Ye Ni Waranikala

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1 février

La baguette tourna habilement autour de son doigt. Décidément, quoiqu'elle fasse, le petit objet ne serait jamais tout à fait un prolongement d'elle-même comme Jameson avait essayé de le lui inculquer. Elle n'avait pas revu l'écossais depuis près de deux mois et c'était toujours avec un petit pincement au coeur qu'elle le revoyait quitter son appartement en trombe. Bien sûr, en attendant que les choses se décantent, si elles se décantaient un jour, la malien avait continué de pratiquer, à son petit niveau. Mais loin de l'oeil expert de son tuteur, les choses ne coulaient pas aussi facilement. Légèrement agacée par l'exercice, Nyéléni finit par poser délicatement sur la table basse.

Elle ferma les yeux un instant, poussant un profond soupir pour chasser ses doutes.

S'il était ponctuel - et elle ne doutait pas qu'il le serait - Ima Soninké ne tarderait pas à frapper à sa porte. En soi, cet appartement n'était pas une planque. N'importe qui aurait pu venir frapper à sa porte en faisant le minimum de recherches. La confiance était quelque chose de difficile à acquérir chez Nyéléni mais elle s'efforçait parfois de faire confiance. Et c'était le cas avec le Président du Magenmagot. Elle avait déjà averti Gemma, sa propriétaire, qu'elle attendait un visiteur et qu'elle apprécierait qu'elle ne lui tienne pas la jambe trop longtemps. A tous les coups, l'adorable bonne femme ne pourrait pas s'en empêcher. Elle ferait sa petite enquête à sa façon, curieuse de savoir s'il y avait de l'eau dans le gaz entre sa locataire et ce beau brun ténébreux ( @Nero MacGregor ) dont la fleuriste était si friande.

Comme midi approchait, elle se leva prestement pour mettre la dernière main au petit encas qu'elle avait préparé. Elle s'attendait à ce qu'il n'ait pas beaucoup de temps à lui consacrer mais au moins, s'il sacrifiait sa pause déjeuner, il repartirait avec quelque chose dans le ventre. Quelque chose d'autre que des club sandwichs insipides. Dans un grand plateau attendaient des n’gomis, des fruits fraîchement tranchés, des petites brochettes de poulet aux graines de nairé, un grand ramequin de sauce Dah et une carafe de Kinkéliba, la tisane de longue vie.

***

A l'étage en dessous, Gemma épiait discrètement. Elle se demandait depuis la veille au soir à quoi pouvait bien ressembler cet ami dont Iris avait cru bon de lui parler. Par principe, elle avait décidé qu'elle ne l'appréciait pas. Solidarité aux boucles brunes du beau ténébreux oblige. Mais en voyant l'homme qui franchit la porte de sa boutique ce jour-là, elle ne put s'empêcher de laisser un peu de côté ses principes. Décidément, cette petite Iris si discrète était drôlement bien entourée. Faisant l'imbécile pour mieux approcher sa cible, la petite fleuriste aux joues rebondit vint accueillir ce nouveau client.

« Bien le bonjour monsieur, c'est pour une occasion particulière ? », entonna-t-elle d'une voix chantante.

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Ye Ni Waranikala

01.02.2023

feat. @Iris Faux-Orpin

Ima retira le couvre-chef qu’il portait sur la tête en entrant dans la petite enseigne qui lui avait été indiquée. Arrivé en avance, il avait patienté en l’observant depuis le trottoir d’en face, repérant inconsciemment les failles et les dangers d’un tel emplacement de vie, jetant des coups d’œil régulier sur sa montre en attendant l’heure dite pour traverser la route. La première chose qui le frappa fut le parfum envoutant que formait ce curieux mélange de plantes, suivit de près par la curiosité ferme de la fleuriste qui l’observa avec un regard dévorant.

- Bonjour, je suis venu voir votre locataire, indiqua-t-il bien sobrement tout en hochant légèrement la tête.

Quelque chose lui disait que la sorcière savait très bien ce qu’il faisait là, et s’amusait grandement de la situation. Mais Ima n’était pas venu acheter des fleurs, encore moins se perdre dans l’entêtant piège de cette boutique. Il suivit donc le labyrinthe de plantes que lui indiqua la propriétaire jusqu’à un escalier qui menait à l’étage. Déjà à mi-parcours, le Soninké pouvait percevoir un délicat changement d’odeurs qui lui semblèrent bien plus appétissantes. Au fur et à mesure des marches, c’est le parfum de son enfance qu’il retrouva et qui lui mit l’eau à la bouche. Ces flashs directs de son Mali natal lui revenaient bien plus souvent depuis quelques temps et Ima ne savait s’il devait s’en réjouir et s’en méfier. Mais il n'était pas venu pour se poser des questions. Il était là pour agir et protéger, car tel était son rôle.

