in a world of flames. / draken

Identité : Draken, Ash. Des noms peu communs qui lui collent à la peau, et qu’il doit visiblement à quelques lectures de la part de sa mère. Il y a une myriade de surnom qui en découle : Dray, D, Ken, Drake, Kenny. Il répond à tous avec le même sourire crâneur. Il est un Sterling, sans aucun doute, et fier de son nom de famille.

Date et Lieu de naissance : Enfant de New-York City, il voit le jour un 20 août. Américain pur-sang, ses origines chantent dans son accent qu’il ne tente absolument pas de camoufler. Il apprécie même plutôt d’imiter les British et leur wô-ter. Il cumule 25 ans d’existence et beaucoup, beaucoup plus de conneries.

Statut civil : Célibataire, et il aimerait que cela reste ainsi jusqu’à la fin de sa vie. Il s’amuse Draken, autant qu’il le peut, dès qu’il en a l’occasion, sans aucune honte ou aucune barrière. Homosexuel assumé depuis la pré-adolescence, il n’a vécu qu’une seule et unique relation de couple, s’étant terminée dans une tragédie telle qu’il est certain que plus jamais son coeur ne saura aimer quelqu’un de cette façon.

Scolarité : Il porte les couleurs rouge et or de la maison Gryffondor depuis son arrivée à Poudlard en 1ère année, et il a pendant deux également porté celles de leur équipe de Quidditch au poste de poursuiveur. Il a cependant quitter l’équipe par manque de temps, priorisant ses autres activités. Il est actuellement en dernière année de MULOT dans le cursus de Politique Magique, et réalise une alternance au sein du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Être au plus près du problème, et mieux agir de l'intérieur, voilà ses ambitions.

Profession : Il est le co-chorégraphe d’un groupe de danse contemporaine, à titre gracieux. Il suit des cours de boxe anglaise avec un coach personnel, et est inscrit dans un club de tennis huppé. Secrètement, il est également danseur de pole dance dans un gentlemen club extrêmement exclusif où l’identité des clients et des danseurs est strictement protégée. Il n’a pas besoin de l’argent, et le fait entièrement pour s’amuser. Il a également fondé une association pour les Jeunes Queer Racisés il y a 3 ans, dont il est actuellement le président. Ses parents ne sont pas au courant.

Baguette magique : Bois de bouleau, donnant cette couleur blanche peu caractéristique à sa baguette. Plume de phoenix, pour celui qui rêve de faire brûler des peuples entiers. 32 centimètres, et une quantité infinie de blagues salaces à faire.

Famille : Le nom Sterling résonne aux Etats-Unis, un fait qui a servi à Draken plus d’une fois dans sa vie. Spécialistes des baguettes magiques, magnats du commerce, habitués de la politique et comptant parmi leur rang une ancienne Présidente du Congrès Magique Américain, leur influence est sans aucun doute tentaculaire dans le pays. Fils de Marcus Sterling et de Gamora Sterling née Griffins, Draken descend de la branche de Warren Sterling. Son père est actuellement membre du Congrès Magique Américain, tandis que sa mère exerce toujours en tant que juge spécialisée dans les affaires. Draken a deux petites sœurs, des jumelles âgées de vingt ans, Lilith et Abelia (respectivement future Magizoologiste et future avocate). Sans aucun doute, les Sterling sont une famille unie et ont su le prouver, notamment à travers leur soutien indéfectible envers Draken lors de ses ennuis avec la justice – et leur capacité à faire disparaître ceux-ci pour lui assurer l’avenir qu’il désire. Etrangement – ou pas, selon certaines personnes – c’est le coming out de Draken qui a créé une vraie brèche dans sa relation avec ses parents, ces derniers ne prenant en réalité pas vraiment son annonce au sérieux. On lui parle de phase et de rébellion d’adolescent, alors même que les années passent et que rien ne change. Les suggestions de fiançailles avec une fille de bonne famille deviennent de plus en plus des ordres, lorsqu’ils abordent le sujet. Pour les calmer, il y a un an, Draken a promis de se fiancer à ses 30 ans puis de se marier rapidement derrière. Il n’a absolument aucune intention de tenir cette promesse, et il lui reste donc 5 ans pour trouver une combine et se débarrasser du problème. En attendant, Draken est particulièrement heureux de faire sa vie au Royaume-Uni, là où ses parents ont moins d’influence sur sa vie quotidienne. Ses sœurs sont entrées cette année à Poudlard pour une année d’échange, officiellement afin de passer du temps avec lui et découvrir l’Europe. Draken se demande un peu si elles ne sont pas aussi là pour l’espionner, malgré les bonnes relations qu’il entretient toujours avec les jumelles. Et est-ce que Draken vous a dit que son cousin était champion de Quidditch ?

