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Break the silence

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INFOS
FICHE DE PERSO

@Bianca Almadovar ;
27.12.2022

« - Je sais. Je sais, je sais, je sais. » Répétais-je, agacé par cette situation.

Oui, cela faisait deux mois que nous ne nous étions pas vus. Oui, je lui avais demandé un peu d'espace, du temps pour digérer tout ça. Mais... Mais... Je fermais les yeux, tentant de canaliser cette colère qui montait en moi comme l'on montait une mayonnaise. À force de me faire battre par les conséquences des autres sur ma propre vie, je commençais sérieusement à ressentir une profonde envie de tout envoyer péter une nouvelle fois pour... Pour... Comme cette fois où j'étais parti retrouver ma mère pour lui dire de m'embaucher le plus vite possible pour que j'ai une raison valable de tout quitter en Angleterre.

Bianca perdait patience. Je sentais bien qu'elle était énervée, qu'elle se contrôlait, qu'elle prenait sur elle pour ne pas m'envoyer ad patres. Mais je ne pouvais lui expliquer tout cela. Comme je n'avais pas pu le faire il y a vingt ans, parvenant tout juste à convaincre le psychomage de l'époque de me laisser reprendre mon poste au département des Mystères avant de finalement démissionner. Je ne réglais pas vraiment mes problèmes lorsque je fuyais. Mais cela me permettait de revenir avec un peu plus de maîtrise, un peu plus de... Il était vrai que je... Non. Non, même, j'avais refusé de tenir mes neveux dans les bras pendant un an ou deux, avant de finalement passer outre une fois qu'ils avaient dépassé la taille de mon fils lorsque l'on me l'avait retiré.

Je ne parvenais même pas à comprendre cette tourmente émotionnelle qui me tiraillait les entrailles. J'avais envie de la prendre dans mes bras et de lui dire que c'était bon, que je ferais avec, mais en même temps, j'avais envie de tout casser, d'hurler sur tout le monde, de maudire tout le monde pour cette colère que tout cela me procurait. Dipali tirait un trait, bordel. Dipali arrivait à avancer. Dipali était... Peut-être avais-je encore des sentiments pour elle ? En vérité, j'en avais marre. Je pensais trop, et c'était constamment les mêmes pensées, encore et encore, entrecoupées par les mots de Bianca que j'entendais sans savoir quoi lui répondre. C'était... AAaargh.

Lorsque Bianca me posa son ultimatum, j'accusais le coup. Je levais mon regard vers elle, le plongeant dans le sien. J'ouvris la bouche, mais rien ne sortit. Au bout d'un court instant, je soupirais, détournant le regard pour observer la commode où je posa mon café.

« - OK. »

Je jetais un regard vers les affaires de Bianca dans cette espèce de boîte, puis je me levai.

« - Bonne journée, alors. »

Je me retournais, prenant la direction de l'ascenseur sans me retourner. J'avais le cœur démoli, et mon ventre me faisait mal sous cette étrange pression. J'observais les portes de l'ascenseur en espérant qu'elles seraient le remède à ce dont j'avais besoin, là tout de suite. J'entrais dedans, me retournant pour appuyer sur le niveau de l'Atrium. Levant mon regard vers Bianca une dernière fois, j'ignorais si j'allais la revoir dans l'immédiat ou pas. Enfin, lorsque les portes se retournèrent, je fermais les yeux. Une larme roula sur ma joue. Je vins l'accueillir rapidement pour ne pas que les autres sorciers dans l'ascenseur me demandent si ça allait, et je me contentais de sourire. C'était plus facile de sourire pour cacher une douleur dont on ne pouvait trouver les mots pour décrire avec exactitude ce que l'on pouvait ressentir dans pareille situation.

Les portes se rouvrirent sur l'Atrium, et aussitôt, je pris la direction la plus rapide pour me retrouver dans la zone de transplanage. Ma première pensée fut pour Manticore, l'association de @Levana Rosenthal dans laquelle je bossais de temps à autre. Le travail comme pansement. L'engagement social comme onguent. Déjà, je sentais que mes épaules s'allégeaient, concentrant mes pensées sur du factuel plutôt que ce qu'il se passait dans mon cœur. J'avais beau être un homme de science, érudit, le cœur était l'endroit le plus méconnu du monde où je n'aimais pas trop aller pour des raisons évidentes.

Peut-être n’était-ce qu'un au revoir. Peut-être était-ce un adieu. Seul le temps me le dira. Pour le moment, je voulais juste ne plus ressentir tout ça.