Le Soninké toqua à la porte, avant d’entrer pour se retrouver dans un univers lumineux et minimaliste. Dans cette ambiance cosy et chaleureuse, il se sentit presque de trop, comme s’il n’était pas à sa place. Sa grande carrure au long manteau sombre passait en effet mal dans le studio clair bas de plafond, mais il se renfrogna. Ce n’était pas un petit appartement qui allait lui dicter où était sa place, et la sienne était au côté de sa reine.

La sorcière apparut justement, et comme à chaque fois qu’il posait les yeux sur elle depuis sa révélation, Ima retint sa respiration. Ce n’était pas Iris Faux-Orpin qu’il voyait là devant lui, mais bien l’héritière Sô, fière descendante impératrice de l’empire du Mali. Celle qui avait été un jour sa promise et celle qu’il s’était juré de protéger pour laver l’affront qu’il lui avait fait subir en l’abandonnant dans l’indifférence, la violence et à la mort. La mine sérieuse teintée de respect, il hocha la tête pour la saluer.

- Nyéléni… Je vous ai apporté du café.

Le malien lui tendit un sac de graines de café de la Réunion, achetées ce matin-même au marché. Le présent pouvait sembler étrange et décalé. Le fait était qu’Ima ne savait pas vraiment comment le commun des mortels entretenaient des relations sociales. Ses amis continuaient à le voir malgré son manque cruel de compétences sociales et non pour ces dernières. Certes le magistrat était social, amical, et avait même un certain charisme qu’il savait utiliser à bon escient, mais tout ce vernis s’écaillait lorsqu’il tentait de creuser derrière la superficialité de son mandat.

Il jeta un regard sur le petit canapé, les chaises qui semblaient plus décoratives que réellement fonctionnelles, les coussins ridiculement bas dispersés sur le sol et préféra se tenir debout, en l’observant de ses pupilles sombres et bien trop sérieuses.

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Gemma détailla ce grand monsieur avec une pointe de déception. Ce n'était pas avec ce genre de réplique "tourne court" qu'elle allait pouvoir se mettre quelque chose de croustillant sous la dent. Forcée de se mettre au pas, la fleuriste indiqua d'un geste de la main l'escalier qui menait au petit appartement de l'étage. Quel gâchis... enfin, elle finirait bien par savoir.

***

Elle se hâta d'ouvrir, bien consciente que le pallier minimaliste devant sa porte ne jouerait pas le jeu de la salle d'attente bien longtemps. C'était un des inconvénients à vivre au-dessus d'une des boutiques du chemin de traverse. Mais au-delà de ces petits inconvénients, Nyéléni aimait son appartement. Elle y avait mis sa touche sans y mettre grand chose finalement et c'était suffisant pour en faire un petit nid à soi, où elle avait plaisir à recevoir de temps en temps même si les invitations s'étaient jusque là limitées strictement à trois personnes.

Elle eut ce sourire charmé comme il lui présentait un sachet de grains de café. Curieusement, il n'aurait pu trouver mieux. C'était encore une de ces coïncidences bizarres et très déstabilisantes pour elle. Pour quelle raison se présentait-il avec du café plutôt qu'avec des fleurs, comme le commun des mortels ? Elle s'efforçait de n'en rien déduire mais ça n'était pas si simple. Pas avec le passif qu'ils partageaient malgré eux. Comme si quelque chose, les poussait à se rencontrer encore et encore sans qu'elle sache bien si c'était le fait du destin ou du honteux rituel par lequel on avait voulu les unir bien des années plus tôt. Toujours était-il que le café était probablement la meilleure chose à offrir à Nyéléni et que lui, ne le savait pas.

« C'est... quelqu'un vous a dit ? », osa-t-elle finalement demander. Yeleen ? Gabriel ? Elle voyait mal comment, « Merci, c'est vraiment étonnant d'avoir penser à des grains de café parce que... », peut-être qu'elle le lui avait dit ce jour-là, à la table de l'Intenso, pourtant elle aurait juré que non, « Je ne jure que par le café en grain. Peut-être en prendrez vous une tasse avec moi tout à l'heure ? »

Elle qui avait le don naturel de l'éloquence se retrouvait à chercher ses mots juste pour un malheureux merci. Elle s'effaça pour le laisser entrer, suivant du regard ce visiteur encore trop étrange pour être déjà un intime. Le Chat choisit de traverser juste devant lui pour disparaître sous le canapé où justement, elle allait l'inviter à s'asseoir.

« Je me suis permis de préparer un petit encas. J'imagine qu'il n'a pas été évident de m'intercaler dans votre agenda. Je m'en voudrais de vous laisser repartir l'estomac vide. Asseyez vous je vous en prie. »

Sur la jetée de coton brut, quelques coussins colorés donnaient une ambiance très créole, qui cadrait parfaitement avec le personnage d'Iris, la néo-orléanaise. La malienne versa dans deux grands verres le thé de longue vie, avant de prendre place au sol sur une natte qu'elle avait sans doute tressée elle même.

