'il lui portait. Ce problème été le sien à elle. Du moins, il aurait dû l'être... Elle fronça les sourcils, toute son attention portée sur lui comme il essayait de lui dire quelque chose. Toujours quelqu'un à regretter. Quelqu'un. Ce mot était sorti de sa bouche au forceps, ouvrant la porte à une confession qu'il avorta. Il ne voulait pas parler de lui. Ça n'était pas nouveau. Pourtant cette fois c'était différent. Elle voyait bien qu'il avait été sur le point de le faire et que ça le mettait aussi mal qu'elle. Peut-être plus... Elle se leva à son tour, hésitant à aller au contact ou à lui laisser son espace. C'était un choix délicat, mais elle ne pouvait pas le laisser avec ça, lui qui avait prêté l'oreille à ses chagrins imaginaires.

Elle était maintenant toute proche de lui, prête à lever la main quand il coupa court brusquement. Pourtant il continuait de préférer le paysage qu'offrait la fenêtre à un face à face avec elle. Que cachait-il.

« Elle s'appelle Yeleen. », fit-elle balayant sa question sans vraiment y répondre puisqu'elle se doutait que rien de ce qu'elle dirait n'aurait valeur de preuve. Nyéléni avait cette façon bien à elle de prononcer ce prénom. Il ne manquerait pas de retenir la ressemblance avec son propre prénom à elle. La sorcière soupira, puis glissa une petite carte dans la main de Nero. Celle du détective. « Quoique je dise, tu auras toujours peur de moi... Ça ne fait rien. C'est comme cela qu'on survit. Ne le tue pas c'est tout. »

Il était vrai que la mort aurait été le meilleur des garants. Mais dans ce vers quoi elle essayait de pousser Nero depuis qu'il lui avait tendu la main, il n'y avait pas de place pour ce genre de solutions. Elle avait bien conscience que ce n'était pas elle au sens propre qui lui faisait peur, quoi qu'il savait bien de quoi elle était capable.

Elle attendit qu'il lui rende son regard, pour regarder ce qu'elle avait mis dans sa main sans doute. Ou peut-être en réponse à ce qu'elle venait de lui dire. Elle, n'avait rien oublié de ce qu'il venait de se passer malgré les efforts de Nero. Ses yeux le quittèrent sur un instant d'hésitation, alors, avec une certaine douceur prudente, elle demanda :

« Te reprendre... qui, Nero ? »

Ses yeux toujours rougis, arrimés aux siens, prunelles noires contre prunelles noires, elle aurait pu plonger dans ce velours de désespoir pour simplement lui sortir la tête de l'eau. Mais de quoi parlaient-ils au juste ? D'enfant. Et qu'y avait-il de pire que de perdre un enfant ?

A cet instant de silence étouffant, elle crut discerner quelque chose. Une chose qui l'aurait jetée à bas malgré tout ce à quoi elle avait déjà survécu. Pleurer un enfant qui n'était jamais né était une chose... pleurer un amour qui ne trouverait pas d'égal... pleurer une mère, un père... mais pas un enfant. Jamais.


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9 mars 2022 - chemin de traverse ⟠ @Iris Faux-Orpin


Il l’entendit se lever, et ses muscles se tendirent. Il n’était pas prêt à fermer cette distance entre eux, il n’était pas prêt à s’ouvrir entièrement. Mais à sa grande surprise, elle lui dit ce qu’il voulait savoir, sans même qu’il ne demande. Comme une offrande. Yeleen.
Ses muscles se détendirent, et il expira la respiration qu’il ne savait pas qu’il gardait. Il senti Iris glisser quelque chose dans sa main, il ne baissa les yeux sur la carte qu’une demie seconde, avant de l’enfouir dans sa poche, en silence, le regard sombre. Il ne se retourna vers son amie que lorsqu’elle lui dit quelque chose qu’il trouva absolument ridicule. “Je n’ai pas peur de toi.” dit-il, maintenant son regard. “C’est des autres dont je me méfie.” siffla-t-il. Il avait toutes les raisons du monde de ne pas leur faire confiance.