Hérédité du sang : Sang-pur, et il verrait d’un très mauvais oeil l’arrivée d’un quelconque moldu dans la famille.

Caractère : Loyal - Courageux - Imprévisible - Je-m’en-foutiste - Ambitieux - Déterminé - Obstiné - Revanchard - Libre - Impétueux - Moqueur - Charmeur - N’a pas froid aux yeux - Engagé - Sportif - Menteur - Provocateur - Extrême - Joueur.

Patronus : Une rascasse volante (ou poisson-lion rouge). Venimeux et envahissant.

Miroir de Risèd : Lui-même, entouré de flammes. Le monde brûle et il sourit. Pour lui, il s'agit de purifier le monde sorcier.

Epouvantard : Un loup-garou le mordant. Sans hésitation, il se tuerait avant de devenir un de ces monstres.

Particularités : Il a plusieurs tatouages, majoritairement sur ses bras. Il a un piercing au septum, qu’il lui arrive de retirer quelques fois. Il en a également un à la langue. Il est doté d’une mémoire eidétique, dont il abuse totalement pour ses résultats scolaires car il se repose entièrement dessus. Enfin, il a souvent les ongles peints.

Qui es-tu ? : Toujours Tia, toujours là.  

Faceclaim & Crédits : Reece King / mad’eyes.

Trigger Warnings : mort, violence, racisme, troubles mentaux, extrémisme, sexe, eugénisme, idée de génocide, corruption, agression, vulgarité.

Comment avez-vous connu le forum? : mdr

Un petit plus ? : c’est pas ma faaaaaaute.

Maître Cornelius Blackwell fixa son client, assis en face de lui. Il avait du mal à croire qu’un simple adolescent pouvait contenir autant de haine en lui. Les garçons de son âge étaient pourtant connus pour déborder d’énergie, d’esprit de rébellion, parfois de haine envers les adultes et un monde injuste, mais là… c’était autre chose. Quelque chose qui le mettait mal à l’aise, depuis qu’il était entré dans la pièce d’interrogatoire où l’attendait Draken Sterling. Celui-ci était assis sur une chaise, les mains entravées. Il ne cessait de faire craquer ses doigts, ses jambes s’agitant de soubresauts nerveux. Sur le coup, Cornelius avait cru qu’il avait eu peur de ce qui l’attendait, que l’agitation claire de son corps provenait d’une angoisse à l’idée de faire face à la justice pour ses actes. Cette idée s’était rapidement dissipée, alors qu’il s’était assis en face de lui et avait croisé son regard, vu le feu dévastateur dans ses prunelles. Se raclant la gorge, il se présenta à l’adolescent, déposant le dossier de l’affaire devant lui. Celui-ci comprenait le compte-rendu de tous les témoins de la scène. Les quatorze membres du groupe de danse de Draken s’accordaient sur la même version des faits. Pendant leur entraînement de mardi dernier, Draken s’était littéralement jeté sur le jeune Gaspard Forger, un gamin d’à peine quatorze ans faisant une bonne tête de plus que lui, mais ayant été clairement incapable de se défendre face à la furie qui s’était abattue sur lui. Draken l’avait frappé, encore et encore, à mains nues, la chevalière familiale décuplant les dégâts des poings enragés du Sterling. Il avait eu quoi, une pauvre minute pour le faire, juste le temps pour qu’un des témoins de la scène ne se précipite en dehors de leur salle de répétition pour trouver le professeur afin qu’il arrête le massacre ? Quand Cornelius avait vu les photos de la victime, la liste de ses blessures, il avait eu du mal à croire que cela avait pu être fait aussi rapidement, par une seule personne. Maintenant qu’il avait Draken en face de lui, il comprenait.

