I feel like I became a zombie [Viper]

INFOS FICHE DE PERSO

Quincy capta un regard, et répondit avec un large sourire. Comme à son habitude. Mais aucun retour. La jeune femme parti par le premier couloir venu, le laissant en plan. Ça commençait à arriver de plus en plus souvent. Oh, au final, moins qu'il ne l'aurait craint, après tout, tout le monde ne connaissait pas son nom donc comprendre qui il était, ça n'était pas si simple. Mais si c'était moins pire que ce qu'il avait craint en premier lieu, il n'aimait pas croiser ce genre de regard... Non qu'il se soucie tant du regard des autres sur ce point, c'est juste que ça lui rappelait à lui ce qu'il voulait oublier … C'était devenu plus compliqué. Dire qu'il avait bêtement cru que ça ne se saurait jamais … Naïf et trop optimiste sans doute. Son sourire avait disparut et il soupira, étonnamment blasé par tout ça. Il aurait du lui lancer un clin d’œil comme il avait conseillé au serpentard l'autre fois ...

Ça n'était pas une catastrophe, personne n'était venu lui cracher à la gueule qu'il était dangereux ou qu'il n'avait rien à faire ici. Et il n'était pas tout seul, il avait des proches mais … Faire comme si de rien n'était, comme si cette foutu pleine lune n'était qu'un espèce de rêve, de cauchemar flou, que ça n'avait pas d'importance … c'était devenu réellement compliqué. Le serdaigle inspira doucement Se vider la tête, ne pas y réfléchir. Faire comme avant. Il fouilla rapidement dans son sac, avant de lever les yeux au ciel. Faire comme si de rien n'était, mais se prendre suffisamment la tête pour oublier la moitié de ses affaires à la bibliothèque … Parfait ça. Un léger rire lui échappa, n'ayant pas de soucis à se moquer de ses propres conneries. Il secoua la tête, un léger sourire sur les lèvres, imbécile heureux qu'il était parfois …

« Et je peux même pas dire que c'est parce que j'ai vu une jolie fille » soupira t'il. Non, quitte à oublier ses affaires, autant que ce soit pour une bonne raison. Le serdaigle se retourna d'un coup, la main toujours dans son sac, essayant de voir exactement ce qu'il avait laissé là-bas. Oubliant un peu de regarder sa route … Et s’arrêtant par réflexe avant de rentrer dans quelqu'un. C'était juste. Quincy leva les yeux de son sac avec un air désolé, et un sourire plaqué sur ses lèvres Déjà prêt à présenter ses excuses pour ce presque choc … Mais ses paroles restèrent à moitié coincé dans sa gorge. Si ne pas savoir était une chose … avoir eu confirmation, c'était perturbant. « ça doit être le destin, je pensais justement à toi ! » Ok, pas tout à fait, mais forcément dès que son esprit vagabondé sur les noms sortis forcément que ce dernier en faisait parti … Et ce n'était pas les excuses attendus non plus. Mais même si toute la situation actuelle le pesait, même si être face à un autre lycanthrope le laissait en parti nerveux, Quincy restait Quincy.

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L'étau s’était resserré plus vite que prévu sur le louveteau. Trop tôt et si abruptement que Viper avait eu du mal à comprendre la portée des dernières ingérences politiques dans son petit quotidien. Ainsi, la prise officielle de pouvoir d’Adair Dunn et de son gouvernement avait vu fleurir les princeps d’une politique d’État tournée vers la division et la terreur, l’hégémonie sorcière et la mise au banc d’une caste dont personne ne semblait se soucier. Si les premiers décrets publiés n’avaient eu qu’un impact minime sur la condition du serpent, la liste des lycanthropes recensés au Ministère le terrifiait dans une toute autre mesure. Des regards filants et rasants à la découverte d’un secret étiolé par les rumeurs et jugements, le vert et argent pouvait s'en accommoder et passer outre aisément, habitude à laquelle il s’était faite bien malgré lui. Néanmoins, il rejetait en bloc que son nom se voit librement dévoilé aux yeux du monde, ne soit jeté en pâture aux démons d'un passé sulfureux et traquant dans l'ombre ses moindres faits et gestes, patientant sans tambour ni trompette, que le loup ne se prenne dans l'un des pièges habilement tendu. L'âme enterrée dans cette psychose et la paranoïa de les voir ressurgir avec perte et fracas, le Serpentard s'était délibérément confiné au sein du seul endroit lui accordant encore protection et anonymat, Poudlard.

