The beautiful and the damned (Mira)

Il se rendait bien compte qu’il oubliait des détails d’importances dans la passion de Mira qui n'était pourtant pas la sienne. Le sable, les lunettes, si la jeune femme envisageait d’aller à l’autre bout du monde pour rouler en toute liberté, c'était qu’elle avait bien murement réfléchis au sujet en s’y projetant totalement. Mais inévitablement, elle ne faisait que le ramener à ce présent dont Zoran ne sortait pas, suffocant à chaque fois que le passé tentait de le faire couler. Alors que Mira semblait hésiter entre rester lui parler ou partir alors qu’elle avait fini son café depuis longtemps, le jeune croate se rendit compte qu’il pouvait tirer les espoirs de n’importe qui vers le bas tant il avait l’impression que même son âme revêtait l’uniforme sombre des langues de plombs.

Mira n'était que la personnification de la douceur incarnée, des rêves au delà de n’importe quelle lunette avec les épaules fortes et les pieds bien sur terre. Elle était, à ses yeux, un exemple à suivre pour une vie ordonnée, faites de bons choix et avec un avenir qui s’annonçait radieux. A coté d’une telle beauté personnifiée, Zoran ne sentit soudainement sale et l’impression ne fit que se confirmer au moment où elle vint naturellement sur le sujet de sa famille. Elle les avait connu aussi ses soeurs, alors qu’il les couvait de n’importe quelle attention dès leur première année à Poudlard. Il leur avait imposé de venir à Poudlard, pour avoir un oeil sur elle et qu’elles puissent au moins être un sécurité ici. Mais en parler, c'était autre chose et il ne voulait lui mentir en lui disant que tout allait bien, ce n'était pas le cas.

Baissant son regard sur sa petite tasse pleine, il se rendait bien compte qu’il n’aurait jamais du venir demander un service à Mira pour un objet qui ne valait pas cette peine. Mira, pleine de vie, devait le rester bien plus longtemps que quiconque et il lui espérait le meilleur.

"Je suis désolé, je vais devoir te laisser."

Il avait conscience d'être peu courtois, en la laissant seule dans ce café, bien qu’il soit bien accueillant et fréquentable. Il aurait aimé pouvoir la raccompagner dignement au moins jusqu'à chez elle. Pendant quelques secondes, il évita son regard, ne souhaitant y voir l’inquiétude dont elle était follement capable au vue de sa bonté. Mais il ne voulait pas lui imposer sa présence, ni ses problèmes en conséquence.

"C’est une belle découverte ce café, je t’en remercie." tendant la monnaie au serveur qui pensait devoir prendre une nouvelle commande, il régla la note en y ajoutant un extra. Il ne prit même pas la peine de fermer les boutons de sa veste qu’il s’entoura seulement de l'écharpe d'Amy, qu’il avait réussi à lui prendre la dernière fois qu’il s'était vu. "Prend soin de toi Mira, ne laisse pas ces machines te bouffer les doigts." souffla-t-il en espérant garder une légèreté.

Il avait bien remarqué comme elle ne posait pas ses mains entièrement sur la tasse chaude, ces toutes petites cicatrices parsemant une peau passionnée par un métier marquant. Zoran lui accorda un sourire, sans trop savoir si un jour, il aurait l’occasion de venir prendre un café avec elle, avec plus de sérénité à partager.

"Prends bien soin de toi."

Un dernier sourire alors qu’il se répétait mais avec une sincérité à toute épreuve, il tourna des talons pour disparaitre au coin de la première rue.