“Vous pouvez me parler franchement, tout ce qui sera dit ici est protégé par le secret professionnel et ne pourra être utilisé pendant votre procès.” Cornelius est le seul à parler depuis plusieurs minutes, lui expliquant sa présence, ce qui allait se passer désormais. Il allait falloir préparer une défense limitant les dégâts au maximum. Vu l’état du jeune Forger et les preuves accablantes, il était totalement impossible d’éviter l’enfermement, mais vu les circonstances, Cornelius avait bon espoir de lui obtenir une peine minimale. Pour autant, il avait besoin de savoir réellement tout ce qu’il s’était passé, et ce qui avait bien pu passer par l’esprit de son client. “Je sais. Ma mère est juge.” Il est surpris par la supériorité de son ton, comme s’il n’était pas dans une situation grave. Comme si ce n’était pas Cornelius qui allait devoir lui sauver les fesses. “Oui, c’est elle qui m’a engagé pour vous défendre.” Et Cornelius ne pouvait pas la décevoir, ou briser la confiance qu’il avait établie avec les Sterling. Ils étaient de trop bons clients.

“Ecoutez, Monsieur Sterling, vous ne pourrez pas éviter la maison de redressement, mais au vu des circonstances je suis certain que–” “Il est en vie ?” “Pardon ?” Cornelius cligna des yeux, surpris d’être ainsi interrompu. Il croisa ses yeux et dut retenir un mouvement de recul. “Ce fumier de loup, il est en vie ?” Comment est-ce qu’un ado pouvait avoir autant de haine et de rage dans la voix ? Perturbé, l’avocat réorganisa ses papiers un instant. “Hm… oui, oui Gaspard Forger est actuellement en soin intensif, mais il survivra.” Il releva le regard. Ce qu’il vit dans celui de Draken ne fit qu’augmenter son malaise. En une seconde, il venait de comprendre que si l’on libérait Draken en cet instant, il se serait immédiatement rendu à l’hôpital où se trouvait actuellement Gaspard pour terminer le travail. “Par ailleurs, Mr Forger n’est pas un loup-garou.” Draken fronça les sourcils. “Vous en savez quoi ?” “Nous l’aurions su au moment de ses tests sanguins.” L’adolescent redevint silencieux. L’aura de colère l’enveloppant semblait ne pas vouloir diminuer, cependant. “L’avez-vous attaqué car vous pensiez qu’il était loup-garou ?” “Evidemment.” La réponse fut si immédiate, si évidente. “Tous ces putains de monstres méritent de crever.” Cornelius se racla la gorge une nouvelle fois. “Le décès de Mr Hart et Mlle Laveau–” “Keith et Marianne se sont fait massacrés par ces enfoirés de monstres ! Sous-entendez une putain de fois qu’ils méritent pas tous de crever alors qu’ils ont dévoré mon mec et ma meilleur amie, et je trouverai un moyen de me libérer et de vous faire subir la même chose qu’à ce connard de Forger. Et cette fois, ils ne seront pas assez rapides pour m’arrêter.” Le silence retomba, retentissant après les cris de Draken. Ce gamin avait clairement des problèmes, et besoin d’un suivi psychologique intensif. Honnêtement, Cornelius se sentait mal à l’idée qu’il soit remis en liberté à un moment.

Mais cela n’était pas son problème. Il était payé pour lui garantir une peine minimale, et c’était ce qu’il allait faire. Il n’était ni psychologue, ni avocat de la victime, ni là pour garantir la paix et le bien dans le monde. “Votre mère m’a engagé pour vous obtenir la condamnation la plus douce possible. Facilitez moi le travail et gardez ces envies d’extermination pour vous. Vu la tragédie que vous avez vécu le mois dernier, il sera facile de justifier une instabilité émotionnelle et mentale de votre part ayant amené à cette agression. Excusez-vous, dites que vous le regrettez, et vous serez dehors à temps pour rentrer à Ilvermorny.” La furie brillait toujours dans ses yeux. Cornelius se demanda s’il réalisait que c’était lui le monstre dans l’histoire. “Je ne regrette rien.” Non, évidemment que non. “Si vous ne voulez pas fêter votre majorité en maison de redressement, mentez.” Et honnêtement, après, cela ne serait plus le problème de Cornelius.