La capuche de son sweat rapiécé flanquant son regard de mèches rebelles, les mains aux poings clos cadenassées sous couvert de ses poches et le pas traînant, le japonais déambulait sous les murmures de tableaux enhardis par les révélations d'un canard officiel, soufflant leur soutien hypocrite à l'égard d'une famille graveleuse et salée par la perte de l'enfant prodige. Des grognements puérils et grossiers de ces bêtes de foires, il n'osait pas répondre de peur de perdre un sang-froid fébrile, de s'égarer en conflit inutile attirant sur lui les foudres des bien-pensants. Avalant le grand escalier d'un mutisme empoisonné du besoin obsessionnel de boucler quelques claques m*rdes d'une réplique assassine, la silhouette du lycaon se déroba au détour des rampes capricieuses. Soupir après soupir, la tête basse et les pupilles vissées au dallage inégal de l'étage de la bibliothèque, il avait espéré se défiler et trouver refuge au creux de l’antre du savoir et du silence. L'écho de ses foulées se joignit à l'impact plus frêle d'une approche, d'une énième confrontation enfantine à subir dans l'indifférence les railleries de sorciers cognitivement retardés.

Déviant d'une trajectoire centrée, son corps épousa le gré d'un allié stable. Empruntant une position plus naturelle et décrispée, le menton contre son torse et les iris fuyants, l'Asiatique pria Merlin qu'une force supérieure lui accorde sa clémence. Mais, pour son plus grand bonheur, la cime d'une paire de chaussures se dessina finalement sous ses boucles brunes. Les yeux roulant dans leur orbite, d'un hochement de tête désabusé, les paupières closes, une expiration cinglante fouetta sa crinière, alors que ses lèvres vibrèrent d'un frisson animal. « Je t'arrête tout de suite, si tu pensais à moi parce que t'as besoin d'un sujet pour appuyer tes cours et la doctrine anti-loup d'un système éducatif en plein naufrage, je t'épargne une perte de temps, c'est mort ! » Accusation infondée lâchée avec désobligeance et agressivité, l'hybride ne comptait pas ménager l'Aigle. Et s'il gardait en mémoire leur premier échange, il ne doutait guère que l'érudit, tout comme la majorité du château, fût bien au fait de cette nature sauvage ensommeillée dans l'attente d'une lune pleine et incandescente. Bousculant le jeune homme d'un coup d'épaule téméraire, il le doubla sans même lui octroyer une once d'attention.

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二 VIPER RYŪNJINCHI 二

From the dawn of time to the end of days I will have to run away. I want to feel the pain and the bitter taste of the blood on my lips, again

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Il ne s'attendait pas forcément à être bien reçu Après tout, une fois, il avait à peu près dit la même chose à une jeune femme qui l’avait envoyé balader parce que c'était trop stupidement romantique ou quelque chose du genre. Quincy ne se rappelait pas vraiment de tout ce qu'elle lui avait dit, parce que ça lui avait paru mignon sur le moment, même si ça n'avait pas été vrai … Du coup , c'était une approche qu'il n'utilisait plus. Et la preuve, ça n'était même pas une tentative de lui parler, c'était vrai. Il venait littéralement de penser au serpentard. Sans même que ce soit à cause de leur condition commune … Seulement, la réaction de ce dernier ne valait pas mieux que celle de son souvenir, c'était même plus brutal encore …

Quincy resta surpris par ses paroles, la bouche entre-ouverte avant de la refermer, perdant son sourire malgré lui. Pendant quelques secondes, une version plus légère, un peu désabusé, revint quand même s'accrocher à ses lèvres. Tanguant un peu face à son passage, mettant quelques seconde à l'attraper par le bras avant qu'il ne s'éloigne trop. « Non, je pensais simplement au fait que je n’aurais pas été contre te voir faire un clin d’œil ... » Un léger rire lui échappa. Sans le fil de ses pensées, hors contexte, c’était un peu … bizarre. « Enfin, pas exactement, mais c'était quelque chose comme ça » Quincy secoua la tête, essayant de ne pas prendre tout ça au sérieux. Comprenant que trop bien ce que ressentait le vert, en partie, et à sa manière, parce que lui essayait d'enfoncer tout ce malaise dans un coin de son crane, sous un tapis, enfermé à double tour. Et l'entendre , ça n'était pas plaisant … Même si c'était presque drôle de le voir se tromper à ce point, sur sa personne . Presque.

Sa main vint frotter l'arrière de son crane après l'avoir laché, un peu gêné malgré tout …« Je pensais qu'on avait dépassé ça non ? » reprit il, vu comment le serpentard lui était déjà tombé dessus pour avoir les yeux un peu trop posé sur lui. « Si ça peut te rassurer, je suis né moldu … Donc la doctrine anti-loup, elle sort du petit chaperon rouge … et encore, je crois que c'était mon personnage préféré » reprit Quincy en forçant son sourire à s'élargir un peu. Ce n’était même pas si faux … Quand il était gamin en tout cas, puisque depuis, les lycanthropes n'avaient plus vraiment de place dans son cœur. L'ironie. Mais voir le serpentard tant sur la défensive et mal face à ça, l'obliger presque à mettre de coté son propre rejet là dessus … Surtout qu'il avait déjà l'impression d'abuser sur toute l'ironie de la situation, alors autant ne pas en rajouter en plus en lui crachant dessus parce qu'il était un loup-garou, ça aurait été complètement hors de son caractère …