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Ye Ni Waranikala

01.02.2023

feat. @Iris Faux-Orpin

Le présent d’Ima – bien que maladroit et choisi sur un coup de tête – parut plaire à la sorcière qui eut cependant un geste de surprise en lui demandant l’origine de cette étrange idée. Ima haussa les sourcils, un instant persuadé d’avoir commis un impair, avant de comprendre que Nyéléni sous-entendait plutôt l’inverse. Le magistrat n’en fut alors que plus interdit et resta un instant sans qu’aucune réaction ne puisse se lire sur son visage.

L’automatisme de ses gestes lui vint en aide quand elle l’invita à entrer et Ima suivit ses indications en se dirigeant vers son sofa, non sans s’être fait barrer la route par un chat qui attira immédiatement son regard sombre. La panthère en lui réagissait bien malgré lui devant ce compagnon félin qui l’observa attentivement à son tour avant de disparaître sous le canapé. Le Soninké dut se forcer à détourner le regard pour afficher une mine attentive et polie auprès de son hôte alors qu’elle reprenait la parole.

- Vous me gâtez Nyéléni… Vous risquez de me voir ne plus chercher à repartir si vous vous exposez à contenter mon estomac…

Il eut un léger rictus avant de s’installer dans l’assise du sofa, croisant une jambe sur l’autre pour leur trouver une place dans cet espace peu pensé aux gabarits de son genre. Son pantalon bleu sombre ainsi relevé laissait apercevoir sa fantaisie du jour : chaussettes azures avec de fines étoiles dorées. Le reste de son costume était d’une sobriété que son ami @Jameson Clearwater aurait qualifié d’affligeante. Mais le Soninké savait se rendre élégant avec peu et il défit un bouton de sa veste pour se pencher plus aisément afin de prendre la tasse tendue par Nyéléni avec un hochement solennel de tête.

Le geste de la reine Sô n’était pas anodin à son égard : l’accueillir chez elle, lui offrir à boire et à manger. De fiancé, il était passé traitre, puis menace mortelle pour la sorcière. Cette main tendue vers lui officialisait le nouveau titre d’allié fortuit qu’elle lui proposait. De sa main libre, le malien effleura son propre torse, en signe de respect, avant de reposer la tasse brulante sur la table. Mais avant toute chose, et par souci de transparence, il entreprit de revenir sur sa précédente interrogation laissée en suspense.

- Pour répondre à votre question concernant le café.… J’ai simplement pensé que vous préféreriez un cadeau utile à quelque chose de simplement décoratif… La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était dans un café même si vous n’aviez pris qu’un Oolong. Lors de notre seconde rencontre, j’ai bien remarqué le choix impressionnant sur la carte des cafés. J’en ai déduit que vous pouviez apprécier et consommer du café, mais uniquement s’il était de qualité, ce qui n’était pas le cas à la première adresse. Donc du café en grain. Et quoi de meilleur d’un café en grain de la Réunion ?

Il exposait son raisonnement en l’appuyant d’un geste de la main avant de la reposer calmement sur sa cheville exposée par sa position.

- Je ne pense pas avoir le palais aussi développé que vous en ce qui concerne le café, mais je gouterai volontiers une tasse de celui-ci. Merci de votre proposition.

Le chat avait quitté le dessous du canapé où il se sentait sans doute à l’étroit et pris un peu de hauteur pour pouvoir observer en toute impunité le nouveau venu. Ima tâcha de l’ignorer, ne sachant pas si sa présence apaisait ou agaçait le matou. Les deux étaient possibles. Certains chats appréciaient son côté félin qu’ils ressentaient pleinement, tandis que d’autres en étaient effrayés.

- Je ne sais pas si vous souhaitez que nous entrions directement dans le vif du sujet…, commença-t-il avec une certaine hésitation en se sentant soudain gauche et malhabile.

Comment se faisait-il que lui - Président du Magenmagot, avocat de renom, sachant manier le verbe comme personne et s’appuyer sur un charisme qu’il savait mettre au service de ses projets quand il le fallait – se retrouve si démuni devant un cas pourtant classique de protection de citoyen. C’était que cette affaire était loin d’être anodine, et la personne menacée encore moins banale. Son regard se posa sur le port de tête altier de Nyéléni et ses mots se perdirent dans sa gorge, peut-être pour la première fois de sa vie.