Il rencontra Hector le jour de son arrivée. Enfin, pour être exact, il repéra le jeune americano-vietnamien au détour d’un couloir alors qu’on le guidait à sa chambre – cellule ?. Il était mignon, mais Draken n’avait pas la tête à cela – le souvenir de Keith était encore trop présent dans son esprit, son coeur trop sanguinolent – et ce qui retient son attention, ce fut le sourire narquois que lui envoya cet étranger. Il se demandait bien pourquoi. Il ne lui fallut que quelques jours pour comprendre que cela était le sourire par défaut d’Hector. Il se moquait du monde, constamment, avec une telle décontraction que Draken en était honnêtement admiratif. Draken avait du mal à être détendu, à cette époque. Il rêvait de mort et de sang, montrait les dents à la première gentillesse, refusait de parler à sa psy ou la traitait de tous les noms et il avait terrifié le jeune interne infirmier en lui racontant en détails particulièrement graphiques ce qu’il souhaiterait faire au tueur de Keith et Marianne. Il était instable. Un démon sortit de sa boîte, et personne n’était plus capable de refermer le couvercle.

“T’as rien compris,” lui balança un jour Hector après être venu s’asseoir à côté de lui pendant le repas. “Quoi ?” “L’adolescent en pleine crise qui veut tuer tout le monde, ils en voient tous les jours et tout le monde s’en fout. Ca t’amènera à rien.” Draken avait grandi entouré de gosses de riches, mais son petit peu ton supérieur lui tapa sur le système instantanément. “Dégage, tu sais rien de moi.” Et Hector éclata de rire, osant venir lui tapoter l’épaule. “Et c’est là que tu as tort. Je sais déjà beaucoup de choses sur toi. Tu sais pourquoi ? Car les gens m’apprécient, et me parlent.” Et Hector en savait, effectivement, des choses sur lui. Des infos provenant d’autres jeunes – tous de leur classe sociale, d’ailleurs, ils n’allaient tout de même pas être mélangés à la populace – des gardiens, infirmiers, médecins, bibliothécaire, cuisiniers, femmes de ménage. Absolument tous semblaient avoir oubliés qu’Hector était arrivé ici après une quadruple agression sur non-maj, dont deux se terminant avec des séquelles physiques à vie. Draken trouvait cela fascinant. Alors il écouta. Se calma. Suffisamment en tout cas, pour apprendre à ne plus ruer dans les brancards à la première occasion, et à garder ses opinions les plus problématiques pour lui. “Pourquoi tout dire à tout le monde ? Comme le disent les Français, pour vivre heureux, vivons cachés.” Draken n’approuvait qu’à moitié ce concept, mais il devait reconnaître qu’il était essentiel de le suivre pour certaines choses. Et que cela lui évitait pas mal de problèmes.

Hector devint son ami rapidement, son point de repère pendant leur enfermement. Ils profitaient des pauses pour discuter des idées qu’ils avaient en commun, loin d’oreilles indiscrètes. Cela fit du bien à Draken. Il ne pouvait parler à personne d’autres de ses envies d’extermination, de désir de purifier la race sorcière par le feu. Et cela lui permettait de mentir avec beaucoup plus de facilité pendant ses évaluations psychologiques. De bien des façons, Hector le poussa encore plus dans des idées sombres. Son amitié avec un gardien leur permit plus d’une fois de se retrouver dans le même lit, après plusieurs mois d’amitié, et c’était souvent là que Hector lui murmurait ses ambitions de massacre une fois qu’il sera sorti d’ici, et chaque mot avait le don de faire frissonner Draken.

Lorsqu’il fut libéré, Draken retourna chez ses parents avec une évaluation psychologique au vert et des compliments sur sa bonne conduite. Après de longues discussions avec sa famille, il fut décidé qu’il sera envoyé au Royaume-Uni chez Everett Sterling, le cousin de son père, afin d’être enrôlé au sein de Poudlard plus tard. Il était nécessaire pour lui de s’éloigner des Etats-Unis, de recommencer à zéro ailleurs. Et il peut compter sur l’influence massive de ses parents et leur fortune pour faire disparaître ces lignes ennuyeuses de son casier judiciaire, offrant à leur fils l’occasion de faire absolument tout ce qu’il désire de sa vie.