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D'un point de vue social, la vie du japonais se rythmait au travers d'avancées timides tour à tour bouleversées de retraites plus téméraires. La méfiance en étendard à chacun des revers essuyés dans cette société aux mœurs légères, d'un regret à peine piqué, le Serdaigle goûtait à l'expérience d'un caractère en osmose avec l'astre cadençant le quotidien du jeune loup. Ainsi d'un pas décidé, peu enclin à une causette arrachée dans un bout de couloir, Saito amorça un décrochage stratégique, sans accorder une once d'attention à l'Aigle. Ce fut sans compter sur la ténacité bourrue de l'érudit. Accroché à son bras avec l'espoir crédule d'arrêter toute fuite, un grognement bestial fila d'entre les lèvres retroussées de l'animal pris au piège. « Ma parole ! T'es du genre obsédé obstiné. » D'un mouvement ample, il chassa la prise du bleu, regagnant sa liberté sans grande difficulté. L'impassibilité ordinaire du serpent s'effaça et dans l'ombre de sourcils froncés, de ses amandes ténébreuses, il fusilla d'un regard au mépris équivoque cet étudiant parmi tant d'autre jasant sans doute sur les monstruosités en vogue.

Si la mémoire ô combien sélective du lycaon ne gardait que très rarement le souvenir d'un visage en archives, l'odeur du bougre lui était bel et bien familière. Et le rappel de leurs dernières rencontres ne lui donnait guère l'envie de se perdre en un palabre puéril et sans saveur. Pourtant, jusqu'à présent, leurs confrontations s'étaient plus ou moins clôturées sur une note en demi-teinte, entre agacement et atermoiement, sans réellement savoir s'il était paré à baisser sa garde en cette présence à l'ambivalence tirant sur une ambiguïté boiteuse. Néanmoins, l'excuse mièvre du piaf lui coupa l'herbe sous le pied, limogeant tout désir de lui faire grâce d'un comportement courtois et bien sur soit. « D'abord, un sourire pour une journée et maintenant faudrait que je t'offre un clin d'œil, tu t'es cru au zoo ? » Fraîcheur d'un vers hautain, le Serpentard était à bout de tout et de rien, et malgré lui, le cumul d'une colère et de son courroux allait s'abattre sur le pauvre rapace. Quelles que soient ses véritables intentions, l'hybride ne souhaitait pas lui faire l'aumône d'y prêter l'oreille encore moins de consacrer de son temps si précieux en pleurnicheries futiles.

Campé d'une position défensive assassine, d'un hochement de tête transpirant d'un indubitable sarcasme, le nippon roula des yeux. Depuis la soirée d'intégration dans la salle commune des ambitieux et de la publication des bans au prochain spectacle d'une politique prometteuse dans son domaine, ils avaient eu l'opportunité de ne pas se croiser mutuellement, et il aurait fallu que cette situation persiste pour leur bien à tous les deux. D'un soupir nasal à peine déguisé, le louveteau ricana intérieurement de la bêtise humaine. Comme s'il suffisait d'un échange pour sceller une relation étroite. Ah, il faisait définitivement preuve d'une candeur sans commune mesure, Rowena devait se prendre d'un élan kamikaze en contemplant les paltoquets lui faisant honneur. « Pas de chances pour toi, les cartes ont été rebattues… Je suis l'homme à abattre et t'es qu'un gringalet de plus, on a rien en commun… » Amère démonstration d'un exposé concis, ça sifflait d'un dédain puant, mais les couleurs de la réalité avaient ce pouvoir acide de mordre aux points vitaux.

Pris d'un rire moqueur, ne voyant point où l'Asiatique voulait en venir par cette métaphore des plus ennuyeuses, Viper applaudit avant d'entreprendre une avancée effarouché, rompant la distance de sécurité séparant les deux étudiants. L'avant-bras armé, sa paume à la chaleur lupine s'ancra sur l'épaule du gobelin d'une force excessive. Ses pupilles se contractèrent à l'approche de leur visage. « Super t'es tombé sur le ticket gagnant ! Pas d'envie sanguinaire subite, pas de gadoue à prendre tous les quatre matins pour faire plaisir à un coincé en deuil ! Wow t'es un petit veinard, si c'était vraiment tout ce que tu voulais me dire, je t'en prie, j'vais surtout pas te retenir, j'ai une mère-grand sur le feu. » Ironie narquoise crachée d'un murmure glaçant, le loup-garou avorta son accolade, s'éloignant sobrement de la silhouette de l'intellectuel, son bras retomba le long de son flanc avec mollesse.

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Ses paroles lui tirèrent un léger rire. Dans une autre situation, il aurait sûrement pris plus de volume mais là, il était presque discret. « Ah, tu n'es pas le premier à me le dire » répliqua Quincy, pas tant gêné que ça. Il s'était tellement fait traiter d’obsédé que bon … Là, en plus, c'est à peine s'il avait parlé d'un clin d’œil, rien d'autre, alors autant dire que ça lui paraissait un peu forcé. Le obstiné par contre … ça , il ne pouvait pas tant s'en défendre La suite eut le même effet, l'amusant en partie, parce que présenté comme ça, c'était ridicule. Et ça l'était, parce que oui, lui demander de sourire, l'idée lui avait plu, persuadé que ça ne pourrait que lui faire du bien et parce que ça lui irait bien aussi, mais … le clin d’œil, c'était encore un peu différent. Un sourire vague sur les lèvres, il secoua la tête. « J'ai du mal à voir le rapport avec le zoo, j'aime voir les gens sourires, c'est si mal ? » répondit il, avec désinvolture Ça n'avait rien d'un mensonge.