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Ils n'étaient pas encore assez intimes et ils l'étaient bien trop à la fois pour qu'elle se sentit parfaitement à l'aise en sa présence. Bien sûr, elle avait cuisiné sans aucune arrière pensée si ce n'était celle de bien recevoir et cela faisait partie de son éducation. Néanmoins, l'idée qu'il s'installe à demeure la déstabilisa. N'était ce pas ce qu'il aurait dû se passer dans l'ordre naturel des choses et surtout, pour n'arrivait-elle pas à se départir de cette image qu'elle avait de lui ? Ça n'était pas quelque chose de permanent. Le plus souvent, elle considérait Ima Soninké comme un ami qu'elle ne connaissait pas encore aussi bien qu'elle l'aurait souhaité. Elle pouvait aussi le regarder comme le président du Magenmagot, gardant bien à l'esprit tout ce que cela impliquait. Une zone de sûreté comme un véritable fléau pour certains des secrets qu'elle tenait au plus près de son coeur. Mais de temps en temps, un mot, une phrase, la remettait face à cette relation qu'ils n'avaient pas eue et dans laquelle elle ne pouvait que subir et se taire. Balayant cette désagréable impression d'un mouvement indéfinissable de la tête, Nyéléni Sô accrocha un demi sourire à ses lèvres :

« Non non, c'est la moindre des choses. Ce n'est pas vous gâter que de faire preuve d'hospitalité. »

Cela n'avait d'ailleurs rien à voir avec leur passif, juste une règle de vie, une habitude qu'elle observait avec plaisir et générosité. C'était le genre de moment où Nyéléni Sô s'exprimait pour ce qu'elle était au plus profond d'elle. Quelqu'un de doux et attentionné. Bien sûr, elle ne se permettrait pas les mêmes familiarités qu'avec @Nero MacGregor ou @Yeleen Sô . Ça n'était pas un repas de famille, mais Ima Soninké était tout de même son invité.

En déroulant le fil naturel de la conversation, le café - qui était un peu roi ici - revint sur le devant de la scène. Nyéléni suivit avec une petite touche appréciatrice le raisonnement logique d'Ima Soninké, visiblement sensible aux détails.

« Ça me ferait très plaisir et comme ça vous m'en direz des nouvelles. », accrocha-t-elle avec une certaine assurance.

C'était que le café était généralement un objet de fierté pour elle qui ne pouvait pas montrer grand chose de qui elle était vraiment. Mais le café, elle pouvait, et elle y excellait. Il n'y avait guère qu'Irvin Vorpe pour trouver mieux ailleurs et écorner sa bonne humeur avec ses petits conseils à la noix de coco. Enfin, cette ombre si ne faisait pas le poids face au reste.

Son invité les ramena au sujet qui avait provoqué ce déjeuner et Nyéléni sentit qu'il perdait un peu de sa superbe. Tout comme chez elle, il y avait ce revers étrange chez Ima Soninké. Une face plus humble et moins féroce que celle qu'il pouvait arborer dans d'autres circonstances malgré ses attitudes placides et parfaitement maîtrisées.

Nyéléni opina de la tête. Il faudrait bien qu'ils en viennent à parler de choses sérieuses à un moment où un autre.

« Mon cas est donc si désespéré ? », risqua-t-elle en en jugeant par la voix du président qui s'était presque éteinte sur la fin de sa phrase.

Elle avait résolu de ne pas l'écraser du poids de ses espoirs, pour leur faciliter la tâche à tous les deux. De son côté, elle savait que la situation n'était pas simple, sans quoi, elle n'aurait pas passé tant de temps à essayer d'en sortir. La perspective de se trouver sous le spectre de nouvelles lois lui laissait tout de même espérer d'autres solutions, au minimum un léger mieux. L'assurance qu'on ne l'arrêterait pas pour la rejeter sur le premier portauloin vers le Mali comme une criminelle.

« Vous pouvez me parler sans détour, je ne vous en tiendrai pas rigueur Ima. J'en ai vues d'autres. »

Un sourire doux et chaleureux ponctua cette invitation, marque sincère qu'il n'y aurait pas de révolte de son côté, quoi qu'il ait à lui dire.

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Ye Ni Waranikala

01.02.2023

feat. @Iris Faux-Orpin

Au léger retard et au ton de ses mots, Ima perçu son impair quand il n’avait fait que supposer en plaisantant qu’il resterait chez elle contre son gré. Évitant de relever le regard vers elle, il se contenta de fermer brièvement les paupières, se retenant de se relever sur-le-champ pour quitter cet endroit. Comment pouvait-il se montrer si gauche, rustre et indélicat après avoir appris ce qu’il avait su du lien qui les avait uni ? Après avoir brisé cette union, laissant celle qu’il aurait au contraire dû protéger comme la prunelle de ses yeux à la merci des coups, de l’humiliation et de la menace perpétuelle. S’il avait pu se noyer dans le déni d’un passé disparu, aucun oubli n’avait été accordé à la sorcière qui l’accueillait aujourd’hui chez elle. Son ancienne fiancée. L’héritière du trône du Mali. En se détournant d’elle, il l’avait reniée deux fois. En tant qu’époux, et en tant que sujet. Par deux fois parjure devant son épouse et sa reine.