Il reporta son regard à la fenêtre. En ce qui concernait le détective, il ne prévoyait pas lui faire de mal. Enfin, c’était son plan B, si le plan A échouait, mais il espérait ne pas en venir à ça. Il avait déjà une petite idée de ce qu’il pourrait faire pour nettoyer leurs traces, heureusement, il connaissait quelqu’un (@Braxton Clearwater) qui avait plus d’expérience que lui dans ce domaine. Il n’en dit rien à Iris, elle n’avait pas besoin de savoir, c’était probablement mieux.

Il croyait que la tempête était passée, qu’il avait été assez vague pour qu’elle ne se soucie pas de sa maladroite tentative pour la rassurer. Mais il aurait dû s’en douter, Iris était beaucoup plus perspective que cela. Elle comprit très vite où Nero voulait en venir, et n’hésita pas à poser la question. Il poussa un long soupir. Elle avait probablement déjà une idée, aussi bien lui dire maintenant, plutôt que de faire durer le calvaire de Nero plus longtemps. Il savait que si il ne lui annonçait pas tout de suite, elle passerait les prochaines semaines, mois peut-être, à continuellement à se demander ce qu'il voulait dire, rien qu’en le regardant. Il le verrait dans son regard, les interrogations, les doutes. Ce serait insoutenable.

“J’ai été père, il y a longtemps.” dit-il, d’un ton doux mais épuisé, qui trahissait la lourdeur des mots. Il détacha son regard de la fenêtre pour soutenir le regard de son amie, les sourcils froncés. “Plus maintenant.” conclut-il simplement, de but en blanc. L’univers donne jusqu’à ce qu’il décide de reprendre. Il trouvait important de maintenir son regard, malgré l'inconfort qu'il pouvait ressentir, l'envie de détourner les yeux, de se refermer pour toujours. Il voulait qu'elle sache qu'il pouvait comprendre sa peine, malgré les apparences. Il savait.


Iris Faux-Orpin
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cw : désir d'enfant frustré, deuil parental, dépression

Elle lui dédia un petit sourire amusé en voyant sa réaction. Elle savait bien que c'était des autres dont il se méfiait. Mais quelque part, cela remontait toujours dans son sillage à elle. Dans une autre situation, elle aurait probablement ri ouvertement de son air de félin vexé. Mais elle n'avait pas le coeur à ça ce jour-là. Au moins, cela avait eu le mérite de lui faire poser les yeux sur elle. Un bref instant. Il faudrait se passer de cela pour le ramener à s'ouvrir. Cela ne lui laissait guère d'autres options que de poser directement la question, plus frontalement qu'elle ne l'aurait souhaité, mais elle ne pouvait pas laisser cela en suspens.

Lorsque les mots tombèrent, abondant dans le sens de ce qu'elle pressentait, elle aurait presque voulu les retenir. Mais elle connaissait trop bien les ombres dans lesquelles se cachaient les enfants démons, ceux que l'on chérit de toute son âme, jusqu'à n'être plus qu'une coquille vide. Elle n'aurait jamais renvoyé cette confession d'où elle venait. Parce qu'on mourrait à être trop seul face à la vérité toute crue.

C'était donc cela, cette ombre qui l'enveloppait comme un linceul depuis le début. Toujours là même derrière le moindre sourire. La raison à tout cela. A ses mauvais choix. A cette situation en cul-de-sac dans laquelle il se trouvait aujourd'hui. Il le lui avait dit une fois. Dans l'avion. Quand il était encore presque un étranger. Mais il avait alors soigneusement contourné un pan entier de l'histoire. Elle pouvait aisément comprendre pourquoi maintenant. Il détacha finalement son regard du lointain artificiel de la fenêtre et elle ne se déroba pas, jamais, soutenant son regard comme il rejetait loin de lui cette paternité qui le mettait à la torture. Nyéléni ne cilla pas et pourtant dans ses immenses yeux noirs, un océan entier embrassait tout cela d'un seul regard.