« Et je ne t'ai rien demandé, si je commençait à forcer les gens à me faire des clins d’œil … ça serait assez étrange quand même » reprit Quincy en secouant la tête. Non, il ne lui avait rien demander, lui ayant surtout conseillé de perturber les gens en le faisant. Quitte à ce qu'il l'observe, autant leur en donner pour leur argent. Chose qu'il n'avait même pas eu le réflexe de faire lui même tout à l'heure … Mais est-ce qu'il avait envie de raconter ça ? Comment derrière ses grands airs de tranquillité, ça lui pesait aussi. Son sourire s'élargit comme pour compenser sa pensée. Un air vexé , un peu surjoué passa sur son visage. « Un gringalet de plus ? T'es dur quand même » Quincy faillit la jouer théâtrale, mais l'ambiance y était encore moins qu'avant. « J'ai du mal à voir ce que ça change pour moi, je suis censé te voir différemment ? » Le bleu leva un sourcil. Certes, la dernière fois, il avait encore eu quelques doutes, mais tellement peu …Son léger malaise face à la condition du vert, n'avait pas changé, et que ce soit officiel ou non, aucunes cartes n'étaient rebattus sur ce point là …

Le serdaigle ne se vexa pas du peu de réception de sa comparaison, il avait fait mieux … Mais en soit, ce dernier se trompait tellement sur la manière qu'il avait de le regarder. Qu'il soit un loup-garou, c'est bien ce qui avait attiré son regard, mais ce n'était ni pour se moquer, ni pour juger … Juste … Quincy soupira , se restreignant à nouveau de faire dans le trop dramatique, même si l'envie d'une petite révérence pour lui prouver qu'il ne comptait pas prendre mal tout ce que le vert voulait bien lui envoyer. Il écarquilla néanmoins les yeux en le voyant se rapprocher, s'étant plutôt attendu à une nouvelle tentative de fuite. Mais non. « C'est gentil de reprendre mes comparaisons foireuses pour te défouler, au moins tu restes dans le thème » reprit le bleu avec un léger sourire, une fois sa surprise passée. « Mais si ça ne me dérange pas de servir d’exutoire » Pas comme ça habituellement cela dit. « Enfin habituellement, c'est plus de manière intime tu vois ... » Évidemment qu'il avait du faire un commentaire là dessus … « Apprends peut-être à t’énerver sur les bonnes personnes » ajouta Quincy avec un léger haussement d'épaule. « J'ai l'air d’être franchement intéressé par ça ? C'est toi qui a mis le sujet sur le tapis » Il se sentait un peu hypocrite, parce que pour une fois ce n'était pas un physique qui l'avait intéressé à quelqu'un, c'était bel et bien les rumeurs de lycanthropies, mais … Pas de la manière dont le penser Viper. Le pire, c'est que ce dernier ne connaissait même pas son prénom … Quincy eut un sourire un peu blessé, pas sur de savoir s'il fallait changer ça ou non .

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Dans ce monde où le bon grain se mêlait à l'ivraie, dans une société de plus en plus sous l'emprise d'une politique corruptrice, le serpent avait opté pour la facilité. Cloîtré dans cette optique d'un mal universalisé, le japonais faisait d'un cas flagrant, une généralité grossière. Ainsi, pour son propre bien et son intégrité, il avait très vite choisi la méfiance au service d'un sarcasme élimé, quitte à pâtir d'une solitude assassine. Ne voir que le mal dans chacune des composantes d'une communauté pervertie, au travers d'un regard impartial, une mauvaise habitude, sans doute ; un traumatisme d'enfance, de toute évidence. De ce fait, il était peu ordinaire pour le jeune loup d'attirer sur lui une attention désintéressée et malheureusement pour le jeune homme lui faisant face, Poudlard n'avait jusque-là pas fait exception à la règle. Dès son arrivée à l'université écossaise, il n'avait fallu qu'un trimestre pour que les rumeurs se transforment en une cruelle réalité et le reliaient au banc de curiosité. Une bête de foire, une monstruosité que l'on évitait, peur d'une contagion chimérique. Marginalisé, sans relation propre avec le monde du vivant, esseulé et perdant toute sociabilité, Viper avait réussi à survivre de la sorte, avortant quasiment toutes tentatives d'approches, même la plus innocente et louable. Ployant, la grande majorité de ses camarades croulait sous la maladresse de leur initiative ou crevait simplement sous le mépris argenté du reptile.