Plusieurs années plus tard, il lira à propos de l’arrestation et condamnation à perpétuité de Hector Dang pour le meurte de non-majs. Il songera à ce que le jeune homme lui avait murmuré sur l’oreiller, repensera à l’attentat non-maj ayant emporté les parents de Owen et Rendall, et esquissera un sourire presque attendri.






Loyauté – A la vie, à la mort. Il est difficile d’être considéré réellement comme un ami de Draken, mais quand cela est le cas, il ne traitera pas cette amitié à moitié. Encore, il ambitionne de venger la mort de son ancien petit-ami et de sa meilleure amie. Il s’est battu plus d’une fois pour défendre l’honneur d’un de ces proches. Il est le premier à gueuler dans les gradins lorsque Owen Sterling apparaît sur le terrain de Quidditch. Il sera présent pour ceux qu’il aime peu importe l’heure. Peu importe la raison. Il est clairement la personne numéro un à appeler si vous voulez enterrer un corps. Il le fera même en chantonnant.
Courage – Draken se dépasse, tout le temps. Le chagrin lié à la mort de ses proches est dépassé pour venger leur nom, l’angoisse d’être rejeté par sa famille est dépassé pour assumer qui il est et qui il aime. Coeur sans peur, ou du moins suffisamment enterré pour qu’il sache les ignorer encore et encore. Il ira plus loin, il ira où il veut.
Bravoure – Il est la définition de celui se riant du danger, en rêve même, en absorbe toute l’adrénaline et en vibre d’envie. S’imaginer se battre contre une meute et les décimer un à un fait s’emballer son coeur d’envie, l’idée d’être surpris dans une situation compromettante fait frissonner sa peau, prendre le risque d’être l’unique Gryffondor dans une masse de Serpentard l’amuse au plus haut point.




“Tu survis, Anya ?” Interpellée, le regard de la jeune femme tombe sur Draken. Allongée au sol, Anya reprenait sa respiration. Elle sentait chacun des muscles de son corps, et s’il lui arrivait rarement de tomber au sol après une chorégraphie, le fait que sa figure finale l’y avait amené avait fait qu’elle était…restée là. “Yeah yeah, t’inquiètes pas.” L’américain lui offrit un sourire malicieux, de la fierté brillant dans ses yeux. “Alors, t’en dis quoi de celle-là ?” Un immense sourire envahit le visage d’Anya, et elle leva son poing au ciel. “C’est putain de génial D !” Il eut un éclat de rire, avant de lui offrir sa main pour l’aider à se relever. “Je sais, c’est moi qui l'ai fait.” Un clin d’oeil, alors que l’entendant, Mary s’insurge. “Hey ! Je participe aussi, tu sais ?” Cela vaut de nouveaux éclats de rire. Leur co-chorégraphe, Mary, piquait toujours la mouche à la moindre des petites provocations de Draken. C’était à se demander comment ces deux-là parvenaient à s’entendre. Le danseur envoya un regard semblant dire Elle court toujours autant, hein ? à Anya, ce qui eut le don de la faire sourire de plus belle. “T’es sûr que t’as pas besoin d’aide pour installer la réunion de demain ?” En plus de faire partie du même groupe de danse, Anya était également la trésorière de l’association dont Draken était le président. Celui-ci secoua la tête, souriant. “Non, t’inquiètes, je gère. Par contre,” il pointe un doigt menaçant vers elle, “t’as intérêt à me raconter tous les détails de ta soirée avec Erika.” Anya haussa les sourcils. “On s’est pas vu depuis trois mois, je crois que tu sais ce qu’on va faire, non ?” L’habituel sourire provocateur de Draken reprit place sur ses traits. “Précisément, très chère. Précisément.” Elle roula des yeux, tentant d’être agacée, mais étant plus amusée qu’autre chose. Drake était ridiculement facile à vivre et bon vivant, et Anya était incapable de lui en vouloir pour quoi que ce soit – même quand ils leur faisaient répéter le même mouvement encore et encore jusqu’à la perfection. “Je te signale que tu ne m’as pas raconté ton vendredi soir, alors pourquoi tu mériterais que je te parle d’Erika ?” Le sourire de l’américain se fit plus mutin, son regard plus secret. “Je te raconte déjà assez –” “Trop, et à nous aussi !” intervient Mary en passant près d’eux, et Draken explosa de rire. “Coincée !” “Et toi tu es un cachotier, tu ne veux jamais rien dire à propos de ton monsieur mystère, là !” Draken étira ses bras dans les airs, tirant sur un coude puis sur l’autre. Son regard joueur glissa vers Anya. “Ces détails-là sont trop sexy pour que je te les dise.” La danseuse lui lança un regard blasé, ne le croyant clairement pas. Draken racontait toujours avec beaucoup trop de détails l’entièreté de ses amusements nocturnes – ou diurnes d’ailleurs – sauf quand il s’agissait de ce mec. Personne ne savait rien sur lui, et Draken était plus secret à son propos que le Ministère sur le Département des Mystères. Mais Anya finirait bien par lui tirer les vers du nez un jour. Peut-être comprendra-t-elle enfin pourquoi il refusait d’en parler.