« Ábada káma » pour l'éternité, souffla-t-elle, la voix à nouveau étouffée par l'émotion, comme elle prenait acte qu'en devenant père ou mère, on se marquait au fer rouge jusqu'à l'âme et que les marques faites à l'âme sont toujours indélébiles.

Elle parlait rarement dans sa langue natale. Quand elle le faisait c'était qu'elle parlait pour elle-même ou pour qu'il écoute avec le cœur. Et à ce moment précis, il n'y avait qu'avec ça qu'ils pouvaient se parler. Il n'y avait pas de mot, alors elle ne dit plus rien. Baissant finalement le regard, en signe de compassion, elle prit sa main dans les deux siennes et la serra longuement, avec force. Ce geste n'avait rien de romantique, c'était un geste de fraternité pure, comme on en voyait peu.

Aucun mot n'aurait pu se substituer à ça.


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9 mars 2022 - chemin de traverse ⟠ @Iris Faux-Orpin


Si Nero avait l’habitude de fuir les regards lorsque ce sujet était abordé, les yeux d’Iris ne le quittait pas, et il l’accepta comme une couverture, l’enveloppant. Il craignait qu’elle surréagisse pour compenser de ne pas avoir les bons mots, qu’elle fasse comme tout le monde et qu’elle se dérobe, qu’elle vomisse des sympathies comme si cela changeait quoique ce soit à sa situation. Il avait toujours détesté qu’on se mêle de son deuil, comme si des condoléances pouvaient balancer la douleur et la gravité de ce qu’il avait perdu. C’est en partie pour ça qu’il s’était isolé, à l’époque. Une manière de se protéger, d’éloigner les égoïstes et ceux qui voulaient bien faire mais qui ne comprenaient pas.

Mais à son grand soulagement, elle ne chuchota que deux petits mots dans sa langue natale, des mots qui eurent l’effet d’une étreinte plutôt qu’un coup. Ils relâchèrent la pression sur son poitrail, facilitant sa respiration laborieuse. Il était apaisé. Il aurait dû savoir que Nyéléni n’aurait pas pu réagir autrement que délicatement.

Elle le voyait pratiquement sous tous les angles, et elle venait d’en apercevoir un nouveau. Nero aurait cru que ça aurait été une révélation anxiogène, et pourtant, il y avait un semblant de soulagement dans tout ça. Il était presque heureux de lui avoir dit.

Il senti ses mains envelopper la sienne, et il la laissa. Nero n’osa pas baisser le regard, mais il en profita, alors qu’elle ne le regardait plus, pour l’observer. Son regard balaya son visage, il analysa ses yeux bouffis, son teint plus cireux, ses signes de fatigue, ses joues humides. Il ne l’avait pas vu pleurer, il n’en avait pas été capable.
Doucement, il ouvrit sa paume, et entrelaça ses doigts avec ceux de Nyéléni, resserrant sa poigne, entrechoquant solidement sa main avec celle, plus douce, plus aimante, plus empathique de son amie. Si Nero n’avait pas la force de la voir pleurer, de faire face aux subtilités de sa vie, il serait tout de même là pour la soutenir. Comme une ancre.

Il voulait lui demander si elle avait toujours voulu un enfant, et si oui, pourquoi elle n’avait jamais exaucé son souhait. Pas seulement parce qu’il voulait bifurquer le sujet vers autre chose que sa perte. Il voulait savoir ce qu’elle avait pu vivre avant leur rencontre, mais les mots semblaient impossibles à sortir de sa bouche.
“Tu vas continuer à la voir? Yeleen?” demdanda-t-il finalement. “Vous êtes proches?” Même si tu n’es pas sa mère? Même si elle pourrait disparaître? Il avait envie de la mettre en garde, de lui dire de ne pas trop s’attacher, comme s'il pensait à un animal sauvage à apprivoiser. Elle appartient à la nature. C’était majoritairement comme ça qu’il avait vécu ces 15 dernières années, jamais assez proche pour souffrir. C’était dans sa nature de s’inquiéter, il voulait simplement lui éviter une nouvelle déception.