Secouant la tête pour se dépêtrer du chant de l'Aigle, ses propos creux roulaient sur le poil imperméable du lycanthrope. L'hybride demeurait insensible devant la désinvolture d’un rapace en chasse. Les soupirs se succédèrent, réponse silencieuse au dédain palpable, mutisme doré s'opposant à la clameur bleutée. Et si l'envie de fuir le guettait, ce fut les mâchoires crissantes d'un chuintement d'ivoire qu'il persista à camper sa position. Immobile, l'étudiant laissa son regard se promener dans l'apathique galerie, témoin privilégiée de leur désaccord. De son avis sur le sujet à sa perception libidineuse sur les relations inter espèce, de son opinion quand, bien même cette dernière allait dans le sens du lycaon, le vert ne voulait rien entendre, préférant ne rien savoir, plutôt qu'être déçu, comme il finissait toujours par l'être en leur présence. « Toi ou un autre, c'est du pareil au même, votre vision étriquée du monde reste identique, alors ne viens pas me bassiner avec tes métaphores à la con… » Rompant une période de dysphasie passagère, le sel d'un accent oriental assaisonna son allégation indue. À nouveau, l'érudit avait manqué de tact, rompant le canal d'un apaisement en se prêtant au jeu d'images épaisses et maladroites ; et s'il souhaitait faire passer un message à l'écho pacificateur, il tenait sa baguette par le mauvais bout.

Alors que ses iris ténébreux entaillèrent la silhouette du Serdaigle, ses pupilles s'empâtèrent en sphères à la rondeur parfaite et à la profondeur abyssale. Revenant sur ses pas, toisant d'une condescendance ardente l'oisillon, poings clos aux jointures blanchies, sur le point de lui flanquer ses phalanges contre la gueule, l'envie d'effacer à tout jamais ce sourire satisfait lui gratta les veines. Sa menotte dominante se ferma en un bracelet de fer autour d'un poignet armé et paré à fendre l'air. « Très franchement, que tu sois intéressé par le sujet ou non, j'en ai rien à foutre ! Si tu veux goûter à l'expérience d'avoir un hybride pour intime, trouves-en un autre, c'est clairement pas ce qui manque dans le coin… » D'un claquement de langue excédé appuyé d'un haussement de menton arrogant, son dégoût à l'arôme morgue siffla avec véhémence dans l'éther vicié. Loin d'imaginer le lien étroit qu'ils partageaient tous deux avec un astre nocturne, le japonais ne voyait en cet être dévoyé, qu'un pervers sorcier à la libido enflammée et aux désirs fantaisistes. « Avec un peu de chance, c'est la dernière fois que nos chemins se croiseront. En attendant, sois sage et évite de m'importuner ! » Sa patte vint s'écraser d'une légère tape répétée sur l'épaule du bougre accompagné de ce clin d'œil qu'il crevait tant de voir poindre et qu'il ne méritait pourtant pas, invitation subtile à se tenir hors du chemin de la bête avant que sa patience ne vienne à se liquéfier.

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Son sourire diminua un peu, l'air vaguement blessé. « Moi ou un autre ? Je sais que je suis pas aussi unique que j'aimerais l’être … Mais quand même. » Il ne surjoua même pas comme il aurait pu le faire dans une autre situation. Parce qu'il n’appréciait pas vraiment ce que disait le vert. Un peu vexé. Votre ...votre vision étriqué … Quincy soupira, secouant légèrement la tête. « C'est vrai, encore une fois que je ne connais pas grand chose, je n'ai jamais vraiment mis un pied hors de l'Angleterre ... » Si, une fois. Mais c'était un souvenir qu'il préférait ne pas ressasser, et au final, c'était le seul qu'il gardait de ce voyage en Corée. Celui d'un changement totale... « Mais je n'ai rien contre l'idée qu'on m'élargisse ma vision étriqué, plutôt que de m’engueuler pour ça » Si les choses n'avaient pas été si sérieuse, il aurait pu redire la même chose avec de sacré sous-entendu, mais ça ne s'y prêtait pas. Et il était sérieux, un simple sourire au bord des lèvres « ça n'est pas juste de décider pour moi ce que j’en pense » Pas juste du tout … et vu le sujet, c'était même idiot. Mais ça, le serpentard ne pouvait pas le savoir.

Là, où il ne pouvait rien dire, par contre, c'était bien les métaphores à la con, aimant un peu trop les images idiotes et un ton léger Mais il ne voyait pas l’intérêt d’être sombre et sérieux à cause des gens stupides qui le regarderaient différemment … Il ne voulait pas succomber à ça. Jamais. Même si le déni, n'était pas une solution parfaite non plus. Sauf qu'à être son lui habituel, il avait merdé … Quincy ouvrit la bouche un peu surpris. Ça n'était pas illogique que le serpentard l'ait pris comme ça, mais … Le bleu secoua une main devant lui, en secouant la tête. « Non, non, t'as mal compris ! Oulah ! Ça m’apprendra à faire des sous-entendus tout le temps. Et encore, avec toi j'évite … » Sauf qu'il avait quand du parler d'intimité, par habitude. « C'est pas ce que j’en voulais dire. J'ai rien contre partager ça avec toi, mais rien à voir avec une quelconque question d'hybride … » ça, ça aurait plutôt jouer à inverser justement … Mais lu dire ça, sans expliquer sa propre condition, c'était passer encore pour un de ces crétins médisants.