Et pourtant, Nyéléni lui offrait le bénéfice de sa générosité, passant volontairement outre ses propos pour lui promettre une tasse de ce si fameux café. Ima fixa un instant le chat qui l’observait de son étrange posture, sur ses gardes. Lui aussi se redressa, à son image, pour enfin oser relever le regard vers elle.

Nyéléni Sô.

La sorcière était assise à même le sol, mais une telle aura altière l’enveloppait que c’était comme si elle se tenait sur le trône sculpté de la chefferie de Sama Koulou. Le cœur d’Ima se serra devant l’évidence même qui le transperçait. Était-ce en raison du serment qu’il s’était fait en cette journée de révélation, quand il avait reçu le pardon de sa reine ? Il s’était juré qu’il ne prendrait de repos tant qu’il ne la saurait en sécurité. Mais peut-être que ce lien indélébile qu’il sentait entre eux n’était lié qu’à cette union décidée par leurs ancêtres et qui ne pouvait être défaite. A moins qu’il ne soit plus vieux encore, datant de la sujétion des Soninké face aux Sô.

Le malien ressentait cette loyauté à elle aussi surement que battait en lui un cœur de félin qui rendait méfiant le chat domestiqué en face de lui. En soupirant, il passa la main dans son cou avant de s’avancer sur son assise.

- Je n’ai malheureusement aucune solution qui ne soit pleinement convaincante, commença-t-il presque à regret. Deux options s’offrent à nous.

Il s’incluait bien malgré lui comme sujet de sa phrase, tout autant que Nyéléni. La seule proposition qu’il aurait aimé lui faire aurait été de se lever et de s’émanciper cet endroit bien trop modeste pour elle. De choisir où habiter, qui côtoyer, quelle fonction occuper, quelle famille fonder… Ima n’aurait pas eu son mot à dire, et il aurait en cela été dans son rôle, disparaissant enfin de sa vie pour la laisser complètement libre. Malheureusement, tant que cela n’était pas possible, elle devrait l’accepter à ses côtés. Son garde. Son arme. Son bouclier.

- La première est de continuer à garder votre identité cachée. Mais ce nom, ce logement, ce métier… Il y aurait énormément de choses à changer pour s’assurer de votre sécurité. J’aurais besoin de la liste complète de votre entourage actuel, et du degré d’information en leur possession. Je suis conscient de ce terrible inconfort et cette indélicate intrusion de ma part. Je ne peux que vous promettre d’être le plus discret possible afin de vous faciliter la vie. La deuxième option…

Le Président marqua une pause avec une légère hésitation. Il préférait cette solution de part la pleine et entière dignité qu’il rendait à l’héritière. Elle était cependant plus dangereuse et avec de bien lourdes conséquences. Le magistrat devrait démissionner immédiatement de ses fonctions pour lui assurer sa pleine et entière sécurité – ce qu’il ferait sans un regard en arrière pour elle.

- La deuxième option est d’assumer officiellement votre nom et votre titre en demandant à l’état britannique magique la protection que vous êtes en droit d’obtenir. Je me permettrai alors de vous offrir mes services de protection. Jour comme nuit. Car j’attire votre attention sur la mise en danger de cette solution. Ce choix vous revient cependant.

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Dans cette étrange tentative qu'ils faisaient d'apprendre à se connaître,sans vraiment le dire, une longue litanie de faux pas les attendait. Nyéléni en prenait la mesure, dansant maladroitement sur ce fil invisible qui faisait la jonction entre le rôle de l'épouse et celui de la femme libre. Enfin libre... il y avait à ce choix de mot quelque chose de presque drôle mais c'était bien le rôle qu'elle avait choisi d'assumer en venant s'installer en Angleterre.

Délaissant les petits détails du quotidien, ils en revinrent d'un commun accord à ce qui avait provoqué au départ cette invitation. Nyéléni acquiesça silencieusement. Sans surprise, Ima n'apportait pas de solution miracle mais il avait tout de même des choses à lui proposer. La sorcière restait sur la réserve, attendant de savoir à quelle sauce on la mangerait. Elle prêta cependant une oreille particulière à cette manière qu'il avait de s'associer à tout cela en employant un simple nous.

Ca ne l'empêcha tout de même pas de feuler intérieurement à la première proposition qu'il lui fit. A l'instant, elle voyait ce dangereux schéma qu'elle avait commencé à pressentir lorsque @Nero MacGregor était finalement rentré de ses tribulations à l'étranger. Le spectre de la justice le rattrapant lui tira un frisson d'angoisse. Qu'importait la deuxième option, si elle ne poussait pas son ami dans la souricière du Magenmagot, elle serait toujours plus attrayante. Du moins était-ce qu'elle s'était dit avant qu'il ne lui expose la deuxième option.

