La vie en rose * Méchant Glenn *

J’avais avancé de quelques pas et j’avais mis les mains sur les hanches en fronçant les sourcils. Voilà qu’il était en train de me faire une scène ? Quoi ?! Non mais j’étais pas assez bien pour lui ou quoi ? Je lui avais envoyé tellement de signaux… Mais est-ce qu’il en avait capté un seul ?

« Oh, je suis pas assez bien pour toi ? »

J’avais dit ça en riant à moitié. On ne pouvait pas véritablement savoir si cette question était du lard ou du sanglier ailé. En tout cas je m’étais arrêté au milieu de la rue et j’avais stoppé nette notre progression.

« Si tu avais quelqu’un dans ta vie Glenn… Ca se verrait tu sais ? »

Et étant donnant son niveau de maladresse avec les femmes, il y avait peu de chance que ce soit le cas. Alors que la voisine était déjà en train de rentrer chez elle pour certainement avertir une autre commère par voie de cheminette que Glenn Yard n’était plus le célibataire de l’année à prendre, je croisais les bras et prit vraiment très mal cette histoire de drague.
Parce qu’il pensait que je le draguais ?! Et en plus il n’en voulait pas de ma drague ?!
Tout les voyants se mirent au rouge pour lui. D’un côté, il y avait la voie où je m’énervais en disant que je ne le draguais pas du tout. Et de l’autre, il y avait celle ou je m’agaçais en lui demandant si j’étais assez bien pour elle et si il exagérait pas un peu la situation ?
Dans les deux cas, c’était pas bon. Et dans les deux cas… J’allais m’énerver. La seule différence était dans l’acceptation public du fait, qu’effectivement… Je le draguais.

« Très bien. »

Avec force, je lui posais ma cagette de légume sur celles qu’il portait déjà. Je fus étonné de voir que le poids supplémentaire ne le fit pas plus ronchonner que ça. Cette mystérieuse force serait traité plus tard dans mon esprit, puis que dans l’immédiat, il avait bien mieux à gérer.

« Oui, je te drague. Oui, tu me plaies. »

Mes mains s’étaient posés sur mes hanches et mes yeux lancèrent des éclairs. Même si le début semblait bon pour lui… (enfin visiblement PAS TANT QUE CA) la suite allait peut être moins lui plaire.

« Mais visiblement ça n’a pas l’air d’être très réciproque, donc autant qu’on arrête ici. Puisque ça semble autant te vexer de faire semblant d’être ma femme sur quelques heures. Puisque tu ne sembles pas daigner prendre de mes nouvelles alors que tu m’as déposé à Ste Mangouste, et ho, puisqu’on ne se drague pas entre amis. »

Je fis une horrible grimace des enfers sur la dernière remarque de Glenn et je soupirai bruyamment. Au final, dans ce soupire, et dans tout le reste d’ailleurs… On pouvait sentir que j’étais profondément vexée. Déçue aussi, et… Assez triste. Visiblement, les hommes étaient tous les même. Ou alors c’était moi le problème… Dés que je croisais le regard d’un joli jeune homme ou d’une jolie jeune femme avec qui partager ma vie même temporairement… Je le faisais fuir comme la peste.

« Bonne livraison, Glenn. Et… euh… je suis désolée pour tout ça… »

Je n’étais pas bipolaire. J’étais juste sensible et fragile. M’être agacé sur Glenn pour une… broutille, m’avait mis dans un état d’énervement et de tristesse anormale. Alors j’avais trouvé juste… et plus ou moins intelligent de m’excuser.

« J’ai.. je… j’ai du travail. »

Et clac. Je transplanais brutalement sous son nez. Laissant… mon sac à ses pieds dans la précipitation. Sac, contenant bien sûr mon VISA et mon autorisation de présence sur le territoire… Mais ça, je m’en rendis compte bien plus tard...