Quincy secoua la tête, posant une main sur celle du vert avant qu'il ne la retire, n'ayant pas envie qu'il s'en aille en se trompant à ce point sur lui. « Je ne parlais même pas de sexe, mais plutôt de te défouler, par des paroles. Un peu comme tu viens de le faire d'ailleurs … Mais ... » Le bleu laissa retomber sa main, haussant doucement les épaules. Viper n'était pas le premier à prendre ses paroles autrement, à ne pas comprendre ce qu'il racontait, mais en général, c'était plutôt amusant. Là, non,. Parce que si passait pour un pervers ou parfois un goujat, ça n'était pas si grave. Imaginer qu'il le voyait comme un de ses anti-loups … C'était tellement idiot. Un léger rire lui échappa. Moqueur. Contre lui même . Parce qu'au final, il l'était un peu … Effrayé par les lycanthropes. Clairement. Il releva les yeux vers ce dernier, pourtant incapable de voir le monstre qui l'épouvantait depuis tout ce temps. « Tu te trompes complètement sur ma vision du monde … Je n'ai rien contre toi. Et je suis sur que je ne dois pas être le seul » Il avait besoin d'y croire aussi au fond.

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Suspendu aux lèvres de l'Asiatique, Saito se figea d'une insensible placidité, faux-semblant cachant une montée en pression dangereuse et torrentielle. Les paroles du Serdaigle ne lui décrochèrent ni contorsion, ni convulsion. Il l'écoutait sans réellement parvenir à discerner les nuances et fines subtilités dans un discours écarté et effacé de toute la réalité sous laquelle il se tassait au quotidien. Un mot parvint néanmoins à lui soutirer un haussement subtil d’épaule, une amorce de grimace iodée. D’un soupir las, le serpent n'avait que faire des états d'âme de son camarade à l'azur doré. Personne ne s'était jamais soucié des siens, piétinés et écrasés sous la semelle de l'indifférence générale. Personne ne s'était jamais inquiété de prendre le pouls d'une caste sous représentée, lorsqu'ils exposèrent ses affiliés aux critiques d'une opinion publique fanatisée. S'était-on préoccupé des sentiments des hybrides visés par cette mitraille politicienne, avant d'éditer dans le secret des ordonnances au parfum de chaînes ? Bien évidemment que non.

Et comme le bon chien qu'il avait été, sans aucune plainte et sans jamais geindre, il avait ployé le dos et courbé l’échine, dans l'espoir fébrile, qu'un jour leur main se tende, que les sacrifices l'ayant mené au bout du monde ne soient vains. Et pourtant, pour seule récompense, il n’avait gagné qu’un mépris disgracieux, le jugement d'une cour haïssable et les moqueries ignobles de sorciers de bonne maison tout aussi condamnables par leurs comportements sauvages. Pire encore, son nom se retrouvait jeté en pâture aux démons d'un passé saturnien. Mais, si autrefois, le japonais se plaisait à se soumettre aux injonctions pour le bien commun, désormais, il ne pouvait plus se permettre de remuer naïvement la queue ou de sourire devant leur hostilité à attendre sagement et docilement que ses rêves et espoirs se voient soufflés d'un vent ségrégationniste. Labeur d'une expérience chèrement acquise, il ne comptait pas réitérer les mêmes erreurs. De la sorte, la page de la soumission se tournait, le temps des courbettes et des complaisances était révolu.

La coupe du louveteau s'apprêtait à déborder, ses ressentiments à exploser, et par mégarde, l'érudit allait en faire les frais, s'il continuait à se morfondre de jérémiades futiles, s'il s'aventurait davantage sur un terrain glissant et traître. « T'as un doxy au plafond ? Bordel, ouvre les yeux ! Réveille-toi ! Le monde est injuste. J'me trouve ici à faire des pieds et des mains et boire de la merde pour entrer dans vos standards, alors que je pourrais être aupr... ailleurs. » Dans un tonnerre brusque et soudain, sa voix porta les shrapnels des rancunes hantant son être, des années séparées des siens et des derniers mois où vague après vague il endurait discriminations et persiflages. Et le myocarde creusé d'une rengaine perverse, il patientait que l'avis d'une tempête ne tombe. Son timbre s’éclatait d’un chevrotement, peine immense douchée d’une condescendance enflammée, crève-cœur enraciné qu'il dissimulait péniblement à l'abri d'une impassibilité marbrée. « Rien n'est juste. Et si tu crois encore que le principe d'équité existe, désolé de briser tes rêves, mais on est juste là pour subir pendant que d'autres jubilent ! » Ses cordes vocales grincèrent d'une gêne évidente, chevrotine d’un plomb salé enterrant les idéaux de l'Aigle et dont le reptile avait déjà fait le deuil.