L'espace d'un instant, se voyant au pied du mur, Nyéléni Sô retenait son souffle. Recouvrer son nom, son identité. Il n'y avait rien de plus tentant et c'était à la fois comme signer son arrêt de mort, elle en avait conscience.

Sans mot dire, elle se leva pour faire face à la fenêtre magique, les bras croisés dans le dos tandis qu'elle pesait le pour et le contre.

Elle avait pu mentir jusque là à toutes sortes de gens sur qui elle était. Mentir au sujet de Nero ne serait sans doute pas plus difficile mais elle ne pouvait se résoudre à prendre le moindre risque le concernant. Il la tuerait probablement de ses mains lorsqu'il apprendrait qu'elle avait pu faire le choix qu'elle s'apprêtait à faire. Son coeur se serra par anticipation à l'idée d'une autre tempête. Elle qui n'aspirait jamais qu'à la paix...

« M'exposer pour me protéger, c'est bien votre idée ? », du moins était-ce ce qu'elle en avait compris et ça ne lui paraissait pas une mauvaise stratégie maintenant qu'elle était hors du Mali, « ... mais vous le savez : je ne revendique aucun titre. Seulement une histoire. », elle savait bien le regard qu'Ima Soninké portait sur elle mais elle ne serait plus jamais l'héritière de l'Empire du Mali. Du moins elle n'aspirait pas à un pouvoir effectif. Que ses pairs lui assignent cette étiquette en soi ne la dérangeait pas, « Quant à me veiller jour et nuit, Ima, vous ne me devez rien et d'ailleurs, comment comptez vous opérer ce petit miracle ? Je me suis laissée dire que le Président du Magenmagot était déjà un homme fort occupé. »

Elle se retourna, lui faisant face à nouveau. A ses yeux, il était impensable de le voir renier une place qu'il avait obtenue à force de travail et de persévérance. C'aurait été comme lui demander de renoncer à lui-même.

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Ye Ni Waranikala

01.02.2023

feat. @Iris Faux-Orpin

Nyéléni l’écoutait parler en silence. Ima ne lisait les réactions à ses propos que par l’infime contraction des traits de son visage. Il avait des années d’expérience à observer coupables et innocents entendre la liste des griefs retenus contre eux et des sanctions encourues. Le magistrat savait déceler l’étincelle de la culpabilité, le sentiment d’injustice, la résignation, la peur ou l’excitation chez les sorciers qui passaient devant son tribunal. Et c’était un mélange de tout cela qu’il retrouva dans le regard chargé de la malienne avant qu’elle ne se détourne pour faire face à la vue qu’offrait son petit appartement.

Ima se contenta de baisser le visage, observant la table basse devant lui. Il souhaitait laisser Nyéléni digérer les éléments qu’il venait de lui fournir sans interrompre sa réflexion. C’était après tout sa vie qu’elle risquait jour après jour, et il lui revenait de décider de quelle manière affronter les menaces qui pesaient sur elle.

Finalement, la sorcière prit la parole, revenant particulièrement sur la deuxième option en relevant l’improbabilité de sa suggestion. Ima pencha la tête sur le côté sans lui répondre, attendant qu’elle dévoile le fond de sa pensée. A la mention de son héritage non désiré cependant, il ne put s’empêcher d’afficher un doux sourire.

- Oui, j’en suis conscient, se contenta-t-il de lui répondre calmement.

C’était même d’ailleurs ce détail d’importance qui lui donnait envie de la suivre si aveuglément. Si le Soninké s’était retrouvé devant une féroce politicienne avide de pouvoir, il savait qu’il aurait tout tenté pour la fuir. Mais le refus de sa couronne par Nyéléni lui donnait de fait cette rare et modeste sagesse qu’on ne retrouvait que chez les plus grands monarques. Elle refusait son titre, mais ce choix lui appartenait-il ? Son père avait souvent répété à Ima qu’un grand leader ne cherchait pas à diriger, il y était appelé. Le jeune Soninké avait souvent vu une cruelle ironie à entendre ces propos dans la bouche d’un si ambitieux sorcier. Il comprenait à présent cette sagesse qu’on se répétait oralement de génération en génération pour la voir prendre vie sous ses yeux.

Ce n’était cependant ni l’heure, ni le lieu – Ima n’était même pas sûr d’être la bonne personne - pour faire avancer Nyéléni sur le chemin de cette acceptation. Il n’était rien d’autre qu’un bouclier pour elle, et elle pourrait disposer de lui de la manière dont elle le voudrait. A l’inverse du courant que prenait ses idées, la Sô lui rappelait leur liberté mutuelle, refusant qu’Ima ne sacrifie quoi que ce soit pour elle.