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Il n'y avait eu aucune place pour la réflexion dans le geste qu'elle avait eu envers lui, parfaitement spontané. Pourtant lorsqu'il mêla ses doigts aux siens, elle ne put s'empêcher de mieux les regarder, de les sentir. Entre ses mains à elle, déjà un peu abîmées, sa patte d'ours avait la peau rugueuse du travail manuel. Elle sourit à ce qu'elle considérait être un bon signe ou plutôt le signe d'un homme bon. Elle le lui avait déjà dit et elle le lui répéterait sans doute jusqu'à ce qu'il accepte cette idée. Mais pas maintenant. A ce moment précis, ce détail lui apportait juste le réconfort dont elle avait besoin, sans ajouter plus de mots et c'était bien ainsi.

Il ne poursuivit pas sur le sujet de son enfant et elle n'insista pas non plus, considérant que ça lui appartenait et que personne n'avait à toucher à cela, ou à forcer des mots qui lui auraient brisé le cœur. Sans doute une énième fois. Et même si à ses yeux, ne pas avoir et avoir eu ne pouvait se comparer, elle en tirait ce curieux sentiment qu'ils pouvaient se comprendre et c'était déjà beaucoup. Bien loin de tout cela, elle entendait les rires des enfants pendus au boubou de leur mère, en nombre, comme une musique qui relevait de l'allant de soi. Il lui semblait regarder tout cela de trop loin désormais mais au moins, elle n'était plus complètement seule.

« C'est une jeune femme tellement... adorable. », commença Nyéléni, revenant à l'image de  @Yeleen Sô, « Je ne serais pas capable de l'abandonner, ni maintenant ni même à la seconde où elle... », il y avait quelque chose de pudique dans sa façon de s'interrompre. Elle ne pouvait pas lui expliquer avec des mots au risque de paraître inconséquente et elle était tout sauf inconséquente. Mais elle aurait compris qu'il porte ce jugement, parce que dans leur dynamique, c'était lui qui verbalisait les inquiétudes. D'ailleurs bien souvent, ce n'était pas totalement infondé, « C'est peut-être égoïste... ridicule », elle eut un petit soupir moqueur envers elle-même, avant de secouer la tête, « Non ça n'a rien de ridicule... je sais bien que c'est ma nièce, pas mon enfant, mais elle l'est tout de même à sa manière. Tout comme à ses yeux... tu sais... »

Elle voulait lui parler de ce qu'il y avait dans le regard des enfants quand ils regardaient leur mère. Mais elle ne l'osa pas, craignant de le ramener à ses propres démons. Et puis, que savait-elle vraiment de l'amour d'un père ? Rien du tout pour dire vrai. Elle voyait bien depuis qu'elle était en Angleterre que son expérience à elle ne valait que dans un autre monde, peut-être même une autre époque. Aurait-elle imaginé se pendre au cou de Mawdo Sô, l'embrasser sur la joue ou attendre, l'impatience dans le regard, de le voir rentrer du travail ? L'idée lui tira une espèce de frisson désagréable.

« Je n'étais pas très proche de ma mère. Je ne peux pas lui en vouloir mais je savais qu'elle m'aimait. Je le savais à son regard. »

C'était peut-être la première fois de sa vie qu'elle parlait de ses parents, en tout cas sans mentir, même si Mawdo Sô ne paraissait dans ces derniers mots que par omission. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Mais elle en voudrait toujours à son père. A ce genre d'hommes qui possédaient tout ce sur quoi se posait leur regard. A ce genre de pères qui ne sont que des géniteurs et des maîtres. Qui brillent par leur absence pour mieux revenir exiger et imposer sans s'embarrasser de sentiment.

Elle lui avait déjà parlé de Mawdo Sô, la première fois à Cotonou. Elle lui avait parlé du politicien. Et maintenant, elle était peut-être prête à lui parler du père qu'il n'avait pas été et de tout le reste. Mais ça n'était pas le sujet...


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