Les yeux rougis d'un ressac émotionnel, les paupières bordées d'un sanglot florissant, les iris du Serpentard s'échouèrent par-delà la silhouette du bleu. À mi-chemin entre un désir de violence et le souhait de se perdre d'un sprint, incapable de se décider, il baissa la tête tout en tournant le dos à cet oiseau de malheur. D'un raclement de gorge embarrassé, son index chassa le diamant humide, cristal solitaire d'une indignation et d'une frustration consommée roulant contre l'arête de son nez, avant de relever le menton dignement. « Je n'attends rien de personne, j'ai eu mon lot de déceptions, t'y fais pas exception, alors que je me trompe sur son compte ou pas, j'en ai rien à foutre… » Ne laissant rien paraitre de cet ébranlement affectif, d'un vers piqué de mensonge, il arrosa son invective d'une brocarde narquoise. Souffrir en misanthrope, s'isoler par peur d'être blessé ou de faire du mal, Viper avait fait ce choix inconsciemment après la rupture brutale du cocon familiale. Condamnation auto-infligée, le Nippon ne s'était encore jamais accordé le droit au pardon, culpabilité assassine qu'il traînait tel un boulet à la cheville depuis la découverte de cette malédiction.

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二 VIPER RYŪNJINCHI 二

From the dawn of time to the end of days I will have to run away. I want to feel the pain and the bitter taste of the blood on my lips, again

INFOS FICHE DE PERSO

L'expression le surpris un peu. Pas toujours au moins sur les expressions sorcières. Mais elle était plutôt compréhensible celle ci. Il eut un petit soupir amusé, secouant doucement la tête, encore une fois un peu frustré de la réaction du vert. Frustré, mais pas surpris. Mais la suite, lui tira un nouveau soupir, toujours aussi peu blasé. Au contraire, son sourire était revenu, léger Sans moquerie, mais pas vraiment touché par toutes ces paroles négatives. Il était du genre optimiste, vraiment, mais pas forcément naïf « Qui jubile ici ? Toi ? Moi ? Parce que je ne vois personne d'autre ... » Quincy fit mine de regarder autour d'eux, avant de hausser les épaules. « Encore une fois, je me répète, mais non, ça n'est pas juste de décider pour moi … vos standards ? » Le bleu secoua la tête, n'appréciant toujours pas cette généralité . « Éclaire moi, donc sur MES standards » reprit Quincy, sans lâcher le morceau.

Il savait bien ce que voulait dire ce dernier.. Le comprenant de plus en plus de manière réelle. Mais est-ce qu'il allait commencer à faire pareil et mettre tout le monde dans un même sac ? Il aurait pu le faire depuis des années, ça n'avait pas été le cas et il n'allait pas commencer maintenant Certes, il était mal placé pour critiquer ceux qui avaient peur des loups … Parce qu'il était le premier concerné. Mais pas dans des moments comme celui là. Ça n'était pas le coté humain des lycanthropes qui l’effrayaient … et en y réfléchissant, ce n'était même pas les autres lycanthropes non plus. Le serdaigle perdit un peu de son sourire, avant d'inspirer et de se reconcentrer sur les paroles du vert. L'autre fois, il avait voulu rester à distance, justement pour éviter ce genre de pensée, ne pas réfléchir à sa propre condition … Mais Viper ne lui en avait pas vraiment laissé le choix. Maintenant l'ignorer, ça n'était même plus envisageable, même si ça lui rappelait certaines choses qu'il aurait préféré mettre de coté … « Vu que le monde injuste, tu dois l’être aussi ? » un petit sourire lui échappa à nouveau, penchant la tête sur le coté. « Je ne pense pas comme ça … et tu auras beau me mettre l’Armageddon devant les yeux, aucune chance que ça change. Donc non, ce n'est pas juste, et c'est complètement faux » rétorqua plus posément le bleu, réussissant à ne rien dire de graveleux ce coup ci.

Il aurait très bien pu le laisser s'en aller. Après tout sa présence n'était pas vraiment voulu … Et s'il pouvait se montrer lourd, en général, il lui arrivait aussi de savoir quand disparaître. Mais le ton du serpentard, son attitude, ne lui donnait pas vraiment envie de lâcher le morceau. Parce que même si c'était minime, il comprenait. Quincy laissa ses yeux posés sur son dos, calme. Inspirant doucement, avant de s'élancer, de passer une main autour de ses épaules comme il l'aurait fait avec un ami, pour l’entraîner en avant. Regardant devant lui. « Alors, le coup de la déception, on me l'a déjà fait … et c'est blessant, je suis pas si affreux. Vraiment. Mais je ne te demande pas d'attendre quelque chose de moi tu sais. Libre à toi, de continuer à me voir comme l'ennemi N°1, mais libre à moi de te prouver le contraire non ? » dit il, avec un sourire. Parce que lui, il en avait quelque chose à foutre. Il aimait les gens en général, et sa condition n'y avait jamais rien changé . Il n'aimait pas spécialement qu'on le rejette, certes, mais ça lui était arrivé tellement de fois, que ça lui passait dessus en général, mais là, il n'en avait pas envie.