- Je revendique le droit de décider à quel point je vous suis ou non redevable, lui lança-t-il sans perdre son sourire, l’œil brillant d’un éclat amusé alors qu’il la prenait à son propre jeu. Quant à ma fonction, elle me prend en effet bien trop de temps. J’ai cet indéniable défaut de ne savoir m’arrêter de travailler, et mes quelques rares amis sont persuadés que je dépenserai jusqu’à ma dernière once d’énergie dans ce travail si peu reconnaissant. Il n’y a bien que vous qui puissiez m’en sauver.

Ce n'étaient ni @Zahra Jekyll ni @Jameson Clearwater qui récuseraient ce dernier point. Le malien se leva en soupirant, dépliant ses longues jambes en époussetant le faux-pli que sa position assise avait créé sur le tissu de son costume avant de reboutonner sa veste d’un geste machinal.

- J’ai toujours eu en horreur ces personnes de pouvoir qui s’accrochent toutes plus fermement les unes que les autres à leur mandat en se croyant irremplaçables. Ils passent tous par-là, finissant par devenir des éléments de décor que notre œil pense alors dès lors effectivement indispensable. Il me faut quitter ma fonction avant que cette malédiction ne me rattrape malgré moi.

Peu importait finalement ses arguments, tant que Nyéléni comprenait qu’il se soumettrait quoi qu’il arrive à la décision qu’elle prendrait pour eux. Ima s’était à son tour penché vers l’ouverture qu’offrait la fenêtre de appartement étriqué, sortant un carnet de sa poche intérieure pour y griffonner quelques mots à l’aide d’un crayon ridiculement petit dans sa poigne.

- Il va falloir faire une annonce officielle pour mettre en place le protocole d’usage dans le cadre de la protection internationale magique pour sorciers en exil. Nous devrons trouver un logement bien plus protégé que celui-là. Le Ministère offre une liste de locations sous surveillance mais vous pouvez évidemment faire d’autres propositions de votre côté. Je resterai quelques semaines à mon poste pour m’assurer que tout se mette en place avant de proposer ma démission au motif de mon opposition à la politique actuelle du gouvernement magique. Voilà qui me fera passer pour un héros aux yeux des opposants au ministre actuel. Vous ne pouvez me refuser une si brillante sortie.

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Il y avait chez Ima Soninké quelque chose de presque taquin, qui repointait le bout de son nez de temps en temps maintenant qu'ils n'étaient plus dans un rapport de force. Son sourire accroché aux lèvres lui donnait quelque chose de presque séducteur malgré lui, ou bien était-ce leur passif qui faisait qu'elle le percevait comme cela ?

« Je ne suis pas convaincue que vos amis seront ravis de vous voir vous perdre jour et nuit dans ce nouvel office mais si je peux rendre service..., répondit-elle, un sourire plus timoré sur les lèvres. Quand personne ne la menaçait, Nyéléni avait le sourire facile voire généreux. Sa personnalité lumineuse se révélait de façon surprenante quand elle était en confiance. Ça n'était pas encore tout à fait le cas, mais elle y viendrait à en juger par ce premier sourire. L'atmosphère avait déjà commencé à se réchauffer.

Elle acquiesça silencieusement alors qu'il lui donnait sa vision des choses. Un pouvoir auquel il se serait accroché désespérément comme autant de vieillards le faisaient sur leur terre natale, plus soucieux de leur prérogative que du bien de leur peuple. Elle doutait que cela puisse arriver au sorcier qu'elle avait devant ses yeux. Mais qu'en savait-elle finalement ? Seul le temps pourrait le dire.

Il lui succéda à la fenêtre. Elle ne cilla pas, certaine que de là où il se trouvait, @Nero MacGregor n'était qu'un visage anonyme parmi les autres. Elle l'avait averti de cette rencontre. Elle ne pouvait que difficilement imaginer qu'il ne soit pas là quelque part. Elle ne prendrait simplement pas le risque de le chercher ne serait-ce qu'en pensée.

Elle eut un petit rire étouffé en l'entendant la supplier de le laisser se ménager une sortie héroïque. Cela contrebalançait à peine le petit pincement au coeur qu'elle avait ressenti à l'idée de quitter cet appartement où elle avait tout reconstruit de zéro. Une vie presque paisible à laquelle elle s'était attachée. Même quelques moments de tendresse et de partage... il ne fallait pas qu'elle commence à penser à cela.