Ernie MacFarlan était un sorcier d’un âge particulièrement vénérable, que l’on pouvait difficilement ne pas remarquer quand on le croisait dans la rue. Il se baladait toujours avec le menton relevé et semblait toiser le monde de son regard clair. Sa démarche, si ralentie avec l’âge, était toujours caractéristiquement chaloupée. Surtout, Ernie était adepte des tenues les plus farfelues possibles, n’hésitant pas à mixer plusieurs couleurs criardes ensemble, à mélanger les textures et les motifs, et à arborer des couvre-chefs et capes en tout genre. Même parmi les sorciers, Ernie faisait office d’original, et tout le monde dans le quartier le connaissait. Il avait fait toute sa carrière dans la mode, et avait été le directeur artistique de plusieurs grandes maisons de couture. Désormais à la retraite, célibataire et riche, il semblait littéralement vivre les meilleures années de sa vie et avoir balancé toute convenance par la fenêtre. “Elle avait meilleur goût dans les années 70.” Tirant sur le joint entre ses lèvres une nouvelle fois, avant de le passer à Draken, Ernie arbora une petite moue dubitative. Le jeune homme rit, secouant la tête. Les deux voisins étaient chacun d’une génération radicalement différente, mais cela ne les avait pas empêché de s’entendre comme larrons en foire. Ernie avait beaucoup d’affection pour son jeune voisin de palier, qui ne manquait jamais de lui rappeler sa folle jeunesse. Soirées à répétitions, le défilé de beaux jeunes hommes dans son appartement, un dressing débordant jusque dans le salon, engagé pour sa communauté et un sens de la fête inébranlable. Cela faisait plusieurs années qu’il le connaissait, et s’il l’avait vu plus d’une fois se comporter en connard je-m’en-foutiste, être un peu trop cruel avec ses conquêtes ou moquer le monde comme seul les gosses de riches savaient le faire, Ernie restait persuadé que ce gamin avait bon coeur. Suffisamment en tout cas, pour prendre un thé avec lui assez régulièrement et partager sa réserve d’herbe. Et le laisser le reluquer, un peu. “C’est l’âge qui te fait te plaindre autant, ou t’as toujours été comme ça ?” Ernie épousseta son épaule nonchalamment. “C’est un talent naturel.” Draken éclata de rire, couvrant presque le bruit de quelqu’un tapant à sa porte. “Entre, c’est ouvert !” En parlant de beau jeune homme…. Ernie eut un sourire en voyant entrer Adriel dans l’appartement. “Bonsoir,” il se leva, remettant en place légèrement le cardigan jaune citron qu’il portait. “Je crois qu’il est l’heure que je retourne de l’autre côté du couloir.” Allongé sur son canapé, le joint toujours à la main, Draken laissa échapper de la fumée avant de lui répondre, joueur. “Quoi, tu restes pas regarder ? Je croyais que c’était ton truc.” Ernie se retourna, le regard pétillant. “Qui a dit qu’il n’y a pas de miroir à double-sens dans ta chambre ?” Le sourire de Draken s’agrandit. “Qui a dit que ce serait dans la chambre ?” Un rire prit le vieil homme, qui secoua la tête. Lorsqu’il passa près d’Adriel, il posa un moment sa main sur son biceps, le tapotant gentiment. “Si un jour il te fatigue, tu sais où j’habite.” “Fais gaffe, il a les mains baladeuses l’ancêtre !” Ah, ces jeunes. Plus aucun respect pour les aînés.