IT’S TOO LATE TO REGRET

11.22„ 2nd FLOOR, HOGWARTS.
ft. @Quincy Cayce

TW : insulte / langage cru / violence

Le myocarde bousculé d'une peine cinglante, le louveteau s'escrimait à laisser couler des propos dont la teneur n'occasionnait qu'une irritation singulière, tort d'un esprit cristallisé autour d'un idéal que rien ni personne ne pouvait ébranler. Se rompant d'une moue au flegme glaçant, d'un soupir salé, frimas assassin balafrant ses lèvres, il releva péniblement le menton, secoua légèrement la tête devant un manque évident de compréhension du Serdaigle. Ses iris brillants d'une frustration envenimée, se déposèrent dans le vide environnant, s'accrochant au moindre grain cendré hissé par leur mouvement timoré. Toutefois, un grognement ne tarda pas à siffler, crevant ce mutisme capitonné, confort dans lequel le serpent se plaisait à jauger les quelques courageux encore assez audacieux pour amorcer une approche. Et bien qu'il l'agaçait outre mesure, l'aigle avait le mérite de camper ses positions et Viper devait bien là, lui reconnaitre certains traits propres aux fiers lions. D'un geste suspendu, son index caressa l'arête d'un nez engourdi, tandis qu'un pas timide vient accroitre la distance fébrile les séparant. « J'ai clairement pas envie de débattre de ça… Et je pense que tu te fais passer pour plus con que tu ne l'es. Tu as très bien saisi l'idée générale de ce que je raconte, alors par pitié épargne-moi cette curiosité mal placée ! » Si son ton se drapait d'un mépris raffiné, il n'en demeurait pas moins posé et d'un calme frissonnant. À défaut de long discours en la matière ou d'un argumentaire enflammant les mânes, le Japonais avait préféré jouer la carte d'une accusation assurée.

Dos à l'ingénu, le Serpentard n'avait aucun mal à deviner les sourires d'un oiseau de malheur au travers d'une intonation saupoudrée d'une retenue caustique. Haussant brièvement les épaules aux échos pondérant du rapace, Saito jeta au vautour un énième soupir. Il se moquait bien de l'image qu'il renvoyait au monde des vivants. Loin d'être dupe, rongé par l'injustice d'une société toujours plus fermée aux différences, il ne leur rendait que leur dû en tombant à son tour dans la facilité de généralités simplistes. Et l'agressivité de mots mièvres ajustés d'une risette ne saurait changer l'appréciation d'un être mille fois trompé. Pas faute d'avoir fait des pieds et des mains dans l'espoir naïf de se faire accepter pour ce qu'il était, un jeune homme en pleine reconstruction à la sensibilité friable. L'asiatique trouvait bien à redire sur ce jugement primaire et sans fondement à son égard et pourtant, il se mura d'un nouvel élan aphasique. L'hybride avait très bien saisit le point de vue de son camarade et le cheminement d'une pensée fine, mais par delà un non-dit pathologique, il cachait sa légitimité à les haïr. Bercé d'un désir de fuite, proposions maladives à s'esquiver et échapper à ce qu'il supposait à tort être un procès à charge, ses talons raclèrent les saillies d'un sol aux allures de filet du diable qui le retenait. Aveu muet d'une avidité curieuse, s'il se refusait de l'admettre, la singularité de cet érudit avait fait naître en lui un sentiment paradoxal.

Alors qu'il s'apprêtait à rétrograder et faire volteface afin d'affronter le regard de ce compagnon d'infortune, le poids d'une brise légère lui embrassa la nuque lui arrachant un frisson d'épouvante. Surprise d'une proximité grossière, stupéfait par l'audace du bleu et stupéfixé par ce culot éhonté, le nippon resta paralysé, une mine grincheuse chassant l'impassibilité familière dont se couvrait son visage aux traits figés. Un sourcil arqué par l'effet d'une familiarité au soupçon de sortilège, le derme tapissé d'un ondoiement aigre, ses lèvres se retroussèrent d'un grommellement bestial découvrant une paire d'incisives taillée pour la chair. Entraîné par l'essor d'un plongeon suicidaire, l'enfant de l'Est se montrait dubitatif et son incapacité à se défaire de cette accolade ne lanterna pas à teindre ses joues d'une fureur écarlate. « T'as cru qu'on avait élevé les scrouts ensemble ? J'sais pas ce que tu cherches à prouver, mais tu t'y prends pas le mauvais bout ! » Sa voix craqua avec l'aplomb d'une nuit à l'astre dominant d'une rondeur suprême. Les dents grinçant d'un ivoire rudoyé, d'un geste mécanique emprunt d'un excès de violence, son coude épousa les courbes d'une cage thoracique et sa menotte ajourna l'appétit téméraire d'un avant-bras pris d'une initiative hasardeuse. Relâchant immédiatement son emprise, le loup se recula instinctivement, le souffle court et le cœur battant à tout rompre.

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二 VIPER RYŪNJINCHI 二

From the dawn of time to the end of days I will have to run away. I want to feel the pain and the bitter taste of the blood on my lips, again

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