« Ima, si nous prenons cette voie, il faut que vous sachiez que je ne ferais pas dans la demi mesure. Si je dois porter l'histoire et le nom des Sô au regard d'un État étranger, je le porterai jusqu'à la Confédération internationale des sorciers. M'accompagnerez-vous jusque-là ? »

C'était à vrai dire une chose à laquelle elle avait déjà réfléchi mais qui n'était pas une petite affaire. Stratégiquement, c'était un coup de maître, auquel le gouvernement malien ne s'attendrait pas, trop habitué à voir les survivants de l'Empire se terrer. Cette fois-ci, elle attaquerait, aux yeux de tous, ses intentions pacifiques portées en bouclier au devant d'elle mais sa réclamation n'en serait pas moins assassine. De ce qu'il pouvait savoir des Sô et de leur histoire, Ima Soninké ne pourrait que deviner qu'elle demanderait la reconnaissance des atrocités subies par sa famille, si ce n'était des excuses.

Et il l'avait déjà vu, Nyéléni Sô pouvait se montrer un farouche adversaire quand elle usait de parole pour faire ployer son ennemi.

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Ye Ni Waranikala

01.02.2023

feat. @Iris Faux-Orpin

Nyéléni doutait que ses amis soient bien sur la même longueur d’onde qu’Ima concernant sa probable et prochaine démission. Le sorcier ne répondit pas, ayant bien du mal à anticiper la réaction de @Jameson Clearwater et de @Zahra Jekyll à son annonce. Avec l’enseignant écossais, c’était quitte ou double : il serait soit ravi, soit sidéré par sa décision. Quant à la médicomage… Elle se montrerait sans doute bien plus intéressée de savoir qui était cette mystérieuse Nyéléni. Ima voyait d’ici son regard intéressé et son petit sourire moqueur.

Il faudrait cependant qu’elle comprenne que la relation qu’il entretenait avec l’héritière de l’empire du Mali était bien plus complexe qu’il n’y paraissait. Sentiments de responsabilité, de loyauté et de sujétion se mêlaient étrangement, créant un lien en permanente évolution. Ima promena lentement son regard sur la foule qui se pressait dans la rue animée qui bordait la boutique de fleurs. Cet appartement n’était vraiment pas un lieu sûr, et il avait hâte de savoir Nyéléni bien plus en sécurité. Il faudrait d’ici-là se contenter de son quasi-anonymat, en espérant qu’il tienne le temps suffisant.

Nyéléni reprit la parole et son ton le poussa à se détourner d’un passant aux mèches brunes et bouclées qu’il observait distraitement. Il la dévisagea alors qu’elle lui annonçait ses plans, et un simple haussement de sourcil intéressé accueillit ses derniers mots, suivit de près par un sourire appréciateur.

- Je n’en attendais pas moins de vous. Pour être tout-à-fait honnête, j’espérais même une telle prise de position de votre part… Quant à ma présence à vos côtés…

Voilà qui ce qui était plus étonnant. Car au-delà de l'honneur qu'elle lui faisait, un léger doute pouvait subsister quant le rôle précis qu’elle attendait de lui. Néanmoins, il poursuivit avec sa gravité habituelle.

- Je vous ai promis d’être à votre entière disposition, et je tiendrai le rôle que vous trouverez le plus approprié pour moi.

Qu’il s’agisse de garde du corps, de conseiller en politique malienne et internationale, ou encore d’héritier d’une des plus anciennes et influentes familles alliées des Sô. Peu importait. La question était loin d’être centrée sur lui, mais plutôt sur le rôle que jouerait la Sô. Parmi les revendications qu’elle pouvait prétendre porter, certaines avaient le pouvoir de bousculer l’équilibre précaire géopolitique actuel.

Le magistrat se rapprocha de nouveau de la petite table basse en lançant un coup d’œil gourmand à la cuisine avant de reporter son regard sombre sur la sorcière.

- Et @Yeleen Sô dans tout ça ? J’imagine qu’elle sera la première à être mise au courant de votre changement de stratégie, car cette dernière risque d’avoir des implications pour elle également… Est-ce que vous êtes… proches ? Est-ce qu’elle vit chez vous lors de ses vacances, ou bien a-t-elle déjà un logement autonome ?

Il faudrait qu’elle bénéficie de la même protection que sa tante. Ima avait déjà prévenu la directrice de Poudlard d’avoir une vigilance particulière sur cette étudiante qui pouvait être victime directe ou indirecte d’une menace anti-impérialiste. Pour l’instant, le risque était assez faible pour la jeune-fille qui n’était qu’une héritière potentielle parmi d’autres à ce degré-là de l’arbre généalogique Sô. Cependant, si Nyéléni était mise sous les feux des projecteurs, la lumière de sa célébrité éclabousserait certainement sa nièce au passage.

- J’ai été vraiment impressionné par cette jeune fille lors de notre dernière rencontre… Avec sa détermination et son intelligence, elle aurait fait des merveilles au sein du Magenmagot…

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